Dans le livre 2014 intitulé L’ACADIE HIER ET AUJOURD’HUI, L’HISTOIRE D’UN PEUPLE, un texte de Barry Lean Ancelet titré: LE TOURISME CULTUREL CADIEN ET ACADIEN (P.61) me semble symboliser l’impossibilité du récit du chercheur universitaire, souvent historien, de compétionner herméneutiquement avec la puissance du conteur.
Pour bien illustrer mon propos, j’aimerais en citer quelques lignes…
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… On retrouve le phénomène d’Evangéline. Il est clair que ce personnage a joué et joue encore un rôle crucial dans le tourisme culturel de toutes les Acadies. Issue d’un patrimoine mythique sorti de l’imagination de l’écrivain américain Longfellow, Evangéline a fini par prêter son nom à toute une gamme d’entreprises (si bien chanté par Angèle Arsenault) par imposer “le”costume et par s’imposer comme l’identité mythique lors de nos festivals. Elle personnifie une version de l’histoire acadienne comme l’aiment les anglo-canadiens et les américains.
Je ne veux diminuer en rien une histoire chérie par de nombreuses personnes, mais il y a un problème identitaire qui se dissimule derrière ce phénomène. Evangéline était une victime, elle n’a opposé aucune résistance. Elle ne menaçait pas le pouvoir en place, comme cela fut le cas de beausoleil-Broussard, un héros de la résistance qui a vraiment existé. Il s’agit d’une belle histoire d’amour et, bien sûr, un symbole admirable de loyauté et de dévotion. A la fin de l’histoire, Evangéline meurt sans laisser de traces. Elle est même morte à Philadelphie. Je ne dis pas que nous devrions nous en débarrasser, mais réservons-lui une place particulière, pour ensuite découvrir et ajouter d’autres histoires- nos propres histoires qui révèlent nos véritables expériences et notre vrai passé. Il existe des personnages historiques qui font notre fierté, comme le résistant beausoleil-Broussard et Joseph et Marie Dugas, le premier couple acadien à s’établir courageusement le long su rivage rocheux de la baie Sainte-marie, dans la Nouvelle-Ecosse postérieure à la déportation. Il y a aussi nos populaires personnages acadiens fictifs, comme Rosalba et la Sagouine.
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A ce texte je répondrai ceci: Une saga archétype comme l’Odyssée d’Homère ou l’Évangéline de Longfellow ne fut pas, n’est pas et ne sera jamais une histoire, une vraie histoire, une vraie vraie histoire issue d’une vraIe vraie recherche d’un groupe de chercheurs universitaires souvent historiens d’une saga locale qui au niveau international n’intéresse personne.
Vu du vagabond-céleste que je suis, la Sagouine par exemple, m’apparaît une version féministe de la deuxième renaissance acadienne en quête d’une construction identitaire nationale interne.
Alors que l’Evangéline est issue d’une tradition orale synthétisée contextuellement par un conteur. L’Évangéline est un conte d’une puissance telle qu’il ne cesse d’engendrer un archipel d’identités acadiennes.
C’est comme le MINUIT CHRÉTIEN… Quand j’étais jeune, la radio de Radio-Canada nous faisait entendre différentes interprétations DU MINUIT CHRÉTIEN des plus grands chanteurs d’opéra sans nous dire le nom du célèbre chanteur. Et on faisait voter des gens. Et à chaque fois, c’était le ténor québécois Richard Verreault qui gagnait, comme dans l’émission la voix, à titre d’interprétation du siècle. Le minuit chrétien perdait son fondement religieux sous le poids imaginaires de se sonfement culturel local.
A mon humble avis, le tourisme culturel international se promenera touristiquement d’une Acadie à l’autre, D’UNE ÉVANGÉLINE À L’AUTRE, comme j’ai eu l’honneur de me promener dans l’oeuvre brillantissime de Joseph Yvon Thériault démontrant d’une façon écrasante l’erreur que nano-modernité pourrait commettre en traitant l’Evangeline de Longfellow comme un historien, et non comme un conteur.
On devient la reine culturelle des Etats sans nation, non par une histoire vraie mais par un conte inspirant, donc majoritaire poétiquement au point ou s’efface le point de vue minorité linguistique ou géographique, tels que vécus par l’errance fantômatique et axiologique des deux premières renaissances.
Grâce aux conteurs ibntergénérationnels, la troisième renaissance acadienne portera L’ACADIE TRIOMPHALE, de par la réinterprétation homérique du mythe Evangéline à partir duquel on compétitionnera internationalement pour en faire l’illustration la plus enracinée dans notre saga locale…. ET LÀ ON PRENDRA PLAISIR À DÉCOUVRIR PÉLAGIE LA CHARETTE ET LA SAGOUINE parce que ces deux versions locales du mythe acadien enrichiront l’Evangéline plutôt que de tenter de lui faire compétition par un faux combat régionaliste entre deux récits, l’un fondateur et l’autre issus de raconteurs d’une fondation à sculpter en pays oeuvre d’art par des personnages à vie personnelle oeuvre d’art..
A QUAND UN FESTIVAL INTERNATIONAL DE CONTEURS AU VILLAGE ACADIEN?
Pierrot vagabond