Je fus un roi-enfant …. le petit lac St-Louis réenchanté par la trompette de mon père et sa chanson «plage st-Louis» construisant en moi la certitude de n’être qu’un rêve que seul un roi-enfant pouvait avoir…
Ma mère avait tellement d’ouvrage avec mes frères et sœurs qu’elle m’a oublié… ce fut ma chance… Parfois elle pleurait en me disant: On sait bien toi t’as jamais besoin des autres… Je ne comprenais pas ses larmes …. elles n’étaient pas de la même nature que les larmes de joie de ma grand-mère Lumina….
Qu’est-ce qu’un roi-enfant? c’est celui qui porte en sa condition humaine un sens du céleste …. sans Dieux, sans logique, sans rituels, sans organigramme sociétal… comme si une simple chanson (plage St-Louis de mon père) ou un simple saut d’un train (2 hobos en face de ma galerie) m,avaient enseigné un paradigme dont je ne pu jamais m’évader….
La liberté se vit par un conte…. aujourd’hui je changerais par les mots… Il suffit d’avoir été une note de musique dans une chanson (plage st-Louis ) et une portée musicale (par un saut de hobos) pour n’être qu’une symphonie marchant en rêveur une humanité propédeutique à un chant KANTIQUE.
Par malchance, je n’avais jamais vu de ma vie mon père et ma mère avoir un argument… Ils avaient conclu un pacte au début de leur mariage… jamais devant les enfants … si possible une fois par semaine au restaurant… même si on a que des sous pour un café… on ramasse les problèmes et on trouve une solution…
De là l’échec de mes nombreuses vies de couple… dès le ier argument non intelligent de facture eumétrique… je m’enfuyais au lac St-Louis de ma ville natale et je reprenais le train des hobos de mon enfance pour sauter en bas de la condition humaine…
La fuite m’a sauvé… Grâce à mes deux matrices (le lac et le saut) j’au pu vagabonder mes relations amoureuses, puis vagabonder un pays avant de vagabonder la connaissance dans 4 universités …
J’ai 71 ans… une joie intense d’être un chercheur construit par un lac, 2 hobos, les larmes d ejoie de ma grand-m¸ere Lumina, les bottes pour aller plus loin dans la vie de mon grand-père Lucien, la trompette de mon père, les yeux de la beauté du monde de mon grand-père Lefebvre et la poésie du quotidien de mon oncle Paulo…
La Tuque, telle que la chante plage st-Louis de mon père… demeure le monde enchanteur qui rend possible la nano-citoyenneté-planétaire….
La poésie ontikhative d’une métaphysique multiverselle enchantera des vieux jours….. et je mourrai en chantant la chanson de mon père en revisitant les images qui y sont adjointes sur you tube…
Pierrot vagabond