Je m’en rappellerai toute ma vie,
Les deux hobos de mon enfance qui avaient sauté d’un train à La Tuque, je me rappelais que mon grand-père Lefebvre qui travaillait sur le train de La Tuque en emmenait parfois chez lui pour leur donner à manger et les faire dormir sur son banc de quêteux.
Que la route avait été longue pour un rêve qui dormait si humblement au fond de mon cœur. 32 ans de scène, pour réaliser que ma quête à travers la chanson de jacques Brel ne me donnait plus le choix.
C’ÉTAIT À MON TOUR DE ME CONSTRUIRE UN ORGUE DE BARBARIE… Un 1000 pages où la lettre K, un petit bonhomme avec ses deux mains et ses deux pattes traverserait une œuvre littéraire pour fuir les boulets de l’information attachés à ses pieds….
7 ans de travail intense… Quelques années passées chez mademoiselle marie à Victoriaville, puis 4 ans comme squatter dans une librairie alternative (recyclo-livres) à dormir sur une table dans la cave parmi les livres.
Un jour. la lettre K forgée vagabond céleste par la littérature fut enfin prête à vagabonder la réalité. Je partis un matin de printemps je crois… Je n’avais jamais fait cela, partir à l’aventure conceptuelle, sans argent, sans expérience, sans même de vêtements chauds, sans sac de couchage, sans sac à dos… que la forme de la lettre K à la place de mon cœur.
MES DEUX HOBOS SUR LEUR TRAIN EN MARCHE me souhaitaient bonne chance. J’arrêtai chez le poète Ubald pour lui demander quelques agrets. Il me donna une gourde, un sac de couchage et un sac à dos.
Je marchai tout le jour… j’avais faim… Le ciel était sombre… un gros orage s’annonçait. Je dis à l’univers… C’est le temps de m’aider… j’étais perdu dans une route de bois… mais perdu… 5 ou 6 jeunes trainaient sur une galerie d’une ferme… Je leur demandai maroute… Ils me demandèrent qui j’étais… je leur dis un philosophe … un de ceux-ci me dit.. Tu vas couché ici ce soir, elle aime la philosophie elle, j’entrai… l’orage éclata à cet instant… Il pleuva à boire debout toute la nuit. le matin avant que les autres s’éveillent, Monsieur 2.7k repartit, non pas sans saluer mes DEUX HOBOS QUI SE RÉVEILLAIENT À LEUR TOUR BIEN INSTALLÉS SUR LE TOIT D’UN WAGON DE TRAIN.
Je sus alors que je n’aurais jamais peur parce que mon archétype hologrammique me protègerait tant qu’il serait nécessaire de le faire.
Pierrot vagabond