chacun d’écrire la suite.
Sylvain Cormier
16 novembre 2018
Culture
En 2011, à la fin de l’album C’est un monde, Fred Pellerin entonnait La mère-chanson « sur un air d’espérance » plein de souffle. En 2014, la chanson-titre de l’album Plus tard qu’on pense était une sorte d’appel à l’action, et Fred y chantait gravement les mots de René-Richard Cyr : « Si t’as quelque chose à faire/Dis-lé moins, dis-lé moins/Puis fais-lé. »
Quatre ans plus tard, Fred chante tout près du micro, murmure, chuchote presque son nouvel album. Souffle court. Le titre tient en un mot : Après. Sans ponctuation. Ni points de suspension ni point d’interrogation. Après, et rien d’autre. À chacun d’écrire la suite.
Sur la photo de pochette, Fred Pellerin, debout dans l’herbe, forêt à l’arrière-plan, regarde au loin, les mains dans les poches. L’air triste. À tout le moins pensif.
« En 2014, commente-t-il, on était peut-être encore sur le willie du Printemps érable… Là, on dirait que ça fait une couple d’années que le soleil s’est pas levé. Nos voisins du Sud, les changements climatiques, tout est pesant, tout nous tire vers le bas, la force d’inertie est incroyable, alors oui, forcément, on regarde l’après et on se demande de quoi ça va être fait… »
Dans son mot d’introduction, il ajoute, sur le ton du doute : « Après, c’est une petite porte installée dans le mur de la fin. La possibilité d’un passage sur le grand recommencement. » Possibilité. Petite porte. « Oui, petite. C’est une petite ouverture. Et un méchant mur pas mal géant. Oui, j’ai de grands bouts où je me pose plein de questions. Des fois, je suis comme tout le monde, je me dis : bon, ben d’la marde, je vais me faire un p’tit bonheur tout seul dans le fond du bois. Après ça, je réécoute Jacques Michel, qui dit qu’à mille, peut-être qu’on va trouver quelque chose… »
Jacques Michel à la rescousse
L’album se termine sur Amène-toi chez nous, en version décapée, où le grain des mots de Jacques Michel ressort comme jamais auparavant : « N’oublie pas que ce sont les gouttes d’eau/Qui alimentent le creux des ruisseaux… » La voix de Fred change quand il évoque la chanson. Ça lui fait du bien. « C’est grand comme du Brel, Amène-toi chez nous ! » On avait fini par ne plus l’entendre à force de l’entendre gigantesque, gonflée à la démesure d’un concours télévisé : « On dirait que, portée par le moins possible d’instrumentation, juste une guitare, un peu de lapsteel, une clarinette douce, on peut vraiment croquer dans la chanson, la manger au complet. J’avais besoin de ça. »
Après : un album de proximité extrême. Quand ça va mal dans le monde, dans la vie, le réflexe naturel est de se rapprocher, de rapailler son monde : Fred a ainsi enregistré des chansons qu’il faisait dans ses spectacles de contes, et d’autres chansons qui comptent pour lui : Je m’envolerai (l’hymne I’ll Fly Away, en passant par Daniel Lavoie), La chanson du camionneur (du vagabond volontaire Pierre Roger Rochette), Je redeviens le vent (de Martin Léon), L’étoile du Nord (de Gilbert Langevin et Claude Gauthier).
Il a fait l’inventaire de son catalogue David Portelance, trouvé trois chansons qui attendaient leur tour et dont le tour était venu. Ramassis ? Non. Rapatriement, pendant qu’il est temps.
On est dans un monde où l’amitié est quelque chose que l’on clique sur Internet. Le mot amitié a été vidé de son sens. Le mot aimer aussi.
— Fred Pellerin
Un réseau en chair et en os
« Je les ai rassemblées comme autour d’un feu de camp. Elles auraient pu être faites avec un orchestre symphonique, et elles le mériteraient, mais j’avais vraiment le désir de me coller dessus. Pour me réchauffer. Ça me donne juste envie d’aller encore vers le plus dépouillé. Demain, mettons, si on ouvrait un projet pour un autre album, on le ferait avec une guitare, peut-être un violon de temps en temps. Et on enregistrerait les douze tounes back à back dans un chalet. Pour être au millimètre près à côté de toi, comme si t’étais au chalet avec moi, après le souper. »
Après ? C’est sans doute l’album le plus palpable de Fred Pellerin. Il s’agit de se toucher pour vrai. De se regarder vraiment, se parler directement dans le blanc des yeux. « On est dans un monde où l’amitié est quelque chose que l’on clique sur Internet. Le mot amitié a été vidé de son sens. Le mot aimer aussi. Ma définition d’un réseau social, moi, c’est pas répondre à une demande pour pouvoir s’envoyer des messages. Ma définition d’un réseau social, c’est : amène-toi chez nous. »
À ces mots, Fred s’anime, et tout un lot d’autres mots déboule. « L’affaire qui m’allume, là où ça a du sens, là où je colle, là où je mets les voiles, c’est la chose collective. Où est-ce qu’on se rassemble ? On fait-tu une fête ? On va-tu marcher ensemble ? Dans quelle direction on regarde ? Qu’est-ce qu’on pourrait bâtir ? C’est pas dans ma démarche de création, c’est dans ma vie au quotidien.
« Je finis toutes les conversations par : tu viendras, j’ai une maison à te prêter une couple de jours. Ça finit qu’il y a tout le temps du monde dans la maison d’amis. Mon engrenage est fait de même. Je vais pas sur Internet. Mon social, c’est quand on rencontre, c’est quand on se retrouve. » Quitte à passer par la petite porte. « L’important, c’est qu’elle reste ouverte, la petite porte. »
Après
Fred Pellerin, Disques Tempête
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COMMENTAIRE
Par une drôle de coincidence«wow-t=2.7k?»… l’introduction du doctorat insistera particulièrement sur quatre questions fondatrices concernant notre équipe de recherche (auld, Woodard, Rochette)
la iere:
Qui sommes-nous ontologiquement?
la seconde:
qui sommes-nous épistologiquement?
la troisième:
Qui sommes-nous méthodologiquement?
la quatrième:
qui sommes-nous opérationnellement à travers nos objectifs et nos modes de justification spécifique?
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En conséquence de quoi les 4 hypothèses d’ordre (ontologique, épistémique, méthodologique et opérationnelles fonderont les trois chapitres… 1) IMAGINONS , 2) LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE 3) PAR WOW-T=2.7K?
Et la conclusion ouverte insistera surtout sur l’a priori du bunker de l’amitié et son argumentaire des 3 wows comme fondamentale à la marche à l’O.N.U. en juin 2020 pour y déposer une charte de la nano-citoyenneté-planétaire, pour ensuite travailler à constituer un consortium de chaires universitaires par des fondations pour créer en 3 ans par la science des algorithmes l’invention opérationnelle de la nano-citoyenneté-planétaire en vue d’aller chercher le prix Nobel de la paix pour attirer l’attention du monde entier sur ces millions d’enfants qui meurent de faim ou de blessures de guerre à cause des crimes contre l’humanité commis par les monarchies nucléaires et les états féodaux.
L’article du devoir de ce matin est si remarquable d’intelligence conceptuelle.. Fred y est magistral de sensibilité humaniste….
Marlene, Michel et moi tenons à le féliciter….. Nous sommes surtout très ému que sur son c.d. qu’il fera probablement imprimer à plus de 300,000 exemplaires il ait accepté dde faire suivre le titre de la chanson du camionneur par (wow-t.com)
Bravo Fred…
Si mon père Roger était vivant, il te sacrerait du titre qu’il considérait le plus sacré qu’on pouvait accordé à une personne humaine sur terre, celui D’ARTISTE DU QUOTIDIEN.
Sur ma route de vagabond céleste, je m’efforçais d’écrire des chansons-portraits pour honorer DES ARTISTES DU QUOTIDIEN.
Souvent, quand on m’embarquait dans une auto ou un camion.. je demandais la questions suivante: Connais-tu un grand rêveur ou une grande rêveuse de ce coin de pays à qui je devrais serrer la main avant de changer de village?
J’avais un rêve, Fred,… celui de bâtir une carte touristique des grands rêveurs et des grandes rêveuses du Canada qui, comme des lampadaires, illumineraient le rêve émergeant des jeunes canadiens et canadiennes après ma mort.
Pierre, Roger, Rochette te salue bien bas
CAFÉ PHILO
COUPLET 1
dans un café philo
pour des profs des ados
où la question était
q’est-il permis d’espérer?
moi l’vieux hippie
pas invité
j’me suis levé
et j’ai murmuré
REFRAIN
faut être prêt
à mourir pour son rêve
quitte à dormir dehors
car la vie est si brève
faut être prêt
à mourir pour son rêve
qiuitte à dormir dehors
car la vie est si brève
COUPLET 2
dans un café philo
pour des profs des ados
j’ai dit mort à la mort
par la vie privée oeuvre d’art
face à leurs profs
aux yeux sans vie
les étudiants
m’ont applaudi
COUPLET 3
dans un café philo
dans les yeux des ados
j’ai vu naître l’esquisse
d’un pays oeuvre d’art,
oeuvre d’artistes
de jeunes rêveurs équitables
des milliers de pèlerins nomades
allumant des millions de rêves
par des poignées de mains insatiables
REFRAIN FINAL
faut être prêt
à mourir pour son rêve
quitte à dormir dehors
car la vie est si brève
oui moi je dors dehors
qu’importe si j’en crève
parce que déjà
ma vie privée oeuvre d’art
s’achève
Pierrot
ce matin…
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