Publié le 21 octobre 2018 à 07h38 | Mis à jour à 09h31
la presse
Mexique: des milliers de migrants honduriens marchent vers les É.-U.
De nombreux migrants sont entrés illégalement au Mexique… (Photo Johan Ordonez, AFP)
De nombreux migrants sont entrés illégalement au Mexique par le fleuve séparant le pays du Guatemala.
Des milliers de migrants honduriens ont repris dimanche leur marche vers les États-Unis depuis la ville de Ciudad Hidalgo, dans le sud du Mexique, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les autorités mexicaines étaient parvenues à bloquer jeudi cette « caravane » de plus de 4000 personnes sur un pont frontalier, mais de nombreux migrants sont entrés illégalement dans le pays par le fleuve séparant le Mexique du Guatemala.
« Personne ne nous arrêtera, après tout ce que nous avons fait, comme franchir le fleuve », a déclaré à l’AFP Aaron Juarez, 21 ans, qui marchait avec difficulté à cause de blessures aux pieds, aux côtés de son épouse et de son bébé.
« Nous sommes fatigués, mais très contents, nous sommes unis et forts », a affirmé Edwin Geovanni Enamorado, un cultivateur hondurien de la caravane, qui dit avoir quitté son pays après avoir été racketté par les gangs criminels des Maras.
La « caravane » est partie il y a une semaine de San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, à la suite d’un appel sur les réseaux sociaux relayé par un ex-député hondurien.
Dimanche matin, environ un millier de migrants, parmi lesquels des femmes et des enfants, se trouvaient toujours bloqués sur le pont frontalier, espérant pouvoir entrer légalement au Mexique.
La veille, les autorités mexicaines ont ouvert la frontière à des femmes et enfants, qui ont ensuite été conduits dans un refuge de la ville de Tapachula, à environ 40 kilomètres de Ciudad Hidalgo, au Mexique.
Le président Donald Trump a remercié samedi les autorités mexicaines pour les efforts menés pour bloquer cette caravane.
« Le Mexique ne permettra pas l’entrée irrégulière sur son territoire, et encore moins de façon violente », avait déclaré vendredi soir le président mexicain, Enrique Pena Nieto, dans un message vidéo.
Motivations politiques ?
Le président hondurien, Juan Orlando Hernandez, s’est entretenu de la situation samedi au Guatemala avec son homologue, Jimmy Morales, ainsi qu’avec Enrique Peña Nieto par téléphone.
Cette caravane a « des motivations politiques », a critiqué Morales devant la presse. À côté de lui, son homologue hondurien a déploré « l’utilisation politique du malheur des gens ».
Les gens « s’en vont par nécessité », a justifié l’ex-député hondurien Bartolo Fuentes du parti Liberté et Refondation (gauche), qui a admis avoir encouragé cette « caravane ».
« Chaque jour, entre 300 et 350 personnes » émigrent vers les États-Unis. « Je leur ai conseillé sur les réseaux sociaux de partir ensemble, car c’est moins dangereux », a-t-il indiqué à l’AFP.
L’an dernier, la caravane « Via crucis » (« chemin de croix »), qui avait également déclenché les foudres du président américain, avait été organisée par des ONG.
Le Honduras est l’un des pays les plus violents du monde, avec un taux annuel de 43 homicides pour 100 000 habitants.
Plus de 500 000 personnes traversent chaque année illégalement la frontière sud du Mexique, pour tenter ensuite de remonter vers les États-Unis, selon des chiffres de l’ONU.