J’AI RACONTÉ À LA SCULPTEURE JOHANNE ROUSSY COMMENT JE VOYAIS MES DERNIERS VAGABONDAGES

La sculpteur Johanne Roussy de Sept-iles, (la femme-caribou) est venue me rendre visite à mon bureau de recteur poétique de l’UQAM… quelle joie de rire ensemble après plusieurs mois d’incubation pour elle consacrés à son projet de maîtrise.

Finalement, je me suis mis à lui raconter comment je voyais mes derniers vagabondages…

Quand je ferme les yeux, je me vois marcher avec mon vieux chapeau, ma barbe blanche et mon bâton de pèlerin de Trois-Rivières à La Tuque puis de La Tuque à Trois Rivières, en enfonçant mes pas pour faire disparaître les traces de mon passage sur terre.

Mais pour me reposer, comme j’ai 70 ans, j’arrête à chaque club de l’âge d’or de chaque petit lieu pour jouer aux cartes ou à la pétanque… ce que je ne me suis jamais permis dans ma vie….

Je m’imagine rencontrer un vieux couple dont le fils est guide de canot sur la rivière St-Maurice…

et là comme le poète Ovide avant de mourir, je traverse bien enfoui dans le canot la rivière St-Maurice de Trois-Rivières à La Tuque avec ma naissance qui me salut d’une berge et la mort qui me salue de l’autre, les deux me disant…. RÊVE LE BIG BANG DU MULTIVERS COMME LE MULTIVERS A TOUJOURS RÊVÉ TON BIG BANG… etle guide qui me chante comme un chant des coureurs des bois dans leurs canots des voyageurs…

JE TRAVERSERAI
L’ÉTERNITÉ
EN MARCHANT
LA NEIGE ET LE VENT.

Pierrot vagabond