Je revenais d’un vagabondage de l’île d’Orléans ou j’avais vécu une drôle d’histoire pulsionnelle… Une jeune femme rêvait de vagabonder avec moi …. j’allai l’accueillir à Québec … au terminus d’autobus …. Elle avait fait Compostelle …. elle se disait bien préparée…. mais vagabonder à deux est extrêmement difficile … On ne peut imaginer à quel point dans un grand pays comme le nôtre… la précarité simplement au niveau de se nourrir peut devenir préoccupante …
Même l’île d’Orléans par exemple …si on est à pied…. on peut faire des milliers de kilomètres avant de rencontrer une épicerie et même un dépanneur … Il faut être prêt à souffrir de faim et à avoir des ampoules aux pieds pour vraiment découvrir le EGO SUM PAUPER…. NIHIL HABEO …ET NIHIL DABO ….
Je me disais… Elle a fait Compostelle … elle devrait être capable … et bien non …. Ni l’un ni l’autre, à notre grand regret… ne pûmes faire rêve commun …. Dès qu’elle prit le taxi pour rentrer chez elle … j’en fis une chanson
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demersqcca
COUPLET 1
sur demers.qc.ca
y a mon roman
l’île de l’éternité
de l’instant présent
dans le prologue
t’as pris l’curseur
t’as descendu
jusque dans l’bas
du blog
à lire mes mots
t’as vécu un
immense
coup d’coeur
REFRAIN
t’es parti de l’Abitibi
moi de la rivière Moisy
y est 9h06
j’t’attend d’un édifice
j’espère que c’est l’bon terminus
j’ai hâte de voir ton autobus
aucune idée à quoi tu peux r’ssembler
aucune idée à quoi tu peux r’ssembler
COUPLET 2
sur un film
que deux tres
belles jeunes filles
tournent sur moé
les 4 saisons
de Pierrot
le vagabond
on est l’automne
on va r’tourner
dans la forêt
filmer où t’as dormi
dans l’même sleeping
que moé
à matin
l’ile d’Orléans
me fait mal par en dedans
COUPLET 3
42 milles
de choses tranquilles
disait Felix Leclerc
sur l’tour de l”Île
moi j’ai dormi toute la nuit
sur le ciment sur ma douleur
en arrière de la grosse cabane
ou l’on entend passionnément
la belle chanson du p’tit bonheur
c’est la ière fois
depuis un an et demie
que mes ampoules aux pieds
me font moins mal
que les battements d’mon coeur
tes 38 ans
on fait d’mes 60 ans
un fou d’l’île d’Orléans
REFRAIN FINAL
T’es partie de l’Abitibi
moi d’la rivière Moisy
y est 9h06
j’t’attend d’un édifice
j’espère que c’est l’bon terminus
j’ai hâte de voir ton autobus
aucune idée
comment j’va faire
pour t’oublier
aucne idée
comment j’va faire
pour t’oublier
Pierrot
vagabond céleste
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L’expérimentation de la liberté par l’errance poétique radicale m’apparaît aujourd’hui comme un déclencheur incontournable du canotage de la rivière du voir qui surgit hors de tout champ de batailles des désirs issus de l’intri-ka-tion des deux rivières des pulsions et des sentiments .
Si j’utilisais les étiquettes inventées lors de mes vagabondages universitaires … Je dirais que mon corps était devenu un pur socle ab-jetal de mon rêve alors que ma psyché se dissolvait sous formes de vagues heureuses … par la beauté du monde elle-même .
Et bien plus oserais-je dire … Il n’y avait plus que l’univers, le vagabond céleste et sa question…
UNIVERS …. SI JE PRENDS SOIN DE TOI … EST–CE QUE TU VAS PRENDRE SOIN DE MOI?
Aujourd’hui je me dis…. comment prendre l’univers au sérieux quand des millions d’enfants meurent de faim ou de blessures de guerre dans le monde ….. Comment puis-je lui demander de prendre soin de moi quand il ne semble même pas se préoccuper de ses millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre?
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J’étais tellement visité par la poésie, la beauté du monde… la fraîcheur du vent dans les feuilles des arbres, la force dramaturgique des orages que j’acceptais tout pour vivre mon rêve…
Mais la souffrance inouie partout sur terre !.. c’est quoi ça? Encore aujourd’hui… je diis avouer bien tristement que je suis un handicapé de la souffrance des autres …
Et pourtant… un peu moins qu’avant… car sur la route… parfois. … j’avais tellement faim que j’arrêtais devant les portes des sous-sol d’Eglise pour voir s’il n’y avait pas une soirée des alcooliques anonymes … Je sais que je pouvais avoir un café et des biscuits … mais bien plus … je voyais des personnes humaines qui s’unissaient pour tenter de s’en sortir en parlant de leurs dépendances terribles à l’alcool.
J’étais assis à l’arrière de la salle et je pleurais toute mon âme à l’intérieur de moi … À travers les années … j’ai entendu plusieurs témoignages en avant dans différentes réunions des AA …. Je me suis souvent demandé si les 4 questions du pays oeuvre d’art auraient pu faire la différence …
Je n’arrive pas à croire que nous les êtres humains soyons une somme de pulsions, sentiments, souffrances et joies …. qui finissons par mourir sans n’avoir rien pu saisir de notre pourquoi…. pourquoi sommes-nous là sur cette terre….
Pierrot vagabond