LA CHANSON DU CAMIONNEUR COMME CELLE DES ALLUMETTES D’AILLEURS FUT UN LABORATOIRE D’EXPLORATION CONSTRUCTIVISME RADICAL FAISANT EXPLOSER UNE PERSONNE HUMAINE PAR UNE PERSONNE HUMAINE L’ESTHÉTISME DU RÉCEPTEUR HABITUEL (LA SCÈNE, LE SPECTACLE) POUR MIEUX MAGNIFIER L’ÉVÉNEMENT DES QUATRE QUESTIONS DE LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ARTÉ

Je me rappelle par exemple, à Natashquan, à l’inoucadie, je chantai la chanson du camionneur à une femme médecin et son mari. Nous étions seuls tous les trois pendant que Richard, le peintre inou, peignait. A la fin de la chanson, elle est sortie de la tente en hurlant de peine et de douleur, pleurant sans pudeur, son mari étant incapable de la consoler.

Elle venait de se rendre compte que malgré l’argent, il lui manquait l’essentiel. «MOI JE VIS JUSTE POUR TOÉ J’AI HÂTE EN FIN DE SEMAINE, J’T’AIME».

Je n’aurais pu réussir cela sur scène. L’ésotérisme de l’écriture étant primordialement politique, autant que le fait qu’un vagabond voyageur sans abri la chante, l’esthétisme de la réception devenant explosif, la dame venait de renaître malgré elle.

Ce n’était pas la chanson du camionneur qui avait provoquer cela, mais le constructivisme radical de la représentation qu’elle se faisait d’un chanteur.

Voici un simple vagabond (Francois Villon) qui non seulement transporte ma condition humaine par ses mots et sa vie, mais qui entre autres fait céder en moi le barrage (la manic de George Dor) pour qu’enfin ma liberté me donne le droit à un tsunami moteur des quatre questions de la vie personnelle œuvre d’art

1: Quel est ton rêve?
2: Dans combien de jours?
3: qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?
4: Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

Et c’est par la rhyzomatisation de la stratégie provoquée par le constructionnisme radical qui permet de faire voyager les quatre questions… la chanson du camionneur n’ayant été qu’un médium dont le présupposé est que la réalité n’existe pas…. elle n’ est qu’une construction qui vient d’un autre que je dois remplacer par ma propre construction esthétique de la beauté du monde portée par mon rêve personnel au service de la cinquème question

5: COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?

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La chanson des allumettes avait été écrite avec le même objectif.. Je me rappelle de l’avoir chantée chez l’ermite de St-Felix de Valois, Chantal Poissant, qui pourra en témoigner… Le gérant de Paul Desmarais et son épouse y venait d’y faire du bénévolat… Dès que je finis de la leur chanter… l’homme s’est mis à pleurer en se cachant le visage dans ses mains… je m’approche et lui de me dire… PEUX-TU DONNER UN RÊVE A MON FILS?

Voilà pourquoi, ces chansons (le camionneur et les allumettes) n’ont jamais été des chansons, mais des déguisements, symbole d’une communauté. d’interprètes unie par la présence absente de l’auteur, communauté qui s’actualise dans la succession des stades historiques de sa réception.

Et c’est en ce sens, que l’art devient facteur de la praxis sociale CONTRIBUANT POLITIQUEMENT ET RHYZOMATIQUEMENT  À FAIRE L’HISTOIRE.

CE QUE L’ART NE POURRA JAMAIS FAIRE SUR SCÈNE. J

‘ai fait 32 ans de scène, je sais donc de quoi je parle:))))) même si parfois, quand je dors la nuit, je suis encore émerveillé d’avoir été en compagnie de mon Michel Woodard, participant de la contre-culture des années 70 par le biais  du café St-Vincent et des deux Pierrots.

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7- LA PALETTE DE CHOCOLAT

Quand je doute de la qualité de mon intensité de lumière, je refais l’expérience de la palette de chocolat. Je te raconte. Un jour que je vagabondais avec un camarade existentiel, je lui racontai mon désarroi. J’avais juste assez d’argent sur moi pour me payer un fantasme, une palette au chocolat caramilk. Et j’avais honte de mon aveuglement créé par la faim. Et j’étais gêné de lui en offrir la moitié parce que lui aussi sans le sou, il aurait probablement le goût de manger autre chose.

Ce compagnon me dit: t’as jamais essayé d’acheter une palette au chocolat caramilk à l’autre, en remerciant la vie si par pure bienveillance, il t’en redonne la moitié?

Dans l’histoire vraie racontée par ma chanson des allumettes, je réalise quelques années plus tard, qu’ il y a eu la pure émotion ”caramilk” d’avoir donné une allumette à l’autre en recevant mille fois plus par son feu du matin.

SUFFIT D’UNE ALLUMETTE

ma liberté
une nuit un orage
un jeune pouceux que j’ai connu s’a route

à 25 ans
y a perdu son courage

j’ai 58
c’est pas grave un naufrage

l’un comme l’autre
pas de sac de couchage
rien à manger
une chance ma gourde est pleine

le jeune a mal aux pieds
j’le vois dans son visage

y va pleuvoir
c’est glacé dans ses veines

REFRAIN

que je lui dis
suffit d’une allumette
pour enflammer ta vie

rêve d’une conquête
d’un grand feu sous ta pluie
d’un grand feu sous ta pluie

COUPET 2

ma liberté
une nuit un orage
j’ai dit au jeune
va dormir en d’ssous d’l’arbre

m’a prendre soin d’toé
m’a m’occuper du feu

mets mon manteau
tu vas t’sentir au chaud

une chance qu’on est
en d’ssous d’un sapinage
je casse des branches
chu mouillé d’bord en bord

la run est toffe
pendant que le jeune dort

je pris pour qu’il
retrouve son courage

COUPLET 3

ma liberté
une nuit un orage
au p’tit matin
chu complètement crevé

y mouille encore
mon feu est presque mort

le jeune se lève
y est comme énergisé

y fonce dans l’bois
y casse des gros branchages
y est en pleine forme
son feu m’monte au visage

sèche mon linge
lui son manque de courage

y m’sert la main
et reprend son chemin

REFRAIN FINAL

c’est lui qui m’dit
suffit d’une allumette
pour enflammer ma vie

j’te jure
que j’rêverai de ma conquête
d’un grand feu sous ma pluie

et le vieux
je te remercie

Pierrot
vagabond celeste

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Marlene, jardinère de la beauté du monde
Michel, concierge de la beauté du monde
Pierrot, vagabond de la beauté du monde