La chanson du camionneur témoigne d’une perpétuelle création de l’amour big bang d’un homme pour sa compagne au travers des irritants accompagnant ses 60 heures par semaine à penser à elle dans son camion tout en gagnant sa vie.
Si je compare ce camionneur dont je me suis inspiré avec un autre, assez âgé, diabétique qui était venu me chercher sur mon congélateur au restaurant chez Annick parce qu’il devait aller porter un colis pour sa fille alors qu’une tempête épouvantable faisait rage, ce camionneur diabétique me semblait englué dans la survie par l’errance axiologique alors que le premier, majestueusement, par son simple engagement big-bang sans tricherie….flottait dans son errance poétique comme un goéland dans le ciel.
Jamais je n’oublierai…. cet homme rêvant son amour pour sa compagne en parlant fort seul à sa table au restaurant à 4h.30 du matin, devint un passeport incontournable à mon vagabondage universitaire pour en imaginer des concepts fondateurs, de la vie personnelle œuvre d’art.
J’SUIS SU L’CAMION
QUAND LA NEIGE A D’LA PEINE
J’T’AIME
QUAND LE VENT TROP JALOUX
LA GAROCHE ENTRE MES ROUES…
Sur ma route de vagabond céleste, la différence entre une nano-personne-humaine transcendée par son rêve big-bang et une autre orpheline de toute vie personnelle œuvre d’art m’apparaissait d’un tel abime que ma plus grande peur quand je marchais la nuit avec mon bâton de pèlerin, mon chapeau, mon sac à dos et ma guitare était de me faire ramasser par une automobile, parce 90% des fois, y était inséré un errant ou une errante fantomatique ou axiologique épuisé ou épuisée de tourner en rond dans son manque de sens vécu comme une prison à perpétuité.
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J’en appelle à ce passage de Didi- Huberman sur le rapport entre l’image et le concept à partir d’une réflexion au sujet des idées mouvantes de la philosophie de Bergson
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L’image, parce qu’elle se moule sur la singularité des phénomènes, peut en restituer les «mille nuances » (im,p. 1398) ; mais son adhérence même, sa capacité d’immanence, l’empêchent de nous donner une idée continue, stable ou éternisée, du réel (et c’est bien
pourquoi, selon Bergson, il faut entièrement repenser les rapports entre science
et métaphysique). (im, p. 1419-1432) L’image et l’intuition, qui échouent là où se montrent efficaces le concept et la synthèse, réussissent là où achoppent le concept et la synthèse : elles « élargissent notre perception » en respectant les
différences, les nuances, les mouvements et les moindres changements qualitatifs
de la réalité
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Si j’apostériorise la différence entre mon vagabondage dans les quatre universités depuis quelques années et mon vagabondage à travers le Canada, je dirais que celui effectué dans le champ des disciplines universitaires me menace constamment de trop de rigidité conceptuelle alors que le vagabondage effectué dans le champ existentiel d’une géographie hasardeuse me plonge dans trop de fluidités reliées aux images mouvantes et sans fin d’une condition humaine ancrée dans une survie inquiète.. Derrière chaque porte, de chaque maison, il y a un drame sans même une ombre de l’envergure des épopées homériennes.
LA CHANSON DU CAMIONNEUR, une fois écrite, m’a permis ce pont par l’image fluide des couplets refrain , entre la vie à son plus noble et la stratification universitaire du concept qu’elle inspirait à notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) Michel vivant pour Marlene un amour aussi grand que celui du camionneur. Soit.. «wow-t=2.7k?»
Quand Michel chante la chanson du camionneur et que Marlene pleure de tendresse parce que Michel lui chante… l’homme qui chante en Michel rejoint en moi l’homme qui conduit son camion.
Ne sommes-nous pas tous les camionneurs de nos rêves big-bang sur cette terre?
à suivre…
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