repêchage de la LNH Les grandes décisions de David Goyette
David Goyette n’a jamais hésité à prendre de grandes décisions pour atteindre ses objectifs.
Après avoir quitté le Québec pour Hawkesbury à 13 ans, joué aux États-Unis à 15 ans et pris la direction de Sudbury à 17 ans, le natif de Saint-Jérôme sera bientôt récompensé pour ses « années d’ouvrage », puisqu’il pourrait être sélectionné au premier tour du repêchage de la LNH.
Lui-même qualifie son parcours de « particulier ».
Goyette a d’abord déménagé à Hawkesbury, en Ontario, avec sa famille à l’âge de 13 ans. « C’était pour apprendre l’anglais et jouer en Ontario, raconte-t-il au bout du fil. On a trouvé une belle maison au bord de l’eau. »
Il ne l’a jamais regretté. Parce que son but premier n’a jamais été le junior majeur québécois. Goyette voulait jouer dans la NCAA.
« Pour moi et mes parents, ç’a toujours été l’école en premier, explique le joueur de centre. C’était vraiment important dans ma famille. Je me suis toujours dit que si ça ne marchait pas dans le hockey, j’allais avoir un plan B avec l’école. »
Après une saison de 94 points en 30 matchs chez les moins de 15 ans, dans le AAA, en 2018-2019, Goyette voulait « vivre l’expérience d’être dans un dortoir, comme dans la NCAA ». Il a donc pris la direction du Connecticut, aux États-Unis, où il s’est joint à la Selects Academy de l’école South Kent.
Les premiers mois ont nécessité un ajustement, naturellement. Mais il faut croire que ça s’est plutôt bien déroulé, puisqu’il a récolté un total de… 153 points, dont 49 buts, en 65 matchs cette année-là.
Changement de plan
À l’époque, Goyette avait toujours en tête de jouer dans la NCAA. Il a d’ailleurs reçu une offre pour une bourse d’études à l’Université de Boston.
Si le chemin qu’il souhaitait emprunter avait toujours été très clair dans la tête de Goyette, il est devenu un peu moins clair lors d’une visite à l’Université du Massachusetts…
« Quand je suis allé là, mes parents et moi nous sommes assis dans le bureau de l’entraîneur et il a dit à mon père que si j’étais son fils, il m’enverrait dans la OHL parce que mon jeu correspondait bien à celui de cette ligue. Il disait que j’allais être capable d’atteindre le prochain niveau plus rapidement que la plupart des joueurs qui jouent dans la NCAA. »
Difficile de faire mieux en matière de transparence. « On a trouvé ça gentil qu’il nous dise ça, mais ça nous a quand même secoués et ç’a changé nos plans », explique le rapide attaquant.
Si bien qu’il a finalement opté pour le circuit ontarien. Il a été sélectionné au premier tour, 11e au total, par les Wolves de Sudbury au repêchage de 2020.
« J’avais un peu placé mes cartes pour atterrir chez les Wolves parce que j’ai de la famille là-bas, relate-t-il. En parlant avec l’équipe, j’ai trouvé que c’était un bon fit. »
En ce moment, ma famille d’accueil, c’est le cousin de ma mère. Ça m’a aidé à me familiariser avec la place.
David Goyette
Goyette devait jouer sa première saison chez les juniors en 2020-2021, mais la pandémie a contrecarré ses plans. Il s’est donc entraîné dans un gym créé de toutes pièces dans le garage de la demeure familiale.
Il a aussi joué quelques matchs pour les P.A.L. Junior Islanders de la National Collegiate Development Conference (NCDC), à Tampa, mais une équipe s’est plainte de son entente en Ligue de l’Ontario après qu’il a inscrit six points en quatre rencontres. Il est donc retourné à Hawkesbury, où il a disputé 10 parties avec l’équipe junior A locale.
Aucun regret
Goyette a enregistré 73 points en 66 matchs à sa première saison avec les Wolves, cette année. À la mi-saison, la Centrale de recrutement de la LNH le classait au 35e échelon chez les patineurs nord-américains. Il faut dire que l’année d’arrêt en OHL ne l’a « pas avantagé », alors que les espoirs de la LHJMQ et de la WHL, eux, continuaient à jouer.
C’est sûr que, pour moi, ç’a été plus long pour retrouver ma game. Mais quand je l’ai trouvée, j’ai commencé à jouer avec de la confiance. J’ai monté dans les classements et ça a fait du bien.
David Goyette
Dans sa dernière liste, la Centrale place David Goyette au 13e rang.
Pour le 7 juillet, le jeune homme a certaines attentes. Il aimerait entendre son nom parmi les 20 ou 25 premiers, idéalement. Plusieurs membres de sa famille et amis toujours au Québec seront présents au Centre Bell.
« J’ai juste hâte d’arriver au camp d’entraînement pour voir où je me situe, évoque-t-il. C’est sûr que je vais avoir l’été de ma vie, à m’entraîner tous les jours pour arriver le plus prêt possible. Tu ne sais jamais si tu peux causer une surprise au camp. »
Quoi qu’il arrive, Goyette ne regrettera jamais les grandes décisions qu’il a prises au fil des années, dont celle d’opter pour la OHL plutôt que pour la NCAA.
« C’est sûr que mon parcours a été particulier et, parfois, après une mauvaise nouvelle, on se demandait : est-ce qu’on a pris la bonne décision ? Est-ce que c’était vraiment ce qui était bon pour moi ?
« Aujourd’hui, je regarde ça et je suis vraiment fier de ce que ma famille et moi avons fait. Ç’a été des années et des années d’ouvrage. Je vais être vraiment content quand je vais entendre mon nom. »