ARCHIVES DOCTORAT, LA TUQUE, DENIS CANTIN COURRIEL, 31 AOÛT 2006,

..(LA TUQUE) Le jeudi 31 août 2006 à 22:23, par Denis Cantin (Gladiateur)
Bonjour Pierre,
Hier, j’ai fait parvenir un courriel à toute la famille Cantin pour les informer que tu avais un site Web. J’ai reçu une réponse de Roger qui n’en revenait pas de la réponse que tu m’as écrite. Mon épouse, qui t’a connu aussi lors d’une activité qu’elle avait organisé à l’Essor Féminin de La Tuque et à laquelle tu étais l’artiste invité a découvert ton site. Elle a été très touchée par ta réponse et ce soir, en allant au resto, elle s’est aperçue que tu es resté dans le coeur des Latuquois. De plus, je t’ai fait découvrir à mes deux filles ainsi qu’à mes nièces. Si tu viens à La Tuque, tu peux frapper à ma porte et elle te sera toujours ouverte. J’aimerais que tu me donnes une autre adresse e-mail qui ne paraît pas dans ce site afin de te donner mon adresse. Salut, à +.
Le jeudi 31 août 2006 à 23:15, par pierrot
Cher Denis,
Tu peux même pas deviner à quel point, toute ma vie, je suis resté amoureux fébrile de La Tuque, ma ville natale. J’écris en ce moment et les frissons dansent ma chair et mes souvenirs. Je me rappelle, Roger Cantin et moi étions chanteurs pour l’orchestre des Najas. Plourde à la guitare, Miller à la basse et Johnson à la batterie je crois. (Les prénoms m’échappent). On était allé jouer à La Croche. Même pas d’argent pour revenir le soir même. On a couché là-bas. En pleine nuit, Plourde se réveille et me regarde… Pourquoi tu pleures? Je veux devenir un artiste pis je sais pas comment je vais faire pour sortir de la ville. Si je réussis pas cela je vais mourir.
Au retour, la nuit du lendemain, j’arrive en même temps que mon père en haut de la Cote St-Louis, lui et sa trompette à la main, moi et ma gêne. On a pas dit un mot. Rendu à la maison de la rue Gouin, mon père a sorti sa trompette et a joué un bout de jazz. Il était presque 3h 30 du matin. Ma mère se lève. Mon père y dit tu peux rester couché on jase Pierre et moi. Ma mère est retourné se coucher, Mon père a serré sa trompette puis m’a dit: fini la jasette pour ce soir.
Durant l’été, sans me le dire, mon père est monté à Montréal. Il est allé au collège privé Jean-de-Brébeuf. Il entre dans un bureau et dit à la personne: Vous êtes qui vous? la personne lui répond je suis père Trudeau et je suis directeur de ce collège. La suite m’a été raconté par le père Trudeau lui-même. Jamais mon père n’a su que je le savais. Mon père l’a regardé dans les yeux puis lui a dit. J’ai un problème de père de famille puis quand je vais sortir de votre bureau, vous allez avoir un problème de prêtre. Et le père Trudeau de dire, comment ça? J’ai un fils, il va étudier à votre collège, vous allez le faire travailler pour payer ses études parce que j’aii pas un sous. J’ai du fermer mon poste de télévision R.A.L.T. tv. Mon fils va habiter chez sa tante à quatre coins de rue d’ici. Et le père Trudeau de lui demander: Est-ce qu’il a des bonnes notes au moins. et mon père de répondre, non mais il va en avoir. Et le père trudeau de conclure (et ce sont ses paroles exactes) Monsieur, je ne vous connais pas, mais pour la beauté du geste que vous avez posé, j’accepte de prendre votre fils, il travaillera comme surveillant de récréation.
Mon père a attendu le dernier jour de l’été pour m’en parler. Il m’a dit, demaiin tu pars pour Montréal étudier. J’ai dis jamais. Moi je suis un artiste et je veux vivre une vie d’artiste. Et mon père de dire. Regarde mes souliers, j’ai meme pas deux lacets pareils. Je suis monté pour toi à Montréal. Va dans ta chambre, réfléchis 15 minutes. Puis au retour, ta décision sera la mienne.
Ce fut mon ier et dernier argument avec mon père. Après 15 minutes je descendis et lui dis: Ok, je monte à Montréal, mais rendu là-bas, je fonde un groupe de musique. Et mon père de dire: en autant que t’étudies le reste te regarde.
Nous créâmes le groupe les Contretemps. Groupe qui remporta le championnat nord-américain des groupes de folklore collégiaux et représenta le Canada au Japon lors de l’exposition d’Osaka.
Et qui est venu vivre chez ma tante Lucienne avec moi, Roger Cantin:))))))))))))
C’est fou. Quel est le rapport avec ma ville natale? Y a comme un arc-en ciel entre la nuit ou j’ai conté à Houde que je rêvais de devenir un artiste et ce soir ou je t’écris. Ma vie d’artiste de scène est en arrière de moi depuis 5 ans et demie déjà. Et cet arc-en-ciel, ce sont mes amis d’enfance et les gens de ma ville pour qui j’ai chanté à travers les années.
C’est viscéral, c’est intense, c’est respectueux, c’est reconnaissant. Le p’tit lac St-Louis fut mon paradis sur terre. Je ne sais pas quand je monterai à la Tuque. J’ai une bohème trop dépouillée de l’essentiel. Je commence un troisième roman. Je monterai peut-être l’été prochain a pied par la voie ferrée qui serpente le St-Maurice:)))):))))
Dans le brouillon du deuxieme roman qui traîne peut-être dans le vieux disque dur de Claude, je racontais Marlene Dietriech et mon oncle Paulo dans une allégorie qui a lieu a La Tuque:)))))))))))))))))))
Salutations à ta femme, ta famille,
à tous mes concitoyens
je t’envoie mon adresse courriel
Pierrot

SUR YOUTUBE
MICHEL LE CONCIERGE
SON DOCUMENTAIRE
«LE PAYS OEUVRE D’ART?»