Dans l’histoire de l’humanité, il est aussi difficile de s’affranchir de LA LOI DU GROUPE, et cela depuis les premiers homo sapiens de la préhistoire que pour les astronautes s’affranchir de l’attraction terrestre pour vivre l’absence de pesanteur dans l’espace…
Quand je réfléchis au personnage d’Ulysse dans l’Odyssée d’Homère, je ne peux m’empêcher de l’étiqueter comme le PREMIER VAGABOND CÉLESTE de l’histoire de l’humanité.
Homère a enseigné à la Grèce entière que LA LOI DE LA LIBERTÉ était plus importante QUE TOUTE LOI DU GROUPE…
Quand Ulysse revient, âgé vers sa femme et son fils, il revient leur dire bonjour, puis, avant que l’ennui de LA LOI DU GROUPE ne vienne le terrasser à nouveau, il repart vagabonder son rêve.
Ainsi en fut-il des grands rêveurs ou rêveuses de l’histoire (ex… Jean de La Fontaine, Margaret Sangers, D.H. Thoreau….)
Une des raisons fondamentales qui me fit arrêter ma carrière sur scène, ce sont les 18 ans où j’ai chanté à l’auberge La Calèche, à raison de 20,000 personnes par années, qui venaient de partout à travers le Québec et l’Ontario, en voyages organisés…
Des groupes d’aînés qui avaient pour principale caractéristique d’être catholiques, en colère de s’être fait castré leur sexualité par la grande noirceur ultra-montaine, ayant vécu de façon insoutenable pour la plupart la tyrannie de la loi du groupe ( avoir des grosses familles pour les femmes et travailler à petit salaire pour les hommes, tout en étant obligé de vivre avec des familles et belles-familles depuis trop longtemps dysfonctionnelles).
D’un spectacle à l’autre, cette souffrance d’une classe moyenne générationnelle m’était devenue insoutenable au sens où je servais durant une heure et demie comme «plaster» de divertissement à un scandale existentiel de prédation spirituelle sur des gens à moitié éduqués et souvent non-instruits et à la limite illétrés …
Surtout que très souvent j’arrivais une bonne heure et demie avant le spectacle et j’échangeais dans un but sociologique avec ce groupe d’âge, table par table, humain par humain, pour tenter de comprendre le scandale de leur castration générationnelle, spirituelle et intellectuelle. Enquête que je poursuivis en chantant dans des mouroirs et en recevant des confidences des démunis de la souffrance, qui n’avaient reçu aucun outil théorique de leur vivant sauf la bénédiction d’un prêtre pour l’affronter (les vertus théologiques faisant disparaître le fondement des vertus cardinales enseignées par les grecs)
Très peu parmi ceux-ci ou celles-ci devant qui j’ai chanté, connurent la liberté intellectuelle par laquelle on reconnaît l’autonomie kantienne d’une condition humaine articulant les paramètres d’une marche vers son rêve décente.
Beaucoup de larmes de pauvres… des émotions débordantes d’incohérence logique… conséquence de la prédation spirituelle d’un monde probable mais non vérifiable sur une réalité qui exige une gestion rationnelle des ses appétits irrationnels
Je suis parti vagabonder pour tenter de comprendre le Québec… Chez les catholiques papiste, LA LOI DU GROUPE se cimente à partir du petit catéchisme où on fait passer la construction intellectuelle utilitaire de tout savoir pour de la vérité DOGMATIQUE,
LA LOI DU GROUPE CHEZ LES PROTESTANTS… permet l’émergence de l’esprit critique individuel dans l’interprétation des textes de la bible et du nouveau testament… mais cela reste encore pré-lumière.
Mais il suffit de vagabonder et d’assister à toutes les formes de culte (mormons, jehovah, catholiques, presbytériens, orthodoxes…) pour bien saisir la puissance de toute LOI DU GROUPE et la castration orchestrée de toute tentative de VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART.
Quand je relis le livre de Paul-Emile Bourassa sur l’histoire de la musique à la Tuque, j’y revis beaucoup de peine car la musique, un peu comme dans la caverne platonicienne, permettait aux ombres de la liberté de se rendre sur le mur interne des cavernes existentielles que constituent les humains, mais ne permettaient pas d’actes vraiment ULYSSIENS, dans le sens grec du terme… Je n’oublie jamais que les prêtres empêchaient mon père d’aller jouer de la trompette pour les protestants l’autre bord de la voie ferrée (l’armistice) tout en l’obligeant à se cacher dans la salle de bain quand le curé passait pour sa visite paroissiale… Mon père avait la révolte d’un homme non-instruit… il la passait dans sa trompette, se considérant comme un prêtre laïc et comme sa manière de gagner son ciel… Comme on est loin d’Ulysse quand même, la poésie du polythéisme étant infiniment supérieur à l’intimidation bureaucratique vaticane du monothéisme.
CE QUE JE RETIENS DU LIVRE DE PAUL-EMILE BOURASSA
SUR L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE À LA TUQUE?
LA LOI DU GROUPE… Quand Aubert Montgrain, le chef de l’harmonie de La Tuque, à 50 ans partit de nuit avec une de ses musiciennes de 15 ans, cachés d’abord par la pègre à Montréal (comme il me l’a conté), travaillant ensuite dans une station d’essence pour enfin de se touver un travail dans un cegep à Longueuil, il devint l’Ulysse pour lequel on porte deux jugements aporitiques… On le condamne par la loi du groupe et on le comprend malgré soi par la loi de la liberté… les deux étaient en amour… Comme Roméo et Juliette de Shakespeare, LA LOI DU GROUPE étant différente pour les deux époques (tous comme pour les grecs qui vivaient des amours pédophiles), Aubert et sa compagne qui vécurent ensemble durant 20 ans, commirent l’odieux d’aller contre LA LOI DU GROUPE.
Paul-Emile Bourassa garda toute sa vie une immense admiration pour Aubert… c’est dans son automobile que j’arrivai chez Aubert, dans son petit condo à Longueuil et le premier geste qu’il fit fut de m’amener devant un cadre où il y avait une photo… 1963, LA PLACE DES ARTS… Aubert dirige, l’harmonie de La Tuque joue et madame Montgrain et 5 ou 6 enfants au milieu duquel je chante font une imitation de la famille Trapp…
ON EN DIRA BIEN CE QU’ON VOUDRA… AUBERT MONTGRAIN FUT LE SEUL ULYSSE QU’A PRODUIT LA VILLE DE LA TUQUE…
Il fut notre Jean de La Fontaine et notre Margaret Sangers, tout deux ayant du revisiter leurs liens familiaux pour réaliser leur rêve….
Après la mort de Margaret Sangers, qui fut la plus grande héroine américaine et dont la gloire est d’avoir contribué magistralement à inventer la pilule anti-conceptionnelle, ses enfants purent l’honorer en disant d’elle… MA MÈRE NE NOUS A PAS ABANDONNÉS, ELLE NOUS A ENSEIGNÉ LA LIBERTÉ.
sur Google
Pierrot vagabond
www.lepaysoeuvredart.com
Michel le concierge