18 NOVEMBRE 2020 …. 24 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE ….L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … 3ÈME CHAPITRE: LE CONTINENT DE LA SOUFFRANCE … QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS AU QUÉBEC À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

Pierrot le Vagabond Chercheur |

February | 2020 |

Comme je dis souvent à Michel  et Marlene…. mes amis et partenaires de recherche …  j’écris ce blogue pour une seule personne … celle qui dira… J’aime votre rêve de la nano-citoyenneté-planétaire….. Comment ça coûte?:)))))))))))))))))))))))))))… Parce que cette personne a été client ou cliente des deux Pierrots … parce qu’elle cherche un rêve indispensable à l’humanité oeuvre d’art avec les millions ou le milliard que son rêve réalisé lui a procuré… Voudra-t-elle à son tour faire l’histoire AVEC LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE AU NOM DES MILLIARDS D’ENFANTS QUI SE MEURENT DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE?

RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

www.demers.qc.ca

18 NOVEMBRE 2020…. 24 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … 3EME CHAPITRE: LE CONTINENT DE LA SOUFFRANCE ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS AU QUÉBEC À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR.

L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT

CHAPITRE 3: LE CONTINENT DE LA SOUFFRANCE

Roman de Pierre Rochette. Poète et Chansonnier

 

 

Pierrot le Vagabond Chercheur |

  Y A DES FOIS J’ME DIS

COUPLET 1
y a des fois j’me dis
qu’ça pas d’bon sens
d’vagabonder à 60 ans
de marcher dans l’noir avec ma guitare

ma poésie de gare en gare
quand j’rentre d’une église
ou y a des pauvres
qui dorment s’un banc

pis un joueur de piano
qui fait exploser l’mauvais temps
ca m’prend juste un mauvais café
pour me remettre à chanter

REFRAIN
si y a un Dieu dans le ciel
dessine un arc-en ciel
entre les couleurs des toilettes
des douches pis des poubelles

ben lavés des tous nus
quand ça vit pu dans rue
ça fait des anges de plus
avec des ailes au dessus

COUPLET 2
le joueur de piano
improvise toute la nuit
ca doit être ça
rêver du paradis

quand y a pris un break
y a un crotté comme moé
qui m’a crié please oh please
play a song from your guitar body

au milieu d’l’église
avec des pauvres
assis su l’banc
j’ai vu des casquettes tomber

des têtes pendant mon chant
la langue française
parfois ça r’ssemble
à des prières d’enfant

COUPLET 3
le long d’ma route
j’ai reçu tellement
de gestes de bonté
que ça m’déroute

j’ai tellement appris
des plus pauvres que moé
qui m’arrive d’avoir honte
de les quitter

j’peux pas croire
qu’une vieille église
perdue que’k part
dans l’noir

un pianiste des vieilles casquettes
un mauvais café noir m’ont donné la fierté
de chanter la gang de pauvres
qui ont pris soin de moé un soir

Pierrot
vagabond céleste

www.enracontantpierrot.blogspot.com …

Bande annonce du documentaire MON AMI PIERROT, LE DERNIER HOMME LIBRE

Véronique Leduc
veroniqueleduc@hotmail.com
et
Geneviève Vézina-Montplaisir
genevievevm@hotmail.com

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

C’est grâce au talent d’orchestrateur exceptionnel de Robert Ruel, PROPRIÉTAIRE CRÉATEUR  DES DEUX PIERROTS ….  que la chimie entre nous deux a pu s’harmoniser DÈS LES PREMIERS INSTANTS  DE LA FONDATION AU PRINTEMPS 1974 …. dans l’euphorie d’un rêve vécu à trois (Robert, Pierrot David, Pierrot Rochette)

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PressReader - Le Journal de Montreal: 2009-06-05 - Le 35e anniversaire des Deux  Pierrots

ROBERT RUEL …. Le plus grand et le ier des TROIS PIERROTS parce que LEUR maître d’oeuvre durant 46 ans , sa tendre compagne LISE et leur passionnée fille MARIE-LOU qui a grandi dans l’âme de notre rêve à nous trois …. (Robert Ruel, Pierrot David et Pierrot Rochette)  …. Marie-Lou  qui, ces dernières années.  a pris talentueusement la relève à la direction artistique au quotidien de la boîte à chansons LES DEUX PIERROTS dans le Vieux Montréal. Sa relation professionnelle avec l’équipe des chansonniers-animateurs fut réellement appréciée de chacune et chacun… bien appuyée par Jean-Marc Lavoie, bras droit d’une infinie loyauté franche des belles années avec Robert… dont je me dois de célébrer ici la personnalité des plus rassembleuses.

 

2 Pierrots | Bars Montréal Vieux-Montréal - Vieux-Port | Loisirs et  divertissements | Bonjour Québec

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Le roman de Pierre Rochette …..L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ ….  retrace la période des boîtes à chansons au Québec à partir du cheminement de l’auteur. ( Claude Demers ……  www.demers.qc.ca)

pierresivign

L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT (PIERRE ROCHETTE)

Chapitre 3 – LE CONTINENT DE LA SOUFFRANCE

L’île de l’éternité de l’instant présent

MARIE-LOLA-MIEL RACONTE….

À trente ans de distance, il m’est possible de peindre ce que je vécus à l’époque avec cette fragilité qui donne aux descriptions, un sentiment pas nécessairement de vérité mais sûrement d’authenticité.

Imaginez deux tableaux suspendus au mur de ma mémoire.

Dans le Vieux-Montréal « GALERIE MICHEL-ANGE ART GALLERY

Le premier représente une île où se vit, sans que nous en ayons vraiment conscience, de grands moments de bonheur qui succèdent au bonheur. On y voit, de l’extrême sud de la ruelle des peintres, les portes de garage du St-Vincent ouvertes, un chanteur sur un banc fondu à une foule de plus en plus dense, de plus en plus heureuse, sous l’effet d’une magie dont tous ressentent les bienfaits sans être encore habilité à en identifier les ingrédients.

feu de camp, empreintes de mains, vacances | Créations estivales, Peinture  avec les mains, Feu de camp

Le second, représente un continent où l’on souffre du matin au soir, du soir au matin. À commencer par le personnel qui se perçoit comme un groupe d’intervenants sociaux, posant des diagnostics, s’efforçant de contrôler l’inguérissable, d’empêcher les débordements d’une colère tout à fait justifiée, et cela sous toutes ses formes. La principale souffrance des éducateurs et éducatrices se nomme l’impuissance au quotidien.

En premier lieu, impuissance au niveau de leur propre vie. Une impression folle de boulot métro dodo, une certitude de n’être qu’un engrenage défectueux à l’intérieur d’un système basé sur le principe d’une pathologie à guérir plutôt que d’une liberté à conquérir. Sans compter des vies privées aussi insatisfaisantes les unes que les autres. Amours déçus, divorce, endettement, amant maîtresse, en cachette…Enfin le lot de maladies sociales que l’on cache quand on a un poste de pouvoir dans une société où sous le prétexte d’aider le plus faible, on anesthésie ses propres douleurs. Et c’est en endossant la servitude institutionnalisée qu’on institutionnalise la souffrance des petits.

Finalement, le camp Ste-Rose n’était pas bien différent du reste de la société. La vie s’exprimant sous un horaire dont les stéréotypes indiquent plus le malaise d’assumer sa liberté que le bonheur d’en dessiner le cadre en artiste. Lever 8h20, rassemblement pour la gymnastique, déjeuner. Puis roulement des trois ateliers accueillant un des trois groupes (castors, hiboux, écureuils) à tour de rôle. Dîner, sieste, piscine ou cinéma selon la température, collation, cours de chant, souper, temps libre, soirée modulaire, collation, coucher.

Seuls les dimanches représentaient en soi, à l’intérieur de chaque enfant, une bombe à retardement. Probablement parce que le fait d’espérer une visite déclenchait une fâcheuse « élasticité accordéon » du temps.

Un peu comme la notion d’un cinq minutes peut varier, soit que l’on attende impatiemment sa bien-aimée, soit qu’il ne reste que ce cinq minutes pour lui dire qu’on l’aime avant qu’elle prenne le train du non-retour. Dans le continent de la souffrance, cela semble, pour tous ceux qui l’habitent, et cela sans exception, impossible de tuer le temps. Parce qu’ils n’ont jamais connu autre chose que cette contrée, même dans leur vie personnelle blessée par leur passé en tension vers un soulagement possible au futur… Et cela est encore pire le dimanche.

Mais comme j’étais arrivée du Vieux Montréal, le jeudi 29 juin 1973, juste à temps pour le chiffre de nuit au dortoir, j’eus la chance d’éviter la journée du tourbillon accélérateur de Ste-Rose.

Vers deux heures du matin, alors que le dortoir glissait dans un silence paisible, Natacha Brown en profita pour passer de son lit au mien sans réveiller les autres.

« Je m’ennuie d’Anikouni » me confia-t-elle en déposant sa tête sur mon ventre.


« Et toi ? »

Comment faisait-elle pour passer au travers de ma carapace, pour lire au plus intime de moi-même ? Je lui caressai les cheveux pour apaiser ce temps qui ne finissait plus de s’étirer en elle. Natacha provoquait chez moi une incapacité de tricher de telle sorte que chaque mot qui émergeait de ma bouche, même filtré, en disait plus que je ne l’aurais désiré.

C’est un gardien des légendes magnifique, Natacha.

Tu l’as revu Miel ?

Que les enfants m’appellent Miel, cela me faisait réaliser à quel point j’avais réussi à me sauver de prisons dorées de mon père. Le mot évoquait maintenant, à mon oreille, beaucoup plus la tendresse bienveillante (encore un mot de mon père) d’une éducatrice souriante que la mollesse d’une princesse ayant dormi toute sa vie sur une liasse de matelas qui n’aurait supporté même la présence d’un petit pois.

Hier, le destin a fait que…
Nous avons été
Un en face de l’autre
Assis par terre
Devant une chandelle allumée

Il a déjà fait deux expéditions
Pour tenter de voler le feu de l’amour
Dans la caverne de la vie.

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Il a échoué
Mais il poursuit courageusement

Son voyage au pays de l’amour.

Faut dormir maintenant Natacha.

C’est ainsi, que, par une chance inouïe, indépendante de ma volonté, je gagnai la confiance d’un groupe d’enfants désillusionnés. Je n’aurais jamais dû faire rêver Natacha de cette façon. Ma confidence se faufila subtilement de Ruth à la grande Monique qui d’un seul trait conclut une trêve avec la plus que grassette Chantal, les deux se mettant d’accord pour dévoiler le tout à Jean-Francois.

On m’avait donné la responsabilité du cours de chant de 16h.30. Mais ce vendredi-là, par un curieux concours de circonstances (ayant dû raccompagner un des deux jumeaux à l’infirmerie) j’arrivai vingt minutes en retard. Les enfants, assis en rond, chantaient :

Galli galli zum

Et Jean-François, treize ans, dont le physique batailleur insécurisait tout le personnel à travers ses refus de participer à quelque activité que ce soit, se mit à fredonner à la manière d’Anikouni, les deux phrases que je m’étais juré d’oublier.

Une Peinture à L'huile Sur Toile D'un Feu De Brûler Vif Dans Une Cheminée,  Sur Un Fond Rouge Vif. Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  20706930.

Le feu de l’amour brûle la nuit
Je veux te l’offrir pour la vie.

Tout le personnel de l’administration s’approcha aussitôt ébahi.

C’était la première fois en 8 mois que Jean-François crevait de lui-même sa bulle de révolte et de guerre contre lui-même. Il exigea que le groupe recommence la chanson Et son propre couplet se mit à peindre la couleur de son être. Son visage d’une telle dureté habituellement m’apparut ressembler à celui de Jacques Brel. Sa voix résonnait avec cette fougue inhabituelle de vivre au travers des marais institutionnalisés du désespoir.

Maintenant il tourbillonnait à l’intérieur du cercle avec des gestes grandioses, chantant à tue-tête. Et les trois modules, castors, hiboux, écureuils, balançaient leur galli galli zum à la manière des tribus africaines dans certains documentaires, juste entre le rythme et la transe.

Spontanément, tout le personnel se mit à applaudir. Et les enfants de faire de même. J’en profitai pour faire mon entrée en chantant la chanson d’Anikouni.

Mon grand bonheur fut de m’apercevoir que les deux jumeaux de 7 ans, dyslexiques dans leur retard de croissance dû à leur emprisonnement dans une garde-robe, murmuraient maintenant les paroles. Même Monique l’ultra mince et Chantal son contraire, unissaient maintenant leur voix. De ressentir l’unisson dans le groupe me surprit. Mais pas autant que de voir Jean-François prendre la parole au nom de chacun. Quand le futur caïd s’exprimait, c’était impossible de ne pas recevoir le ton de sa voix autrement que sous la forme d’un ordre, même d’une menace. On sentait toujours en sous-entendu : Je veux telle chose parce que sinon…

Miel on veut des nouvelles d’Anikouni.

Le visage de Natacha passa du clair au rosée. J’en conclus que sa langue s’était déliée durant la journée et que je ne pouvais me soustraire à cette requête sans me trahir moi-même. Mais comme le pouvoir dans ce drôle de camp était enfin entre les mains des enfants, je me sentis très à l’aise dans ce renversement soudain des rôles.

Vous vous souvenez les amis
Ce qu’Anikouni vous a raconté
Avant de canoter sur le lac ?

Écorce de bouleau, chef-d'œuvre des nations autochtones, le canot d'écorce  règne sur les cours d'eau de l'Amérique du Nord.

L’amalgame des OUIS mélangés aux cris fut tel que je dus hurler :

CAIA… ..BOUM

Quand on veut parler, on lève la main, dis-je.
Chantal… À toi la parole.

Anikouni nous a dit qu’il partait en voyage
Voler le feu de la caverne sacrée
Natacha nous a dit que tu l’as vu.

Et Jean-François de conclure :
On veut connaître la suite de l’histoire !

Je ne savais pas la suite de l’histoire. Il n’y avait plus qu’à improviser…. Mais bon… Quand même… Allais-je être capable d’y mettre autant de magie ? Je jetai un coup d’œil au personnel du camp. On aurait dit qu’eux aussi vivaient un moment de grâce. On aurait dit que tous, temporairement, avaient baissé les armes pour faire la paix avec la vie. Il n’y avait plus d’éducateurs, plus d’éducatrices, plus d’enfants, qu’un quelque chose que je n’arrivais pas à identifier. Mais, comme mon père avait toujours conté de belles choses dans des mots doux et parfumés…

Savez-vous les amis, ce que veulent dire :
Le feu de l’amour brûle la nuit
Je veux te l’offrir pour la vie?
Dans l’âme d’une princesse

Ça veut dire ceci :

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Si chaque nuit tu en fais la demande à la vie,
Elle te rendra plus fougueuse que Scarlett Ohara
D’autant en emporte le vent,
Plus gémissante qu’Héloïse pour Abélard
Dans la nuit des temps,
Plus pure que Juliette dans les bras de Roméo
L’embrassant
De telle sorte qu’un soir, un mystérieux soir
Un beau prince, ombrageux et charmant
Posant genou aux pieds de vos royaux atours
T’offriras et son cœur et son or
Et la terre entière chantera
En cet instant présent
Ils vécurent heureux
Et eurent beaucoup d’enfants
Au paradis…Millénaire
De la poésie des bien-aimés
De l’île de l’éternité

C’est pour que ce poème résonne éternellement en son cœur
Qu’une princesse ordonne à l’indien de son cœur
Que celui-ci souffre d’amour pour elle
Qu’il consente à partir en canot
Pour aller voler pour elle,…
juste pour elle
Le feu de la caverne sacrée.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Pour qu’un jour
Ils puissent se marier
Avoir beaucoup d’enfants
Au paradis… Millénaire
De la poésie des bien-aimés
De l’île de l’éternité.

Les enfants, comme moi quand j’étais petite, s’étaient laissé bercer par la musique des mots. Je suis persuadée qu’ils n’avaient pas compris grand-chose, mais là n’était pas l’essentiel. Comme la fois où mon père avait parlé d’un génie désespéré à la démarche patibulaire. Patibulaire devint à mes yeux un personnage d’une telle laideur que les soirs d’après, je ne pus trouver le sommeil sans répéter en moi-même :

Disparaît Patibulaire,
Disparaît Patibulaire

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Et Patibulaire s’enfuyait au fond de moi-même, aussi réel que Pinocchio, Cendrillon ou Blanche Neige. Il était petit, gros, poilu comme un mauvais génie, un séraphin au cœur sec, un diable semblable à celui des contes de Ti-Jean le Québécois. Seul un nommé Débonnaire, héros de l’histoire suivante, réussissait à le dissoudre à jamais au pays de mes fantômes enfantins.

Ça fait plusieurs lunes déjà…
Qu’Anikouni rame son canot
De rivière en rivière 
Il rame de nuit
Dort de jour
Pour déjouer ses ennemis
Les méchants patibulaires

Répétez après moi les amis
Les méchants patibulaires

Un moment donné
Je vous raconterai au complet
La légende d’Anikouni
Le grand voleur du feu de l’amour
Caché au creux de la caverne sacrée.

Zum galli galli galli zum
Galli galli galli zum

Pendant que les enfants reprenaient cycliquement le refrain, je pris Jean-Francois par le bras pour qu’il se lève debout et entonne le couplet une dernière fois. Il fut magnifique. Trente ans plus tard, lorsque je revois cette scène, je me demande encore si Jean-Francois n’a pas été le premier à réussir à tuer le temps, par hasard, juste le temps d’un instant, sur le continent de la souffrance du camp Ste-Rose.

Celui-ci, en chantant, avait fait tomber quelques défenses de ma part à son égard. Mais je ne pouvais enlever de mon être la peur qu’il me suscitait d’une façon incontrôlable. Le samedi, à la période libre juste après le souper, nous nous retrouvâmes silencieux assis l’un près de l’autre dans la première marche en haut du grand escalier de la salle communautaire. Je surveillais de loin la partie de ballon chasseur. Lui tournait et retournait nerveusement une balle de tennis comme pour endurcir ses poings. On m’avait déjà dit qu’il rêvait de devenir boxeur et champion du monde. Rien pour me rassurer.

Mon père ne vient jamais me voir, osa-t-il
Les fins de semaine sont bien longues

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Écoute, 
risquai-je,
Moi aussi, ça ne va pas très bien
Ça va m’être difficile de te remonter le moral

Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

Toi aussi tu attends de la visite ?
Deux larmes dévalèrent sur mon visage. Je ne fis rien pour les cacher. Elles étaient lourdes de sens et je savais qu’il n’y en aurait pas d’autres.

Si tu brailles toi aussi
Comment je vais faire pour m’en sortir moi
C’est toi l’adulte

J’eus comme un rire étouffé. Je m’essuyai les deux joues du revers du poignet

On ne file pas mieux l’un que l’autre
D’après ce que je vois
Ne le dis pas à personne que tu m’as vue pleurer
Ok Jean-François ?

Ne le dis pas à personne toi non plus que…
Je suis écœuré de manger du pâté chinois…

Il y eut entre nous un grand rire de désarroi. Comme si on partageait la même prison, lui de l’intérieur, moi de l’extérieur. Les prisonniers ont une expression pour expliquer ce qu’ils font en dedans de quatre murs : FAIRE DU TEMPS. Curieux comme on ne peut dissocier prison et conscience du temps.

Ma mère passait son temps à pleurer, dit Jean-François
Y avait jamais moyen de savoir pourquoi
Mon père s’est fâché, il l’a jetée dehors
On ne l’a jamais revue.<
p> Il est sorti de prison la semaine passée
S’il ne vient pas me voir dimanche
Ça va aller ben mal, ben mal
Fit-il en compressant la balle de tennis.

J’ajoutai presque aussitôt :
Sais-tu que, moi aussi,


S’il y a quelqu’un qui ne vient pas me voir en fin de semaine
Ça va aller encore plus mal que toi ?

Il parut saisi de stupeur. Me yeux s’ombragèrent alors d’une colère alors plus drastique que la sienne. Je lui fis un doigt d’honneur et partis prendre une marche. Décidément le deuxième en quelques semaines. Et les deux seuls de ma vie d’ailleurs. J’étais scandalisée de la façon dont il m’avait agressée avec sa misère.

Renaud me manquait terriblement. Je savais qu’il commençait à chanter à vingt heures. Je l’avais dans la peau. Je me serais donnée à lui sans réfléchir, juste pour me venger de ses fascinantes qui ne laissaient aucun espace en lui pour moi. Qu’avaient donc ces bouleversantes de plus que moi ?

Amérindienne,Aigle,Loups,Tipi (l) - Blog de Chenoa07

Je revins sur mes pas, entrai dans la salle communautaire, pris Jean-François par l’épaule.

Faut que j’te parle.

Nous marchâmes d’un pas rapide vers la forêt, jusqu’à la cabane abandonnée. Je prenais des chances. Mais n’était-ce pas ça la vie ? prendre des chances…Transgresser le règlement au risque de perdre son emploi… Je lui criai :

Tu vois cette cabane, elle tombe en ruine
Mon cœur est déboîté comme elle
Fais, que t’es bien mieux de te conduire
Comme du monde dimanche
Ce n’est pas le temps de me faire souffrir
Avec tes maudites niaiseries

As-tu compris ?, as-tu compris ?
Y n’y a pas juste toi qui as mal au camp Ste-Rose

Jean-François hurla à son tour en me menaçant de ses poings
Il y a jamais personne qui m’aime

Créatures légendaires ...(suite)

Et je hurlai de toutes mes forces en enfonçant mon doigt dans sa chair de jeune coq pour qu’il n’oublie pas la douleur de mon dire :

Quand la vie t’aura blessée comme elle l’a fait
Avec les deux jumeaux
Enfermés des semaines entières dans un garde-robe
Je te donnerai le droit de te plaindre
Ok là ? Ok là ?

Et Jean-François s’enfuit en courant. Je restai figée et n’essayai pas de le retenir. Allait-il faire une fugue ? Sans doute. Si oui, j’étais dans le pétrin. Mais comme je n’avais qu’une seule idée en tête, me retrouver dans le Vieux Montréal, au café St-Vincent, au pays du bonheur, j’aurais donné n’importe quoi pour briser les chaînes qui me reliaient au mal de vivre de mon emploi.

Fenrir - Loups et Légendes

21 heures 5. Je décidai de monter au dortoir chercher mes affaires avant que les petits ne montent. Robert, le directeur du camp, me croisa en me demandant si j’avais vu Jean-François.

Je lui mentis en lui disant : Aucune nouvelle. En arrivant à mon lit de garde, je vis sur ma commode trois pissenlits déposés sur une feuille de papier

Je m’excuse
Jean-François.

Les enfants montèrent se coucher. Jean-François entra rapidement à l’intérieur de ses couvertures n’osant croiser mon regard, par pudeur, je crois. Ça devait être la première fois qu’il s’excusait de sa vie et il ne devait pas être très à l’aise avec ça.

Sur les entrefaites, le concierge vint me prévenir. On me demandait au téléphone. Je descendis.

Allo
Miel, c’est ton père
J’appelle d’une cabine téléphonique
Je ne veux pas me mêler de ta vie
Mais donne donc un coup de fil à ta mère
Elle s’ennuie, je crois.
Fais juste la rassurer.

Ok Papa je ne vous oublie pas
Mais j’ai besoin de m’isoler

Pour voir clair dans ma vie

Ça va bien aller J’ai confiance en toi chérie Dis surtout pas à ta mère que je t’ai appelée OK ?

J’en profitai pour me faire un thé. Le téléphone sonna à nouveau, presque immédiatement.

Allo
Miel c’est ta mère
Ton père est parti s’acheter du tabac à pipe
Ça ne me dérange pas trop si tu ne me donnes pas de nouvelles
Mais appelle ton père ok
Il trouve cela ben vide sans toi dans la maison
Il n’en parle pas mais je le sens
Ne lui dis surtout pas que je t’ai téléphoné ok ?

Maman, merci d’avoir appelé Je vais aller vous voir quand ça va aller mieux Dans ma tête Ne vous inquiétez surtout pas, tout est sous contrôle.

J’éclatai en sanglots. Trop d’amour m’étouffait, mais d’autres se mouraient de ne pas en recevoir. Je remontai au dortoir, réveillai Jean-François. Il fut bouleversé par la puissance de mon chagrin.

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Je n’aurais pas dû te parler aussi durement Je te demande pardon,

De voir sur son visage si dur des larmes si tendres apparaître me fit sourire de gêne malgré moi. Je séchai ses larmes de mes doigts et il fit de même pour moi, tout en reprenant ses propres paroles :

Jean-François
Si tu brailles toi aussi
Comment est-ce que je vais faire pour m’en sortir ?

Je ne suis toujours bien pas pour t’apporter
Des pissenlits à tous les jours

Murmura-t-il entre deux sourires

Bonne nuit mon grand
Bonne nuit Miel.

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Et le damné dimanche arriva. L’univers entier sembla devenir fragile. Étrangement fragile. Chacun semblait suspendu à une visite possible. Comme j’avais pour tâche de diriger chaque nouveau visiteur vers son enfant ou son petit enfant, j’assistais chaque fois à une scène différente dans sa forme mais semblable dans sa douleur. On ne demande pas à un petit chiot de détester sa mère ou son père parce qu’il s’est fait mordre par elle ou par lui. Un enfant a besoin d’amour et s’il n’en reçoit pas, il va s’en imaginer juste pour ne pas crever. C’est peut-être ça un enfant du diable : Même en enfer, on trouve le moyen de se réchauffer le cœur avec le feu qui nous brûle le dedans du corps. Chantal la plus que grassette par exemple me semblait systématiquement rejetée par sa mère, bien proportionnée et toute délicate. Quand une visite dure le moins longtemps possible, c’est que le parent fait son minimum, son devoir.

Peinture abstraite au couteau

Quand une adolescente retourne à ses activités sans une larme, c’est qu’elle a saisi les règles du jeu et que ça sent déjà la mort à l’intérieur d’elle-même. Mais au moins, elle avait eu de la visite, ce qui lui permit de faire une grimace à la trop mince Monique, orpheline d’une fin de semaine à l’autre, afin d’exciter sa jalousie.

Jusqu’à la dernière seconde, Jean-François resta à mes côtés, convaincu que son père finirait par arriver. Il était 16 heures et 15. Plus que quelques quarts de tour avant d’être de nouveau étranglé par le désespoir. Temps libre, pas de chant le dimanche. Je berçais les deux jumeaux, lui massait son éternelle balle de tennis. Et soudain, je l’entendis crier :

Je le savais.

Mon grand boxeur dévala l’escalier et se rendit à la rencontre d’un homme qui ne pouvait qu’être son père. Même carrure dans une semblable démarche marginale et gênée. Il était accompagné d’une toute petite femme avec un chapeau sur la tête, du même genre qu’adorait tant porter ma mère lorsqu’elle se faisait de la couture…. Mais…Diable… C’était ma mère ! ! !

J’eus la même réaction que tous les autres. Je partis à courir et je lui sautai dans les bras… Il y a des moments où d’avoir la tête dans le cœur te donne l’impression d’être toi aussi un enfant du diable.

Ma mère m’embrassa sans arrêt le front.

Marie…Marie…

Le fait qu’elle ne m’appelle plus Miel me soulagea. Je pressentis chez ma mère cette intelligence féminine de ne pas me forcer à ouvrir mon carré de sable. Ma mère était une femme très terre-à-terre, prête à se battre au côté de sa fille lorsque le danger semblait vouloir faire basculer son univers.

Monsieur Brisson, comme son fils Jean-François, n’avait pas la parole facile. Ils avaient quand même pris la peine l’un et l’autre de se regarder dans les yeux, juste pour voir s’il y avait encore une lueur d’amour sous l’amoncellement des blessures. Pas d’excuses, pas de je t’aime, même pas une caresse. De nous voir toutes les deux, ma mère et moi, en parfaite symbiose d’expression, donnait à leur silence une profondeur caverneuse.

Marie,
Tu peux exiger bien des choses de moi
Mais tu ne peux pas demander à une mère de rester chez eux
Lorsque sa fille vit une période difficile
C’est contre-nature

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C’est justement cela que je racontais
Dans l’autobus à Monsieur Brisson.

Je serrai la main de Monsieur Brisson. J’eus l’impression de le déranger en m’approchant de trop près. Une main dure, sans sentiment, accompagné d’un tout petit murmure dont on n’ osait même pas saisir le sens.

Votre petit gars a pris soin de moi
Comme s’il s’était agi
De sa propre mère
Gaffai-je.

Je me sentis horriblement coupable de cet impair. Impossible à réparer. Nous nous dirigeâmes vers la cafétéria. Ma mère pouvait tenir à elle seule une conversation pendant des heures quand elle s’y mettait. Elle s’extasiait devant la beauté des enfants, serrait ma main bien fort et à plusieurs reprises comme pour se féliciter d’avoir suivi son instinct maternel, posait des questions embarrassantes sans même s’en rendre compte, nettoyait le visage de Jean-François avec une serviette humide ramassée sur une table. Elle y avait vu de la saleté. C’était impossible de lui résister.

Monsieur Brisson, de son côté n’avait parlé à son fils que par monosyllabes. Celui-ci avait répondu sur le même registre.

Tu t’en sors ici ? dit le père
J’ tiens le coup dit le fils
Moi, c’est pareil, conclut le père.

De longs silences

L’ouvrage est rare… Dit le père
Mmmmm… Dit le fils
Mais c’est moins dur
Que derrière les barreaux,
 conclut le père.

Jamais le fils n’ouvrait une séquence, ni même ne la fermait. Cela semblait faire partie de la loi de son milieu. Valait mieux écouter parce que le père avait peu à dire.

Monsieur Brisson me semblait mal à l’aise. Son fils lui ressemblait trop. Les sentiments, ça passait d’abord par des coups de poing ou une bonne bataille.

Au café, ma mère renchérit en disant :

Jean-François,
Tu ressembles tellement à ton père
Une chance que vous étiez avec moi dans l’autobus
Monsieur Brisson
Avec vous
Une femme se sent rassurée
Elle sent qu’elle ne sera pas abandonnée.

Je faillis m’étouffer. Jean-François me fit un clin d’œil. Cela me remplit de tendresse à son égard. Mais Monsieur Brisson eut l’air d’en avoir assez.

Je pense que c’est l’heure de l’autobus… lâcha-t-il
Mmmmm répondit Jean-François
On s’en sort toujours…. Hein fils ?

Ce mot « fils », c’est tout ce que Jean-François espérait entendre. Je le sentis par la fierté qui tressaillit au coin de ses yeux. Maintenant il pouvait en baver du temps inutile. Son père ferait de même de son côté La vie finirait bien par tout arranger.

Moi je vais partir plus tard, dit ma mère
Ma fille va venir me raccompagner
Elle a son automobile, vous savez
Mon mari et moi l’avons toujours gâtée
Elle a été tellement aimée cet enfant-là.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Ma mère avait l’art de faire passer ses messages en nous faisant bien savoir qu’elle ne souffrait aucune contradiction. Elle s’était arrangée pour que cela se passe comme elle l’avait décidé. Dans sa tête, la logique se déroulait comme ceci : Je n’ai pas fait tout ce chemin-là vers toi pour qu’à ton tour, tu ne viennes pas saluer ton père. Arrange-toi comme tu peux avec ton emploi. Et débarrasse-toi surtout de la présence de cet homme, charmant peut-être, mais non nécessaire à mon bonheur.

Après avoir fait le tour des bâtiments, nous allâmes nous asseoir dans la grande balançoire réservée au personnel. Le temps était doux, le moment propice aux questions inattendues.

Maman, Comment as-tu connu Papa ? Lâchai-je soudain ?

Ma mère ne fut pas, outre mesure, surprise de ma question. D’autant plus qu’elle n’osait pas m’en poser de peur de me blesser.

Tu veux la version de ton père
Celle de ta mère
Ou la vérité ?

Mmmmmm murmurai-je.

Nous étions enfin toutes les deux au cœur de nous deux. Je lui pris la main, la serrai fort contre mon cœur.

Ton père m’a déjà écrit :
Merci d’avoir été cette princesse
Qui, en me voyant passer habillé en vagabond
M’entoura de la caresse de ses bras.

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Mais moi ta mère, je te dirais que…
La vérité
Parfois vaut mieux l’oublier…

Mmmm répondis-je

J’en étais rendue à m’exprimer comme Jean-François. Je laissais ma mère ouvrir et fermer les parenthèses et je m’emmitouflais dans le centre.

Je crois que t’as raison
Parfois vaut mieux oublier la vérité

Mmmmmm fit ma mère à son tour

Quand on est une vraie femme ma fille
La vérité ne s’oublie pas comme on veut
Hein Marie ?

Que ces paroles résonnaient vraies dans la bouche de ma mère. Les deux jumeaux vinrent nous rejoindre. Et nous primes le temps, après l’avoir envoyé promener hors du présent, de bercer chacun des petits. Et je sus par leur sourire ensommeillé qu’ils allaient bientôt s’endormir loin du continent de la souffrance du camp Ste-rose, mais encore si loin de l’île de l’éternité de l’instant présent.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

2986, ier mai 2019

UNE NUIT EXCEPTIONNELLE D’ATTAQUE D’ÊTRE… ME SUIS LEVÉ TROIS FOIS POUR DESSINER LE CRYPTAGE DE LA TROISIÈME SÉQUENCE DE L’INTRODUCTION DE NOTRE ÉQUIPE DE RECHERCHE (AULD, WOODARD, ROCHETTE)… LE CRI DE MUNCH… LES RAPIDES DE MATTAWIN SUR LA RIVIÈRE ST-MAURICE… MON PÈRE QUI JOUE DE LA TROMPETTE… LES CIMETIÈRES OÙ J’AI DORMI DEVANT DES TOMBES D’ENFANT… LE CAMP STE-ROSE QUI CHAQUE SOIR SUR SCÈNE SONT VENUES HANTER MA HONTE DE NE PAS HONORER L’HUMANITÉ EN MOI PAR UNE INVENTION….LA HONTE DE DIVERTIR QUAND DES MILLIARDS D’ENFANTS MEURENT DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE…

La brosse d’être a commencé hier soir dans mon petit local informatique de l’uqam ou je squatte la connaissance…

I. et G. sont dans le bunker de l’amitié (le bureau de G.) elles m’écrivent un courriel: On va au restaurant… on passe te chercher… Je leur répond, je monte… mais je prends juste un café…

Ma brosse d’être m’avertit que la nuit sera prodigieuse d’intiations multivers abductentielles… que la troisième séquence de l’introduction du doctorat…sera pondue aussi claire que l’eau d’une source, chef d’œuvre de l’intemporel qui habite le vagabond céleste quand la route s’estompe sous ses pas la nuit au clair de lune.

Je suis en pantoufle… On sort… Robert Lepage est à la table en arrière.. C’est I. qui l’a vu… mais moi je suis avec LE CELA EST QUI VIENT ME PARFUMER DE FRAÎCHEUR par une brosse d’être pour m’annoncer sa venue cette nuit.

A un moment donné, I. me souligne que je ne parle jamais de mes recherches, que j’esquive toutes les questions, que je m’en tire par des pirouettes…

Il faut dire que pour moi, un intellectuel c’est un PEINTRE DES ABJETS, et que comme tout peintre, il mérite respect de sa configuration. On n’a pas à se mêler de sa peinture… sinon je me serais pris un directeur de recherche..

Mais, comme j’ai déjà peint deux séquences de l’introduction que je soumettrai à notre équipe de recherche pour la loi des 3 wows, paragraphe par paragraphe, numérotés les uns après ;les autres, pour que Michel et Marlene

habitent de leur vie de peintre (comme de l’arc-en-ciel de leur amour œuvre d’art) les marges de gauche et de droite par les vidéos témoignant de leur archétype hologrammique (Marlene la jardinière, Michel le concierge).

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Soudain, j’ouvre… à I. et G. …. je tente de leur expliquer les abductions de mes inventions épistémologiques-méthodologiques… Je suis très mauvais là-dedans… Je m’épuise vite… je préfère le silence… le cryptage… Je déteste qu’on me comprenne, qu’on me saisisse, même qu’on me chante (la chanson du camionneur) j’ai l’impression de vivre un viol de l’intimité ascétique de l’anonymat dont le chercheur a devoir d’âme.

Je leur raconte que , dans la vingtaine, je fus chef de camp d’enfants les plus poqués de Montréal et en charge de 35 éducateurs spécialisés (le camp Ste-Rose). J’ai encore mon journal de camp et le 1000 pages de Monsieur 2.7k? comme le roman l’île de l’éternité de l’instant présent … raconte cette histoire… J’avais carte blanche… j’avais créé un programme de recherche dont je n’avais parlé à personne de peur qu’on me mette des bâtons dans les roues: La diminution du taux d’agressivité chez les socio-affectives par la thématique de camp selon le cri primal social de Janov… A la fin du camp, je fis une conférence au Queen Elisabeth je crois devant les directeurs de camp du Québec…

Mais l’année d’après… je fus atteint d’une très grande souffrance sur scène à penser à ces enfants, dont quelques uns que j’ai revu adultes… De là vient ma fureur DE FAIRE OEUVRE D’ART… en inventant tout par un doctorat… métaphysique, méthodologie, épistémologie… tout tout tout….

Ma matrice de lecture propédeutique dura des années… elle aurait pu ne jamais s’achever… n’eut été d’un passage d’un livre… des fonctionnaires qui font la guerre par les drones et qui tuent des CE QUI RESSEMBLE À DES ENFANTS… sans remord…

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Théorie du drône
Grégoire Chamayou
la fabrique éditions, 2013

Prélude p.10-20

La base de Creech est le berceau de la flotte des drones de l’US Air force. Les militaires la surnomment «la demeure des chasseurs» L’organisation antiguerre «code pink» la décrit plutôt comme «un lieu d’incrudilité, de confusion et de tristesse».

Le travail est d’un ennui extrême. Des nuits à ingurgiter des Doritos ou des M&M face à l’écran, pour voir le plus souvent toujours les mêmes images d’un autre désert, de l’autre côté de la planète, à attendre que quelque chose se passe: «des mois de monotonie pour quelques milisecondes de grabuge».

Demain matin, un autre «équipage» viendra prendre le relais aux commandes de l’appareil. Le pilote et l’opérateur au volant de leur 4×4 pour retrouver, à 45 minutes de là, femme et enfants dans l’environnement tranquille d’une banlieue pavillonnaire de Las Végas.

Les passages des trois véhicules partis de leur petit village de la province de Daikundi ne le savent pas, mais cela fait déjà assez longtemps que des dizaines de pupilles les observent. Parmi ces spectateurs invisibles, le pilote et «l’opérateur des capteurs » mais aussi «un coordonnateur des missions», un «observateur de sécurité», une équipe d’analystes vidéo, et un «commandant des forces terrestres» qui finira par donner le fey vert pour la frappe aérienne. Ce réseau d’yeux est en communication permanente, ils parlent entre eux, et, en cette nuit du 20 février 2010, comme à l’accoutumée, leur conversation est enregistrée.

0.45 GMT – 5h15 en Afghanistan.

le pilote: Est-ce que c’est un putain de fusil là?

l’opérateur: Peut-être juste une tache chaude là où il était assis, je peux pas vraiment le dire, là, mais ça ressemble vraiment à un objet.

le pilote: j’espérais qu’on puisse répérer une arme, mais tant pis.

1.05
L’opérateur: ce camion ferait une belle cible.
ok c’est un 4×4, un Chevy Suburban.
Le pilote: ouais
l’opérateur: ouais.

1.07
Le coordonnateur: Le screeber a dit qu’il y a au moins un enfant près du 4×4.
L’opérateur: Putain de merde… où ça?
Envoie-moi un putain de cliché, mais je ne crois pas qu’ils aient des gamins à cette heure-ci, je sais bien qu’ils sont tordus, mais faut pas pousser….

L’opérateur: Bon peut-être un adolescent mais je n’ai rien vu d’aussi petit, et ils sont tous regroupés là.

Le coordonnateur: Ils vérifient.

Le pilote: Ouais, qu’ils vérifient cette merde… Pourquoi Est-ce qu’il a pas dit: «enfant éventuel» alors? Pourquoi ils sont si pressés de parler de putains d’enfants mais pas de putains d’armes?

Le coordonnateur: Deux enfants à l’arrière du 4×4.

01.47
Le coordonnateur: ça ressemble à des couvertures. Ils étaient en train de prier, ils avaient…
Le pilote: Jag 25, Kirk97, le compte est bon ou pas encore?
l’opérateur: ils prient, ils prient.

01.48
L’opérateur: C’est ça, au final, leur force. Prier? Je veux dire, sérieux, c’est ça qu’ils font.
Le coordonnateur: Ils manigancent quelque chose.

01.50
Le coordonnateur: Adolescent près de l’arrière du 4×4.
L’opérateur: Ouais, ben, des adolescents, ça peut se battre.
Le coordonnateur: Prends une arme et t’es un combattant, c’est comme ça que ça marche.

01.52
L’opérateur: Un type encore en train de prier devant le camion.

Le pilote: Pour Jag25 et Kirk 97, tous les individus sont en train de finir de prier et se rassemblent maintenant près de trois véhicules.
L’opérateur: Ph, la belle cible. J’essaierais de passer par l’arrière pour la mettre en plein dans le mille.
L’opérateur: Oh, ça serait parfait!

02.41
L’opérateur: Monsieur, Est-ce que ça vous dérangerait si je faisais une pause toilettes rapide?

Le pilote: Non, pas du tout mon gars.

0.317
Un inconnu: Bon, c’est quoi le plan les gars?
Le pilote: Je sais pas, j’espère qu’on va pouvoir shooter ce camion avec tous les mecs dedans.
L’opérateur: ouais.

( Le drone Prédateur n’ayant plus qu’un seul missile à bord- insuffisant pour cibler trois véhicules- ordre est donné à deux hélicoptères Kiowa, nom de code «Bam bam41», de se mettre en position pour l’attaque. Un plan est arrêté: les hélicoptères tireront les premiers, puis le drone finira le travail en tirant son missile Hellfire sur les survivants.)

03.48
L’opérateur: Opérateur paré, que la fête commence!
….
L’opérateur: Tu sais quoi, on pourrait avoir toute une flotte de «preds»ici.
Le pilote: Oh, si seulement mec…

04.06
Le pilote:…Ecoute mec, on va probablement être en train de poursuivre des types qui s’éparpillent dans tous les sens. Euh, dans la descente, ne te préoccupe pas d’un guidage de ma part ou de Jaguar, tu n’as qu’à suivre ce qui te paraît le mieux. Reste sur celui où t’as le plus de probabilités de tirer dessus. Je suis avec toi sur ce coup. Donc je te brieferai sur un profil de tir, on aura un briefing d’attaque dès qu’on sait ce qu’on va shooter.

04.11
Les hélicoptères Kirk97, Bambam41, vous reçoit cinq sur cinq.
Le pilote: Ok Bambam41, Kirk97, vous reçoit cinq sur cinq aussi. Je comprends que vous avez pris en chasse nos trois véhicules, vous avez besoin qu’on vous dise, ou vous les avez?

Les hélicoptères: 41 les a juste du côté sud de la passe de la grille indiquée, Une Highland blanche suivie de deux 4×4.
Le pilote: Kirk 97, bien reçu. Ce sont vos trois véhicules. Environ 21 hommes en âge de combattre, environ trois fusils positivement identifiés jusque-là dans le groupe et, ah, ce sont vos trois cibles.

04.13
Le pilote: le tir a l’air cool.

L’opérateur: Oh, magnifique.

Les hélicoptères (inaudible)… armes et communications avec manœuvre tactique. Stop, Hum, comprenons que nous avons le feu vert pour l’engagement.

Le pilote: ok, il a le feu vert pour l’engagement, donc il a le type 3. Je vais faire tourner nos missiles aussi.

04.16
L’opérateur: Roger. Et, oh… et ça y est? (Les hélicoptères tirent sur le convoi).

L’opérateur: J’ai un autre mec… ils l’ont eu eux aussi? Ouais
Le pilote: Ils ont dégommé le premier et, euh. le dernier, ils vont revenir.

04.17
Le coordonnateur: Vous voulez qu’on passe sur une autre fréquence?
Le pilote: J’ai essayé, personne ne me parlait là-bas…
L’opérateur: On dirait qu’ils se rendent.
L’opérateur: Ils ne courent pas.

04.18
L’opérateur: Ce type est allongé? ils ne courent pas.
l’observateur: Les gars, c’est bizarre.
L’opérateur: ils s’éloignent juste en marchant.

L’observateur: Vous voulez regarder s’il y a des gens à l’arrière?
un inconnu: Oui…
L’observateur: Près de cette troisième épave…
L’opérateur. Quelques-uns.. deux ou trois…
L’opérateur: Oui ils décompressent.
Le pilote: zoome là-dessus une seconde pour moi. Le troisième là.
L’opérateur: le troisième?
Le pilote: Ouais. Ils l’ont explosé? ils l’ont fait non?
L’observateur: non, ils l’ont pas fait.
Le pilote: Ouais, ce truc a bien l’air détruit, pourtant non?
L’observateur: Ouais, ils l’ont touché. Il y a de la fumée.

L’opérateur: Ils l’ont touché. Vous… ces types sont juste… (Une roquette frappe le véhicule central)
Un inconnu: oh|
le pilote: Putain de Dieu!

04.22
L’opérateur: identifiez positivement les armes, je n’en vois aucune…
L’opérateur: J’ai un truc qui brille sur celui à droite.
L’opérateur: juste
L’opérateur: c’est bizarre…
Le pilote: pas la moindre idée ce qu’ils foutent.
L’opérateur: probablement en train de se demander ce qui vient de leur arriver.
L’observateur: Il y a un autre à gauche sur l’écran
L’opérateur: oui je les vois.
L’observateur: ils portent des burkas?
L’observateur: ça y ressemble en tout cas.
Le pilote: Mais ils étaient tous positivement identifiés comme hommes. Pas de femme dans le groupe.
L’opérateur: Ce mec a l’air de porter des bijoux et des trucs comme une fille, mais ce n’est pas une fille, si ce type est une fille, c’est une grosse.

04.32
L’observateur: Un des types en haut à gauche est en train de bouger.
L’opérateur: ouais, je le vois. Je crois que je l’ai vu bouger tout à l’heure, mais je ne sais pas s’il est…. s’il est en train de bouger ou s’il a des spasmes?
L’opérateur: Eh, je crois qu’il a bougé, pas beaucoup, mais…
L’opérateur, je ne peux pas, je ne peux pas les suivre tous les deux.
Le coordonnateur: il y a un type qui s’assoit.
L’opérateur ( s’adressant à un individu au sol)
avec quoi tu joues?
Le coordonnateur: avec son os.

04.33
L’observateur: Oh putain. Ouais, vous avez vu le sang juste là, à côté du…
Le coordonnateur: ouais, je l’ai vu tout à l’heure.

04.36
Le coordonnateur: ç’ en est deux? Un type qui soutient l’autre type?
L’observateur: On dirait
L’opérateur: On dirait ouais
Le coordonnateur: Le secourisme à la rescousse.
L’observateur: J’ai oublié, comment tu traites une blessure à boyaux ouverts?
L’opérateur: les remets surtout pas à l’intérieur. Tu les emballes dans une serviette. Normalement ça marche.

04.38
Le pilote: Putain, ils essaient de se rendre, non?
L’opérateur: J’ai l’impression aussi.
Le coordonnateur: Ouais je crois que c’est ce qu’ils font.

04.40
L’opérateur: C’est quoi ceux-là? Ils étaient dans le véhicule du milieu.
Le coordonnateur: DES FEMMES ET DES ENFANTS
L’opérateur; ÇA RESSEMBLE À UN ENFANT

L’observateur: OUAIS, CELUI QUI AGITE LE DRAPEAU

04.42
L’observateur: Je vais leur dire qu’ils sont en train d’agiter leur…
L’opérateur: ouais… là maintenant je ne serais… JE NE SERAIS PAS, PERSONNELLKEMENT, À L’AISE , POUR TIRER SUR CES GENS

Le coordonnateur. Non

théorie du drône
Grégory Chamayou
p.67
extraits.

David Rohde, journaliste du New York Times kidnappé en 2008 et détenu en Waziristân pendant sept mois, fut un des premiers occidentaux à décrire les effets que cette surveillance létale persistante produit sur les populations qui la subissent. Évoquant un «enfer sur terre», il ajoute: «Les drones étaient terrifiants. Depuis le sol, il est impossible de déterminer qui ou quoi ils sont en train de traquer pendant qu’ils décrivent des cercles au-dessus de votre tête. Le bourdonnement lointain du moteur sonne comme le rappel constant d’une mort imminente.»

Les témoignages accumulés dans cette région par les auteurs du rapport «vivre sous les drones» établi en 2012, vont dans le même sens:

Ils nous surveillent en permanence, ils sont toujours au-dessus de nous, et vous ne savez jamais quand ils vont frapper.

Tout le monde a peur tout le temps. Quand nous nous rassemblons pour faire une réunion, nous avons peur qu’il y ait une frappe. Quand vous pouvez entendre le drone tourner dans le ciel, vous savez qu’il peut vous frapper. Nous avons toujours peur, cette peur dans notre tête.

J’ai toujours les drones dans ma tête. ¨C m’em pêche de dormir. C’est comme des moustiques. Même quand vous ne les voyez pas, vous pouvez les entendre, vous savez qu’ils sont là.

Les enfants, les adultes, les femmes, ils sont tous terrifiés…. ils crient de terreur.

Un habitant de Datta Khel – une localité qui a été frappée à plus de trente reprises par des drones au cour des trois dernières années – ajoute, à propos de ses voisins: « Beaucoup ont perdu la tête (…) ils sont enfermés dans une pièce. Exactement comme quand vous mettez des gens en prison, Ils sont prisonniers, enfermés dans une pièce.»

Les drones, en effet, pétrifient. Ils produisent une terreur de masse, infligée à des populations entières. C’est cela, outre les morts et les blessés, les décombres, la colère et les deuils, l’effet d’une surveillance létale permanente: UN ENFERMEMENT PSYCHIQUE, dont le périmètre n’est plus défini par des grilles, des barrières et des murs, mais par LES CERCLES INVISIBLES qui tracent au-dessus des têtes les tournoiements sans fin DES MIRADORS VOLANTS

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Le Disque Compact

www.reveursequitables.com

Dès ce moment, j’arrêtai de lire pour la vie, je quittai la bibliotheque, et je me trouvai une prison intellectuelle plus petite… le 24 heures informatique de l’UQAM…

Les 2 premières séquences de l’intro se succédèrent dans l’euphorie d’une série de brosses d’être… CE SONT DES PEINTURES OFFERTES PAR LE CELA EST…. et parce que cela est… pas question de soumettre le tout au décryptage de qui que ce soit… Comprenne qui peut… mais APRÈS MA MORT….

Monsieur 2.,7k? m’a pris 7 ans d’écriture… IL A ÉTÉ ÉCRIT CRYPTÉ POUR QUE PERSONNE NE SOIT CAPABLE D ELE LIRE DE MON VIVANT….

Alors, après avoir dit cela à I. et G., je leur ai demandé de ne pas passer de commentaires… parce que ma nuit s’annonçait jaillissante d’une troisième séquence…

Comme la deuxième séquence compare les milliards d’enfants mourant de faim ou de blessures de guerre aux trois milliards de billots qui ont descendus la rivière St-Maurice du moulin de La Tuque au trois Rivières, cette nuit, la troisième séquence a illustré le cri de Munch à travers les rapides de Mattawin, où était construit un hotel où mon père a joué de la trompette Roger Rochette avec son orchestre.

Et dans le bouillonnement des rapides,,, surgissent tous nos néologismes qui feront l’objet d’une exposition dans le ier chapitre… pour finir, comme des formes inassouvies, dans les cimetières du Québec où j’ai dormi devant des tombes d’enfants pour… je ne sais trop quoi… crypter, crypter, crypter….. LES QUALIS SE CACHENT DANS LES PLIS DE L’ENFANCE tout comme ils se cachent dans les cris de Munch des enfants morts de faim ou de blessures de guerre.

Au bunker de la créativité de ce matin (j’ai ajouté les feuilles de la deuxième séquence dans les cahiers de Marlene et Michel) et sans doute ce soir, j’aurai terminé les feuilles de la troisième séquence… quoi que…

à suivre…

Pierrot vagabond-chercheur au nom par et pour notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette)

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Un leader mondial québécois de la conduite hautement autonome

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSEFrantz Saintellemy, PDG de LeddarTech

L’entreprise LeddarTech, de Québec, spécialisée dans le design et le développement de microprocesseurs utilisés pour la détection par fréquence-lumière dans le secteur de l’automobile, a été récemment désignée comme l’une des cinq futures licornes canadiennes, ces jeunes entreprises technologiques valorisées à plus de 1 milliard. Frantz Saintellemy, qui a fait une carrière internationale dans le domaine des microprocesseurs, est depuis trois ans le président et chef de l’exploitation de cette licorne québécoise et nous explique ses ambitions de conquérir le monde.

Publié le 17 novembre 2020 à 5h00
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Jean-Philippe DécarieJEAN-PHILIPPE DÉCARIE
LA PRESSE

Il y a trois ans, on s’était rencontrés alors que vous étiez impliqué à temps plein dans le développement du Groupe 3737, un hub d’innovation voué à la diversité entrepreneuriale. Qu’est-ce qui vous a amené chez LeddarTech ?

Quand j’ai vendu en 2015 l’entreprise de microprocesseurs 2 MDI à l’entreprise IDT de la Silicon Valley, je m’étais engagé à rester deux ans avec eux pour assurer la transition. En 2017, IDT s’est intéressée à LeddarTech et à sa technologie de lidar (light detection and ranging) et a décidé de participer à la ronde de financement de plus de 100 millions US qu’avait lancée LeddarTech.

En septembre 2017, le PDG Charles Boulanger m’a demandé de me joindre à LeddarTech parce que je suis un bébé de l’industrie et que j’y ai œuvré toute ma vie. Je connaissais bien LeddarTech, une petite entreprise québécoise qui avait de grandes ambitions et un très grand potentiel, et je connais bien les grands acteurs de l’industrie automobile parce qu’ils ont été mes clients durant des années.

Qu’est-ce que fait exactement LeddarTech et qu’est-ce qui la différencie par rapport aux autres acteurs de l’industrie qui développent et fabriquent aussi des systèmes de détection automatisés ?

Durant les années 2010, c’était la ruée vers la voiture autonome. Toute l’industrie planchait sur l’avènement du véhicule autonome et on développait chez IDT des microprocesseurs pour les systèmes de freinage, l’huile, l’essence et des capteurs pour la détection d’obstacles.

Aujourd’hui, on parle davantage de voiture hautement autonome, et LeddarTech a été le premier à développer une technologie qui permet de miniaturiser les détecteurs de mouvements lidar sur un seul microprocesseur. Nos concurrents font de l’assemblage de technologies sur des modules beaucoup plus archaïques et qui sont beaucoup plus volumineux.

Nous, on fait de l’intégration de technologies de lidar, de radar et de caméra sur des microprocesseurs qui captent l’information et qui traitent le signal grâce à des algorithmes. On assure une miniaturisation optimale et on augmente l’efficacité des capteurs environnementaux pour l’auto.

Une étude récente d’AAA aux États-Unis a démontré que 80 % des détecteurs de mouvements des voitures n’étaient pas fiables, alors que notre technologie assure une fusion et une perception des données brutes beaucoup plus exactes.

LeddarTech est établie à Québec, mais a réalisé récemment une série d’acquisitions. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

LeddarTech est un spinoff (essaimage) de l’Institut national d’optique de Québec et a été fondée en 2007. En 2017, l’entreprise comptait une trentaine de personnes et a réalisé un financement de 103 millions US. On a conclu trois acquisitions, dont deux au cours des six derniers mois.

On compte aujourd’hui 215 employés, dont une centaine à Québec, une vingtaine à Montréal et à Toronto. On a aussi 35 employés en Israël et une dizaine en Autriche. On compte au total 190 ingénieurs.

Les acquisitions qu’on a faites nous ont permis d’aller chercher des expertises précises qu’on aurait mis plus de temps à développer nous-mêmes. On prépare actuellement un nouveau financement et on prévoit réaliser d’autres acquisitions pour poursuivre notre expansion.

Qui sont vos actionnaires exactement ? Je comprends que la société technologique américaine IDT a pris une participation en 2017 ?

On a plusieurs actionnaires. Au départ, en 2007-2008, on a eu des partenaires financiers comme la BDC, Desjardins et, en 2017, on a eu plusieurs partenaires stratégiques qui se sont rajoutés lors du financement de 100 millions US.

IDT a été rachetée par la firme japonaise Renaissance, qui est un équipementier qui a 30 % des parts de marché mondial des microprocesseurs installés dans les véhicules automobiles. On a aussi l’équipementier allemand Osram, l’américaine Delphi et Marelli.

Tous ces équipementiers veulent implanter nos systèmes et nos solutions de détection environnementale chez leurs clients, les grands manufacturiers automobiles du monde.

On prévoit que la demande pour nos microprocesseurs va exploser à partir de 2023, alors que la production de voitures hautement autonomes va entraîner l’implantation de beaucoup plus de capteurs et de fonctions d’assistance pour la conduite dans la circulation ou le pilotage assisté sur autoroutes.

Nos solutions sont au cœur de la prochaine étape de la voiture autonome et on va être en mesure d’installer entre 100 et 300 $ de nos produits dans plusieurs millions de véhicules.

Quelles vont être les retombées pour le Québec de votre participation active dans cette prochaine étape de l’émergence de l’auto hautement autonome ?

Le Québec n’a pas d’historique dans l’industrie automobile. On n’a pas d’entreprises qui peuvent nous encadrer, comme Bombardier pouvait le faire dans l’aéronautique. C’est pourquoi on a pris la stratégie de nous associer à des équipementiers de premier niveau qui peuvent nous aider à mieux percer cet immense marché.

Ça tombe bien, notre reconnaissance s’exerce au moment même où le Québec veut s’imposer comme un acteur important dans la filière de la batterie de l’auto électrique, à toutes les étapes de sa production.

La firme d’évaluation Tracxn vous a inscrite à sa courte liste des 10 start-up les plus prometteuses du Canada et vous décrit comme l’une des cinq prochaines licornes, c’est-à-dire que vous méritez une valorisation de 1 milliard. Est-ce que cela vous intimide ?

Pas du tout. Nos concurrents qui utilisent eux aussi la technologie lidar, mais qui fabriquent des modules encore très volumineux et moins performants viennent de se faire attribuer des valorisations plus importantes encore.

C’est le cas des sociétés Velodyne et Aeva, qui sont toutes deux sur le NASDAQ et qui ont une valorisation de 2,5 et 2,1 milliards US, ou de Luminar, à qui on attribue en valeur de 3,5 milliards US.

Nous, on ne prévoit pas recourir au marché public. On est en train de terminer une nouvelle ronde de financement et on a les moyens de poursuivre notre expansion et, surtout, on continue de gagner des projets-clients.

 

 

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