UN TRÈS ÉMOUVANT DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU COEUR DE LA PEINTRE DANIELLE FORTIER QUI EN CRÉANT UNE OEUVRE «AUTO-PORTRAIT» A IMAGINÉ LE VAGABOND CÉLESTE DE DOS, EN OR AVEC UN BÂTON ET DANS LE DOS DE SON DOS…. SON AUTO-PORTRAIT…… LE TOUT SUIVI D’UN TEXTE TRÈS ÉMOUVANT ET TELLEMENT TÉMOIGNANT DE CE QUI S’EST RÉELLEMENT PASSÉ QUAND ELLE M’A SAUVÉ LA VIE EN M’ACCUEILLANT ET ME DONNANT À MANGER DANS CE LONG VAGABONDAGE DE LA PENSÉE ABSTRAITE QUE FUT CE RÊVE BIG BANG D’UNE HUMANITÉ OEUVRE D’ART

LORSQUE JE PARLAIS, L’ÉMOTION ÉTAIT PALPABLE DANS LA SALLE ….

Danielle

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Décembre 2019
Description et récit d’un dessin soumis à Barbel Praetsch

Cette histoire parle d’un temps révolu et pourtant encore si présent dans ma vie.

Il y a plusieurs années, lors d’un souper chez des amis, un vagabond de passage pour quelques jours, me laisse une vague idée de liberté. Je ne sais rien de sa vie, sauf qu’il est chansonnier, un Pierrot des 2 Pierrots (Bar du vieux Montréal) et qu’un jour, il a tout laissé pour aller vagabonder sur les routes.

Quelques semaines plus tard, je le rencontre par hasard et me reconnaissant, il vient me parler. De fil en aiguille, j’apprends que ça ne va pas très bien chez nos amies communes et qu’il ne se sent pas à l’aise de rester avec elles. Comme il est évident qu’il a besoin de prendre une douche, je lui offre de le ramener chez moi, après le travail, pour lui permettre de le faire. Après quelques hésitations, il accepte. Alors je lui dis que pendant qu’il prend sa douche, je lui préparerai à souper.

Et c’est là que notre amitié c’est scellée, autour d’un souper. Il était au bout du rouleau physiquement, je ressentais une détresse sans nom depuis aussi longtemps que je pouvais m’en souvenir. Il est reparti, 3 mois plus tard. Nous nous sommes créé un cocon ouaté d’amitié, de compréhension mutuelle. Sous le signe de la littérature, de la musique et des arts.

Répondant aux besoins de l’autre sans attente, avec respect et bonheur Pour ma part, je vivais un des plus beaux moments de ma vie et je le savais.

Lorsqu’il est reparti, ce fut, pour moi, comme si on m’arrachait une partie de moi. J’ai compris tout de suite qu’il partait trop vite pour moi, que je ne serais pas assez forte pour naviguer sur ce bonheur sans lui. J’aurais voulu le suivre puisqu’il ne pouvait rester. Mais je suis restée, je l’ai regardé partir avec son sac, son bâton et sa guitare.

Nous nous sommes retrouvés plusieurs années plus tard. Il existe encore une belle connexion entre nous. Non plus celle, pratiquement fusionnelle,que nous avions mais une amitié encore pleine d’enseignements et de sagesse.

Maintenant, lorsque je pense à notre relation et que je veux la décrire, je ne pense pas aux mots amitié ou amour… Le mot qui me vient, là, tout de suite, c’est * ÉVIDENCE*

Dans le dessin que je vous propose, On voit Pierrot le vagabond qui part avec son sac sur le dos. Il est parti avec moi dedans. Il m’a porté de village en village, de chanson en chanson. Il ne vagabonde plus, il ne chante plus, il n’écrit plus de chanson mais je serai toujours dans son sac.

Danielle Fortier

artiste-peintre