le 28 janvier 1968
lettre de Franck Scott à PierreEliot
Trudeau
Cher Pierre,
Je ne suis pas, comme vous le savez, un partisan libéral. je suis convaincu que si la CCF et
le NPD remportaient davantage de succès électoraux, on pourrait aplanir bien des difficultés au ”K”…anada. Les exigences légitimes du ”K”…uébec pour un partenariat plus équilibré avec le ”K”…anada auraient certainement été déjà reconnues. Mais en dépit de ma position, je tiens profondément à ce ”K”…ue le parti libéral se dote aujourd’hui du meilleur chef possible. Celuici doit être prêt à défendre une nouvelle conception du ”K”…anada et à inspirer confiance, c’est-à-dire, n’avoir rien à voir avec les vieux politiciens du Parti libéral. Surtout, il doit ”K”…omprendre les réalités ”K”…onstitutionnelles et être capable de faire la distinction entre le changement pour
le simple changement et la véritable ”K”…roissance, fonctionnelle et intelligente. Vous êtes cet homme. Je ”K”…rois réellement que, même si cette idée vous fait peur, vous êtes appelé à prendre les rênes. Trop de bonheur humain en dépend. L’occasion est trop belle de
”K”…ontribuer à l’édification d’un Etat-nation
biculturel et vous ne pouvez pas vous y dérober.
J’espère vraiment que vous serez d’accord avec moi. Rassemblez le ”K”…ourage qui vous a fait
entrer dans les rapides de la rivière des esclaves!
Pierre, suddenly challenged, Stripped and walked into the rapids
Firming his feet against the rock Standing white, in white water,
Leaning south up the current To stem the downward rush,
A man testing his strengh Against the strengh of his country.
Salutations cordiales, Frank
http://www.reveursequitables.com.centerblog.net
monsieur 2.7k
extrait
p.273
Rappelez-vous de cette phrase de M. Franck Scott: celui ou celle qui découvrira la conséquence logique des deux prémisses, soit la primauté du droit individuel et l’Etat-Providence, dessinera l’Etat ”oeuvre d’art” du 21ième siècle. Avec 30 ans de recul, je réalise que le ”K”…amp SteRose où je me trouvai un travail d’été en juin 1973 représenta pour moi une partie intuitive de la solution que je rationaliserais en ce premier août 2003, de la façon suivante….
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p.276
Je passai plusieurs fois au 431 rue Clark à Montréal m’entretenir avec monsieur Scott et sa
compagne Mariann. J’étais subjuguée par l’idée de l’état oeuvre d’art. Devant ma passion d’artiste à
dessiner l’avenir de mon pays Scott me dit soudain:
”L’état oeuvre d’art du 20ième siècle est constitué d’une part de la primauté du droit (Kant) sur la force comme de l’individu versus la communauté et d’autre part, de la primauté de l’état-providence
(Beverridge) sur les multinationales autant que sur la langue, la religion la race ou l’ethnie. Celui ou celle qui découvrira la conséquence logique des deux prémisses, soit la primauté du droit et l’état Providence dessinera l’état oeuvre d’art du 2ième siècle. Mais comme vous le savez sans doute, qui parle d’oeuvre d’art parle aussi d’histoire de l’art. Peut-être devriez-vous aussi chercher dans cette direction ? Peinture, littérature, sculpture… Même l’histoire des religions part du fait que celle-ci pourrait se conceptualiser comme une mosaïque de systèmes poétiques et politiques.
Mais, lui dis-je, comment, sur quel sujet et avec qui faire ma maîtrise dans un tel flou?….
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p.369-370
extrait
Les animateurs-chansonniers étaient devenus des plus habiles à ”K”…réer des explosions de joie à l’intérieur du St-Vincent et cela soir après soir. Chaque chansonnier, ”K”…omme le torero face au taureau, avait développé son style. Menaud se ”K”…ontentait de plus en plus de rechercher le passage de la fissure du temps à travers le talent d’animer de ses confrères.
Marcel Picard, plutôt chansonnier-animateur
qu’animateur chansonnier possédait l’art
poétique d’être immobile à chanter du Brassens ou du Guy Béart, avec pour seul outil d’animation le rythme lent mais ensorcelant de ses doigts sur la guitare. ”K”…omment arrivait-il à faire monter les gens sur les tables sans même bouger ni faire le moindre effort et à les faire descendre avec cette légèreté ahurissante tout en chantant des textes poétiques? Certes il y avait le personna”K”…ui dépassait l’art de chanter sur la scène et ça c’était magique, absolument magique.
Pierre David, pur animateur-chansonnier
tressaillant le ”K”…ôté dur et novateur du style
courbait le temps sans même s’imaginer ”K”…ue ce talent fut inné en lui. Il attaquait en nuances,
ensuite en ”K”…ontrastes, puis il explosait lui-même
de joie entraînant la salle dans une folie de vivre dont lui seul avait le secret.
Et il y avait Jos Leroux, animateur ou chansonnier, jamais les deux à la fois. Ce ”K”…ui lui donnait un charme primitif. Parfois le douanier Rousseau, Parfois fauve comme les premiers Matisse. Le p’tit gros sur deux pattes, qui forçait, suait, criait, pour ”K”…ue les clients embarquent. Et il ne lâchait jamais la pression de peur qu’ils débarquent. Alors chez lui, oubliez les ”K”…ourbes. Tout le monde en haut puis ça presse. Il lui arrivait de brûler sa salle. Mais il la rallumait avec passion pour ”K”…u’elle atteigne à nouveau l’orgasme de foule.
Michel Woodart, le troubadour romantique, de son côté, telles les peintures allemandes de Friedrich, passait par la délicatesse, le charme et la tendresse. Même répertoire, même façon de monter les gens debout sur les tables, mais avec une palette de nuances illustrant la bonté ”K”…ui surgissait de ses yeux. Il avait toujours l’air de dire merci au public de lui donner la chance de pratiquer le plus beau métier du monde : animateur poétique de foule.
Et tous les autres…..
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