LES BEAUX MOTS D’ANNICK BERNATCHEZ, POÈTE DE ST-ELIE DE CAXTON
“Par un matin d’automne alors que je restais encore dans ma maison dans le Grand Rang (oui ça fait super campagne mais j’en suis fière) j’ai vu passé un homme qui marchait avec son sac à dos, sa guitare et son bâton de marche. C’était un matin frais d’automne alors sans hésiter j’ai sortie sur ma galerie et je l’ai invité à venir se réchauffer en prenant un café. Je me souviens encore de sa bouille sympathique, sa barbe grise et ses yeux qui avaient tellement vu de la vie. Des yeux magnifiques, pleins de lumière et de profondeur! On a commencé à discuter de tout et de rien comme un reçoit un ami.. Je lui ai demandé ou il allait comme ça? Il en savait rien là où la vie le porterait puis il en profitait avant les gros froids d’hiver. Une fois la neige tombée, il avait une petite cabane pour se garder au chaud. Je lui ai demandé si il avait besoin de quelque chose et il a sourit. Puis il m’a dit qu’il n’avait besoin de rien surtout depuis qu’il n’a plus rien. Il m’a dit tu sais j’ai déjà tout possédé… L’argent, la grosse maison, un bar pis toute… Qu’il avait des amis, pleins de gens autour de lui trop même. Il avait tout mais en fait il n’avait rien car il était prisonnier de tout ça, de tout ses acquis puis un jour ça été trop! Il s’est débarrassé de tout, vendu ses parts à son partenaire, départi d’absolument tout ce qu’il avait sauf quelques livres, des vêtements et sa guitare. Il n’avait plus rien mais en fait il avait tout ce qui était le plus important: le temps et la liberté!! Il avait le temps de vivre, de regarder le bleu du ciel, de voir la beauté des saisons, de sentir son coeur battre dans l”immensité d’un paysage silencieux. Il avait tout, il avait le monde qui s’offrait à lui sous ses pas. Plus de pression, plus de stress, plus de faux, juste du beau et du vrai. Il a arrêté de parler et il a mis sa main sur la mienne puis plongé son regard dans le miens en me disant ”ne deviens jamais l’esclave de ce que tu possèdes, ne perd jamais ce que tu as de plus précieux.. toi et ta liberté… Le beau, le plus beau repose dans les petites choses autour de nous quand on le réalise on devient les êtres les plus riches de la terre car cette richesse là est à l’infini”. J’ai eu les yeux remplis de larmes et je lui ai souris il a pris sa guitare et en a joué un peu, puis il est reparti comme il était arrivé tout en douceur sans laisser de trace. Cet homme a marqué ma vie et ma façon de voir les choses! J’ai appris plusieurs années plus tard qui il était, s’était Pierre roger Rochette, l’ancien propriétaire et fondateur des Deux Pierrots dont plusieurs connaissent les mots grâce à Fred Pellerin. Bien des gens l’ont cru fou moi je crois profondément qu’il a comprit ce que la plupart des gens ne comprendrons jamais!!! La beauté et la force de la résilience et la béatitude de vivre pour l’essentiel Alors voilà un très long texte pour vous présenter un homme qui a à la fois bouleversé et changé ma vie pour le mieux. “