ARCHIVE D’UN COURRIEL À SIMON GAUTHIER SUR LA PHILOSOPHIE DE L’ERRANCE

2013-09-15
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MERVEILLEUX D’AVOIR DE TES NOUVELLES

Je répondrai passionnément à chacune de tes questions d’autant plus que ma thèse de doctorat en phénoménologie par l’argumentation de la 5eme loi (loi que je surnomme temporairement la loi François d’Assise ou la loi de la beauté du monde comme don par le don) repose essentiellement sur une analyse chirurgicale des petites choses de mon quotidien après avoir passé un mois à dormir sous le même arbre devant la même carte postale dans l’objectif de me dissoudre sous un archétype, celui du vagabond philosophique, trop heureux de s’envoler tel un oiseau-poète hors du iceberg psychologique que constitue trop souvent les irritants de la vie domestique et sociale.

Mais en préambule, si tu vas sur Google, et que tu tapes philosophie de l’errance, tu tomberas sur l’?uvre d’Edouard Gallant et le MOTIF DE L’ERRANCE comme motif de PRÉSENCE POÉTIQUE AU MONDE, qui a atteint sa maturité dans sa dernière ?uvre, PHILOSOPHIE DE LA RELATION.

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Mais d’abord quelques phrases de Dominique Berthet, dans son avant-propos d’un petit livre intitulé FIGURES DE L’ERRANCE (L’HARMATTAN, 2007)

” Errer possède un double sens. Un premier venant du latin errare signifie aller de côté et d’autre, au hasard, à l’aventure. Référence à la pensée qui ne se fixe pas, qui vagabonde. Laisser errer signifie alors laisser en toute liberté…

Mais ce verbe signifie aussi se tromper, avoir une fausse opinion, s’écarter de la vérité. Par le passé, l’errant était celui qui errait contre la foi, c’était le méchant, l’infidèle, le pécheur. Ici l’errance conduit à l’erreur: Le littré donne d’ailleurs comme définition de erreur:ACTION D’ERRER CA ET LÀ. ACTION D’ERRER MORALEMENT OU INTELLECTUELLEMENT, ÉTAT D’ESPRIT QUI SE TROMPE. On parlera ainsi d’errements.

Mais ce verbe errer ne doit pas être confondu avec un autre, qui se trouve dans l’ancien français et qui signifie, aller, voyager, cheminer, verbe qui était très employé sous cette forme, venant du bas-latin iterare. C’est ce verbe qui est usité pour parler DU CHEVALIER ERRANT, du JUIN ERRant, ce personnage imaginaire tant peint par Chagall, que l’on suppose condamné à voyager incessamment jusqu’à la fin des temps. C’est aussi Zarathoustra, voyageur errant. Ici existe donc l’idée de voyager même si c’est au hasard.

L’errance peut s’envisager au moins sous deux aspects: D’ordinaire, elle est associée au mouvement, souvent À LA MARCHE, à l’idée d’égarement, à l’absence de but. On la décrit comme une obligation à laquelle on succombe sans trop savoir pourquoi, QUI NOUS JETTE HORS DE NOUS-MÊMES, et qui ne mène nulle part.
L’errance, toujours vue sous cet angle, s’accompagne d’incertitude, de mystère, d’angoisse et de peur. C’est une épreuve. Elle est perte de soi-même. CETTE CONCEPTION DE L’ERRANCE NÉGATIVE envisage l’errant comme un être égaré, désoeuvré, à la dérive, sorte de SDF de notre période contemporaine. Mais l’errance est-elle toujours l’expression d’une crise? Faut-il n’envisager que les affres de l’errance? Sans doute pas car elle possède de nombreuses autres facettes.

En référence au second verbe errer (iterare), être errant c’est être, à un moment donné, SANS ATTACHE PARTICULIÈRE, ALLANT D’UN LIEU A L’AUTRE, EN APPARENCE SANS VÉRITABLE BUT. En apparence seulement car l’errance EST UNE QUÊTE: une quête d’autre chose, d’un autre lieu qu’Alexandre Laumonier appelle LE LIEU ACCEPTABLE.

L’errance pose en effet un certain nombre de questions concernant le lieu, l’espace, le mouvement, le temps. Cette recherche du lieu acceptable distingue l’errance du voyage.

Voyager, c’est quitter son domicile ordinaire pour l’inconnu, sachant que le voyage n’est vraiment jamais accompli qu’avec le retour. Dans le voyage, il n’est pas recherché un autre lieu ou vivre. Le voyage est un éloignement momentané…. ( MOI JE NE VOYAGE JAMAIS SIMON)

Cela dit, d’autres voyages s’apparentent à L’ERRANCE telle qu’elle vient d’être évoqués (iterare). VOYAGE INITIATIQUE À LA DÉCOUVERTE DE SOI-MÊME ET DES AUTRES DANS UN REVE DE L’AILLEURS (CA C’EST MOI LE VAGABOND CELESTE SIMON) tel qu’en firent l’expérience Rimbaud, Gauguin ou les hippies des ann.es 1970 sillonnant l’Inde. Long périple à la recherche de ce lieu acceptable dont l’inattendu, l’inconnu et l’errance sont les composantes.

Dans cette errance, l’objectif n’est pas de se perdre mais de se trouver. L’errance est la quête incessante d’un ailleurs. Du fait de cette quête, généralement. IL N’EST PAS ENVISAGÉ DE RETOUR EN ARRIERE (ca c’est le vagabond céleste Simon) c’est à dire de retour à l’endroit dont on a senti le besoin de partir.

Car l’errance relève de LA NÉCESSITÉ INTÉRIEURE, NÉCESSITÉ DE PARTIR, DE PORTER SES PAS PLUS LOIN *** (les fameuses bottes pour aller plus loin dans la vie) et son existence ailleurs.

LE RETOUR SERAIT LA MARQUE DE L’ECHEC DE L’ERRANCE (ca aussi c’est le vagabond celeste simon) parce que l’expression de l’inaccessibilité de la quête.

Mais l’errance n’est pas nécessairement continue (ca c’est aussi moi). Elle peut s’accompagner de pauses, de temps d’arret, de même qu’elle peut comprendre des étapes. (ca aussi c’est moi) De plus elle ne relève pas d’une condamnation à l,errance perpétuelle (TOUT À FAIT MOI). Elle peut avoir une fin.

Quoi qu’il en soit, on en ressort toujours autre, différent. L’expérience de l,errance transforme, comme tout moment fort de l’existence. Après plus rien n’est pareil. LE REGARD QUE L’ON PORTE SUR LES CHOSES A CHANGÉ.

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pierrot vagabond

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michel le concierge