Wow…. Je dors de moins en moins et cela avec technique de créativité… tel que je l’ai aspiré depuis tant d’années…. ce qui s’accompagne aussi du fait que je réussis à manger de moins en moins….
Quand je vagabondais la beauté du monde sur les routes du pays…. j’avais un bâton de liberté, un vieux chapeau, une barbe blanche, une vieille guitare et un sac à dos….. Tout ce que j’étais et possédais faisait vibrer les nuits étoilées par le bruissement de mon rêve big bang… Et je changeais de village… heureux… les bottes de mon grand-père Lucien comme musique de l’âme pour aller plus loin dans la vie…
Et pourtant… je rêvais de posséder encore moins… et surtout d’être encore moins…. Je changeais de village… je dormais dans des 5 étoiles face à des ruisseaux qui n’avaient plus été visité… Même les arbres me disaient merci d’être devenu «UN ARBRE QUI MARCHE PARCE QU’IL RELÈVE SES RACINES»…
Par mes brosses d’être et attaques d’être, je comprenais que le seul chemin du merveilleux que constituait l’arc-en-ciel entre mon errance poétique et l’errance fantomatique des millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre … était celui de la pauvreté chantante à la hauteur du cantique des cantiques de la bible…
Puis vint le grand dépouillement… Je jettai d’abord ma guitare en arrière d’une pancarte où il était indiqué (sur une vieille route de bois) Montréal dans une direction et Québec dans l’autre…
Je quittai le vagabondage de la réalité pour celui de la connaissance … De vagabond céleste je me métamorphosai en recteur poétique de 4 universités en ensemencant es gardiens de sécurité en vies potentielles oeuvre d’art par les quatre questions de la vie personnelle oeuvre d’art: 1) quel est ton rêve? …2) Dans combien de jours? 3) comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?
4 universités plus tard… à 71 ans… je porte en mes poignées de main l’humanité oeuvre d’art de demain par la cinquième question, fondement même de la nano-citoyenneté-planétaire:
COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?
Il ne me reste qu’un demi-sac, un petit sleeping d’été… un pain, des céréales, un petit pot de beurre de pinottes, 2 paires de jeans, trois chemises courtes noires, un petit par-dessus… unvieux manteau d’hiver court, une tuque, des sandales dans des claques…. 20 paires de bas à $1.00…
Je me coupe les cheveux moi-même… et je vis dans le silence d’un 24 heures informatique sans fenêtre…. Le soleil tenterait de me nuire en traversant la fenêtre pour me jaser si j’allais dans local fenêtré…
Je n’ai pas téléphoné depuis 10 ans (je n’ai d’ailleurs pas de téléphone) pas d’ordi, pas de t.v. …. je prends soin des débris de la mémoire du cœur des autres dans les couloirs de l’UQAM…
La nuit… les millions d’enfants-fantomatiques qui se meurent de faim ou de blessures de guerre m’entourent d’un silence bienveillant qui me dit… L’IMPOSSIBLE QUE CONSTITUE TOUTE ERRANCE POÉTIQUE TE SALUE AMI…
Et notre doctorat se nourrit ainsi d’un fil d’or dramaturgique à la hauteur de la chanson « je te demande pardon» de mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge…. et Marlene la femme qu’il aime d’un amour oeuvre d’art est heureuse….
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Y A DES FOIS J’ME DIS
28 mars 2009 – 20 h 55 min
1
COUPLET 1
y a des fois j’me dis
qu’ça pas d’bon sens
d’vagabonder à 60 ans
de marcher dans l’noir avec ma guitare
ma poésie de gare en gare
quand j’rentre d’une église
ou y a des pauvres
qui dorment s’un banc
pis un joueur de piano
qui fait exploser l’mauvais temps
ca m’prend juste un mauvais café
pour me remettre à chanter
REFRAIN
si y a un Dieu dans le ciel
dessine un arc-en ciel
entre les couleurs des toilettes
des douches pis des poubelles
ben lavés des tous nus
quand ça vit pu dans rue
ça fait des anges de plus
avec des ailes au dessus
COUPLET 2
le joueur de piano
improvise toute la nuit
ca doit être ça
rêver du paradis
quand y a pris un break
y a un crotté comme moé
qui m’a crie please oh please
play a song from your guitar body
au milieu d’l’église
avec des pauvres
assis su l’banc
j’ai vu des casquettes tomber
des têtes pendant mon chant
la langue française
parfois ça r’ssemble
à des prières d’enfant
COUPLET 3
le long d’ma route
j’ai reçu tellement
de gestes de bonté
que ça m’déroute
j’ai tellement appris
des plus pauvres que moé
qui m’arrive d’avoir honte
de les quitter
j’peux pas croire
qu’une vieille église
perdue que’k part
dans l’noir
un pianiste des vieilles casquettes
un mauvais café noir m’ont donné la fierté
de chanter la gang de pauvres
qui ont pris soin de moé un soir
Pierrot
vagabond céleste