LA MÉTAPHYSICIENNE GAELLE ÉTÉMÉ ET LE VAGABOND CHERCHEUR PIERROT VAGABOND …. ARCHIVE DE 2021 CHÈRE À MON COEUR … VÉCUE À 72 ANS, DONC IL Y A TROIS ANS, DANS UNE TRÈS GRANDE PRÉCARITÉ FINANCIÈRE:)))

DES DEUX PIERROTS (1974) À LA CHANSON DU CAMIONNEUR (2018) , QUEL EST TON  RÊVE? |

Gaëlle Étémé - Le corps comme texte: jugement de goût et hégémonie  culturelle (6 mars 2015)

LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

Comme il reste à peine 2 heures avant la fermeture de votre concours, et que nous avons passé quelques nuits et jours à sculpter une proposition de projet qui nous tient à cœur … pendant que Gaelle peaufine  le descriptif de notre proposition, au nom de nous deux, j’aimerais témoigner, AU NOM DE NOUS DEUX,  de notre joie profondément reconnaissante qu’un tel concours de résidence puisse exister pour des DUOS. Oh… que oui… Nous portons le rêve de nourrir de notre création une telle opportunité…

Comment vous dire …. Notre duo de chercheure-artiste (Gaelle Étémé) et d’artiste-chercheur (Pierrot vagabond) est à la fois, intense, authentique, passionné et des plus atypiques ….. et cela jour après jour, nuit après nuit depuis trois ans, comme peuvent en témoigner des milliers d’heures d’enregistrements-audio dont nous conservons précieusement les archives en vue de nos œuvre réciproques…

Gaelle est une métaphysicienne sociologue doctorante qui s’est découvert en cours de route une véritable passion pour la création de graphes comme mode de connaissance métaphysique de ce que serait une cosmologie de la pensée… pendant que moi Pierrot, je suis un artiste de scène qui après 32 ans de carrière s’est découvert une véritable passion pour la pensée abstraite par le vagabondage de la beauté du monde par l’errance poétique d’une lettre…. LA LETTRE k…. L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE k….

Nous portons projet de travailler ensemble comme duo d’artistes-chercheures en résidence ,,,,durant 3 mois dans un projet portant sur la valeur épistémologique du graphe dans le cadre de  l’étiquette de MUSÉE SAUVAGE (Gaelle)  dont l’objectif consiste à réfléchir aux fondements philosophiques de son programme MSI (métaphysique spéculative interactive)… par la mise en actualisation d’une question de fond : QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Gaëlle Étémé | LinkedIn

Pourquoi cette question que porte Gaelle est aussi fondamentale pour moi, Pierrot vagabond,,, parce que durant 20 ans, je me suis conçu comme une LETTRE K, UN GRAPHE,  vagabondant la beauté du monde et que ce qu’en perçoit Gaelle, j’ai expérimenté topographiquement ce qu’elle appelle un MUSÉE SAUVAGE EN MARCHANT LA BEAUTÉ DU MONDE PAR L’ERRANCE POÉTIQUE. Je suis donc pour elle un graphe vivant en dialogue avec sa théorisation d’une métaphysique des graphes et elle est donc pour moi la mise en théorie de ce que j’ai vraiment vécu dans L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE K comme graphe marchant la vie dans la mise en musée sauvage dans son errance poétique au quotidien

GAELLE ÉTÉMÉ …. UN DOCTORAT EN MÉTAPHYSIQUE, MAIS DANS LE CHAMP D'UNE  MARGINALITÉ ÉPISTÉMIQUE QUE LUI PERMET LE CADRE DE RECHERCHE-CRÉATION À  L'UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE… |

A l’origine, au début des années 2000, j’avais d’abord écrit un roman philosophique initiatique (www.reveursequitables.com / cahier de presse/ MONSIEUR 2.7K)  qui raconte l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique qui s’évade d’Internet après avoir franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… avec le rêve de marcher la fraîcheur existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds, enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond céleste. Toute ma démarche consistait à me créer sous forme d’archétype hologrammique .. soit LA LETTRE K SE PROMÈNANT PENDANT 1000 PAGES AVANT DE S’ENFUIR DE LA LITTÉRATURE…. C’est à la librairie alternative recyclo-livre de Victoriville où j’ai couché sur une table dans la cave comme squatter durant 4 ans et demie, que le point final de l’épopée littéraire de la lettre K  fut posé… La rédaction du 1000 pages étant terminée….. Le lendemain ….. Pierrot le vagabond céleste (la lettre K dans monsieur 2.7k) prit la route sous la forme d’un archétype hologrammique K,(sur you tube, démo pierrot) soit … un petit bonhomme avec 2 bras 2 jambes pour vagabonder ….  d’abord le pays œuvre d’art , pour ensuite infiltrer comme artiste-activiste-humaniste  quatre universités dans le but d’en faire un doctorat atypique et autodidactique à titre de recteur poétique de la connaissance ….

GAELLE ÉTÉMÉ …. UN DOCTORAT EN MÉTAPHYSIQUE, MAIS DANS LE CHAMP D'UNE  MARGINALITÉ ÉPISTÉMIQUE QUE LUI PERMET LE CADRE DE RECHERCHE-CRÉATION À  L'UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE… |

C’est dans ce contexte qu’à l’université du Québec à Montréal….que j’ai rencontré Gaelle Étémé.…  Il y a de cela presque 3 ans maintenant… et nous sommes devenus des amis-chercheurs, respectueux de nos bulles de recherches respectives, dialoguant nuit et jour, 7 jours par semaine par le biais de milliers d’heures d’enregistrements audio …de plus en plus  intrigués elle et moi … par le fait qu’une lettre K devenue graphe hologrammique puisse se concevoir par le vécu même de son errance poétique … COMME POSTURE GRAPHIQUE D’UN MUSÉE SAUVAGE … ce qui a nous permis une question commune à nos deux recherches autonomes? QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

 

car non seulement, par la lettre K, je fus un graphe qui a pris la route, mais je me reconnais dans son étiquette MUSÉE SAUVAGE au sens ou elle symbolise les propriétés même de mon errance poétique sur laquelle j’aspire à en reconstituer les lois par UN GLOSSAIRE DES ABS … Oui, moi aussi je suis , à ma manière sur la piste de la valeur épistémologique de Monsieur 2.7k comme graphe par son vagabondage de l’errance poétique sur terre…

GAELLE ÉTÉMÉ …. UN DOCTORAT EN MÉTAPHYSIQUE, MAIS DANS LE CHAMP D'UNE  MARGINALITÉ ÉPISTÉMIQUE QUE LUI PERMET LE CADRE DE RECHERCHE-CRÉATION À  L'UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE… |

Nous pensons, Gaelle et moi  que ces trois mois à produire en équipe une épistémologie du graphe à partir de nos deux postures de chercheurs peut constituer topologiquement une avancée incontournable et dans ce projet commun …et ….  dans nos œuvres respectives…

Trois mois en résidence à Paris sur l’approfondissement de cette  question de recherche…. Wowwwww ….. Célébrer non seulement notre amitié œuvre d’art, mais une étape essentielle dans ton programme de spéculation métaphysique interactive comme une étape essentielle dans mon projet d’un glossaire des abs par les lois l’errance poétique …. Wowww ….  Je n’ose croire qu’à 72 ans, une telle joie de recherche topographique en équipe nous soit accessible…. Un projet œuvre d’art pour célébrer nos 3 ans d’amitié œuvre d’art par la recherche métaphysique…. Wowwww… .

Pierrot, vagabond céleste,

 

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques de lecteurs.

 
Mathieu Perreault

MATHIEU PERREAULTLA PRESSE

« Qu’est-ce qu’il y avait avant le Big Bang ? »

Richard Deschênes

On l’ignore, mais beaucoup d’astrophysiciens travaillent sur des modèles expliquant cette « singularité ».

« En cosmologie, on a un modèle qui explique l’expansion de l’univers après le Big Bang », indique Laurence Perreault-Levasseur, astrophysicienne à l’Université de Montréal. « Quand on rembobine le temps, l’univers est de plus en plus petit. Les distances physiques entre les choses diminuent. On arrive à un point où l’univers est tellement dense que les équations de l’expansion arrêtent de fonctionner. On a besoin d’une théorie pour raconter le Big Bang qu’on n’a pas en ce moment. »


PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Laurence Perreault-Levasseur, astrophysicienne à l’Université de Montréal

La densité de l’univers lors du Big Bang est infinie. « On appelle ça une singularité, dit Mme Perreault-Levasseur. Les équations qu’on a ne sont plus valides. C’est la même chose à l’intérieur d’un trou noir, il y a une zone extrêmement dense pour laquelle on n’a pas de théorie, qu’on nomme aussi une singularité. »

Ces efforts pour expliquer les singularités, notamment le Big Bang, font partie du défi général d’unifier la « relativité générale » et la « mécanique quantique ».

« Pour la vie de tous les jours, la physique newtonienne peut très bien expliquer les phénomènes, par exemple la vitesse et l’accélération d’une voiture ou d’une balle », dit l’astrophysicienne montréalaise, dont les travaux ont une forte composante mathématique. « Pour les masses et les distances plus grandes, la relativité générale fonctionne mieux. Le GPS, par exemple, fonctionne avec la relativité générale, qui est aussi nécessaire pour calculer l’orbite de Mercure parce qu’elle est très proche du Soleil. Ça ne veut pas dire que la mécanique newtonienne est fausse, mais qu’elle est une approximation de la relativité générale », poursuit la chercheuse.

Pour les échelles très, très petites par contre, on a la mécanique quantique, qui explique comment les particules comme les électrons se comportent parfois comme des ondes. « Les choses dans le monde de la mécanique quantique peuvent être à deux endroits en même temps. C’est un monde probabiliste, pas déterministe. C’est à cause de la théorie de la mécanique quantique qu’on a l’internet et les ordinateurs. »

Le hic, c’est qu’aux échelles très petites du Big Bang, il y a des « effets quantiques importants », mais aussi une très grande masse. « Normalement, la mécanique quantique fonctionne avec des particules peu massives. Quand il y a beaucoup de masse, c’est problématique. »

Les théories pour unifier la relativité générale et la mécanique quantique sont nombreuses, mais aucune ne fonctionne parfaitement. La plus prometteuse selon Mme Perreault-Levasseur est la « théorie des cordes », un modèle mathématique compliqué où les particules sont comme des cordes unidimensionnelles immensément longues. Mais il y a aussi des équations qui décrivent un espace infini avec plusieurs univers très différents où la lumière ne peut pas se rendre, aussi appelé « univers des bulles », ou alors des « rebonds » avec une série d’expansions et de contractions.

Un exemple de ce type de modélisations a été publié en 2017 dans la revue General Relativity and Gravitation par Juliano César Silva Neves, astrophysicien de l’Université fédérale d’Alfenas, au nord de São Paulo, au Brésil. Son étude postule notamment que certains trous noirs très anciens ont été créés lors de phases antérieures d’expansion ou de contraction de l’Univers. « J’ai fait mon doctorat sur la physique des trous noirs, explique M. Neves. J’ai essayé de leur appliquer les modèles de rebonds. »

 

COURRIEL À sERGE

 

Pierrot... Le Vagabond Céleste... - YouTube

De mon côté Serge… je serai au dépot de notre doctorat (Pierrot, Marlene, Michel)
AU NOM DES RÊVEURS ÉQUITABLES
quand je m’inscrirai à l’université en 2025… après que Gaelle soit reçue
docteur en métaphysique…en recherche création à l’université de Sherbrooke…

j’aurai probablement résolu 2 problèmes en pensée pure
reliés à la physique quantique… qui pourraient se résumer en cette hypothèse
forte que j’espère faire valider en hypostase …

SI LES ATOMES RÊVENT, LES HUMAINS EN PORTENT L’ÉPOPÉE PAR
LES LOIS MÊME DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE ILLUSTRÉES PAR LA FORMULE
… WOW-T=2.7K? ….

1- quel est ton rêve?
2- dans combien de jours?
3- qu’as-tu fais aujourd’hui par ton rêve?
4- Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

Pierrot

avancées dans les items du traité des abs du doctorat des rêveurs equitables

 

DES DEUX PIERROTS (1974) À LA CHANSON DU CAMIONNEUR (2018) , QUEL EST TON  RÊVE? |

EUMÉTRIE-ABSMTRIEABS-RIRE, abs-noelrien et sentimentabs rêvonsconscience subjectile abs-jectale de l’objet rêvemodélisation rêvons existence , rêvons abs-xistenceabs-visible quand tu deviens visible parmi les invisibles tu deviens visibles. abs-compétenceange bleu Arsène Lupin, méthodologiie de la créationPoint carré, william james pierce ange bleu méthodologie duchamp poussiere rawlsexpérience de pensée ….avs-crit, abs-ti celle de l’humanitéabs tâches d’impossibles fondements de méthodologie épistémologiqueabs-trinsequeabs-venante, rapport triangulaire entre support esprit et rêveabs switch, mur noir, oeuvre d’artpolitique poétique politique ile de l’éternité et monsieur 2.7k
renversement du politique par l’éthique et la poétique versus onu.révolution pragmatique poétique par le doctorat oeuvre d’artcosmonaute de l’esprittoucher sentiment écritMichel et Marlene, doctorants atypiques le rêve est un sentiment autonome venant de la matière, pyisique quantiquel’atome a-t-il des sentimentsSI LES ATOMES RÊVENT, DONC NOUS SOMMES…CE RÊVE….EN MARCHE QUANTIQUE

de mon côté, j’avance au nom de nous troiscar la question fondamentale de mon ttraité des abssuite à wow-t=2.7k? … est
SI LES ATOMES RÊVENT, DONC NOUS SOMMES…CE RÊVE….EN MARCHE QUANTIQUE
tout ça Michel fut provoqué par ta demande d’un point d’interrogationqui m’a permis d’étudier en problématologie…je sais que nous avons un tape filmé ce matin-làqui HONORE TA FORMIDABLE CONTRIBUTION:))))
Voilà mes amisje vous redonne des nouvelles aussitot que j’en ai
LA PROBABILITÉ EST LE RÊVE DE L’ATOME OU L’ATOME SOUS FORME DE RÊVE…DE LA LA QUESTION… POURQUOI QUAND ON REGARDE UN ATOME DANS UNE EXPÉRIENCE DE LABORATOIRE, CET ATOME MODIFIE SON PARCOURS….

ASPECT ET EINSTEIN

Alain Aspect L’homme qui a donné tort à Einstein


PHOTO MARTIN BLACHE, FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Le physicien et Prix Nobel de physique, Alain Aspect, discutant avec le directeur scientifique de l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke, Alexandre Blais, devant des étudiants

Philippe Mercure

PHILIPPE MERCURELA PRESSE

Qui, sur cette Terre, peut se vanter d’avoir pris en défaut le grand Albert Einstein ?

 

C’est le cas du physicien français Alain Aspect, à l’origine d’une expérience devenue mythique réalisée en 1982 et qui lui a valu le prix Nobel de physique l’an dernier.

Quand j’ai appris que le professeur Aspect était de passage à Sherbrooke à la fin de l’année dernière, j’ai réagi comme le ferait mon collègue Alexandre Sirois si Taylor Swift annonçait un spectacle au Vieux Clocher de Magog à deux jours d’avis. (Oui, Alex est un Swiftie, il s’en est confessé publiquement⁠1.)

C’est donc à des patrons un brin perplexes que j’ai annoncé devoir absolument chambouler mon horaire pour aller rencontrer celui dont les travaux m’ont fasciné dès mes premiers contacts avec la physique moderne, au cégep.

J’ai eu le privilège d’avoir un peu de temps seul à seul avec ce maître de la physique expérimentale. Puis j’ai assisté à la conférence (magistrale) qu’il a donnée à l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke, avant d’y recevoir un doctorat honorifique.


PHOTO MARTIN BLACHE, FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

La conférence d’Alain Aspect à l’Institut quantique de l’Université de Sherbrooke, avant d’y recevoir un doctorat honorifique

Il en ressort qu’Alain Aspect n’est pas du genre à s’enorgueillir d’avoir donné tort à Einstein.

Si vous avez bien écouté ma conférence, c’est qui, mon héros ? C’est Einstein. Il avait tort, oui. Mais à l’époque où il a développé sa position, il ne savait pas qu’il avait tort. Sa position était tout à fait légitime. Alors si je pouvais rencontrer Einstein, je lui dirais : […] voilà le résultat des expériences. Alors, qu’est-ce que vous en concluez, mon cher Albert ?

 Alain Aspect, physicien

Pour comprendre la contribution fondamentale d’Alain Aspect à la physique moderne, il faut remonter aux années 1920 et 1930.

Si vous ne comprenez pas tout ce qui suit, ce n’est pas grave et c’est normal. L’important est de réaliser qu’on touche ici à la nature même du monde – et à la façon dont l’humain peut la comprendre.

À l’époque, la physique quantique, cette science qui décrit le comportement des objets dans l’infiniment petit, est en plein développement.

La mécanique quantique est une discipline étrange, profondément contre-intuitive, avec laquelle j’ai moi-même jonglé pendant ma maîtrise en génie physique sans jamais avoir le sentiment de bien la comprendre.

Cette science est probabiliste, dans le sens où elle ne permet de prédire à peu près rien avec certitude. Elle décrit des objets qui peuvent être à la fois des ondes et des particules, et dont il est impossible de connaître simultanément la vitesse et la position.

Einstein est connu pour la relativité et sa fameuse équation E = mc⁠2, mais il est aussi l’un des fondateurs de la mécanique quantique. À l’époque où il la développe, il a toutefois le sentiment que la science est incomplète. Il estime que son aspect probabiliste cache une incompréhension.

« Dieu ne joue pas aux dés », lance-t-il dans une phrase devenue célèbre.


PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Le physicien Albert Einstein

En 1935, avec les physiciens Boris Podolsky et Nathan Rosen, Einstein publie un article qui fait grand bruit. Les physiciens montrent que les équations de la physique quantique conduisent à un phénomène extrêmement étrange : l’intrication.

Par une expérience de pensée, Einstein et ses comparses imaginent deux particules de lumière envoyées dans des directions opposées. Ils montrent que selon la mécanique quantique, une mesure faite sur une particule conduit automatiquement à la même valeur sur l’autre, de façon instantanée.

Quel lien magique peut bien relier ainsi les particules distantes ? Comment de l’information peut-elle voyager à une vitesse infiniment grande entre les deux ? Mystère. L’affaire est appelée « paradoxe EPR », pour Einstein-Podolsky-Rosen.

Einstein y voit la preuve que la mécanique quantique est incomplète. Il estime que si les deux particules peuvent ainsi s’influencer l’une l’autre à distance, c’est qu’il existe des « variables cachées » qui étaient présentes avant leur séparation.

Son point de vue s’oppose à celui de son grand ami Niels Bohr, un physicien danois qui soutient au contraire qu’il faut accepter l’intrication et la nature probabiliste de la mécanique quantique.

« Mais qui êtes-vous, Albert Einstein, pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ? », dit Bohr à Einstein en réponse à sa boutade sur les dés.


PHOTO TIRÉE DE WIKIMEDIA COMMONS

Le physicien Niels Bohr

Ce débat entre titans, c’est l’homme que j’ai devant moi qui le tranchera.

Alain Aspect mettra sept ans à reproduire en laboratoire l’expérience de pensée imaginée par Einstein, Podolsky et Rosen.

Vous avez deux énormes physiciens que sont Niels Bohr et Albert Einstein. Les deux n’étaient pas d’accord. On pensait que le débat était purement philosophique. Et puis on comprend qu’on va pouvoir le trancher par une expérience. Je trouvais ça passionnant.

 Alain Aspect, physicien

Grâce à un mécanisme extrêmement astucieux et des manipulations expérimentales exceptionnelles, le professeur Aspect prouve hors de tout doute que les « variables cachées » d’Einstein n’existent pas. Il en sera récompensé par le Nobel de physique 40 ans plus tard.

Savait-il à l’époque qu’il donnerait raison à Bohr plutôt qu’à Einstein ?

« Non, non, non, me répond-il. L’expérimentateur doit être complètement ouvert. »

Une autre question me brûle les lèvres. On sait à quel point la mécanique quantique est contre-intuitive. Alain Aspect a-t-il une image mentale de ce qu’il a prouvé ? Comprend-il comment deux particules peuvent s’échanger de l’information de façon instantanée ?

« Oui, j’ai une image mentale, me répond-il. Dans cette image, j’ai le droit de mettre quelque chose d’instantané entre un côté et l’autre. Cette image est contestable – je ne sais pas si, dans le monde réel, c’est comme ça. Mais raisonner de cette façon me permet d’avoir des intuitions que je peux ensuite contrôler par le calcul. »

Alain Aspect admet qu’il n’avait absolument pas prévu que l’intrication quantique conduirait un jour à des développements technologiques. Aujourd’hui, le fait que deux particules puissent être liées à distance propulse des travaux en cryptographie quantique, une méthode qui permet de transmettre une clé de chiffrement entre deux interlocuteurs pour sécuriser leurs communications.

La téléportation quantique, dont le Québécois Gilles Brassard fut l’un des inventeurs, utilise quant à elle le principe d’intrication pour déplacer des informations d’un endroit à l’autre.

Et il y a finalement l’informatique quantique, bien vivante à Sherbrooke, qui promet d’accoucher d’une nouvelle génération d’ordinateurs beaucoup plus puissants que ceux d’aujourd’hui. Alain Aspect a lui-même sauté dans ce bateau en cofondant l’entreprise PASQAL.

Cela n’empêche heureusement pas le récipiendaire du Nobel de faire le tour du monde pour s’adresser aux profs et aux étudiants.

« J’adore expliquer, me confie-t-il. J’aime voir, dans les yeux des gens qui m’écoutent, la lueur qui montre qu’ils ont compris ce que j’étais en train de leur dire. »

Nous sommes plusieurs, ce jour-là, à être ressortis de l’Université de Sherbrooke avec des lueurs dans les yeux.