VOICI CE QUE J’AI TROUVÉ SUR GOOGLE A PROPOS DE CETTE FAMEUSE MAISON DE PUBLICATION EUROPÉENNE QUI S’INTÉRESSE À NOUS… COMME QUOI IL FAUT ÊTRE EXTRAORDINAIREMENT VIGILANT QUAND ON EST UNE ÉQUIPE DE CHERCHEURS INTÈGRES

Soumis par Jean-Daniel Bou… le mardi, 26 janvier 2016 – 17:46

Plusieurs d’entre vous m’ont contacté à propos d’un courriel qu’ils ont reçu provenant d’une entreprise nommée Éditions universitaires européennes et signée d’une certaine Sarah Petit. Soyons clair : c’est du vent…

Les Éditions universitaires européennes ne fraudent pas, mais jouent surtout sur la nécessité qu’ont les chercheurs à remplir leurs CV (publish or perish). Ils sont donc légaux, mais avec une éthique très élastique. Ils font ce qu’on appelle du vanity publishing.

Ils auraient supposément lu un de vos rapports ou articles récents, et souhaiteraient le publier en format livre électronique à être vendu et diffusé sur internet.

Ils ne l’ont certainement pas lu et je vous invite à leur poser une question pointue sur le contenu du rapport si vous en doutez. La même Madame Petit a contacté au moins six d’entre vous dans des domaines très très différents. Sa capacité de juger de la pertinence d’un thème me semble donc curieuse, voire douteuse. En fait, il se peut qu’elle n’existe pas vraiment, tout comme d’ailleurs Natacha, votre nouvelle blonde russe rencontrée sur internet!

Leur principe est simple : à la manière de ces jeunes orphelines éplorées de Côte d’ivoire qui demandent votre aide en vous offrant leurs millions, c’est dans le nombre de « cibles » (vous) que se situe leur marge de profits. S’ils contactent disons 20 000 personnes et finalement parviennent à ajouter 500 titres à leur fonds, ils finiront bien par faire leurs frais et ce, sans trop d’effort puisque le travail sera assumé par ces 500 travailleurs volontaires non payés. Il suffit donc de les recruter.

En bref :

1. Votre rapport en question est déjà libre et gratuit sur internet, dans le dépôt institutionnel de l’INRS (http://espace.inrs.ca); c’est même là qu’ils l’ont repêché sans doute.

2. Ils n’ont jamais lu votre rapport et n’ont aucune idée de son contenu. Ce qu’ils veulent c’est d’ajouter sans frais un titre à leur catalogue.

3. La valeur ajoutée à votre travail de leur part sera nulle. Vous devrez faire tout le travail éditorial et de mise en page, ils ne feront que mettre le document en ligne. Ni publicité, ni mise en marché ciblée. Nada.

4. Les revenus des ventes, s’il y en avait, vont d’abord à eux, et seulement après un nombre significatif de ventes verrez-vous (peut-être) des royautés… En fait, attendu le point #1 ci-haut vous n’en verrez très probablement jamais, car même dans Google web, votre rapport est déjà repérable.

5. Par contre, dans votre CV, la présence d’un « livre » publié aux Éditions universitaires européennes est potentiellement toxique. Les gestionnaires sérieux des agences de financement et les employeurs scientifiques ne s’y laisseront pas prendre. À éviter absolument, surtout pour les jeunes chercheurs qui sont les plus vulnérables parce qu’en début de carrière.

Pour en savoir plus :

• http://sdis.inrs.ca/EUE

• http://substance.etsmtl.ca/editeurs%E2%80%89de-theses-et-memoires/

Si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas à nous en faire part.

Pierrot vagabond