CHRISTIAN RIOUX DU DEVOIR EST DANS L’ERREUR ÉPISTÉMOLOGIQUE COMME LA PLUPART DES COMMENTATEURS SUR TERRE EN CE MOMENT.
LA DIFFÉRENCE ENTRE LES MIGRANTS ET LES MIGRANTS ÉCONOMIQUES DEVIENDRA INOPÉRATOIRE AU 21EME SIÈCLE, TOUS LES COMME LES ÉTATS ET LOEURS FRONTIÈRES D’AILLEURS.
seule une nano-citoyenneté planétaire permettra de nouvelles règles de jeu pour LA SIMPLE SURVIE PLANÉTAIRE DE la nouvelle multitude nano-planétaire issue du téléphone intelligent.
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De l’utilité des frontières
Christian Rioux
8 septembre 2017 |Christian Rioux | Actualités internationales | Chroniques
« C’est un devoir d’accueillir les personnes qui sont persécutées dans leur pays d’origine : c’est ce qu’on appelle l’asile. Mais on sait très bien aussi que l’asile est parfois détourné par des migrants économiques. »
Voilà ce qu’expliquait la semaine dernière Alain Juppé en marge d’un entretien avec le premier ministre Philippe Couillard, à Québec. Alain Juppé a précisé qu’il n’entendait évidemment donner de leçon à personne… Mais chacun aura compris que l’ancien premier ministre français tenait à rappeler une vérité élémentaire qui, faute d’être bien comprise, est en train de semer le désarroi dans les populations.
Le Québec n’est pas le seul pays à être confronté aux réalités difficiles des migrations modernes. À cause de leur position géographique et de la négligence de l’Union européenne à protéger ses frontières, les pays européens se sont récemment retrouvés en première ligne. Or, si ces pays ont des devoirs essentiels à l’égard de ceux dont la vie est menacée, il importe de rappeler qu’il n’en va pas de même à l’égard des migrants économiques.
À Londres au printemps, j’ai eu la chance d’en parler avec l’auteur d’un livre éclairant sur le sujet (Stranger in Our Midst : The Political Philosophy of Immigration, Harvard University Press). « Le débat sur l’immigration produit beaucoup de frictions mais peu de lumières », me disait David Miller. Baignant dans un milieu universitaire où la défense des frontières est aussitôt soupçonnée de racisme et de xénophobie, ce professeur d’Oxford a voulu démystifier certains points de vue largement répandus.
« La question des réfugiés est souvent traitée de manière très moraliste, dit-il. Mais on ne peut perdre de vue l’impact très sérieux que l’immigration peut avoir sur nos sociétés et nos démocraties. » Selon Miller, si nous avons des devoirs à l’égard de ceux dont la vie est en danger, chaque société reste libre de se déterminer comme elle l’entend à l’égard des migrants économiques.
« Nous avons des devoirs à l’égard des étrangers, mais ils sont limités aux situations extrêmes, dit-il. L’État est d’abord là pour défendre les intérêts de ses citoyens. Je suis contre l’idée cosmopolite d’un traitement égal entre nationaux et étrangers parce que tous les humains devraient être égaux. C’est une demande qui dépasse ce que nos peuples sont prêts à faire. Il est normal de favoriser ses nationaux et ses proches — comme sa famille, d’ailleurs — et on ne peut s’attendre au même degré de solidarité avec des étrangers. »
Cette distinction est en effet la seule façon de garantir la paix sociale et de sortir du débat abscons qui oppose la fermeture totale des frontières à leur disparition pure et simple.
C’est pour avoir entretenu la confusion que la chancelière Angela Merkel a subi une baisse drastique de sa popularité en 2016 après avoir laissé entrer plus d’un million de migrants en Allemagne. Si cette fille de pasteur s’en était tenue à un discours plus réaliste, sans rien renier du devoir d’accueil des réfugiés, nul doute que le parti d’extrême droite AFD et le mouvement anti-immigration Pegida n’auraient pas connu une telle ampleur. D’ailleurs, la chancelière est aujourd’hui revenue à un discours plus pragmatique et promet l’expulsion des centaines de milliers de migrants économiques qui ne répondent pas aux critères du statut de réfugiés.
Justin Trudeau a récemment commis la même erreur — mais par populisme dans son cas — avant de revenir lui aussi à la raison. S’agissant des migrants économiques, selon leurs conditions respectives, les peuples ont le droit de choisir librement de les accueillir ou pas sans devoir subir les noms d’oiseaux qu’on leur adresse généralement, dit Miller.
« Le discours politique contemporain traite souvent de raciste celui qui veut simplement contrôler l’immigration. Il faut distinguer entre le racisme ou la xénophobie et le désir naturel des peuples de préserver leur communauté pour l’avantage mutuel de leurs membres. Traiter ces gens de racistes ne fait qu’aggraver le débat. »
À la fin des années 1980, alors que l’immigration était de moins en moins bien acceptée, le Parlement britannique avait décidé de réduire considérablement l’immigration, rappelle un autre auteur britannique, David Goodhart. La sagesse du Parlement avait alors permis d’éviter une crise. C’est ce qu’il aurait fallu faire pour éviter le Brexit, dit-il. Mais, avec le traité de Maastricht, les États nationaux ont perdu tout pouvoir sur l’immigration intra-européenne. Si au lieu de s’en tenir au dogme de la « libre circulation », Bruxelles avait fait quelques concessions à Londres, on aurait facilement pu éviter le Brexit, croit-il.
Rappelons, comme le souligne David Miller, que la citoyenneté et l’État social sont incompatibles avec la disparition des frontières. À moins qu’on veuille le liquider, l’État providence exige une définition claire de la citoyenneté. Il demande aussi que les citoyens partagent suffisamment de choses en commun pour accepter de se soutenir mutuellement. D’où l’ironie de voir une certaine gauche prêcher cet idéal messianique alors qu’une société sans frontières serait inévitablement une société sans solidarité.
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KARIM AKOUCHE A RAISON LA GUERRE DES PHILOSOPHIES PRÉCÈDE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE QUI NAÎTRA AU 21EME SIÈCLE SOUS L’INOUI CHAOS DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES, FAISANT BASCULER LES DROITS LAICS ET MULTICULTURELS AUX SIMPLES DROITS NANO-PLANÉTAIRES HUMAINS DE SURVIVRE SOUS DES NOUVELLES RÈGLES DE JEU DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE.
Libre opinion
Laïcité et multiculturalisme, la guerre des philosophies
8 septembre 2017 | Karim Akouche – Auteur de «La religion de ma mère» (éditions : Michel Brûlé, Frantz Fanon et Écriture) | Éthique et religion
«Derrière le choc manifeste entre l’Occident et l’islamisme, entre la raison et l’obscurantisme, se cache une guerre des philosophies», rapporte l’auteur.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
«Derrière le choc manifeste entre l’Occident et l’islamisme, entre la raison et l’obscurantisme, se cache une guerre des philosophies», rapporte l’auteur.
Il est des conflits dont on ne parle pas assez, parce que moins bruyants ou trop abstraits. Ils ne se voient pas, car ils se passent essentiellement sur le terrain des idées, derrière le rideau politique, dans les livres et les universités, dans le silence des nuits de l’histoire. La guerre des philosophies en est un. L’affrontement au XVIIIe siècle entre L’esprit des lois de Montesquieu et le Volksgeist (l’esprit ou le génie du peuple) de Herder est toujours en vigueur. Il en découle deux visions antinomiques qui continuent à se disputer avec passion la grande agora du monde.
L’Occident ne forme pas un bloc civilisationnel homogène. Les Anglo-Saxons ne font pas la même lecture du monde que les Français. Le multiculturalisme défendu par les premiers est rejeté par une grande partie des seconds. La Grande-Bretagne n’est pas une république, sa constitution n’est pas figée. La notion de citoyen n’est pas perçue de la même façon en France qu’en Allemagne. La première prône l’intégration (parfois même l’assimilation), la seconde laisse ses immigrés choisir librement leur mode de vie, en fonction de leurs origines, de leurs croyances et de leur désir. Le pays de Voltaire combat le communautarisme, celui de Goethe le favorise. Les Canadiens forment une mosaïque de communautés, contrairement à l’Hexagone, où la majorité de la classe politique défend la notion de peuple « un et indivisible ».
Les racines de la crise
Les racines de la crise que connaît ces derniers temps la laïcité viennent en partie de là. J’ai eu l’occasion de les déceler au Québec lorsque, en 2014, nous avons défendu, avec des amis, les idéaux des Lumières. C’était naturel chez moi : le mal, le bien, l’amour et la haine sont universels ; les lois, les devoirs et les droits en sont l’émanation. Quelle fut ma stupéfaction de découvrir, lors de cet interminable débat tumultueux, des intellectuels du camp adverse défendant, au nom de la liberté individuelle, le voile intégral (et même le niqab), et de hauts responsables politiques excuser l’intégrisme religieux en le qualifiant de choix personnel. Dans la foulée, au milieu de la confusion et des invectives, des adjectifs sont tombés en rafale sur la laïcité : on la veut tantôt multiculturelle, tantôt positive, inclusive, ouverte ou fermée. Elle a été salie par les uns et pervertie par les autres. Deux familles d’idéologues ont participé à cette campagne de dénigrement : les identitaristes, qui l’ont brandie comme bouclier contre les étrangers et les musulmans, et les « inclusifs », qui l’ont offerte sur un plateau, comme une tête de veau, aux islamistes.
J’ai repéré aussi dans ce brouhaha, cachée en filigrane, la connivence entre les islamistes et les autres détracteurs de la laïcité. Les deux partagent un même sentiment : la détestation de la France, de son modèle républicain et de ses philosophes.
En somme, derrière le choc manifeste entre l’Occident et l’islamisme, entre la raison et l’obscurantisme, se cache une guerre des philosophies. Le romantisme allemand, qui a accouché du différentialisme, prôné par les Anglo-Saxons, est en passe de détrôner les idéaux des Lumières.
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