WALTER BENJAMIN, LE MAÎTRE DE LA THÉORISATION DE LA FLÂNERIE, UNE DESFORMES MAJEURES DE L’ERRANCE POÉTIQUE

Paris
capitale du X1X siècle
Walter Benjamin
éditions du cerf
1989
p.470-471
le flâneur
extrait

La flânerie repose, entre autres, sur l’idée que le fruit de l’oisiveté EST PLUS PRÉCIEUX QUE CELUI DU TRAVAIL. Il est bien connu que le flâneur fait des «études». Le Larousse du X1Xème siècle s’exprime à ce propos en ces termes: Son œil ouvert, son oreille tendue, cherchent tout autre chose que ce que la foule vient voir. Une parole lancée au hasard va lui révéler un de ces traits de caractère, qui ne peuvent s’inventer et qu’il faut saisir sur le vif; ces physionomies si naïvement attentives vont fournir au peintre une expression qu’il rêvait; un bruit, insignifiant pour toute autre oreille, va frapper elle du musicien, et lui donner l’idée d’une combinaison harmonique; MÊME AU PENSEUR, AU PHILOSOPHE PERDU DANS SA RÊVERIE, cette agitation extérieure est profitable, elle mêle et secoue ses idées, comme la tempête mélange les flots de la mer… LA PLUPART DES HOMMES DE GÉNIE ONT ÉTÉ DES GRANDS FLÂNEURS.; mais des flâneurs laborieux et féconds… Souvent c’est à l’heure où l’artiste et le poète semblent le moins occupés de leur œuvre, qu’ils y sont plongés le plus profondément. Dans les premières années de ce siècle, on voyait chaque jour un homme faire le tour des remparts de la ville de Vienne, quelque temps qu’il fit, par la neige ou par le soleil; pour lui, LE MONDE N’EXISTAIT PLUS; vainement on se découvrait respectueusement sur sa route, il ne voyait pas; son esprit était ailleurs .» Grand dictionnaire universel, par Pierre Larousse, Paris (1872), V111 p.436 (article) «flâneur»)

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