LE GOÛT DE REPARTIR VAGABONDER LE CANADA POUR ALLUMER DES RÊVEURS HANTE MES NUITS

Il existe plus de 80 œuvres de Cézanne de la Montagne Sainte-Victoire. Cela ressemble à ma vie personnelle œuvre d’art… Une montagne Sainte-Victoire dont la poïétique revisite sans cesse la même problématique: Quelle invention permettra à la multitude nano-citoyenne-planétaire dont je fais ontologiquement partie d’avoir accès à l’errance poétique sur terre?

La nano-politique-planétaire doit passer par la transthéâtralité de l’humanisme inversant à jamais les limites du machisme comme celles du féminisme (logique de guerre).

Brigitte Poupart m’impressionne. Quelle démarche tenace, brillantissime je dirais même.

Chaque nuit, sur ce plancher où je berce ma pauvreté heureuse, je me réveille soudainement vers 3h.am…. Et mon cerveau recommence à peindre la planète terre, nuit après nuit, comme le faisait Cézanne pour la montagne Sainte-Victoire.

Mais cette nuit, C’est Brigitte Poupart elle-même qui me présentait les couleurs déconceptualisées, transthéatralisées. Celles de «Monsieur 2.7 k» (www.reveursequitables.com/cahier de presse/monsieur 2.7k) téléchargeable gratuitement sur internet, qui réintégrait le 1000 pages d’un roman philosophique, le temps de retrouver les premières traces de son fil d’or, pendant que roulant mon vieux sleeping, je quittais l’aurore à petits pas pour retrouver mon atelier de travail au plein cœur d’un café de la gare centrale.

Que ce soit Martine Delvaux, professeure de littérature à l’UQAM remarquable féministe ou Olivier Grenouilleau, brillant chirurgien de la liberté castrée (la révolution abolitionniste) ou combien d’autres dont je croise les noms ici et là dans le devoir, tous et toutesm’apparaissent comme des fantômes omniprésents bien engraissés dans l’incandescence hurlante et sinistre des affamées infra déshumanisées qui me font faire des cauchemars de lâcheté invisible.

le vagabond céleste a 68 ans….. l’intemporel l’invite le temps de saluer l’impossible. L’île du prince-Edouard me semble être une marche aux étoiles potentielle… I pod avec des centaines d’heures de France culture à écouter la nuit dans la forêt, un jeu d’échec pour réfléchir comme le faisait Duchamp, les jours de pluies dédiés à la paresse du temps qui se célèbre lui-même et la bibliothèque du parlement de l’île du Prince Edouard pour m’unir à l’invention du droit trans national de la nano-citoyenneté planétaire d’une multitude (femmes, hommes et enfants) hors des tentacules étatiques patriarchales…. sur lequel notre équipe de recherche (Auld, Woodard,Rochette) travaille s’illuminant poïétiquement de ses archives filmées depuis près de 10 ans maintenant.

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.LE DEVOIR
Le capitalisme n’a pas de sexe

La metteure en scène Brigitte Poupart féminise l’une des pièces les plus dures du répertoire

29 avril 2017 | Marie Labrecque – Collaboratrice | Théâtre

Femmes ou hommes, «ils sont pris dans un système où ils n’auront d’autre choix que de tasser l’autre, de mentir, d’être croches», pense Brigitte Poupart.

Photo: Pedro Ruiz Le Devoir
Femmes ou hommes, «ils sont pris dans un système où ils n’auront d’autre choix que de tasser l’autre, de mentir, d’être croches», pense Brigitte Poupart.

Avec ses mâles engagés dans d’impitoyables rapports de force, Glengarry Glen Ross apparaît a priori comme un univers terriblement masculin. Pourtant, Brigitte Poupart n’a pas eu à modifier la partition féroce de David Mamet pour la modeler à une distribution toute féminine. Ce serait une première pour une production de cette fameuse pièce. Mais cette démarche consistant à changer de sexe un répertoire théâtral chiche en personnages féminins n’est pas rare. Juste ici, c’est le troisième cas en un an, après le Jules César présenté par la tournée estivale de Shakespeare-in-the Park et la production française du Dans la solitude des champs de coton de Koltès.

C’est une manière d’offrir aux actrices des rôles qui « sortent du cliché », pense Brigitte Poupart. La metteure en scène est agacée par l’étiquette péjorative souvent associée aux « shows de femmes », qu’on tend à réduire au registre de l’intime. « Est-ce qu’on peut aller dans les personnages mythiques, plus grands que nature ? Est-ce qu’on peut aussi juste raconter une histoire ? Pourquoi souligne-t-on systématiquement que c’est un show de femmes ? Quand il y a juste des hommes sur scène, on ne dit pas : c’est un show masculin. Non, c’est un spectacle de théâtre, c’est tout. »

Glengarry Glen Ross se prêtait bien à cette féminisation parce que le monde des agents immobiliers est désormais majoritairement investi par les femmes. Mais la conversion de genres illustre surtout qu’au-delà des individus, c’est le système qui est en cause. « Ce que je dénonce, c’est le système capitaliste dans lequel on vit. La lutte pour le pouvoir, l’appât du gain : ces personnages sont coincés dans une espèce de piège à rats. Que ce soit des femmes ou des hommes, ils sont pris dans un système où ils n’auront d’autre choix que de tasser l’autre, de mentir, d’être croches. »

Pour Brigitte Poupart, il ne suffit pas que les femmes reproduisent les mêmes schémas pour faire avancer les choses. « Il faut offrir une autre façon de faire, peut-être ». Faute de réforme structurelle, elles se retrouvent aussi « esclaves du travail, d’un système qui ne nous convient pas. Donc on finit par agir comme des hommes. Aussi longtemps qu’on va être dans un système néolibéral, la place des femmes va encore être sous la domination d’un pouvoir masculin. Alors est-ce qu’on joue sur la séduction ou on décide d’être à égalité avec les hommes, en les imitant ? Selon moi, les femmes sont emprisonnées dans ces deux rôles-là ».

Mais si la joute verbale de la pièce est asexuée, il en va autrement du sous-texte, croit la créatrice. « Il y a beaucoup de points de suspension, de choses qu’on ne dit pas chez Mamet. Une femme, forcément, ne transporte pas le même sous-texte, et c’est là que ça devient intéressant à explorer. »

Ainsi, la trahison sous-entendue dans un dialogue entre collègues prendrait une autre dimension. « Chez les femmes, j’ai l’impression que ça ouvre des blessures importantes, parce que c’est difficile de parvenir à obtenir ce genre de statut ou d’emploi-là. La route est plus longue et on sacrifie beaucoup pour en arriver là. »

Si le spectacle ne comporte pas de victimisation, il peut être « très émouvant ». La metteure en scène veut mettre en lumière le courage de ces personnages qui se débattent pour conserver leur job. Et donc pour leur survie. « En fait, c’est une tragédie. La pièce est d’une cruauté pas possible. J’aime aussi son aspect intergénérationnel. Ça ne veut pas dire la même chose de perdre son emploi à 60 ans. »

«C’est fascinant, le “timing”. On croit passer à côté parce qu’un projet prend trop de temps à aboutir. Mais finalement, avec tout ce qui se passe, l’élection de Trump, la montée de la droite, la pièce a encore plus de résonances maintenant.»

Brigitte Poupart

Heureux délais

Brigitte Poupart a dû se battre pour produire ce projet, qu’elle porte depuis quatre ans, avec sa compagnie Transthéâtre. Elle a eu du mal à trouver un lieu de diffusion. « Les théâtres sont très frileux à Montréal, il ne faut pas avoir peur de le dire. » Elle était sur le point d’abandonner quand l’Usine C lui a offert dix soirs. Un mal pour un bien, au bout du compte. « C’est fascinant, le timing. On croit passer à côté parce qu’un projet prend trop de temps à aboutir. Mais finalement, avec tout ce qui se passe, l’élection de Trump, la montée de la droite, la pièce a encore plus de résonances maintenant. »

La metteure en scène pose cette oeuvre créée en 1984 dans un environnement « intemporel, symbolique », avec un minimum d’accessoires. « Le texte est tellement fort qu’on n’a besoin de rien. » Avec cette production en format panoramique, elle lance aussi de nombreux clins d’oeil à l’adaptation cinématographique. « Il y a une conception sonore importante, comme dans un film. Tout ce qu’on ne voit pas, on le suggère par le son. »

Elle a choisi ses comédiennes, « si bonnes »,en fonction d’affinités avec leur personnage : Louise Bombardier, Isabelle Miquelon, Guillermina Kerwin, Marilyn Castonguay, Léa Simard, Geneviève Laroche… et Micheline Lanctôt, pas vue sur scène depuis 24 ans. « C’est un très beau cadeau qu’elle m’offre. On se ressemble sur certains points. On est des fonceuses, avec des carrières polymorphes. »

Celle, multidisciplinaire, de Brigitte Poupart suit pourtant un fil conducteur. Depuis sa cocréation W. C. en 1999, jusqu’au percutant Table rase qu’elle dirigeait récemment, son parcours théâtral est peuplé d’univers féminins. « C’est une préoccupation constante parce que lorsque je suis sortie du Conservatoire, je trouvais qu’il n’y avait pas de rôles pour les actrices. Et il n’y avait presque pas de metteures en scène. Alors il fallait faire notre place. »

Pourtant, des idées, pour des rôles de femmes, la créatrice dit en avoir beaucoup. « Elles m’inspirent parce que les femmes sont des êtres complexes, qu’on a peu fouillés. En médecine, ça a pris des siècles avant qu’on étudie le corps féminin. Et, d’après moi, c’est la même chose, pour ce qui est de la psyché, au théâtre. On n’a pas exploré les personnages féminins. »

Glengarry Glen Ross

Texte de David Mamet. Mise en scène de Brigitte Poupart. Traduction d’Enrica Boucher. Une production de Transthéâtre du 3 au 13 mai, à l’Usine C.

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