Vocabulaire
technique et analytique
de l’épistémologie
Robert Nadeau
programme de recherche scientifique
p.551
En fait l’heuristique positive et l’heuristique négative qui guident un programme de recherche se distingue nettement de LA MATRICE DISCIPLINAIRE telle que décrite par Kuhn en ce que les premières ne doivent jamais correspondre à une vision À LA FOIS GLOBALE ET FIGÉE DU MONDE.
Comme l’écrit lui-même Lakatos, la science normale de Kuhn ne décrit rien d’autre QU’UN PROGRAMME DE RECHERCHE ayant atteint un statut de monopole.
Or pour Lakatos, l’histoire des sciences a été, et doit continuer d’être, l’histoire de programmes de recherche qui se succèdent en se complétant, mais elle n’a pas été, et ne doit pas devenir , une succession de périodes de sciences normales; aussi feutrée soit-elle, c’est la compétition permanente entre programmes qui demeure le meilleur gage de progrès.
Ainsi , selon Lakatos, et contrairement à la conception que Kuhn semble se faire des paradigmes, il est possible d’évaluer et de comparer les mérites respectifs des différents programmes de recherche scientifique….
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progrès scientifique… p.552…extrait…
Popper soutient que la science, comme toute connaissance, PROGRESSE EN FORMULANT DES CONJECTURES AUDACIEUSES (INVENTION) DONC HAUTEMENT IMPROBABLES, sur la base de connaissances préalables , et en tentant de réfuter ces hypothèses par la consécration de leurs conséquences observables, aux faits et à la réalité.
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wikipedia…kuhn
Kuhn mobilise l’histoire des sciences afin d’expliquer la dynamique des sciences non plus d’un point de vue uniquement cognitif, mais en tenant compte de facteurs sociaux. Si Kuhn n’est pas le seul ni le premier à avoir tenu cette position[2], c’est son ouvrage majeur, La Structure des révolutions scientifiques, paru en 1962, qui est généralement considéré comme emblématique et véritablement fondateur de cette approche.
Il y développe la thèse d’une science progressant de manière fondamentalement discontinue, c’est-à-dire non par accumulation mais par rupture. Ces ruptures, appelées révolutions scientifiques, sont selon Kuhn analogues à un renversement des représentations des savants (ce que les psychologues de la perception appellent un gestalt switch). Pour illustrer ce basculement, il emprunte entre autres l’exemple du « canard-lapin » à Wittgenstein. Selon le regard posé sur ce dessin, on y reconnaît alternativement le profil d’un canard ou d’un lapin. Kuhn transpose ce phénomène à la science. À un instant t, correspondant à un état particulier des croyances sociales porteuses d’un point de vue sur la nature, le scientifique a une représentation théorique particulière du monde. Celle-ci change dès que le point de vue se modifie car on ne peut plus revenir en arrière. Kuhn nie l’existence d’un point de vue neutre ou objectif car le paradigme est incommensurable[3]. Les facteurs influençant les points de vue des scientifiques peuvent être modélisés et analysés par l’épistémologie : il s’agit essentiellement des crises résultant d’une mise en échec fondamentale du cadre scientifique en place, incapable de fournir les outils théoriques et pratiques nécessaires à la résolution d’énigmes scientifiques. En somme, l’évolution de la science selon Kuhn peut être modélisée par une boucle : l’adoption d’un paradigme par la communauté scientifique dure tant qu’il n’y a pas d’obstacle (anomalie) externe qui le contredise. Lorsque cette anomalie se manifeste, une crise s’établit parmi les scientifiques, et perdure jusqu’à la résolution du problème et adoption d’un nouveau paradigme. Poursuit alors un retour à la science normale, et ainsi de suite.
Les concepts de paradigme, de « science normale » et de « science révolutionnaire » forment la base du modèle kuhnien de l’évolution de la science.
De façon générale, en s’appuyant ainsi sur une théorie des révolutions scientifiques, Kuhn défend contre Popper l’idée que les théories scientifiques ne sont pas rejetées dès qu’elles ont été réfutées, mais seulement quand elles ont pu être remplacées. Ce remplacement est pour partie un phénomène social (et donc imitatif), dans le sens où il engage une communauté de scientifiques en accord sur un agenda centré sur l’explication de certains phénomènes ou de certaines expériences. Cette communauté est dotée d’une structure qui lui est propre (conférences, publications…). Il n’est pas rare dans l’histoire que plusieurs écoles coexistent pour une même discipline scientifique, éventuellement dans une relation d’opposition et d’ignorance réciproque relatives, chacune abordant des problématiques communes à travers des paradigmes différents.
à suivre…