1- MONTESQUIEU ET SA MÉTHODE DE LECTURE…. VERSUS LA MÉTHODE DE LECTURE DE PIERROT VAGABOND

Louis Desgraves
Montesquieu
l’œuvre et la vie
éditions l’esprit du temps
1994
LA MÉTHODE DE TRAVAIL DE MONTESQUIEU
Les pensées de Montesquieu
et l’esprit des loi
(extrait) p.63-65
au sujet de sa méthode de lecture

Parmi les carnets de notes de Montesquieu, les trois volumes de ses Pensées conservées à la Bibliothèque municipale de Bordeaux depuis la vente des manuscrits du château de la Brède, le 23 février 1939, constituent un document essentiel pour comprendre SA MÉTHODE DE TRAVAIL et saisir L’ÉVOLUTION DE SA PENSÉE SUR QUELQUES POINTS FONDAMENTAUX.

Au collège de Juilly, où Montesquieu séjourna du 11 août 1700 au 14 septembre 1705, les Oratoriens dispensaient un enseignement imprégné des idées énoncées par le P. Bernard Lamy dans ses Entretiens sur les sciences. Le sixième Entretien préconise le recours à la lecture des meilleurs livres dans les meilleures éditions possibles et donne ce précepte:

«UN HOMME D’ESPRIT
SE PROPOSE UNE FIN,
ET PENDANT UNE VINGTAINE D’ANNÉES.
IL TIRE DE TOUTES LES LECTURES
CE QUI SERVIRA À SON DESSEIN:
APRÈS QUOI,
IL EST FACILE DE TIRER DE CET AMAS
SI EXACT ET LABORIEUX
UN TRÈS RICHE OUVRAGE»

Dès ses années de perfectionnement à Paris, entre 1709 et 1713, puis tout au court de sa vie, et en particulier, pendant les vingt années au cours desquelles il a conçu, mûri et rédigé, L’ESPRIT DES LOIS, Montesquieu n’a cessé de lire LA PLUME À LA MAIN, prenant des notes ou les dictant à ses secrétaires au fut et à mesure que sa vue faiblissait. CES EXTRAITS DE LECTURE, dont beaucoup sont perdus et dont certains demeurent inédits, se présentent sous deux aspects: ceux consacrés à une matière et réunis en cahiers; ceux ne concernant qu’un seul ouvrage et consignés sur des feuilles volantes.

Des recueils de la première catégorie, seuls la Collection Juris, Le Spicilège, les Pensées et le second volume des Geographica, sont parvenus jusqu’à nous. D’autres carnets sont connus par les allusions de Montesquieu; Les Anatomicas sont cités dans le Spicilège, les Pensées renvoient à la Bibliothèque; elles permettent une reconstruction partielle du premier volume des Geographica, des deux volumes des Juridica, des deux tomes des Politica. On a recensé plus de soixante-dix extraits de lecture concernant un ouvrage ou un auteur.

Les Pensées s’insèrent donc dans un ensemble documentaire patiemment élaboré par Montesquieu depuis son premier séjour à Paris jusqu’aux derniers moments de sa vie, sans qu’il soit, cependant, possible de les situer dans une stricte chronologie. A de rares exceptions, Les Pensées ne sont pas datées. On admet qu’elles ont été commencées au moment où Montesquieu préparait les LETTRES PERSANNES; d’autre part, l’étude des écritures de ses secrétaires permet d’établir des tranches chronologiques approximatives. Enfin, des références à des évènements et aux œuvres de Montesquieu et de ses contemporains fournissent des éléments de datation. Mais il n’est pas de bonne méthode de tenter de parvenir à une datation trop précise, car Montesquieu, a utilisé, simultanément, à la même époque, tel ou tel volume des Pensées.

Dès le début, Montesquieu précise le but qu’il poursuit en rédigeant les Pensées et s’attache à en définir le contenu. ce sont…

«QUELQUES RÉFLEXIONS
OU PENSÉES DÉTACHÉES
QUE JE N’AI PAS MISES DANS MES OUVRAGES.
CE SONT DES IDÉES QUE JE N’AI POINT APPROFONDIES
ET QUE JE GARDE POUR Y PENSER DANS L’OCCASION.
JE ME GARDERAI BIEN DE RÉPONDRE
DE TOUTES LES PENSÉES QUI SONT ICI.
JE N’AI MIS LÀ LA PLUPART
QUE JE N’AI PAS EU LE TEMPS DE LES RÉFLÉCHIR
ET J’Y PENSERAI QUAND J’EN FERAI USAGE..»

Montesquieu n’a pas eu le temps de tenir un journal intime; il ne destine pas ces notes à la publication, mais les réserve à son usage personnel, afin d’y puiser, AU MOMENT DE LA RÉDACTION DE SES OUVRAGES, DES IDÉES JETÉES SPONTANÉMENT SUR LE PAPIER AU MOMENT OÙ ELLES LUI VIENNENT À L’ESPRIT, À LA SUITE DE LECTURES, DE CONVERSATIONS, DE RÉFLEXIONS PERSONNELLES.

Le premier résultat est de nous offrir un portrait de Montesquieu, d’autant plus sincère qu’il n’a jamais envisagé de publier les Pensées. Le portrait moral qu’il trace de lui-même, révèle bien des aspects de son caractère, permet de mieux comprendre son comportement dans sa famille, auprès de ses amis, dans la vie de société. Il nous y apparaît sous les traits D’UN HOMME HEUREUX DE VIVRE:

« JE M’ÉVEILLE LE MATIN
AVEC UNE JOIE SECRÈTE;
JE VOIS LA LUMIÈRE AVEC UNE ESPÈCE
DE RAVISSEMENT.
TOUT LE RESTE DU JOUR, JE SUIS CONTENT.
JE PASSE LA NUIT SANS M’ÉVEILLER;
ET LE SOIR, QUAND JE VAIS AU LIT
UNE ESPÈCE D’ENGOURDISSEMENT
M’EMPÊCHE DE FAIRE DES RÉFLEXIONS

—————

VERSUS
MÉTHODE DE LECTURE
DE PIERROT VAGABOND

Je me reconnais parfaitement dans la méthode de lecture de Montesquieu… un homme heureux, autodidacte, qui lit et dépose ses pensées dans un blog et ramasse entre 20 et 40 ans de réflexions en vue de, comme le dit si bien Montesquieu… de me comporter en

«UN HOMME D’ESPRIT
SE PROPOSE UNE FIN,
ET PENDANT UNE VINGTAINE D’ANNÉES.
IL TIRE DE TOUTES LES LECTURES
CE QUI SERVIRA À SON DESSEIN:
APRÈS QUOI,
IL EST FACILE DE TIRER DE CET AMAS
SI EXACT ET LABORIEUX
UN TRÈS RICHE OUVRAGE»

Voilà pourquoi j’ai accordé tant d’importance à la méthode de lecture de Walter Benjamin, à celle de Duchamp, au vagabondage intellectuel sans frontières entre une bibliotheque de cegep (2 ans Victoriaville) une librairie alternative Victoriaville (4 ans à dormir sur une table entourée de livres) à mes lestures sur le rire (14 ans pour une maîtrise) à celles d’une bibliotheque à l’autre dans chaque village, à celle de 4 universités à Montréal dans le plus de champs d’investigations possibles (sociologie, phénoménologie, sémiologie, histoire de l’art, science politique, philosophie politique, psychanalise….etc…) le tout filant autour d’un fil d’or poïétique d’un blogue et d’une équipe de recherche multi-contextuelle.

Oui c’est parce que j’étais fondamentalement un homme heureux

« JE M’ÉVEILLE LE MATIN
AVEC UNE JOIE SECRÈTE;
JE VOIS LA LUMIÈRE AVEC UNE ESPÈCE
DE RAVISSEMENT.
TOUT LE RESTE DU JOUR, JE SUIS CONTENT.
JE PASSE LA NUIT SANS M’ÉVEILLER;
ET LE SOIR, QUAND JE VAIS AU LIT
UNE ESPÈCE D’ENGOURDISSEMENT
M’EMPÊCHE DE FAIRE DES RÉFLEXIONS

que la nuit je dors sur un plancher avec un cahier de notes et un stylo à côté pour écrire mes idées durant la nuit en refusant de me réveiller.

D’une vie consacrée à l’érudition, Montesquieu en a inventé LA SÉPARATION DES POUVOIRS….

D’une vie consacrée à la lecture au service de notre équipe de recherche, celle-ci inventera LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE

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Marlene, jardinière du pays œuvre d’art
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