Quel magnifique conseil d’administration de la créativité , ce matin… Marlene et Michel, mes partenaires de recherche m’accordent une amitié créatrice d’une grande élégance du cœur …. Ils respectent le fait que je ne dorme presque pas, que je mange du gruau à journée longue pour que ma faim me permettre de mieux vivre la faim des millions d’enfants dans le monde… que je sois habité par une invention pour soulager la condition humaine au-delà de mes propres forces …..
Je me coupe maintenant les cheveux moi-même… Je me promène avec ma tasse que je remplis d’eau chaude à l’université.. Je mange mon gruau sans sucre puis je remplis ma tasse d,eau chaude… et dans les couloirs de l’UQAM, je marche la beauté. du monde avec mes larmes de peine onti-k-ue et mes larmes de joie onti-kha-tives…
Tout est devenu plus concentré…. plus cimetiérisé, comme quand je dormais dans les cimetières du Québec devant des tombes d’enfant….
Je porte la beauté du monde dans mes yeux… Je salue chaque gardien de sécurité, chaque concierge en me renseignant les uns sur leurs famille, les autres sur leur rêve, je serre des mains… je leur dis que je promène mon cerveau comme si c’était mon chien… ils rient… je suis heureux…
Je retourne au 24 heures… je travaille au 7000 pages du glossaire pour en constituer un cordex à partir duquel notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) bâtira les attributs essentiels de chacune de nos inventions glossairiques par des anecdotes reliées à nos archétypes hologrammiques … Marlene la jardinière, Michel le conciewrge, Pierrot vagabond… des anecdotes qui seront en fait une châine onti-k-e et onti-kha-tive de nos débris de la mémoire du cœur…..
Peu à peu, mon corps se céleste… je pense à Simon Gauthier… au 7 ans de son spectacle du vagabond céleste à travers la francophonie… puis me remontent en transmages et transgrammes fébriles des débris de la mémoire du cœur des grands rêveurs ou grandes rêveuses rencontrés sur ma route de vagabond …
Comment ne pas me souvenir de mes 3 mois passés à l’armée du salut à Toronto …. et de cette église où un mauvais café servi par des bénévoles redonnait à des épuisés fantomatiques de l’existence un parfum de dignité dans le froid de l’hiver…
Y A DES FOIS J’ME DIS
COUPLET 1
y a des fois j’me dis
qu’ça pas d’bon sens
d’vagabonder à 60 ans
de marcher dans l’noir avec ma guitare
ma poésie de gare en gare
quand j’rentre d’une église
ou y a des pauvres
qui dorment s’un banc
pis un joueur de piano
qui fait exploser l’mauvais temps
ca m’prend juste un mauvais café
pour me remettre à chanter
REFRAIN
si y a un Dieu dans le ciel
dessine un arc-en ciel
entre les couleurs des toilettes
des douches pis des poubelles
ben lavés des tous nus
quand ça vit pu dans rue
ça fait des anges de plus
avec des ailes au dessus
COUPLET 2
le joueur de piano
improvise toute la nuit
ca doit être ça
rêver du paradis
quand y a pris un break
y a un crotté comme moé
qui m’a crie please oh please
play a song from your guitar body
au milieu d’l’église
avec des pauvres
assis su l’banc
j’ai vu des casquettes tomber
des têtes pendant mon chant
la langue française
parfois ça r’ssemble
à des prières d’enfant
COUPLET 3
le long d’ma route
j’ai reçu tellement
de gestes de bonté
que ça m’déroute
j’ai tellement appris
des plus pauvres que moé
qui m’arrive d’avoir honte
de les quitter
j’peux pas croire
qu’une vieille église
perdue que’k part
dans l’noir
un pianiste des vieilles casquettes
un mauvais café noir m’ont donné la fierté
de chanter la gang de pauvres
qui ont pris soin de moé un soir
Pierrot
vagabond céleste