ROLAND HOUDE) Jacques Benoit
Le dimanche 11 février 2007 à 16:41, par Pierre Girouard
Bonjour Pierre Rochette,
Hier, nous avons rendu visite à un vieil ami, le seul et unique Roland Houde, jadis professeur de philosophie à l’Université de Montréal…
Pour aller droit au but, êtes-vous le Pierre Rochette qui avait produit en 1973 ce documentaire intitulé « Houde le Québécois » pour le Vidéographe?
Si oui, j’apprécierais énormément que vous entriez en contact avec moi… J’étais alors étudiant à l’U. de M. et j’apparaissais dans ce vidéo… Roland venait de le recevoir… d’une messagère mystérieusement nommée Geneviève… Nous avons visionné le vidéo…
Donc j’attends de vos nouvelles dans un sens ou dans l’autre…
Merci mille fois…
Pierre Girouard
Saint-Ours
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19….. 17 FÉVRIER 2007
Le samedi 17 février 2007 à 00:06, par Pierre rochette
oui je suis ce Pierre Rochette
qui eut la chance de croiser un grand maitre
un tres grand maitre
dont je n’ai jamais cessé de parler
au travers de mes errances quantiques
voici un extrait de mon ier 1000 pages
ou j’écris a Roland
dont le titre est K
dont le propre est terminé
COPIE D’UNE LETTRE A MON MAITRE EN PHILOSOPHIE
Cher Mentor Bien-aimé
Très cher Roland,
Laissez-moi d’abord vous raconter par quelle poésie de vivre j’ai appris que vous étiez vivant. Je venais de terminer ce livre »lifeart » philosophie. je me préparais à quitter le Québec avec une tente, un sac à dos, une guitare pour chanter dans les rues afin de manger, dans le but de parcourir la voie ferrée d’un océan à l’autre. J’avais comme projet, avant de mourir, de vivre philosophiquement sur une période de 4 ans 33 jours, le 4.33, œuvre sur le silence de John Cage, avec l’intuition de parcourir l’arc-en-ciel du voir de Newman à Rothco et d’en témoigner peut-être que par des pages blanches où quelques mots épars y volent sous un ciel de non-dits.
Il me semblait que le programme de philosophie que je m’étais fixé à 20 ans avait été rempli. Je me sentais en vacance de l’existence, à la fois de la responsabilité de témoigner que m’imposaient les attaques d’être et du délice d’irradier que me donnaient les brosses d’être.
Depuis plus de deux ans, j’habitais une table du deuxième étage de la bibliothèque du cegep de Victoriaville. A partir de fin juillet 2002, deux frères de 20 ans et 22 ans d’une symbiose créatrice incroyable vinrent peu à peu voler intellectuellement à mes côtés comme deux oiseaux qui sortent de leur nid pour prendre fièrement le droit qu’est celui de la jeunesse de refaire le monde chacun à sa manière. Je considérais donc comme un privilège de me rafraîchir à leur quête.
Un p.m. le siamois (Olivier, celui qui un jour occupera une chaire universitaire en créativité artistique, le plus jeune des deux), me montre un livre d’histoire de l’art dans lequel il est dit que Brunelleschi avait connu le grand bonheur de réaliser avant de mourir le programme intellectuel qu’il s’était fixé dans sa jeunesse.
Tu sais, lui dis-je, mon maître bien-aimé fut le Brunellesci québécois.
Il est mort?
Sûrement que oui, il était déjà très âgé quand j’ai fais un vidéo sur lui en 1973 je crois. (Et dire que vous aviez 47 ans à l’époque alors que j’en ai 54, ma fête étant hier, au moment où je vous écris). C’était un homme exceptionnel, de la trempe de Riopelle, Maurice Richard, Pierre Vallières. Pas connu. Mais moi je sais qu’il fut notre premier philosophe national.
Tu sais siamois, cet homme avait pris la décision de retracer bibliographiquement l’histoire pertinente de la philosophie d’ici pour préparer la venue du grand philosophe québécois, pour que celui-ci ait les outils historiques de la philosophie d’ici appelée à devenir un jour aussi mondiale dans son originalité que celle de n’importe où sur la planète.
Le siamois étudiait au cegep de Drummundville 3 jours semaines. Il revint la semaine suivante avec un livre dont je ne m’étais jamais douté de la publication.
»Houde est un philosophe,
pris en flagrant délit de vol d’outardes,
indéfiniment détourné sur lui-même
et qui nous laisse rêver tout haut
en sachant éperdument que parfois
les oiseaux, mêmes sauvages, ont le vertige (P.R.)
Jacques Beaudry.
Roland Houde, un philosophe et sa circonstance
Itinéraire intellectuel d’un philosophe québécois
de 1945 à aujourd’hui.
Editions du bien-public,1986
page arrière du livre
sous la photo de Roland dont le paragraphe suivant
à la page 26 constitue la chair de la problématique
de ma propre recherche philosophique:
En voyant la photo de mon mentor bien-aimé associée à mon texte sur la couverture arrière, je fus pris d’un vertige existentiel infini. Ainsi donc, ce vidéo que j’avais fais sur Roland Houde avait compté pour lui. Je regrettai qu’il ne fut vivant pour lui dire combien chaque seconde de mon existence de philosophe avait été un merci de ce qu’il avait allumé en moi. On ne devient pas philosophe, on découvre un jour qu’on l’est. Roland Houde fut l’allumeur de mes rêves par ses silences et sa pipe, par sa façon de dire avec franchise:
Il y a beaucoup de professeurs de philosophie
Il y a peu de philosophes.
Je m’étais juré de ne le revoir que lorsque mon programme philosophique aurait immergé du fond de ma vacuité heureuse. J’avais la certitude que ce n’était qu’une question de temps. J’étais enceinte d’œuvre depuis ma naissance. Ainsi cela chantait-il en moi autant sur la scène que sur les frissons ailés de mes sommeils nocturnes.
Je lus avidement le livre de Jacques Beaudry. Intègre, rigoureux tout en laissant place à une suite plus personnelle pour qui voudrait s’y aventurer.. Mais au moins, des gens d’ici mettaient en place une histoire des philosophes d’ici. Un jalon essentiel pour qu’une philosophie majeure surgisse au Québec. Que Jacques Beaudry soit béni. Il ne sait pas à quel point ce qu’il fait est majeur.
Je pris donc la décision de commencer mon voyage sur la voie ferrée en Juin 2003, en allant faire un séjour au lac Chat où Roland avait jadis eu son chalet sur une île, aller y camper avec ma tente et écrire mon journal philosophique de voyage. M’abreuver à mes racines philosophiques, juste pour leur dire merci.
La semaine suivante, je me suis retrouvé avec le siamois à ma chaise habituelle. Je complétais ma recherche sur l’histoire de la dématérialisation de la peinture au 20eme siècle, parallèle à la dématérialisation des relations humaines, mon intuition me faisant poser l’hypothèse suivante: Le passage du cubisme de Picasso au »ready made » de Duchamp, puis celui des expressionnistes abstraits américains (Pollock, Rothco,Newman) au pop art centré sur l’objet de consommation, du minimalisme à l’art conceptuel, contextuel (Cage, Feldman, Klein) comme à l’art de l’installation, de l’art techno à l’art hologrammique où l’on peint avec de l’énergie plutôt qu’avec de la matière…. bref, ce passage d’une matière opaque à dématérialisation de la représentation conduisait au VOIR du 21eme siècle dont je témoignais par ma vie d’artiste dans mon ier TABLEAU DE MOTS (KP3, Marie-Lola-Miel aime Menaud, 15 aout 2003) jusqu’à mon dernier »LIFEART »’ e mails.
Et pour moi, ce VOIR qui nourrira le 21eme siècle de ses espérances ne pouvait naître qu’au Québec parce que c’est ici qu’est née l’épopée la plus pure, celle du rêve des coureurs des bois de la dalle-des-morts (Felix-Antoine Savard), assoiffé d’espace où se noie le temps dans d’infinies chûtes d’eau, cascades, et rivières, sous l’œil chantant d’une nature sauvage et mélodieuse. Le philosophe du voir venant du Québec n’avait qu’à se faire journaliste, chercheur de pépites d’or. Aucun travail philosophique ardu, qu’une cueillette d’immanence dans l’océan des mots éperdus. Et tout livre sur le voir venant du Québec devrait porter cette signature 21eme siècle qui ne peut venir que d’ici
LE COUREUR DES BOIS
ANONYME
Tout post-romantisme relié à quelqu’ego que ce soit constitue une injure à la philosophie d’ici. Et arriva, à cette petite table de la bibliothèque du deuxième étage du cegep de Victoriaville, ce moment musical que je n’oublierai jamais.
Tu sais Siamois, dis-je, quand le voir me visite, je me sens sur cette chaise du deuxième étage de la bibliothèque de Victoriaville comme sur un transantlatique traversant l’océan de la naissance à la mort. En vacance, éternellement en vacance sur cette planète. Tout ma vie j’ai eu l’impression d’être en vacance. Et le pire, c’est lorsque j’atteint cette immobilité heureuse comme l’équilibriste dansant la lune sur son fil de fer que le chant de l’être dans ses attaques me soufflent le vent qui guident ma boussole d’artiste.
Au moment où je te parle, le chant de l’être me dit de bien me reposer car un jour, mes livres seront traduits dans toutes les langues et qu’il vaudrait mieux pour moi être mort que de vivre ce tourbillon médiatique.
C’est quand je ne bouge pas que tout arrive, tu sais siamois, quand je ne bouge pas et que mes yeux chantent la relation amoureuse avec le cela qui chante.
» Dommage que ton maître Houde ne soit pas vivant, me dit-il… T’es sur qu’il n’est pas vivant? Il devrait bien avoir près de 100 ans aujourd’hui lui dis-je en riant dans ma naïveté. Il était déjà si vieux à l’époque. (wow pour la mémoire on repassera)))))))))
Siamois se lève, va voir sur Internet. Il revient… désolé dit-il, il est possible qu’il soit vivant. Il fait partie d’une société d’histoire de Shawinigan-sud. Il a même écrit un article l’année passée. Je vis alors un choc fabuleux. Roland serait vivant… Oui me dit le siamois, il est né en 26, il aurait donc 76 ans.
Je suis bouleversé. Encore une fois, le chant de l’être décide de ma route. Que faire… j’envoie d’abord à Jacques Deguire une enveloppe avec mes 4 témoignages philosophiques. Je n’ose pas entrer en contact avec Roland, je suis intimidé. L’enveloppe me revient. Il n’est plus à l’université de Trois-Rivieres. Je renvoie donc l’enveloppe à la société d’histoire.
Hier c’était mon anniversaire de naissance. Une enveloppe m’attend, Roland Houde philosophe. Je marche, je marche, je marche, des larmes qui coulent discrètement une à une. Suis bouleversé.
Je laisse passé la nuit. Une brosse d’être immense qui dure plus de deux heures. Jamais le cerveau n’est touché, que les frissons de la chair qui scintillent. Et cet ego qui se dissout avec tant d’élégance comme un paon qui entre ses plumes pour mieux boire une peu de pluie céleste.
Et si me dit le chant, tu vivais avec Roland un dialogue philosophique jusqu’à l’été prochain, par lettre, pour que les mots, comme dans les peintures de »Guston » deviennent des souliers si légers qu’on en aperçoit à peine la forme, fil d’or entre l’abstrait et le concret, entre la matérialité et l’immatériel, que les mots marchent la feuille blanche comme je marcherai la voie ferrée, que le dialogue amoureux s’installe entre la forme des 26 lettres de l’alphabet et leur danse des sens infiniment soyeuse et paradoxale lorsque la musique en habite leur intention d’équivoque.
C’est peut-être dans leur hologramme prenant peu à peu la forme d’une rencontre autour d’un souper estival que deux philosophes de deux générations consécutives pourraient le plus finement s’abandonner au bonheur d’avoir été, l’un comme l’autre des philosophes québécois coureurs des bois et des villes dont parleront un jour de nombreux professeurs de philosophie.
Etes vous loin l’un de l’autre?
Suis assoiffé de notre échange philosophique
sur tout et sur rien et…si cela vous sourit
que de plaisir nous aurions à en sceller l’issue
par un souper estival qu’en pensez-vous Roland?
le brouillon du deuxieme 1000 pages est termine
dont le titre est W
j’en suis au troisieme brouillon de mon troisieme 1000 pages
redu a la moitie…. dont le titre est V
mon adresse courriel
lalunesssuz@yahoo.ca
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MICHEL LE CONCIERGE
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