ARCHIVES DOCTORAT… COURRIEL ANDRÉANNE FRÉCHETTE. 17 AVRIL 2007..

(ANDRÉANNE ÉCRIVAINE) 24. Le samedi 17 février 2007 à 21:13, par Andrée-Anne Fréchette
Bonjour Pierre,
je voulais vous donnez des nouvelles parce que je n’en ai que des bonnes alors… Souvent on partage nos peines et on oublie les bons coups. Alors je vais procéder au récit de mes bonheurs sous forme d’énumération.
D’abord, je suis entrée en force dans l’univers universitaire en obtenant des résultats plus que satifaisants: 3x A+ et 2x A-. Ce qui me donne une moyenne de 89. Ce n’est que statistiques mais je n’en ai jamais eu d’aussi bonnes alors ces chiffres sont en quelque sorte le reflet d’une discipline et d’un travail assidu.
En outre, je me suis vue offerte un contrat d’engagement pour les corrections des examens du professeur Bougaieff (grammairien) que j’ai accepté immédiatment. Ça représente 70 heures de travail supplémentaire par session mais si le département me l’a offert c’est parce qu’il me juge acte à le faire.
Autre bonne nouvelle, j’ai gagné une bourse d’accueil de 500 $ qui me sera remise à la St-Valentin. Vraiment chanceuse! Que demander de plus? J’ai pensé à vous récemment parce que je suis inscrite à un cours de création littéraire et qu’à chaque semaine nous avons un livre le la collection Écrire à lire. On y retrouve des auteurs qui nous donne leur vision de l’écriture, leur vision de l’écrivain et le pourquoi de leur écriture. Comme vous avez joué un rôle de maître dans ma vie, je suis empreinte de vos préceptes et je n’ai pu faire autrement que de remarquer certaines similitudes entre vos propos et ceux d’autres écrivains. J’aurais aimé à l’instant où je lisais certains passages que vous l’ayez lu en même temps.
En voici quelques uns: Il faudra bien que l’ado saisisse comment échapper à ce truc impensable du regard de l’autre qui détruit; il lui faudra élucider cette catastrophe de vivre devant les autres comme un dérisoire et inutile personnage, indésirable dans « Écrire pour et parce que » de Hugues Corriveau. « raconter un rêve à quelqu’un est un acte de création indéniable ». Ibid. En écrivant, on porte à un autre degré de lucidité sa venue au monde comme une insertion en lui. S’il paraît, à l’auteur irréfutable que la littérature ne sauve pas le monde, s’impose à lui l’évidence qu’elle le sauve, lui, de la détresse, de l’absolue conscience de sa profonde inutilié à faire autre chose pour survivre.
Par moments, il peut renoncer à des destins alléchants uniquement parce qu’il s’entête à écrire et même à sacrifier tout: bonheur, sécurité, fortune, honneur, amour, vie familiale et sociale. dans Écrire la chambre des lucidités, Gaetan Brulotte. Beaucoup d’autres passages m’ont frappés mais ceux cités ci-dessus étaient particulièrement frappant. Alors oui, je pense à vous et souhaite que tout va pour le mieux pour vous. Pas de nouvelle, bonnes nouvelles. J’ai rêvé d’une discussion avec Gérard récemment. Je ne me souviens plus très bien de quoi il s’agissait mais on prenait un café, on se berçait et on discutait au recyclo-livres. C’est reposant! à bientôt!
25. Le samedi 17 février 2007 à 21:30, par Pierrot
Chere Andréanne,
Il semble bien que mon voyage à l’écriture soit récompensé par votre éblouissante présence au monde. Je m’incline respectueusement devant la vie. bravo, vous méritez tout ce qui vous arrive. Nous avons passé un an ensemble. je vous ai lu vos mots, je me suis baigné dans votre jeunesse en vous disant. Je vous garantie que vous ici en parfaite sécurité créatrice. Vous avez 20 ans. Vous serez incontournablement une tres grande écrivaine. Il ne vous manquait que des yeux admirateurs, des yeux de grand-pere de la beauté du monde pour vous dire: Ayez confiance a chaque phrase que vous écrivez, chacune de vos phrases porte la signature du Quebec de demain. Et vous n’avez que 20 ans.
Ne trichez pas avec vos reves, acceptez tous les jours de mourrir pour eux, au sens ou tout reve est porteur de sa miche de pain et procure la joie alors que vous découvrirez bien vite que les désirs humains ne touchent que l’univers du bonheur.
La différence entre un reve et un désir c’est comme une tasse de café.
Vous désirez une tasse de café…. allez au farniente ici a cote du recyclo et achetez la. Vous revez de la meilleure tasse de café au monde? parcourez le désert de votre existence avec la passion de le marcher noblement. Il n’y a rien de plus beau que les étoiles au-dessus d’un désert. Wow-t = g3… C’est le secret einsteinien du rapport éthique de l’homme a l’univers.
Qu’est-ce que le big bang. C’est le reve éveillé de tout créateur qu’il soit dieu ou homme. C’est le wow malgré soi de la beauté des mots. Ne trichez pas avec votre oeuvre en étant habitée par les désirs reliés a la littérature marchande. Ne vivez surtout pas le syndrome de la reveuse isolée.
Lorsque Picasso créa les demoiselles d’Avignon, il était au bateau lavoir entouré de Bracque et de Matisse. wow-t=g3. unissez-vous a deux autres reveurs ou reveuses, comme le fit John Cage avec Freidman et Rothko, vous multiplierez la a l’infini beauté du monde en vous et sur le bout de vos doigts qui dansent.
L’univers conspire pour les reveurs. Depuis le début de l’humanité, la chaine des reveurs donne la main a la suivante, comme si du fin fond de la mémoire des temps, les larmes de joies de tout créateur devenaient soudain rivieres de poussieres de rosées du matin.
Pierrot

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