COMME DANS L’ÉPOPÉE L’ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE DU VAGABOND CÉLESTE A FAIT DE MA BEAUTÉ DU MONDE UN SOMEWHERE OVER THE RAINBOW

Comme vagabond céleste, ce que j’appréciais infiniment… c’était la capacité de reprendre la route dès que mes pieds m’en donnaient le signal… On m’avait dit un jour: DERRIÈRE CHAQUE PORTE DE MAISON …..  IL Y A UN DRAME.

Et j’aurais pu ajouter… DERRIÈRE CHAQUE PORTE D’AUTOMOBILISTE QUI M’EMBARQUAIT SUR LA ROUTE, IL Y AVAIT AUSSI UN DRAME ….

Dès qu’on m’emmenait dans une maison ou qu’on m’embarquait dans une automobile, j’étais envahi de chagrin onti-kha-tif  (au sens de relié à ton rêve big bang) …. j’aimais la vie libre de GENTLEMAN VAGABOND  (expression  vient du peintre Paul-Emile Borduas) me semblait n’avoir aucun équivalent …. Il m’apparaissait moins difficile de souffrir de faim ou d’ampoules aux pieds que de converser dans une maison ou dans une automobile avec l’onti-ke ( routine reliée à la survie au quotidien et ses chaînes) … Plus on me racontait… moins j’avais les mots … De nos jours …. On rencontre rarement sinon jamais d’itinérants sur les routes de campagne du Québec… et encore moins de vagabond …  cela peut se comprendre… C’est loin  d’être la route du soleil idéale….

Sans doute le silence onti-kha-tif (silence relié à son rêve big bang) est-il d’une très grande puissance onérique … Garder silence des heures et des heures … puis tomber de fatigue entre un ruisseau et un boisé…. un bosquet et une mairie de village …  un sol poussiéreux et un dessous de galerie … t’oblige à n’avoir comme interlocuteur que l’univers lui-même dans ses résiliences énigmatiques.

Comme j’aimais soudainement me retrouver la nuit devant une bibliothèque …. il m’arrivait de dormir pas loin , de façon à ce qu’à l’ouverture, je puisse découvrir LE livre qui me rendrait heureux ….

Être un étranger parmi les étrangers ….avec mon vieux chapeau, sale en dehors, propre en dedans, mon bâton de pèlerin, mon sac à dos…. J’entrais dans la bibliotheque… il y avait de l’eau de l’abreuvoir froide et gratuite… Je pouvais y remplir ma gourde… Je prenais tout mon temps pour choisir LE LIVRE ….puis… près d’une fenêtre… je perdais la notion du temps.. trop amoureux des mots… passionnément amoureux des mots ….Comme j’étais heureux… comme j’étais heureux … Je n’étais qu’un vagabond céleste inconnu … sauf de moi-même ….

Cette euphorie d’avoir tout son temps et de n’en gaspiller aucune parcelle au niveau de l’utilitaire … afin de le projeter parmi les arbres, les fleurs et les ruisseaux ….

LE TEMPS …ohhhhh …… CET OR DES VAGABONDS HEUREUX SUR CETTE TERRE…. COMME LE TEMPS M’ÉTAIT ABONDAMMENT RACONTÉ PAR LA BEAUTÉ DU MONDE.

Pierrot Vagabond