Philippe Dubé, professeur au département des études historiques à l’Université Laval a écrit un excellent article dans le DEVOIR de ce matin: AU PAYS DES DÉSHÉRITÉS, le patrimoine est un pacificateur, il est là pour rassembler, créer un lien social.
Détail du tableau «Coureurs des bois au coucher du soleil, en hiver», de Cornelius Krieghoff (1815-1872). L’oeuvre est un legs d’Arnold Wainwright.
Photo: Musée McCord
Détail du tableau «Coureurs des bois au coucher du soleil, en hiver», de Cornelius Krieghoff (1815-1872). L’oeuvre est un legs d’Arnold Wainwright.
———— (extrait de l’article)
Deux grandes figures
Il faut rappeler que deux grandes figures mythiques hantent notre passé et l’illustrent à la fois : le colon qui s’acharne à s’établir et le coureur des bois qui cherche à explorer l’ailleurs. Deux figures qui s’opposent en quelque sorte : l’une « s’empayse », l’autre se dépayse. Dans ce contexte, il est difficile de s’entendre sur lequel de nos héritages prévaudra dans notre mémoire collective afin de construire l’avenir. Les héros ici se confrontent, s’affrontent même, quand il s’agit de ramener le passé au présent. Ce tiraillement devient évidemment stérile à la longue, car l’« empaysement » poursuit son oeuvre par l’implantation progressive du pays réel alors que le « Canadien errant » n’a de cesse d’arpenter l’ailleurs et de redessiner le pays imaginaire. L’un nous incite à faire corps avec le sol québécois ; l’autre tente de nous réinventer sous des traits venus d’horizons lointains. S’ajoute à ce débat interne le nouvel arrivant qui n’est pas sûr de faire réellement partie de la famille d’accueil, mais qui, pourtant, souhaiterait pouvoir se poser une fois pour toutes sur une terre paisible et prospère afin d’assurer l’avenir des siens.
Dans une pareille conjoncture, on ne sait plus où donner de la tête. Vers quelle image de nous-mêmes se tourner alors que nous avons besoin de figures tutélaires pour guider notre devenir ? Que faire ? Surtout pas la guerre ! Le patrimoine, lui, est un pacificateur, il est là pour rassembler, créer du lien social pour permettre le vivre-ensemble. Ces traces du passé doivent en effet agir comme des repères dans l’espace public pour nous rappeler que d’autres avant nous ont marqué le paysage social et culturel dont nous héritons. C’est pour cette raison que nous devons nous entendre sur les vestiges du temps qui nous précède. Le patrimoine doit être consensuel, il ne peut se permettre d’être conflictuel.
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LE COLON me semble représenter l’empaysement tel que les nationalistes du Québec perçoivent les droits collectifs d’un peuple.
LE COUREUR DES BOIS me semble l’icône d’un territoire à conquérir qui s’appelle LE CANADA PAYS OEUVRE D’ART?.
LA PEINTURE COUREUR DES BOIS AU COUCHER DE SOLEIL EN HIVER DE KRIEGHOF ME SEMBLE L’ICÔNE MÊME DU CANADA PAYS OEUVRE D’ART? qui devrait un jour transcender la monnaie canadienne…. invitant à une masse critique de vies personnelles œuvre d’art à dessiner le pays œuvre d’art.
Vis ton rêve comme le coureur des bois a vécu le sien, parcoure la beauté du monde et prends-en soin, le Canada de l’imaginaire t’y invite.
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Pierrot vagabond