IL SEMBLE Y AVOIR UNE LOI PROPÉDEUTIQUE À L’IMPLOSION IMPOSSIBLE D’UN RÊVE BIG-BANG DANS UNE NANO-PERSONNE-HUMAINE-PLANÉTAIRE, CELLE D’UNE PEINE SYNTHÉTIQUE CRÉANT UN TROU NOIR ENTRE UN CERVEAU ASTRONAUTE ET L’INFINI CHAOTIQUE DE SON CORPS

Sur ma route de vagabond céleste, je fus très sensible, de l’extérieur, à d’étranges phénomènes de synchronicité … Par exemple, sur la route de Ste-Anne de Beaupré, un homme m’arrête, m’invite à visiter son magnifique chemin cultivé de plantes les plus exotiques jusqu’à ce qu’on aboutisse à un petit gazebo sur le bord d’un petit point d’eau.

Il m’explique que c’est aujourd’hui l’anniversaire de mariage de sa femme qui est à l’intérieur, mais qu’il a trop de peine pour aller la rejoindre… Il est à sa retraite (65 ans je crois) mais son père de 87 ans vient de le déshériter et cela lui crée de la rage et du ressentiment. Il a le goût de tuer, de tout casser…

Il me dit qu’il a un fils qui a une copine mais que celui-ci ne veut pas d’enfant… Alors que lui c’est son rêve le plus cher d’être grand-père…

Et alors , moi de lui dire… tu sais, parfois, l’univers semble créer de la place par un trou noir (la chicane avec son père) pour préparer l’implosion d’une arrivée… Si je ne me trompe pas, que je lui dis, tu seras bientôt grand-père…. Viens que je lui dis… on va aller rejoindre ta femme à l’intérieur, je vais vous chanter une chanson pour ton anniversaire de mariage et tout va bien aller…
puis ensuite je repartirai vagabonder mon chemin…

Quelques jours plus tard, j’ai reçu un message sur le site: www.demers.qc.ca… Son fils venait de lui téléphoner pour lui dire qu’il serait grand-père…

www.demers.qc.ca , 10 mars 2009

la beauté vient toujours de la non-tricherie
la laideur de la tricherie

Mon rêve big-bang, il a surgi d’une façon claire assez tard en moi. Je venais d’avoir 50 ans je crois. Jusqu’à ce moment, ma vie n’avait été qu’une suite de choix de carrière agréables, mais insatisfaisants… Bien sur, je vivais la bohème avec laquelle je n’avais jamais triché, mais je ressentais un terrible vide vocationnel que rien ne pouvait assouvir: succès, gloire,argent, mariage, divorce, aventures, etc…

Comme une femme enceinte, je sentais bien en dedans de moi germer quelque chose mais je n’arrivais pas a mettre le doigt sur cet innommable sans lequel je ne pouvais prétendre avoir vraiment vécu sur cette terre.

Je faisais partie du duo Rochette Lamarre. Nous avions beaucoup de succès depuis une quinzaine d’années. Et mon partenaire de scène surtout était un merveilleux monsieur parfait. J’étais béni par les Dieux. On ne s’était jamais disputé ne fusse une fois de toutes ces années, sans doute parce que nous avions divisé le pouvoir de façon équitable. Sur scène, c’est moi qui mène, en bas de la scène, c’est toi.

Nous avions depuis toujours des Noel d’automne a la Calèche qui accueillait pour nos spectacles des autobus d’aines provenant de partout a travers le Québec… Plus de 20,000 personnes par année. Les patrons, la famille Grand-Maison, nous traitaient avec respect et nous offraient tous les budgets dont nous avions besoins pour créer nos spectacles de comédie… J ‘avais même fait une thèse d e maitrise sur comment fonctionne le rire dans le cerveau humain pour mieux faire mon métier de troupier slapstic sur scène et écrire de meilleurs numéros de comédie, certains étant restés des bitts
icones…. J ‘inventais des sketches, le public riait de bon coeur, mais moi je savais que j’étais enceinte d’un rêve qui tardait a se manifester.

-V-

Ce Noel-la, probablement en 1998, nous avions ajoute a notre spectacle une jeune femme clown du prénom de Ruth je crois. Ruth avait un compagnon… Denis et moi animions de nos chansons de Noel les soupers de l’auberge La Caleche, en face du buffet ou les gens se servaient avant notre grand spectacle… Et c’est un de ces soirs debut novembre je crois, que je vis arriver devant moi un homme, immensement long et mince, habillé de noir, aux yeux presque mystiques…

C ‘était le compagnon de Ruth. Ce compagnon de Ruth était un photographe qui tenait commerce de photographie dans la ville de Quebec. Tout allait bien pour lui au point ou il trouvait maintenant du temps a consacrer a sa grande passion: l’orgue de Barbarie. Il s’était fait venir des plans, en avait construit un, puis un autre, puis avait creé lui-même ses rouleaux de vieilles chansons françaises: parlez-moi d’amour, sous les ponts de Paris, le moulin rouge… Et soudain une nuit, le fameux big- bang, le grand appel… Il rêve de parcourir les routes d’Espagne, les routes du soleil et de jouer de l’orgue de Barbarie dans les parcs… le big-bang de son reve est tellement puissant qu’il vend tout et part.

Son rêve ne lui a pas donne le choix. Les valeurs qui constituaient la base de sa survie se sont toutes écroulées en même temps…en perdant toute signification…. Au moment ou je le croisai ce soir la, il s’apprêtait a repartir pour l’Europe.
A partir de ce soir-la, je ne fus plus jamais le même homme ni sur scène, si dans la vie privée…

Je savais que cet homme en me racontant sa vie, avait servi de miroir pour allumer une lointaine caverne a l’intérieur de moi-même. Un peu comme on met le feu a des brindilles en tournant sa loupe vers le soleil.

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Si j’avais pu mettre un mot clair sur mon rêve… impossible, même ce soir la, plus j’essayais, plus je me perdais… je savais que je voulais être ecrivain… mais c’était un chemin pour arriver a mon rêve…. Aujourd’hui a 60 ans, je peux écrire ce mot que j’ai cherche toute ma vie:

VAGABOND-POETE

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Quand je revois tout cela, ca me fait beaucoup sourire maintenant… je me rend compte que mon rêve a toujours été présent, tel le soleil et qu’il s’est manifeste de façon précise tout au long de ma vie… mais que je l’ai accueilli en aveugle:))))

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Quand j’étais p’tit gars, il y avait seulement trois livres chez moi. Ti-Coq de gratien Gelinas, allegro de Felix Leclerc et surtout les monologues de Jean N’arrache… et je me rappelle ce wow extraordinaire d’un petit gars de 5 ans devant le dessin du vagabond sur la couverture….et qui se dit… un jour, ce sera moi Jean N’arrache.

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Mon enfance fut paradisiaque… Et c’est a 60 ans que j’ai compris pourquoi… parce que j’avais eu la visite de mon rêve… et toute ma soif de vivre s’en trouvait rafraichie… c’est ce que j’appelle la fraicheur axiologique provoquée par la visite de son rêve, telle une rose qui ouvre ses pétales au soleil un certain matin inoubliable.

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Je me rappelle cette tendance a me cacher de mes freres et soeurs pour jouer tout seul, rêveur euphorique, des nuits ou je sortais en cachette marcher autour du lac St-Louis, de mes promenades le long de la voie ferrée a rêver un jour de monter clandestinement un train, car mon grand père m’avait raconte (il travaillait pour une compagnie de train) que parfois il donnait une soupe a un hobo qui s’etait jeté en bas d’un train….

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Mais nous avions surtout a la tuque un itinérant du nom de Baptiste Tremblay, qui arrêtait les trains de sa main pour laisser le passage aux piétons… j’etais émerveillé… c’était un appel pour mon rêve, de la pure poésie… Ca existait donc des vagabonds poètes, des jean N’arrache de la rue….

Pierrot
vagabond celeste

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