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«LA COLÈRE EST LE FONDEMENT DE LA JUSTICE?» DIXIT MICHEL LE PHILOSOPHE-CINÉASTE-CONCIERGE

Michel, Marlene et moi travaillons sur le glossaire de la nouvelle multitude. Je suis impressionné de la joie de vivre de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette).

Pendant que Michel à 66 ans travaille comme concierge industriel, ce qui lui permet une contribution majeure par des aphorismes directement constructivistes de la philosophie d’en bas, moi je poursuis les lectures pour creuser verticalement (historiquement) comme horizontalement (systémiquement) la connaissance culturelle précédant nos interrogations sur chaque étiquette glossairique.

En ce moment, je suis en train de lire un 1000 pages d’histoire de la philosophie politique pour réfléchir sur LA JUSTICE.

Ce matin, Michel a lancé un superbe aphorisme:

« MOI JE DIS QUE L’ARMÉE LA PLUS FORTE
UN JOUR SERA CELLE DE TOUS LES RECLUS»

Et moi de dire
C’est vraiment la colère de la philosophie d’en bas.

Et Michel de dire

«LA COLÈRE EST LE FONDEMENT DE LA JUSTICFE?»

Marlene s’est levée, nous avons fait validé le tout par son wow… puis nous sommes partis chacun de notre côté pour nos occupations sociétales.

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Marlene A. jardinière du pays œuvre d’art
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RIEN N’EST PLUS GRATIFIANT QUE DE TRANSMETTRE SON COFFRE D’OUTIL THÉORIQUE À UNE JEUNE THÉORICIENNE AU POTENTIEL IMPRESSIONNANT

Il y a 5 ans déjà, quand dans les couloirs de l’université du Québec une jeune étudiante en fin de bacc en art m’a montré un de ses textes, j’ai tout de suite su qu’il y avait là un évènement. Tout y était: intégrité, courage, rhétorique, colère, vocabulaire… une plume quoi. Mais dont la soif d’apprendre était scandalisée de ne pas avoir reçu les outils nécessaires à sa vie intellectuelle, au cours de son parcours scolaire.

Isabelle la boxeuse devint pour moi un pari à long terme… celui de transmettre en héritage un coffre d’outil que je m’étais construit dans un auto-didactisme effréné sur une période de 40 ans.

5 ans plus tard, elle déposera sa maîtrise sur l’art et la boxe , et cela… d’ici quelques jours. Un 100 pages des plus impressionnants où elle s’est battue pour que ses idées ne soient pas intoxiquées par mon coffre d’outil. Son aventure intellectuelle fut épique, engagée dans des lectures pointues, sans concession avec aucune citation-écho. Tout ce qui est inclus dans son mémoire est pur apprentissage acharné.

Hier soir encore, nous étions au restaurant et il lui restait un paragraphe de son résumé dont elle était insatisfaite. C’était beau de voir son sens chirurgical d’architecture théorique. Elle deviendra une grande femme impliquée dans la défense féministe des droits des femmes au Canada. Elle est ma fierté.

Comme j’ai lu ses remerciements ce matin qui ouvrent son mémoire, j’ai senti le besoin de reproduire dans ce blog la partie qui me revient.

C’est peut-être cela LA BIENVEILLANCE THÉORISÉE par une vie consacrée aux quatre questions de la vie personnelle œuvre d’art.

Chère Isabelle

Vraiment
j’aime cette intensité de notre dyade.

Nous ne naviguons pas dans l’opinion et la persuasion, mais dans la méthodologie de personnes d’exception. (Sartre et De Beauvoir) qui étaient loin d’être doux l’un envers l’autre:)))))))))))))))))

a) nous ne parlons pas fort
nous parlons avec passion

b) Nous recherchons l’excellence
en dehors des critères hiérarchiques conventionnels.

c) nous sommes des assoiffés de curiosité
et cela a un prix…. la rareté:)))

Pour moi
c’est cela une dyade professionnelle
tout pour une problématique de qualité
rien pour des problèmes reliés à l’affectivité des irritants de l’univers domestique ou privé (tout pour une eumétrie brillante)

Il te reste 5 jours
de pure passion intellectuelle
déguste
tu le mérites

ton g.p.

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EXTRAIT DE LA DÉDICACE D’ISABELLE
EN OUVERTURE DE SON MÉMOIRE-CRÉATION
DE MAÎTRISE EN ART-PERFORMANCE

Merci également au vieillard-pantoufle, co-fondateur de la Boite à Chansons Les deux Pierrots et du Pays œuvre d’art pour son concept de la Nano-démocratie qui ne s’activera sous ma plume que dans vingt ans, pour son professorat qu’il n’a jamais fait comme du monde n’ayant même pas eu la patience qu’il fallait, pour le 10% supplémentaire qu’il accordait jadis aux étudiantes-philosophes en pesant leur examen, érudit détenteur d’une Maîtrise sur le rire (quatorze ans d’études, vous dira-t-il) faisant de lui le théoricien canadien de l’intelligence humoristique, à celui qui ne change pas ses bas errant dans les universités et les bibliothèques payant la charge des factures qui lui revient, et puisque que Le Devoir est devenu notre journal, vieux Socrate, rupélien de l’amitié vous êtes assez bon dans CE rôle de grand-père, pour que je vous consacre ces quelques lignes et surtout, ne parlez plus des boxeurs ni des boxeuses tous statuts confondus, comme si vous saviez, parce que doublement, j’utiliserai votre expression, vous tsunamise et vous empaille. Vous savez maintenant qu’aucun livre ne parlera de nous – les pugilistes – comme celui qui naîtra. Votre petite fille adoptive Isaboxe.

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LE VAGABOND CÉLESTE OU UNE CONCEPTION ARISTOCRATIQUE DE LA LIBERTÉ INTELLECTUELLE

Qui d’autre que Paul-Emile Borduas pour symboliser ce que représente pour moi la conception aristocratique de la liberté intellectuelle, surtout quand celui-ci se décrit comme un VAGABOND GENTILHOMME?

Le vagabond céleste monte sur les épaules des coureurs des bois, des quêteux officiels, des conteurs tout en se berçant à la personnalité de Philippe de Gaspé Beaubien, aristocrate du nouveau-monde dont l’esprit d’indépendance, le goût de l’aventure comme la générosité chevaleresque berce mon imaginaire.

Peut-être que c’est cela le romantisme de notre équipe de recherche (Auld, Woodard,Rochette),  cette aristocratie de la recherche intrinsèque faite d’auto-didactisme, d’invention paradigmatique au service d’une nano-humanité à architecturer par les quatre questions de la vie personnelles œuvre d’art.

Mais, c’est peut-être pour toutes ces raisons que j’aimerais tant rencontrer Weiwei, cet autre gentleman-vagabond-migrant créateur chinois à l’œuvre universelle dont le Devoir de ce matin rend un compte-rendu à couper le souffle.

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Avec «Human Flow», Weiwei raconte les migrants, ou quand l’art supplée le journalisme

2 septembre 2017 | Angus MacKinnon – Agence France-Presse à Venise | Cinéma

Comme sur le tapis rouge de la Mostra, Ai Weiwei se pose lui-même pendant son film «Human Flow» comme un observateur plein de compassion, prenant des photos avec son téléphone ou discutant avec des réfugiés.

Photo: Tiziana Fabi Agence France-Presse
Comme sur le tapis rouge de la Mostra, Ai Weiwei se pose lui-même pendant son film «Human Flow» comme un observateur plein de compassion, prenant des photos avec son téléphone ou discutant avec des réfugiés.

Au beau milieu d’un camp de réfugiés, un petit enfant sermonne sa mère pour qu’elle lui donne sa nouvelle paire de bottes.

C’est une scène parmi d’autres, mais elle dit toute l’humanité que l’artiste chinois Ai Weiwei a traquée à travers toute la planète pour en faire la matière première de Human Flow, un ambitieux documentaire sur les migrations humaines, présenté vendredi en compétition à la Mostra de Venise.

C’est aussi le genre de détails que les médias ne racontent jamais quand ils couvrent la crise migratoire à laquelle l’artiste, et célèbre dissident, a voulu donner un visage, a-t-il expliqué dans un entretien avec l’AFP, en marge de la 74e Mostra.

« Vous voyez chaque jour des reportages sur ces tragédies. Mais après avoir un peu travaillé la question, vous réalisez que ces reportages sont tous les mêmes. Ils disent ce qui est choquant, ils parlent de la violence, de la crise, juge l’artiste devenu l’un des symboles mondiaux de la dissidence. Notre film est différent. Il cherche à remettre les réfugiés dans un contexte plus historique, à leur donner plus d’humanité et à raconter leur vie de tous les jours : comment une femme tient son enfant, comment un enfant met ses chaussures, comment un homme allume sa cigarette », ajoute-t-il.

« Tous ces détails nous parlent. Vous pouvez comprendre ainsi qu’ils sont des êtres humains, même dans ces conditions que vous ne pouvez même pas imaginer », explique encore l’artiste qui vient de fêter son 60e anniversaire.

Le journalisme cherche avant tout et depuis longtemps à rassembler les images les plus choquantes d’un événement, selon Ai Weiwei. Et en ce qui concerne les réfugiés, « il ne s’est jamais vraiment attardé à évoquer en profondeur qui sont ces réfugiés ou les raisons pour lesquelles ils sont là », affirme-t-il.

Réfugié lui-même

Dans ce documentaire, Ai Weiwei s’embarque dans un long voyage qui le conduit à Lesbos, une île grecque devenue la principale porte d’entrée des migrants en Europe entre 2015 et 2016, ou encore à l’immense camp de réfugiés de Dadaab au Kenya, en passant par les bidonvilles de Gaza, la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, les champs de bataille de l’Irak, et qui se termine entre le Mexique et le États-Unis, là où le président Donald Trump a promis d’ériger « un beau mur ».

Ai Weiwei a déjà évoqué la crise des réfugiés dans son travail, particulièrement lorsqu’il a « emballé » le Konzerthaus de Berlin, où il vit désormais, à l’aide de milliers de gilets de sauvetage orange récupérés à Lesbos, ou en utilisant son propre corps pour recréer l’image du petit Syrien Aylan Kurdi, dont le corps rejeté par la mer, capturé par un photographe, est devenu emblématique de la crise migratoire.

« J’ai désespérément essayé de lancer un cri, de me faire entendre », a-t-il expliqué en évoquant ce travail, « mais j’ai réalisé que ce n’était pas suffisant », d’où l’idée de faire ce film pour « dire tout ce que j’ai appris et montrer d’autres gens ».

L’artiste chinois, assigné à résidence pendant trois mois en Chine en 2011, a déjà produit plusieurs documentaires, mais c’est la première fois qu’il se lance dans un film aussi ambitieux, qui a mobilisé plus de 200 personnes pour sa réalisation et dont le résultat final mélange texte, parfois poétique, images fixes et séquences filmées.

« Vous ne regardez pas le film, vous en faites l’expérience », a expliqué de son côté son producteur exécutif, Andrew Cohen.

Ce n’est pas un film « didactique ou polémique, il ne prend pas parti. Weiwei n’est pas un reporter à la mode avec un gros ego, il est lui-même un réfugié de longue date avec un don très terre à terre, qui nous porte directement au coeur de son expérience », assure M. Cohen.

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NOUS LES CHANSONNIERS-ANIMATEURS DU CAFÉ ST-VINCENT DES ANNÉES 70 FURENT LA SUITE ROMANTIQUE DES CONTEURS DU 19EME SIÈCLE » DIXIT MICHEL LE PHILOSOPHE-CINÉASTE-CONCIERGE

Michel et moi avons été camarades de scène au café St-Vincent et aux deux pierrots dans le Vieux-Montréal durant près de 8 ans. Cela faisait de nous des aristocrates du cœur. C’était l’époque où une simple guitare et un répertoire de chansons (folklore, Félix Leclerc, Brassens, Béart etc…) faisait de la scène UN CAFÉ-CONTEUR où le public vivait une fantasmagorie modale unique dans l’histoire culturelle du Québec.

C’est incroyable que durant un si grand nombre d’années, nous ayions chanté au moins 5 soirs par semaine dans des conditions que nous auraient enviés les conteurs de la fin du 19eme siècle (Honoré Beaugrand, Crémazie, Fréchette…).

Que de nuits j’ai passé à trimballer mon gros dactylo pour écrire et réécrire mes cahiers de chansons. Je n’en apprenais aucune par cœur mais je prenais plaisir à vivre un arrêt entre deux couplets pour conter, raconter, dans une poésie de vivre dont je savais le prix. Je m’étais imaginé que je ne vieillirais jamais. Nous n’avions pas vraiment de patrons. Nous étions pigistes et il y avait plus de demande que d’offre. Nos guitares toutes nues et notre voix toute chaude. Nous fûmes somptueusement iconiques d’un Québec en fête.

Oui, Michel et moi fûmes les rois de nos existences conteuses et chanteuses. Je lui disais ce matin que si nous retournions un jour sur scène pour un spectacle, je chanterais à voix nue, sans guitare comme ces coureurs des bois si digne devant un feu de camp, un canot d’écorce et un sac de farine pour se faire du pain. Mais que j’aurais plaisir à l’entendre chanter avec sa guitare, comme nous le faisions autrefois

LE BAL DU VIEUX MONTREAL (p.8)

tirée du livre de poésie, (Pierre Rochette chante le Vieux-Montréal)

Dominique au regard amoureux
qui vendait des bouquets pour les vieux
un poète est venu, Dominique est perdue
perdue dans le bal de la rue

un poète qui buvait sa raison
s’assoyait et vendait ses ballons
Dominique est venue, le poète est perdu
perdu dans le bal de la rue

REFRAIN

l’accordéon qui mélange les saisons
les entraîne dans un grand tourbillon
il lui crie ”viens danser”
viens tourner comme la vie
nous volerons toute la nuit

et les vieux qui volaient les bouquets
les enfants les ballons s’amusaient
Dominique est si belle
le poète est perdu
dans les bras d’mademoiselle de la rue

Dominique avait beaucoup rêvé
la nuit comme les fleurs s’étaient fanées
le poète est perdu, Dominique est partie
car il n’y a plus de bal dans la rue

REFRAIN FINAL

l’accordéon mélangeait les saisons
entraînait dans un grand tourbillon
il criait viens danser
viens tourner comme la vie
dans le bal du Vieux-Montréal

écrit lors de la Saint-Jean
24 juin 1973.

 

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www.dedemersqc.ca
L’île de l’éternité de l’instant présent
roman de Pierre Rochette
chapitre 13
au tam tam des rythmes

L’île de l’éternité de l’instant présent
Le Saint-Vincent en 2001
Le Saint-Vincent en 2001

Une nuit nous nous retrouvâmes, Renaud, Clermont, mon père et moi, à la belle étoile, sous les deux saules pleureurs du camp Ste-Rose. Nous avions passé la soirée à enterrer le coffre du chevalier de la rose d’or sculpté par mon père pendant que les enfants vivaient une activité cinéma à l’intérieur de la salle communautaire. Clermont avait eu la gentillesse d’apporter pain, fromage, raisins, bouteille de vin. Amenez-moi au début du roman
Quand une étoile explose dans l’univers,
Est-ce un événement historique
Demanda Renaud ?

Non pas vraiment répondis-je ?

Est-ce que la Deuxième Guerre mondiale
Fut un événement historique
Redemanda Renaud ?

Indéniablement fit Clermont.

Pourtant une étoile qui explose
Dégage des milliards de fois
Plus d’énergie qu’une guerre
Conclut Renaud.

Et mon père de répondre :
Échec et mat.

Mon père adorait se faire mettre échec et mat au niveau intellectuel. C’est pourquoi il avait tant apprécié sa relation intime avec l’Encyclopédie Larousse. Quand il découvrait une pensée qui faisait exploser la sienne, il ressentait en lui un effet profond de jouvence, toute pensée ne correspondant en ses mœurs qu’à une peau sèche ne demandant qu’à être enlevée.

Quand un enfant meurt dans le monde
Est-ce un événement historique demanda Renaud ?

Mmmm

Est-ce que l’assassinat du président Kennedy
Fut un évènement historique ?

Mmmm

Pourtant l’enfance qui meurt
Partout sur la terre
Dégage des milliards de fois
Plus de souffrance
Qu’une présidence
Qui croule sous les balles.

Personne ne dit mot. Comme si le fait de modifier une perspective admise de tous permettait de redonner à la vie humaine son vrai sens d’aventure cosmique unique, du berceau au tombeau, sans que le regard des autres la falsifie.

Un coffre au trésor enterré
C’est aussi beau qu’une étoile
Qui explose
Au fin fond de l’univers
Dit Renaud

Et mon père de conclure :
Un coffre au trésor enterré,
À la seconde où il est découvert,
Ça devient beau parce que
Ça fait exploser une étoile
Dans le cœur des enfants.

Échec et mat, dit Renaud.

Quand, le lendemain soir, Clermont prit la parole au micro du St-Vincent, il raconta cette anecdote en guise d’introduction. Puis il termina en disant :

Ceux et celles qui veulent faire vivre aux enfants
La fin d’une belle histoire, rendez-vous dimanche matin
Huit heures.Il nous reste six jours
Pour la monter.

Une des caractéristiques qui firent du St-Vincent de cette époque un chef d’œuvre de joie de vivre profonde de soir en soir fut le fait qu’il était fréquenté assidûment par des réguliers de tout âge et de toute condition, les portes de garage étant ouvertes comme le cœur de Madame Martin, chacun s’y sentait chez lui ou chez elle. Ce n’était encore ni la mode, ni un point de chute de touristes. Tout au plus une fête villageoise, comme on en retrouve partout de façon ponctuelle dans les sous-sols d’églises ou les tentes foraines de nombreuses communautés du Québec. Chacun s’y était connu là, arrivant comme par hasard, mais aimé avec la même intensité comme par destin, par celle que tous avaient fini par appeler affectueusement « La mère Martin »

Clermont possédait cet art de voyager respectueusement non pas de corps en corps, mais d’âme en âme, sans jamais porter de jugement. Pour lui, le St-Vincent, c’était à la fois le cosmos, l’univers, la planète, le pays, la ville, un café, une maison, le tout réduit à l’échelle d’une famille, la sienne.

Ce ne fut donc pas surprenant de le voir discrètement se faufiler entre les tables.

Il était inquiet pour Madame Marguerite dont le fils se retrouvait en prison parce qu’il avait mis le feu à une discothèque célèbre de Montréal, provoquant la mort de six personnes. Elle s’assoyait maintenant dans le fond près du bar, rongée par la honte, dialoguant quelquefois avec la plus âgée des serveuses, Jeanne D’Arc. Clermont lui dit simplement qu’il serait très honoré qu’elle soit présente dimanche après-midi, parce qu’elle était, avec lui, la cliente la plus ancienne et que cela lui porterait certainement chance.

Il connaissait aussi l’histoire tragique de Jacques des Meules, natif des îles de la Madeleine, dont le navire du père avait fait naufrage lors de l’inauguration de la pêche aux homards et qui par la suite, disait avoir tué sa mère parce qu’elle était décédée dans un accident d’automobile alors qu’il était le conducteur. Celui-ci gagnait maintenant sa vie comme chauffeur de taxi, terrorisé par la route lorsqu’il était à jeun, mais souhaitant lui-même mourir d’un accident lorsqu’il avait bu. Chaque soir, il déposait son taxi sur la rue du port, le remplissant de clients à la fermeture. Clermont lui dit simplement qu’il serait honoré d’être conduit au camp Ste-Rose dans son taxi, puisque lui-même ne possédait pas d’automobile. « À quoi bon une auto, quand un ami en a une ? »

Il passa voir Madame Sequel, dame très âgée venant d’on ne savait trop où, qui marchait très droit sans sa canne quand personne ne la regardait et qui dès qu’elle croisait une connaissance, se penchait piteusement avec 20 ans de plus sur son dos, de façon à attirer la sympathie ou la compassion. Elle aimait monter sur la scène et réciter le seul poème qu’elle connaissait : « le lac des cygnes » pendant que le chansonnier qui l’accompagnait à la guitare en profitait pour fermer les yeux, beaucoup plus dans l’intention de cogner des clous que pour se recueillir. Clermont lui offrit une place à côté de lui dans le taxi de Jacques des Meules.

Et cette jeune fille blonde, magnifique, au nom de Lisa Marie, qui ne buvait que de l’eau ou presque. Elle venait de se séparer à l’amiable de son mari. Elle avait, elle aussi, loué une chambre dans le Vieux Montréal sur la rue St-Paul et n’avait découvert le St-Vincent que depuis quelques jours. Jeanne Martin l’avait accueillie, conduite à la table de Clermont, puis était devenue amie avec le groupe de Diane Lépine, une jeune étudiante dynamique et rassembleuse autour de laquelle une vingtaine de jeunes filles passaient d’un soir à l’autre du rêve à la défensive, encerclées par une barricade de soupirants, faisant obstacle à certains chansonniers un peu trop sûrs d’eux-mêmes dans leur lubricité de gamins heureux.

C’est ainsi, que, un par un, chacun fut conquis à l’idée de transplanter la famille d’un lieu à un autre, juste pour le bonheur de vivre un moment magique.

Vers minuit arriva de nulle part le chansonnier René Robitaille. Il était disparu sans préavis, comme c’était son habitude, provoquant la colère de Madame Martin qui s’était juré de ne jamais le réengager, alors qu’elle fut la première à le serrer dans ses bras. Et tous les clients de crier :

Le gros Bob d’à côté
Le gros Bob d’à côté

Jos, voyant que René avait soif, lui céda donc sa place sur la scène. Et René de dire, comme des milliers de fois auparavant

Je m’en vais vous chanter…..
La seule composition que je me rappelle
Quand je suis saoul….

Les rires fusèrent de partout.

Mais là il me semble que je ne suis pas encore assez saoul
Je risque d’oublier des paroles.

Trois cognacs arrivèrent sur la scène

LE GROS BOB D’A COTE

J’te vois r’venir chez nous…..Par la porte d’en avant
Tu sonnes et je t’ouvre………Pis j’descends lentement
Je te prends dans mes bras….On remonte lentement
On ose pas parler…………….On en a trop à dire

C’est ce qui faisait que, d’un soir à l’autre, le St-Vincent passait d’un moment magique à un autre, sans jamais savoir dans quel ordre il apparaîtrait. Les membres de la famille, qu’ils soient chansonniers ou clients, même absents, embellissaient les secondes de chanson en chanson par leurs lumières vives comme par leurs ombres lointaines.

Je peux témoigner du fait que, dans les jours qui suivirent, le camp Ste-Rose atteignit, lui aussi, la même qualité de magie. Les lieux institutionnels ayant été transformés en décor, le tombeau du chevalier de la rose d’or se trouvant dans le caveau et le trésor caché quelque part autour de la maison en décomposition, cela permit aux jeunes d’avoir le sentiment de faire partie d’une famille partageant la même euphorie à travers un horaire de moins en moins fragmenté de leur quotidien.

Anikouni monta deux tentes dans la forêt près de la maison en décomposition. Une pour lui qui allait maintenant y camper nuit et jour et une autre sous le faux prétexte d’abriter le matériel de bord, soit les pelles et les râteaux, alors que le coffre sculpté par mon père reposait en dessous, précieusement enfoui dans le sol.

Avec la complicité de Robert, Renaud incita les enfants à former un comité de négociations pour obtenir des droits supplémentaires. Et c’est ainsi que les couchers devinrent progressifs selon les âges, que tous et chacun purent aller creuser dans la forêt à n’importe quel moment de la journée, le temps qu’il lui plairait et qu’il fut possible le soir d’aller converser seul à seul avec Anikouni autour du feu, en avant de sa tente, en autant qu’on inscrive son nom sur une liste où étaient affichées les heures disponibles.

Le jour, Renaud prit l’habitude de toujours creuser le même trou juste devant la cabane en décomposition, travaillant d’arrache-pied au pic, à la pelle et au râteau. Les enfants étaient à la fois admiratifs de le voir si tenace, et attristés de pressentir qu’il creusait pour rien. Le trésor devait certainement être ailleurs. Et chacun, ayant sa petite idée, protégea au moyen d’une corde tendue entre quatre arbres, le lot qu’il s’était attribué.

Vers 16 heures, il plongeait dans le lac pour aller se recueillir au centre sur la roche sacrée. Puis, revenant à sa tente, il s’allumait un feu et soupait seul. Quelques enfants, à tour de rôle, profitaient de la période libre juste avant la grande soirée pour aller jaser un peu avec lui.

Il leur servait une boisson indienne, mélange de thé chaud et de tisane, puis les écoutait parler de tout et de rien en alimentant les silences de…

Mmmmmm…
Mmmmmm…

Aux dernières minutes de la rencontre, il concluait chaque fois avec les mêmes paroles.

On a dans le cœur
Un coffre au trésor.
Si, chaque fois qu’on est heureux,
On collectionne les instants heureux
Et qu’on les cache dans le coffre
Comme les écureuils ramassent
Des noix pour l’hiver,
On ne manquera jamais de bonheur dans la vie
Même dans les moments de grande souffrance.

Qu’est-ce qu’un coup de foudre, sinon un mélange explosif de bonheur et de souffrance? Cela ressemble tellement au « big bang » de la naissance de l’univers que cela ne rentre même pas dans un coffre.. Le problème avec Renaud, c’est qu’il était tellement passionné de peindre le réel pour que tout s’impressionne de beauté, au même moment, dans un instant précis, que son corps ne cessait de s’éthériser sous les enivrements successifs de la tension créatrice. Selon Clermont, suite à notre nuit à la belle étoile sous les saules pleureurs, j’étais devenue sa couleur « Clair de Lune » .

Je me souviens de cette nuit-là où j’arrivai à sa tente vers deux heures du matin. Je lui parlai de John Thysdale, ma thèse de maîtrise, Vancouver, mon possible départ.

Une lune,
C’est comme les fascinantes
Me dit-il
Ça ne reste jamais longtemps
À la même place
Dans un tableau
Surtout quand elle est belle et ronde
Et qu’elle bouleverse mon monde.

Effectivement, il m’avait semblé depuis quelques jours atteindre en mon être, la dimension des fascinantes, le tout déclenché par un événement des plus anodins. Comme le sens profond du mot ne cessait de m’intriguer, je fouillai l’encyclopédie de mon père. Et je me sentis outragée d’y trouver non pas le mot « fascinante », mais « fascinant(e) »

FASCINANT(e)

Qui exerce un vif attrait, séduisant.
Ex : Huysmans à propos d’une femme
Elle vous regarde d’un œil si fascinant
Si bizarre qu’on s’arrête subjugué.

J’écrivis donc une lettre de protestation à Larousse.

Bonjour, bande de chauvins,

Je désire, au nom des femmes du monde,
Protester contre tous ces mâles qui se gorgent de leur pouvoir
Pour définir les mots et leurs sens.
Que vous accordiez une telle importance au mot fascinant
En méprisant le mot « fascinante »
Comme étant un simple appendice
À votre monde mâlien me scandalise.

Le jour où les femmes de la planète
Décideront de s’emparer des mots
Pour les décrire selon leur vision
Leur sensibilité
Elles découvriront également
Que la logistique de votre encyclopédie
Sous-entends une partie écrasée du savoir

C’est scandaleux de vous voir, d’une main
Nous piétiner le E et de l’autre nous usurper
Notre féminité sous la plume d’Huysmans
Pour illustrer votre pauvreté d’imagination.

Serai-je un jour la première femme à organiser
Une manifestation devant votre usine à mots mâles ?
Et vous verrez la vraie nature du mot fascinante
Lorsque sa définition sera présente
Sur sa pancarte,

FASCINANTE :

Femme qui par une intensité particulière du regard
Ne donne jamais plus à un homme
Que la partie d’elle-même qu’il mérite.
S’il est mené par sa queue, elle lui offre son cul
S’il peint le monde, elle l’éclaire de son intelligence.
Mais jamais un homme n’a pu se vanter
De l’avoir possédée en entier
Et c’est le fait qu’elle n’a jamais appartenu
À personne qui fait que son regard
Atteint la vibration d’une fascinante.

À quand un dictionnaire au féminin ?

Marie Une fascinante indignée.

C’est peut-être à ce moment précis que je sentis la différence entre percevoir sa vie comme une suite de hasards et ne vibrer qu’à l’accomplissement d’un destin. Je sus d’intuition que je serais toute mon existence une guerrière habitée par le tamtam des rythmes. Féministe de combat, libre de toute pensée, piégée ni par le cœur, ni par les sens, mais rebondissant de l’un à l’autre comme le canot descend les rapides en contournant les roches. Je ne serais jamais ni le clair de lune, ni la lune elle-même, mais la première femme ayant canoté sur la lune. Je serais une écrivaine féministe et ma lune serait l’univers des mots au féminin.

Tout m’apparut si clair. J’étais à la fois Lola la bisexuelle et Rachel le modèle nu des Beaux Arts. Mais bien plus encore. Je fus, comme elles le furent à une étape de leur vie, habitée par le tamtam d’un rythme temporaire, celui de la séduction sensuelle, celui de la femme fatale.

Je racontai tout cela à Renaud, sans sauter un iota.

Est-ce que tu m’aimes, me demanda-t-il ?

Comme une folle répondis-je.

Quand tu seras écrivaine,
Tu auras les mots du frisson pour l’écrire ?

J’en suis certaine

Et ça ressemblera à….

Il y avait des étoiles, une tente, un feu, et nous deux.
Un coup de foudre exigeant la folie de se consumer l’un dans l’autre
À la vitesse de l’éclair sous menace d’implosion par l’intérieur,
La souffrance du manque de l’autre étant seconde par seconde insupportable.
Mais quand l’autre ne se nourrit qu’à l’insupportable,
Ne te dégustant que par infimes étincelles,
Tu te sens agoniser de plaisirs, de jouissance et de volupté.
Et tu arrives de nuit, vers deux heures du matin
Le suppliant de t’entredéchirer
Au tamtam des rythmes endiablés
Pour avoir enfin la force de le quitter.

On nage me dit Renaud ?

Nous nous rendîmes à la plage. Une fois les vêtements déposés au fond d’une chaloupe, nous nous hissâmes nus sur la roche sacrée. Et c’est couchés visages tournés vers la lune, qu’il me tint simplement par la main.

Tu te rappelles la phrase de ton père
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?

Mmmm

Je tente de visiter le pays du coup de foudre
Tout en retardant le plaisir.
Raconte-moi ton coup de foudre depuis le premier instant.

Pourquoi ?

Parce qu’une fille Qui vit un coup de foudre
Et en plus pour ma personne
Je ne verrai pas ça deux fois dans ma vie.

Et toi tu vis quoi pour moi, demandai-je?

De la fascination, je crois.

Et nous fermâmes les yeux, dans cette chaleur bienfaisante où l’eau s’évaporant peu à peu entre mes seins sembla se retirer pour ne pas nous déranger.

Tu n’étais pas costumé en chef indien
Avec le panache et la corne au cou
Tu étais chaque plume.

Tu ne marchais pas d’une façon
Rythmée et légère à la fois
Tu étais rythme et légèreté.

Le premier instant où je vis tes yeux Renaud
J’eus l’impression de vivre un big bang
En plein centre du cœur.
Tu avais les yeux d’un homme qui cherche.

Il se dégageait de toi
Quelque chose de magnifique
Que je n’avais vu auparavant
Que dans les yeux de mon père.

Et cette façon de déposer un genou
Devant moi et de m’appeler Princesse
Je me rappellerai toute ma vie
Des mots que tu as prononcés :

« La foudre a frappé mon cœur De passion pour le vôtre. »

Et Renaud de poursuivre.

J’ai dit aux enfants :
Je suis amoureux de cette princesse
Je dois retrouver le feu de la caverne sacrée
Et le lui ramener afin de lui déclarer
Mon amour éternel

Je tentais de m’imaginer par les mots
Ce que pouvait être un coup de foudre.
Dit Renaud.

Je me rendis compte qu’il avait une soif infinie de déguster ce que je vivais, le mot coup de foudre étant un divin mystère pour lui. Il n’était intéressé ni à mes seins gorgés de passion, ni à mon ventre hurlant de désolation, ni à ma vulve affolée de ne rien étreindre, ni à mes jambes saisies d’immobilisme sous l’effet de trop d’étrangeté. Non, il caressait mes lèvres des siennes en répétant inlassablement.

Parle-moi du coup de foudre
De ce que tu vis en dedans
Si c’est beau, essentiel,
Féerique comme on le dit
Dans certaines chansons ?

J’aimai sa soif des mots qui peignent avec le même rythme de créativité, comme on peigne les cheveux de l’être aimé, comme on peint l’ondulation des mains lorsqu’elles tiennent le peigne, comme on peint le peigne lorsqu’il épouse la main.

Le coup de foudre, dis-je
C’est l’éclair et le tonnerre
En même temps
Qui déchire le ciel
Dans une apocalypse de nuages
Disparaissant en l’orage d’un instant.

Et apparaît le soleil perpétuel
En plein centre de ton ventre
Tu t’éloignes le moindrement
Tu te meurs de froid
Et de peur d’être submergé de glace.
Tu t’approches de trop près
Tu brûles de convulsion
Et de peur de te transformer
En lave et en cendres
Comme un volcan.
Tu te places exactement dans l’axe
Et ton dos se glace
Et ta poitrine se brûle
Dans un terrible gémissement intérieur

Et tu n’arrives plus à voir la vie
Autrement qu’en rapport au soleil.

Plus je parlais du coup de foudre, plus Renaud variait la forme artistique de ses baisers sur ma peau, comme pour appuyer mon dire. Au passage de l’apocalypse, il suça délicieusement mon cou mordillant la texture de ma chair. Quand je parlai de l’arrivée du soleil au centre de mon ventre, il y déposa sa tête, frottant son oreille comme pour mieux entendre l’infini désastre de cet astre transgressant les lois du ciel pour mieux renaître en mon cosmos intérieur.

Je fus soudain parcourue de spasmes incontrôlables. De toutes mes forces, j’enfonçai sa tête au creux de mon nombril en faisant, malgré moi bien malgré moi, pression pour qu’elle descende au volcan de mes sens. Il défit les lianes de mes mains pour les approcher de sa joue. Il semblait envoûté par la passion profonde de s’imprégner des parfums les plus rares et les plus exotiques que seul le coup de foudre pouvait faire surgir en lui telle une tempête furieuse sur la mer de ses sens. Et nous dansâmes l’un à la surface de l’autre, en évitant les zones érogènes, comme il me l’avait appris.

Et je connus enfin la danse du tamtam des rythmes. Le cœur joue du tamtam et les rythmes varient en des séquences qui me rappelaient les montagnes russes des chansonniers du St-Vincent quand ils passent d’une chanson à une autre. Il me sembla que Renaud cherchait encore l’éternité sous la fissure des sens.

Avec le recul, je me rends compte qu’il mangea non pas, chaque infinité de ma chair survoltée, mais tenta de s’approprier morceau par morceau, le feu de la foudre qui animait mon être pour le sien. Le rythme de ses lèvres contre mes reins atteignit une telle immobilité dans un mouvement infini que lorsqu’il accéléra avec une infinie délicatesse au creux de la chute, il me sembla exploser de nouveau en des parties inconnues de son corps lui-même.

Je ne sais si c’est la femme ou la fascinante qui réagit vers la fin, avant que la fin n’explose enfin, mais je me levai brusquement et plongeai dans le lac pour disparaître de sa vue et ne laisser en lui que la sensation de mes plaintes à jamais imprégnées dans les canaux de ses veines pour que circule, en gondole, le chant amoureux de mes spasmes éternellement douloureux telles les bourrasques portant la neige des regrets au-delà du vent jalousé par le temps agonisant au loin de temps en temps, bien au-delà du firmament.

Quand le lendemain soir, je descendis dans le Vieux Montréal, je me sentis comme l’Indienne en canot pagayant sur l’immensité des lacs lubriques, refaisant le parcours soyeux de Lola la bisexuelle comme de Rachel le modèle nu des beaux-Arts. J’entrai habillée en indienne, à la Davy Crockett, seule et fière de l’être. Je sentais la mouille d’une femme inassouvie, suscitant le désir, la passion, la conquête à venir, la docilité, la servilité en lesquels se perd tout mâle lorsqu’il se fragilise. Je le sus par ces regards autour de moi, inlassablement captivés par un inaccessible comme le papillon finit par se brûler les ailes lorsqu’il ne peut se détacher de la lumière de la lampe.

Madame Martin prit le micro.

Elle annonça qu’à vingt heures précises, commencerait un chant-o-thon de trois jours et trois nuits où les chansonniers Pierre David et Pierre Lamothe chanteraient sans arrêt, tentant de battre le record du monde du plus long marathon de chansons afin de l’homologuer dans le livre des records Guilness. Les profits serviraient à la dernière soirée des enfants du camp Ste-Rose.

Le tamtam des rythmes des applaudissements de la foule me rappela ceux de la roche sacrée et mon corps fut pris de convulsions irrespectueuses. Je me fondis à la foule, qui hystériquement, même si aucune consommation n’était permise durant la nuit, n’eut de cesse de se lever debout sur les chaises, chantant les racines de notre culture au nom de tous les ancêtres porteurs d’eau, de joies furibondes comme de misères et de hontes d’avoir été vaincus quelques siècles auparavant par les Anglais.

Au moment où Pierre David chanta la chanson de Vigneault,

L’homme est parti, c’est au chantier
La femme est seule, seule, seule
L’homme est parti c’est au chantier
La femme est seule à s’ennuyer.

Madame Martin me fit part de l’émotion suscitée en elle par cette chanson, parce que le refrain la ramenait directement à l’origine de notre asservissement comme peuple.

Selon Jeanne, il faut remonter en 1774. Le tamtam des rythmes du peuple du Québec tourne autour d’une organisation féodale et religieuse. Le territoire du Québec est dirigé en seigneuries et les plus riches appartiennent à l’église. Presque tous les catholiques, nonobstant les coureurs des bois, vivent asservis et pauvres. Le fermier paie un loyer annuel, donne un quatorzième de son grain qu’il moule au moulin du maître, un douzième du prix s’il vend sa terre. Quand le Seigneur se construit, il doit couper du bois et transporter des pierres gratuitement. Chaque fois qu’il pêche et qu’il chasse, il doit en donner une partie au Seigneur. Ses bras servent aussi aux corvées du Seigneur, le temps des semences et des récoltes, sans oublier la dîme au clergé.

Une fois le territoire conquis, l’Angleterre jugea qu’il était plus rentable de soumettre le peuple étranger en achetant le clergé plutôt que de modifier les structures existantes. C’est ainsi, qu’à titre de surintendant de l’Église romaine, Monseigneur Briand reçut du souverain une pension de deux cents livres par année. (Brunet, Michel, les Canadiens après la conquête, Montréal, Fides,,1969, p.34-49, 136. 216) Nous fûmes donc trahis par nos élites religieuses et non par les Anglais.

Après la conquête et la signature de l’acte de Québec, au moment où les tenants de la révolution américaine échouèrent à nous conscientiser à titre de société libre, porteuse de droits égaux pour tous, nous fûmes de nouveau trahis par les évêques de Montréal, Trois-Rivières et de Québec.

On obligea les habitants valides à besogner comme des forçats à la grande corvée ordonnée par Carleton pour charroyer les vivres des troupes, réparer les chemins, tirer des bateaux et cela sans aucune rémunération. Ceux qui refusaient étaient emprisonnés. Les soldats anglais s’emparaient des fermes abandonnées, violaient les femmes, tuaient des animaux à leur guise. De là l’expression porteur de pierre et porteur d’eau. Les Canadiens français, peuple de doux et asservis entre tous, furent utilisés pour transporter des pierres et de l’eau d’un endroit à l’autre. Dix mille canadiens valides aux mains de dix mille soldats britanniques armés. De là ces chansons de folklore, empreintes de tristesse, pour ces coureurs des bois et ces hommes de chantiers tentant du mieux qu’ils pouvaient d’échapper au génocide religieux des consciences.

Et Madame Martin me demanda de bien écouter la beauté des paroles du folklore qu’elle avait demandé au chansonnier Pierre Lamothe de chanter :

LES VOYAGEURS DE LA GATINEAU

Nous partîmes pour un voyage
En canot sur la Gatineau
Le plus souvent le pied par terre
Et la charge sur le dos
Nous pensions à notre jeune âge
Qui s’était si mal passé
À courir dans les auberges
Notre argent y gaspiller

Quand nous fûmes dessus ces lacs
De lac en lac jusqu’au camp
C’est icitte qu’on est destinés
À bâtir mes chers enfants
À bâtir une vraie cabane
Ce qu’on appelle un chantier
Mais un chantier d’épinettes
En bois ronds non pas carrés

Que chacun y prenne sa place
C’est icitte qu’on va coucher
Qu’on va dormir sur la paillasse
Des branches qu’y faut rapailler
Mettez-y cent fois des branches
Mais des branches de sapin
Pour mieux dormir à son aise
La plus grosse en dessous des reins

Ah si jamais j’y retourne
Au pays d’ousque je d’viens
Je ferai de moi un homme
Et non pas un bon à rien
J’abandonnerai la cabane
Dans les bois trop éloignés
Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers

Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers.

Tout le St-Vincent bruissait que comme une immense vague, épaule contre épaule, bonheur de se bercer à l’âme du peuple tout en n’ayant pas tout à fait accès aux sources historiques de sa souffrance. Mais une chanson ne peint-elle pas l’essentiel, l’émotion qui découle de quelque chose de terrible qu’on préfère oublier dans les méandres de l’histoire ?

C’est ainsi que je me rappelai cette nuit-là m’être fondue dans la foule, avec Jeanne à mes côtés avant de descendre la rivière de ma vie, comme une indienne amoureuse de son canot d’écorce bien plus que de l’indien Anikouni qui avait contribué en lui fournissant les couleurs pour que la peinture protège ses passions intérieures de l’érosion du temps.

Jeanne avait l’art de raconter les dessous de chaque chanson. Quand Pierre David chanta le folklore « c’est dans le mois de mai que les filles sont belles et que tous les amants y changent leur maîtresse » elle me raconta cette coutume indienne rapportée par les Jésuites dans leur journal de bord.

Quand le corps d’une très jeune indienne se gémissait soudainement de la soif de sexe d’un indien, on lui construisait une petite cabane. Et là elle faisait l’amour avec tous les Indiens de son choix, jusqu’à ce qu’un de ceux-ci lui plaise vraiment. Alors ils allaient vivre tout simplement ensemble, le geste exprimant aux yeux de la tribu une forme d’engagement. Ce qui n’empêchait pas la pratique d’une coutume remontant à la nuit des temps, celle de la course aux allumettes.

La nuit, tout indien pouvait demander les faveurs sexuelles de toute indienne, mariée ou pas, en allumant au feu central une brindille de bois. Si l’indienne souffle le feu à l’extrémité de sa branche, cela veut dire que l’indien est invité à partager sa couche, sinon il doit poursuivre sa quête de femme en femme, les femmes possédant le pouvoir d’orchestrer les lois de l’amour.

Cette nuit-là, je montai dans le bois du camp Ste-Rose. Le feu étant encore allumé devant la tente, j’allumai une brindille. Je racontai la coutume à Renaud. Et nous la soufflâmes tous les deux en même temps. Par pur bonheur de réinventer la virginité historique du monde.

Et le tamtam de nos culs vibrèrent sourdement, infiniment, lentement, lui se perdant au pays du coup de foudre, moi retenant comme il aimait tant le vivre, le plaisir retardé infiniment, lentement, d’un battement de cœur à l’autre, pour que, encore une fois, il n’eût jamais eu lieu et nous n’en souffrîmes point.

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Michel le concierge

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Marlene A. jardinière du pays œuvre d’art
Michel W. Philosophe-cinéaste-concierge du pays œuvre d’art
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L’ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE DE MICHEL LE CONCIERGE EST AU 21EME SIÈCLE CE QUE LE CONTEUR FANTASMAGORIQUE DE LOUIS FRÉCHETTE ÉTAIT AU 19EME SIÈCLE

Jean-Claude Germain
la double vie littéraire de Louis Fréchette
une brève histoire du conte au Québec
Hurtubise 2014
extrait
p.32-33

« A quelques arpents en aval de chez nous, dans un enfoncement de la falaise encadrée par la retombée de grands ormes chevelus, dans un site qui aurait pu faire le sujet d’un charmant tableau, il y avait un four à chaux, dont le feu – dans la période de cuisson, bien entendu- s’entretenait toute la nuit.

Les abords en étaient garnis de bancs de bois; et c’était là qu’avait lieu les rendez-vous du canton pour écouter LE NARRATEUR À LA MODE. Quand les sièges manquaient, on avait tôt fait d’en fabriquer à même des longs quartiers de bois destinés à entretenir une fournaise ardente.

Là, dès la brume, on arrivait par escouades: les femmes avec leur tricot, les hommes avec leur pipe, les cavaliers et les blondes bras dessus bras dessous, la oie au cœur et le rire aux dents.

On se groupait de son mieux pour voir et pour entendre: Les chauffeurs fourgonnaient la flambée en faisant jaillir des flots d’étincelles, et bourraient la gueule du four d’une nouvelle attisée de bois sec; les pétillements de la braise résonnaient comme des décharges de mousqueterie; et c’était un spectacle à réjouir Callot et Rembrant que toutes ces figures rieuses sur lesquelles, au fond de cet entonnoir sombre jetait alternativement ses lueurs douces tandis que l’ombre des chauffeurs se dessinait tragique et géante sur l’immense éventail lumineux projeté dans le lointain.

Un étranger qui aurait aperçu cela, en passant sur le fleuve, aurait cru assister à quelque diabolique FANTASMAGORIE, à quelque évocation mystérieuse du domaine féérique.

LE VIEUX CONTEUR savait ensorceler son auditoire, surtout la jeunesse qui goûtait d’avance ces excursions joyeuses dans le pays des chimères. La plus grande punition qu’on put nous infliger, c’était de nous en priver.

Louis Fréchette.

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Quand l’archétype hologrammique de Michel le concierge répondra aux questions de la salle après la présentation de son documentaire «LA PELLE JAUNE», Le tout prendra la forme d’un laboratoire du 21eme siècle dans l’esprit même des conteurs du 19eme siècle, une fantasmagorie inédite par les qatre questions de la vie personnelle œuvre d’art, CONTE DE LA CHASSE-GALERIE MENANT À UN PAYS OEUVRE D’ART.

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Michel W. philosophe-cinéaste-concierge du pays œuvre d’art
Pierrot vagabond

«D’ÉCRIRE SOUS LA DICTÉE DU PEUPLE, CES MILLE ET UN RIENS SI POÉTIQUES QUI LORSQUE TOMBE LA BRUMANTE ET S’ALLONGE LA VEILLÉE, ACCOURENT À TIRE-D’AILE HANTER LES COINS DU FEU DE NOTRE CHER PAYS» Faucher de St-Maurice

Jean-Philippe Warren a écrit une biographie remarquable sur Honoré Beaugrand … LA PLUME ET L’ÉPÉE (1848-1906).

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p.423
Beaugrand n’est pas le seul à se lancer dans cette entreprise de récupération par la littérature des histoires orales du Canada français. Quand il publie dans la Paatrie, entre décembre 1891 et février 1892, les nouvelles qui composeront LA CHASSE-GALERIE, il y a quelque temps que certains de ses compatriotes s’activent à faire connaître les mœurs anciennes des Canadiens français. L’abbé Casgrain a fait paraître LÉGENDES CANADIENNES en 1860, et Jean-Charles Taché l’a suivi avec FORESTIERS ET VOYAGEURS, ÉTUDES DE MOEURS en 1863. D’autres écrivains ont prêté leur plume À CE PROJET LITTÉRAIRE ET NATIONAL….
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p.447
extrait

«Beaugrand a vécu dans un monde où l’écrit était roi. La presse et les livres formaient les deux principaux piliers de la culture et de la politique. Fonder des bibliothèques, ouvrir des librairies, lancer des journaux, publier des ouvrages, crée des salles de lecture – telles furent quelques-unes des initiatives du propriétaire de la Patrie. (source: Honoré Beaugrand, New Studies of Canadian folk Love, Montréal, E. M. Renouf, 1906, p.6)

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p.505

Comme les coureurs de chasse-galerie, dont il a si bien conté les aventures, Beaugrand n’est-il pas un de ces vaillants Canadiens qui ne craignent «ni Dieu ni diable» et qui risquent leur salut éternel s’ils touchent à une croix dans leurs voyages (source: Dernières volontés d’Honoré Beaugrand, 1902, Musée McCord, M2005, 114.1.2)

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sur you tube… Michel le concierge

MICHEL LE CONCIERGE EST À L’HOMME DE LA NOUVELLE MULTITUDE CE QUE TI-JEAN EST À L’HOMME DU PEUPLE.

Contes et légendes du Québec
Annik-Corona Ouellette
Alain Vézina
Beauchemin 2006
p.244
extrait

Ce qui d’emblée ressort de cette recherche, c’est indubitablement L’UNIVERSITÉ DES THÈMES. Devenant de véritables leitmotivs, les sujets abordés dans la tradition orale se font simplement l’écho de leur souche ancestrale. Par exemple, LA FIGURE INCONTOURNABLE DE TI-JEAN dans les contes populaires du Québec d’antan n’a rien de singulier. Ti-Jean représente L’HOMME DU PEUPLE en qui chaque habitant canadien-français se reconnaît. C’est lui qui, par l’agilité de son bras ET LA VIVACITÉ DE SON ESPRIT, déjoue les ruses du roi, assomme la bête à sept têtes, délivre la princesse et l’épouse. Sous l’apparence d’un innocent conte de fées se trame ici UNE TOUTE SIMPLE ET POURTANT PUISSANTE MÉTAPHORE POLITIQUE.: La jubilante victoire du petit sur le grand…..

…. Cependant, on aurait tort de voir dans ce Ti-Jean (que Vigneault et Leclerc chanteront plus tard) l’unique apanage du héros québécois du 19eme siècle. LE PAUVRE QUI S’ÉLÈVE CONTRE LE RICHE, voila bien un motif qui transcende les époques. Il y a toujours, dans toute société, un dirigeant qui fait figure d’autorité….

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LE NANO-CITOYEN-PLANÉTAIRE Michel le concierge, archétype hologrammique de l’homme de la nouvelle multitude (par son documentaire LA PELLE JAUNE) symbolise la quatrième dimension (4 D) de la communication numérique. La planète est devenue un village. Le droit demande un tribunal de LA DROITURE pour toute personne humaine car l’univers international continue d’être régi par une anarchie plus ou moins contrôlée où le droit international CÈDE AU RAPPORT DE FORCE.

Il est temps que la stratégie cesse d’être articulée sur l’intelligence des rapports de force, pour être architecturée par la poésie des rapports de nano-droits-planétaires.

 

sur you tube… Michel le concierge

LA NANO-DÉMOCRATIE, C’EST PRENDRE SOIN PLANÉTAIREMENT DE LA PERSONNE HUMAINE LA PLUS PETITE COMME SI C’ÉTAIT LA PLUS GRANDE

Comme Emerson le disait (créateur de la philosophie transcendantale américaine dont les deux autres chantres sont Thoreau et Withman)… Il faut troquer Dieu pour le genre humain. La liberté pour chaque individu de faire son propre destin doit être protégée.

Hier un nigérien de 50 ans qui ne parlait ni français ni anglais m’a demandé la station de Métro Atwater en me montrant une carte. Nous avons communiqué par signes. Je l’ai accompagné du métro Côtes des neiges à Snowdon, puis de Snowdon à Lionel-Groulx, puis de Lionel Groulx à Atwater.

Je lui ai serré la main et nous avons souri tous les deux. Je me sentais nano-citoyen-planétaire. Et c’est là que j’ai saisis dans mon ventre que la nano-démocratie, c’était planétairement prendre soin de la plus petite personne humaine sur terre comme si c’était la plus grande.

Notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) sommes, en quelque sorte, LES HÉRITIERS ROMANTIQUES DU TRANSCENDANTALISME AMÉRICAIN COMME DE SON PETIT FRÈRE INTELLECTUEL, LE PRAGMATISME AMÉRICAIN.

N’étais-ce pas tout le génie de John Steinbeck dans son chef d’œuvre «LES RAISINS DE LA COLÈRE»? Un métissage philosophique du transcendantalisme américain (une communion avec la grande unité totale de la nature) avec le pragmatisme américain (Pierce, William James et Dewey) qui construit sa vérité en avançant sur la ROUTE D’UN MONDE EN DÉBÂClE.

Ça me rappelle les dernières paroles de l’ex-prêcheur Jim Casey dans les raisins de la colère:

VOUS NE VOUS RENDEZ PAS COMPTE DE CE QUE VOUS FAITES

VOUS AIDEZ À AFFAMER LES PETITS ENFANTS.

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J’ajouterais ce merveilleux aphorisme de mon camarade de recherche Michel le philosophe- cinéaste-concierge

AUX STRUCTURES DU DROIT
IL MANQUE LES STRUCTURES DE LA DROITURE.

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Les deux iers items du glossaire

1) philosophie (Pierrot, Michel)
un laboratoire conceptuel

2) nouvelle multitude (Michel)
conséquence de l’avènement du téléphone intelligent
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Marlene A. jardinière du pays œuvre d’art
Michel W. philosophe-cinéaste-concierge du pays œuvre d’art
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DEUX CONFÉRENCES POUR UN ORGANISME COMMUNAUTAIRE M’ONT PERMIS DE FAIRE LE POINT SUR MES RECHERCHES PASSÉES CONCERNANT LES ÉMOTIONS PRÉSENTES DANS LES RIRES ET LES LARMES

Comme la vie est parfois surprenante.

Moi qui passe mes journées dans le silence d’une bibliothèque universitaire, j’ai pu remercier un organisme pour le bien qu’il fait à des personnes en détresse, en acceptant leur invitation pour tenir une conférence concernant les émotions présentes dans les rires et les larmes.

Pour ce qui est du rire, mes 14 ans de recherche qui ont conduit à une maîtrise en philosophie sur le sujet au département de philosophie de l’université de Montréal tout en poursuivant empiriquement l’écriture de numéros de comédie que je pouvais chaque soir de spectacle expérimenter sur scène…. et cela durant 14 ans par notre duo ROCHETTE-LAMARRE À L’AUBERGE LA CALECHE DANS LES LAURENTIDES.

Le tout m’a conduit à identifier trois émotions dans le rire du public.

a) un rire de supériorité
b) un rire de libération
c) un rire d’incongruité.

Mon objectif fut de découvrir comment, comme artiste de scène, je pouvais amener le public à passer d’une émotion à une autre à travers ses rires.

La plupart des humoristes du festival juste pour rire, sinon presque tous, ne travaillent qu’avec le rire de supériorité, soit en inventant un personnage inférieur à ce que la personne pense d’elle-même dans la salle, soit en jouant un personnage supérieur riant d’inférieurs abstraits prenant le public comme complice.

Mais c’est lorsqu’un artiste de scène utilise la temporalité (comme cela se faisait dans certains numéros du burlesque québécois comme le bitt du club de glace) que des artistes de scène arrivent gratuellement à libérer le public de la prison toxique du rire de supériorité pour le faire transiger par un rire de libération dans le but d’atteindre l’apothéose dans de fabuleux rires d’incongruité (THE PURE JOY OF LAUGHING GIRL).

14 ans à étudier le rire de Bergson, Sully (1920), Monroe (1948), John Morreal (1984). Pour bien dire, j’ai fait une thèse de doctorat dans une forme maîtrise en me posant la question de fond suivante: Comment se fait-il qu’un morceau de sucre est sucré pour tout mais qu’un gag n’est pas drôle pour tous?.

———-
Pour ce qui est des trois émotions présentes dans les pleurs, j’avais travaillé le tout lorsque (entre 25 et 30 anjs) je devins chef de camp pour des défavorisés de la d.p.j dirigeant 35 éducateurs spécialisés dans un projet dont j’avais donné le titre suivant: LA DIMINUTION DU TAUX D’AGRESSIVITÉ CHEZ LES SOCIAUX AFFECTIFS PAR LA THÉMATIQUE DE CAMP VISANT À UN CRI PRIMAL SOCIAL (les larmes de joie).

Selon mes recherches, il y a donc trois sortes d’émotions présentes dans les larmes.

1) les larmes d’infériorité
2) les larmes de libération
3) les larmes de joie.

Et c’est également par la temporalité qu’un artiste de scène peut amener le public à passer d’une émotion à l’autre dans ses larmes.

Le rapport des rires et des larmes à l’estime de soi est fondamental.
La plus mauvaise estime de soi repose sur des rires de supériorités et des larmes d’infériorité.
La plus éblouissante estime de soi repose sur des rires d’incongruité et des larmes de joie.

bon
il est temps de poursuivre la construction
d’un glossaire en nano-citoyenneté-planétaire
pour suggérer des hypothèses de recherche
à notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette)

Notre méthodologie d’un wow comme mode de décision permet quotidiennement au cœur de notre amitié des ilots de rires d’incongruité et de larmes de joie très émouvantes.

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COMME LE CONCEPT DE NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE SE VEUT UN LABORATOIRE DE PHILOSOPHIE-SOCIO-POLITIQUE… NOUS DÉPOSERONS DONC NOTRE DOCTORAT AU DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE-SOCIO-POLITIQUE

Hier soir, à notre conseil d’administration de la créativité, Michel et moi (en l’absence de Marlene) avons réécouté le documentaire «LA PELLE JAUNE».

Quelle joie mais quelle joie… Notre équipe de recherche multi-contextuelle est vraiment opérationnelle. Ce documentaire mérite de devenir l’œuvre charnière du quatrième chapitre du doctorat: LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART ET SES QUATRE QUESTIONS FONDATRICES.

1) Michel a terminé le transfert des données du blog en livre numérique (word) qu’il m’a copiées sur une clé USB pour que je puisse commencer l’inventaire du glossaire dont nous aurons à créer ensemble l’ordre hiérarchique des étiquettes suivi d’un mode systémique des attributs essentiels en fonction de trois critères (ier point: qualité, 2eme point: contextualité , 3eme point: critique constellationnaire )

2) Nous avons aussi confirmé les quatre point d’ancrage correspondant aux quatre chapitres du doctorat à développer: a) le téléphone intelligent, b) la nano-citoyenneté-planétaire, c) le pays œuvre d’art, d) la vie personnelle œuvre d’art.

3) Pour le moment, les auteurs-phares sur les épaules de qui nous monterons seront a) Mc Luand pour le téléphone intelligent, b) John Rawls pour la nano-citoyenneté-planétaire, c) Franck Scott pour le pays œuvre d’art d) Michel le philosophe-cinéaste-concierge par ses aphorismes et ses documentaires pour la vie personnelle œuvre d’art.

4) Ier mot du glossaire (prémisse)
Philosophie…. Un laboratoire conceptuel

————
Ce matin, j’entreprends la lecture de «la construction de la réalité sociale» de John R. Searl pour vérifier l’opérationnalité de son concept (2010) D’INTENTIONNALITÉ COLLECTIVE.

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