21 NOVEMBRE 2020 … 21 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … 6EME CHAPITRE…. PAUL GOUIN, POÈTE MAGICIEN DES MAGICIENS DU VIEUX MONTREAL…. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS AU QUÉBEC À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR
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jeu. 19 nov. 18:41 (il y a 9 heures)
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19 nov. 2020 22:08 (il y a 5 heures)
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HTTPS://ELLO.CO/GAELLETEME … GAELLE ÉTÉMÉ…. A DÉPOSÉ DANS CE SITE DES ÉLÉMENTS DE SON VOCABULAIRE CONCEPTUEL DE SON DOCTORAT SUR SA MÉTAPHYSIQUE DE LA RAISON COSMÉTIQUE
https://ello.co/gaelleteme
MSI Program = research protocol on the cosmology of thought. This is a conceptual alphabet. If an object could think, what would be the pattern of its mind?
Les deux Pierrots, Pierre David et Pierre Rochette
LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons …. et Lise sa tendre compagne ….
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Michel Woodard , chansonnier de la ière vague du Vieux Montréal ….. membre de l’équipe de recherche sur la nano-citoyenneté-planétaire , le pays oeuvre d’art et la vie personnelle oeuvre d’art ….. (Auld, Woodard, Rochette)
27 DÉCEMBRE 2007 Je suis devenu l’ami d’un couple très uni
CHANSON ÉCRITE POUR MICHEL
1080-71-
NAUFRAGE D’UNE VALISE
chap.1, 100 chansons
NAUFRAGE D’UNE VALISE
COUPLET 1
un jour mon chum m’a dit
oh moi je désire
que mon coeur devienne
grand comme une église
et puis ça
m’dérange pas
qu’y ait plein d’monde
su l’perron
avec leu valise
REFRAIN
y a des phrases comme ça
qui soulèvent les pieds d’un gars
comme l’eau fraiche d’un ruisseau
quand y tombe dedans
perdu au fond d’un rang
y a des phrases comme ça
qui soulèvent les pieds d’un gars
comme l’eau fraiche d’un ruisseau
quand y tombe dedans
le coeur tout en lambeaux
ohohoh… ohohoh…ohohoh..ohohoh
COUPLET 2
sur le perron d’mon chum
y avait une valise
un accordéoniste
aux tempes déjà grises
une jeune femme
avait mis l’feu à son âme
en larmes
comme le soleil
au clocher
d’une église
en flammes
COUPLET 3
mon chum y a dit
reste donc
oh sors donc ton accordéon
ma guitare est déjà prête
pour toi dans le salon
tu m’dis
qu’une jeune femme
a mis l’feu à ton âme en larmes
oh chanceux oh chanceux
ce soir chantons la femme
oh mon très vieux compagnon d’armes
REFRAIN FINAL
comme le coeur de mon chum
est grand et bon et beau
Pierrot
vagabond céleste
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9 FÉVRIER 2009
2372 … 21 OCTOBRE 2019,
Marlene Auld, créatrice de mode et didacticienne , membre de l’équipe de recherche sur la nano-citoyenneté-planétaire , le pays oeuvre d’art et la vie personnelle oeuvre d’art ….. (Auld, Woodard, Rochette)
27 DÉCEMBRE 2007 Je suis devenu l’ami d’un couple très uni
CHANSON ÉCRITE POUR MARLENE
OH MARLENE
COUPLET 1
oh Marlène
oh Marlène
après 25 ans
ton grand amour pour ton mari
est encore si visible
il y a dans ta chambre
sur le mur de ta chambre
une très belle photo de toi
prise quand tu avais 20 ans
par ton chum
devenu ton mari
depuis
c’est quasiment pas croyable
qu’une femme soit si belle
y a que le grand amour
pour un seul homme
pour faire briller des yeux comme ça
tout autour d’elle
je suis devenu
l’ami d’un couple tres uni
ça s’est passé
le 27 décembre 2007
vers minuit
COUPLET 2
oh Marlène
oh Marlène
après 25 ans
ton grand amour pour ton mari
est encore si visible
il y a dans ta chambre
sur le mur de ta chambre
une très belle photo de toi
prise à l’âge de 40 ans
par ton chum
près de ta belle-maman
qui t’aimait tant
c’est quasiment pas croyable
que deux femmes soient si belles
y a que le grand amour
pour le même homme
pour faire briller des yeux comme ça
tout autour d’elles
la mère de Michel
est maintenant décédée
mes ses yeux immortels
à travers ceux de Marlene
continuent de l’aimer
COUPLET 3
oh Marlène
oh Marlène
après 25 ans
ton grand amour pour ton mari
illumine
la fin
de ma vie
Pierrot
vagabond céleste
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Pierrot vagabond, membre de l’équipe de recherche sur la nano-citoyenneté-planétaire , le pays oeuvre d’art et la vie personnelle oeuvre d’art ….. (Auld, Woodard, Rochette)
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www.reveursequitables.com
RÉSUMÉ DE NOTRE DOCTORAT EN 300 MOTS
JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.
JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?
JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U. Par la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) , nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.
Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).
Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON » , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :
COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).
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L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT (PIERRE ROCHETTE)
Chapitre 6 – MONSIEUR PAUL GOUIN, POÈTE MAGICIEN DES MAGICIENS DU VIEUX MONTREAL
L’île de l’éternité de l’instant présent
À la mort de Renaud, on trouva dans la pièce qu’il habitait ponctuellement à l’intérieur de l’ancienne maison de Raymond Lévesque sur la Butte à Mathieu, un manuscrit, le seul d’ailleurs qu’il aurait aimé publier de son vivant. Il avait ramassé tout au long de sa carrière des histoires de magie que le public lui avait racontées. Il tentait au travers d’elles d’en saisir le dénominateur commun. Par quels mécanismes un instant présent devient-il magique ?
Par exemple, un dénommé Robert avait croisé un homme esseulé assis sur le banc municipal soudé dans le ciment juste en face du dépanneur de Val-David.. Il s’était arrêté pour l’écouter. L’homme n’avait plus un sou, vivait un moment de découragement.
Tiens prend $15, dit Robert
Va au bar chez Coco
Amuse-toi à ma santé
Une semaine plus tard, il croisa à nouveau le gars qui lui dit :
Je te remercie de ton $15.00
Grâce à toi j’ai rencontré la femme de ma vie.
Et Robert repartit chez lui avec, en dedans de lui, en retour de son geste, le plus beau moment magique de son existence, qu’il ne pouvait raconter sans en avoir les larmes aux yeux. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
La magie voyage plus vite que la lumière.
Par exemple, une femme alcoolique rencontra un homme aux sessions des alcooliques anonymes. Celui-ci lui avoua qu’il devait recevoir sa fille et sa petite-fille pour Noël et qu’il n’avait pas d’argent pour acheter de la nourriture. Cette dame lui prépara des tourtières, des beignes et des pâtés, même si elle était elle-même seule et très pauvre. Le soir de Noël, cet homme sonna chez elle, accompagné de ses deux invités, pour l’inviter à fêter Noël avec eux. C’est ainsi qu’elle passa son premier temps des fêtes dans la chaleur des cœurs généreux. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
Quand tu t’abandonnes à la vie
Légèrement et avec magie
Cela semble attirer des événements encore plus magiques.
Un autre exemple : ce père de famille dont l’adolescent de 14 ans sombrait dans la drogue, tout en pensant que personne ne s’en était aperçu autour de lui Son père l’emmena avec lui à la pêche. Cet homme digne, qui fut toute sa vie d’une sobriété exemplaire, se saoula et se drogua devant son fils et se drogua, sans que celui-ci ait accès aux mêmes droits.
Que penses-tu de ton père lui dit-il ?
Ça me fait mal de te voir de même p’pa.
Imagine-toi comme j’ai mal
Quand tu te détruis par la drogue
Lui répondit son père.
Ils fumèrent un joint ensemble. Et ce fut le dernier et pour l’un et pour l’autre. Renaud nota en fin de ligne :
Ni le père ni le fils
N’oublièrent jamais
Cet instant magique
Raconté par les deux à une table
Avec des larmes magnifiques
Dans les yeux des deux.
Puis un dernier : ce père de famille qui avait promené son fils de 6 ans dans une forêt en lui disant qu’un jour, ils porteraient secours à une princesse perdue. Voilà pourquoi ils devaient tous les deux connaître tous les recoins des boisés touffus. Il arriva effectivement qu’une jeune fille s’égarât et ils la ramenèrent à sa mère en larmes. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
Tout le monde est intéressé à la magie.
On m’a raconté des histoires si émouvantes
Que je me demande parfois :
Ai-je vraiment réussi à faire du camp Ste-Rose
Le pays magique des princes enfants ?
Pour Renaud, la seule différence entre un moment magique et l’éternité de l’instant présent était la conscience que la magie était en fait l’instant présent dans son éternité.
À la suite de son marathon sur la roche, il me téléphona chaque soir au camp pour me demander comment réagissaient les enfants. Déjà, à cette époque, il intuitionnait que la magie était une question de temps autant qu’une suite imprévue d’évènements. Mais le magicien en lui recherchait la perfection dans la préparation de son tour de lapin pour que ce lapin sorte un jour artistiquement de son chapeau « panache de chef indien ».
Bien sûr les enfants étaient excités par l’idée qu’il existe un trésor du chevalier de la Rose d’Or, que son tombeau soit dans le caveau et sa maison en décomposition dans l’île. Mais je n’assistai durant cette semaine-là à aucun événement magique en particulier. Tout au plus, des accalmies aux vents de la révolte soufflant parfois le soir dans le continent de la souffrance. La magie ne semble jamais apparaître seule, mais provenir plutôt d’une personne de cœur. Il se pourrait qu’il n’y ait pas de magie sans magicienne ou magicien.
Dans le Vieux Montréal, il existait un homme, le père Leduc qui me semblait vivre en magicien, ouvrant son casse-croûte jour et nuit bien plus pour donner du bonheur à ses clients que pour leur vendre de la nourriture. Je me souviens de cette nuit du10 juillet, 2 heures du matin. Je n’arrivais pas à dormir dans ma chambre de la rue St-Paul. Il faisait si chaud. Je décidai d’aller manger des rôties chez Monsieur Leduc. Quand il me vit entrer à cette heure tardive, il m’accueillit en disant :
Si ce n’est pas la petite nouvelle du quartier.
Il y avait toujours des gens aux deux tables de billard du fond, entourées de chaises et de tables rudimentaires. J’allai quand même m’asseoir sur un des trois bancs ronds du comptoir.
Une nouvelle cliente, me dit-il
Ne paie jamais son café
Et ça se fait offrir le déjeuner de sa vie
Gracieuseté de la maison.
Un client entra comme un coup de vent en disant :
Ayes Jules,
Savais-tu que Monsieur Gouin est mort cette nuit ?
Je ne sais pas lequel de nous deux pâlit plus que l’autre. Monsieur Leduc prit le téléphone, rejoignit Madame Martin.
Les gars, il faut que je ferme en vitesse,
Tout le monde dehors.
Je sortis moi aussi, restai sans rien dire auprès de Monsieur Leduc pendant qu’il cadenassait. Je me surpris à marcher à ses côtés. En homme de sensibilité, il ralentit sa démarche pour que je ne me sente pas abandonnée.
Quand un poète meurt Mademoiselle
C’est comme si une étoile venait de s’éteindre
La seule qui illuminait mon restaurant
Nuit après nuit.
De fait, il me dévoila avec fierté que Monsieur Gouin avait une table réservée à son nom, jour et nuit, pour qu’il puisse y écrire ses poèmes. Nous arrivâmes devant le St-Vincent. Monsieur Leduc cria de toutes ses forces :
Jeanne, c’est Jules, ouvrez-moi.
C’est finalement en sifflant entre ses deux doigts que la fenêtre du troisième étage bougea enfin vers l’extérieur.
Tu sais que Jeanne, ce n’est pas son vrai nom
Ça vient de la chanson de Brassens, la Jeanne
Les chansonniers l’ont appelée de même
Parce qu’elle garde son commerce tout l’hiver
Même si elle perd ses profits de l’été
Juste pour que les gars mangent
Pis que sa famille de clients
Ait une place pour se réchauffer.
Madame Martin vint finalement ouvrir. Elle avait dû engourdir son mal au cognac car tout en elle divaguait, même les mots.
T’as pas vu Paul passer, Jules ?
Quand il prend des marches la nuit
Je suis toujours inquiète.
Monsieur Leduc dut sentir à quel point la douleur lui traversa le corps, car il répondit avec délicatesse :
Y doit être au restaurant Jeanne
En train d’écrire Sur le bord de la machine à cigarettes.
Et madame Martin de répondre :
Pourquoi tu penses que je ne peux pas vivre sans lui Jules
Parce qu’y est pas capable d’écrire sans moi
Tu le sais bien
Ça me fait drôle de penser
Qu’y est pas encore venu me réveiller
Pour me faire lire…Mmm…
Tu l’sais bien ça aussi
Hein Jules
Y doit avoir une raison
Pourquoi y’a sauté une nuit ?
Et Madame Martin de murmurer :
Paul est mort Jules
Y’est mort.
Et Jules de la serrer dans ses bras
À travers de longs sanglots :
Un poète, ça ne meurt jamais
Comprends-tu Jeanne
Ça ne meurt jamais.
Une fois à l’intérieur, Madame Martin et Monsieur Leduc calèrent cognac après cognac, accompagnant chaque gorgée par une série de sacres d’un rare désespoir. Nous réussîmes à transporter la dame jusqu’à sa chambre. Puis, j’offris à Monsieur Leduc de veiller sur elle durant la nuit pour qu’il puisse aller prendre quelques heures de sommeil.
Comme la mort est cruelle. Jeanne dormit à peine vingt minutes. Je l’entendis gémir. J’entrai dans la chambre et m’assis dans la berceuse près de son oreiller. Entre deux sanglots, elle me témoigna de son amour pour Paul.
Il n’allait jamais traîner dans sa boîte à chanson
À mon idée c’était la gêne
Quand t’as un trou en plein milieu du larynx
À cause d’un cancer
T’aimes mieux entendre la musique
Dehors dans la porte du garage
Ou aller faire le poète
Chez Jules
Paul m’avait déjà écrit :
Plus un poète est muet
Plus il parle avec sa plume.
Je t’aime Jeanne
Du plus profond de mon encre.
Tôt le matin, les chansonniers arrivèrent les uns après les autres. Pierre David, le grand ombrageux, Marcel Picard le bon nounours rieur à barbe, René Robitaille le magnifique insouciant, Michel Woodard, l’éthérique sensible, Éphrem Desjardins, le porc épic chevelu, Gilles Fecteau le joueur de conga fou des femmes, Jos Leroux le petit gros au grand talent, le peintre Edmond avec son rire tonitruant et finalement le poète-éditeur Claude-Alexandre Desmarais, mémoire en vers des ieux.
Tout se passa d’abord comme dans un salon funéraire. Condoléances, larmes, silences, puis une première anecdote, juste pour permettre à un rire de sortir la peine de son intolérable. Et Fecteau tirant sur sa grosse moustache souligna le fait que Monsieur Gouin communiquait toujours par écrit à cause de son cancer de la gorge.
Une fois Monsieur Gouin m’avait écrit :
Moi je n’en reviens jamais
Quand le peintre Edmond arrive au café
Y finit toujours par ramasser la plus belle fille.
À l’immense rire de tous, je vis que c’était plus que vrai.
Moi j’habite en bas de chez Edmond
Dit René Robitaille de sa petite voix chantante
J’entends sans arrêt des cris de femme heureuse
Quand je rencontre Edmond dans l’escalier
Puis que je lui demande
Ce qui se passe en haut,
Il me répond toujours
Qu’il est en crise de créativité
Et tout le monde de rire de l’astuce avec laquelle Edmond enrobait sa vie privée.
En tout cas, Fecteau,
Répliqua Edmond
Ça fait plus raffiné que Jos Leroux
qui joue au dur quand c’est le temps de se faire galant homme
L’âme très émouvante de JOS (RICHARD) LEROUX … poète-chansonnier du Vieux Montréal, dès les tout débuts du café St-Vincent, sur notre toute petite scène, qui enchanta notre bohème par son atypique talent d’écriture et d’animateur-chansonnier.
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Les rires se prolongèrent de longues secondes dans une euphorie qui plaça Jos quasiment dans la position de souffre-douleur du groupe. Madame Martin aimait ses gars, surtout quand leur propos la faisait rire gras, comme dans un camp de bûcherons. On aurait dit que c’était toujours à ce moment-là qu’elle renouvelait le cognac de tout le monde, l’éternel cognac pour prolonger le plaisir de faire exploser l’inconscient pulsionnel.
Et Jos de répliquer :
Toi Fecteau
Tu passes ton temps à dormir sur ton conga
Pis quand on s’aperçoit que tu joues
C’est parce que t’es en train de séduire
Une fille dans la salle….
Que je ramasse en vitesse, d’ajouter Edmond
Juste avant que Fecteau ait le temps de descendre de la scène
Pis Jos de descendre dans la cave avec l’espoir
Dans le coeur du ventre,
Tous éclatant d’un gargantuesque rire
Et Jos de tenter une dernière attaque :
Cout’ donc Marcoux
Es-tu chanteur castra toi ?
On te voit jamais avec une fille ?
Jean Marcoux était le fameux propriétaire du café du port, qui même s’il ne pratiquait pas son métier à la manière autres, était respecté de tous pour son entêtement à tenter de faire renaître une petite boîte à chansons telle qu’on la vivait dans les années soixante.
Moi les gars, dit Jean Marcoux
Je suis un romantique.
Pas de conquête sans le cœur.
Et Jos Leroux d’ajouter :
Ben t’auras pas de conquête souvent
Parce que tu vas te les faire voler
Avant que les filles t’arrivent au cœur.
Curieusement, tout le monde y passa, sauf Pierre David. Et c’est Madame Martin qui osa parler du beau brumel pour faire envie à tout le monde.
Y en a pas un ici qui va battre David
Il est beau, grand, séduisant
Et les filles n’attendent qu’un signe de sa part.
Les gars se mirent à huer juste pour le plaisir. Mais Madame Martin avait tellement raison. Pierre David sur scène, arrivait toujours à tourmenter les cœurs. Il avait follement besoin d’être aimé, provoquant chez la clientèle féminine des fantasmes qui pour la plupart, ne se réalisaient jamais. Et Jean Marcoux de planter le dernier clou dans le cercueil de Jos :
En tout cas Madame Martin
Au moins avec David,
Vous êtes certaine d’avoir des filles au café,
Mêmes celles à qui Jos fait peur.
Que de rires, que de rires. Jeanne était contente. Les gars se resserraient autour d’elle d’une manière telle que Paul semblait lui aussi faire partie de la fête. Michel Woodard était trop nouveau pour s’insérer, mais déjà profondément amoureux de sa vie d’artiste dans le Vieux-Montréal. Éphrem Desjardins encore trop gelé par la marijuana de la veille.
Et soudainement, Jos changea le ton de la conversation.
Y as-tu quelqu’un ici
Qui a une anecdote à raconter
Sur Paul Gouin ?
Personne, absolument personne ne se rappelait d’une anecdote comique à Propos de Paul Gouin.
Ben les gars,
C’était ça Paul Gouin
Quand y voyait que tout le monde était heureux
Y s’effaçait.
Y avait juste ça qui comptait pour lui
Que les autres soient heureux.
Et la mère, gonflée de tendresse, de mettre tout le monde dehors.
Je restai seule avec elle et le vide nous sembla affreux. Renaud n’était pas encore venu. Et je dois avouer que nous aurions fait n’importe quoi pour qu’il remplisse l’infini fossé du non-sens de la mort de Monsieur Gouin.
Paul aimait tellement accompagner Renaud
Dans ses recherches, dit Jeanne
Renaud parlait d’éternité de l’instant présent,
Paul de magie
Ils ne s’entendaient pas vraiment sur le sens des termes
Mais ils se respectaient.
Monsieur Gouin disait quoi de la magie
Demandai-je ?
Pour Paul
Il suffisait d’être magicien
Vis-à-vis des autres
Une fois dans sa vie
Pour que le cœur
Prenne la forme de la poésie.
Un jour, Il écrivit à Renaud :
Chaque soir,
Sois un magicien qui chante
Comme je suis un magicien qui écrit
Et tu connaîtras une béatitude profonde
Parce que le monde a besoin de magie.
Et je contai à Jeanne les magies que mon père avait mises dans ma vie tout au long de l’enfance en me racontant des contes de fées et en me faisant rêver du grand amour, comme le chantaient parfois les chansonniers dans certaines chansons, même si leur vision de l’amour dans leur vie privée laissait parfois à désirer.
Madame Martin se mit à me dire un bon mot sur chacun de ses artistes..
Faut pas se fier aux apparences,
Ce sont des bons p’tits gars,
Juste un peu trop courailleux, mais c’est de leur âge.
L’été passé, les p’tits gars ont fait pousser
Une nouvelle sorte de plante
Dans mon bac à fleurs
C’est la police qui est venue m’avertir
Que c’était du pot.
Des maudits bons petits gars que j’te dis
À cause d’eux autres
Paul et moi on s’est jamais vu vieillir
Je quittai sur ces mots pour revenir au St-Vincent pour le spectacle du soir avec mon père et ma mère. Clermont nous invita à nous asseoir à sa table. Dès 20 heures, toutes les chaises de métal inconfortables furent occupées par les habitués.
La bande des Îles de la Madeleine, la dame en rouge, prostituée tolérée par les clients et adorée de certains chansonniers certains soirs de manque parce que c’était gratis pour eux, la danseuse à gogo, Monsieur Étienne le laveur de vaisselle, le peintre Edmond et combien d’autres…
À l’extérieur, appuyés contre les portes du garage : Les trois robineux que Monsieur Gouin aimait tant : Philippe, ancien médecin durant la deuxième guerre mondiale à qui les atrocités avaient fait perdre la raison, l’artiste qui fut écrasé un jour en plein milieu de la rue par l’automobile du premier ministre René Lévesque et le père Lamontagne qui gagnait sa vie à faire faire des tours aux touristes dans un vieux carrosse à trois roues seulement.
Renaud sortit de l’ascenseur de Madame Martin. Il fut le premier à monter sur la scène. Il avait les yeux bouffis et rougis. J’en conclus qu’il venait d’offrir ses sympathies à Jeanne. Tous les chansonniers que j’avais eu la chance de connaître intimement au travers de leurs gaillardises avaient tenu à faire acte de présence, groupés les uns contre les autres, entre le mur du bar et celui des salles de bain.
Levez la main
Ceux qui ont vu, un jour ou l’autre,
Le poète Paul Gouin
Marcher les rues du Vieux Montréal ?
Tous sans exception l’avaient un jour ou l’autre croisé et salué.
Pour Monsieur Gouin
Le Vieux-Montréal
C’était non seulement son village
Mais sa vraie famille.
Il a ouvert une boîte à chanson
Pour rendre heureux
ceux et celles qu’il aimait
Monsieur Paul Gouin poète
Ne sera plus jamais appuyé dehors
Contre la porte du garage
Mais un peu plus haut
Contre la porte du ciel
Va juste falloir chanter un peu plus fort
Si on veut qu’y nous entende ok ?
Un grand rire nerveux parcourut la salle.
Et toute la salle, se levant debout, épaule contre épaule, chanta pour Paul, « une boîte à chansons » de Georges D’or. À la fin de la chanson, Madame Martin sortit de l’ascenseur. Bien peignée, habillée dans une robe noire. Elle monta sur la scène, fit un signe de croix en levant les yeux vers le ciel et dit très fort pour que ça se rende jusque dans le fond de la salle :
Paul est tellement content
Que vous ayez chanté pour lui
Juste pour lui
Qu’il m’a demandé
D’offrir…
Une tournée générale
Pour tout le monde
Et c’est dans le silence général que la serveuse Jeanne D’arc et le serveur José servirent un cognac à chacun et chacune. Et c’est dans un torrent de larmes respectueuses qu’on porta un toast au poète. La fête débuta doucement par la chanson préférée du poète :
MOI MES SOULIERS
DE FÉLIX LECLERC
Au paradis, paraît-il mes amis
C’est pas la place pour les souliers vernis
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés
Si vous voulez être pardonnés.
Puis, c’est par la danse à St-Dilon de Gilles Vigneault que le diable dansant et chantant en chacun de nous rendit visite au poète. Monsieur Gouin avait déjà écrit au sujet des clients du St-Vincent que nous étions ses enfants qui dansaient avec la lune.
Et ce soir-là, nous dansâmes pour lui.
le remerciant d’avoir été si discrètement
Le magicien de nos vies
Sur la lune de son imaginaire.
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3366… 16 DÉCEMBRE 2019,
JE CORRIGE LE DERNIER BLOGUE…. IL FAUT LIRE CONTE POUR UN FEU DE JOIE (GAELLE ETEME) ET NON CONTE OEUVRE D’ART… DANS LE TEXTE ….
December 16, 2019 Pierrot le Vagabond Chercheur
ST-ELIE DE-CAXTON…. UN VILLAGE -POÉSIE-FRACTALE D’UNE PLANÈTE-VILLAGE-OEUVRE-D’ART … AU SENS OÙ LE CHAMP CONSTELLAIRE CRÉÉ PAR LES QUATRE QUESTIONS DE TOUTE VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART DEVIENNENT FRACTALEMENT LES QUATRE QUESTIONS D’UNE FUTURE INSTITUTION PERSONNELLE OEUVRE D’ART: LA NAN0-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE….. ET C’EST EN CE SENS AUSSI QUE LE GRAND CONTEUR INTERNATIONAL SIMON GAUTHIER ET L’ENCANTEUR DE LA BEAUTÉ DU MONDE NANO-PLANÉTAIRE FRED PELLERIN PORTENT EN PROPÉDEUTIQUE LA SIGNATURE MÊME DE LA CINQUIÈME QUESTION DES 193 FUTURS PAYS OEUVRE D’ART… COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?
December 16, 2019 Pierrot le Vagabond Chercheur
Moi qui ne regarde jamais la télévision… grand prisonnier volontaire d’un rêve plus fou que moi-même … dans un local 24 heures sans fenêtre…. je reçois hier après-midi un courriel de mon ami Arnaud avec un clip à aller voir…
Et que vois-je? … L’impossible… la synchroni-vie-té de l’impossible… Fred qui parle des quatre questions de toute vie personnelle oeuvre d’art:
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Vendredi dernier, Fred Pellerin était l’invité de France Beaudoin à Pour emporter, présenté sur ARTV.
https://mylenelehoux.com/2019/12/16/4-questions-pour-votre-reve/
Fred Pellerin lui raconte quatre questions de Pierrot Rochette, que nous devrions nous poser à tous les jours…
C‘est quoi ton rêve ?
C‘est pour quand ?
Qu’est-ce que tu as fait pour lui aujourd’hui ?
En quoi ton rêve est bon pour le bonheur des autres aussi ?
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Je dois avouer que… moi qui a une peur bleue d’être quelqu’un pour quelqu’un dans la vie… je suis pris d’une frayeur incontrôlable… Une bonne marche d’une heure dans les couloirs de l’UQAM finit par me calmer assez pour continuer à bosser sur le glossaire…
Et de me dire… Simon et Fred, au nom de St-Elie de Caxton, et en particulier au nom de la chorale de St-Elie de Caxton (le très émouvant Normand entre autres)… sont en train de mettre au monde la nano-citoyenneté-planétaire… qui sera un jour LE CHANT CHORAL dont la planète Terre a besoin.
En ce sens, Simon (tout comme mon ami Michel le concierge d’ailleurs) est d’une intuition foudroyante… Le show du mois d’avril de la chorale de St-Elie de Caxton portera le titre de QWALIA… wowwww … une quarantaine de nano-citoyens-planétaires habitant le village-terre que constitue fractalement le village de St-Elie de Caxton chantera la beauté du monde qwalienne des débris de la mémoire du cœur portée au firmament du rêve big-bang de l’humanité en propédeutique par leurs deux conteurs: le grand conteur international Simon Gauthier et l’encanteur de la beauté du monde Fred Pellerin…
Toute cette exploration qwalienne par une chorale oeuvre d’art des chansons de Simon… semble porter en perspective prospectiviste un grand rêve qui pourrait se passer à St-Elie-de Caxton même dans la shed du bonheur de Simon:
QWALIA+ ( invention de Gaelle Ethemé)
La shed du bonheur du grand conteur international Simon Gauthier… l’épicentre planétaire d’un grand village-big-bang planétaire…. peut-être même d’une future révolution métaphysique à l’image même d’un CONTE POUR UN FEU DE JOIE… (Gaelle Étémé)
à suivre….
Pierrot vagabond céleste
… au nom de par et pour notre équipe de recherche (Auld, EWoodard, Rochette)