Très cher Anatole.
Quand un vagabond milliardaire de son temps se retrouve chez un multimillionnaire , passant de la pauvreté de son enfance à la richesse de sa maturité uniquement par la force de son rêve, il se produit de la magie poétique.
Très cher Anatole, tu souffrais en dedans de toi de me voir dormir nuit après nuit en dessous de la galerie du musée de Caraquet… Quand tu m’as fais visiter ta maison d’un million, ton unique Harley Davidson de $125,000 et ton motorisé de $900,000, j’étais très sérieux en te disant que j’étais inquiet pour tes taxes. Et ça nous faisait bien rire tous les deux.
Je n’ai pas oublié le magnifique rêveur que tu es… Parce que tu n’as pas été jaloux du milliard que me vaut mon vagabondage sous les étoiles, je me suis senti profondément complice de ton rêve, en te disant que t’étais à la veille de me rejoindre, de ne pas te décourager, ce qui te faisait bien rire. Tes millions et mon milliard dansaient notre condition humaine commune.
Salutations aussi à notre ami commun, Claude Bouthiller, avec qui j’ai tant ri en mangeant des fèves au lard dans sa roulotte d’où l’on voit la mer et son immensité poétique comme seul Caraquet peut si bien l’honorer.
Si Marcel Pagnol avait été de St-Simon au lieu d’être de Marseille, il aurait choisi cette belle gagne qui tourne autour d’Anatole et de Claude pour les personnages de ses films (dont ce magnifique député Hérald, Bernard l’historien et tous les autres….)
Amitiés sincères
Pierrot