GARDER VIVANT SON RÊVE ONTI-KHA-TIF COMME UNE CHANDELLE DANS LA NOIRCEUR …. AU MILIEU DE TOUTES LES HORREURS DRAMATURGIQUES DE L’ONTIKE

Dans les modulations de notre condition humaine sur terre, les affres de la finitude injuste sont si souvent l’horrifiante réalité par laquelle nos vies personnelles oeuvre d’art se trouvent piégées dans leur élan vers la beauté du monde.

Quand je vagabondais et qu’il m’arrivait de dormir dans la bordure d’une forêt…. je sentais bien qu’hors de la société humaine… chaque personne humaine isolée est viscéralement vulnérable ….Trop souvent, je n’avais pas la force de me faire un feu… parce que même en dormant, il aurait fallut me lever pour l’entretenir…. J’entendais le bruit des animaux sauvages roder tout autour de moi…. Que vaut un philosophe quand il n’a plus aucune protection pour penser, aucun espace public pour accueillir sa pensée?

Je préférais de loin dormir dans les cimetières du Québec. D’abord le gazon était bien coupé… ensuite… il y avait toujours un arbre bienveillant tout près d’une tombe d’un enfant pour me rappeler au clair de lune que la vie même si cruelle, est si précieuse

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SOPHIE GÉRARD

3 février 2009 – 23 h 10 min

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COUPLET 1

y avait une croix
plantée le long d’la voie ferrée

petite croix blanche
toute essseulée
avec une plaque
grise et carrée

parfois il y a des morts
que l’on entend crier

désespérance
de trop d’errance
ayez pitié
vous qui passez

REFRAIN

aimez la vie
passionnément la vie

je fus une jeune femme
de 26 ans charmante

sachez qu’pour mes amis
je suis toujours vivante

COUPLET 2

y avait une croix
plantée le long d’la voie ferrée

j’ai vu la plaque
l’ai arrachée

sans mes lunettes
sans même réaliser

que dans un texte
le coeur d’une femme
avait parlé

écrit avant l’17 décembre
d’une triste année

1994
loin dans l’passé

COUPLET 3

y avait une croix
plantée le long d’la voie ferrée

Sophie Gréard
le doux nom sur la plaque
547-0856
que je remarque

j’ai l’goût d’téléphoner
aux bras qui l’ont aimée

leur tatouer ma chanson
et mes larmes de joie

puis leur remettre cette plaque
où Sophie chante pour moi

REFRAIN FINAL

aimez la vie,
passionnément la vie

elle fut une jeune femme
de 26 ans charmante

sachez qu’pour moi aussi
elle s’ra toujours
vivante

Pierrot
vagabond céleste

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Une de mes chansons écrite à propos d’une plaque trouvée sur une tombe le long de la voix ferrée…. Michel a encore la plaque je crois quelque part dans son garage à Grandes îles… Nulle philosophie , nulle théologie, nulle cosmologie ne peut réparer l’irréparable… Une jeune fille de 26 ans a été fauchée par la mort au meilleur de sa vie…

Je me rappelle… Je marchais la voix ferrée avec la plaque contre mon coeur… J’avais mal… Le philosophe en moi avait mal… Riende ce que j,avais lu ou étudier en philosophie ne pouvait consoler ma peine.. et je n’avais qu’à penser à sa mçre, son père, sa famille, ses amis pour avoir avoir encore un mal plus profond…..

EGO SUM PAUPER, NIHIL HABEO, ET NIHIL DABO… Je marchais… ma guitare me faisait mal à la main… et mon bâton de pèlerin à l’autre main…

Chaque cimetière ou je dormais près d’une tombe d’enfant sous un arbre me déchirait le coeur. Oh univers… tu m,as fait philosophe du pays du pays du rien…Mais toi… qui es-tu pour que les humains souffrent tellement sur cette terre?

Je me souviens à la Tuque…. cette dame qui se mourrait du cancer généralisé… Sa soeur m,avait accroché dans la rue pour que je monte avec ma guitare à son petit loyer pour lui chanter une chanson…. Je montai… J’entrai… elle était d’une maigreur caverneuse…. Je sentais que même si sa soeur avait voulu bien faire… elle ne serait pas capable d’entendre plus qu’une chanson… Et je lui chantai …à la claire fontaine… dont elle murmurait avec un sourire triste les paroles du refrain

IL Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME

JAMAIS JE NE T’OUBLIERAI…

Au sortir, ayant remarqué que mes lunettes étaient brisées… elle m’offrit la belle paire de lunettes qui avait appartenu à son mari bien aimé défunt.. Je les essayé… Je ne voyais pas de loin… mais je me suis dit… ca va me changer puisqu”avec mes lunettes brisées, je ne vois pas de proche… Et je repartis avec les cendres de son mari sous forme de paire de lunettes… L’ONTIKE … LE TERRIBLE ONTIKE DE LA FINITUDE HUMAINE….

Moi je l,ai fui du mieux que j’ai pu en changeant de village par pur vagabondage radical… parce que je voulais comprendre… Je suis philosophe… Je ne veux pas, univers comprendre parce que j’ai pensé u  systèeme quelconque d’explications… UNIVERS… SI JE PRENDS SOIN DE TOI… VAS-TU PRENDRE SOIN DE MOI?

Je me rappelle quand j’ai demandé à l’entrepreneur de pompe funèbre la permission d’assister à la crémation du corps de mon père décédé… je lui ai dit… Je suis philosophe… Comment puis-je réfléchir la mort si je ne dépose pas moi=même le corps de mon père Roger dans le four…

IL Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME

JAMAIS JE NE T’OUBLIERAI

Pierrot vagabond