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4 DÉCEMBRE 2020 …. 8 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 21 … CHRONIQUE DES PAS DANS LE SABLE PERDU …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

(2643) (25 février 2019)

CAMIONNEUR … LE CAMIONNEUR DE MA CHANSON SYMBOLISE POUR MOI LE PRATICIEN INCONNU DU MYTHE ONTI-KHA-TIF, DANS LE SENS DU SOLDAT INCONNU…..

Pierrot le Vagabond Chercheur Que la nuit, un jeune homme amoureux fou de sa compagne dorme dans le petit lit de son camion l’hiver dans le parking du restaurant chez Annick au lac à Beauce pendant que moi, à l’intérieur, je dors sur un congélateur parce que la soif d’écrire une chanson immortelle qui traversera les siècles m’habite, cela m’apparaît aujourd’hui d’une belle singularité. … J’y suis seul la nuit. Vers 4h.30 du matin, une serveuse arrive…. je me lève…. le restaurant doit ouvrir très tôt…. j’aide…. les camionneurs sortent de leur camion… ils entrent…. certains plus silencieux, d’autres plus taciturnes… Je n’ai qu’à fermer les yeux pour voir entrer le jeune camionneur… celui de la semaine d’avant, un lundi matin si je me rappelle bien… il parle seul, il rêve pour deux… une maison, une grande fenêtre, un comptoir… Je frissonne…. mon intuition me dit que parmi tous les camionneurs, celui-là me fera traverser les siècles… c’est un POÈTE DE L’ONTI-KHA-TIF qui s’ignore… c’est moi qui ait les mots qui lui manquent… les simples mots…JE T’AIME…. Je sais que dès que j’aurai écrit l’œuvre qui me rendra heureux, je jetterai ma guitare dans la forêt et je n’y toucherai plus jamais…. Homère, Achille, Ulysse, François Villon … J’enregistre… je peins intérieurement… ce n’est que chez Michel à Grandes-Iles qu’en 15 minutes, sur le coin de la table devant la grande fenêtre tout en jasant avec Marlene et Michel que les mots sortiront un à la suite de l’autre accrochés à l’air, sans rature…  Michel y changera un mot… mon p’tit lit dans cabine est bien trop grand «POUR RIEN» … UN HOMME DONT LES JE T’AIME DEVIENNENT AUSSI MYTHOLOGIQUES QUE SES RÊVES , c’est peut-être cela REDESSINER LA POÉSIE DU MULTIVERS. … Le multivers ne passera pas par la philosophie, l’épistémologie ou la métaphysique, mais uniquement par LA POÉSIE ONTI-KHA-TIVE  de la philosophie d’en bas comme le vit si bien Michel le concierge par son amour œuvre d’art pour Marlene.  ….et c’est en ce sens que je me vois surtout comme un ONTI-KHA-TIEN et non pas un métaphysicien… Et c’est en ce sens que l’onti-KHA-TIF peut se visualiser comme le journaliste de l’être au cœur même de l’ontique de la vie personnelle œuvre d’art. … Pierrot

CHAOS MATHÉMATIQUE ORCHESTRÉ INTER-SCALAIRE

(2237) (22 juillet 2018)

Simon Gauthier | Le vagabond céleste

 

Le rêve big bang de l’archétype hologrammique  du  vagabond céleste résout une grande partie de son énigme par l’apriori mathématique-cosmologique de la prédiction que nous vivons dans un multivers AUX INNOMBRABLES 2.7K? … plutôt que dans un univers à un seul big-bang et un seul 2.7k? rendant obsolètes les positions ontologiques autant de St-Thomas d’Aquin autant que les prémisses aprioritiques il s’appuie créativement ( la théorie platonicienne des idées … la théorie aristotélicienne du flux dans l’âme humaine et la théorie augustinienne de la lumière divine séparant la cité de Dieu de la cité des hommes … Après l’écriture du roman philosophique «monsieur 2.7k», je suis parti vagabonder le Canada sous l’archétype hologrammique du vagabond céleste (`notion que je n’ai pu résoudre qu’après la lecture du principe hologrammique d’Edgar Morin). … J’étais habité par une question telle que dite dans l’extrait du documentaire « MON AMI PIERROT , LE DERNIER HOMME LIBRE» … SI JE PRENDS SOIN DE L’UNIVERS
EST-CE QUE L’UNIVERS VA PRENDRE SOIN DE MOI? …

ÉTIQUETTE 21 …. ARCHÉTYPES HOLOGRAMMIQUES FRACTAUX DU K-OEUR …. DOCTORAT DE  L'ÉQUIPE DE RECHERCHE (AULD, WOODARD, ROCHETTE) DONT LE TITRE EST « LE PAYS  OEUVRE D'ART…? » |

www.enracontantpierrot.blogspot.com

Je partais de ce que je connaissais tout en intuitionnait que tout décalait. Je me disais: je vais vérifier si le nouveau testament dit vrai: abandonnes-tout et suis-moi … et …  tu seras nourri comme les petits oiseaux… … Et bien sûr… L’univers me fut toujours prodigieux … je me disais… se pourrait-il que… parce que je triche jamais, je puisse bénéficier d’UNE ONDE DE BIENVEILLANCE RELIÉE AU 2.7K? DU BRUIT DE FOND COSMOLOGIQUE DU BIG-BANG?

 

Les 4 ans passées avec le merveilleux Gérard Cadieux et Suzanne Fortin comme squatter à la librairie alternative recyclo-livres de Victoriaville (où je dormais sur une table dans la cave, entouré de livres) nous avaient permis Gérard, Suzanne et moi de développer une formule mathématique.. … J’étais arrivé avec le wow…. Gérard-Suzanne et moi avons jour après jour expérimenté en étudiant les clients et les clientes de la librairie le -T (- la tricherie)… puis un jour Gérard et moi avions trouvé ensemble wow-t=g2 que Gérard transforma en wow-t=g.3. … Et soudain… je quittai… Si je prends soin de l’univers, Est-ce que l’univers va prendre soin de moi?… Je rencontrai un physicien et je lui parlai de mes apories… Tout est dans le 2.7k que je lui disais et seule LA NON-TRICHERIE RELIÉE À SON RÊVE permet de bénéficier des SYNCHRONICITÉS SANS FAILLE … Le physicien m’encouragea à poursuivre mes recherches. … J’arrivai chez Michel et Marlene et nous pûmes poursuivre durant plusieurs années la quête… J’avais beau vagabonder 4 universités, passer d’un champ à un autre en les étudiant chacun intensément en auto-didacte (philo, physique quantique, sociologie, philo politique, histoire de l’art….) CHAQUE CHAMP ME SEMBLAIT TROP PETIT POUR MA QUESTION… Marlene Michel et moi arrivâmes finalement à une FORMULE : …. WOW-T=2.7K? … donnant une valeur inouie au point d’interrogation… Les lectures en PROBLÉMATOLOGIE (Meyer) autant qu’en ANTHROPIE COSMOLOGIQUE (Carter) qu’en PRINCIPE HOLOGRAMMIQUE AU CŒUR DE L’ÉMERGENCE CONSTRUCTIVISTE RADICALE (Lemoigne, Morin), autant qu’en COSMOLOGIE MATHÉMATIQUE me fit découvrir enfin L’APRIORI PARADIGMATIQUE  qu’il me semble que je recherchais depuis toujours:LA NANO-PERSONNE-HUMAINE-PLANÉTAIRE HABITE UN MULTIVERS… DONT ELLE EST UN CLÔNE FRACTAL…. MULTIVERS PROVOQUANT UN NOMBRE INFINI DE BIG-BANG . … Enfin, la science du prévisible, du probable rejoignait mes intuitions: Quand une nano-personne-humaine-planétaire vit un rêve big-bang, ce sont tous ses CLONES DU MULTIVERS  dans lesquels ils habitent qui soudain décident d’élire domicile en un SIÈGE SOCIAL DE LA NON-TRICHERIE, provoquant un CHAOS MATHÉMATIQUE  ORCHESTRÉ INTERSCALAIRE autant QU’INTER-MULTIVERS , faisant en sorte que cette nano-personne-humaine planétaire soudain flotte (ONTI-KHA-TIVEMENT) comme un oiseau au-dessus des irritants de l’univers domestique et professionnel (ONTIQUE)de sa condition humaine pour habiter la CONDITION HUMAINE MULTIVERSELLE en marche vers la cinquième question de la vie personnelle œuvre d’art :  5: COMMENT NOS RÊVES BIG-BANG PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? … Et soudain, l’univers de notre cosmos vu de la terre autant par Thomas d’Aquin, St-Augustin, Aristote et Platon me parut terriblement PRÉ-QUANTIQUE, PRÉ-COSMOLOGIQUE.  … Le multivers rend improbable la théorie platonicienne des idées où les formes séparées de la matière impriment les formes intelligibles dans l’âme humaine, comme une copie lointaine des idées innées éternelles éthérées dans l’arrière-monde. … Le multivers rend autant improbable la théorie aristotélicienne des intelligences séparées de la matière …  reliées à elle expérimentalement par la sensibilité reliant puissance et acte. … Le multivers rend autant improbable la théorie augustinienne de la lumière divine où Dieu de la cité de Dieu illumine l’âme humaine lui permettant d’acquérir les formes intelligence des choses. … Thomas d’Aquin respecte le principe anthropologique de la vie reliant ontologiquement le corps à l’âme sous une théologie régissant hiérarchiquement l’intelligence de l’ontologie-épistémologie issue d’Aristote …  MAIS CES QUATRE POSITIONS NE PRENNENT LEUR SENS QUE DANS UN UNIVERS DONT LES PARAMÈTRES APPELLENT UNE LOGIQUE BINAIRE. … Dans un multivers… tout rêve big-bang de toute nano-personne-humaine-planétaire conduit celle-ci, si elle ne triche pas à bénéficier DE L’INFORMATION INTER-SCALAIRE AUTANT QU’INTER-VERS… , donnant au SIÈGE SOCIAL du sens de toute existence big-bang un 2.7k? au rhizome de la condition humaine universelle en marche vers la beauté du monde.

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De : Anne francoise Belanger <annefrancoisebelanger@live.com>
Envoyé : 4 février 2020 09:44
À : michelwoodard@outlook.com <michelwoodard@outlook.com>
Objet : demande d’autorisation

Bonjour Monsieur Woodward:
 
Je prends contact avec vous aujourd’hui suite à la suggestion de Madame Martinez, agente de Monsieur Fred Pellerin. Je suis artiste peintre et, inspirée par des paroles que j’ai entendues de Fred j’ai fait trois petites toiles. Je ne veux pas les publier (sur Facebook, Instagram ou mon site WEB) sans avoir eu préalablement  l’autorisation de l’auteur de ces phrases et j’ai compris que ces mots étaient de Monsieur Pierre Rochette, que vous représentez. Je mets en attaché des photos des oeuvres. Encre/fusain sur papier aquarelle 11 x 15 
po. Pas des chef-d’oeuvres, juste un inspiration très spontanée….
Les phrases sont:
 
As-tu un rêve?
Quel est-il?
Qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve?
 
Sans obligation aucune de Monsieur Rochette. J’en profite pour le féliciter pour ses textes. 
 
Anne-Françoise Bélanger, artiste peintre
voici l’adresse de mon site WEB et ma page Facebook
 
@encrylique
 
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ma réponse
 
Quel beau talent vous avez Madame….. Comme notre équipe de recherche prépare un doctorat dont le titre sera:
JE TE DEMANDE PARDON, UNE MÉTHODOLOGIE MULTIVERSIELLE DE LA MÉMOIRE DU K-OEUR
C’est à mon tour, au nom de notre équipe de recherche, de vous demander la permission d’exposer vos oeuvres
dans notre doctorat qui un jour sera publié sur Internet….
les quatre premières questions
1:quel est ton rêve?
2: dans combien de jours?
3: qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?
4: Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?
menant à une cinquième, base de l’invention de l’institution de la nano-citoyenneté-planétaire…
5: COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?
Pierrot vagabond
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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

L’île de l’éternité de l’instant présent

Chapitre 21 – CHRONIQUE DES PAS DANS LE SABLE PERDUS

L’île de l’éternité de l’instant présent

Spinoza

Spinoza

Chapitre 21

 

Le sculpteur Peinture par B. Maryl | Artmajeur

En guise de cadeau de remerciement pour l’accueil magnifique qu’il avait vécu, Clermont me remit le manuscrit d’une chanson de Renaud, qu’il gardait précieusement dans son portefeuille, considérant que l’amitié éternelle que je lui portais, méritait ce partage.
Amenez-moi au début du roman
Tu me le redonneras
En 2001
Au rendez-vous du camp Ste-Rose
Pleura-t-il en riant.

C’est comme ça les aéroports. Lieux de larmes de joies ou de déchirements, tout dépendant qui arrive ou qui part.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

VOYAGE

Chu rien qu’un chanteur qui voyage
Tu m’verras jamais à t.v.
J’ai 40 ans j’fais pas mon âge
J’fais du folklore dans mes tournées

J’ai comme des explosions dans tête
Que j’ai besoin d’te raconter
D’un coup je meurs d’un hasard bête
Dans des pays trop éloignés…

Au Japon j’ai connu l’boudhisme
Avec des temples de 12,000 ans
Puis en Afrique des musulmans
Qui ont plusieurs femmes évidemment

Moi catholique baptisé
Traumatisé par le péché
Y a tellement de religions sur terre
Qu’aujourd’hui j’me sens libéré…

J’ai vu des noirs bleus comme la mer
Qui vendaient des serpents séchés
Des noirs charbons en Côte d’Ivoire
Qui m’ont donné leur amitié

Du fond de la brousse ma peau blanche
A eu honte de ses préjugés
Y a tellement de couleurs sur terre
Qu’aujourd’hui j’me sens libéré…

J’ai vu des langues par dizaine
Des dialectes par centaine
Sayonara good by je t’aime
Midowo antimari midowo

Moi québécois enraciné
Qu’on a monté contre les anglais
Y a tellement de langages sur terre
Qu’aujourd’hui j’me sens libéré…

Les religions sont des poètes
Comme les langues et les couleurs
J’ai comme des explosions dans tête
Qui font qu’aujourd’hui j’ai pus peur

D’être québécois dans l’fond du cœur
Et j’ose crier à la jeunesse
Maudit déniaise t’as 18 ans
Je sais que la planète t’attend

J’sais pas si j’ai bien fait d’parler
Mais pour le reste, oubliez moi.

P.S.
Sur l’air de la facterie de cotons
De Clémence Desrochers

À mon ami Clermont
En souvenir du camp Ste-Rose

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Renaud avait écrit cette chanson en 1990, dans l’avion, entre l’Afrique et la France, et cela pour fêter ses quarante ans. Clermont m’avait dit que la vie semblait lui avoir donné pour rituel, à tous les dix ans, de célébrer la vie dans le ciel au-dessus des océans. Pour ses vingt ans, il survola l’espace entre le Japon et Hawai, pour ses trente ans, les nuages entre l’Asie et l’Allemagne. Peut-être pour ses cinquante ans nous le verrions arriver de nulle part pour nulle part ou de Cuba aux Iles Marquises ? Qui sait ?

Les Oiseaux De Vol Libèrent, Détendent L'esprit Avec Le Ciel Ouvert,  Peinture Abstraite D'aquarelle Illustration Stock - Illustration du  abstraite, oiseaux: 101075717

Le plus étrange fut que ces voyages ne lui coûtèrent jamais un sous. Il était né en 1950. Et par un drôle de hasard, on l’avait invité à chanter à l’Exposition d’Osaka au Japon en 1970, à la semaine canadienne d’Abidjan en 1980 et pour les soldats de l’armée canadienne à Larh, en Allemagne de l’ouest en 1990. La prochaine étape serait donc l’an 2000, un an avant le rendez-vous du camp Ste-Rose.

Tableau Peinture Art Abstrait - l'Horloge du temps

Pour que la vie retrouve son eumétrie dans notre petit coin de paradis des ïles Marquises, Jean et moi réinstallâmes la canne à pèche de mon père à la fenêtre de la chambre vide de la dépendance et j’appris la flûte pour remplacer Nellie-Rose dans nos concerts du dimanche soir.

En 1993, Madame De Vincennes perdit graduellement la vue. Elle avait maintenant soixante-quatorze ans. Elle qui avait passé une partie de sa vie à créer des mots croisés pour des revues parisiennes après avoir été enseignante de grammaire française, connut la douloureuse expérience de se sentir diminuée et dépendante.

Et là encore, nous resserrâmes nos liens de famille élargie. Frannie alla lui faire la lecture de quelques écrits de son philosophe favori, Spinoza. Madame de Vincennes adorait la philosophie à cause des textes denses, si denses qu’il fallait avoir, pour les lire, la même concentration que lorsqu’on invente des mots croisés.

Baruch Spinoza | Philosophie magazine, Images, Philosophie

Elle les avait tous plus ou moins parcourus au cours de sa vie, mais peu lui avaient donné le goût d’une relecture. Le monde des idées de Platon lui semblait une perception inutilement figée de l’univers, les a priori de Kant une erreur épistémologique de base, la dialectique de Hegel et de Marx, une religion déguisée du réel, le surhomme de Nietsche un délire de l’humanité tremblante sur ses bases et l’existentialisme de Sartre l’orgueil vaniteux de l’homme moderne se vautrant dans le néant comme les cochons dans la boue, suite à la mort sociale d’un dieu à qui on garde rancune parce qu’on ne retrouve à la place qu’il occupait que du vide intérieur. Mais Spinoza gardait de page en page ce mystère intellectuel qui la suivait dans son sommeil tel l’odeur d’un bouilli dans une mijoteuse lorsque les nuits d’hiver à Paris lui paraissaient trop humides pour sortir des couvertures. De fait, « l’éthique » de Spinoza était son livre de chevet depuis des années. Le but de la philosophie étant, selon ce grand penseur :

Peinture_Cirés jaunes - Patricia Debuchy | Peinture, Peinture au couteau  facile, Peinture au couteau

« de rechercher un bien capable de se communiquer,
dont la découverte fera jouir pour l’éternité
d’une joie continuelle et suprême ».

Dans le bain des philosophes, elle prenait rarement la parole, n’ayant pas d’opinion sur quoi que ce soit, mais préférant se délecter de la science des mots des plus instruits comme ses lecteurs savaient apprécier, de semaine en semaine à l’époque, ses énigmes du langage sous forme de jeu.

Frannie était sa préférée, bien que Nellie-Rose ne le sut jamais et qu’elle n’en fut privée de rien. Il y avait entre elles deux cette complicité de cœur où par une seule phrase, elles arrivaient à s’apaiser l’une et l’autre dans les moments de doute ou d’humeur douteuse qui ne duraient rarement que le temps d’un nuage.

Voyons donc Mamie disait Frannie
Vous qui aimez le mots
Pouvez maintenant les déguster
Sans être obligés de les voir
Ligne par ligne
Et vous avez ma voix en prime.

400+ idées de Explosion en 2020 | peinture, abstrait, peinture abstraite

Frannie avait toujours cet art de trouver une solution non seulement pour tout, mais rendant justice à tous. Comme ce fameux soir par exemple où elle me trouva les yeux humides parce que je ne pouvais être en même temps pour Noël aux Iles marquises avec elle et en Suisse avec Nellie-Rose et Philippe.

Voyons donc maman
Je vais téléphoner à Nellie-Rose
Et on va gestionner le problème.
Pour que la première fois de ta vie
Tu puisses vivre deux Noël extraordinaires
Dans la même année.

Colorful Peinture Abstraite Splash Arbre De Noël Clip Art Libres De Droits  , Vecteurs Et Illustration. Image 22800645.

Chère Frannie. Avec un art de vivre étonnant pour son âge, elle servait de canne à Gérard, d ‘eau de vie à son père, de tendresse à sa mère et de voix à Madame de Vincenne. Sans que ce passage d’un rôle à l’autre ne lui cause aucun irritant. Tout lui souriait puisqu’elle souriait à tout. Madame de Vincenne passait toujours sa main sur la largeur de son sourire, pour être certaine que cette lecture d’un soir à l’autre ne privait pas sa petite fille de joies plus compatibles avec son âge.

Voyons donc, mamie
Même mon professeur de philosophie
Trouve que je fais du progrès
Alors que je ne répète que nos discussions
Dans mes travaux
Hahaha

TABLEAU PEINTURE abstract expressioni abstraction lyrique abstract  landscape paysage abstrait - Hommage à Spinoza

Pour Madame de Vincenne, Spinoza représentait le centre de son univers intellectuel à partir duquel elle refaisait pour Frannie l’histoire de la philosophie. Elle avait pris sa manière de raconter dans son amour pour le professeur Henri Guillemin dont les conférences sur Napoléon et Jesus-Christ présentées à la télévision au début des années soixante avaient été des modéles de passion intellectuelle filtrées et vulgarisées par la parole d’un conteur exceptionnel. Et puis le fait d’avoir été enseignante ne lui avait certainement pas nuit dans cette aventure de l’esprit entre une mamie et sa petite fille.

Spinoza (1632-1677) était un philosophe
À l’attitude libre à l’égard
Des pratiques religieuses
Excommunié par sa religion hébraïque
Il se retira en ermite
et consacra sa vie à la méditation
Reliant la science de son temps
au doute méthodique de son maître Descartes.

Le plus extraordinaire
C’est qu’il gagna sa vie
En polissant des verres
Alors que Copernic
Avait fini par ruiner la sienne
En montrant le ciel tel qu’il était
Aux grands de l’Eglise
Dans un télescope dont les verres
Avaient été aussi polis de ses propres mains.

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Spinoza, Frannie.
C’est le Copernic de l’esprit
le philosophe
Qui définit l’homme épanoui comme
Ayant réussi à s’intégrer librement
Et individuellement
à la totalité cosmique.

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Deux siècles plus tard,
La lecture approfondie de son œuvre
permit l’émergence d’un disciple exceptionnel
Einstein et sa théorie de la relativiré
Alors qu’en son temps Spinoza
fut considéré comme un renégat
Par certains hommes d’Eglise attardés
Pour qui enseigner une révélation
Etait plus important
Que de découvrir par la raison
qu’elle n’était peut-être qu’une fable
Pour gens naïfs

Tu vois Frannie, Spinoza
Comparativement à son époque
Figée dans ses croyances
Un peu comme une grande partie
De l’humanité
L’est encore aujourd’hui,
C’est le Bob Dylan de la philosophie

Hugues Aufray a traduit un texte de Dylan
« car le monde et les temps changent »
qui symbolise très bien le frisson Spinoza.
Dommage que j’aie égaré le disque
dans le déménagement de Paris aux Iles Marquises
ça m’étonnerait que ce soit réédité maintenant.

Le 28 juin 1994, et cela durant les vacances scolaires des enfants, Madame de Vincenne eut soixante-quinze ans. Nous l’amenâmes en chaise roulante au gazeeboo. Gérard au piano, Frannie au violon, Philippe à la basse puisqu’il était aussi musicien, Nellie-Rose et moi à la flûte, lui fimes la surprise d’introduire la chanson d’Aufray par une orchestration de notre cru. Et Frannie elle-même lui chanta les paroles, d’un couplet à l’autre.

Où que vous soyez, accourez braves gens
L’eau commence à monter soyez plus clairvoyants
Admettez que bientôt vous serez submergés
Et que si nous valons la peine d’être sauvés
Il est temps maintenant d’apprendre à nager
Car le monde et les temps changent

Et vous gens de lettres dont la plume est d’or
Ouvrez tout grand vos yeux car il temps encore
La roue de la fortune est en train de tourner
Et nul ne sait encore où elle va s’arrêter
Les perdants d’hier vont peut-être gagner
Car le monde et les temps changent

Vous les pères et les mères de tous les pays
Ne critiquez plus car vous n’avez pas compris
Vos enfants ne sont plus sous votre autorité
Sur les routes anciennes les pavés sont usés
Marchez sur les nouvelles ou bien restez cachés
Car le monde et les temps changent

Messieurs les députés écoutez maintenant
N’encombrez plus le monde de propos dissonants
Si vous n’avancez pas vous serez dépassés
Car les fenêtres craquent et les murs vont tomber
C’est la grande bataille qui va se lever
Car le monde et les temps changent

Et le sort et les dés maintenant sont jetés
Car le présent bientôt sera dépassé
Un peu plus chaque jour l’ordre est bouleversé
Ceux qui attendent encore vont bientôt arriver
Les premiers aujourd’hui demain seront derniers
Car le mondent et les temps changent

Car le monde et les temps changent.

Le chant de la terre aux étoiles 2 Peinture par Véronique Wibaux | Artmajeur

Gérard nous avait écrit des arrangements vocaux pour les deux dernières phrases de chaque couplet, de façon à donner l’impression d’une descente musicale des étoiles sur la terre, lui-même étant aveugle, tentant par les sons de redonner en image les frissons provoqués par Spinoza en Madame de Vincenne, et tout cela sous la direction artistique de Frannie.

Ce fut un moment d’une intense beauté. Nous réalisions tous à quel point Madame de Vincenne avait accepté, dans notre eumétrie familiale, le rôle le plus humble. Celui de cuisinère et de superviseuse des deux petites pendant que Jean et moi voguions à nos écritures et que mon père et Gérard peignaient leur vie de travail arc-en-ciel-ée de contemplation. Elle avait profondément participé à notre rêve par simple amour de la philosophie, reconnaissant dans notre aventure le sceau de la pureté d’intention.

Art abstrait et Abstraction littéraire – Nouvelles Vagues

Quelques semaines plus tard, elle perdit peu à peu la mémoire. À un point tel que, sans en comprendre le moindre sens d’une phrase à l’autre, seule la musique des mots de Spinoza parvenait maintenant à lui redonner cette sérénité de l’âme qui avait toujours été la sienne. Quelquefois, une lueur d’intelligence s’allumait dans ses yeux. Et cela donnait des phrases comme :

Retour à Kant ! - Le Point

Je vis le même drame que le philosophe Kant
Lui qui fut l’être le plus brillant de son époque
Finit sa vie hors de la notion des choses
Ne parvenant qu’à pleurer de rage
Parce qu’on lui avait enlevé
un biscuit des mains.

Cette longue descente aux limbes dura plus de deux ans. Et Madame de Vincennes s’éteignit doucement le 1er août I996, quelques jours après les dix-sept ans de Frannie. Celle-ci vécut un tel choc que nous crûmes bon, Jean et moi l’envoyer vivre un peu chez sa sœur en Suisse. Et nous ne restâmes que trois, fougueusement décidés à ne pas nous laisser blesser par un destin contraire.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

Les dimanches furent dorénavant consacrés à notre soirée récital sous le gazeboo, les lundis soirs au bain philosophique et les mardis à une lecture commune de l’œuvre de Spinoza. Ainsi nous gardâmes l’impression joyeuse que toute la famille trouvait encore la coquinerie de se réunir malgré le fait que nous habitions maintenant des espaces et des mondes différents.

Spinoza - Ethique.pdf - Lituraterre

Jean et moi, prenions quotidiennement de longues marches sur la plage. Il était gravement malade et je ne me doutais de rien. Seul Gérard était au courant. Il tentait de quitter cette terre de la manière la plus douce possible, tout en étant paniqué à l’idée qu’un cancer de la prostate, ça finit par se voir et se savoir. Il se sentait piégé. Ne voulant pas que je souffre d’avoir été mise à l’écart ou que je l’apprenne trop tôt, ni que les filles brisent leur vie en Suisse pour une simple question de temps. Car le temps lui était compté. Six mois,au plus, lui avait dit le docteur. On avait découvert des métastases au poumon droit. Et comme son corps risquait d’être décharné à une vitesse plus rapide que prévue, il n’eut plus vraiment le choix. Soit qu’il partait en voyage pour régler des choses avec son frère et mourait au loin, soit qu’il prenait la chance de voyager avec moi dans l’inconnu de la souffrance physique.

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Nous vîmes arriver son frère Arsène, énigmatique personnage pour qui il éprouvait une admiration et un respect sans borne. J’étais assise avec Gérard sur la grosse roche quand nous vîmes au loin Jean et Arsène, le dos courbé, marchant à pas lents. Le corps de Jean me sembla terriblement chétif et son pas, curieusement hésitant.

Gérard, mon mari va mourir bientôt.
Et il ne veut pas me le dire.

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Gérard sentit par l’intense solidité de ma voix qu’il était important que je sache, maintenant, car Jean risquait de s’enfuir plutôt que d’affronter le fait de me faire mal. Et il me raconta tout. Comment les douleurs l’avaient terrassé durant la maladie de Madame de Vincenne, le bal de ses hésitations et la solide confiance qu’il avait mis en en lui, en espérant aussi qu’il soit muet et sourd qu’aveugle.

Je compris alors pourquoi il avait acheté les deux propriétés adjacentes à la nôtre, sous prétexte d’agrandir notre domaine. Bien sûr il les avait fait détruire et n’avait gardé que les terrains. Mais je soupçonnai qu’il désirait, qu’avec leur héritage, mes filles, se construisent et viennent m’entourer avec leur famille, quitte à ce que ce ne soit que durant leurs vacances, sachant fort bien que je refuserais jusqu’à ma mort de quitter mes chères Marquises, mon père, madame de Vincennes et lui ayant niché leurs tombes en ces lieux enchanteurs.

Je ne m’étonnai plus aussi qu’il ait déjà fait inscrire sur la pierre tombale familiale son nom et son épitaphe, la même que celle du québécois Doris Lussier dont il admirait la sagesse philosophique face à la mort ; phrase qui disait substantiellement ceci :

le pays oeuvre d'art?

Je m’en vais voir
si l’éternité existe.

Le destin fait parfois drôlement les choses. Ce soir-là, après le départ d’Arsène, nous reçumes un appel de Suisse.

Maman je suis enceinte de quatre mois.
Je tenais à ce que tu sois la première à le savoir
Et Jean le deuxième
Et Gérard le troisième.
J’aimerais accoucher aux Marquises
J’en ai parlé à Philippe, il serait d’accord
Ça nous permettrait de passer nos vacances
d’été ensemble.

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Nellie-Rose était intarissable de joie. Pas moyen de l’interrompre. On avait beau de passer l’appareil, Jean, Gérard et moi, on aurait qu’elle continuait sur sa lancée comme si c’était toujours la même personne.

Puis tu vois bien que j’ai encore besoin de toi
De tes petits mots dans mon pique-nique
Pis surtout ta question du soir »
Quel a été le plus bel événement de ta journée ?
Je tiens plus en place maman
Si seulement l’été peut arriver.

Attends, Frannie veut te dire quelque chose

Et Frannie de demander des nouvelles de tout le monde, puisque sa sœur avait parlé pour deux et qu’elle-même en était fort aise, elle-même occupant tout l’espace dans les conversations.

Il est temps de construire la maison de Nellie-Rose
Qu’est-ce que t’en penses, Marie ?

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Je sus par ces paroles que Jean venait de décider qu’il voulait se battre pour survivre, au moins jusqu’à l’arrivée du bébé. Nellie-Rose et sa sœur avaient prévu débarquer aux Marquises le 24 juin, le soir de la St-Jean-Baptiste, fête nationale des québécois. Il tint à ce que leur chez soi fut la réplique exacte de la maison du jouir de Gauguin dans sa forme générale, ne meublant qu’une chambre de façon à ce que Philippe et elle puissent magasiner ensemble un mobilier selon leurs goûts. Ce furent des jours heureux et intenses, Jean prétextant un virus pour expliquer sa mauvaise mine et sa perte de poids. Nous réalisâmes soudain que cette naissance risquait de se produire dans la même période que les dix-huit ans de Frannie. Que de sensations neuves en perspective.

J’allai seule à l’aéroport chercher les enfants, Jean préférant mettre la main aux derniers détails pour leur faire la surprise de la maison neuve. Mais je devinai qu’il préférait qu’ils voient la maison avant son visage de façon à atténuer le choc causé par les changements physiques de sa personne qu’ils ne manqueraient sûrement pas de remarquer. Nellie était magnifique avec son ventre rond comme une lune. Et Frannie n’avait pas perdu une seule dent de ce sourire aussi large qu’une fenêtre ouverte sur l’océan d’Atuona. Quand à Philippe, il flottait entre nous trois avec la délicatesse de l’intelligence affective d’un jeune homme sincèrement amoureux de sa compagne.

Le fauvisme et ses influences sur l'art moderne

Jean est victime d’un virus, dis-je,à mes jeunes
Il a un peu maigri….
Alors ne lui parlez pas de sa santé
Ça va juste lui gâcher le plaisir
De vous recevoir.

Comme Jean l’avait prévue, la joie de Nellie-Rose fut très vive, excitée bien plus par le fait qu’elle laisserait un jour un héritage à sa propre fille que par le bien matériel lui-même. Cela l’impressionna. Car il voyait dans ces propos la conséquence directe des nombreuses discussions philosophiques qu’avait eues la famille à travers les années.

Les œuvres philosophiques ne sont pas fondamentalement une bibliothèque d’énigmes réservé aux gens cultivés. Monsieur Rodolphe par exemple, en avait saisi la substance universelle en lisant uniquement l’encyclopédie, ce qui lui donnait une culture générale suffisante pour en converser avec émerveillement. Mais lorsque Jean fit comprendre aux filles qu’il existait une caverne d’Ali Baba avec des trésors intellectuels inestimables qui nous permettaient de faire des choix pour atteindre l’art de vivre heureux et repu, elles commencèrent à prêter oreille.

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Comme il était leur professeur principal depuis l’enfance, madame de Vincenne s’occupant surtout de la beauté de la langue française et des règles grammaticales, il lui arrivait de souligner les passages les plus émouvants d’œuvres qui en soi semblaient disparates : Comme les nourritures terrestres de Gide, le mythe de Sisyphe de Camus, Siddharta d’Hermann Hesse. Puis il leur parlait de la biographie des auteurs, de leur envoûtement à tenter de redéfinir le sens de l’existence par une recherche fondamentale. Insistant parfois sur la musique de la langue, parfois sur l’aide que cela pouvait apporter dans les évènements difficiles de notre propre vie, la culture étant le meilleur médecin devant les épreuves, les filles finissaient par lire le volume. Elles pouvaient donc lors des séances du bain des philosophes, dépasser le stade de l’opinion personnelle pour atteindre celui de participante à plein titre d’une communauté de réflexions où l’idée la plus esthétique, à la forme géométrique la plus séduisante devenait un vin de l’esprit offert à l’enivrement de chacun. Car on se donnait de la culture d’abord pour avoir le bonheur de porter un toast à la subtilité de rire joyeusement au sein de cette forme originale que constituait notre famille élargie.

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Quelque temps après la mort de mon père, il arriva que, dans le bain des philosophes, nous eûmes à réfléchir sur des questions d’actualité. Comme cette fois où, en 1988, Christina Onassis, la femme la plus riche du monde, se suicida. Jean parla alors d’un livre, très difficile à comprendre, qui demandait beaucoup d’intelligence (ce qui ne manquait jamais son but au niveau pédagogique, l’adolescence adorant relever des défis) sans lequel selon lui, toute discussion sur le suicide semblait incomplète.

Utopie — Wikipédia

Il s’agissait de « l’Utopie », l’œuvre de Thomas Moore, écrite en latin (1515) puis traduite en anglais (1551) , dont l’encyclopédie Larousse dit textuellement ceci :

Thomas Moore imagine une terre inconnue
Dans laquelle l’organisation idéale de la société
Sera organisée.
La première partie en est toute critique
C’est le tableau très poussé au noir
De l’Angleterre d’alors
Et des autres Etats Européens….
Dans la seconde partie du livre,
Au lieu de proposer ses réformes dogmatiquement,
Il les raconte comme si elles étaient déjà appliquées
Dans une île lointaine.
C’est la description très détaillée
D’un état socialiste et démocratique.

Et Jean de nous confier que s’il n’avait pas lu ce livre dans sa jeunesse, jamais il n’aurait été tenter de relever le défi de Thomas Moore.

Est-ce qu’on peut réaliser une société utopique dans cette vie,
où le bonheur de vivre ensemble est supérieur
au bonheur de vivre isolé ?

Quelques conduites à observer dans une communauté de recherche  philosophique (1) | Philosophie pour les enfants à l'Université Laval

Quand j’ai rencontré Marie, je me suis souvenu de Thomas Moore et j’ai fonçé vers mon rêve de jeunesse. Si Christina Onassis avait eu un rêve d’enfance qu’on ne peut parfois définir qu’à la suite d’un certain nombre de lectures, jamais elle n’aurait posé un geste aussi désespéré. L’argent sans le rêve étant peut-être le plus perfide des poisons.

Voilà pourquoi Nellie Rose reçut cette maison en cadeau avec le détachement qu’aurait eu Gauguin. C’est-à-dire comme un rêve à transmettre à sa fille et non comme une valeur comptabilisable en chiffres.

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La date de l’accouchement approchait. Jean tenait le coup, tentant de quitter cette vie avec le même talent que lui avait enseigné Epicure à travers l’expression philosophique originale de mon père. Depuis des années, philosopher pour notre famille correspondait à l’art exquis de la conversation, comme prendre plaisir à s’attarder autour d’une bonne table en bonne compagnie. Jean étant plutôt de nature sauvage, aimant profondément ses proches et se méfiant des autres, nos invités s’introduisaient dans notre site enchanteur sous forme de livres, et si possible, d’œuvres majeures. Aucun domaine n’était exclu. Bande dessinée : toute la collection des « Pieds Nickelés » du début du siècle où la subversion sociale était portée à un délice inégalé. Science fiction : la trilogie « fondation » d’Isaac Asimov où le rapport entre la logique lumineuse de la mathématique et l’imagination donnait le vertige intellectuel. En érotisme : les oeuvres d’Andréa de Nerciat, compétiteur du marquis de Sade, dont la légèreté exquise du libertinage atteignit par le biais de la littérature la quintessence d’une certaine philosophie des mœurs.

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En fait, tout ce domaine des Iles Marquises qui coûtait des centaines de milliers de dollars, valait en lui-même mille fois moins que le bain des philosophes de mon père, qui à lui seul nous permit comme famille de devenir intimement heureux et amoureux de la vie.

Ce ne fut donc pas étonnant de voir Jean prendre plaisir à y recevoir les filles et Philippe, parfois en groupe, parfois seul à seul. Il avait pris le parti d’écouter. De poser des questions et d’être attentif aux questions que cela suscitait en cette jeunesse dont il admirait l’enthousiasme à découvrir ce qu’il s’apprêtait à quitter.

Comme il ne se confiait qu’à Gérard, c’est par ce biais que je sus sa fierté de laisser à tous autant qu’à moi le souvenir d’un homme apaisé de ne pas avoir mis ses proches dans la douleur du deuil avant qu’il ne soit nécessaire.

Nellie-Rose accoucha chez elle, aidée d’une sage femme, le jour des dix-huit ans de Frannie, comme pour lui faire un cadeau. Et nous allâmes fêter l’événement dans le bain des philosophes, Nellie ayant manifesté le désir qu’on l’y emmène tout près de la bordure de ciment, dans son lit avec son poupon dans les bras.

Nous eûmes à décider du prénom. Chacun y alla de ses préférences. Philippe parlant de « Philippe Junior », ce qui provoqua un certain nombre de taquineries au sujet de sa vanité de père atteignant le gonflement du ventre d’une grenouille. Jean de « Rodolphe » en hommage à mon père. Mais Frannie trouvait que ça faisait pas assez moderne. Nellie-Rose de « Gérard » Mais Gérard lui-nême souligna qu’il y avait assez d’un aveugle dans la famille. Je fis bien attention de parler la dernière pour que ma parole prenne tout le poids de son désir.

Les trois filtres de Socrate - Nos Pensées

Moi je propose qu’il s’appelle Socrate.
En hommage à mon père qui l’adorait pour sa sagesse
À Madame de Vincenne qui le respectait pour son courage
Et à Jean qui malgré le pouvoir de son argent
Jamais ne tenta de nous posséder ou nous écraser
Mais au contraire, nous apprit l’art de poser les questions
Les plus jolies face à la vie comme à la mort.

Et nous levâmes notre verre à la santé de Socrate. Et Jean parvint à boire le verre de la cigue avec ce sourire bienfaisant qu’ont les gens trop heureux, malgré d’intenses douleurs au ventre.

Le lendemain, Gérard cogna à ma porte affolé. Jean avait décidé d’aller mourir chez son frère Arsène, ne pouvant accepter qu’une naissance soit gâchée par une mort. Que dire, que faire ? Nous avions depuis longtemps nos chambres séparées, question d’eumétrie, préférant nous visiter comme par irrésistible besoin plutôt que de perdre le désir au quotidien. Cette nuit-là, j’allai me blottir dans ses bras. Je sentais que chaque toucher de ma part lui provoquait de la douleur. Cela devait être horrible de tout cacher.

Mais je le laissai partir, faisant confiance en son jugement. Une semaine plus tard, Arsène nous appela en catastrophe. Jean voulait tous nous voir à Paris avant de mourir. Rendus à son chevet, nous ne pûmes qu’éclater de chagrin Et Jean de répondre.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage

Ulysse se moquant de Polyphème (1829), William Turner – Theoriart

Il s’éteignit sur cette phrase. Et nous ramenâmes le corps près de celui de mon père, en lui demandant de l’accueillir au moment où celui-ci lui dirait :

Bonsoir Rodolphe
Je m’en viens voir si l’éternité existe.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

4 AOÛT 2020

 

3 DÉCEMBRE 2020 …9 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 20 … ESSAI DE POÉSIE QUANTIQUE … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

POÉSIE D’EN HAUT… POÉSIE D’EN BAS

(2633) (22 février 2019)

L’archétype hologrammique de Marlene la jardinière est si remarquable à cause de LA PERSONNALITÉ-JARDIN de Marlène, autant pour ses étudiants que pour ses plantes, que je la situerais l’autre bord même de la frontière métaphysique fixée par la ligne de démarcation (Carnap) entre la science et la pseudo-science au sens où SA POÉSIE-GIONO (l’homme qui plantait des arbres) JARDINE L’ÊTRE AU CŒUR MÊME DE L’ONTI-KHA-TION.

La métaphysique du quotidien devenant avec Marlene LE SECRET D’UNE FORCE QUANTIQUE-COSMOLOGIQUE ancré au cœur même de son intention œuvre d’art de prendre soin de la beauté du monde sans intérêt personnel caché. …  Walter Scheidler …  au-delà de la métaphysique … traduction de Line Soryano. … p. 159-160 … extrait …

Spengler comprend la MÉTAPHYSIQUE comme l’émanation D’UNE PERSONNALITÉ ET D’UNE COMMUNAUTÉ et renoue ainsi avec le dernier développement de l’ambition moderne de renouveau. … Nietzsche voyait dans la métaphysique UNE LUTTE DE POUVOIR par laquelle plusieurs sont tenus sous l’influence d’un seul: Le métaphysicien inaugure une ère nouvelle, et maintient son influence DES MILLÉNAIRES APRÈS SA DISPARITION PHYSIQUE. …. D’après ces réflexions, le discours philosophique est ancré DANS UNE PUISSANCE PERSONNELLE; le secret de sa force réside dans sa subjectivité. … On ne découvrira l’essence du philosopher que si l’on garde à l’esprit L’HISTORICITÉ DE SON ORIGINE ET LE RELATIVISME DE SON CONTENU …

COMMENTAIRE … Sans épistémologie sévère (j’ai lu 2 fois le 800 pages du dictionnaire épistémologique de Nadeau) toute exploration métaphysique me semble un piège de naïveté. … Mais une fois acquis le corpus épistémologique du dictionnaire Nadeau, ce fragment de l’introduction du déclin de l’Occident de Spengler me semble une balise importante quand on tente métaphysiquement (quanti-cosmologiquement) de dessiner l’avenir d’une vision de l’être comme être. … La grande erreur du métaphysicien porte «… sur la durée de ses découvertes. Il oublie que toute idée VIT DANS UN UNIVERS HISTORIQUE, dont elle partage par conséquent le destin éphémère. Il s’imagine que ses hautes pensées ONT UN OBJET INVARIABLE, que les grands problèmes sont les mêmes en tout temps et qu’on finira par leur donner une réponse unique.» …

Ainsi, PERSONNALISER MÉTAPHYSIQUEMENT des DÉCOUVERTES QUANTI-COSMOLOGIQUES (wow-t=2.7k?) dans LA FORME D’UN ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE  EN ACTION DE LA BEAUTÉ DU MONDE …  me semble de la même valeur pédagogique que «l’homme qui plantait des arbres de Giono). …

L’entrée de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) passe par L’ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE DE MARLENE LA JARDINIÈRE  comme L’ENTRÉE DE LA NON-TRICHERIE AU CŒUR MÊME DE LA VIE PERSONNELLE ŒUVRE D’ART   passe par l’archétype hologrammique de Michel le concierge. …

En ce sens, Pierrot, le vagabond céleste peut faire bouger la ligne de démarcation entre la science et la métaphysique parce que d’un côté Michel y habite avec sa philosophie d’en bas et que de l’autre côté, Marlene y jardine avec sa POÉSIE D’EN HAUT. …

LA MÉTAPHYSIQUE DU 21EME SIÈCLE partira des tombes des enfants morts de faim et de blessures de guerre, ce que ni la science (avec sa logique de calcul) ni la métaphysique traditionnelle et même l’onto-métaphysique heideggérienne (avec sa fiction de l’imagination pure) ne peut se vanter de comprendre encore. … L’errance poétique traversera les deux mondes comme on traverse l’éternité en marchant la neige et le vent (le vagabond céleste)

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

 

 L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT (PIERRE ROCHETTE)

Chapitre 20 – ESSAI DE POÉSIE QUANTIQUE

L’île de l’éternité de l’instant présent

Georges Langford
Georges Langford

Chapitre 20

La poésie quantique
Ne s’écrit jamais
Sur les tombes
Des chefs religieux obscurantistes,
Mais uniquement sur celles
Des magnifiques de l’instant présent

signé,. le voyageur quantique.

 

Amenez-moi au début du roman

GARDIENS DU FEU SACRÉ
Il n’en fallut pas plus pour que des journalistes accusent la CIA d’avoir monté le coup de la tombe de Pie X11. On envoya des graphologues de réputation internationale faire la comparaison et l’analyse des deux écritures. Un de ceux-ci dévoila, sous l’anonymat, qu’il avait rencontré le mystérieux voyageur. L’homme lui semblait détaché de tout désir de gloire personnelle, n’étant qu’un amoureux fou d’un accouplement sauvage entre la science et la poésie comme outil de libération des hommes. Et qu’effectivement, maintenant que le mot voyageur quantique était universellement connu, il ne voyait plus la nécessité de se manifester au monde, le pèlerinage d’une tombe à l’autre suffisant aux futurs vagabonds du cosmos pour lui ouvrir ,à travers la fissure du temps, le passage donnant accès à l’île de l’éternité de l’instant présent. Fut alors indiquée, à la fin de l’article, la liste des sept premières tombes, la dernière n’allant être dévoilée qu’après sa propre mort.

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Une légende urbaine internationale était maintenant née. Et l’on vit arriver à Atunoa des voyageurs solitaires à la recherche de la huitième tombe comme si cela avait été la huitième merveille du monde. Nous le sûmes par le journal local, car chacun d’entre eux tentait de savoir si quelqu’un d’autre était venu avant lui dans ce but.

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Cette huitième tombe était ,en fait, celle de mon père. Et je ne sus que quelques années plus tard que Renaud, après avoir dormi au pied de la tombe de Gauguin, avait rencontré par hasard, Gérard au « Hanakee Pear Lodge « Gérard lui parla de la mort de mon père et de sa tombe dans le même cimetière que celle de Gauguin. C’est ainsi que fut conçu le projet poétique de la huitième merveille du monde à découvrir après sa mort, l’objectif étant de lui donner, au niveau de l’inconscient collectif, une image et une envergure mondiale. Renaud prit donc le risque d’aller dormir une deuxième fois au cimetière. Et comme j’étais mariée et heureuse, il ne crut pas utile de m’importuner de sa présence. Je me souvins des paroles que Renaud avait dites à mon père, bien des années auparavant ;

Le camp Ste-Rose représente pour moi
Le noyau particulaire
D’une explosion atomique
et poétique.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Puis ce fut à nouveau le silence cosmique de Renaud. Après le deuil de la mort de mon père passé, nous resserrâmes nos liens familiaux autour du piano de Gérard, de la flûte de Nellie-Rose et du violon de Frannie. Ils étaient maintenant capables d’interpréter à l’oreille tout le répertoire du St-Vincent de l’époque. Jean fit construire un gazeboo donnant sur la mer pour que nous ayons le bonheur de vivre, tous les dimanches soirs, un concert sous les étoiles.

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Et la vie suivit son cours.

Jean préparait une étude des traditions et coutumes des Îles Marquises. De mon côté, je continuai à déposer sur papier, mes réflexions sur le Vieux-Montréal de ma jeunesse en relation avec cette étrange histoire que fut le camp Ste-Rose, tentant de m’en servir comme pivot pour comprendre l’aventure de Renaud sur cette terre.

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Son œuvre artistique me semblait de plus en plus du même souffle que celle de Salvator Dali, Picasso, les automatistes, les dadaïstes, les impressionnistes et bien d’autres, qui tentèrent, par des expressions artistiques révolutionnaires , de changer la perception archaïque de l’univers, tout acte poétique étant en soi révolution. Et dans le fond, Renaud faisait des tableaux directement sur la toile du monde plutôt que sur celle employée habituellement par les peintres. Seule la gratuité et l’intégrité de l’acte poétique ayant une valeur dans l’histoire de l’art comme celle de la recherche dans le domaine de la pensée scientifique. Renaud peignait peut-être la terre de huit réverbères géants en forme de pierres tombales pour qu’on voie enfin la texture de l’univers jusqu’au fond du cosmos, mais de l’intérieur des tombes.

Encyclopédie Larousse en ligne - Tombe de François René de Chateaubriand

Se peut-il que le temps nous ait oubliés durant tant d’années par sa délicatesse à tisser nos vies de douceur? Nellie-Rose allait avoir dix-huit ans le douze février 1991. Elle n’eut pas besoin d’avoir une adolescence révoltée ou rebelle. Elle passait l’été à Vancouver avec son père et durant le reste de l’année, bénéficiait de la science de plusieurs professeurs privés dans le but de préparer son entrée à l’université de son choix. Nous étions tous si heureux. Quand elle avait des sautes d’humeur ou des crises d’identité, Jean prenait le temps de préparer le bain du philosophe, selon la tradition instaurée par mon père. Il se servait maintenant du vase aux suggestions comme réservoir pour inquiétudes d’ado. Alors, il pigeait. Quand il n’était pas capable de répondre, je venais à la rescousse et quand cela concernait toute la famille, nous arrivions tous. Jamais nous n’avons oublié le verre de vin à la santé des étoiles.

Fond noir et bleu abstrait peint avec des bouées blanches, effet ciel étoilé,  peinture de gouache sur toile, acrylique. Arrière-plans aquarelle sombre.  Point Photo Stock - Alamy

Jean désirait une fête dont Nellie-Rose se souviendrait toute sa vie. Ce soir-là, mon mari nous réveilla, les filles et moi, à minuit juste. Il nous banda les yeux et c’est Gérard qui nous servit de guide. Cela me prit peut-être cet épisode pour découvrir à quel point il fallait du talent quand on est né sans ses yeux. Je crus comprendre, par le bruit des vagues, que nous descendions vers la mer. Au moment où nous nous assîmes sur un banc, j’entendis chanter :

René Robitaille, si bohème, si chanson vagabonde, si heureux de chanter ….si humble….

J’te vois r’venir chez nous…..par la porte d’en avant
Tu sonnes et je t’ouvre………pis j’descends lentement
Je te prends dans mes bras…..on remonte lentement
On n’ose pas parler…………….on en a trop à dire

REFRAIN
Si j’avais su t’aurais pu me dire que tu t’en venais souper
T’avais rien qu’à téléphoner chez l’gros Bob d’à côté
Y s’rait v’nu dans maison, y m’aurait dit bonhomme
Bonhomme vient donc répondre, y a quelqu’un là pour toé

Je hurlai de joie : René Robitaille, le chansonnier du St-Vincent. J’enlevai mon bandeau. Sur le haut du gazeboo. Il y avait d’écrit en gros : « le café St-Vincent » René chanta 3 chansons, puis Pierre David trois autres

PressReader - 24 Heures Montreal: 2012-08-27 - Grande fête aux deux Pierrôts

Cher Pierre David …. un merveilleux  funambule de l’animation onérique par  le charme et la tendresse blessée….

 

et enfin Jos Leroux prit la parole.

Six visages, une même passion | Le Journal de Montréal

Cher Richard Jos Leroux…. une très belle âme de poète tout en tisonnier populaire … un très grand de chez nous….

Chère Nellie-Rose,

Ta mère avait à peu près ton âge Quand nous l’avons rencontrée La première fois Au café St-Vincent.

Puisque tu connais si bien les chansons du Québec,
Et que Jean de Larousse
Nous a encylopédie-cysés
Barnake…c’est dur à dire ça
En nous offrant des vacances au soleil
Toutes dépenses dés-encyclopédie-cysées
Barnake…… je l’ai eu les gars

Donc, Nellie-Rose

Accouche Jos de crier René
On a soif…
Hahahaha

Monsieur de Larousse,
Trois cognacs pour René s’il vous plait
Y est comme un bébé
Ça y prend son boire aux trois heures

Hahahaha

Donc Nellie-Rose

Nous désirons donc t’offrir pour tes 18 ans,
Un bouquet de moments tendres.
Sous la forme d’un album intitulé :
Du St-Vincent aux Îles Marquises.

PalmarèsADISQ - Artistes variés - Album: La Mémoire Des Boîtes À Chansons

À gauche, les textes de nos chansons
À droite, des photos de ta mère
Du temps de sa jeunesse
Et dans les pages du centre
Des images de toi depuis ta naissance.

Et j’aimerais inviter Marie
À t’adresser la parole

Je montai sur la scène avec l’idée de rappeler aux gars un souvenir que seuls eux et moi comprendraient, et sûrement Jeanne Martin si elle avait été présente.

Fauvisme

Ben làlàlà
Ben làlàlà

Et j’entendis les rires des chansonniers en arrière de moi, répétant comme des enfants de chœur heureux de le redevenir ;

BEN LÀLÀLÀ
BEN LÀLÀLÀ

Très, très chère Nellie-Rose
En cette nuit où….
Comme toutes les nuits depuis ta naissance
Tu as toujours eu le droit de te croire éternelle…
Mon passé et mon présent
Se joignent maternellement
Penchés tels deux goélands
Au dessus du précipice de la vie
Pour te contempler

Dans tes premiers battements d’ailes
D’oisillon devenu oiseau
Dessinant au firmament
Le surgissement d’une nouvelle étoile,
Celle de mon bonheur de t’aimer
De loin en loin toujours plus près éternellement.

Ce fut très émouvant d’entendre trois époques s’harmoniser d’une chanson à l’autre. Le St-Vincent des trois chansonniers, le p,tit Québec de Gérard et les marquises de mes deux filles. Au moment où nous entonnâmes « une boîte à chansons » de Georges d’Or, Jean interrompit notre récital de meute heureuse

Ce soir
La fête de Nellie-Rose
C’est aussi celle de sa mère
Qui l’a aimée avec passion et talent
Et pourquoi pas un cadeau pour la mère et la fille.
Première surprise
Pour la fille ou la mère
Devinez ?

Je vis une première lanterne s’approcher. Il me semblait que le pas était vigoureux et jeune. Qui cela pouvait-il être ?

Philippe ! ! ! cria Nellie-Rose.

Ils s’étaient connus à Vancouver l’été précédent. Lui était parti étudier en Suisse. Ils avaient donc rompu pour se donner leur liberté réciproque. Mais comme Jean l’avait découvert dans le bain des philosophes, elle se mourait d’amour pour lui et lui pour elle. Alors comme sa fête tombait durant le congé scolaire, mon mari eut l’idée de rendre sa fille par procuration immensément heureuse. Et elle le fut.

Maintenant le cadeau de la mère cria Jean.

Le cœur me débattit à tout rompre. Pourvu que ce ne soit pas Renaud. Je m’aperçus que le barrage qui retenait mon amour pour lui depuis tant d’années avait commencé peu à peu à se craqueler. Et je ne voulais pas que cela arrive. Jean ne méritait pas ça et je l’aimais sincèrement. La lanterne s’approcha. Je ne pouvais pas dire qui c’était. Barbe blanche, chauve, costume de marin je crois… Clermont….

Le sculpteur Peinture par B. Maryl | Artmajeur

Je fus à la fois soulagée et heureuse. Cela faisait tant d’années sans nouvelles. Il s’était engagé comme marin en travaillant comme sous-chef et en avait profité pour faire le tour de la planète. Quelques mots confus, larmes et nouvelles brèves perdues dans une folie de resserrer les liens d’amitié pour les chanter à la mer si étoilée de noir sous ses vagues serpentants les rochers tel un collier de perles.

Une boîte à chansons
C’est comme une maison c’est comme un coquillage
On y entend la mer, on y entend le vent
Venu du fond des âges

On y entend battre les cœurs à l’unisson
Et l’on y voit toutes les couleurs
De nos chansons

Lalalala….lalalalala

Jean me dit à l’oreille

« J’ai tout fait pour retrouver Renaud »

Tableau Peinture Art Abstrait - l'Horloge du temps

Chuttt…. Lui dis-je
Je sais….
Je t’aime Jean….
Merci de nous aimer, mes filles et moi.

Nous primes plaisir, Jean et moi, à observer nos deux tourtereaux. Philippe était un charmant jeune homme, entouré affectueusement d’une famille très unie. D’ailleurs, tout le clan avait passé la période entre Noël et le jour de l’an en République Dominicaine. Il avait de l’éducation et de la passion pour son avenir. Quant à Nellie-Rose, initiée par Jean aux traditions artistiques de Polynésie, elle semblait attirée par l’idée de devenir dessinatrice de bijoux. Elle portait fièrement une fourchette qu’elle avait recyclée de façon à ce qu’elle lui entoure artistiquement le poignet.

De feuilleter, assis à la même table que Clermont, l’album de photos du St-Vincent me fit un drôle d’effet. Mon père, ma mère, Madame Martin, Clermont, Monsieur Philippe, Monsieur Étienne le laveur de vaisselle chantant, Renaud, Monsieur Gouin, Marcel Picard…. Que le passé pouvait être à la fois vivifiant et cruel.

Clermont avait peu de nouvelles fraîches des uns et des autres, travaillant d’un navire de croisière à un autre depuis cinq ans. Ce n’est que vers six heures du matin, bien tassés dans le bain des philosophes pendant que les jeunes étaient partis nager dans la mer, que nous apprîmes de Jos certaines choses.

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Monsieur Étienne lave la vaisselle, mais en Floride.
Marcel Picard possède deux librairies de livres usagés
Michel Woodard enseigne le design dans une école privée
Monsieur Philippe travaille comme intervenant
Dans un centre de désintoxication.
Pierre Lamothe chante encore.
On n’est plus tellement nombreux de la première vague
À exercer le métier.
Musique américaine, synthétiseur
Tout change tellement vite.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Le St-Vincent de la belle époque me fit l’effet d’un paquebot perdu à la dérive dans l’océan de mon passé. Cela fut tellement magique que j’imaginais les sirènes de la mer tournées autour, attirées par l’irréalité d’un vaisseau fantôme tel que les aimait Nelligan dans son spleen de vivre.

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Vers 10 heures du matin, il ne resta plus dans le bain que Clermont, Jos et moi. Je me sentis au paradis de l’amitié et j’aurais voulu que cela s’immortalise à jamais. Je pensai à quel point mon père avait été chanceux de quitter la planète au moment précis où cela fut beau comme un tableau de Renoir.

Vous ne m’avez pas encore parlé de Renaud fis-je
Est-ce que vous avez gardé vos nouvelles de lui
Pour le dessert ?

Moi je ne l’ai jamais revu
Depuis l’enterrement de madame Martin dit Jos.

Peinture_Cirés jaunes - Patricia Debuchy | Peinture, Peinture au couteau  facile, Peinture au couteauEt toi Clermont ? fis-je.

Depuis qu’il a réussi son rêve, moi non plus.

Son rêve ?

Quand la nuit tombe sur la ville 30 x 30 cm Peinture par Brigitte Krief |  Artmajeur

Il voulait juste que les gens soient assez intrigués
pour faire le tour des huit tombes
dont il avait dessiné, par pure poésie quantique,
une route pour croisés du cosmos
comme si c’était les huit merveilles du monde
de façon à ce qu’ils se questionnent sur l’instant présent
les yeux tournés vers l’étonnement et le ravissement.
Comme vous voyez, je rapporte ses dernières paroles
Quand nous nous sommes croisés à New York
Il venait d’aller dormir au pied de sa dernière tombe
Celle du grand philosophe américain
David H. Thoreau.

Thoreau Becomes a Professional Author and Finds His Greatest Subject Is Him  | The National Endowment for the Humanities

Aux dernières nouvelles
Il avait entrepris une thèse en philosophie
Sur les lois structurales des rires et des pleurs
Et vivait en chambre comme un ermite.
Personne ne sait dans quelle ville ni quel pays.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

En tout cas, dit Jos
On devrait tous se revoir
Au grand rassemblement du camp Ste-Rose Du 15 août deux mille un

Minuit juste
Au dortoir, compléta Clermont.

Oui mais c’est dans dix ans, fis-je en riant ?
C’est loin en titi

Il y a dix ans on aurait dit dans vingt ans, dit Jos
Ça passe tellement vite dix ans
Regarde on est là alors qu’à l’époque
Tous les trois
On s’enfermait dans la cave du p’tit Québec.

Tu vas avoir quel âge Jos, dit Clermont ?

51 répondit Jos
moi 57 fit Clermont
et toi Marie

18 ans voyons les gars
Je vais toujours avoir 18 ans.

le pays oeuvre d'art?

Barnak fit Jos
Ça vaut trois cognacs, comme dirait René
Ben lalala fis-je.

Quel bonheur de rire des petits travers qui faisaient le charme de tous et chacun. Je réalisai soudain que je n’avais pas revu Renaud depuis le camp Ste-Rose. Cela faisait exactement 18 ans, l’âge de Nellie-Rose, sa fille biologique. Et mon coup de foudre pour lui n’avait pas diminué non plus. J’adorais Jean. Notre compagnonnage avait été et était encore une réussite éclatante, l’équilibre de nos deux filles et la sérénité de notre famille élargie en étant l’exemple le plus fulgurant jour après jour. Mais Renaud…

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Frannie vint nous rejoindre avec son grand sourire à rendre jaloux les requins affamés. Elle était née au soleil et avait bénéficié de l’amour inconditionnel de sa sœur. Alors, tant qu’à se faire câliner dans la ouate, autant sourire.

Ce matin-là, le petit déjeuner au bord de la mer , nous laissa tous les trois endormis et repus, pendant que Frannie ramassait les éparpillements alimentaires de notre bonheur., Durant la semaine, Jos voulut voir cette fameuse tombe de Gauguin qui selon les journaux avait été profanée. En apercevant l’« Ego sum pauper » il ne put réprimer une réflexion.

Tombe du peintre Paul Gauguin - Hiva Oa - Tahiti Heritage

Y est fou, barnak
Plus fou que ça, ça se peut pas.

Sauf que nous fûmes continuellement dérangés par des touristes un peu marginaux qui eux aussi cherchaient les fameuses phrases griffonnées dans la pierre.

Vous avez une idée dans quel pays se trouve
La huitième tombe ? nous demanda l’une d’elle.

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Elle était professeure de physique à l’université de Princetown aux États-Unis et s’intéressait particulièrement à la possibilité pas si lointaine pour l’humain d’entreprendre des voyages quantiques. Alors, intriguée, elle avait décidé de consacrer ses vacances à faire le tour des tombes, au cas où… Si elle avait su….. à l’est du cimetière… la tombe de mon père….. mais bon…. Une légende urbaine est une légende urbaine…hahaha.

Nous refîmes ensemble la croisière poétique Gauguin, avec lecture des textes et visite des lieux historiques. Clermont fasciné, Jos ayant mal aux fesses et René fragile du cœur à cause du mal de mer probablement mélangé au mal de cognac. Gérard vint avec nous. La lecture des écrits de Gauguin le plongeait dans le plus pur des ravissements. Et comme c’était la cinquième fois qu’il se tapait le circuit, il commençait enfin à prévoir les courbes, les textures et les odeurs. Son moment préféré étant celui où le guide finissait par dire.

Et le bonheur succéda au bonheur.

La dernière nuit, Jean et moi fûmes réveillés par Nellie-Rose

Maman, Jean
Auriez-vous la bonté de venir me rejoindre
Au bain des philosophes ?

Cela arrivait tellement rarement qu’elle agisse ainsi de nuit que nous n’hésitâmes pas à répondre à ses besoins. Elle avait déjà allumé les chandelles, préparé les verres de vin, remplacé l’eau défraîchie par celle du puits.

Philippe et moi nous nous aimons
Je pars après-demain avec lui en Suisse.

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La formulation de sa phrase ne laissait aucune marge de discussion pour quelque discussion que ce soit. Cela me ramena directement à cette fameuse nuit où je fis la même manœuvre avec mon père, me chicanant le lendemain avec ma mère pour être certaine de ne pas avoir de résistance à mon projet. Mais j’avais trois ans de plus. Dix-huit ans, c’est bien trop jeune. Quoi faire ? quoi dire ? Et si ça ne marche pas et qu’elle tombe enceinte ? et s’il lui fait de la peine, comment pourrais-je la consoler à une telle distance ?

Je ne fus pas mieux que ma mère à l’époque. J’éclatai en larmes, sans être capable de ne rien dire et je m’enfuis en courant pour mieux hurler ma douleur au vent du large. Gérard, réveillé par mes cris, sortit de sa maison à la canne à pêche. Jean lui raconta ce qu’il venait de se passer. Il prit sa canne blanche et décida de partir doucement à ma recherche.

J’étais assise sur la grosse roche, qui ressemblait un peu à celle du camp Ste-Rose sauf qu’elle coupait la plage en deux à l’extrémité de notre terrain. J’entendis Gérard crier mon nom et je le vis bientôt lécher de sa canne les vagues saliveuses de sable. Il savait exactement où j’étais. Comment faisait-il pour deviner ? Je ne bougeai pas, juste pour voir.

Marie, je sais que t’es là, je sens ton parfum.

Je descendis de ma roche en hurlant et je m’enfouis dans son cou. J’étais inconsolable. Je ne voulais pas perdre la présence de ma fille. Chaque seconde de ma vie n’avait été vécue que pour les aimer, elle et sa sœur. J’e n’étais pas prête.

J’serai pas capable Gérard
Elle est trop jeune
J’suis pas assez vieille

 

J’ai besoin d’elle moi.
Maudit 18 ans
C’est arrivé trop vite.

Pis Frannie, penses-tu
Que ça va pas lui faire de la peine
De perdre sa sœur ?

Mais si je lui dis que je ne veux pas
Ça va être pire, je le sens.

Aide-moi Gérard, je veux pas regretter un jour
D’avoir manqué de talent ?

Gérard m’écouta. Je sentis qu’il avait aussi mal que moi. Notre famille élargie ne se relevant qu’avec peine d’un deuil ou d’un départ. Mais il réussit à ne pas pleurer en se concentrant sur la musique des vagues.

Tu t’rappelles, au p’tit Québec
Cette chanson de Georges Langford
d Que tu me demandais tous les soirs
Parce qu’elle parlait de la mer
Des Îles de la Madeleine?

Histoire de la peinture de paysage

« CLAIR DE DUNE ? »

Et Gérard me demanda de tenter de trouver de l’apaisement dans les paroles tout en l’écoutant chanter a capella.

Le bord d’la mer répond tout à l’envers
On se trompe à chaque vague
Ça fait frémir, quand ça sent l’avenir
Quand mon idée vient y mourir

Un vieux projet échoué pour la journée
Sur une stricte bagatelle
Me désamuse et pour m’encourager
Je passe la nuit avec elle.

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair,
Au bout des dunes du havre Aubert.

Le bord d’la mer, prête oreille à mon cri
L’hirondelle passagère
Prendra mon vol au courant de mon bruit
De mes coutumes printanières

Vent de repos au cœur de mon allée
C’est une bien longue histoire
Qu’on ne sait pas et qu’il faut s’inventer
En s’en allant dans la nuit noire

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair
Au bout des dunes du havre Aubert.

Gérard pleurait maintenant tout doucement. Ses lèvres tremblaient, mais pas un cri, pas un pleur, pas un gémissement. Je dus terminer moi-même le dernier couplet.

Et je repars, vers mes autres pays
Mon nid est comme le large
Je reviendrai des mille et une nuits
En repassant mes paysages

En survolant les caps du havre Aubert
Je reconnaîtrai le large
Que j’ai laissé mourir au bord d’la mer
Un soir de fête et de tempête.

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair
Au bout des dunes du Havre Aubert.

femme marche à la plage filigrane Peinture Tableau en Vente

Nous retournâmes sur nos pas, Gérard à mon bras et moi sa canne blanche à ma main droite. Je frappais le sol, aveugle de douleur, demandant à la mer d’effacer les empreintes du chagrin pour les remplacer par la bienveillance. Nous vîmes au loin Jean et Nellie-Rose s’approcher vers nous. Je ne sais trop pourquoi cela se produisit, mais Nellie-Rose et moi courûmes l’une vers l’autre, pleurant l’une et l’autre à chaudes larmes.

Jean prit Gérard par le bras et discrètement, nous laissa seules toutes les deux. Cela me fit du bien de m’apercevoir que cela faisait aussi mal à ma fille d’avoir à partir que moi de la laisser partir. Nous eûmes besoin de nous rassurer l’une et l’autre.

Jure-moi maman que tu vas m’aimer pareil
Même si je suis à l’autre bout du monde ?

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Tu vois bien que je pleure parce que je t’aime non ?

T’as juste à prendre l’avion puis venir nous voir
Maman ?

L’avion, c’est bien beau mais…
Mais ça va me manquer notre petit rituel du soir
Quand je te demande quel a été le plus beau moment de ta journée ?

Ça a été de pleurer avec toi sur la plage maman.

Puis le petit mot que je glisse
Dans ton pique-nique
Quand toi et ta sœur
Allez manger sur la plage

Tu n’as qu’à m’en écrire une flopée
Avant que je parte
Je vais revenir quand il va m’en manquer.

Puis les matins où tu me demandes
De te lever parce que t’as peur
de ne pas entendre le cadran sonner ?
Puis les nuits où tu viens me rejoindre
Parce que tu fais de la fièvre
Puis les soirs où tu demandes
ce que tu vas faire dans la vie
puis cette dent de sagesse qui te fait mal
et qui ne veut pas pousser.
Tu vois bien que t’as encore besoin de moi.

Je vais toujours avoir besoin de toi maman.

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Nous primes le temps de bien pleurer de tout notre saoul en riant à grand éclat au fur et à mesure que l’orage entre nous s’éclaircissait.

Tu sais, quand je suis partie moi aussi
Ma mère m’a fait une crise, mais une crise.

Comme je vais en faire une à ma fille
Plus tard je suppose.
Pis Grand Papa lui…

C’est la seule fois que j’ai vu deux grosses larmes
Couler sur son visage, je pense.
Y m’a juste dit

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » Bon voyage amoureux ma fille

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Pis t’es partie maman ?

oui, c‘était plus fort que moi

tu referais la même chose si c’était à recommencer ?

oui… malheureusement fis-je en riant
et ton père à Vancouver ?

Je compose avec ça, inquiète-toi pas.
Philippe et moi on s’aime maman.

Ben je vais essayer de m’arranger pour vous aimer tous les deux ok ?

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Les deux jours qui suivirent, je fis un effort pour vivre intensément notre vie de famille. Mais dès qu’arrivait la nuit, les larmes m’inondaient sans raison. Jean eut la délicatesse de garder silence. Une mère qui défait dix-huit ans d’attention et d’affection continue pour que l’enfant sorte de sa coquille ne le fait jamais avec joie. Les chansonniers et Clermont partirent en avion en même temps que Philippe et Nellie-Rose. Une ou deux larmes hésitèrent avant de couler. Cela prit Frannie pour me ramener un peu de bon sens dans mes sentiments.

Voyons donc maman
On a juste à s’aimer plus toutes les deux
Ça va boucher un gros trou
En attendant que Nellie revienne.

Frannie avait raison. Je n’avais pas perdu une fille, j’avais gagné une amie pour la vie. En voyant passer l’avion dans le ciel, j’envoyai la main d’instinct en criant

SOIS HEUREUSE NELLIE-ROSE
BONNE fÊTE MON AMOUR
JOYEUX DIX-HUIT ANS

Et Frannie de me dire :

Tu vois maman, c’est pas si difficile que ça
Viens, on va prendre ensemble
Le bain des philosophes
Pour fêter la vie, avec un bon verre de vin
Comme grand-papa nous l’a appris.

Et je réalisai soudain que je n’aurais jamais besoin de la poésie quantique, ayant la poésie frannienne violonant ma vie pendant que Nellie-Rose aura, elle aussi, besoin de jouer de la flûte avec nous deux, au loin, les soirs de songerie.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

Je vous aime tellement mes filles
Merci d’exister.

Commentaires

1. Le mercredi 24 mai 2006 à 16:23, par Pierrot

Salut Claude,

Je m’en vais sur ton site et je tombe face à face avec cette merveilleuse photo de George Langford. Si tu savais à quel point il fut l’âme des îles de la Madeleine. J’arrête pas de brailler comme un enfant en t’écrivant. À l’époque, on allait aux Îles en avion, on y passait au moins un mois à chanter chez Gaspard. On dormait au haut du couvent vide. Le vent perpétuel hurlait d’une nuit à l’autre. On n’avait qu’à descendre à la cave transformée en boite d’animation pour se tremper dans la poésie de la beauté des mots entourés d’un chapelet de bouteilles vides.

Les chansons de George jouaient dans le juke-box, on allait manger notre club au homard le long de la route, on revenait. L’immense solitude sauvage des hivers sans fin, des rouleaux de neige et de la lenteur faite infinité. Et les mots de George qu’on récitait comme des poèmes en regardant au loin à la maison bâtie par ses parents.

Le bord de la mer répond tout à l’envers
on se trompe à chaque vague
ça fait frémir quand ça sent l’avenir
quand mon idée vient y mourir

J’ai chanté cette chanson toute ma vie, tellement le texte me chavirait l’âme comme les vagues de la mer peuvent le faire un soir de froidure houleuse. Ce que j’ai pu être heureux à chaque tour de chant aux îles. Incroyable. Une fois, les pêcheurs m’avaient emmené à la pêche aux homards sur la mer humide. Bon dieu que j’ai gelé. J’avais pas le pied marin. Mais quand les gars venaient fêter a la boite chez Gaspard, qui fermait à trois heures du matin, il leur arrivait de boire jusqu’au lever du jour et d’embarquer sur leur bateau pour remplir les cages aux homards.

Et moi, qui ne buvait que du jus d’orange, je me saoulais juste de les voir marcher de la plage à la mer avant d’aller fermer les yeux pour remercier la vie de m’accorder tant d’images qui, me disais-je en riant, me feront brailler un jour.

Pierrot

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

3 DÉCEMBRE 2020 …

LA RADICALITÉ HEUREUSE

J’écoute clair de lune de George Langford sur you tube…. que d’émotion… que d’émotion … Comme j’ai aimé aller chanter aux Iles de la Madeleine chez Gaspard… Dormir dans une chambre du Vieux couvent déserté totalement la nuit… Ne faire que rêver la vie le jour et vivre mon rêve à chanter la nuit….

Plus ma vie était monastique, silencieuse, solitaire, plus chaque chanson que je n’apprenais jamais par K-oeur de peur d’en perdre l’enchantement poétique…

Par exemple, quand chez Gaspard, je chantais clair de dune de George Langford …en lisant les mots dans mon cahier de chansons comme si ils venaient d’être écrits … le public disparaissait devant moi et la beauté du monde dansait dans ma voix comme elle le fit dans la trompette de mon père..

Je peux dire, que pendant 32 ans… seule la rencontre sous formes de brosses d’être ou d’attaques d’être entre la beauté du monde et mes évanouissements intérieurs de joie lumineuses me restent de mes présences sur scène … comme le vent dans la fenêtre de garage du café St-Vincent  ……

Mon père me disait… Tu verras quand ta carrière sera finie… il ne restera que le vent… Ah comme c’est vrai…. Parfois la nuit il y a poésie entre le vent de la mer des ïles de la Madeleine de ma jeunesse de chanteur et le vent des portes de garage du café St-Vincent…

A 72 ans… je vis exactement ce que Manda Parent a vécu… de longues heures en contemplation heureuse de son passé d’artiste de burlesque… dans sa chaise berçante…. J’assistais fébrile, frissonnant à ses silences qui finissaient parfois par cette phrase… si simple… qu’ils étaient donc dur à faire rire certains soirs …

Le 12 décembre 2020, ce sera  la fin des deux Pierrots …. et pour moi, le début de l’éternité de la beauté du monde vécue en équipe… la iere année de fondation … Robert Ruel, Pierre David, Pierre Rochette …. Comme nous étions jeunes… Comme nous étions rêveurs …

Comme j’aimais voir Pierrot animer sur scène…. Il était tellement talentueux … au point ou je pus inventer la science des lois de l’animation juste en théorisant ce qui était si naturel pour lui… Courber le temps pour attraper la fissure du temps et créer avec le public un tableau saisissant de la joie de vivre poétique ….

PressReader - Le Journal de Quebec - Weekend: 2018-07-21 - DANIEL BLOUIN

Quand Daniel Blouin est arrivé à la Butte aux Pierrots à Val David… je lui ai enseigné les lois de base de l’animation  en l’assoyant à côté de moi sur scèene certains soirs …. et je dois dire qu’il fut le plus talentueux animateur à avoir passé aux Pierrots deux Pierrots ….. J’en fus toujours très fier…. Quel talent…. un génie de l’animation.. Quand j’ai enseigné le micro-décodage par la vidéo… je prenais souvent une vidéo d’une de ses performances pour illustrer ma science des lois de l’animation aux autres chansonniers….

————–

Le roman, l’île de l’éternité de l’instant présent écrit lorsque j’ai quitté la scène à jamais après avoir chanté la quête de Jacques Brel, témoigne d’une vérité… Nous, les chansonniers animateur de ma génération, avons inventé la fissure du temps par des courbes de chansons….

J’arrivais du Japon quand je suis arrivé au café St-Vincent… le clown qui faisait du spectacle de patins au pavillon  du Canada à l’exposition d’Osaka ou notre groupe folklorique chantait…. m’avait enseigné les 4 étapes de toute vie d’artiste… le cabotinage, le don de soi, la communion et la catharsis …

J’avais réussi mon rêve…. que j’avais conçu à expo 67… Représenter le canada à expo 70 au Japon… Mais pourquoi? Comment? quelles sont les lois du rêve? ….

Sur la scène du café St-Vincent… j’étais hanté par ces questions…. je voyais bien que par la science des courbures du temps par des chansons, le rêve jaillissait pur et enchanteur comme habit royal de la fissure du temps…

Entre les sets… j’allais marcher solitaire les ruelles du vieux Montréal… Une fois, le chansonnier Jos Leroux m’a demandé… Pourquoi je quittais toujours entre les sets et que je marchais seul comme ça … et je lui ai répondu… Pour me souvenir de ce qu’on vit et pour mieux vous raconter par l’écriture plus tard…

————–

C’est drôle parce que, devenu vagabond céleste, j’ai fini par jeter ma guitare dans le bois et ne chanter que mes chansons a capella appuy.é sur mon bâton de pèlerin, en pleurant parfois entre les couplets… parce que chaque mot avaient été vécu … intensément vécu et mes chansons ont toujours .été écrites d’un trait, sans ratures ….  J’en ai fait 100 … comme vagabond… pas une de plus, pas une de moins …

CASSANDRE

COUPLET 1

nous fumes nomades Cassandre
nous fumes nomades Cassandre

hier j’ai dormi
dans la forêt du labrador
j’ai fais un feu
mais j’avais froid
sans toi dehors

nous fumes nomades Cassandre
Nous fumes nomades Cassandre

hier on m’avait
donne deux sandwichs au poulet
j’aurais aimé les partager
tu me manquais

REFRAIN

tes 19 ans Cassandre

c’etait la vie
avant l’barrage de Manic 5

c’etait l’mont Wright Cassandre
avant l’enfer
d’la mine de fer
en plein hiver

c’était surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle encore debout

c’etait surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle
vagabond fou

COUPLET 2

vieux mâle au doux regard
celui d’monsieur Bernard

qui s’est battu
pour sauver son chalet du feu
avec son fils
4 nuits sans fermer les yeux

c’est fascinant à voir
un bout d’forêt toute noire

y a des souvenirs de jeune femme
qui s’enflamment au fond de soi
se consumant tout comme
un ancien feu de joie

COUPLET 3

debout je marche la vie
debout je prie la vie

pour que la riviêre de tes rêves
soit aussi belle
que la petite Manicouagan

devant laquelle j’écris
la tendresse de mes cris

parce qu’une nuit
t’as pris l’bateau
qui t’a conduite
de Bécomo à Rimouski

Pierrot
vagabond céleste

——————–

J’ai vécu ma carrière de vagabond de la scène (si on peut appeler ça une carrière:))))) comme un peintre et un tableau impressionniste reprenant sans cesse le même motif sur la fissure du temps …. celle des brosses d’être et des attaques d’être … Ce qui me rendait profondément absent dans mes présences onériques….

Je me disais… Je dois ne jamais fumer, ne jamais boire, ne jamais me droguer pour que les surgissements du cela est par la fissure du temps me peignant comme socle abjetal d’un rêve big bang ( les mots d’aujourd’hui) soient de merveilleux débris de la mémoire du k-oeur… pour que dans mon dernier âge de la sagesse dite heureuse parce que envoilée par une radicalité heureuse…. vienne me visiter dans une chaise berçante… comme elle le fit pour la grande burlesqueuse Manda Parent qui répétait humblement après des heures de contemplation…. comme ils étaient difficiles à faire rire certains soirs ….  , le monument coureur des bois Thompson qui a lui seul, avec un canot, une jambe boîtante et de la farine a cartographié le Canada d’un océan à l’autre au 19eme siècle. À la fin de sa vie, 90% aveugle, vivant dans une petite chambre chez sa fille… il passait ses journées à se bercer devant sa fenêtre et murmurer … Comme j’ai eu une belle vie…. comme j’ai eu une belle vie….

Mon père qui avait fait une carrière de trompettiste avant de devenir réalisateur de télévision à C.K.T.M. t.v passait ses dimanches d’automne devant sa fenêtre de maison à regarder Fernand corder son bois l’autre bord de la rue et il murmurait entre ses lèvres… Ça c’est un artiste… ça c’est un artiste…

.L’océan de contemplation est le cadeau donné aux magnifiques de cette terre qui ont su apprivoisé la fissure du temps par leur vie personnelle oeuvre d’art…..

Nous, les chansonniers de l’époque du café St-Vincent étions sculptés par Paul Gouin propriétaire et poète, aristocrate de la beauté du monde par nos folklores….. Paul marchait le Vieux Montréal comme le faisant Jean de La Fontaine dans les châteaux ou il était recueilli par des femmes …. et tout ce qu’il désirait, c’est manger pour pouvoir écrire ses fables…. Ainsi Paul avait sa petite table réservée chez le père Leduc pour écrire ses poèmes certaines nuits… Ah Paul…. un des beaux débris de la mémoire du k-oeur nqui me reste , c’est quand tu descendais en pyjamas par l’ascenseur pour venir me dire… p’tit gars… je veux entendre chanter les gens d’en haut…. et j’entamais c’est dans le mois de mai ou autre de nos folklores pour que la salle et moi disparitions sous sa belle poésie du regard dansant…

Grâce à Paul, J’étais devenu un cueilleur d’étoiles d’une condition humaine en errance fantomatique ou axiologique… vivant l’errance poétique telle qu’elle m’avait été enseignée par mon grand-père Lucien qui avait échangé ses chevaux pour des bottes pour aller plus loin dans la vie… déjà un vagabond céleste sans l’avoir encore vécu pour vrai…

La poésie… Il me reste la poésie du St-Vincent pendant que Pierrot David, grande vedette des deux Pierrots … me protégeait par son talent… Comme j’avais horreur des milieux de veillée complètement fête…. comme j’étais heureux de chanter quand il n’y avait encore personne au début de veillée et qu’il n’en restait presque plus en fin de veillée… Comme Pierrot et moi on se complétait…

Je n’avais aucun contacxt personnel avec les clients… je laissais ça à Pierre… Moi je peignais pour ma vieillesse la somptueosité  de la fissure du temps sous l’arc-en-ciel de la beauté du monde par les courbes lentes et spacieuses de certaines chansons-énigmes…

Pierrot David… merci d’avoir pris en charge l’onti-ke de notre vie de chanteur pour que je puisse flotter dans l’onti-kha-tif de peintre du cela est par des brosses d’être et des attaques d’être….

Le camp Ste-Rose fut l’événement déclencheur de ma vie de chercheur qui m’ont amené avec Marlene et Michel à inventer la nano-citoyenneté-planétaire, au nom des millions d’enfants se mourant de faim ou de blessures de guerre sur terre….

Aujourd’hui, à 72 ans, je suis enfermé nuit et jour avec une métaphysicienne… Nous bossons sur chacune de nos métaphysiques… elle celle de la raison cosmétique, moi sur la méthaphysique onti-kha-tive du rêve big bang sur terre.

De ce temps-ci… nous dormons côte à côte sur le plancher de l’atelier de métaphysique …. pour que le sol devienne le fondement même de nos poésies ‘,invention …

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2 DÉCEMBRE 2019 … 10 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 19 … LA MAISON DU JOUIR …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

Ah Michel…. quelle joie profonde je ressens de par ton appel téléphonique….. Nous qui ne nous sommes presque jamais téléphoner depuis 14 ans… Tu vas me dire… pas facile d’appeler un vagabond qui a toujours refusé d’avoir un téléphone:)))))))))))

Ta nouvelle version de ra traduction de ma chanson du camionneur me bouleverse… Voici un homme qui aime sa femme qui le chante…. quel homme d’honneur tu es …. Moi qui habite avec vous deux… Je n’ai jamais vu un homme dire je t’aime à sa femme avec autant de sincérité et cela à chaque jour …. de là la qualité exceptionnelle de tes I Love you dans ta nouvelle interprétation ….

 

Image

Ici, dans ce nuit et jour fou en métaphysique que Gaelle et moi vivons dans l’objectif du colloque international de 2022 sur les dimensions du rêve, il y a notre doctorat (Auld, Woodard, Rochette) qui ne cesse de prendre de la poésie intrinsèque de la belle justice épistémique que nous avons installé entre Marlene, ta tendre compagne, toi et moi,

Project#La Dame qui Pense#La Ra - gaelleteme | ello

Le RAT! Régime terrestre (Capit - gaelleteme | ello

Comme tu le sais… Je fais le décompte avant la finale des Pierrots , le 12 décembre 2020, en publiant un roman sur le vieux Montréal écrit il y a presque 30 ans maintenant …. sans narcissisme au sens ou ma seule préoccupation est notre piton de la liberté sur lequel nous travaillons depuis 14 ans maintenant….

Faire en sorte qu’un ou une milliardaire ayant fréquenté les deux Pierrots nous lise par pure synchroni-vie-té et voie notre rêve de la nano-citoyenneté-planétaire  pour les millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre et qu’il ou elle nous dise… J’AIME VOTRE RÊVE? COMMENT ÇA COÛTE?

La publication du roman finira au 23eme chapitre… Dans les 7 derniers jours avant la fin officielle des deux Pierrots, le 12 décembre 2020, j’aimerais conter la merveilleuse épopée de notre équipe de recherche pour que ce ou cette milliardaire sache que nous misons sur la poésie de la beauté du monde pour rêver L’HUMANITÉ OEUVRE D’ART DE DEMAIN….

Bravo encore pour cette merveilleuse interprétation du trucker’s song…. Quelle joie tu me procures mon grand ami des jours heureux que furent notre jeunesse de chansonniers dans le Vieux Montréal. Nous fûmes poésie faite humanité par nos chansons…. Nous fûmes des rois heureux,

Salutations à ta belle Marlene

Pierrot vagabond

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Les seins aux fleurs rouges de Paul Gauguin
Les seins aux fleurs rouges de Paul Gauguin

Chapitre 19
Amenez-moi au début du roman
Monsieur de Larousse était un être généreux et noble pour qui le rêve avait une valeur intrinsèque, peu importe que ce fût plausible ou pas. Son enfance avait été marquée, par des faits antagonistes, quoique peu banals. Un ami de son père s’était retrouvé en automobile sur un pont au moment précis où il n’aurait pas fallu qu’il y soit.. Une inondation déracina la structure d’acier. L’automobile plongea dans le lac en ébullition. Son pied restant coincé dans la fenêtre, il eut le choix entre sauver sa vie et broyer sa jambe. Et il en perdit un pied. C’est ainsi qu’il conçut le rêve de visiter à pied avec ses enfants chaque village de France, d’une fin de semaine à l’autre. Et sa jambe de bois se transforma en jambe de rêve.

Illustration D'abrégé Sur Artiste De Technique De Peinture De Pied Photo  stock - Image du artiste, abrégé: 150309348

Quand je lui parlai de la maison du jouir de Gauguin à Tahiti, Monsieur de Larousse à qui la mort de sa femme avait fait perdre pied dans la vie durant plus de cinq ans, conçut le rêve de visiter à pied avec ses enfants chaque instant de tendresse, d’une fin de semaine à l’autre. Et son pied déteint se transforma en pied marin, puisque la voile poétique de mon enfance donnait maintenant un sens au bateau de son existence.

Car c’était bien de cela qu’il s’agissait, de poésie. Donner aux lieux et aux jours une valeur poétique. Il avait été très impressionné par tous ces touristes marchant comme par magie dans un sentier sortant de la mer comme de nulle part parce que le geste de saluer la tombe de Chateaubriand était en soi poétique.

Que mon père ait basé sa vie sur la lecture de l’encyclopédie sur laquelle sa famille avait tant sué d’une génération à l’autre était en soi un acte de poésie. Combien de fois me demanda-t-il de lui raconter mon enfance ? Il rêvait maintenant de s’asseoir avec mon père sur un rocher face à la mer et de partager le tabac d’une pipe en écoutant les paroles rarissimes d’un homme sage. Et il lui semblait que Tahiti fut le lieu le plus magique pour que cela devienne un rituel suave.

Pour dire vrai, Monsieur de Larousse avait l’argent. Mais l’argent sans la poésie du rêve ne procure qu’ennui et désillusion, par l’abondance d’étourdissements qui doivent se succéder à pleine vitesse pour tenter de noyer le vide avant qu’il ne nous noie et que l’on perde pied dans une automobile dernier cri engloutie dans l’inondation de la futilité.

Moi, voulant donner un sens à ma vie, lui désirant enfin retrouver un sens à son argent, nous fonçâmes vers notre rêve sans trop nous poser de questions, en autant que les deux filles soient heureuses. En fait, nous fûmes sept à monter sur le bateau : Mon père, Madame de Vincennes, Gérard le pianiste aveugle, Nellie-Rose, Frannie dans mon ventre, Monsieur de Larousse et moi. Gérard étant devenu un ami intime de la famille.

Basque | Galerie d' art Archambault

Mon père d’ailleurs avait insisté pour que Gérard vive avec lui dans sa dépendance, de façon à se sentir moins redevable à Monsieur de Larousse, l’un aveugle et l’autre méditatif, partageant le bonheur des humbles de ne rien demander à la vie même si elle déborde de générosité à n’en plus savoir comment faire cesser le flot de bienfaits. Madame de Vincennes adorant cuisiner, et nous ramener du marché les ingrédients du jour le jour, il nous semblait que notre vie de famille élargie serait d’une eumétrie encore plus riche et variée que si nous étions partis seuls avec les enfants. Et comme dit si bien Monsieur de Larousse en riant au moment où le bateau accosta dans l’île ?

Et vive le Koka-Kola
Ils en ont à Tahiti vous croyez ?

Paul Gauguin, le peintre qui rêve - Almanart

Le seul fait que Gauguin y eut vécu, dans le bonheur succédant au bonheur, procurait déjà à mon père une béatitude intarissable. En fait, Gauguin ne connut cet état qu’à une seule occasion dans sa vie à Tahiti, lors de son mariage de Koke, tel que rapporté dans ses écrits.

Juin 1892, Tahiti, Gauguin écrit à Daniel de Monfreid :

« J’éclate de rire dans ma case quand j’y pense.
Non il n’y a qu’à moi que cela arrive
Toute mon existence est comme cela :
Je vais au bord de l’abime et puis je ne tombe pas.
Quand Van Gogh est devenu fou,

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j’étais foutu.
Eh bien je m’en suis relevé.
Cela m’a obligé à me remuer
C’est égal, il y a un drôle d’enchevêtrement
de hasards pour moi
J’ai encore gagné quelques jours avant de tomber
Et je vais travailler. »

Mais il a faim. Démuni d’argent, tentant en vain de se faire rapatrier en France, il n’arrive plus à se concentrer sur ses recherches en peinture. Alors, il décide d’explorer l’île de Tahiti, n’étant jamais sorti du centre-village de Mataïa depuis son arrivée, il y a un an. Empruntant un cheval au gendarme, il parcourt la route de la côte est pour s’enfoncer à travers une forêt de cocotier. Il existe une vieille tradition d’hospitalité grâce à laquelle on l’invite à manger dans une hutte sur l’heure du midi.

Allongé avec ses hôtes sur l’herbe sèche d’aretu, à la manière tahitienne, il mange des bananes sauvages et des crevettes d’eau douce. On lui demande que lui vaut ce grand voyage. Et Gauguin de raconter :

« je ne sais quelle idée me traversa la cervelle,
Je leur répondis : pour chercher une femme »

Gauguin : la peinture par la couleur | Connaissance des Arts

Si tu veux, je vais t’en donner une, c’est ma fille »

Mais il y a une condition. La jeune fille doit passer huit jours chez lui. Si elle n’est pas heureuse, elle est en droit de le quitter.

« Une semaine se passa pendant laquelle
Je fus d’une enfance qui m’était inconnue
Je l’aimais et je lui dis
Ce qui la faisait sourire.

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Je me remis au travail Et le bonheur succédait au bonheur Chaque jour au petit levé du soleil. La lumière était radieuse dans mon logis L’or du visage de Teha’amana inondait Tout l’alentour et tous deux Dans un ruisseau voisin Nous allions naturellement, simplement, Comme au paradis, nous rafraîchir… Moi je n’ai plus la conscience du jour et des heures Du mal et du bien : Tout est beau tout est bien. »

Ne plus avoir la conscience des jours et des heures, du mal et du bien. Quelle belle description de l’instant présent écrite de la main de Gauguin et racontée par Monsieur de Larousse, homme exquis et cultivé, et cela plut à mon père.

Maison du Jouir — Wikipédia

Monsieur de Larousse lui offrit en cadeau de bienvenue dans la vie de notre petite famille, une reproduction de la maison du jouir de Gauguin construite vers la fin de sa vie. Au rez-de-chaussée, deux pièces fermées. À droite, une cuisine, à gauche un atelier de sculpture. Au milieu, un espace vide bien aéré servant de salle à manger. Premier étage un immense studio muni de grands auvents. Et la fameuse canne à pêche qui lui permettait de faire monter de l’eau fraîche à partir du puits du jardin. La minuscule chambre à coucher se trouvant à l’autre extrémité, où se trouve l’escalier extérieur montant au deuxième étage. N’y avait-il pas peint d’ailleurs un des chefs-d’œuvre de sa vie : « D’où je viens, qui suis-je, où vais-je ? » (1898-1899), cinq ans avant sa mort ?

D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? — Wikipédia

Bien sûr, Gauguin traversa dans cette maison une période épicurienne. Vin, rhum, partie de la nuit à chanter et à boire, une vahiné parmi d’autres restant à coucher jusqu’au petit matin. Mais lorsqu’il se retrouvait seul à pêcher son eau fraîche dans le puits, le nom « maison du jouir » prenait alors toute sa signification, par le simple fait de poétiser le réel, comme Rodolphe l’avait fait lui-même dans son enfance si pauvre alors qu’il oubliait instantanément qu’il pêchait pour survivre, par le simple bonheur de pêcher des instants présents.

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Ainsi, nous nous installâmes à Atuona, l’île de la maison du jouir de Gauguin. Je ne sais pas si mon père se rendit vraiment compte à quel point Monsieur de Larousse était financièrement à l’aise. Il lui parut normal de se trouver un emploi de concierge dans une institution protestante, le type de religion n’ayant aucune importance, en autant qu’il y ait respect et recueillement. Ce qui lui permit de payer son loyer et de ne dépendre de personne. Quant à Gérard, il devint le pianiste attitré du Hanakee Pear Lodge. L’un travaillant de jour et l’autre de nuit, l’un en début de semaine et l’autre en fin de semaine ; ils vécurent une eumétrie parfaite dès le début de leur séjour dans l’île.

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Un exemple pour illustrer l’importance que prend le passage des magnifiques sur cette planète :On avait organisé une croisière que les propriétaires de l’entreprise touristique appelaient : « le voyage Gauguin ». On y faisait le tour des îles Marquises de la Polynésie française, avec lecture des textes du peintre et visite de ses principaux lieux d’émergence, de son œuvre comme de sa vie. Alors que de son vivant, cet homme faillit mourir de pauvreté et de faim. Était-ce le fait qu’il osa vivre sa vie en homme libre, hors des servitudes, hors des réalités, hors du temps ou le témoignage de son œuvre ou les deux à la fois ? Celui qui refuse le collier , économique comme religieux, et cela de son vivant, sans concessions suscite toujours la vénération des générations futures, après avoir subi le mépris de ses contemporains. Étrange, si étrange. Horripilé par sa femme, sa belle-famille, les institutions culturelles des bien-pensants de son temps, il devient par l’usure du passé et de ses mesquins disparus, un mythe, sa tombe prenant valeur de bien historique universel. Étrange, si étrange. Combien de tombes à travers le monde méritent-elles réellement la visite des porteurs de colliers en recherche de… comme asservis par le temps, qu’importe d’où ils proviennent à travers la planète ? Si peu qu’on les compte sur le bout des doigts.

C’est dans ce paradis eumétrique que naquit Frannie. Monsieur de Larousse vivant au deuxième étage, consacrant ses loisirs à écrire un livre sur Gauguin, Madame de Vincenne le côté gauche de la villa, les enfants aux centres et moi à droite, ramassant de note en note, mes souvenirs pour tenter de comprendre cette étrange aventure que fut le camp Ste-Rose.

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La veille de la naissance de Frannie, mon père termina de creuser son puits, de façon à ce que lui au deuxième étage de son in-dépendance et Gérard au premier puissent aller à la pêche d’eau de source à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, renouvelant ainsi le rituel poétique du grand peintre.

Le lendemain, nous baptisions nous-mêmes Frannie à la ligne à pêche de Gauguin, nous mariant par la même occasion Jean et moi sur simple bénédiction de mon père, avec comme témoins Gérard et madame de Vincennes, Nellie-Rose gambadant de l’un à l’autre tout heureuse que la fête fut perpétuelle. Elle n’avait même pas besoin d’aller à l’école. Jean lui enseignait en avant-midi seulement, le reste de la journée étant consacré à jouir de la vie.

Que nos soirées furent douces durant toutes ces années. Les filles grandissaient. Et Gérard leur apprenait les chansons du St-Vincent de mon époque et du p’tit Québec du temps où sa vie ressemblait à la cave où il se faisait un peu exploiter financièrement.

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Tous les lundis soirs, après le souper familial sur la plage, il y avait concert des chansons du Québec. Parfois Gérard s’abandonnait au piano pendant que nous entourions les filles de notre affection, parfois nous suivions les paroles dans le livre de chant publié par Monsieur de Larousse spécialement pour ces occasions, mais la plupart du temps Nellie-Rose de sa flûte et Frannie de son violon accompagnaient Gérard, puis chantaient avec lui à trois partitions. Comme cette belle chanson de Félix Leclerc :

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Le bal – YouTube

Cette nuit dans mon sommeil
Je t’ai enlevée de ta tour
J’avais dérobé l’soleil
Pour que jamais vienne le jour
Nous courions dans la prairie
Les rubans volaient au vent
Nous avons bu dans nos mains
À la source du matin

C’était le passage favori de mon père : boire dans ses mains à la source du matin. N’y avait-il pas plus belle poésie pour symboliser chacun de ses réveils sur l’île la plus poétique de ce bord de mer, celle du jouir ?

Un soir, pour mon anniversaire, Jean me réserva une surprise. Le chansonnier, Pierre Létourneau, de passage dans les Marquises vint nous faire un concert intime. Il était né, comme artiste, de la première époque des boîtes à chanson, celle des années 60. Il avait même apporté son journal intime de cette jeunesse bohème dont la lecture de certains extraits nous causa un mal du pays très vif.

Pierre Létourneau | Discographie

8 juillet 1960,

Un jeune troubadour, arrivé tout droit du lac Saguay
Désemparé, désespéré, quelque part dans la grande
Ville de Montréal, et que j’ai rencontré déjà
À quelques reprises, m’a téléphoné ce matin.
Il s’appelle Claude Gauthier.
Il parle de Félix Leclerc sans arrêt, fume des gitanes
Et me paraît plutôt sympathique.

Claude Gauthier a 80 ans! Écoutez 10 classiques de cet insatiable créateur  de chansons | Articles | ICI Musique

Je m’en vais à la mer qu’il me dit.
Je t’invite
Et n’oublie surtout pas d’apporter ta guitare.
On pourra peut-être chanter dans les salles paroissiales
Sur les perrons des presbytères ou d’église
Et ainsi payer nos dépenses.

L’occasion était trop belle et je n’ai pas hésité longtemps
Et moi qui ne connais de la mer
Que ce que j’en ai vu à Lévis ou sur les cartes postales
Je pars demain pour la Gaspésie
Avec ma guitare, mon inconscience
Et mon pouce.

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Aux mots de « ma guitare, mon inconscience et mon pouce » j’eus une pensée pour Renaud. Nous étions en 1985 et personne n’avait eu de nouvelles depuis près de quatre ans. En quittant le Québec, mon père avait confié ses encyclopédies soulignées de traits fins à Clermont pour que le tout soit donné en héritage spirituel à Renaud. Cela prit bien toutes ces années avant qu’il me parle de ce qui s’était passé, après l’enterrement de Madame Martin, la fameuse nuit où Renaud alla coucher chez lui. Mais ce soir-là, après le récital de Létourneau, sentant ma relation avec Jean solide et harmonieuse, il me glissa quelques phrases, comme s’il ne faisait que continuer une vieille conversation suspendue par pur hasard.

Je ne sais pas s’il a réalisé son projet, dit mon père ?

Lequel fis-je ?

Saint-Malo, miroir d'outre-tombe - Libération

Faire le tour des tombeaux
Des magnifiques de la planète
Et aller dormir au pied de chaque monument
Le nez dans les étoiles
Et le corps dans un sac de couchage.
C’est quoi son objectif, dis-je ?

Il me dit que je le saurais en temps et lieu.
Le camp Ste-Rose étant pour lui
Le noyau particulaire
D’une explosion atomique et poétique

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Aux mots « le nez dans les étoiles », cela me fit réaliser à quel point le principe de l’eumétrie tel que cultivé dans notre famille élargie, avait permis au quotidien un bonheur d’une enivrante culture. Notre système solaire se constituait de trois planètes dont les orbites se croisaient quelquefois par jour. Madame de Vincennes et les deux filles vivaient une intimité très « morale grand-mère ». Elle aimait les gâter tout en s’imposant. Elle savait être sévère avec un jugement tel que les filles trouvaient toujours du plaisir à retourner sous ses jupes. Jean et moi-même cultivions une relation intellectuelle, fascinés par l’écriture de nos livres respectifs et allant marcher sur la plage dans nos bas de courbe de créativité. Nous aimions nous lever vers quatre heures du matin et écrire jusqu’à huit heures. Puis nous déjeunions en famille, changeant de territoire chaque matin, de façon à ce que ce ne soit pas toujours au même à faire le repas. Nous consacrions notre après-midi aux loisirs des filles, Jean leur ayant enseigné le matin. Puis le soir, quand il n’y avait pas de soirée, nous retournions à nos écritures, mon père se transformant en conteur pour mes filles, comme il l’avait été pour moi enfant.

TABLEAU PEINTURE 2012 heure h cataclysme planètes - 2012, heure H

Je n’ai pas parlé de la troisième planète, celle de Gérard et mon père. Elle fut d’abord empreinte de respect et de silence. Le fait que mon père ait pensé à lui pour qu’il puisse, de sa fenêtre, pêcher l’eau du puits, l’émut profondément. Comme il était aveugle, il ne sut pas trop au début ce qu’il pouvait faire pour donner du bonheur à mon père, celui-ci étant déjà suffisamment heureux. Il remarqua cependant que lorsqu’il parlait par intervalles, disant le minimum de mots comme une danse des silences entre phrases douces de leur immense, cela rendait la voix de mon père joyeuse. Il cultiva donc l’écoute, le rythme des mots et l’abandon à l’essentiel. La présence de Gérard plut tellement à mon père qu’il prit l’habitude, le dimanche matin à l’aurore de l’emmener avec lui pour assister au lever du jour réveillant les vagues d’une mer béante. Un jour Gérard lui dit simplement :

Tiens l’instant présent vient juste d’arriver.

TABLEAU PEINTURE planète cercle abstrait acrylique - Planètes

Et mon père de dire :
C’est magnifique que tu sentes
La même chose que moi
L’être qui attaque de son bonheur d’être.

Non cela ne m’est pas encore accessible dit Gérard
Mais je sais la seconde exacte de sa venue
Parce que l’air autour de vous, Monsieur Rodolphe,
Fait comme des vagues de fraîcheur.

Et ce fut tout. Aller plus loin dans la conversation aurait été un manque de respect et ça, Gérard n’aurait pu supporter d’avoir manqué de talent vis-à-vis mon père, la musique des sons que l’on touche de la caresse des doigts étant le seul champ d’énergie dans lequel l’aveugle pouvait exceller.

Mon père avait demandé à Monsieur de Larousse, une drôle de question ?

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Vous qui avez le bonheur de la culture,
Vous pourriez faire des recherches
Sur un exemple que je pourrais suivre
Au cas où il me viendrait à l’idée de mourir ?
J’aimerais mourir avec talent, voyez-vous Jean
Pour ne pas faire peur à mes petites filles.

Avec délicatesse et à mon insu, Jean appela ses recherchistes à Paris. Et au bout de quelques semaines, on lui envoya une douzaine d’exemples de façon de mourir à travers l’histoire. Il sembla à Jean que mon père apprécierait particulièrement celle d’Épicure et prit sur lui de ne lui présenter que celle-là. C’est ainsi que mon père eut en sa possession le texte de sa dernière lettre à Ménèque, écrite 2000 ans avant l’apparition d’Einstein sur terre. Bref, cette lettre raconte que quand Épicure fut à la mort, il commanda un bon bain chaud et du vin. Il parla du jour de cette mort comme du jour le plus heureux de sa vie, parce qu’il est plein de souvenirs de discussions philosophiques.

Epicure Peinture par Philippe Abril | Artmajeur

Un bon bain chaud et du vin
Quelle idée formidable
Pour célébrer son entrée
Au creux du mystère de la nature.

Et c’est ainsi qu’à côté de son puits, mon père construisit un bain avec des sièges pour sept personnes, juste pour le bonheur de philosopher entre nous dans l’eau douce et fraîche du puits à l’ombre des cocotiers.

Renaud aurait adoré Épicure, je crois, mais pas pour les mêmes raisons. Selon l’encyclopédie de la famille Larousse :

Épicure considère la nature comme matérielle
Et composée d’atomes en mouvement
Dont les combinaisons forment toutes les choses.
Le système reposant sur l’idée d’une matière éternelle
Sans aucune intervention des dieux.
L’âme elle-même, faite d’atomes subtils
Est matérielle et mortelle
Il n’y a donc pas d’au-delà.

Et c’est dans le bain philosophique de mon père que nous apprîmes vraiment à nous connaître. Nous avions un vase dans lequel tous et chacun déposaient un sujet à débattre, la règle étant que l’opinion donnant le plus de bonheur intellectuel servait à faire le ménage de vieilles croyances rendues inutiles par notre rythme de vie. Ce qui permit à Jean, à l’item « Morale » de nous exposer son amour de l’épicurisme moral.

ENSEIGNEMENTS DU JARDIN D'ÉPICURE | alzaz et son graal

La morale d’Épicure a pour objectif
D’atteindre le bonheur
Par un usage raisonnable des plaisirs
Recommandant ceux qui sont naturels et nécessaires,
Admettant ceux qui sont naturels, mais non nécessaires
Et fuyant ceux qui ne sont ni naturels, ni nécessaires
Dans un bonheur fait de repos, de paix
D’accord avec la nature
Et de libération face aux préjugés.

Nellie-Rose alla chercher l’encyclopédie juste pour voir si Jean avait triché. Jean avait beau lui dire qu’il avait contribué lui-même à la définition définitive du mot Épicure, la petite ne pouvait comprendre qu’on puisse répéter mot à mot ce qui se trouvait dans un livre, ce qui fit bien rire tout le monde.

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La semaine où le mot « instant présent « apparut, nous sentîmes par la voix de mon père, qu’il tentait de nous léguer son testament.

Le soin des peintures - Canada.ca

L’instant présent
C’est chacun de vous
Présent éternellement dans l’île de moi-même
Je vous aime tellement
Que parfois je me transforme en étoile
Juste pour que vous ne viviez jamais la noirceur,
En soleil pour que vous n’ayez jamais froid
En nuage pour que vous n’ayez pas trop chaud
En eau de mer pour que vous nagiez
Dans les vagues par lesquelles mon cœur bat pour vous.
Quand ce bain sera vide et que le vin sera bu
Remplissez le tout à nouveau
Et buvez à ma santé
Comme je bois à la vôtre en ce moment
Dans l’île de l’éternité de l’instant présent.

Mon père mourut cette nuit-là, dans son sommeil.

Épinglé sur Tableau abstrait

Gérard fut le premier à le découvrir. Quand nous arrivâmes, il se tordait de douleur en palpant le corps de partout avec ses mains comme pour tenter de l’imprégner à jamais en ses yeux obscurs. Je demandai à Jean d’emmener Madame de Vincennes et les filles à la mer, le temps que je retrouve moi-même mes sens. A quoi bon vivre tous en même temps le même choc ? Je restai assise sur la chaise de cordages, rongeant mes poings pour ne pas hurler à mon tour. Le pianiste-aveugle se mit à tournoyer en rebondissant d’un mur à l’autre. Pour l’empêcher de se blesser, je me jetai sur lui et nous tombâmes par terre.

Peinture Piano de ciment abstrait

Gérard, ressaisis-toi
Faut pas que les filles nous voient
Dans cet état-là

Oui oui… les filles, les filles
Non non…faut pas que les filles
Je veux pas…j,’peux pas

Mon père a mis du talent dans sa mort
Va falloir en avoir dans le deuil

Ton père, c’est le premier à m’avoir traité
En être humain.
Avant lui j’ai toujours été
Rien qu’un aveugle.

Et nous restâmes là tous les deux, à genoux, l’un en face de l’autre, tentant de sécher les larmes de nos visages, lui voyant les miennes avec ses mains, moi touchant les siennes avec mes yeux. Nous savions tous les deux qu’il fallait trouver un moyen pour faire du choc quelque chose de supportable. Que faire, que faire…. Qu’aurait fait Renaud au camp Ste-Rose en pareille circonstance ? Et sa passion de transformer la réalité en tableau, en œuvre d’art me revint à la mémoire. Qu’est-ce qui manque au tableau pour que cela soit magnifique ?

Je me levai, plaçai la tête de mon père dignement sur l’oreiller, enveloppai son corps d’une couverture, croisai les deux mains. J’allai chercher le symbole de son séjour sur l’île, la canne à pêche « Gauguin » Je la déposai entre ses deux mains, la perche découpant la bordure de sa joue le long de son épaule. Je fus étonnée de voir à quel point il n’y avait aucun bien matériel dans cette chambre. Un lit, quelques vêtements, une table sur laquelle trônait en permanence un volume de la nouvelle édition Larousse.

Je levai Gérard, lui pris les mains et lui fis toucher la canne à pêche.

Pêche en gros Peinture par Herve Thomas-Miton | Artmajeur

Il faut trouver les bons mots pour les filles, Gérard.

Quand Jean arriva avec Madame de Vincenne, Nellie-Rose et Frannie, il put les faire asseoir autour du lit, leurs larmes ayant déjà beaucoup coulé entre deux vagues de mer.

Vous vous rappelez les derniers vœux de Monsieur Rodolphe ? Dit Gérard

Quand le bain sera vide et que le vin sera bu
Remplissez le tout à nouveau
Et buvez à ma santé

Gérard prit sa canne blanche, descendit seul. Nous l’entendimes remplir le bain en montant l’eau du puits, panier par panier. Puis plus rien. Cela dû prendre une bonne demie-heure avant que quelqu’un pense à aller voir par la fenêtre. Le pianiste-aveugle, une coupe de vin à la main levait son verre au ciel. Frannie et Nellie-Rose allèrent se blottir contre lui pour le consoler.

Mon père aurait préféré être incinéré et que ses cendres soient jetées à la mer. Nous l’enterrâmes plutôt dans le même cimetière que Gauguin. Sur le monument, nous écrivimes en épitaphe :

Buvez à ma santé
Comme je bois à la vôtre en ce moment
Dans l’île de l’éternité de l’instant présent.

Lâcher prise | Les ateliers créatifs de Laure

Nous traversâmes alors notre période « Hanakee Pear Lodge » Je ne sais pas si Gérard s’en rendit compte, mais sans sa musique, nous aurions tous sombré dans le désespoir. Nous y allions en famille, de vingt heures à vingt deux heures. Comme Nellie-Rose l’accompagnait à la flûte et Frannie au violon, le trio conquit rapidement la clientèle de touristes à la recherche de Gauguin.

Un de ces soirs là, Il y eut un journal qui traînait sur le piano-bar. En première page, il y avait un article sur un inconnu qui faisait le tour du monde pour profaner les monuments des personnes célèbres en gravant de curieuses lettres : Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo. Tous l’avaient rencontré à un endroit ou l’autre de la planète, mais personne ne pouvait mettre un nom sur le visage. Un seul journaliste disait l’avoir interviewé alors qu’il dormait près de la tombe de Jean-Jacques Rousseau.

Peinture_Cirés jaunes - Patricia Debuchy | Peinture, Peinture au couteau  facile, Peinture au couteau

Je suis un révolutionnaire quantique
Un terroriste de la réalité
Une bombe cervicale cosmique
Si j’arrive à marquer d’un même symbole
chaque tombe
de chaque magnifique
De la terre
Ayant connu l’éternité de l’instant présent
L’humanité passera
De l’ère de la matière
À celle de la poésie de la matière.

L’article mentionnait que la surveillance avait été accrue à Jérusalem comme à Rome. L’homme étant contre les religions, la CIA avait prévu le gouvernement américain qu’il tenterait peut-être de faire sauter les mythes imaginaires de la race humaine. Un mandat international fut donc levé contre lui. Une récompense d’un million de dollars étant offerte à toute personne possédant des informations conduisant à son arrestation.

Intrication+quantique en 2020 | Intrication quantique, Peinture, Quantique

Et nous nous mimes à surveiller les journaux. La semaine suivante, l’individu avait fait parvenir une dépêche au Financial Post, qui fut reprise par une agence de presse internationale un peu partout à travers le monde.

Puisque la science a découvert l’univers
n’est qu’un immense champ quantique
sous des formes variées à l’infini
pourquoi n’est-il pas possible de faire sauter
le champ de la conscience
pour avoir accès à cet infini ?

ego sum pauper
nihil habeo
et nihil dabo
signé, le voyageur quantique

Puis on rapporta que la tombe du poète américain Withman avait été elle aussi marquée par la phrase énigme : Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo. Et lorsqu’on découvrit que l’individu avait réussi à l’inscrire sur la tombe de Pie X11 à Rome, ce fut la panique dans les milieux religieux. Pas tellement à cause de l’acte lui-même, mais parce que toute l’information concernant l’explication quantique du monde commençait à parvenir aux oreilles du peuple. La science contredisant la religion officielle, on eut peur de voir s’effondrer le système religieux. N’eut-on pas la même angoisse quand Copernic prouva que la lune n’était pas lisse et que des étoiles tournaient autour d’autres planètes comme la terre autour du soleil, ce qui contredisait dramatiquement la bible.

le pays oeuvre d'art?

Mais quand le journal officiel de Tahiti « le papeete » publia en première page que la tombe de Gauguin venait elle aussi d’être profanée par le Robin des bois quantique, nous sûmes que Renaud était venu sans même avoir pu nous saluer. Nous nous rendîmes, toute la famille, à la tombe de mon père. Et nous ne fûmes pas surpris d’y retrouver les mêmes graffitis enfoncés à coups de couteau dans la pierre. Et c’était signé comme sur les autres pierres tombales des magnifiques de ce monde

Le voyageur quantique.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

(2363) (26 octobre 2018)

LA JEUNE CAMIONNEUSE QUI AVAIT DE L’OR DANS LES YEUX JULY 15, 2015 … Une des grandes joies d’un vieux nomade, c’est le décès de ses pulsions provoquées par l’agonie des passions d’intérêt personnel. Un beau matin, tu te lèves, tes pieds ont fait le tour de ta personne et te voilà sculpté en grand-père de la beauté du monde honoré par le miraculeux village de Caraquet offrant le mystère de l’océan entre toi et ta jeunesse. … Je marchais, avec mon bâton PRENDS-TON TEMPS, après un après-midi à la bibliothèque… Un camion arrête… une jeune femme aux yeux magnifiques me dit: “Monsieur vous êtes un vrai nomade, n’est-ce pas? Parce que moi aussi d’habitude… je voyage sur le pouce seule avec mon chien, à travers le Canada. Je suis même partie l’hiver pour Terre-Neuve, puis l’été pour le Yukon et l’Alaska” … – Quel âge avez-vous mademoiselle? – 23 ans, qu’elle me dit…Me permettez vous de vous poser les quatre questions qui m’ont fait faire le tour des grands rêveurs et grandes rêveuses du pays? … – Je peux-tu les noter dans mon journal qu’elle me dit? … Je me présente … Pierrot vagabond, grand-père de la beauté du monde. Quel est ton rêve? Dans combien de jours? qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve? En quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde? … A la quatrième question, ses yeux se sont mis à briller. … Vous savez, qu’elle me souffle comme un vent d’une fraîcheur inouie, j’ai convaincu mon patron qui dirige un commerce de fabrication de produits raffinés à partir du sirop d’érable, de me laisser nomader sur les routes du pays pour faire déguster nos produits et ainsi ouvrir un marché par de nouvelles commandes. Je me suis créé un emploi, suis payée au kilométrage, je suis payée pour vagabonder avec mon chien. … Mademoiselle, que je lui dis, vous n’êtes pas entrain de vous créer un emploi, vous êtes en train de dessiner un pays oeuvre d’art par votre vie personnelle oeuvre d’art. A 23 ans, vous êtes déjà une GÉANTE DE LA LIBERTÉ. … La liberté chez moi, propos qu’elle accentue par une pose fière, est un besoin. … Mademoiselle, croyez un vieux rêveur nomade, LA LIBERTÉ EST UN DEVOIR DONT ON A LE PRIVILÈGE D’ÊTRE L’ARCHITECTE. Dans ce pays, la liberté fut d’abord considérée comme une rareté possédée par les COUREURS DES BOIS  qui l’apprirent des autochtones …Monsieur Pierrot, qu’elle me dit, Mon chum voyageait dans son char avec son chien.. La chicane a pogné, il est parti à Souris. On a convenu de se rejoindre aux Iles de la madeleine, le temps que je complète ma run. J’aime tellement ma liberté que ça m’a comme soulagée, mais lui y vient de virer de bord parce qu’y peut pas vivre sans moi. Je ne me sens pas respectée là-dedans. …  Quand j’ai vu l’or dans ses yeux embrumé de pluie, son rêve mis en péril par l’intensité et la confusion d’émotions contradictoires, je lui ai dis: Viens on va marcher le long de l’océan et tu vas pouvoir reprendre le dessus… On a pris une longue marche sur la grève sauvage… elle a parlé parlé parlé mais JAMAIS SES MOTS N’ONT FAIT DÉSHONNEUR À SON RÊVE … Je lui ai dis… quand on est nomade, le dialogue avec un sédentaire est toujours un apprentissage, les deux souffrent de ne pas habiter le même univers… c’est comme l’agriculteur et le pêcheur ici-même à Caraquet:)))) … Son chum téléphone… il est presque rendu à Caraquet, il a roulé toute la journée… Je la laisse à son camion, elle est prête à partir mais ses yeux me supplient de ne pas la laisser seule tout de suite… mais avec cette élégance fière que si je n’avais pas été grand-père de la beauté du monde, je n’aurais pas intuitionner la qualité intrinsèque de sa détresse. … – Viens, le vagabond te paye une pizza. Devant moi au restaurant, elle dit à son chum (au téléphone) qu’elle est avec un vieux nomade Pierrot, et qu’ils se rejoindront après.

Je lui dis… tu sais au 21eme siècle, le couple existe de moins en moins mais de nouvelles notions comme celle de PARTENAIRES DE RÊVE naissent par l’individualisme nano-moderniste… Il serait peut-être sain de vérifier si vos rêves réciproques sont compatibles. … Son chum téléphone, il est rendu à Caraquet… elle lui dit ok, on va se parler tout de suite… Et le vieux monsieur en moi qui se dit… une simple chicane d’amoureux qui annonce une négociation et un nouveau départ… Le lendemain matin, je rentre par hasard dans un restaurant, avec Jules Bossé, le fabuleux rêveur en bicycle… celui avec qui j’échange des trucs de nomade depuis 3 jours… Les deux jeunes amoureux sont là, la nomade et son sédentaire… la jeunesse… l’avenir de la beauté du monde… Pierrot vagabond

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(2377) (31 octobre 2018)

Passer par la pauvreté la plus minimaliste pour devenir MILLIARDAIRE DE POÉSIE… telle fut ma seule vraie réussite sur cette terre … Marlene et Michel me comblent de bienveillance et d’intelligence au cœur même de notre équipe de recherche… Comme il est loin ce temps où……. Mon ami le poète Gamache qui était concierge à la bibliothèque du cégep de Victoriaville, sur le chiffre de nuit, m’y laissait travailler, en autant que je ne me promène pas devant les caméras… J’avais demandé à la direction de pouvoir y dormir avec mon sac de couchage, ce qui leur aurait sauvé un gardien de nuit… mais la réponse fut la suivante: les assurances ne le permettent pas… ET je pouvais y crier ma rage de tout lire et de ne rien trouver d’essentiel… ce furent des années consacrées à l’histoire de la peinture américaine tout comme à l’histoire du Québec et du Canada, tout en vivant une EUMÉTRIE ARISTOCRATIQUE avec Mademoiselle Marie, professeur de maths au secondaire de victo. … J’y écrivis une partie de Monsieur 2.7k? avant d’aller passer 4 ans à dormir sur une table à recyclo-livres… en me posant la question du pays œuvre d’art à partir du cadre théorique de Frank Scott … Puis vint la question qui m’obligea à vagabonder: Si je prends soin de l’univers, Est-ce que l’univers va prendre soin de moi? … Autant je n’ai jamais eu de bonnes notes à l’école, autant l’auto-didactisme effréné fut un apprentissage propédeutique au vagabondage intellectuel de la connaissance qui m’a permis d’inventer une MÉTHODOLOGIE PAR LE BLOGUE. …  Je devais avoir une trentaine d’années, peut-être même moins, quand mon frère Gilles Rochette, directeur des bibliothèques de la Gaspésie et des îles de la Madeleine, m’offrit un contrat… 24 spectacles en 24 jours, en changeant de ville…. Je lui dis… j’accepte, en autant que je puisse dormir dans mon sac de couchage dans chaque bibliotheque de village … Je passais mes nuits à lire… et le lendemain, je dormais en arrière des rideaux de la scène… mon frère me levait une demie-heure avant le spectacle et , à moitié endormi, j’allais chercher une performance qui rassurait … enfin… mon pauvre frère… comme il a du trouver inquiétant de voir que je ne chantais que pour VAGABONDER LE SAVOIR … A 70 ans, c’est encore pire…. Rien ne m’intéresse autre que la passion d’apprendre, de créer, d’inventer des concepts, de partir à la recherche du graal DE L’ESSENTIALISME dans un univers où tout est teinté de post-modernisme d’un nominalisme des plus douteux … wow-t=2.7k ? … des années de travail pour en arriver là…. la glossarisation des 3 chapitres va me permettre de me saouler à l’univers des CADRES CONCEPTUELS VERSUS LES CADRES THÉORIQUES, inventant une ARCHITECTONIE DE LA NANO-MODERNITÉ  par pur frisson du dire et du lire tissant au fil d’or d’une constellation cosmogonique un ARGUMENTAIRE SIGNÉ COMME UNE ŒUVRE D’ART… et en équipe en plus de cela avec Marlene et Michel…à suivre… Pierrot vagabond

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(2387) (7 novembre 2018)

Une grande dame qui m’avait sauvé la vie en prenant soin de moi comme une mère à Sept-îles alors que je dormais dans les cimetières en vue d’un doctorat … vient de déménager à Montréal … son nom… Danielle Fortier … celle qui m’a nourri… m’a donné ses pourboires de la semaine à partir de sa pâtisserie «j’les fais moi-même» Ma chanson de l’ingénieur raconte l’histoire d,amour à la base de son couple … Merci Danielle…. j’ai pu écrire des chansons chez toi….à Moisy… sur le bord de la mer… merci d’avoir conservé mon cahier de 100 chansons écrites et transcrites à la main…. Quand ton chum te téléphonait d’Algérie ou il pratiquait son métier d’ingénieur, j’ai pu dessiner tes larmes d’amour pour lui par une chanson que je te dédie encore aujourd’hui. Je te dédie aussi cette chanson où j’honore tes tipes d’une semaine de travail que tu m’avais donné avant que je reprenne la route… J’en ai fait bénéficié une jeune femme cocainomane qui en avait plus besoin que moi…

LA CHANSON DE L’INGÉNIEUR

8 février 2009 – 20 h 33 min

COUPLET 1

je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte Nord

de trois mois en trois mois
ton ingénieur gagne sa vie
si loin de toi la nuit

j’ai beau
t’envoyer des belles fleurs
téléphoner à toutes les heures
quand bien trop je m’ennuie
oh mon coeur

à travers tes respires
j’aime t’entendre dire
un peu d’ta beauté qui m’inspire

REFRAIN

je suis là
même si t’es pas là
nous deux on sera toujours là

COUPLET 2

je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte nord

le soir t’es dans lectures
pis tu t’fais des partys de littérature
quand moi je dors

sur une ancienne base militaire
Moisy est le nom d’la rivière
dont la nuit je m’ennuie,
l’enfer

d’un côté y a la mer
de l’autre la rivière
et au milieu y a toi
qui m’dit

COUPLET 3

je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte nord

bientôt j’aurai trois semaines
j’pourrai enfin te dire je t’aime
en creusant le fond de ton corps

trois mois c’est dur sur l’armature
j’ai beau être un bon ingénieur
j’ai peur de rien
sauf des fissures du coeur

mon coeur je suis un gars
mes mots c’est mes deux bras
ma voix c’est mes dix doigts

REFRAIN FINAL

tu es là
bientôt je s’rai là
nous deux on sera toujours là

Pierrot
vagabond celeste

 

IER DÉCEMBRE 2020 …. 11 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE …. L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 18 …. HEUREUX QUI COMME ULYSSE … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

Le Disque Compact

Michel le concierge, Mon ami et complice de recherche sur la nano-citoyenneté-planétaire et sa remarquable traduction de la chanson du camionneur, the trucker’song dans une nouvelle version très réussie sur you tube …

The Trucker’s Song… – YouTube

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 18 – HEUREUX QUI COMME ULYSSE

L’île de l’éternité de l’instant présent

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Jean de Larousse était un adepte de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’eumétrie », néologisme inventé par un jeune philosophe de ses amis, Michel Onfray, signifiant la distance exacte pour être heureux en relation homme-femme, et cela à tous les niveaux. Et une fois la cuisine de l’amour bien apprêtée, alors il lui apparaissait logique de signer un contrat amoureux sous forme de mariage ou de toute autre nature légale, la seule limite étant l’imagination. Il avait vécu ce genre d’approche avec feu son épouse, leur unique loi ayant été de ne pas se placer en situation de déplaisir avant de mourir.

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Nous sommes deux planètes.
Voyez-vous Marie
Il me semble passionnant
D’apprendre à se croiser
Dans nos rotations réciproques
Jusqu’à ce que la distance idéale soit atteinte.

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Je n’exigeai qu’une chose. Qu’il garde le silence sur la manière dont lui et son ex-épouse avaient résolu l’équation au quotidien. J’avoue cependant que cette liberté intellectuelle de réinventer l’amour à deux me plut. Il avait ses habitudes, j’avais les miennes. Alors pourquoi tout précipiter ? Lui retourna vivre Place de la Concorde au centre de Paris, moi chez Madame de Vincennes dans le 15eme. Nous convîmes de souper ensemble trois soirs par semaine, que j’aille dormir chez lui le samedi et que le dimanche soit consacré à Nellie-Rose. Jean préférait que je ne travaille pas, la petite ayant besoin de sa mère, Ce qui m’apparut sage dans les circonstances. De toute façon, j’avais deux ans de pécule devant moi.

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Jean m’encourageant à ouvrir notre relation, je me permis donc, chaque mardi de cet automne-là, ma nuit de bohème au p’tit Québec. Lui de son côté avait une amie très chère dont il ne pouvait se passer au niveau culture. Je l’encourageai donc à profiter des mardis pour aller dormir chez elle, puisqu’elle habitait à Versailles et qu’il s’y sentait si bien.

Vous savez Marie,
On peut tout se permettre dans cette vie
Sauf le manque d’intégrité
l’un envers l’autre
Merci de votre confiance.

Basque | Galerie d' art Archambault

C’est dans ce climat particulier que je descendis dans la cave du V1eme arrondissement retrouver mon pianiste aveugle. J’avoue que je n’avais jamais pensé faire un véritablement connaissance avec lui. Il était à la fois si présent et si distant. Et comme je ne connaissais pas le chansonnier invité et que la clientèle avait bien changé, je lui dis :

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Gérard, c’est Marie Gascon
La locataire de Madame de Vincenne.
Tu te rappelles de moi ?

La Marie à Renaud ?

Tu connais Renaud lui dis-je ?

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Oui, il est venu dormir chez moi
Une semaine cet été.
Au moment où le p’tit Québec était fermé.
Je lui ai passé de l’argent
pour se rendre en Égypte.

Pourquoi l’Égypte?

Les pyramides d Égypte éclairé par la lune,peinture acrylique. :  Décorations murales par angeloli | Peinture acrylique, Peinture, Abstrait

Les grandes pyramides.
Il m’a laissé un mot pour Clermont
Mais personne n’a de nouvelles de Clermont

Je peux l’envoyer à mon père
Qui va lui remettre.

Fouille dans mon sac de toile
C’est dans une enveloppe bleue.
Tu peux la lire, c’est pas cacheté.

Cher Clermont,

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Le camp Ste-Rose fut peut-être inconsciemment
Une tentative d’installer sur terre
Une colonie étrange d’instants présents
venus de nulle part, comme on le fera un jour sur Mars.

Mais c’est si loin tout ça
Comme une météorite qui s’éloigne
Dans l’espace.

Qu’est-ce que la pauvreté?
Restreindre ses besoins
Pour accroître sa liberté
Nous sommes esclaves de tant de petites choses
Radio, télévision, frigidaire, automobile
Qu’on oublie de lever la tête vers le cosmos
Comme le feront peut-être un jour
D’autres enfants d’un certain camp Ste-Rose
En vacance sur Mars.

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil dabo

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose

C’est ainsi que mardi aux petites heures, après la fermeture du p’tit Québec, Monsieur Gérard me tint le bras pour se rendre à sa chambre au lieu de se fier à sa canne blanche.

Tu savais que Madame Martin est décédée
Durant l’été ?

Fauvisme

Non répondis-je.

Comment l’as-tu su ?

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Par Renaud, qui l’avait appris de Clermont.
Jeanne avait demandé à le voir avant de mourir.
Il est arrivé au Québec la journée de l’enterrement.
Il a dormi une nuit chez ton père
Trois nuits ici
Puis… plus de nouvelles.

Mmmmm

Quelle vie bizarre que la sienne, pensai-je à haute voix ?

Un aveugle parmi les aveugles
Qui tente de retrouver la vue
Me répondit Gérard.
Qu’est-ce que tu veux dire Gérard

Épinglé sur Coloration

Renaud m’a déjà dit
Qu’au moins comme aveugle
Je n’avais pas à faire exploser
Les images préconçues de l’univers.
Le plus difficile étant de perdre la vue
Pour enfin voir le réel intérieur du réel.

Comme ?

Remplacer le ciel, l’enfer , le purgatoire
Par la terre, Saturne et Mars

Comme ?

Remplacer la terre, Saturne et Mars
Par atomes, molécules, particules

Comme ?
Devenir aveugle de tout ce qui est
Pour ne le voir que sous la forme de particules
On ne sait pas encore ce qui se cache sous les particules
Énergie, lumière, instant présent?

Tu vois, quand Renaud passe dans la vie d’un aveugle
Ça y fait au moins de quoi songer quand y chante à son piano.
C’est pour ça que je lui ai passé quelques francs
Devenir un voyageur transquantique, pour un aveugle
Quelle éventualité.
Hahaha

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Devenir un voyageur transquantique. Quelle idée folle. J’en parlai à Jean le lendemain. Celui-ci en fut tellement fasciné qu’il m’offrit de financer les recherches de Renaud, peut-être en plaçant l’argent au nom de Clermont, pour que cela fût fait avec le plus de discrétion possible. Jean de Larousse ne pouvait supporter que des recherches fondamentales soient accompagnées de servitudes ou d’indigence, sa famille ayant toujours été de nature philanthropique, depuis que la fortune leur avait souri. Voilà comment, Gérard fut remboursé rubis sur l’ongle.

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Gérard fut touché du geste. Au point où il me dévoila l’étrange expérience que Renaud lui avait fait vivre. Il l’avait emmené dormir sur un banc à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Paris.

Cathédrale Notre-Dame de Paris

Ne sens-tu pas Gérard comme le réel devient fébrile ?
Comme si le fait qu’un humain marchant
L’intérieur de ce bâtiment ,
après plusieurs siècles de somnambulisme,
Ait percé le secret de la conscience du solide
Et arrive presque à déstabiliser
La vitesse des molécules non habituées
À une telle ingérence ?

Un jour,
L’homme quantique sera
Le nouveau bossu
D’un Notre-Dame cosmique

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À la seconde
où il accédera aux voyages quantiques
Toutes les religions du monde s’effondreront
En même temps que leurs églises
Par simple colère de l’humain de s’être fait avoir
Par des fables qui relèvent plus de l’imagination
Que de l’ordre des faits scientifiques.

Et l’homme jouira enfin
de l’abordage
De l’île de l’éternité de l’instant présent

Un monde tralala | Peintures art abstrait, Peinture abstraite, Abstrait

« Est-ce un hasard ?, dit Gérard, mais la foudre tomba dans un fracas assourdissant. Et l’orage s’exprima avec une violence inhabituelle. J’ai beau être aveugle, mais je peux dire que les tremblements qui me parcoururent le corps à ce moment-là ressemblèrent plus aux vagues de mer déchaînée en dedans de moi-même qu’à de la peur ou de l’angoisse. Je sais que tout ça, c’est de la science-fiction, mais quand on est aveugle, le quantique c’est ce qui nous est peut-être le plus accessible. Alors, je cherche moi aussi, à l’intérieur d’une communauté de recherche, comme Renaud rêve d’en tisser une ,des plus informelles, à travers la planète.

« Communauté de recherche » C’est la seule chose que j’aimais vraiment dans tout le charabia de Renaud. Jean et moi y travaillions au niveau des relations amoureuses, chaque souper devenant un havre de paix pour imaginer une eumétrie plus créatrice. Monsieur de Larousse, comme je l’appelais parfois en le taquinant, sentait maintenant le besoin d’innover. Il voulait tenter l’expérience de louer une chambre à quelques bâtiments de la mienne, pour que la nuit, à n’importe quelle heure, je puisse venir le rejoindre dans son lit, de façon à ce que nous ayons la chance d’inventer notre intimité.

Cela me fit du bien de me sentir chatte de ruelle. Comment dire. Comme si le calcul de la distance devenait, en soi, un excitant sexuel. Jean n’y venait que la nuit, retournant le jour à ses occupations, son groupe d’amis et ses relations. Nous prenions plaisir à réinventer le monde, parfois en nous saoulant joyeusement à la chandelle et au vin blanc. Une réflexion de ma part le fit bien rire.

Aquarelle D'arbre D'automne De Pluie D'orage Illustration Stock -  Illustration du automne, orage: 153365824

Pendant que Renaud tente d’abolir le temps
Nous, on abolit l’espace
Dieu aura bien du mal
Pour remettre tout ça en place.
hahaha

Je m’ennuie de Nellie-Rose
Me dit soudain Jean
Pourquoi on ne ferait pas notre sortie familiale
Samedi plutôt que dimanche ?

Jean, je suis enceinte de Frannie.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

 

Je n’ai jamais vu un homme aussi heureux. Il sautait partout, criait. Tellement excité qu’à trois heures et demie du matin, il alla cogner à la porte de la propriétaire.

Ma femme est enceinte, Madame
Ça vaut un réveil non ?

La pauvre femme. Jean la traîna quasiment de force pour partager le verre de la chance avec nous. Mais comme elle avait une vénération quasi religieuse pour le nom de Larousse, elle se sentit honorée de faire partie du cercle de ses intimes. C’est comme ça en France, une particule au nom et hop… tu es quelqu’un.

C’est avec ma particule Madame
Que j’ai fait cet enfant-là
Frannie vient De Larousse
Hahahaha

Si vous continuez à hurler comme ça, Monsieur
La petite va être tellement turbulente
Qu’elle va vous donner la frousse
Mais si elle a le sourire de Madame,

Elle sera charmante toute sa vie.

Fascinante, chère amie
Fascinante comme sa mère
Et juste pour moi à part ça

Peintures Acryliques - KAZoART, galerie d'art en ligne | Portrait peinture,  Peinture, Portrait abstrait

Et ces pères, tous pareils
Comme s’il y en avait que pour eux

Nous partimes, Jean et moi, chercher Nellie-Rose, de façon à nous endormir en famille tout autour de Frannie, comme pour lui souhaiter la bienvenue. Mais cette nuit-là, je fis un cauchemar. Je vis Jeanne Martin sur son lit de mort, puis ma mère, puis mon père…..NON ! ! non pas mon père ! Je dus être très agitée, car Jean tenta de me réveiller :

Qu’est-ce que tu vis Marie ?

Jean j’ai peur de la mort.

Créatures légendaires ...(suite)

Explique.

Je ne veux pas que mon père meure
Les petites vont avoir besoin d’un grand-père.

Alors il n’a qu’à venir habiter avec nous

Il ne voudra jamais
De peur de déranger je crois.

Viens, allons boire un jus d’orange
Ça va te calmer.

On aurait dit que tout d’un coup, je me sentais à ce point orpheline que même mes racines semblaient s’estomper sous mes pieds. Était-ce le fait d’être enceinte et d’avoir besoin de me blottir dans les bras de mon père comme une petite fille ou encore l’étrangeté de Renaud qui ne pouvait accepter que les choses soient comme elles sont?

Jean,
J’ai jamais accepté la mort de ma mère
Pas plus que j’accepte celle de Jeanne Martin
Et s’il fallait que mon père meure loin de moi
Ce serait la catastrophe.

Ton besoin d’eumétrie
Est en train de se modifier
Fit-il en riant ?

Peut-être dis-je
Ça te déçoit ?

Qu’est-ce que tu vis ?
Dis-le simplement
Sans tenir compte de ma réaction

J’ai besoin de repartir à zéro
À un point de la planète
Qui va rendre mon père heureux

Hummm
C’est nouveau ça ?
T’as une idée ?
Les îles Galapagos ?

Ne te moque pas de moi

Écoute je suis rentier
Mon frère et ses enfants s’occupent de l’entreprise
Je suis ouvert à tout ce qui va nous donner du bonheur

Et le bonheur succédait au bonheur

C’est quoi çette phrase ?

Ça vient de Gauguin lorsqu’il vécut le paradis de l’amour dans les bras de sa Tahitienne Teha’amana. Mon père m’a fait rêver de Tahiti et de Gauguin durant toute mon enfance.

Paul Gauguin, le peintre qui rêve - Almanart

Alors allons élever notre famille à Tahiti

T’es sérieux ?

Ton père viendrait tu crois ?

Non, j’arrive pas à y croire. Tu ferais une telle folie ?

Ton père viendrait tu crois ?

Non c’est trop fou.

Achetons une villa
Près de la maison du jouir de Gauguin si tu veux
Emmenons ton père, madame de Vincennes si tu veux
Mais vivons nos rêves si ça prend ça pour nous rendre heureux
Je ne me nomme pas Chateaubriand pour les vivre dans ma tombe.

Et pour l’eumétrie à laquelle tu tiens tant ?

On verra là-bas.
Ça serait extraordinaire que Frannie naisse à Tahiti non ? Non c’est trop fou, Jean,
on va se casser la gueule

clin d'oeil de charlot - Marie-Claire Peinture

Si Charlie Chaplin a fondé une famille
En repartant à zéro
Dans un endroit perdu de l’univers
Je ne vois pas pourquoi un De Larousse
N’aurait pas droit au même bonheur !

Allez viens te coucher Juste par ta manière de dormir dans mes bras Je vais bien finir par sentir si le projet nous Permettra de fonder une vraie famille.

Jean, j’ai jamais oublié Renaud Même si Renaud est mort pour moi

Moderne peinture abstraite Fille par la Fenêtre par Edvard Munch Haute  qualité peint À la Main - LED Lighting xz17

Marie, j’ai jamais oublié Rosanne, feu mon épouse
Même si Rosanne est morte pour moi

Vente Oeuvres d'Art | Galerie d'Art Online - ArTy cOlOr GaLLerY

Tu peux vivre avec ça ?
Oui
Toi aussi ?
Oui

C’est ça un compagnonnage heureux mon amour
Rien n’est parfait mais tout est intègre.
Allez viens te coucher.

Je tentai d’oublier cette discussion. Mais, Jean ne tenait plus en place. Chaque souper entraînait avec lui sa pile de cartes et de livres sur Tahiti. Il avait consulté une agence immobilière internationale et on lui avait proposé trois villas, dont une donnant directement sur la mer, comprenant en plus une petite dépendance où mon père pourrait vivre selon le degré eumétrique de solitude qui lui plairait.

Ecoute, si mon père accepte, on enclenche
S’il refuse on recule
Ça te va Jean ?

2011 juillet

Cher Papa,

Vous vous rappelez : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. » Cette phrase venait du poète Du Bellay, plus précisément de la page 585 du livre dix de Larousse. Vous voyez, je n’ai rien oublié. Du Bellay signifiait l’importance de revenir au pays natal mourir auprès de ceux qu’on aime, à la fin du long voyage de la vie. J’ai longtemps pensé que vos origines avaient été la maison à un mur de votre mère. Je réalise aujourd’hui que votre pays d’origine fut plutôt celui de la poésie. Rappelez-vous ce que l’encyclopédie disait à propos de la poésie :

Le soin des peintures - Canada.ca

Le poète
Est celui qui découvre
L’immuable virginité du monde
Retrouvant les dons et les vertus de l’enfance.

La poésie,
Elle n’est évasion du réel
Que pour être invasion de l’essentiel.

Et cette phrase de Gauguin

Et le bonheur succédait au bonheur

Page 5 | Comment peindre, Gauguin, Peinture à l'huile

Et celle de Renoir à son fils :

Le Déjeuner des canotiers — Wikipédia

Je me rappelle
La merveilleuse sensation de légèreté

De ne rien posséder
Qui nous permettait, à Monet et à moi,
De végéter les deux mains dans les poches…
Il faut toujours être prêt à partir
Pour le bon motif
Pas de bagages, une brosse à dents
Et un morceau de savon

Auriez-vous la bonté de venir me rejoindre à Tahiti, près de la maison du jouir de Gauguin ? Jean et moi désirons nous y marier, y habiter une villa, élever notre famille. Une dépendance vous y attend si vous préférez vous retirer dans la solitude.

TABLEAU PEINTURE signes abstrait tahiti - Signes tahitiens 1

Avant de me dire non, sachez que j’attends un autre enfant et que mes petites auront besoin de leur grand-père. Je ne peux leur offrir moins que ce que j’ai reçu.

Auriez-vous la bonté de faire de Tahiti
Pour vos deux petites filles
Le paradis millénaire
De la poésie des bien-aimés

p.s.
Je ne veux pas vous perdre
Comme j’ai perdu maman

Une chambre s’étant libérée dans l’immeuble connexe à celui de Madame de Vincennes, Jean la loua plutôt que l’autre. Notre eumétrie resserrée permettait maintenant à Nellie-Rose d’aller se faire gâter par le voisin papa de sa petite sœur. Curieusement, rien d’autre ne l’intéressa que de s’occuper de ma fille. Même cette nuit du mardi chez sa grande amie devint une corvée dont il voulut s’esquiver d’une semaine à l’autre.

Je ne fréquentai plus la cave du p’tit Québec. Par contre, j’allai rendre visite régulièrement à Gérard, le pianiste-aveugle, lui rendant quelques services, comme lui préparer un bon repas ou ranger son épicerie. Il adorait entre autres que je l’accompagne à la cathédrale Notre-Dame de Paris parce qu’il sentait le besoin de faire sa part dans la communauté de recherches dans le but de découvrir comment on devient un voyageur quantique.

Usbek & Rica - « L'écoulement du temps est une illusion »

Si quelqu’un peut y arriver le premier
C’est bien un aveugle non ?

Cela me troubla beaucoup de le voir caresser les pierres, tenter d’en imprégner sa chair dans le but de faire transmuer la matière.

Et vint ce fameux souper où Monsieur de Larousse me fit porter des fleurs avec un trousseau de clés dans une enveloppe.

Ce sont les clés de notre villa à Tahiti mon amour

Mais on n’a même pas de réponse de mon père, lui dis-je

J’ai acheté la villa avec option, selon ce que votre père
Prendra comme décision.

Jean me remit également une lettre de mon père. Je l’ouvris. Il n’y avait qu’une seule phrase d’écrite :

Petit Larousse de la peinture: Laclotte, Michel: 9782030201497: Amazon.com:  Books

Heureux qui comme Rodolphe
A fait un beau voyage

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Commentaires

1. Le mercredi 3 mai 2006 à 08:56, par Pierrot

Quelle étrange chose que la vie. 6 ans déja que j’ai terminé ma
carriere de chanteur. Ca se peut pas… 6 ans…. woww….. et ce roman qui
semble venir de nulle part…. wow…. devenir l’antiquaire de son
âme….par le biais d’un ami
merci

Pierrot

2. Le mercredi 3 mai 2006 à 10:48, par Claude

« …l’antiquaire de son âme ». Quelle belle trouvaille.
Au nombre de lecteurs qui viennent lire ton roman à tous les jours je constate que l’idée valait son pesant d’or.
J’ai bien hâte de te revoir.
Claude

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

(CLAUDE DEMERS) Le jeudi 31 août 2006 à 23:25, par Claude Demers

Je vais faire des recherches Pierre.

Si c’est le cas c’est dans un vieux backup macintosh.

Claude

Le jeudi 31 août 2006 à 23:53, par pierrot

C’est fou les vieux disques durs:))))))))))))))))

Ca me rappelle quand je m’étais enfermé 8 mois consécutifs je crois dans ma maison de Val-David. J’avais un poêle à bois, un bouillis en permanence 24 heures par jour:))))) un lit et un ordi. Le soir de Noel, je m’étais permis un verre de vin en lisant Don Quichotte et en écoutant le requiem de Mozart.. et qui je vois-tu pas arriver. Mon Claude avec un ordi Macintosh entouré d’un ruban rouge comme cadeau de Noël. Comme j’étais ému. Tu savais que ma mémoire non-vive était pleine et tu me passais un disque dur et un meilleur écran. Ce soir-là, tu m’as invité chez toi pour Noel. J’ai préféré t’inviter a t’approcher du poele à bois pour partager un verre de vin.

Ce fut mon plus beau Noel. Toute ma vie, j’ai du chanter les soirs de Noel et les jour de l’an. Alors, ce verre de vin de l’amitié devant le feu qui pétille de frayeur face au froid, cette odeur de bouillis sans fin aux légumes éternellement interchangeables, cette solitude à en transpercer de douleur heureuse l’âme devant la cruauté de la condition humaine et le temps qui nous est compté…. Ahhhh… quel magnifique coup de dé pour rejouer sa vie sans tenir compte de l’avenir…. Aujourd’hui je ferme les yeux et je me dis que lorsque j’ai reçu ton disque dur vers minuit, ce fut mon plus beau Noel.

Tu vois, l’île de l’éternité de l’instant présent… quand je ferme les yeux, c’est encore aujourd’hui l’extase d’un poele à bois, un lit, un bouilli , un verre de vin et un ami.

Le lendemain de Noel, je commençais ce brouillon du deuxième roman. Si je me rappelle bien, c’est très libre-penseur… trop peut-être… je suis pas sur de mon bon jugement la-dedans:)))))))))))))))))))))))))))))

Pierrot

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13 ….. IER SEPTEMBRE 2006

Le vendredi 1 septembre 2006 à 10:11, par Claude Demers

Je suis touché Pierre.

Merci pour ce beau témoignage.

Claude

 

1072, chap.1, pierrot vagabond,

 

(ANDRÉANNE ÉCRIVAINE) 24. Le samedi 17 février 2007 à 21:13, par Andrée-Anne Fréchette

Bonjour Pierre,

je voulais vous donnez des nouvelles parce que je n’en ai que des bonnes alors… Souvent on partage nos peines et on oublie les bons coups. Alors je vais procéder au récit de mes bonheurs sous forme d’énumération.

D’abord, je suis entrée en force dans l’univers universitaire en obtenant des résultats plus que satifaisants: 3x A+ et 2x A-. Ce qui me donne une moyenne de 89. Ce n’est que statistiques mais je n’en ai jamais eu d’aussi bonnes alors ces chiffres sont en quelque sorte le reflet d’une discipline et d’un travail assidu.

En outre, je me suis vue offerte un contrat d’engagement pour les corrections des examens du professeur Bougaieff (grammairien) que j’ai accepté immédiatment. Ça représente 70 heures de travail supplémentaire par session mais si le département me l’a offert c’est parce qu’il me juge acte à le faire.

Autre bonne nouvelle, j’ai gagné une bourse d’accueil de 500 $ qui me sera remise à la St-Valentin. Vraiment chanceuse! Que demander de plus? J’ai pensé à vous récemment parce que je suis inscrite à un cours de création littéraire et qu’à chaque semaine nous avons un livre le la collection Écrire à lire. On y retrouve des auteurs qui nous donne leur vision de l’écriture, leur vision de l’écrivain et le pourquoi de leur écriture. Comme vous avez joué un rôle de maître dans ma vie, je suis empreinte de vos préceptes et je n’ai pu faire autrement que de remarquer certaines similitudes entre vos propos et ceux d’autres écrivains. J’aurais aimé à l’instant où je lisais certains passages que vous l’ayez lu en même temps.

En voici quelques uns: Il faudra bien que l’ado saisisse comment échapper à ce truc impensable du regard de l’autre qui détruit; il lui faudra élucider cette catastrophe de vivre devant les autres comme un dérisoire et inutile personnage, indésirable dans « Écrire pour et parce que » de Hugues Corriveau. « raconter un rêve à quelqu’un est un acte de création indéniable ». Ibid. En écrivant, on porte à un autre degré de lucidité sa venue au monde comme une insertion en lui. S’il paraît, à l’auteur irréfutable que la littérature ne sauve pas le monde, s’impose à lui l’évidence qu’elle le sauve, lui, de la détresse, de l’absolue conscience de sa profonde inutilié à faire autre chose pour survivre.

Par moments, il peut renoncer à des destins alléchants uniquement parce qu’il s’entête à écrire et même à sacrifier tout: bonheur, sécurité, fortune, honneur, amour, vie familiale et sociale. dans Écrire la chambre des lucidités, Gaetan Brulotte. Beaucoup d’autres passages m’ont frappés mais ceux cités ci-dessus étaient particulièrement frappant. Alors oui, je pense à vous et souhaite que tout va pour le mieux pour vous. Pas de nouvelle, bonnes nouvelles. J’ai rêvé d’une discussion avec Gérard récemment. Je ne me souviens plus très bien de quoi il s’agissait mais on prenait un café, on se berçait et on discutait au recyclo-livres. C’est reposant! à bientôt!

  1. Le samedi 17 février 2007 à 21:30, par Pierrot

Chere Andréanne,

Il semble bien que mon voyage à l’écriture soit récompensé par votre éblouissante présence au monde. Je m’incline respectueusement devant la vie. bravo, vous méritez tout ce qui vous arrive. Nous avons passé un an ensemble. je vous ai lu vos mots, je me suis baigné dans votre jeunesse en vous disant. Je vous garantie que vous ici en parfaite sécurité créatrice. Vous avez 20 ans. Vous serez incontournablement une tres grande écrivaine. Il ne vous manquait que des yeux admirateurs, des yeux de grand-pere de la beauté du monde pour vous dire: Ayez confiance a chaque phrase que vous écrivez, chacune de vos phrases porte la signature du Quebec de demain. Et vous n’avez que 20 ans.

Ne trichez pas avec vos reves, acceptez tous les jours de mourrir pour eux, au sens ou tout reve est porteur de sa miche de pain et procure la joie alors que vous découvrirez bien vite que les désirs humains ne touchent que l’univers du bonheur.

La différence entre un reve et un désir c’est comme une tasse de café.

Vous désirez une tasse de café…. allez au farniente ici a cote du recyclo et achetez la. Vous revez de la meilleure tasse de café au monde? parcourez le désert de votre existence avec la passion de le marcher noblement. Il n’y a rien de plus beau que les étoiles au-dessus d’un désert. Wow-t = g3… C’est le secret einsteinien du rapport éthique de l’homme a l’univers.

Qu’est-ce que le big bang. C’est le reve éveillé de tout créateur qu’il soit dieu ou homme. C’est le wow malgré soi de la beauté des mots. Ne trichez pas avec votre oeuvre en étant habitée par les désirs reliés a la littérature marchande. Ne vivez surtout pas le syndrome de la reveuse isolée.

Lorsque Picasso créa les demoiselles d’Avignon, il était au bateau lavoir entouré de Bracque et de Matisse. wow-t=g3. unissez-vous a deux autres reveurs ou reveuses, comme le fit John Cage avec Freidman et Rothko, vous multiplierez la a l’infini beauté du monde en vous et sur le bout de vos doigts qui dansent.

L’univers conspire pour les reveurs. Depuis le début de l’humanité, la chaine des reveurs donne la main a la suivante, comme si du fin fond de la mémoire des temps, les larmes de joies de tout créateur devenaient soudain rivieres de poussieres de rosées du matin.

Pierrot

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(PIERROT VAGABOND) Pierrot

Le jeudi 22 février 2007 à 09:33, par pierrot rochette

Cher Monsieur Drolet,
Cher Monsieur Pellerin,

j’ai retrouvé un courriel sur une adresse courriel ou je ne vais jamais. Je n’ai peut etre pas répondu a Monsieur Gaetan Drolet de quebec qui voulait entrer en contact avec moi. Monsieur Drolet n’ayant pas d’adresse courriel. Il me demande un telephone ou une adresse pour me rejoindre. Comme je n’ai pas votre adresse courriel et que celle de Monsieur Michel Pellerin est inoperante, et que je suis un errant homme maison, j’ai pense vous rejoindre par ce blog.

A l’epoque, jé désirais découvrir le secret du rire dans le cerveau humain. J’avais créé les Pierrots et les deux Pierrots tout en reprenant la création de la Butte a Mathieu en la renommant la butte aux Pierrots. J’avais acheté la maison ou Raymond Levesque vivait lorsqu’il y faisait ses revues. Je faisais rire les gens et je me disais: Pourquoi ils rient? Comment ca marche dans le cerveau?

j’allais chercher la poune dans un cabaret minable de St-Hyacinthe. J’allai voir sa gérante Madame Daniel. Je veux rendre hommage a Rose que je lui dis. Elle me dit ce sera 16000 par semaine. Je lui dis Madame, j’ai besoin de découvrir le secret du rire dans le cerveau et c’est en faisant un spectacle avec Rose a la Butte aux Pierrots durant l’été que j,espere y arriver tout en lui rendant hommage. Madame daniel me dit… cela vous coutera $900. par semaine.

Ce fut un été magique. Comment une vieille dame de 77 ans arrvait-elle avec des gags usés a, elle dont la carriere était morte a l’époque (ce nous effectivement qui la relancames) pouvait elle soir apres soir obtenir des jeunes comme des vieux, un rire d’une telle précision. Le timing qu’elle me répondait.
L’été se termina. J’avais 29 ans je crois.

Je quittai tout. Je louai un logement dans un bloc de prostituées sur la rue Ste-Catherine Papineau et marchai durant des mois la rue Ste-Catherine. Je ne pouvais tricher avec ma vocation d’artiste.

Je téléphonai a Rose. Je lui dis Rose ca ne va pas bien. Nous allames au restaurant. Je lui dis je veux faire rire mais je me sens trop vieux. Elle me dit mon p’tit chien est-ce que ca parle dans ton ventre? je lui dis oui… elle me dit travaille la nature va faire le reste. Je lui parlai de mon projet de maitrise pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain. Je lui dit Rose, c’est quoi el secret. Elle me répondit.

QUAND LE PUBLIC VA VITE, VA LENT
QUAND LE PUBLIC VA LENT, VA VITE

Effectivement, 13 années plus tard, ce fut une de mes conclusions. Le rire n’étant pas un sujet philosophique, me dit mon directeur de département. je lui dit monsieur, quand je vais réussir, vous ne serez plus ici. Je lui dis Monsieur je désire faire une recherche de doctorat en maitrise. Ca prendra le temps que ca prendra. Je choisis comme directeur de these un monsieur de race noire,qui venait de Suisse, qui ne comprenait rien et qui surtout n’aimait pas mon sujet. Et je travaillai sans relache.

J’avais le privilege de faire de la scene. Un jour, Denis Lamarre et moi avions un spectacle au mont Avilla. Ca ne marchait pas. Mais Roger Giguere de l’autre cote marchait encore moins. Le samedi soir, comme lui avait deux représentations, j’assistais a la deuxieme. Je fus depuis toujours un amateur du burlesque. Je connaissais l’histoire du burlesque americain. La nuit, plus jeune a 3 heures du matin, je dormais avec mes écouteurs parcer qu’a C.J.A.D, on passait de vieux disques americains de leurs comics

D’ailleurs, je ne comprenais pas tres bien l’anglais a l,epoque meme si je le lisais. Mais je me rappelle ce rire fabuleux d’un comedien americain dont j’oublie le nom. J’ai découvert par la suite qu’il avait été le premier noir a faire des gags contre les noirs a un public blanc. Ce fut une révolution aux E.U. des gags du genre. En face de ma maison, y a un noir qui vient de s’installer, ca va faire baisser la valeur de ma maison… etc… Il faut se mettre dans le contexte c’était dans les années 50.

Revenons au mont Avilla. Il y avait une dame de 55 ans, magrichonne et frustrée qui venait voir mon spectacle avec sa mere encore plus pincée qu’elle. Elle était victime de sa mere, le baton de vieillesse de sa mere. Comme je pouvais aller assister gratuitement aux spectacles de Roger Giguere le samedi soir, je les amenai toutes les deux.

A chaque gag gras de Giguere, je me rendis compte que moi je riais d’un rire d’incongruité (la beauté de la mécanique bergsonnienne ou chaplinienne du gag) la mere riait d’un rire de superiorité (elle était quelqu’un et les autres rien) et la fille d’un rire de soulagement (rire gras de la frustration freudienne) et c’est a ce moment seulement, apres 13 ans de recherche que par un hasard fou, je pus prouver une iere fois ma théorie.

L’EMOTION DANS LE RIRE
EST UNIVERSELLE PAR SA PRESENCE
ET ACCIDENTELLE PAR SA FORME

Ce fut lors d’un spectacle a Levis dans un arena que je décpuvris la possibilite comme artiste de faire passer une salle d’un rire de superiorite a un rire d’incongruite. L’épisode du dentier que je raconte dans mon roman
1000 pages, K, mais dont le brouillon 400 pages se retrouve sur le blog de Claude demers. (demers.ac.ca) l’ile dE l’éternite de l’instant présent dont voici l,extrait:

extrait du brouillon du roman
l’ile d el’éternite de l’instant présent
demers.qc.ca

Une des pages mentionnait qu’il avait mis dix ans pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain, le tout se résolvant en une thèse de maîtrise à l’université sur les lois structurales du rire et des pleurs. Une anecdote, s’étant réellement produite, illustrait d’ailleurs avec concision la substance du fruit de ses recherches.
L’événement était arrivé dans un aréna où près de six cents personnes assistaient à son spectacle. Il avait fait monter sur la scène l’organisateur, pour le faire participer à un sketch improvisé. À un moment précis où l’attention du public était à son maximum, il avait par mégarde accroché le dentier du comédien amateur, objet ridicule par excellence, qui avait fini par rouler jusqu’au bord de l’estrade.
Un immense rire de foule s’en était suivi. Il faut dire ici qu’un rire se lit exactement de la même façon que des notes d’une mélodie sur une portée musicale, la barre de mesure étant la surprise à l’esprit et le rire la mélodie de l’âme accompagnée d’une des trois émotions fondamentales ; soit Le rire de supériorité… Le rire de libération …Ou… Le rire de l’incongruité relié à la beauté ou l’esthétisme. Ces émotions étant universelles par leur présence et accidentelles par l’apparition de leur forme.
Il apparut évident à l’artiste que le premier rire créé par la barre de mesure du dentier frappant, par surprise, le plancher se trouva à être à au moins 80 % du type de la supériorité puisqu’on ne se gêna pas de rire du Monsieur plutôt que de l’événement en soi.
Il fallait donc,dans une suite improvisée mais calculée de barres de mesure de surprises à l’esprit, faire changer la nature émotive du rire.
2e barre de mesure.
Surprise à l’esprit :
L’artiste s’approche du dentier
Compte les dents pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 60 % supériorité, 20 % libération, 20 % incongruité
3e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste se tourne vers la victime édentée
Compte les trous dans la bouche
Pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 50 % supériorité, 20 % libération, 30 % incongruité
4e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste cache le dentier de son corps
Fait signe discrètement à la victime
De venir chercher son dû
Rire…
À l’oreille, 40 % supériorité, 10 % libération, 50 % incongruité
5e barre de mesure
Surprise à l’esprit
La victime, brillante
Marche à petits pas de balais
Et vient artistiquement récupérer son dentier
Rire…
20 % supériorité, 10 % libération, 70 % incongruité
6e et dernière barre de mesure
L’artiste prend la victime par la main
Et les deux saluent la foule
Comme si la mise en scène
Avait été préparée de main de maître
100 % de rire d’incongruité,
En admiration devant la beauté
De la barre de mesure
Tout le monde debout
Applaudissements dignes d’un rappel.
Ainsi, l’élément universel, présent dans tous les rires, se trouvant à être, jusqu’à preuve du contraire, la surprise à l’esprit. Mais si le dentier s’était brisé et que l’homme avait perdu de l’argent, il y aurait eu, suite à la surprise à l’esprit, rire jaune et sans doute douleur profonde, comme dans les pleurs.
Mais qu’en était-il des pleurs ? On pouvait aussi lire les pleurs sous forme de feuille de musique, la barre de mesure se trouvant à être paradoxalement la surprise à l’esprit. Sauf que la palette d’émotions l’accompagnant portait toute la même base de signature : une perte irrécupérable dans l’instant présent, ce qui donnait aux pleurs des périodes d’expression pouvant atteindre des mois et même des années.
Exemple : je me coupe le doigt, je saigne, ça fait mal, je pleure
Je perds ma mère, je pleure intérieurement des mois
Je perds mon emploi, je pleure le manque à gagner.
Qu’en était-il alors de pleurer de joie ? Je suis à l’aéroport. Ça fait dix ans que je n’ai pas vu mon frère. On se voit soudainement. Surprise à l’esprit. Deux émotions se superposent. La peine d’avoir souffert durant dix ans et la joie que cela cesse enfin. L’émotion paradoxale ouvrant une porte étonnante à l’âme humaine.
Et c’est cette porte que Renaud avait planifié d’ouvrir lors de la dernière soirée, dans le cœur des enfants du camp Ste-Rose. Il espérait d’ailleurs rencontrer ces enfants, une fois adultes, juste pour voir si dans le fond d’eux-mêmes, il en était resté une marque indélébile qui aurait peut-être eu une influence déterminante sur leur vie. L’hypothèse étant que pleurer de joie permettait de réparer le fil d’une enfance malheureuse ou des larmes de pertes succédaient trop souvent à des rires de supériorité, qui équivalent à la forme de rire le moins thérapeutique dont l’humain dispose pour atténuer les tensions de l’existence, puisqu’il crée une perte de valeur chez celui qui en est victime, Et il semblait à Renaud que pleurer de joie pouvait représenter théoriquement une porte intéressante permettant de traverser la fissure de la structure du temps pour enfin accoster sur l’île de l’éternité de l’instant présent.

Ma these de maitrise se trtrouve aux sciences de l’éducation bibliotheque bronfman , universite de Montreal, Pierre Rochette, l’émotion dans le rire chez John Morreal.

Voila
désolé d’une réponse si tardive

Pierrot

 

30 NOVEMBRE 2020 … 12 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 17 … LE LAROUSSE AU FÉMININ …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR.

 

The Trucker’s Song… – YouTube

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

 

pierresivign

Chapitre 17 – LE LAROUSSE AU FEMININ

L’île de l’éternité de l’instant présent

raoul_roy2

Cher Clermont,

Dans sa contemplation active de l’univers,
Ton ami est devenu lui-même
Un chevalier à la bien triste figure
Chantant au hasard des rues
pour ne pas mourir de faim.
Comme les temps changent.
Quelques nouvelles de cet ami.
Au cas où…

Peinture semi-abstraite de l'artiste Sophie Rocco

Cet ami parcourt parallèlement
Le cosmos intra-personnel
Comme Christophe Colomb jadis la mer
Avant qu’il ne découvre l’Amérique,
Et comme tout le monde le fera un jour
en transatlantique quantique.
Ce n’est qu’une question de temps.

TABLEAU PEINTURE - Don Quichotte

Son corps est devenu le lieu de véritables tempêtes de bonheur cosmique. Dans les attaques d’être, le réceptacle qu’est son enveloppe charnelle se transforme en être immense contenant l’univers quantique dans son entier dans les brosses d’être, il redevient un enfant cosmique gambadant dans les champs du temps et les ruisseaux de l’espace. Plus il vieillit, plus il vit dans tout le corps sauf au centre du cerveau des attaques d’être. et moins il connaît le bonheur de se perdre dans des brosses d’être de pauvreté joyeuse. Comme si l’être tentait de plus en plus de lui dévoiler la texture de sa nature par la non-pensée et le non-savoir.

Dieu n’existe peut-être pas

Don quixote painting | Etsy

Mais comment appelle-t-on cette énergie créatrice d’instants présents ?
Qui vient et va en son corps, faisant passer son corps
De l’infiniment petit à l’immensément heureux
Par une béatitude infiniment joyeuse
De vaguer ou bon lui semble ?
La conscience cosmique amoureuse de l’homme, peut-être.

Mais comment appelle-t-on ce corps quand il quitte le réel social,
Voyageant, pauvre comme le furent les mendiants de tous les temps,
Dans l’être immense qu’est l’île de l’éternité de l’instant présent ?
La conscience de l’homme amoureux du cosmos, peut-être.

Que nous nous adorions l’un et l’autre
Emerveillé l’un et l’autre qu’il en soit ainsi.
Cela s’appelle peut-être la danse des consciences
Sur l’île de l’éternité de l’instant présent

Peut-être…Peut-être pas

Deux questions fondamentales

Comment un bonheur de trois jours sans interruption

Est-il possible ?

quelle est la nature ontologique de l’instant présent ?

Et si toute cette béatitude n’était que la conséquence logique
D’une transmutation des particules
Par voyage trans-quantique ?

DON QUICHOTTE (OPEN ART GALERIE DIJON) Peinture par Leprin | Artmajeur

Je suis rendu là.
Qui découvrira les fondements particulaires de la conscience
Découvrira en même temps les fondements particulaires de l’univers entier.
Seule une mathématique de conception particulaire
pourrait un jour parvenir à vérifier le tout,
Là se cachent peut-être les fondements généraux de l’harmonie du monde

Peut-être…Peut-être pas

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil dabo

Tel qu’écrit et déposé aux pieds de chaque tombe historique
Comme le firent jadis certains croisés des lieux sacrés.

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose.

Clermont avait envoyé à mon père une photocopie de ce texte de Renaud. Mon père s’était empressé de me la transmettre, dans une grande enveloppe où il avait inséré deux autres lettres signées : Monsieur de Larousse. Comme ces dernières étaient de dates rapprochées et pressantes, cela me flatta.

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Renaud ne parlait jamais d’un quelconque amour pour ma personne. Mais Monsieur Jean de Larousse, de son côté, n’avait jamais oublié sa fascinante du Québec. Bien plus, comme il me le confiait dans sa dernière lettre, il sentait le besoin de parcourir avec moi le sens du mot « fascinante », pour tenter, mot par mot, une percée féministe dans un nouveau projet encyclopédique où le langage serait traité au féminin. Je lui écrivis une courte missive :

J’ai réglé mon divorce
Sur le rocher du grand Bé de St-Malo
Devant la tombe de Châteaubriand.

Le fait que
Cette tombe soit considérée
Comme un haut lieu de pèlerinage poétique
À travers les siècles
Et qu’une encyclopédie féministe
Me semble en soi de la poésie pure,
Que pensez-vous de venir m’y rejoindre ?

J’y vais et viens tous les soirs de l’été
Juste avant la montée de la marée
J’aurai un chapeau de paille
Jaune, couleur de lune.

Votre fascinante, Marie

Encyclopédie Larousse en ligne - Tombe de François René de Chateaubriand

Curieux que deux lettres se croisant m’obligent à faire un choix somme toute facile. Renaud, par ses propos, semblait ne pas avoir besoin d’une femme dans sa vie et Monsieur Jean de Larousse, oui. La tombe de Châteaubriand me rappelant, chaque soir de l’été, que nous allions mourir, j’en conclus qu’il était plus que temps de vivre, dans les réalités, dans le temps mais hors des servitudes. Vivre comme Renaud m’apparaissait aussi fou qu’à Jos « quoiqu’intéressant Barnake » comme aurait dit mon ami chansonnier.virent, je tentai de vérifier si Renaud avait écrit Ego sum pauper à un endroit quelconque du rocher du Bé. Mes recherches furent vaines jusqu’à ce que je me rappelle qu’au camp Ste-Rose, il avait utilisé les petits coffrets sculptés de mon père. Alors je me dis qu’il n’avait pu l’enterrer que dans un endroit sablonneux,.le plus près possible de la tombe du grand homme. Effectivement, en arrière du monument de Chateaubriand, juste à l’extrémité du coin gauche, la terre semblait rejaillir de l’herbe. Je n’eus qu’à l’épousseter de mes mains. Et je trouvai une petite boîte en tôle et un simple papier déchiré d’une enveloppe quelconque.

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil Dabo.

le pays oeuvre d'art?

Je remis le tout bien en place, ahurie que tout ça fut plus fou que vrai, quoique plus vrai que fou. Le temps ne m’avait jamais vraiment hanté, sauf peut-être dans quelques moments de grands bonheurs où j’aurais voulu l’arrêter. Comme quand Nellie-Rose était gamine et que j’aurais voulu qu’elle ne grandisse point non pas pour retarder mon propre vieillissement, mais plutôt par souci de lui éviter un monde mâlien où elle aura à faire ses preuves sans aucune garantie…. D’autres moments de détresse aussi où j’aurais voulu le presser ce temps…. Comme quand ma fille souffrait de quelques maladies, toujours bénignes mais qui prennent une importance aux yeux d’une mère qui se sent impuissante et qui attend que les antibiotiques fassent leurs effets…. Toujours ma fille… le temps de l’aimer valant plus que la recherche sur le temps, puisque le temps de la retrouver m’apparaissaient cinq jours d’éternité à tuer d’une longueur infinie insupportable.

Je sentais venir le temps de lui donner un père qui m’aime et que j’aime, même s ‘il ne portait point le titre au niveau biologique, John ayant fait la preuve qu’il aurait fait un bien mauvais père biologique.

le pays oeuvre d'art?

Renaud m’avait jadis appelée sa « couleur clair de lune ». Alors je portais mon chapeau de paille, tous les soirs, après souper comme on dit au Québec ou après le dîner comme on le dit quand on célèbre le rituel de la bouffe en France. J’adorais marcher sur la plage de St-Malo, en dehors des forteresses. Je ne sentais plus le besoin de faire mon pèlerinage au travers de la horde des touristes. Je me tenais loin de la tombe tout comme mes pieds d’ailleurs qui préféraient se réjouir de vague en vague au fur et à mesure que celles-ci sensualisaient l’empreinte du sable sous mes pas.

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Je tentais le sort. Les hommes me regardaient et ma foi… il n’avaient pas tort. Je ne m’étais jamais trouvée aussi jolie. On dirait que, comme les animaux, au moment où l’accouplement te devient essentiel, (accouplement dans le sens de faire couple fondu ensemble pour la vie), ton corps dégage une danse du désir au féminin aux parfums étonnants, irrésistibles même pour toi-même. Tu en arrives à trouver incroyable qu’un homme ne tombe pas follement amoureux de toi et ne t’offre pas sa vie et son cœur pour la vie du cœur.

Il y a des moments comme ça où comme deux aimants s’attirant dans l’espace, comme deux amants s’éclatant dans le temps, l’une des deux parties marchant la plage de la mer de St-Malo ne se meut que dans des mouvements d’appel de la chair à la chair passionnée de sa chair. J’étais étonnée moi-même de mon corps devenu désir et ne pouvant s’abandonner qu’à un désir recherchant la même forme d’abandon.

Un soir de temps doux étendue sur la plage, je m’aperçus, en me relevant, que mon chapeau de paille « clair de lune » semblait me retenir pour ne pas que je m’envole au vent tellement j’étais attirée par le vent de l’amour. Je dus avoir un très beau sourire car un homme m’accosta par ces mots.

Madame que vous êtes fascinante !

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J’espère qu’un jour, un homme fera en sorte
que je ne le sois plus, répondis-je simplement.

Jean de Larousse
Quel bonheur enfin de vous rencontrer

Marie Gascon Thysdale.
Considérez-vous comme mon invité, Monsieur
Vous êtes déjà venu à St-Malo ?

Non c’est la première fois.

Alors je vous invite intra muros
Cité corsaire, place Châteaubriand
Pour le boire de bienvenue
comme on dit par ici.

France, Brittany, Saint-Malo, Intra Muros, view of Rue Porcon de la Stock  Photo - Alamy

Nous nous retrouvâmes finalement à une terrasse à l’intérieur des murailles à manger la traditionnelle galette-saucisse-crêpe accompagnée d’un plateau de fruits de mer et d’un vin relevé de Bretagne. . Jean de Larousse me raconta comment son arrière-arrière-arrière grand-père, Pierre Larousse, lança le grand dictionnaire universel du X1X siècle dans lequel il voulait donner « chacune à son ordre alphabétique, toutes les connaissances qui enrichissent l’esprit humain ». L’ouvrage évolua à travers les générations pour devenir en 1927 le grand Larousse encyclopédique, qui, d’édition en édition, donna à sa famille une réputation universelle à titre de « maison des dictionnaires ».

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Je lui parlai à mon tour du Grand Larousse encyclopédique 1960 dont mon père avait fait toute sa vie, son unique lecture, m’apprenant par le biais de cette classification de la connaissance, l’amour de la musique des mots et de leurs sens. Et sans trop nous en rendre compte, nous fûmes rapidement unis par la passion des mots neufs de sens à l’oreille.

Quand je prononçai le mot amour, il me confia à quel point la mort de sa femme l’avait bouleversé. Il travaillait d’ailleurs à renouveler le sens de ce mot dans la prochaine version de son encyclopédie, car il lui semblait que la profondeur du grand amour brillait d absence dans la définition, l’amour vrai n’étant pas enfant du désir, mais du compagnonnage heureux.

Au mot enfant, je lui parlai de ma fille que son père venait reconduire tout en amenant une proposition de divorce pour fin de signature. Je lui dévoilai à mon tour que j’avais connu dans ma vie l’amour coup de foudre, l’amour carriériste, mais pas ce compagnonnage heureux dont il semblait si épris tellement il en parlait avec des yeux brillants.

Ça fait cinq ans que mes yeux n’ont pas brillé
Pour une femme, vous savez, Marie ?

Dois-je prendre ça pour une déclaration ?
Répondis-je .

Je vous trouve tellement fascinante.

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Jean de Larousse dut remarquer ma tristesse profonde car il me demanda avec éducation en quoi le mot « fascinante » pouvait m’atteindre si profondément. Mais il y a des mots comme ça qui t’obligent à raconter ta vie. Et je ne savais trop par où commencer. En avais-je seulement le goût ?

Vous avez des enfants dis-je ?

Non

Vous aimeriez en avoir ?

Oui j’adorerais.

Alors le reste n’a aucune importance
Je désire une sœur pour Nellie-Rose
Voilà ce qui me fascine ces temps-ci.
Je cherche simplement une vie de famille
Vous avez une définition du mot famille dans Larousse
Car au féminin seulement, le sens du mot me semble
Certains soirs comme ce soir,
Dramatiquement incomplet.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

Je rougis soudain de m’être si profondément livrée

Allez, assez jaser comme on dit au Québec
Je pourrais vous faire faire des bêtises.
Vous me raccompagnez ?
Je dois être en forme pour accueillir ma fille
Et cela très tôt demain matin.

Comme j’habitais chambre et pension à l’intérieur des murs, nous n’eûmes qu’à marcher.

Je me rappelle toute petite
Mon père me chantait la chanson
À S-Malo beau port de mer
Vous savez qu’il n’y a pas
Un marin de par ici qui la connaît

Vous pouvez me la chanter ?

A St-Malo beau port de mer (2)
Trois beaux navires sont arrivés
Nous irons sur l’eau
Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’ile
Dans l’ile

C’est la chanson préférée de Nellie-Rose
Quand je l’endors le soir.

Si vous pouviez recommencer votre vie
Ce serait sur quelle île ?
Murmura Monsieur de Larousse

Fragile trésor naturel | Le Devoir

Celle de mon père
Les îles Galapagos
Parce que, comme il disait quand j’étais petite
C’est à l’autre bout du monde
Et que l’autre bout du monde
Ça donne juste le goût de revenir chez nous
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

Jean, je ne vous remercierai jamais assez
Pour cette merveilleuse soirée.

Je vous reverrai ?

Il vaut mieux que vous repartiez, je crois
J’ai trop de réflexes de femme esseulée
Je risque de faire des erreurs

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Le lendemain, quand j’entendis crier « maman, maman » les sanglots me traversèrent l’intérieur du corps pendant que les deux bras demandaient pardon de l’avoir négligée dans ma période p’tit Québec. Bien sûr, la nuit il y avait madame de Vincenne, mais ça ne remplace pas une mère quand l’enfant couvre une grippe. Dans ces cas-là, je prenais toujours mon petit poussin sous mon aile dans mon nid, ne serait-ce que pour vérifier ses montées de fièvre. Et je me jurai que jusqu’à 18 ans s’il le faut, je ne raterais pas une nuit de maladie. L’abandon et la confiance aux pouvoirs d’amour de la mère créant des liens que même la mort ne peut détruire.

Afficher l’image source

Une fois les papiers du divorce signés, John dut repartir, un congrès l’attendait à Liverpool. Sur la place du marché, j’achetai à Nellie-Rose un chapeau de paille exactement comme le mien. Comme elle avait grandi en mon absence. Elle ne cessait de parler de peur d’en oublier. Mais je remarquai aussi que mes éloignements, ne fusse que pour acheter une glace, l’insécurisaient. Elle serrait ma jambe contre elle en disant :

100+ idées de Art Enfants mer | art, peinture, peinture enfant

On ne se quittera plus hein maman ?
On ne se quittera plus
Je veux pas aller vivre avec Papa
C’est trop loin de toi.

Je l’embrassai en la serrant très fort. Puis pour la calmer avant le dodo, nous allâmes marcher sur la plage de St-Malo en chantant ensemble notre chanson fétiche.

Saint Malo Plage du Sillon Peinture par Armelle Cailly (Armelle) | Artmajeur

 

Trois beaux navires sont arrivés (bis)
Chargés d’avoine chargés de blé
Nous irons sur l’eau
Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’île

Dans l’île

Que vous êtes fascinante mademoiselle ?

Nous nous retournâmes toutes les deux. Jean de Larousse mit un genoux par terre devant la petite en disant »

Il faut absolument que vous appreniez la réponse de votre mère À cette réplique Mademoiselle

J’espère qu’un jour, un homme fera en sorte Que je ne le sois plus, c’est bien ça la réponse Marie ?

non c’est pas ça la suite de la chanson Monsieur fit Nellie-Rose

c’est quoi ?

La plage du Sillon Peinture par Elisabeth Bazin | Artmajeur

trois dam’s s’en vont les marchander(2)
marchand marchand combien ton blé
nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’île
dans l’île

c’est qui les trois dam’s
demanda Monsieur de Larousse

Ben, dit Nellie-Rose
Y a ma mère…
Moi….
Puis Madame de Vincenne

Ça aurait pu être ta petite sœur
Dit Jean en me regardant droit dans les yeux

Et je chantai à mon tour
Comme pour changer de sujet

Accueil - Art à Saint-Malo

Marchand marchand combien ton blé (2)
Trois francs l’avoine six francs le blé
Nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’île
dans l’île

dis Monsieur le marchand
fit Nellie-Rose
ça coûte combien une petite sœur ?

si tu m’aimes, répondit Jean
ce sera gratuit pour toi

alors je vous aime

Et je chantai la suite de la chanson, toute étonnée qu’au refrain Nellie-Rose et Jean reprennent la mélodie en chœur, l’enfant nous tenant tous les deux par la main.

trois francs l’avoine six francs le blé (2)
c’est bien trop cher d’une bonne moitié
nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’ile
dans l’ile

Comment va s’appeler ma petite sœur Monsieur ?

Faut demander à ta mère mon enfant.

Si ça coûte aucun franc, comme le monsieur le dit
On va l’appeler Frannie.

Et Nellie-Rose de conclure en chantant:

Littoral - jfGélot, balades en peintures

Marchand tu n’vendras pas ton blé (2)
Si j’le vends pas j’te l’donnerai
Nous irons sur l’eau

Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’île
Dans l’île.

Ce soir-là, Jean et moi, couchâmes Nellie-Rose. Puis nous nous étendîmes tout habillés sur mon lit, nous endormant aussitôt d’épuisement. Quand je me réveillai, je me rendis compte que j’avais pleuré doucement pendant mon sommeil., Monsieur de Larousse caressant simplement mes cheveux le temps que je revienne sur terre.

Jean
À la vitesse où vous allez
On va se casser la gueule
Faut pas faire des promesses à la petite comme ça.
Un enfant, c’est sacré,
Ça pense qu’un adulte, ça ment jamais.

Painting Ecuador Banque d'image et photos - Alamy

J’ai trois billets d’avion
Pour les îles Galapagos
Départ par train
Pour l’aéroport
demain après-midi

Si vous avez vraiment le goût
qu’on se connaisse tous les trois.

Pourquoi aller si vite Jean ?

Ça fait cinq ans déjà
Que je vous attends Marie
Et nous nous sommes déjà tant écrit.
N’avez-vous pas dit
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?
Pour revenir, faut commencer par partir quelque part.
Pourquoi pas le pays de votre père, les Iles Galapagos ?

Mais c’est à l’autre bout du monde Jean ?

N’avez-vous pas dit
L’autre bout du monde, ça donne juste le goût
De revenir chez nous

Et c’est un chez nous que je vous offre de construire Marie
Un chez nous avec une Frannie puis une Nellie-Rose.

Nous gardâmes silence plus d’une demie-heure. Je m’apercus que des larmes coulaient silencieusement sur son visage, ce qui me fit pleurer discrètement aussi. En dedans de moi-même, Renaud, tel Robinson Crusoé sur son radeau, s’éloignait de moi pour accoster sur l’ile dont il avait tant rêvé. Et cela me fit du bien que nos routes se séparent, la sienne conduisant peut-être à l’or du temps, la mienne à l’abordage de ce qui me semblait à ma juste mesure : l’amour au quotidien sans se poser de ces questions qui font de ces chercheurs d’étoiles des errants de la société.

Épinglé par Abdou Guerinik sur fond d'écran | Toile de fleurs, Peinture  fleurs, Tableau peinture abstrait

Jean, j’accepte ce voyage d’essai
En autant que je paie mon billet d’avionv
Et celui de la petite.

Je dois décliner votre offre Madame
J’ai promis à Nellie-Rose
Que sa petite sœur ne lui coûterait rien

Nous éclatâmes de rire, ce qui réveilla Nellie-Rose qui, en toute innocence, vint se blottir dans le lit entre nous deux. C’est ainsi que nous nous endormîmes. Et c’est peut-être à ce moment-là que j’acquis, dans le bien-être de notre tendresse réciproque, la conviction intime que nous formerions un jour une famille heureuse.

Je connais un pays
Où on nous donnerait gratuitement
Ta petite sœur au lieu d’avoir à l’acheter
Si ta mère vient, tu prends le train et l’avion avec nous ?

C’est ainsi que nous partîmes pour les Iles Galapagos. Je ne savais pas que ces treize îles, dix-sept ilôts et quarante sept récifs sortis de l’océan Pacifique lors d’éruption volcanique abritaient 10,000 « galapagos » (nom espagnol des tortues géantes), une myriade d’iguanes marins ou terrestres, des milliers d’otaries, d’albatros, de lions de mer. Nous aboutîmes finalement à Puerto Baquerizo Moreno, centre administratif de l’archipel.

trompe l'oeil hublot et fond marin Peinture par Sylvie Mailhe Poursines |  Artmajeur

Comment mon père avait-il su que le paradis se trouvait aux îles Galapagos, surnommées « les îles enchantées ». ? En fait, il en avait entendu parler en lisant l’item Darwin dans l’encyclopédie parce que le célèbre savant britannique les avaient visitées en 1835, ses études ayant donné naissance à son légendaire livre : « l’origine des espèces par la sélection naturelle »

J’appris donc la vision Larousse d’un compagnonnage heureux. Pour Jean, on était d’abord des compagnons de vie, partageant avec passion un même rêve, ce qui nécessairement alimentait l’amour comme les ruisseaux de petits gestes finissant par constituer un océan de bonheur. Il avait réussi cela avec sa première femme. Et il se sentait mature comme un capitaine de bateau qui connaît bien le ciel et son étoile polaire.

Mais je ne me sentais pas à la hauteur de son épouse décédée. Et je finis par lui dire en éclatant en larmes. Jean fut habile, Il avait senti qu’une partie de mon cœur était encore ensorcelée par Renaud. Et il me demanda de m’abandonner, de tout me raconter, comme il le ferait lui-même au sujet de sa femme.

Et c’est ainsi que nous échangeâmes sur nos fantômes. Car il faut bien l’avouer, Jean fut fasciné par la vie de Renaud, encore plus que je ne l’aurais jamais cru. Sa vie de chansonnier, son don de lui-même aux enfants du camp Ste-Rose, son errance de Don Quichotte du temps à travers le monde.

Nous nous rendîmes compte tous les deux qu’une partie de notre être n’arriverait jamais à faire le deuil, lui de sa femme, moi de Renaud. J’appréciai la franchise, le respect, le partage, l’affection que ces confidences créèrent entre nous. Et je crois que c’est ce long échange sur notre plus intime qui cimenta notre rêve de donner un foyer à Nellie-Rose et la Frannie à concevoir.

Jean était tellement ému que nous nous soyons rencontrés qu’il vécut la gêne de l’impuissance sexuelle. L’émotion était trop forte. Et moi qui le désirais au fond de mon sexe et qui avait si peur que cela lui arrive parce que je ne lui plaisais pas physiquement, ou bien qu’il ne me désire pas comme il avait sans cesse désiré sa femme.

Nous réussimes à faire l’amour, le dernier soir. Cela lui sembla douloureux car il cria au point où je dus lui enfoncer la main dans la bouche pour ne pas réveiller la p’tite.

Et ma petite sœur, monsieur Jean ?

Je l’ai cachée dans le ventre de ta maman Nellie-Rose
Dépose ton oreille
Ecoute son petit cœur qui bat
Il faut juste qu’elle grandisse maintenant

Elle va s’appeler comment Jean
Frannie Thysdale ?

Non ma chérie, lui répondis-je
Si Jean le veut bien
Elle s’appellera
Frannie Gascon-Larousse.
Et toi, Nellie-Rose Gascon-Larousse
Et c’est ainsi que le destin
D’une terrestre bien terre-à-terre
nommée Marie Gascon
fut lié.
Par promesse d’engagement réciproque,
à celui d’un terrien bien terre-à-terre aussi
Monsieur Jean de Larousse.

Les 60+ meilleures images de petite cabane en peinture | peinture, peinture  paysage, paysage

Car c’est les deux pieds sur terre
Et les yeux tournés, non vers la lune,
Mais vers mes filles
Que j’eus besoin
De m’abandonner en cette vie.

29 NOVEMBRE 2020 … 13 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE …. L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 16 …. MON CHER CLERMONT … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

The Trucker’s Song… – YouTube

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

Chapitre 16 – MON CHER CLERMONT

L’île de l’éternité de l’instant présent

Pierre Létourneau - Tous les jours de la semaine - YouTube

Pierre Létourneau

 

 

 

Pierre Létourneau
Pierre Létourneau

Mon cher Clermont,

En avril 1920, Einstein dit à Moszkowski :
« L’idée selon laquelle le temps s’écoule plus vite
ou,plus lentement selon nos sensations subjectives
de joie ou de tristesse de satisfaction ou d’ennui
n’a rien à voir avec la notion de relativité du temps.,
même si on tient compte du fait
que les sensations subjectives découlant de ces faits
sont réelles. »

Je m’oppose rigoureusement à Einstein à ce sujet
J’ai tendance à croire que mes brosses d’être
Et mes attaques d’être ne sont pas de nature spirituelle
Ou religieuse, mais des phénomènes mesurables
Mathématiquement, de nature quantique,
reliés à la fissure de la structure du temps.

Mon hypothèse étant la suivante :
Il est possible que l’on découvre un jour que le cerveau
Fonctionne au niveau moléculaire selon les lois
de la physique quantique, pouvant faire courber le temps et l’espace
avec autant de facilité que l’univers dans son entier se courbe
sous l’effet de sa masse et de sa vitesse, même s’il est
en expansion.

Il est possible qu’un jour, par la seule puissance du cerveau
Nous soyons capables de devenir des voyageurs quantiques
Traversant l’univers à une vitesse approchant celle de la
Lumière. Le corps devenant le réceptacle de l’univers entier dans une
Attaque d’être et l’univers réceptacle du corps entier dans une brosse d’être,
L’homme passant ainsi de l’être immense à l’enfant de l’être.

Tableau Peinture Art Abstrait - l'Horloge du temps

Faire exploser le temps-horloge, voilà le fondement de ma recherche
Au niveau épistémologique et ontologique. L’épistémologie étant la science du rapport de la perception à la réalité et l’ontologie celle de la consistance Fondamentale de la structure du réel. Le cerveau étant à l’échelle de l’infiniment petit ce que le cosmos est à l’infiniment grand, la relation amoureuse de l’un envers l’autre se vivant à l’intérieur de l’île de l’éternité de l’instant présent.

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Clermont fut le premier à descendre dans la cave du P’tit Québec avec des nouvelles fraîches de Renaud. Il avait marché tout l’hiver l’Espagne et le Portugal avec lui, quêtant ça et là, chantant et jouant de la guitare pour survivre. Et Renaud avait tenu à ce qu’il conserve précieusement cette lettre signée, au cas où…Je me rappelle encore de la chanson que le pianiste aveugle chantonnait au moment où j’aperçus sa barbe et ce foulard en nœud cachant sa calvitie. C’état « Les Colombes » de Pierre Létourneau

LES COLOMBES -Pierre Létourneau (1962) – YouTube

On se voyait une fois la semaine
Cela passa si vite que bientôt
On multiplia les rendez-vous
Au ciné au coin des rues

Quand je te disais, je t’emmène
À chaque fois tout était nouveau
Dans la chambre on vivait loin de tout
Et les heures ne passaient plus

Pendant que les colombes, de la rue Des cèves
Se faisaient comme une ronde
Autour de nos rêves

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J’étais assise sur le grand sofa, dans l’arrière-salle quand il me sembla reconnaître cette voix rauque qui massacrait le refrain. Je me levai et je vis Clermont. Il faisait partie de ces anciens du St-Vincent qui, avec l’arrivée du printemps, venait comme en pèlerinage à Paris juste pour revivre un peu de leur passé en pays étranger. Au premier étage, vers vingt heures, René Robitaille du « gros Bob d’à côté » remplaçait Jean-Guy Desrasmes des Îles de la Madeleine. mais le vrai rituel se passait après, dans la cave, entre trois heures et huit heures du matin, dans des moments de déchirure où même « la Manic » de Georges D’or chantée par le pianiste aveugle provoquait en chacun de nous, nuit après nuit, l’insoutenable douleur du mal du pays.

Georges Dor - La Voix Du Québec (1971, Gatefold, Vinyl) | Discogs

Georges Dor – La manic – YouTube

Si tu savais comme on s’ennuie, à la Manic
Tu m’écrirais bien plus souvent, à la Manicouagan
Parfois je pense à toi si fort
Je recrée ton âme et ton corps
Je te regarde et m ‘émerveille
Je me prolonge en toi

Comme le fleuve dans la mer
Et la fleur dans l’abeille.

Je fus très ébranlée de voir dans cette lettre de Renaud les mots de mon père devenus hypothèse scientifique tenant presque de la science-fiction. Tout me paraissait si éloigné de ce que je pouvais saisir. Clermont me raconta que pour Renaud, le fait d’être constamment en voyage redonnait à l’espace-temps son étrangeté comme si le monde naissait à nous pour la première fois, comme si le réel était une personne vivante, libérant par la contemplation l’esclavage provoqué par le passé et le futur, simples reliquats d’une mémoire sclérosée de l’ego, le monde restant une grande et éternelle énigme. Renaud avait dit à Clermont :

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C’est en marchant le temps
Que tu te rends compte
Que tout ce que l’homme
a construit de ses mains
fut une manière de tenter de répondre
à l’angoisse que constitue ce temps.
Une maison servant à le fractionner pour survivre,
Une Église à le calmer pour ne pas qu’il nous engloutisse,
Un monastère à l’arrêter pour trouver la fissure menant à l’éternité,
Un travail pour en faire la culture comme on passe la charrue dans un champ de loisirs
Une chanson à le ralentir ou l’accélérer pour provoquer
L’enivrement d’en faire partie, comme sur un manège tournant
Au beau milieu d’un cirque.

L'HYMNE AU PRINTEMPS - Vidéo Dailymotion

Hymne au printemps – Félix Leclerc – YouTube

Et le chanteur aveugle qui gémissait « l’hymne au printemps » de Felix Leclerc ». Clermont m’incita à bien écouter parce que les paroles parlaient du temps, comme la Manic danse l’ennui, comme les Colombes signalent les heures qui ne passent plus.

Comme un vieux râteau oublié Sous la neige je vais hiverner Photos d’enfants qui courent dans les champs Seront mes seules joies Pour passer le temps.

Renaud avait demandé à Clermont de servir de témoin à ses brosses d’être et attaques d’êtres, vécues dans des endroits particuliers où l’homme, par les œuvres de son architecture, avait tenté de domestiquer le temps.

le-chateau-d-argent-et-son-reflet.jpg Peinture par Nicole De Pauw |  Artmajeur

C’est ainsi qu’ils dormirent à la belle étoile, à Escalona, sur les rives du Rio Alberche, au pied des ruines de l’un des nombreux châteaux qu’Alvaro de Luna, favori de Jean Deux et connétable de Castille fit élever dans la sierra de Gredos, près de Madrid. Le château représentant peut-être une tentative orgueilleuse d’ignorer le temps en le défiant.

Puis ils vécurent la même expérience sous un moulin à vent du plateau sec et nu de la Manche où le plus noble et le plus simple des hommes, Don Quichotte, l’homme le plus cosmique de la littérature mondiale, ventait du vent métaphysique de son absence sous le moulin blanc brandissant mystérieusement ses ailes dans le grand vide-plein. Le moulin à vent représentant peut-être la première tentative poétique de l’homme pour voyager dans l’espace-temps. Renaud avait demandé :

Don Quijote y Sancho Panza | Les arts, Comment peindre, Don quichotte

Clermont
sens-tu l’instant présent
qui prend possession des lieux ?
Écoute le vent qui chante de l’intérieur
Le temps qui se rafraîchit
L’instant présent, quand il apparaît
C’est le souffle du cosmos
Dont il n’est pas accordé à l’homme
De connaître la nature de l’être qui souffle
Comme on n’arrive pas à identifier
celui par qui la pipe fume.

J’osai poser une question bête à Clermont :
T’as senti quelque chose ?
T’as vécu au moins une brosse d’être
Ou une attaque d’être ?

Non, me répondit-il
Rien de cela ne me fut accessible
Mais c’est impressionnant de voir
Qu’un homme consacre sa vie
Pour tenter de comprendre
Le cosmos qui brûle en lui
Au cas où il ne suffirait
Que de l’allumer chez les autres
Comme on allume un fanal
Au cas où l’île de l’éternité de l’instant présent
Serait bien réelle, telle qu’indiquée sur la carte
Des premiers navigateurs.

Épinglé sur 2013 - Tout commence par une idée - Le camps des cousins zinzins

Tu vois, me dit Clermont
Je connais par cœur les paroles de Renaud
Mais cela reste des paroles,
En autant que cela me concerne.

Il pense parfois à moi
Lui demandai-je ?

Une partie de lui-même est morte
Quand tu es partie, me répondit-il
Celle du désir pour une autre femme.
Il n’y a jamais eu d’autre femme
Dans sa vie après toi.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Clermont quitta la cave du p’tit Québec vers quatre heures du matin, reprenant l’avion très tôt le lendemain matin pour Montréal. Il tenait absolument à échanger avec mon père sur ce qu’il avait vécu en Espagne et au Portugal. Je lui donnai des photographies récentes de Nellie-Rose pendant que le pianiste aveugle chantait les dernières paroles de «Bozo » de Félix Leclerc.

Félix Leclerc – Bozo – YouTube

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Si vous passez par ce pays la nuit
Y a un fanal comme un signal de bal
Dansez, chantez bras enlacés
Afin de consoler
Pauvre Bozo
Pleurant sur son radeau

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Quand Jos Leroux arriva au p’tit Québec, c’est aussi avec cette chanson de Félix Leclerc qu’il termina, chaque soir, son tour de chant sur la petite scène du premier étage. Puis il descendait nous rejoindre dans la cave. Nous parlions régulièrement du camp Ste-Rose, nous demandant ce que les enfants étaient devenus à travers les années.

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Savais-tu qu’à l’intérieur de chaque panache
Remis aux jeunes du camp Ste-Rose
À la dernière soirée,
Il y avait une date de retrouvailles
Inscrite à l’intérieur ?

Il est temps que quelqu’un m’en parle, dis-je
On est en 1978
Il y a presque cinq ans de ça
C’est quoi la date ?

Le 15 août deux mille un à minuit
Au dortoir du camp Ste-Rose.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Wowwww répondis-je
Vingt-huit ans après le camp Ste-Rose
C’est quoi l’idée ?

Avec Renaud, ben difficile à dire
Dit Jos en riant.
Les enfants vont avoir entre trente et quarante ans
Ça va te faire une méchante garderie
Hurla-t-il en éclatant de rire.
Même si Renaud m’a parlé de l’événement
Comme la mise en place
D’une future communauté de recherche
Sur le temps.

Peinture Acrylique DON QUICHOTTE Peinture par Norbert Engel | Artmajeur

Jos avait cet art de la bonne humeur qui le rendit très populaire dans la cave. Y avait toujours quelqu’un qui venait le chercher pour prendre le micro parce que le pianiste aveugle ne connaissait pas les paroles des chansons d’un nouveau venu, Paul Piché.

Paul Piché – Heureux d'un printemps Lyrics | Genius Lyrics

♥ Paul Piché – Heureux d’un printemps ♥ – Paroles / Lyrics ♥ – YouTube

Heureux d’un printemps qui m’chauffe la couenne
Triste d’avoir manqué encore un hiver
J’peux pas faire autrement ça m’fait d’la peine
On vit rien qu’au printemps, l’printemps dure pas longtemps.

Les Français adoraient notre manière québécoise de turluter

Tram di li li lam, di li li lam
Tram di li li lam,di li di li lam.

Vers la fin de la soirée, il traînait sa grosse bedaine et ses petites pattes d’un groupe à l’autre, représentant pour le français moyen l’archétype parfait du québécois heureux : Un gag, un rire, une tape dans le dos, une levée de coude franche et que tout le groupe fasse de même.

En tout cas, finit par me dire Jos
Jamais plus Renaud va m’avoir
Pour faire partie de sa communauté de recherche
C’est trop marteau pour ma p’tite tête.

Quand les asiles psychiatriques produisent des artistes

Une fois, y m’a emmené dormir trois jours
dans un hôpital psychiatrique
avec les hors-la-loi du temps comme y disait
Juste pour vérifier si on vivait la même chose.
La deuxième nuit je l’ai réveillé
J’ai dit : tu cherches quoi ?

Y dit : les lois du sommeil.

J’ai dit : Barnake Renaud
Chu même pas capable de dormir
Tellement ça crie icitte
J’ai ben plus le goût de sacrer
Mon camp chez nous
Que de chercher.

Et Renaud de dire
Intéressant, très intéressant
Nous vivons la même chose
Continuons l’expérience

Et lui s’est rendormi
Incroyable !

Tombeau de Chateaubriand — Wikipédia

Une autre fois, on s’est retrouvé à St-Malo,
dans une fête en l’honneur de Jacques Cartier.
Y m’a emmenée me recueillir près de la tombe de Chateaubriand
Le problème c’est que la tombe était située
Dans l’avancement de la mer
Et qu’une fois la marée remontée
Y avait plus de chemin pour revenir
On a été obligé de dormir là
Sur de la roche tout croche.
Renaud a été émerveillé
Du rapport de Chateaubriand
Avec le temps et l’espace
Mais moi j’ai gelé toute la nuit
Pis j’ai eu mal dans le dos
D’habitude je dors sur le ventre
Pis on n’avait même pas de couverture

Lui, avant de s’endormir,
M’a demandé d’être attentif à mon sommeil
Juste pour vérifier en dedans de nous
Si on vivait la même chose,
selon sa vision
De la communauté de recherche.

J’ai fini par le réveiller :
Barnake, que j’y ai dit
Quand t’as froid pis qu’tu frissonnes
C’est dur de dormir.

Y m’a répondu
Intéressant
Nous vivons la même chose
Continuons l’expérience
Y s’est rendormi presque instantanément
Pour continuer sa brosse d’être comme y disait.

Moi j’ai été sur la brosse toute ma vie
Pis ça m’a jamais fait cet effet-là.

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Tu vois le genre Marie
Quand on s’est quitté
J’ai dit : Renaud, je pense que t’es plus fou que les fous.

Y m’a répondu :
Je me demandais justement
S’il ne fallait pas être un peu fou
Pour vraiment déguster la vie.

Je lui ai répondu à mon tour :
Inquiète-toi pas pour toi
Tu dois avoir des indigestions de dégustation
De mon côté
Je trouve ça « intéressant » comme tu me dis souvent
Mais nous ne vivons pas la même chose
Fait que même si je t’adore
Continue l’expérience tout seul
Moi je sacre mon camp.

Y a jamais été capable d’arrêter de rire
Y m’a serré la main pour me remercier
De l’immense bonheur que je venais de lui donner

Plus fou que ça, tu meurs.

Comme Jos avait raconté cette anecdote devant quelques amis, on lui demanda nuit après nuit de remettre ça au micro. Et c’était de plus en plus drôle d’une fois à l’autre. Même ceux ou celles qui n’avaient jamais rencontré Renaud eurent l’impression d’avoir été son intime. Et Jos qui en mettait. Mais je savais d’expérience qu’il romançait à peine la vérité.

On était sur la roche à St-Malo
À côté de la tombe de Chateaubriand
Lui y dormait
Une brosse d’être
Pis un moment donné Y s’est mis à crier C’est beau, c’est beau, que c’est beau.

plage chateaubriand s tombeau st malo Peinture Tableau en Vente

Aye non seulement tu voyais rien
Ça a beau être Châteaubriand
Mais ça brille pas fort
puis moi j’ai peur des morts.
J’étais même pas capable de dormir
Tellement je frissonnais d’humidité
Pis les vagues ça fait du bruit
Dans le noir, c’est pas drôle.

Au bout d’une heure, mon Renaud :
C’est beau, c’est beau

Une fois j’lui ai crié
Barnake Renaud
Ferme ta gueule si tu veux que je dorme

Y s’réveille
Je répète.
Y dit : intéressant
Nous vivons la même chose
Pis y s’est rendormi.

Au bout du mois, la veille du départ de Jos, l’histoire avait pris de l’envergure au point où maintenant elle durait un gros vingt minutes de rires sans interruption. Le lendemain, jour de son départ, nous nous sommes tous sentis orphelins.

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Intéressant, que j’ai écrit à Jos sur une carte postale
Nous vivons tous la même chose
On s’ennuie de toi .Vive Le Barnake du Québec.
Merci d’avoir ensoleillé Paris

Était-ce le fait que Jos avait parlé de St-Malo soir après soir, au p’tit Québec, que Renaud avait vécu des brosses d’être dans l’ilot du Grand-Pré où reposait, la tombe de Chateaubriand , que « les mémoires d’outre-tombe du grand écrivain » étaient enseignées par John au département de littérature de l’Université de Vancouver, qui me donna l’obsession de m’y rendre ? Ou plutôt la chanson « à St-Malo ,beau port de mer » que mon père me chantait quand j’étais petite ? « Nous irons jouer dans l’île, dans l’île »

A Saint-Malo, beau port de mer – YouTube

Gerard Mursic artiste peintre breton Saint Malo Village | Peintures art  abstrait, Peinture abstraite, Paysages abstraits

Qui sait vraiment sur quels critères fonctionne l’inconscient ? Jeanne Martin avait été au centre de mon univers à l’époque du St-Vincent, pourtant je m’étais sentie incapable d’aller la saluer lors de mon voyage à Montréal. Renaud m’avait transpercé le cœur de bord en bord, mais je préférais souffrir de son absence que d’être déçue d’une retrouvaille sans lendemain. Je savais également que je ne mettrais jamais plus les pieds ni à Vancouver ni au p’tit Québec. Alors tant qu’à errer, pourquoi pas St-Malo ? Après on verrait bien.

Toujours est-il que j’écrivis à John.

Cher John,

Nous avons été unis par notre amour de la littérature
Pourquoi ne prendrions-nous pas Chateaubriand
Comme témoin de notre rupture.
Sa tombe ayant été considérée
À travers les siècles
Comme un haut lieu de pèlerinage poétique.

Que penseriez-vous de venir m’y rejoindre
Durant vos vacances ?

Nellie-Rose va bien.
Celle-ci me donnant beaucoup de bonheur
Au quotidien, je serais heureuse de continuer
À la voir grandir, à partir de ce que nous jugerons
Le mieux pour le bien de l’enfant.
Je vous enverrai mon adresse rendue là-bas.

Pourquoi pas l’amitié entre nous !
Marie.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

C’est ainsi que, le 1er juillet 1978, je quittai le Petit Québec avec un mélange de regret et de soulagement. Madame de Vincenne était devenue une amie. Et comme Nellie-Rose l’avait prise en affection, il me sembla valable d’offrir un air de fête à notre trio. Cette dame avait été professeur de français et possédait une culture qui donnait à son âge la sagesse de ces femmes complices d’une plus jeune qu’elle. Elle aimait dire des choses précises en phrases vagues

Il suffit parfois de quelques pas dans le sable
Pour que sa vie redevienne un bord de mer.

C’est en parlant cœur à cœur avec Madame de Vincenne , sur le train de Paris à St-Malo, que je réalisai que je m’étais peut-être menti à moi-même. J’avais quitté le camp St-Rose pour Vancouver dans l’espoir secret que Renaud me déclare son amour avant qu’il ne soit trop tard, abouti au p’tit Québec parce qu’il y était venu à mon insu et qu’il y repasserait sans doute, comme je me dirigeais vers la tombe de Chateaubriand parce qu’il avait fait de ce lieu une de ces escales.

La ronde Peinture par Christian Delavelle | Artmajeur

Qui sait vraiment sur quels critères fonctionne l’inconscient ?

Les Français ne peuvent pas saisir ce que représente la maison où est né Jacques Cartier pour l’imaginaire d’un québécois. Notre désir de se bâtir un pays francophone dans une mer d’anglophones tire ses racines de ce fait historique. Mais lorsque tu arrives sur place et que tu découvres que les lieux ont été achetés par le gouvernement canadien qui profite de cette vitrine pour faire la promotion du fédéralisme, tu te sens assiégé par les chicanes politiques internes et ta blessure d’être québécois, peuple de vaincu, s’ouvre de nouveau dans des espaces où elle n’aurait jamais dû s’exhiber.

Serge Lemoyne - Peinture no 3 (série Bleu, Blanc, Rouge) - BYDealers

Par chance, cette guerre des drapeaux se passait à l’extérieur de la vieille partie de St-Malo. Les vieux remparts de pierre offraient un magnifique panorama de l’intérieur sur la ville et extérieurement sur la mer, te faisant oublier l’amertume crée par le mauvais goût et l’odeur nauséabonde d’un Canada faisant plus étalage de sa fragilité géopolitique qu’autre chose.

peinture « Magazin'art

Chaque soir, les terrasses s’imprégnaient du parfum des mets apprêtés à partir des produits de la mer, mélangés aux chants bretons d’un groupe d’anciens marins costumés parcourant à pied rues et ruelles. Même John, à son arrivée, en fut charmé. Nous fîmes une visite des lieux avant de nous diriger, le lendemain ,vers la pierre tombale de l’auteur des mémoires d’outre-tombe.

Cet après-midi-là, Nellie-Rose dormit entre nous deux sur le rocher du grand Bé, à quelques dizaines de mètres du rivage enfoncé tel un bras dans la mer. C’était impressionnant de voir cette filée de touristes venus rendre hommage non pas à Chateaubriand, mais à cette part de poésie en eux que le quotidien ne leur permettait pas toujours d’exprimer.

Pourquoi le tombeau de Châteaubriand
Comme lieu de rencontre ?

Parce que nous allons mourir un jour
John, répondis-je.

Et…

Prépare le divorce
Comme si nous étions déjà morts tous les deux
Et je signerai les yeux fermés
Sans même consulter un avocat.

Merci de ta confiance
Me répondit-il simplement.

File:Tombe de Chateaubriand.jpg - Wikimedia Commons

Une fois Nellie-Rose partie avec son John au Canada anglais et Madame de Vincennes retournée à Paris, je passai plusieurs nuits à dormir seule dans un sac de couchage, près de la tombe de Châteaubriand. La contemplation des étoiles fut pour moi une libération, surtout quand elle se rythme aux flux et reflux des vagues de la mer. Se peut-il que les églises, à travers la planète, infantilisent les hommes en leur faisant croire qu’il existe une séparation entre le ciel et la terre, le ciel servant dans cette légende urbaine à l’échelle de la planète, à transmettre aux hommes les messages des dieux ? Peut-être qu’un jour, il y aura des hommes sur la lune qui assisteront au lever de terre comme on assiste au lever de lune et qui s’imagineront que les dieux habitent la terre plutôt que le ciel !

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Et peut-être aussi ,qu’un de ces habitants de la lune, aura pour livre de chevet « l’ile de l’éternité de l’instant présent », chapitre seize, où sur une planète de milliards d’êtres humains, un homme cherche le secret de la temporalité pendant qu’une femme attend, depuis leur dernière soirée sur la roche du camp Ste-Rose, qu’il la retrouve à travers ses quêtes successives de vérité, les fous terriens et les hommes lunaires dormant à défaut de comprendre ce qui leur arrive, perdus de part et d’autre dans ce cosmos hallucinant.

LE COFFRE AUX IMAGES | Comment peindre, Image coeur, Image coeur amour

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

29 NOVEMBRE 2020

ENFIN VENU LE TEMPS DE LA SAGESSE HEUREUSE …

ACTUALITÉ

(3263) (16 octobre 2019)

L’actualité pour moi, ce ne fut interprétée pour moi que par LE MONDE ENCHANTEUR DE MON ENFANCE…le petit lac St-Louis et la chanson de mon père, Plage St-Louis, la voix ferrée et les hobos qui sautaient du train … J’ai donc eu accès à ce que je considère LES PARAMÈTRES MÉTAPHYSIQUES MÊME D’UN ROI-ENFANT … soit… la poésie onti-kha-tive d’un père qui a fait rêver sa ville… et la poésie multiverselle de deux hobos sautant du train qui m’ont construit l’impossible… Le tout habillé des larmes de joie de ma grand-mère Lumina … des bottes pour aller plus loin dans la vie de mon grand-père Lucien … de la joie de vivre inouie de mon oncle Paulo … et les yeux de la beauté du monde de mon grand-père Lefebvre, tout cela dans la trompette de mon père … Quand mon partenaire de scène Denis Lamarre me disait occasionnellement : « Pierrot, tu ne peux pas comprendre les autres, tu as tout reçu dans la vie (intelligence, sensibilité, humanisme m’a-t-il écrit dernièrement) …. Il avait raison… du petit Lac St-Louis au poste de télévision de mon père… à la place des arts à 13 ans à expo 67 .. aux contretemps… etc… Je ne peux voir autrement la planète terre que sous la musique de mon enfance …

La nano-citoyenneté-planétaire étant la seule actualité qui intéresse mes yeux de rêveurs qui ont consacré leur vie à réfléchir aux LOIS DU RÊVE avec le projet par une équipe de chercheurs d’en inventer une institution consacrée à la fin de la faim de millions d’enfants dans le monde … en prenant le pari que la seule actualité intéressante est celle de la POÉSIE ONTI-KHA-TIVE D’UNE MÉTAPHYSIQUE MULTIVERSELLE ONÉRIQUE … et cela par la méthodologie des débris de la mémoire du cœur …. Je fus un roi-enfant …. le petit lac St-Louis réenchanté par la trompette de mon père et sa chanson «plage st-Louis» construisant en moi la certitude de n’être qu’un rêve que seul un roi-enfant pouvait avoir… Ma mère avait tellement d’ouvrage avec mes frères et sœurs qu’elle m’a oublié…

Ce fut ma chance… Parfois elle pleurait en me disant: On sait bien toi t’as jamais besoin des autres… Je ne comprenais pas ses larmes …. elles n’étaient pas de la même nature que les larmes de joie de ma grand-mère Lumina….

Qu’est-ce qu’un roi-enfant?

C’est celui qui porte en sa condition humaine un sens du céleste …. sans Dieux, sans logique, sans rituels, sans organigramme sociétal… comme si une simple chanson (plage St-Louis de mon père) ou un simple saut d’un train (2 hobos en face de ma galerie) m’avaient enseigné un paradigme dont je ne pu jamais m’évader…. La liberté se vit par un conte…. aujourd’hui je changerais par les mots… Il suffit d’avoir été une note de musique dans une chanson (plage st-Louis ) et une portée musicale (par un saut de hobos) pour n’être qu’une symphonie marchant en rêveur une humanité propédeutique à un chant KANTIQUE. …

Par malchance, je n’avais jamais vu de ma vie mon père et ma mère avoir un argument… Ils avaient conclu un pacte au début de leur mariage… jamais devant les enfants … si possible une fois par semaine au restaurant… même si on a que des sous pour un café… on ramasse les problèmes et on trouve une solution …

De là l’échec de mes nombreuses vies de couple… dès le ier argument non intelligent de facture dysfonctionnel eumétrique… je m’enfuyais au lac St-Louis de ma ville natale et je reprenais le train des hobos de mon enfance pour sauter en bas de la condition humaine…

La fuite m’a sauvé… Grâce à mes deux matrices (le lac et le saut) j’au pu vagabonder mes relations amoureuses, puis vagabonder un pays avant de vagabonder la connaissance dans 4 universités …

J’ai 71 ans… une joie intense d’être un chercheur construit par un lac, 2 hobos, les larmes de joie de ma grand-mère Lumina, les bottes pour aller plus loin dans la vie de mon grand-père Lucien, la trompette de mon père, les yeux de la beauté du monde de mon grand-père Lefebvre et la poésie du quotidien de mon oncle Paulo …

La Tuque, telle que la chante plage st-Louis de mon père… demeure le monde enchanteur qui rend possible la nano-citoyenneté-planétaire…. La poésie ontikhative d’une métaphysique multiverselle enchantera des vieux jours…..

Et je mourrai en chantant la chanson de mon père en revisitant les images qui y sont adjointes sur you tube…

Pierrot vagabond

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(3296) (5 septembre 2019)

L’amitié œuvre d’art ou un bouquet de qwalias au service d’une humanité œuvre d’art en devenir … la qwantication des relations humaines passe par un conte pour un feu de joie (la sociologue Gaelle Eteme) … Aujourd’hui, je reverrai mon partenaire de scène durant 18 ans… Denis Lamarre du duo Rochette-Lamarre…. notre amitié fut oeuvre d’art.… ce sera comme si on s’était jamais quitté…. Lui avait hérité du Patriote de Ste-Agathe… moi hérité de mon rêve… devenir un vagabond, un vrai comme ceux que j’avais vu sauter du train de ma galerie quand j’avais un peu moins de 5 ans. … Quelle belle carrière dans le respect radical l’un de l’autre nous avons eu…. 250 spectacles et plus par année .. sans conflit, sans tension …. durant 18 ans… quand même….

Et cette maîtrise universitaire  sur le rire dans le cerveau humain en même temps (14 années sur 18) … et mes recherches pour écrire des spectacles de burlesque autant que de western… quand même…. des sketches, des monologues, des numeros de slapsticks et j’en passe…

on écrivait quand même tous nos Noel d’automne à l’auberge la calèche dans les Laurentides…. 20,000 personnes par année venaient de partout en autobus et remplissaient durant tout l’année notre petit laboratoire de recherche en création….

Nous faisions créer des décors, des costumes… Comment ais-je pu être aussi heureux?… Sans doute que Denis, comme Michel Woodard, mon partenaire de recherche actuel, avait bien saisi que je ne devais rien faire d’autre que d’habiter la beauté du monde….

Denis me disait souvent: Pierrot, je sais que tu es un vrai parce que je me sens constamment en vacance à tes côtés… Faut dire que dès l’âge de 15 ans, il avait été l’éclairagiste attitré au patriote de Ste-Agathe et avait connu tous les artistes européens et québécois qui étaient passé sur cette scène …

Que de belles nuits nous avons passé au retour dans nos tournées à écouter des chansons inconnues de nos chansonniers et le plaisir que nous y avons mis à analyser chaque oeuvre…. Surtout, nous avions pris la bonne habitude de ne parler que des moments de magie que nous avions vécu sur la scène et jamais de ce qui n’avait pas marché….

Nous avions un remarquable corpus de numeros de scène et nous improvisions le plus souvent le pacing du spectacle en fonction et de la foule devant nous et de l’importance de garder frais à la mémoire chaque numero de chant ou de comédie que nous avions créé. Je sais que Denis a encore chez lui à St-Adolphe d’Howard toutes les pistes musicales de nos créations, beaucoup de videos de nos performances … mais surtout… LES QWALIAS DE NOTRE AMITIÉ OEUVRE D’ART ensemencent encore magnifiquement chacun de nos quotidiens….  Il a 67 ans, moi 70 presque 71…. mais comme nous avons vécu la perfection en amitié oeuvre d’art, nos vies dansent encore l’errance poétique qui fut notre vie sur scène durant 18 ans.

… Et je dois bien avouer que Simon Gauthier a très bien illustré cette maxime qui m’habite depuis toujours: EGO SUM PAUPER… NIHIS HABEO ET NIHIL DABO… (je suis pauvre, je n’ai rien et je ne demande rien). à travers son récit philosophique: le vagabond céleste. … Je me rappelle… Je revenais d’Afrique, de Côte d’Ivoire et Denis traversait une mauvaise passe… Il allait avoir 30 ans et sentait qu’il avait rater sa vie parce qu’il n’était pas devenu artiste… Je lui dis… «Et si on formait un duo!» qu’est-ce qui rendrait heureux… Et lui de me dire… moi jaime bien tout contrôler» formidable que je lui dis… moi j’aime rien contrôler… on va bien s’entendre»… On a fondé une compagnie … dont j’étais le président.. à la condition que je ne sache jamais ce qu’il y avait dans les livres… Je voulais juste signer avec une belle plume… Durant 18 ans… j’ai signé 18 fois , une fois par année, sans même jamais regardé les livres…. et cela m’a rendu trèsssss heureux parce que Denis était un homme d’exception…

.. Ainsi sont Michel Woodard et Simon Gauthier … je peux vivre hors temps, hors réalité, hors servitude la recherche doctorale parce que des êtres d’exception poétisent d’amitié oeuvre d’art le conte pour un feu de joie que constitue notre énigmatique périple sur terre. …

Pierrot vagabond

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Simon Gauthier

09:59 (il y a 12 heures)
À moi

Allo Pierrot je ton frère mes sympathies a toi et ta famille pour le décès de ton frère Gilles. je tiens tout juste d avoir la nouvelle via ton fr

frère claude.

Ton ami Simon

Pierre Rochette

22:09 (il y a 3 minutes)
À Simon

Ce frère que j’ai tant aimé malgré son côté non oublieux de ce qui l’avait mis en colère dans son enfance

Allez, célébrons la vie tout en lui disant merci d’avoir été mon frère d’enfance…

merci de tes sympathies

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QUAND MARCEL PICARD EST MORT

7 février 2009 – 21 h 33 min

1

COUPLET 1

quand Marcel Picard est mort
tu m’as écrit un courriel
pour me dire
de ne pas
me présenter

à la soirée
des chansonniers

que j’avais besoin
d’un psychiatre

que je devais
aller me faire
soigner

mon ami…..
oh mon ami bien aimé

COUPLET 2

quand j’ai marché
de Montréal
jusqu’au bout
de la Gaspésie

parce que j’rêvais
d’une poignée de main
immortelle et jolie

tu m’as dit
que ca s’faisait pas
d’aller chez l’monde
sans téléphoner

que tu m’paierais
le psychiatre
que je devais
m’en r’tourner

mon frère….
oh mon frère bien-aimé

COUPLET 3

j’étais jeune marié
j’écrivais jour et nuit
et n’vivais que pour mes doigts
et la poésie

t’es partie
un soir d’hiver
t’es allée sonner chez mon frère
pour lui dire que j’étais fou
à ton avis

oh ma femme
mon ex-femme bien-aimée

FINALE

si de rêver jour et nuit
à la grande oeuvre de sa vie
qui traversera les siècles
comme celle de ses amis

Francois Villon
Ruthebeuf
Rimbaud
et Picasso

alors oui
mon ex-femme, mon frère
mon ami

je suis atteint
de cette
folie

qu’on appelle
la poésie

Pierrot
vagabond céleste

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HOMMAGE A DENIS LAMARRE

Cher Claude Demers (www.demers.qc.ca), …. 2007

Comme tu as vecu jour apres jour ma rupture avec Denis Lamarre et l’auberge la Caleche, lorsque j’ai quitte la scene en plein milieu d’un spectacle, j’aimerais te confier d’une facon systemique ce qui s’est passe dans ma tete ce soir la pendant la chanson la quete de Jacques Brel…

CE SOIR-LA

Je chantais la quête de Jacques Brel… et soudain tout est apparu très clair dans ma tête… mon merveilleux partenaire de scène qui pendant 18 ans fut d’un comportement ethique et artistique exemplaire venait de se faire offrir le théâtre le Patriote en partenariat avec Percival Broomfield puis après la mort de Percivald, en successeur. Pour lui, l’appel a une réorientation de carrière devenait evident.

Mais il devenait aussi évident pour la famille Grand-Maison de l’auberge la Calèche qui a pris soin de moi comme artiste avec respect et cooperation, durant 18 belles annees de s »associer a Denis pour mieux reussir en affaire…

De mon cote, un photographe de Quebec qui avait tout abandonne pour jouer de l’orgue de Barbarie sur les routes du soleil de la france a l’Espagne avait aussi eu l’effet d’un coup de tonnerre sur ma vie… je ressentais instantanement et profondement aussi l’appel a la liberte et a la creativite de l’ecrivain… nos trois routes du reve compatibles durant 18 ans venaient soudain d’exploser en un coup de tonnerre ressenti pendant que je chantais sur scene.

Dans la finale de la chanson de Jacques brel… l »inaccessible etoile est venue me chercher de sa voix amour-presence… meme s’il me restait 3 ans de contrat et que j’aurais pu rester avec Denis au patriote jusqu’a ma mort, je suis sorti de scene, j’ai depose ma guitare a ‘arriere et je suis sorti par la porte d’en arriere… ce n’etait pas premidite… j’ai marche jusqu’a la Butte a Mathieu ou j’habitais l’ancienne maison de Raymond levesque… je venais de devenir ecrivain…Je ne sais pas si j’aurais eu le meme courage si j’avais abgi rationellement… Denis l’a saisi plus vite que moi en me disant… ton inconscient t’a aide a te consacrer a l’ecriture….

J »ai mis 7 ans a mon 1000 pages que tu vas bientot offrir en telechargement au public… 7 ans de ma vie, dont deux ans et demie en bibliotheque a savoir ou etait ma place dans la litterature mondiale… A 20 ans, je savais comme Cezanne Proust et Picasso, qu’apres ma mort, mon oeuvre serait reconnue comme une grande oeuvre canadienne..

J »ai fait pour la litterature ce que Jackson Pollock a fait pour la peinture… le renversement ideologique de l’acte de peindre… pour moi la litterature, c’est le placenta de ce que je suis devenu… De la meme maniere qu’on ne peut comprendre les demoiselles d’Avignon et son importance culturelle sans une connaissance amoureuse de l’histoire de l’art, on ne peut saisir la musique de mon 1000 pages sans une connaissance de l’histoire de l’ecriture au Quebec comme au Canada

Ce Kp3, c »est l’histoire de Monsieur K, prisonnier numerique, qui reussit a s’evader de 1000 pages de debris de bitts pour enfin realiser son reve… marcher la fraicheur existentielle de la beaute du monde sans que le boulet de l’information soit enchaine a un de ses pieds… retrouver l’ile de l’ternite de l’instant present telle qu’elle existait avant l’Ulysse de James Joyce et l’Illiade d »Homere… Une epopee du 21eme siecle s’evadant de la dematerialisation numerique

In ne faut pas trop accorder d’importance aux debirts de bitts (le cote eclate de l’hirtoire, du recit).. il faut lire mon oeuvre comme si on ecoutait de la musique contemporaine, dodecaphonique ou sytielle… et suivre la danse concrete et visuelle de Monsieur k (Krihnamurti, Kafka ou Kerouac, selon les pages) danse euphorique comme celle de Zorba le grec, la danse de l’instant present, la danse de l’ile de l’instant present, celle des brosses d’etre et des attaques d’etre, la litterature ecrite par des pieds qui danse sur des debirits de bitts placentas:))))

En ce sens, mes 93 chansons ecrites depuis un an et demie maintenant sont un journal de bord du journaliste de l’etre pendant qu’il danse la fraicheur existentielle de la beaute du monde tout au long de son vagabondage a travers le Canada…est-ce folie? est-ce genie? est-ce l’homme du 21eme siecle tel qu’il sera dans 2 generations, une masse critique de vagabonds celestes avec vie privee oeuvre d’art en marche epopee vers un pays oeuvre d’art? Seule l’histoire pourra un jour en faire le compte-rendu.

Chose certaine, la communaute des historiens de l’art finit toujours par nettoyer le fil d’or de l’histoire de la pensee en separant le bon grain de la poussiere des mots… Serrvir l’histoire de l’art par une vision en signant son siecle, voila le reve de tout creataur. Comme si on ecrivait au clair de la lune et que 1000 ans plus tard , quelques enfants reprenaient le refrain sans se douter qu’ils utilisent un morceau essentiel du patrimoine universel:))))

Je n’aurais pu marcher le Canada sans le placenta de ma gestation litteraire…

J »aimerais remercier publiquement Denis Lamarre pour ses 18 ans de loyaute sans faille.. et la famille Grand-Maison pour leur cooperation financiere a ma vie de createur… La fin ne fut pas a la hauteur des 18 annees de reve en equipe et cela uniquement a cause de ma facon romantique a la beethoven ou a la Michel Ange de concevoir les changements de cap…. Pierrot vagabond celeste

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28 NOVEMBRE 2020 … 14 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ ….. CHAPITRE 15 … LE CREUSEUR D’ÉTOILES … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR.

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

île de l’éternité de l’instant présent

Claude Léveillé
Claude Léveillé

Curieusement, le fait de partir pour Vancouver changea ma vie. Je pris plaisir à garder John sous tension amoureuse, séduite sans l’aimer vraiment par cette passion profonde qu’il éprouvait pour moi. J’avais appris comment on joue avec la vie quand on est une fascinante. On provoque, on suscite, mais on ne livre jamais la marchandise. On devient le symbole de l’inaccessible dont la particularité est de ne jamais appartenir à personne.

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Techniquement cela se traduisait par des jeux d’intérêt. Dans sa famille, on enseignait la littérature française à travers le monde depuis trois générations, on n’avait pas de problème d’argent et surtout on carburait au regard de l’autre, l’être humain valant essentiellement le pouvoir qu’il a. Cette classe sociale, tout en étant très libre de mœurs, vivait quand même selon des règles qu’il fallait rapidement décoder et ne pas outrepasser. On pouvait avoir des aventures, un amant ou une maîtresse passagère en autant que cela fut vécu discrètement. Mais il était hors de question de tomber enceinte d’un autre. Comme j’attendais un enfant de Renaud, la seule chose acceptable dans cette famille était qu’il fut de John. C’est ainsi que naquit Nellie-Rose Thysdale, le mot « Rose » étant secrètement ajouté au prénom en réminiscence du camp Ste-Rose.

Comme un coup de foudre Arts numériques par Dodi Ballada | Artmajeur

Et c’est subséquemment que de fil en aiguille, j’appris à manipuler pour ne pas perdre, en espérant que le vent, uniquement le vent, entraîne le bateau à voiles de ma vie vers un pays où l’on n’a pas de collier dans le cou, où l’on est libre chaque seconde, sans jamais faire de concessions.

À l’époque, je n’aurais pas eu la force morale de raconter tout ça avec franchise. J’occultais. Mais il n’en demeure pas moins que je me tapai de nombreuses activités sociales pour ne pas perdre les bonnes grâces du recteur, de nombreux repas du dimanche pour conquérir la belle-mère qui ne m’avait jamais acceptée, elle-même ayant été dans sa jeunesse une intrigante mue par le seul désir de l’argent et du pouvoir.

L amour d un chien et son maitre Peinture par Marilyn | Artmajeur

J’aimais John, comme le chien aime la main du maître, mais qui peut de moins en moins supporter les marques dans le cou. John m’adorait, comme le maître flatte son chien parce qu’il représente exactement l’atout manquant pour monter les échelons sociaux dans le cercle international des universitaires de grand renom. Nous étions le couple parfait et nous le savions parfaitement. Trop intelligent pour se priver l’un de l’autre tant que l’un ou l’autre n’aurait pas atteint le sommet.

Curieusement, je ne reçus de réponse des encyclopédies Larousse que deux ans après la naissance de Nellie-Rose, mon père servant de relais à la lettre égarée.

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Madame,

À titre de président du conseil d’administration des Éditions Larousse, entreprise appartenant à ma famille depuis sa fondation, permettez-moi de vous adresser mon admiration devant votre franchise. Je suis ému par votre sensibilité à l’évolution de la langue et de son devenir féminin. L’exemple que vous donnez au sujet du mot « fascinant (e) » m’apparaît en effet des plus significatifs.

Cela dit, en m’excusant du retard à vous répondre, nous serions très honorés si vous acceptiez de faire partie de notre comité de lecture constitué de femmes passionnées des mots à travers le monde. Nous aimerions bénéficier de vos critiques concernant la féminisation de certains mots dans notre prochaine édition.

Votre très intrigué
Jean de Larousse
Président-directeur général
Et amoureux des mots.

Happy - Peinture - Raphael Laventure | Rostros de arte, Cuadros de arte,  Arte en lienzo

Monsieur,

On ne fait pas d’argent sur le dos des femmes du monde en abusant de leur créativité sous forme flatteuse de mots nobles. Il me semble que vous recherchez du bénévolat de bas étage. Une femme en ce monde doit déjà tellement partir de loin pour vivre aussi librement qu’un homme que cela pose question quand il s’agit de définir le sens des mots. Un homme ne peut comprendre cela Monsieur, fut-il président de Larousse.

Votre très fascinante
Marie Gascon-Thysdale
Professeur de littérature
À l’université de Vancouver
Et blessée par les mots d’hommes
Comme par leur abus de pouvoir.

Me sentant engluée dans une toile d’araignée tout en sachant que la seule chose qui m’intéressait était de grimper les cordages jusqu’à ce que je devienne l’araignée elle-même, j’écrivis une carte postale à mon père avec trois questions sur l’endos :

Le soin des peintures - Canada.ca

Papa
Auriez-vous la bonté de m’éclairer sur ma vie ?
Qu’est-ce que le devenir ?
Avez-vous des nouvelles de Renaud ?

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Je reçus une enveloppe, avec à l’intérieur une lettre de mon père et une carte postale que Renaud lui avait envoyée. Selon mon père, Renaud avait tout quitté pour parcourir le monde avec sa guitare, se contentant, la plupart du temps, de quêter dans les rues en chantant.

Le devenir, ma fille
Quand il danse
Au lieu de pleurer d’ambition,
C’est l’éternité de l’instant présent
Qui prend plaisir
À s’habiller instant par instant
Éternel par éternel
D’une robe de noce
Pour se marier avec la vie.

Quant à Renaud, il avait écrit à mon père pour lui témoigner sa reconnaissance»

Monsieur,
Merci d’avoir mis des mots
Sur ce que je vivais.

Je parcours la terre
Comme Robinson Crusoé son île
Préférant creuser la beauté sous forme d’étoiles
Partout où elle surgit comme pour le peintre sur sa toile.

٩(^‿^)۶main bre peinture huile caf terrasse la nuit Van Gogh sur toile  abstraite coration murale image CM - w604

La carte avait été envoyée de Paris, plus précisément du XVe arrondissement où l’on voyait en photo l’affiche d’une boîte à chanson du nom prédestiné « au petit Québec ». Je téléphonai juste pour voir. Oui Renaud y avait bien donné des spectacles durant trois mois. Il était reparti passer l’hiver en Espagne à chanter dans les rues.

PalmarèsADISQ - Artistes variés - Album: La Mémoire Des Boîtes À Chansons

Il arrive parfois, dans la vie, que les évènements se précipitent. John était tombé passionnément amoureux d’une autre femme. Je le sus tout à fait par hasard à la découverte de deux billets de cinéma indiquant une date où il aurait dû se trouver en Angleterre pour un congrès. Il avait donc passé la semaine chez elle.

Je fis semblant de ne rien voir comme c’est la règle dans ce milieu. Prétextant le fait qu’il rentrait de plus en plus tard, je lui fis une proposition :

Il serait peut-être sage
Que nous fassions chambre à part
Pour que tu puisses
Récupérer ?

Tiens pourquoi pas, répondit-il simplement.

Le temps qui passe " - Peinture, art abstrait, Technique acrylique, vitrail  & glycéro | Art abstrait, Abstrait, Peinture

Et je sus. Le temps m’était compté. Elle chercherait sans doute à prendre ma place et je ne voulais pas en sortir perdante au niveau psychologique. Pourrais-je sauter d’une toile d’araignée à l’autre à temps ? On vaut le pouvoir qu’on a. Et l’on vaut toujours plus lorsque le prétendant a l’impression de t’arracher à ton mari, plutôt que de te sortir de la dèche typique d’une femme esseulée. Et tant qu’à changer de milieu, autant grimper.

Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

La femme fascinante en moi n’avait pas prévu que le quotidien brûle tout mystère. Et tu peux quasiment deviner le temps qu’il te reste par le comportement des autres à ton égard. Aux soirées du recteur, on me causa moins longtemps, moins intensément, me retrouvant de plus en plus en dehors des cercles où se décidait qui aurait la faveur de rester l’intime du maître intellectuel en position de faire ou défaire des carrières, sans avoir à trop user de flatteries.

Mais rater une de ces soirées aurait été catastrophique. Il fallait garder contenance et jouer le jeu jusqu’au bout. Vint le moment où John me laissa de plus en plus avec les presque retraités. Je tentai de deviner par simple déduction logique, qui pouvait exercer un tel attrait sur lui. John étant un homme ambitieux qui désirait la place du recteur, je me mis à décoder les regards et gestes de chaque femme pouvant lui permettre de devenir lui aussi l’araignée de sa toile. Et c’est de cette façon que j’en vins à la conclusion qu’il était devenu l’amant de la fille du recteur, elle-même mariée à un professeur de l’Université. Il était donc facile de prédire la suite des évènements. Comme dans un jeu d’échec, on offrirait au pauvre homme un poste dans une université éloignée, ce qui rendrait le divorce acceptable puisqu’il n’y avait pas d’enfants en jeu. L’homme étant stérile, le recteur adorant sa fille, John étant adopté pour son charisme, le recteur espérant des petits-enfants de sa chair, ma chute ne pouvait donc se produire qu’après celle du mari de la fille du recteur.

De te sentir glisser peu à peu vers l’abime conduit au suicide moral. Car dans ce monde, on vaut le regard des autres. Et surtout il devient intolérable d’être méprisé par ceux et celles sur qui on régnait auparavant. Comme si dans la pyramide du pouvoir, on ne pouvait se permettre de descendre un seul étage sans dégringoler, piétinée impitoyablement par tous ceux et celles qui n’attendaient que cela pour monter ne fusse qu’un étage.

Moderne peinture abstraite Fille par la Fenêtre par Edvard Munch Haute  qualité peint À la Main - LED Lighting xz17

Tu perds plus que ton mari. Tu perds tout. Valeur sociale, vanité, pouvoir, amis, poste de prestige, milieu intellectuel. C’est le vide qui t’attend. La toile d’araignée de n’importe quel milieu, c’est le trapéziste soudainement sans filet qui n’est plus capable d’exercer son métier en risquant sa vie tous les soirs.

Et voilà, qu’un certain soir, le recteur improvise une soirée pour très intimes et tu apprends par de très intimes ne te voulant que du bien que ton mari y assistait à ton insu. Et comme c’est la règle dans ce milieu, tu prétextes un malaise pour expliquer ton absence, d’autant plus que le professeur à la veille d’être évincé avait lui aussi, ce soir-là, d’autres obligations professionnelles. Et c’est justement cette nuit-là que ton mari téléphona pour te dire qu’il ne rentrerait que le lendemain soir, un ami l’ayant invité chez lui pour préparer conjointement une conférence, cet ami étant en fait une amie, puisque la conférence fut donnée par mon mari et la fille du recteur lors de l’inauguration du congrès des recteurs du réseau mondial des Universités se tenant au Missouri aux États-Unis, le mari de celle-ci ne pouvant y aller, étant retenu par différents tutorats de thèse de maîtrise en fin de parcours.

Créatures légendaires ...(suite)

Puis vient le moment où la belle-mère décide qu’elle ne tiendra plus dorénavant ses soupers du dimanche soir qui étaient auparavant inviolables. Alors c’est la panique. La solitude referme ses griffes sur sa proie, l’araignée ayant autre chose à faire que de s’occuper de ton corps nauséabond et le trou de la toile d’araignée s’agrandit et tu t’y agrippes maintenant à deux mains, suspendue dans le vide en refusant de crier au secours. Et il te prend l’idée de tenter, dans un dernier effort d’imagination, de sauver ton mariage.

La Vue De Côté De La Maman Heureuse Tenant La Silhouette Adorable D'enfant  De Bébé Plus La Couleur D'eau Abstraite A Peint Jour D Illustration de  Vecteur - Illustration du maman, tenant:

John, ce serait formidable
Si on allait présenter Nellie-Rose
À mon père
Durant les vacances de Noël

Quelle bonne idée
Cela rendrait ton père tellement heureux
Tu pourrais t’y rendre en premier
Et je t’y rejoindrais
Quelques jours.

Mais tu pressens déjà, par le ton de la réponse, que le tout ne sera que le prétexte d’un appel pour s’excuser de ne pouvoir faire le voyage, le recteur ayant probablement exigé sa présence à une activité quelconque. Mais là encore, la loi du milieu exige du panache. Et tu pars. Comme si de rien n’était, le temps de gagner du temps.

C’est dans cet état que j’arrivai chez mon père, le 24 décembre 1978 au midi.

Épinglé par Yvonne Cordier sur Dessin | Comment peindre, Oeuvre d'art,  Peinture croquis

L’arbre de Noël était monté et des cadeaux nous attendaient. Ma petite reçut, entre autres, une jolie poupée et moi un coffre ciselé selon la tradition pour que cela me porte chance. Après souper, mon père berça Nellie-Rose en lui chantant Ego sum pauper. Puis il la borda en lui racontant une histoire. Sa tendresse et son bonheur d’émerveiller l’enfant me plongèrent dans mon passé de façon si hallucinante que je me mis à chercher des yeux ma mère, juste pour lui dire :

Maman je vous aime
Auriez-vous la bonté
De me prendre dans vos bras
Et de sécher ma douleur
Qui pleure en larmes
Au fond de mon cœur ?

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Dans la soirée, je reçus un appel de John pour me souhaiter un joyeux Noël ainsi qu’à mon père. Malheureusement il ne pourrait être des nôtres, le recteur organisant pour lui un souper d’affaires avec des responsables de Côte d’Ivoire à la recherche d’un recteur pour la nouvelle Université construite non pas à Abidjan, mais en plein centre de la forêt équatoriale, au village natal du président Houphouët-Boigny, lieu appelé à devenir la métropole du pays dans un avenir rapproché. Un poste de professeure était disponible pour moi, dès la reprise des cours en janvier si je le désirais. Et il serait peut-être bon que j’y aille pour préparer le terrain. Le mari de la fille du recteur ayant aussi été approché pour un contrat de deux ans, je m’y sentirais moins seule. Et ce serait fantastique pour nos carrières réciproques.

Je ne m’attendais pas au cynisme d’un tel dénouement. Je mis plus d’une heure à tout raconter à mon père, lentement, sans oublier un seul détail. Il ne dit mot jusqu’à la fin. Puis, profitant d’un glissement de silence, il murmura simplement :

Auriez-vous la bonté
De partager avec moi une partie d’échec ?

Et nous jouâmes. Je perdis les trois premières. Puis je gagnai la dernière.

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Tu vois me dit-il
On joue sa vie comme on joue aux échecs
Moi je gagne par hasard, toi par passion
Ce n’est pas grave de perdre les trois premières.
Je te connais intimement
T’es du même bois que ta mère
Tu finiras bien par gagner la dernière.

As-tu des nouvelles de Renaud ?
Pas depuis sa carte postale, me répondit-il.

As-tu des nouvelles de madame Martin ?

Fauvisme

Elle souffre terriblement d’arthrite dit mon père
Elle marche avec une canne
Elle a perdu le contrôle du St-Vincent
La pègre dirige maintenant son commerce.

Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

Deux anciens chansonniers du St-Vincent
Pierre David que tu as connu
Et Pierre Rochette qui est arrivé dans le décor
Quelques semaines après ton départ pour Vancouver,
Ont fondé les Pierrots et les deux Pierrots sur la rue St-Paul
Jeanne m’a dit qu’ils organisaient une fête de Noël
Pour les gens seuls
Il paraît que…
La plupart des anciens du St-Vincent
Se tiennent à la plus petite des boîtes
Les Pierrots
Tu devrais aller faire un tour
Moi je garderais Nellie-Rose.
Y me semble que ça te changerait les idées.

Y est déjà minuit, ça n’a pas de bon sens
Lui dis-je ?

Pourquoi pas ?Ça ferme à trois heures du matin,
De la magie, le soir de Noël
Ça vaut la peine d’y aller non ?

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

Quand j’arrivai dans le Vieux-Montréal, le St-Vincent était fermé. Les chaises empilées sur les tables m’apparaissaient être exactement les mêmes qu’à la belle époque de mon bonheur de vivre. On entendait la musique provenant des Pierrots dont on pouvait voir les chanteurs sur la scène à travers la fenêtre à moitié embuée.

Je suis de nationalité
Québécoise française
Et ces billots j’les ai coupés
À la sueur de mes deux pieds
Dans la terre glaise
Et voulez-vous pas m’écoeurer
Avec vos mesures à l’anglaise.

Je fus accueillie à la porte par un homme ayant la chaleur humaine du père Noël, sauf qu’il était chauve et sans barbe. Tout le monde l’appelait mon Oncle Adolphe. Il me serra dans ses bras en me souhaitant Joyeux Noël. J’entrai et me dirigeai directement vers le bar, puisque je ne reconnaissais personne. Peut-être que tout le monde avait sa fête de famille ce soir-là ? L’atmosphère m’apparut la même qu’au St-Vincent, même encore plus bruyante et heureuse, mais à la fois terriblement différente.

On me remit, en guise de cadeau de Noël, un cahier des refrains les plus populaires, financé page par page par une partie des boîtes d’animation à travers le Québec. Et c’est en les feuilletant une par une que je me rendis compte que le St-Vincent de mon temps était depuis devenu une mode à la grandeur de la province : « Chez Gaspard » aux Îles de la Madeleine, « La Bastringue » à Gaspé , « la bistrothèque » à Rimouski, « l’Alambic » à St-Thimothée de Beauharnois, « la Pendule » à St-Jerôme, « la Butte aux Pierrots » à Val David, « la Chope » à Mont-Laurier, « le Taram Bar « à Notre-Dame du Lau, « La Table Ronde à Maniwaki », « le repaire » à Buckingham, les raftsmen à Hull et Gatineau, « le café Terrasse » à Granby, « la Cervoise » à St-Hyacinthe, « la Valoise » à Actonvale, « la Brasserie de l’Acier » à Contrecoeur, « Le pionnier » à Repentigny…

Était-ce le fait que René Lévesque avait mené le parti québécois au pouvoir ? Le ton nationaliste revendicateur survoltait la foule, la poésie du St-Vincent avait pris sa retraite. Pierre David me reconnut de la scène. Lorsque son compère Rochette y monta à son tour, il descendit me saluer.

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

 

Où sont les gars demandais-je ?

Tout le monde travaille à travers le Québec
Me répondit-il.

T’as des nouvelles de Clermont ?
Il ne se tient plus dans le Vieux Montréal

Et Renaud ?
Personne ne l’a vu depuis deux ans
Mais son ex-femme est dans la salle
Si tu veux lui parler
Je peux te présenter.

Qu’avais-je à perdre ?

Elle était prête à partir. Sa mère gardait son fils et mon père, ma fille. J’étais sur le bord de l’échec, elle achevait de vivre le deuil du sien. C’est dans un esprit de solidarité féminine qu’elle m’invita chez elle à partager son Noël.

Quand nous nous retrouvâmes devant le sapin allumé, je m’ouvris la première, lui parlant de mon coup de foudre pour Renaud, des enfants du camp Ste-Rose, de mon départ pour Vancouver et de ce qui m’attendait au retour. Cela sembla lui faire du bien, comme si je lui dévoilais les morceaux du casse-tête qui lui permettaient elle aussi de mieux comprendre pourquoi son couple avait fait naufrage. Il y a un bonheur à boire, à deux au féminin, le vin de la vérité sans tricher.

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Un jour, me dit-elle
J’ai demandé à Renaud qui il était ?
Il m’a dit un creuseur d’étoiles

Alors lui ais je rétorqué :
Pourquoi tu chantes ?

Pour allumer dans le cœur des autres
Les étoiles qui m’enivrent en dedans.

Tu vois, Renaud était intérieurement
Illuminé par de longues méditations personnelles
Et cela nuit et jour, presque sans arrêt.
Moi je me cherchais dans tout ça
Et j’en éprouvais des sautes d’humeur
Lui vivait dans le bonheur perpétuel de chercher
Et exigeait que je lui écrive
Plutôt que de le déranger, comme il le disait avec délicatesse
Mais plutôt fermement
Avec des humeurs qui, selon lui, manquaient de talent.

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Mais il y a des règles élémentaires dans la vie à deux
Comme rentrer la nuit par exemple
Aller au cinéma, sortir, prendre des vacances
Se désennuyer, écouter la télévision
Visiter la famille
Il appelait ça le temps fractionné
Qui asservit l’artiste
En l’institutionnalisant.
Chercher lui était non seulement suffisant
Mais essentiel
Et cela demandait une solitude heureuse.

Si je recevais quelqu’un à la maison
Il lui accordait quinze minutes d’attention
Puis retournait à ses recherches

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Et de fil en aiguille, nous nous sommes éloignés
Lui fuyant en tournée de mois en mois
Jusqu’à ce qu’il parte pour l’Europe
Pour vérifier l’effet du temps sur le bonheur de vivre
Quand tu es en voyage perpétuel sur la terre.
Et cela en abandonnant et moi et son fils.
Ça ne le touche pas particulièrement
Puisque ce n’est, en principe, que temporaire.
Le temps qu’il faut pour découvrir le secret de la temporalité.

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C’est ainsi que le portrait du personnage se précisa. Pour Renaud, tout le problème de la nature humaine partait de l’estomac. L’homme a besoin de manger et il a peur de manquer de nourriture. La vie devient une chasse. Son ex-femme me fit remarquer que l’analogie venait d’Einstein et cela correspondait parfaitement à sa pensée. Plus tu t’enrichis aux dépens des autres, moins tu mendieras dans l’avenir. Alors il invente Dieu pour ne pas mourir, la bible pour lui mentir, la religion pour le domestiquer, les honneurs la gloire et l’argent pour le protéger. Il fractionne le temps pour ne pas s’y engloutir. Il fonctionne à l’horloge, à l’autorité, aux codes sociaux, au collier dans le cou de peur de s’égarer dans les abîmes du temps entre le berceau et le tombeau. Pour Renaud, le simple abandon à l’instant présent provoquait instantanément la disparition de cette forteresse de l’esprit et créait par des brosses d’être et des attaques d’être un nouveau rapport avec le temps, celui de la libre-pensée, libre de toute pensée, dont la sienne.

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La dernière année, avant de prendre la route de l’univers, il avait passionnément étudié la relativité d’Einstein et les progrès de la physique quantique, étant persuadé que le secret de la substance énergétique de l’univers serait d’abord découvert à l’intérieur de l’homme avant d’être transposé sous forme de lois mathématiques à l’échelle du cosmos, le tout n’étant qu’une question d’unité de mesure, l’homme contenant autant d’étoiles en lui-même que le ciel visible et invisible au-dessus de lui. Son ex-femme m’apparut très bien résumer le personnage.

Renaud ne demandait qu’une seule chose
À la vie à deux, dit son ex-femme
De laisser le temps couler amoureusement

Il me donnait l’exemple de ce couple
Qu’il avait connu au St-Vincent.
L’été, le chercheur et sa femme
Le passait à leur chalet d’été.
Lui préférant habiter seul
Une petite cabane dans la forêt
Pour chercher
Préférant la voir dans ses pauses.
Et cela nuit et jour.
Elle en profitant pour peindre.

Mmmmm

C’est ainsi que les chemins
Se croisent et se décroisent
Malgré nous dans la vie.
Ne pouvant supporter mon ennui
Devant l’ascétisme asséché d’une telle routine,
Il partit seul, mois après mois, en tournée
N’ayant pas appris à faire des concessions
De quelque nature que ce soit
Et ne trouvant pas utile d’en faire, même une.
Et nous voilà, toutes les deux à parler de lui cette nuit.

Le lendemain, je repris l’avion pour Vancouver, n’en pouvant plus de vivre dans l’incertitude émotive.

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Quiconque a connu la descente aux enfers dans un milieu de travail comprendra à quel point l’univers se résume au piège à l’intérieur duquel, comme le lièvre, notre jambe est prise. Tu ne bouges pas, tu souffres. Tu tires, ça se resserre, tu donnes un coup pour en sortir, dans quelque direction que ce soit, on t’entend hurler de partout. Et l’on te fuit pour être certain de ne pas être là à la fin de ton agonie. Puis soudain, la personne qui détient le pouvoir dans le cercle restreint des asservis défait le piège en t’offrant une porte de sortie acceptable, te soulignant par le fait même qu’il serait sage de t’éloigner et de te faire oublier.

Le drame n’est pas la descente aux enfers en elle-même, mais le fait que tout ton monde intérieur ne respire que par la souffrance, comme une blessure qui réapparaît la nuit, dans les rêves, entre deux sommeils, au contour d’une angoisse.

Quand j’arrivai à Vancouver avec Nellie-Rose, je me sentis soulagée de l’absence de John. Sur la table, il y avait pour moi une lettre provenant des Éditions Larousse.

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Madame,
Vous êtes fascinante d’acuité
Au plaisir de se rencontrer
Jean Du Larousse

On me livra également cette journée-là les vingt-deux exemplaires de la nouvelle édition encyclopédique de Monsieur Larousse, avec une carte.

Je suis un amoureux des mots
Si vous passez à Paris
Peut-être pourrions-nous
En échanger ?

J’avais en main son numéro de téléphone personnel.

Et je pris l’avion pour Paris…Comme ça… Avec Nellie-Rose en plus. On verra bien une fois sur place. C’est à ce moment précis que j’éprouvai enfin un sentiment de fierté et de soulagement. Je venais de poser un acte libre, gratuit, sans aucune idée de ce qui allait arriver. Mais j’avais la petite à mes côtés et surtout, à ma grande surprise, le piège venant enfin d’exploser en moi-même. Il y avait autre chose dans la vie que les mesquineries de petites gens dans un petit lieu. Il y avait la vie et toutes ses ouvertures au monde. Il y avait le risque, la joie folle du risque, la fougue de renaître sous une autre perspective.

Je demandai au chauffeur de taxi de me conduire à l’hôtel le plus rapproché de la boîte « le petit Québec ». Comme il habitait lui-même le XVe arrondissement, et qu’il fréquentait régulièrement la boîte des Québécois à Paris comme il l’appelait, il me conseilla un « chambre et pension » chez une personne âgée, fiable et respectable, Madame de Vincenne.

Je me rendis vite compte qu’on ne pouvait pas régler un malaise existentiel en un coup d’avion. Les concepts fondamentaux du monde réel à partir desquels je vivais, naïvement j’en conviens, s’étant écroulés, le réel m’apparut perception, donc aléatoire, fragile, douteux. J’ avais perdu la seule chose qui comptait en cette vie, les yeux de l’innocence.

Le p’tit Québec à Paris, c’était une tentative de renaissance du St-Vincent. Monsieur Pierre qui avait en eu la bonne idée, entouré de quelques employés rongés par le mal du pays, d’un pianiste semi-aveugle mal payé, arrivait à reproduire l’âme du Québec avec plus ou moins de succès, tout dépendant de la proportion de Québécois en voyage comparativement aux Français excités par l’exotisme d’un chansonnier du Canada sur la scène.

Mais c’était mon seul point d’ancrage et, tout imparfait fut-il, je m’y accrochais car si au moins la vie n’avait pas de sens, elle avait un port d’attache.

Vers deux heures du matin, les portes du p’tit Québec étaient verrouillées et les clients réguliers, français autant que québécois, descendaient dans la cave. Alors, autour du pianiste aveugle, on se serrait les uns contre les autres et on oubliait sa vie en buvant et fredonnant les refrains du pays, comme Frédéric de Claude Léveillée.

Vos plus beaux souvenirs de Claude Léveillée

Je me fous du monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans
Nos chagrins notre chez soi
Sans oublier les copains du quartier
Aujourd’hui dispersés
Aux quatre vents

On n’était pas des poètes
Ni curés ni malins
Mais papa nous aimait bien
Tu t’rappelles le dimanche
Autour d’la table
Ça riait discutait
Pendant qu’maman nous servait.

C’est extraordinaire comme lorsque tu survis ta culture dans un point perdu de l’univers, même si ce point géométrique et égocentrique porte le nom fastueux de Paris, chaque mot compte, résonne, te perce la chair comme si c’était une aiguille. Et tu en arrives, soir après soir, à rêver que le p’tit Québec ferme, pour te retrouver dans la cave de terre et souffrir tout en riant si possible entre Québécois exilés, cimentés de solidarité par les mots qu’on chantait jadis avec innocence joyeuse. Comme les rendez-vous de Claude Léveillée.

Un grand de la chanson | Radio-Canada.ca

 

 

Garderez-vous parmi vos souvenirs
Ce rendez-vous où je n’ai pu venir
Jamais, jamais, vous ne saurez jamais
Si ce n’était qu’un jeu ou si je vous aimais

Les rendez-vous que l’on cesse d’attendre
Existent-ils dans quelque autre univers
Où vont aussi les mots
Qu’on n’a pas pris d’entendre
Et l’amour inconnu
Que nul n’a découvert.

Et là, tout le monde a tellement bu que tu ne sais plus si l’atmosphère est celle des boîtes d’animation des années 70 ou des boîtes à chanson des années 60. Tout ça à cause du pianiste aveugle aux cheveux blancs qui semble connaître le répertoire tout en étant sans âge. Lui-même ne voyant pas comment s’en sortir. On vivait peut-être sous-terre, mais on au moins on ne frissonnait plus du mal de vivre et de survivre. Et dans ces moments-là, Gilles Vigneault, juste par ses mots, devient ton pays.

Quand Gilles Vigneault chante pour les gens de son pays | Radio-Canada.ca

Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays
C’est l’hiver.

Pour un québécois, l’hiver à Paris, c’est pire qu’au Québec. C’est humide, les maisons sont mal isolées. Les Français s’habillent, mais ne chauffent pas vraiment. Mais contre, au p’tit Québec, c’est comme par chez nous. On chauffe peu importe le prix du mazout. Et c’est de cet univers que la troisième nuit, j’appelai John, mort d’inquiétude, lui demandant de préparer une proposition de divorce. Quand je raccrochai l’appareil, je pus enfin chanter en riant à gorge déployée, cette belle chanson de Vigneault, : « il me reste un pays »

Il me reste un pays à te dire
Il me reste un pays à nommer
Il est au très fond de moi
N’a ni président ni roi
Il ressemble au pays même
Que je cherche au cœur de moi

Voilà
Le pays
Que j’aime.

Ne rentrant dormir qu’à la clarté, j’étais devenue creuseuse d’artéfacts dans le site archéologique de mon passé, alors que j’aurais eu besoin de m’endormir dans les bras d’un creuseur d’étoiles, juste pour me rappeler que jadis, il y eut des pelles et des râteaux pour se faire.

Épinglé sur FLEURS

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

28 novembre 2020

LA DRAMATURGIE DE L’ONTI-KE VERSUS LES MILLES ET UNE NUIT DE L’ONTI-KHATIF. ONÉRIQUE

Je n’en reviens pas comme ce roman écrit il y a presque 25 ans maintenant contenait déjà toute la suite de ma recherche qui allait conduire avec Marlene et Michel à la formule WOW-T=2.7K? …  Fais wow sur un rêve,,, ne triche poas (-t) et tu vivras la complicité multiversielle tout en synchroni-vie-té des big bang de tous les modes possibles et impossibles, passant du point d’interrogation du ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo  au point d’exclamation de la beauté du monde par ta vie personnelle oeuvre d’art. Ce paragraphe est le fondement même de ma métaphysique onti-khative….

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HOUDE ROLAND

(1071) (11 février 2007)

ROLAND HOUDE) Jacques Benoit

Le dimanche 11 février 2007 à 16:41, par Pierre Girouard

Bonjour Pierre Rochette,

Hier, nous avons rendu visite à un vieil ami, le seul et unique Roland Houde, jadis professeur de philosophie à l’Université de Montréal…

Pour aller droit au but, êtes-vous le Pierre Rochette qui avait produit en 1973 ce documentaire intitulé « Houde le Québécois » pour le Vidéographe?

Si oui, j’apprécierais énormément que vous entriez en contact avec moi… J’étais alors étudiant à l’U. de M. et j’apparaissais dans ce vidéo… Roland venait de le recevoir… d’une messagère mystérieusement nommée Geneviève… Nous avons visionné le vidéo…

Donc j’attends de vos nouvelles dans un sens ou dans l’autre…

Merci mille fois…

Pierre Girouard
Saint-Ours

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19….. 17 FÉVRIER 2007

Le samedi 17 février 2007 à 00:06, par Pierre rochette

oui je suis ce Pierre Rochette
qui eut la chance de croiser un grand maitre
un très grand maitre
dont je n’ai jamais cessé de parler
au travers de mes errances quantiques

voici un extrait de mon ier 1000 pages
ou j’écris a Roland
dont le titre est K
dont le propre est terminé

COPIE D’UNE LETTRE A MON MAITRE EN PHILOSOPHIE

Cher Mentor Bien-aimé
Très cher Roland,

Laissez-moi d’abord vous raconter par quelle poésie de vivre j’ai appris que vous étiez vivant. Je venais de terminer ce livre »lifeart » philosophie. je me préparais à quitter le Québec avec une tente, un sac à dos, une guitare pour chanter dans les rues afin de manger, dans le but de parcourir la voie ferrée d’un océan à l’autre. J’avais comme projet, avant de mourir, de vivre philosophiquement sur une période de 4 ans 33 jours, le 4.33, œuvre sur le silence de John Cage, avec l’intuition de parcourir l’arc-en-ciel du voir de Newman à Rothco et d’en témoigner peut-être que par des pages blanches où quelques mots épars y volent sous un ciel de non-dits.

Il me semblait que le programme de philosophie que je m’étais fixé à 20 ans avait été rempli. Je me sentais en vacance de l’existence, à la fois de la responsabilité de témoigner que m’imposaient les attaques d’être et du délice d’irradier que me donnaient les brosses d’être.

Depuis plus de deux ans, j’habitais une table du deuxième étage de la bibliothèque du cegep de Victoriaville. A partir de fin juillet 2002, deux frères de 20 ans et 22 ans d’une symbiose créatrice incroyable vinrent peu à peu voler intellectuellement à mes côtés comme deux oiseaux qui sortent de leur nid pour prendre fièrement le droit qu’est celui de la jeunesse de refaire le monde chacun à sa manière. Je considérais donc comme un privilège de me rafraîchir à leur quête.

Un p.m. le siamois (Olivier, celui qui un jour occupera une chaire universitaire en créativité artistique, le plus jeune des deux), me montre un livre d’histoire de l’art dans lequel il est dit que Brunelleschi avait connu le grand bonheur de réaliser avant de mourir le programme intellectuel qu’il s’était fixé dans sa jeunesse.

Tu sais, lui dis-je, mon maître bien-aimé fut le Brunellesci québécois.

Il est mort?

Sûrement que oui, il était déjà très âgé quand j’ai fais un vidéo sur lui en 1973 je crois. (Et dire que vous aviez 47 ans à l’époque alors que j’en ai 54, ma fête étant hier, au moment où je vous écris). C’était un homme exceptionnel, de la trempe de Riopelle, Maurice Richard, Pierre Vallières. Pas connu. Mais moi je sais qu’il fut notre premier philosophe national.

Tu sais siamois, cet homme avait pris la décision de retracer bibliographiquement l’histoire pertinente de la philosophie d’ici pour préparer la venue du grand philosophe québécois, pour que celui-ci ait les outils historiques de la philosophie d’ici appelée à devenir un jour aussi mondiale dans son originalité que celle de n’importe où sur la planète.

Le siamois étudiait au cegep de Drummundville 3 jours semaines. Il revint la semaine suivante avec un livre dont je ne m’étais jamais douté de la publication.

»Houde est un philosophe,
pris en flagrant délit de vol d’outardes,
indéfiniment détourné sur lui-même
et qui nous laisse rêver tout haut
en sachant éperdument que parfois
les oiseaux, mêmes sauvages, ont le vertige (P.R.)

Jacques Beaudry.

Roland Houde, un philosophe et sa circonstance
Itinéraire intellectuel d’un philosophe québécois
de 1945 à aujourd’hui.
Editions du bien-public,1986
page arrière du livre
sous la photo de Roland dont le paragraphe suivant
à la page 26 constitue la chair de la problématique
de ma propre recherche philosophique:

En voyant la photo de mon mentor bien-aimé associée à mon texte sur la couverture arrière, je fus pris d’un vertige existentiel infini. Ainsi donc, ce vidéo que j’avais fais sur Roland Houde avait compté pour lui. Je regrettai qu’il ne fut vivant pour lui dire combien chaque seconde de mon existence de philosophe avait été un merci de ce qu’il avait allumé en moi. On ne devient pas philosophe, on découvre un jour qu’on l’est. Roland Houde fut l’allumeur de mes rêves par ses silences et sa pipe, par sa façon de dire avec franchise:

Il y a beaucoup de professeurs de philosophie
Il y a peu de philosophes.

Je m’étais juré de ne le revoir que lorsque mon programme philosophique aurait immergé du fond de ma vacuité heureuse. J’avais la certitude que ce n’était qu’une question de temps. J’étais enceinte d’œuvre depuis ma naissance. Ainsi cela chantait-il en moi autant sur la scène que sur les frissons ailés de mes sommeils nocturnes.

Je lus avidement le livre de Jacques Beaudry. Intègre, rigoureux tout en laissant place à une suite plus personnelle pour qui voudrait s’y aventurer.. Mais au moins, des gens d’ici mettaient en place une histoire des philosophes d’ici. Un jalon essentiel pour qu’une philosophie majeure surgisse au Québec. Que Jacques Beaudry soit béni. Il ne sait pas à quel point ce qu’il fait est majeur.

Je pris donc la décision de commencer mon voyage sur la voie ferrée en Juin 2003, en allant faire un séjour au lac Chat où Roland avait jadis eu son chalet sur une île, aller y camper avec ma tente et écrire mon journal philosophique de voyage. M’abreuver à mes racines philosophiques, juste pour leur dire merci.

La semaine suivante, je me suis retrouvé avec le siamois à ma chaise habituelle. Je complétais ma recherche sur l’histoire de la dématérialisation de la peinture au 20eme siècle, parallèle à la dématérialisation des relations humaines, mon intuition me faisant poser l’hypothèse suivante: Le passage du cubisme de Picasso au »ready made » de Duchamp, puis celui des expressionnistes abstraits américains (Pollock, Rothco,Newman) au pop art centré sur l’objet de consommation, du minimalisme à l’art conceptuel, contextuel (Cage, Feldman, Klein) comme à l’art de l’installation, de l’art techno à l’art hologrammique où l’on peint avec de l’énergie plutôt qu’avec de la matière…. bref, ce passage d’une matière opaque à dématérialisation de la représentation conduisait au VOIR du 21eme siècle dont je témoignais par ma vie d’artiste dans mon ier TABLEAU DE MOTS (KP3, Marie-Lola-Miel aime Menaud, 15 aout 2003) jusqu’à mon dernier »LIFEART »’ e mails.

Et pour moi, ce VOIR qui nourrira le 21eme siècle de ses espérances ne pouvait naître qu’au Québec parce que c’est ici qu’est née l’épopée la plus pure, celle du rêve des coureurs des bois de la dalle-des-morts (Felix-Antoine Savard), assoiffé d’espace où se noie le temps dans d’infinies chûtes d’eau, cascades, et rivières, sous l’œil chantant d’une nature sauvage et mélodieuse. Le philosophe du voir venant du Québec n’avait qu’à se faire journaliste, chercheur de pépites d’or. Aucun travail philosophique ardu, qu’une cueillette d’immanence dans l’océan des mots éperdus. Et tout livre sur le voir venant du Québec devrait porter cette signature 21eme siècle qui ne peut venir que d’ici

LE COUREUR DES BOIS
ANONYME

Tout post-romantisme relié à quelqu’ego que ce soit constitue une injure à la philosophie d’ici. Et arriva, à cette petite table de la bibliothèque du deuxième étage du cegep de Victoriaville, ce moment musical que je n’oublierai jamais.

Tu sais Siamois, dis-je, quand le voir me visite, je me sens sur cette chaise du deuxième étage de la bibliothèque de Victoriaville comme sur un transantlatique traversant l’océan de la naissance à la mort. En vacance, éternellement en vacance sur cette planète. Tout ma vie j’ai eu l’impression d’être en vacance. Et le pire, c’est lorsque j’atteint cette immobilité heureuse comme l’équilibriste dansant la lune sur son fil de fer que le chant de l’être dans ses attaques me soufflent le vent qui guident ma boussole d’artiste.

Au moment où je te parle, le chant de l’être me dit de bien me reposer car un jour, mes livres seront traduits dans toutes les langues et qu’il vaudrait mieux pour moi être mort que de vivre ce tourbillon médiatique.

C’est quand je ne bouge pas que tout arrive, tu sais siamois, quand je ne bouge pas et que mes yeux chantent la relation amoureuse avec le cela qui chante.

» Dommage que ton maître Houde ne soit pas vivant, me dit-il… T’es sur qu’il n’est pas vivant? Il devrait bien avoir près de 100 ans aujourd’hui lui dis-je en riant dans ma naïveté. Il était déjà si vieux à l’époque. (wow pour la mémoire on repasseraJ)))))))))

Siamois se lève, va voir sur Internet. Il revient… désolé dit-il, il est possible qu’il soit vivant. Il fait partie d’une société d’histoire de Shawinigan-sud. Il a même écrit un article l’année passée. Je vis alors un choc fabuleux. Roland serait vivant… Oui me dit le siamois, il est né en 26, il aurait donc 76 ans.

Je suis bouleversé. Encore une fois, le chant de l’être décide de ma route. Que faire… j’envoie d’abord à Jacques Deguire une enveloppe avec mes 4 témoignages philosophiques. Je n’ose pas entrer en contact avec Roland, je suis intimidé. L’enveloppe me revient. Il n’est plus à l’université de Trois-Rivieres. Je renvoie donc l’enveloppe à la société d’histoire.

Hier c’était mon anniversaire de naissance. Une enveloppe m’attend, Roland Houde philosophe. Je marche, je marche, je marche, des larmes qui coulent discrètement une à une. Suis bouleversé.

Je laisse passé la nuit. Une brosse d’être immense qui dure plus de deux heures. Jamais le cerveau n’est touché, que les frissons de la chair qui scintillent. Et cet ego qui se dissout avec tant d’élégance comme un paon qui entre ses plumes pour mieux boire une peu de pluie céleste.

Et si me dit le chant, tu vivais avec Roland un dialogue philosophique jusqu’à l’été prochain, par lettre, pour que les mots, comme dans les peintures de »Guston » deviennent des souliers si légers qu’on en aperçoit à peine la forme, fil d’or entre l’abstrait et le concret, entre la matérialité et l’immatériel, que les mots marchent la feuille blanche comme je marcherai la voie ferrée, que le dialogue amoureux s’installe entre la forme des 26 lettres de l’alphabet et leur danse des sens infiniment soyeuse et paradoxale lorsque la musique en habite leur intention d’équivoque.

C’est peut-être dans leur hologramme prenant peu à peu la forme d’une rencontre autour d’un souper estival que deux philosophes de deux générations consécutives pourraient le plus finement s’abandonner au bonheur d’avoir été, l’un comme l’autre des philosophes québécois coureurs des bois et des villes dont parleront un jour de nombreux professeurs de philosophie.

Etes vous loin l’un de l’autre?

Suis assoiffé de notre échange philosophique
sur tout et sur rien et…si cela vous sourit
que de plaisir nous aurions à en sceller l’issue
par un souper estival qu’en pensez-vous Roland?

le brouillon du deuxieme 1000 pages est termine
dont le titre est W
j’en suis au troisieme brouillon de mon troisieme 1000 pages
redu a la moitie…. dont le titre est V

mon adresse courriel
lalunesssuz@yahoo.ca

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27 NOVEMBRE 2020 … 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 14 … LES LARMES DE JOIE …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

 

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 14 – PLEURER DE JOIE

1

L’île de l’éternité de l’instant présent

Il s’abreuvait depuis toujours aux frissons de l’éternité. Cela lui semblait si naturel qu’il n’avait jamais pu comprendre comment il se faisait que les humains puissent souffrir. Il chantait au théâtre « Le patriote » de Sainte-Agathe durant le souper,. Il montait par une échelle jusqu’à la cabane de l’éclairagiste soudée au plafond intérieur et de là, fredonnait les chansons les plus sensibles du répertoire de sa jeunesse dans le Vieux-Montréal. Et juste à côté de son cahier de chansons, reposait, ouvert à une page blanche, son journal quotidien.

Carnet Et Stylo Sur Le Fond Blanc Fond Abstrait Pour Dessiner Et Esquisser Journal  Intime Pour Des Affaires Et L'étude Photo stock - Image du dessiner, fond:  132878456

Une des pages mentionnait qu’il avait mis dix ans pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain, le tout se résolvant en une thèse de maîtrise à l’université sur les lois structurales du rire et des pleurs. Une anecdote, s’étant réellement produite, illustrait d’ailleurs avec concision la substance du fruit de ses recherches.

Happy - Peinture - Raphael Laventure | Rostros de arte, Cuadros de arte,  Arte en lienzo

L’événement était arrivé dans un aréna où près de six cents personnes assistaient à son spectacle. Il avait fait monter sur la scène l’organisateur, pour le faire participer à un sketch improvisé. À un moment précis où l’attention du public était à son maximum, il avait par mégarde accroché le dentier du comédien amateur, objet ridicule par excellence, qui avait fini par rouler jusqu’au bord de l’estrade.

Un immense rire de foule s’en était suivi. Il faut dire ici qu’un rire se lit exactement de la même façon que des notes d’une mélodie sur une portée musicale, la barre de mesure étant la surprise à l’esprit et le rire la mélodie de l’âme accompagnée d’une des trois émotions fondamentales ; soit Le rire de supériorité… Le rire de libération …Ou… Le rire de l’incongruité relié à la beauté ou l’esthétisme. Ces émotions étant universelles par leur présence et accidentelles par l’apparition de leur forme.

Il apparut évident à l’artiste que le premier rire créé par la barre de mesure du dentier frappant, par surprise, le plancher se trouva à être à au moins 80 % du type de la supériorité puisqu’on ne se gêna pas de rire du Monsieur plutôt que de l’événement en soi.

Il fallait donc, dans une suite improvisée mais calculée de barres de mesure de surprises à l’esprit, faire changer la nature émotive du rire.

Épinglé sur Musique & Danse

2e barre de mesure.
Surprise à l’esprit :
L’artiste s’approche du dentier
Compte les dents pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 60 % supériorité, 20 % libération, 20 % incongruité
3e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste se tourne vers la victime édentée
Compte les trous dans la bouche
Pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 50 % supériorité, 20 % libération, 30 % incongruité

4e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste cache le dentier de son corps
Fait signe discrètement à la victime
De venir chercher son dû
Rire…
À l’oreille, 40 % supériorité, 10 % libération, 50 % incongruité

5e barre de mesure
Surprise à l’esprit
La victime, brillante
Marche à petits pas de balais
Et vient artistiquement récupérer son dentier
Rire…
20 % supériorité, 10 % libération, 70 % incongruité

6e et dernière barre de mesure
L’artiste prend la victime par la main
Et les deux saluent la foule
Comme si la mise en scène
Avait été préparée de main de maître
100 % de rire d’incongruité,
En admiration devant la beauté
De la barre de mesure
Tout le monde debout
Applaudissements dignes d’un rappel.

Ainsi, l’élément universel, présent dans tous les rires, se trouvant à être, jusqu’à preuve du contraire, la surprise à l’esprit. Mais si le dentier s’était brisé et que l’homme avait perdu de l’argent, il y aurait eu, suite à la surprise à l’esprit, rire jaune et sans doute douleur profonde, comme dans les pleurs.

TABLEAU PEINTURE musique guitare abstrait - Musique

Mais qu’en était-il des pleurs ? On pouvait aussi lire les pleurs sous forme de feuille de musique, la barre de mesure se trouvant à être paradoxalement la surprise à l’esprit. Sauf que la palette d’émotions l’accompagnant portait toute la même base de signature : une perte irrécupérable dans l’instant présent, ce qui donnait aux pleurs des périodes d’expression pouvant atteindre des mois et même des années.

Exemple : je me coupe le doigt, je saigne, ça fait mal, je pleure
Je perds ma mère, je pleure intérieurement des mois
Je perds mon emploi, je pleure le manque à gagner.

Épinglé sur FLEURS

Qu’en était-il alors de pleurer de joie ? Je suis à l’aéroport. Ça fait dix ans que je n’ai pas vu mon frère. On se voit soudainement. Surprise à l’esprit. Deux émotions se superposent. La peine d’avoir souffert durant dix ans et la joie que cela cesse enfin. L’émotion paradoxale ouvrant une porte étonnante à l’âme humaine.

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Et c’est cette porte que Renaud avait planifié d’ouvrir lors de la dernière soirée, dans le cœur des enfants du camp Ste-Rose. Il espérait d’ailleurs rencontrer ces enfants, une fois adultes, juste pour voir si dans le fond d’eux-mêmes, il en était resté une marque indélébile qui aurait peut-être eu une influence déterminante sur leur vie. L’hypothèse étant que pleurer de joie permettait de réparer le fil d’une enfance malheureuse ou des larmes de pertes succédaient trop souvent à des rires de supériorité, qui équivalent à la forme de rire le moins thérapeutique dont l’humain dispose pour atténuer les tensions de l’existence, puisqu’il crée une perte de valeur chez celui qui en est victime, Et il semblait à Renaud que pleurer de joie pouvait représenter théoriquement une porte intéressante permettant de traverser la fissure de la structure du temps pour enfin accoster sur l’île de l’éternité de l’instant présent.

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Tout ça pour dire que le dernier matin au camp Ste-Rose, plusieurs enfants pleurèrent de découragement d’avoir tant creusé et de n’avoir rien trouvé, pas le moindre indice. Comme c’était la dernière journée du camp, plusieurs préférèrent se passer du dîner plutôt que d’être privés de secondes précieuses.

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Natacha Brown déterra finalement une bouteille contenant une carte, avec la position exacte du trésor. Il était quatorze heures quand la tente des pelles et des râteaux fut déplacée… On creusa plus de quatre pieds dans le sol et peu à peu une matière solide recouverte de terre noire apparut. Anikouni exigea que l’on fasse attention de ne rien abîmer. Et c’est avec leurs petites mains noircies que les plus jeunes, assemblés en nid d’abeilles, mirent à découvert les deux poignées. L’excitation atteignit son paroxysme.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

Le coffre fut soulevé, nettoyé….

C’est à ce moment-là que Jos Patibulaire arriva :
Le coffre appartient à la famille des patibulaires
Je vous interdis de l’emporter.

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J’eus franchement peur parce que quelques jeunes levèrent d’instinct leur pelle pour protéger leur butin. Par chance, apparut de l’autre côté de la forêt, Monsieur Brisson, le chef des parents.

Le coffre est la propriété des enfants
Je t’interdis de leur faire peur
Espèce de gros plein de soupe de patibulaire.

Mais onze patibulaires chansonniers arrivèrent à leur tour pour soutenir leur chef.

Tu ne toucheras pas à notre frère toi Les gros bras pas de tête à Brisson

Le maire du village, Jacques des Meules, accompagné d’une cinquantaine de paroissiens pigés parmi les clients du St-Vincent arrivèrent aussitôt en trombe.

Quelle folie, quelle folie Tout ça, pour un coffre, clama Monsieur le maire.

C’est alors que Monsieur Clermont de l’Oranger survint à son tour, accompagné de deux policiers. Monsieur de l’Oranger, à titre de mandataire du gouvernement du Québec, réquisitionna le coffre afin de l’apporter à un juge provincial pour qu’il tranche le débat sur le fond du conflit. Jos Patibulaire, insulté de l’évolution de la situation, engueula les policiers avec une telle véhémence qu’on dut le menotter pour atteinte à l’ordre public. Il fut donc enfermé dans le panier à salade, un vrai camion emprunté aux forces de l’ordre de la ville de Montréal. Tous les patibulaires protestèrent avec fureur. On les embarqua eux aussi.

Les enfants pleuraient, hurlaient, criaient.
On leur volait leur coffre quand même…

Monsieur de l’Oranger demanda le silence.

Je propose qu’on engage un avocat
Pour défendre les droits des enfants

On n’a pas d’argent dit Natacha Brown

Pas de problème, dit Clermont
Que l’on vide nos poches
Et l’on verra bien.

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Pierre David et Pierre Lamothe, épuisés de leur marathon mais de nouveau au service de la cause après quelques heures de sommeil seulement, passèrent le chapeau, réunissant une liasse impressionnante de billets de cinq, dix, vingt et cent dollars.

CAIA cria Anikouni
BOUM

Et nous comptâmes l’argent. Trois mille six cent cinquante dollars. Tel fut le résultat de la collecte du chant-o-thon du St-Vincent.

Et Clermont de crier, en levant l’argent dans les airs.

Ce soir, nous obligerons le juge
À tenir une cour de justice
Ici même dans la salle du camp Ste-Rose
Et nous gagnerons ce procès.

Peine d'Alexandre Bissonnette : la Cour d'appel rendra sa décision à midi |  Radio-Canada.ca

Les enfants passèrent donc l’après-midi à remettre les lieux de la chasse au trésor, dans un état convenable. Puis après le souper, une dernière cérémonie sous l’égide des trois Indiens de la tribu des têtes grises, permit de redonner au territoire de leurs ancêtres un caractère sacré. Elle eut lieu dans la forêt, autour de la maison en décomposition, de façon à permettre à Renaud de préparer la thématique finale du camp dans la grande salle communautaire.

Le soin des peintures - Canada.ca

Bon, un peu de silence, s’il vous plaît,
Dit Renaud, très concentré.
Monsieur le maire des Meules
Vous placez vos cent quarante-huit paroissiens à gauche
Les vrais parents des enfants en avant
Les faux parents en arrière
S’il manque de chaises,
On va aller en chercher d’autres.

S’il vous plait
Il faut laisser une allée au centre
La dame en rouge
Assoyez-vous à côté de monsieur le maire.

J’ai peur à sa réputation, dit-elle
En provoquant un immense rire.

Arrêtez d’avoir peur
Monsieur le maire en a vu d’autres
Dit Renaud.
Les patibulaires
Il y a seize chaises pour vous autres à droite
Monsieur Roméo Bourget,
En avant juste à côté de Madame Martin.

Fauvisme

Et tout le monde de crier
Ben làlàlà
Ben làlàlà
On se calme, on se calme,
Fit la mère
Ne faisant que redoubler les ben làlàlà

Bon s’il vous plaît… S’il vous plaît
Il nous reste à peine cinq minutes
Avant l’arrivée des enfants
Edmond, sers la bouteille de cognac
J’veux pas que ça sente la boisson ce soir.

Et Edmond de crier :
Madame Martin,
Voulez-vous que je la mette dans votre sacoche ?

Et tout le monde de reprendre
Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

S’il vous plaît, s’il vous plaît

GARDIENS DU FEU SACRÉ

CAIA…..
BOUM répondirent les adultes, amusés
De s’asseoir à partir du même réflexe que les jeunes.

Écoutez, dit Renaud,
Je sais qu’on est tassés
Et que certains d’entre vous sont encore enivrés
Des trois derniers jours du chant-o-thon du St-Vincent
On devrait d’ailleurs applaudir Pierre David et Pierre Lamothe
Qui ont battu le record du monde du chant en duo
Par une heure vingt-deux minutes.

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

HIP HIP HIP…HOURRA
HIP HIP HIP…HOURRA

Bon
Je sais qu’y a pas beaucoup d’espace
Mais les enfants vont tous s’asseoir au milieu
En cercle.

Je souhaite que nous vivions ensemble, ce soir
L’atmosphère du St-Vincent
Mais en n’oubliant jamais qu’on est là
Pour faire vibrer de joie les enfants.

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Tiens, Monsieur Brisson qui arrive,
On vous a gardé une chaise
Juste en avant du groupe des parents.

Bon,
Y a une barre à témoin de chaque côté.
Le procès sera présidé par le juge Boilard lui-même
Et les deux avocats seront Maîtres Fiset et Maître Courteau,
Que vous reconnaîtrez facilement
Car ils font partie de nos bons réguliers
Qui adorent se saouler au St-Vincent.

Et tout le monde d’applaudir et de siffler
En criant leur nom
Pendant que les avocats enfilaient leur toge.

Le procès va être long
Avec ces deux-là, cria le chansonnier Ephrem.

Moins long que quand tu chantes
Saoul pis que tu cherches tes paroles
Cria le chansonnier Marcel Picard

CAIA…BOUM…hurla Renaud

Et Madame Martin de se lever
Arrêtez de donner de la misère à Renaud

Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

CHUTTTTT
Les enfants s’en viennent
Une dernière chose
Chaque fois que vous avez le goût d’improviser
Faites-le en phrases courtes
Pour laisser la chance aux enfants
De devenir les vrais héros d’une histoire
Pour une fois dans leur vie.
Ok…

 

Et les enfants arrivèrent lavés, les dents brossées, en pyjama, de façon à ce que le coucher ne représente à la fin du procès qu’un détail de logistique. Renaud avait demandé à tous les acteurs adultes d’être habillés de noir, sauf pour les chapeaux de kermesse recouverts de tissus, roses pour les parents, rouges pour les patibulaires et Orangé pour Clermont. Seul Anikouni portait un splendide panache de chef indien, aux plumes multicolores.

Que tout le monde se lève, la cour s’il vous plait.

Le juge Boilard vint prendre sa place au centre, toge noire et magnifique perruque blanche. Il donna deux coups de maillet pour que tous puissent se rasseoir.
La cour est ici ce soir
Pour se prononcer
Sur la question suivante :
Qui est le propriétaire
Légitime du trésor
Du chevalier de la rose d’or ?

Selon les papiers que j’ai devant moi
Il semblerait que Jos Patibulaire
Qui fut emprisonné pour nuisance Publique
En serait le dépositaire
Par contrat notarié passé avec ses ancêtres

Et Jean-François Brisson de se lever en criant :
C’est rien que des menteries Monsieur le juge

Et les enfants de se lever à leur tour pour protester dans un brouhaha étonnant. Le juge Boilard frappa son maillet sur la table.

On ne parle pas ici sans lever la main.
Sinon je fais évacuer la salle.
Caia…. Dit le juge
Boum…Répondirent les enfants.

Faites entrer le prévenu
Jos Patibulaire.

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Et le chansonnier Jos Leroux entra, entouré de huit policiers en habits, tous des copains de travail du poste 36 à Montréal qui venaient occasionnellement comme clients au St-Vincent. Suivaient deux avocats, l’un pour les patibulaires et l’autre pour les enfants. Maître Courteau était à ce point chauve, corpulent et petit qu’il faisait paraître l’avocat des enfants, Maître Fiset d’une très grande beauté, n’eut été de ce nez aquilin. Maître Courteau commença, le premier, son interrogatoire :

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Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Que faites-vous comme métier
Pour gagner votre vie ?

Garagiste maître

Le peintre Edmond qui avait pris place parmi les parents leva la main pour parler. Le juge Boilard n’eut d’autre choix que de le laisser aller jusqu’à la barre, juste pour voir…

Monsieur le juge
Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Est un escroc
Qui fait siphonner sa pompe à gaz
Au lieu de servir sa clientèle honnêtement.

Le ton était donné… Les enfants applaudirent à tout rompre, les chansonniers patibulaires se tordirent de rire et les clients du St-Vincent apprenaient des choses dont ils essayaient de deviner la signification, sauf quelques clientes un peu rougissantes qui auraient préféré que le sujet ne soit pas abordé en public. Et le maillet du juge de rebondir sur la table.

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Continuez Maître Courteau

Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Ce contrat notarié vous faisant
Unique propriétaire du coffre
Du chevalier de la rose d’or
Vous a bien été donné
Par votre arrière-grand-père en personne
La veille de sa mort ?

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

C’est bien ça maître

Je n’ai plus rien à dire
À votre tour Maître Fiset.

Est-ce qu’il y a des enfants
Qui ont quelque chose à dire
À propos du coffre
Du chevalier de la rose d’or ?

 

Là, pendant plus d’une demi-heure, les gamins en pyjama se précipitèrent un à la suite de l’autre à la barre des témoins pour convaincre le juge que cela ne pouvait se terminer ainsi, et ce, avec des arguments d’une variété étonnante. Comme ce témoignage de la plus que grassette Chantal

Mon père s’est fait siphonné
Le gaz de son automobile
Je suis certaine que c’est Jos Patibulaire qui a fait ça

Une mère de famille se leva pour protester
Du sort subi par son garçon
Au garage de Jos

Et les chansonniers de rire. Et l’avocat des enfants Monsieur Fiset de répliquer que Jos Patibulaire était un homme pervers qui se faisait siphonner par n’importe qui, n’eut égard du genre masculin ou féminin. Et l’avocat de Jos, Maître Courteau, calant son client avec encore plus de subtilité répondit :

Que voulez-vous Monsieur le juge
Quand on n’est pas joli
Il arrive qu’on se console
Avec les mauvaises personnes.

Et le juge de rire lui aussi tout en frappant du maillet :

Quand on vient à la barre
On dit son nom en finissant par
Monsieur le juge,
Au suivant

Je suis du groupe des castors Monsieur le juge
Les patibulaires ont emprisonné le père de Miel
Et lui ont volé le document

Le soin des peintures - Canada.ca

Et les enfants de hurler, de rire, d’applaudir. Et Jos Patibulaire de répondre

On n’a jamais fait ça Monsieur le juge
Les enfants sont des menteurs.

Et les parents à leur tour de crier au scandale. Et les Patibulaires de leur crier des bêtises. Il n’y eut que le CAIA… BOUM du juge pour mettre fin au charivari.

Qu’on m’apporte le coffre
Réclama le juge.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

Les huit policiers entrèrent très lentement avec l’objet tant convoité, en courbant légèrement les épaules pour montrer à quel point il était lourd.

Et le juge de dire :
Selon le papier notarié
Remis en personne à Jos Patibulaire
Par son arrière-grand-père….

Monsieur le juge, puis-je parler…

Jean-François avait enfin saisi la manière de bien paraître devant le juge.

Nous avons une carte reconstituée
Signée du chevalier de la rose d’or
Lui-même.
Pourquoi ça ne compte pas ?

Épinglé sur 2013 - Tout commence par une idée - Le camps des cousins zinzins

Est-ce que le chevalier de la rose d’or
Vous l’a remise en main propre ?

Non…

Alors qui me dit que ce n’est pas un faux.
Et comme le document notarié
A été remis en main propre
A Jos Patibulaire par son arrière-grand-père
La journée avant de mourir…

Un instant Monsieur le juge

Mon nom est Monsieur Clermont de l’Orangé,
Conservateur des trésors historiques
Au Musée de Montréal.
J’ai fait une enquête
Et je tiens à vous faire remarquer
Avec tout mon respect
Que la journée où l’arrière-grand-père est mort
Jos Patibulaire n’était même pas né
Si vous voulez vérifier les actes de naissance
Et de décès
Vous verrez que le témoin principal a menti.

Et Madame Martin, la mère de Jos Patibulaire, de lever aussi la main.

Monsieur le juge
Mon fils est un si bon garçon
Il n’a jamais menti à sa mère.

Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

Madame, répondit le juge
Les actes de naissance et de décès sont formels
Votre fils n’a pu parlé à son arrière-grand-père
Puisqu’il n’était même pas né
En conséquence de quoi
Je déclare, ici même sur le banc de la magistrature,
Que le coffre appartient aux enfants.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Tous les petits se sautèrent dans les bras.

CAIA…BOUM

Avant d’ouvrir le coffre
Le père de Miel,
Que vous avez délivré d’un mauvais sort,
Aimerait vous adresser la parole.

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Mes amis
Mes très chers amis,
Vous avez été courageux.
Vous avez vécu l’aventure de la vie
Avec panache
Permettez que je vous remette,
En gage de reconnaissance,
Un talisman qui vous rappellera
Qu’on peut toujours s’en sortir
Dans la vie
Quand on y croit.

Robert et les employés de bureau entrèrent en jouant du tamtam. Pendant que les trois Indiens des têtes grises transportaient enfilés sur une très longue perche, des panaches d’indiens, un pour chaque enfant, payés avec l’argent ramassé au chant-o-thon. Il y eut remise des panaches avec une bouffée du calumet de paix.

La ronde Peinture par Christian Delavelle | Artmajeur

Puis le père de Miel fit sauter le cadenas du coffre à coups de masse. En l’ouvrant, les enfants purent voir déborder des milliers de smarties de toutes les couleurs, Clermont ayant convaincu la division de la compagnie pour le territoire du Québec de financer cette partie de la légende. Et c’est ainsi que les enfants retournèrent à leur lit avec le haut de leur pyjama rempli à capacité de smarties, bonbons ressemblant au m&m.

Tous les adultes furent invités à fêter au St-Vincent, sauf mon père et moi, Renaud nous ayant demandé de rester pour la grande finale. Est-ce qu’on pouvait aller encore plus loin au niveau de l’émotion ?

J’ai besoin que les enfants atteignent
Le bonheur de pleurer de joie
J’ai mis mon été pour en arriver là
Alors il reste ce bout de veillée
À vivre.

Une Peinture à L'huile Sur Toile D'un Feu De Brûler Vif Dans Une Cheminée,  Sur Un Fond Rouge Vif. Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  20706930.

Un bivouac énorme avait été monté sur la plage. Il avait été entendu avec les éducateurs et éducatrices qu’à l’apparition du feu allumé dans les fenêtres du dortoir, on réveillerait les enfants. Ceux-ci arrivèrent par équipe.

Anikouni demanda aux enfants de chanter la chanson galli galli galli zum. Et Jean-François d’entonner :

Le feu de l’amour brûle la nuit
Je veux te l’offrir pour la vie

Puis, Anikouni déposa un genou par terre et dit :

Monsieur Rodolphe
Puisque vous êtes délivré des méchants patibulaires
Et que les enfants ont trouvé le trésor
M’accordez-vous la main de votre fille ?

Et mon père de déclamer :

Les Flèches De Cupidon Et Arc Sur Un Fond En Bois Blanc Avec Trois Points.  | Photo Premium

Si chaque nuit tu en fais la demande à la vie,
Elle te rendra plus fougueuse que Scarlett Ohara
D’autant en emporte le vent,
Plus gémissante qu’Héloïse pour Abélard
Dans la nuit des temps,
Plus pure que Juliette dans les bras de Roméo
L’embrassant
De telle sorte qu’un soir, un mystérieux soir
Un beau prince, ombrageux et charmant
Posant genou au pied de vos royaux atours
T’offrira et son cœur et son or
Et la terre entière chantera
En cet instant présent
Ils vécurent heureux
Et eurent beaucoup d’enfants
Au paradis…Millénaire
De la poésie des bien-aimés
sur l’île de l’éternité

Je bénis votre union mes enfants.
Et je vous déclare unis par les liens du mariage

Et les enfants de crier : un baiser, un baiser, un baiser.

Nous nous embrassâmes passionnément.

Et Anikouni de conclure :

Miel et moi allons partir de longues années
Vivre notre lune de miel à travers le monde.
Nous nous rendrons d’abord en chaloupe
À la roche sacrée
Et de là, les têtes grises nous emmèneront
En canot au pays de l’imaginaire.

Nous ne savons pas quand nous nous reverrons
Adieu mes amis, adieu.

Renaud et moi serrâmes dans nos bras chaque enfant. Et les larmes de joie nous submergèrent tous et chacun, à la fois douleur face à un départ définitif et joie suprême d’avoir vécu quelque chose de magique.

Les enfants attendirent sur la plage que Robert revienne avec la chaloupe vide. Et c’est avec l’image de nos deux silhouettes, assises l’un près de l’autre, visages inondés de lumière de lune, qu’ils retournèrent au dortoir rêver de Miel et d’Anikouni.

Et Renaud qui n’avait cesse de crier sa joie à la lune les deux mains en porte-voix :

Lune Et Deux Silhouette De L'homme Et De L'enfant, Fée Peinture Abstraite,  Techniques Mixtes Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  67518096.

On a réussi
On a réussi

Et pendant que, couché sur le dos, Renaud dégustait ce moment de beauté volé à une réalité, je lui fis sauvagement l’amour pour m’engorger de lui. Avant qu’il ne dise mot, je sautai à l’eau tout habillée et nageai sans regarder en arrière, puisque le lendemain matin, je partais pour Vancouver. Et il n’y eut dans ces dernières larmes que de la souffrance, espérant pleurer de joie quelque part, le long de la route de mon destin.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

27 novembre 2020

LA DERNIÈRE SOIRÉE DU CAMP STE-ROSE

Comme chef de camp, j’avais réussi à convaincre la compagnie smarties de nous remplir un coffre à trésor de smarties….. Et quand les enfants gagnèrent le procès, c’est en remplissant leur haut de pyjamas tenus à deux mains qu’ils se dirigèrent vers le dortoir…. Ce fut l’apothéose de ce que j’avais conçu comme la diminution du taux d’agressivité chez les sociaux-affectifs à partir de la thématique de camp selon le cri primal de Janov, cri primal social de mon imaginaire…transformant des larmes accumulées de toutes petites vies en larmes de joie…

Cela faisait une trentaine d’années que je n’avais pas relu ce roman … et je le lis au fur et à mesure que j’en publie les chapitres… Mais je réalise aujourd’hui que mon intérêt pour ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre par le biais de l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire … date de cette époque-là.

Durant mon vagabondage céleste, je dormis dans des cimetières devant des tombes d’enfants pour pouvoir dialoguer avec la vie et la mort elles-mêmes et leur demander le pourquoi d’une telle injustice sur terre….

De là aussi ma profonde culpabilité d’avoir été un artiste de scène spécialisé dans le divertissement… Divertir à partir de la scène  les errants axiologiques de l’existence par son privilège d’errant poétique alors que des millions… même des centaines de millions d’errants fantomatiques n’ont aucune espérance aux droits les plus fondamentaux… comme une vie personnelle oeuvre d’art et un rêve big bang… m’apparaît aujourd’hui le fondement même de mes cauchemars la nuit…

Ce fameux camion qu’on empêche d’avancer pour que j’aille faire un spectacle… et cela sous toutes les formes de dramaturgie possibles… ce sont les enfants fantômes du camp Ste-Rose qui me disant… Ne n’ous oublies pas… Fais en sorte que d’autres ne puissent pas être avalés par les injustices qu’une humanité oeuvre d’art aurait put sculpter en vies personnelles oeuvre d’art.

Que sont devenus ces enfants cu camp Ste-Rose? … Ma peur au ventre c’est que leur histoire d’horreur se soit poursuivie toute leur vie…. Mais peut-être que les larmes de joie surgissant de la dramaturgie d’errance poétique d’un archétype hologrammique -Anikouni a pu en sauver quelques uns en déposant un coffret avec des larmes de joie pour les moments de désespérance dans leur k-oeur…

Effectivement… lors de mes tournées de chanteur… j’ai rencontré une jeune dame qui m’a dit… c’est ton coffret dans mon coeur Anikouni qui m’a sauvé la vie un jour….

Comme le retour au St-Vincent ce mois de septembre-là fut un véritable tourment… D’une part, je savais que je ne retournerais pas au camp Ste-Rose l’été suivant parce que jamais on ne me donnerait cette carte blanche sur tous les points qui m’ont permis de faire rêver les enfants … et d’un autre côté… j’avais le devoir de ramasser mes morceaux d emémoire (J’ai encore le cahier de jour du camp St-Rose) qui traîne quelque part dans le garage de Marlene et Michel à leur propriété secondaire de grandes-ïles …

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Aujourd’hui, j’ai les mots pour le dire… J’ai vécu ma carrière d’artiste de scène en mode de méthaphysique onti-kha-tive par la convokation au moyens d’une série de débris de la mémoire du k-oeur à un grand rêve big bang… celui du vagabondage poétique de l’onti-ke même ( en fait de la souffrance des champs des désirs sur terre) …. et cela pour illuminer de quatre questions de toute vie personnelle oeuvre d’art un pays oeuvre d’art sculpté et orchestré par la nano-citoyenneté-planétaire d’une humanité oeuvre d’art et cela au nom des millions d’enfants se mourant de faim ou de blessures de guerre sur terre.

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De là ce blogue écrit pour une seule personne… celle qui dira du haut de ses milliards… j’aime le rêve de votre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette)  … comment ça coûte?

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L’autre fait qui me frappe… c’est le rapport aux fascinantes que m’a permis ma vie de chanteur à travers le Québec… Il existe des femmes qui sont en elles même des univers poétiques d’une exceptionnelle densité légère …. poésie de la danse de l’absence d’un corps céleste de présence avec des yeux tristes ornés de rires d’enfants….

J’ai eu le privilège de devenir l’intime de quelques-unes…. Quelle joie et quelle souffrance en même temps … grandes, belles. élancées, vaporeuses… elles s’arrêtaient à ma poésie comme un soleil rencontre un nuage pour se reposer d’un peu de pluie chaude…. J’en reste profondément reconnaissant à la vie que ce vagabondage à l’impossible féminin me fut accordé… G. est sans doute l’apothéose synchrétique de ces débris de la mémoire du k-oeur.. par la beauté même et l’exceptionnelle inventivité de sa métaphysique de la raison cosmétique….

G. et moi vivons un nuit et jour de création métaphysique dans une étonnante symbiose entre deux rythmes de créativité étonnemment singulières… G. possède un réseau d’amies avec qui elles se détend durant des heures … Puis soudain… elle tombe en réclusion profonde….. et pond ses chef d’oeuvre de pensées que nous enregistrons sur audio… De mon côté… je ne parle à strictement personne… tout en vivant un nuit et jour dans un ascétisme radical d’une errance poétique sans nul besoin d’autre chose que de la beauté du monde au niveau intrinsèque sous le jaillissement  des impossibles synchroni-vie-taux…

Et pourtant, ça marche… Souvent, au petit matin … je me couche avant elle… puis quelques heures plus tard, rongée par une insomnie récurrente… elle me réveille pour me partager ses dernières trouvailles que nous enregistrons… et que je m’empresse de retranscrire dans mes moments de relâche personnelle….

Son examen de synthèse doctoral sera oeuvre d’art… et sa carrière de créatrice métaphysicienne internationale …

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Le RAT! Régime terrestre (Capit - gaelleteme | ello

 

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Image

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Quand je pense aujourd’hui que durant plus de 7 ans et plus de 150 représentations, le grand conteur international Simon Gauthier a raconté l’aventure épique de mon archétype hologrammique à travers la francophonie dans plus de 150 représentations… et que je me suis toujours refusé à voir sa performance…. Je me dis… je devais être très préoccupé philosophiquement par le problème du narcissisme dans la posture onti-kha-tive de l’existence d’une vie personnelle oeuvre d’art…

En fait… je suis écartelé entre un devoir d’humanité oeuvre d’art … c’est à dire du devoir de témoigner qu’il est possible par les quatre questions 1: Quel est ton rêve? … 2) Dans combien de jours … 3) qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve? …4) Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?  … de sculpter une humanité oeuvre d’art par la nano-citoyenneté-planétaire …. et un droit à une humanité ontike (faite de vanités, désirs, frustations, affects spinozistes de tristesse ou de joie) dont je me restreint par ascétisme du champ k-onsgtellaire même de mon rêve big bang ou tous les concepts, objets et affects sont métamorphosés en ab-cepts, ab-jets et ab-ffects …. soulevé par la beauté du monde elle-même…

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Philosopher c’est peut-être ça aujourd’hui… réenchanter le monde par chaque vie personnelle oeuvre d’art en marche vers son rêve big bang…à la fois unique et multiversiel. …. comme la vie personnelle oeuvre d’art de ce camionneur de ma chanson du camionneur.

27 NOVEMBRE 2020 … 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 13 … AU TAMTAM DES RYTHMES … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

27 NOVEMBRE 2020…. 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 13 … AU TAMTAM DES RYTHMES… ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

Quel est ton rêve?

Dans combien de jours?

Qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?

Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

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La remarquable chanson-manifeste de Michel le concierge… je te demande pardon

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

Chapitre 13 – AU TAMTAM DES RYTHMES

L’île de l’éternité de l’instant présent

Le Saint-Vincent en 2001

Le Saint-Vincent en 2001

Une nuit nous nous retrouvâmes, Renaud, Clermont, mon père et moi, à la belle étoile, sous les deux saules pleureurs du camp Ste-Rose. Nous avions passé la soirée à enterrer le coffre du chevalier de la rose d’or sculpté par mon père pendant que les enfants vivaient une activité cinéma à l’intérieur de la salle communautaire. Clermont avait eu la gentillesse d’apporter pain, fromage, raisins, bouteille de vin.

 

Amenez-moi au début du roman
Quand une étoile explose dans l’univers,
Est-ce un événement historique
Demanda Renaud ?

Non pas vraiment répondis-je ?

Est-ce que la Deuxième Guerre mondiale
Fut un événement historique
Redemanda Renaud ?

Indéniablement fit Clermont.

Pourtant une étoile qui explose
Dégage des milliards de fois
Plus d’énergie qu’une guerre
Conclut Renaud.

Et mon père de répondre :
Échec et mat.

Mon père adorait se faire mettre échec et mat au niveau intellectuel. C’est pourquoi il avait tant apprécié sa relation intime avec l’Encyclopédie Larousse. Quand il découvrait une pensée qui faisait exploser la sienne, il ressentait en lui un effet profond de jouvence, toute pensée ne correspondant en ses mœurs qu’à une peau sèche ne demandant qu’à être enlevée.

Quand un enfant meurt dans le monde
Est-ce un événement historique demanda Renaud ?

Mmmm

Est-ce que l’assassinat du président Kennedy
Fut un évènement historique ?

Mmmm

Pourtant l’enfance qui meurt
Partout sur la terre
Dégage des milliards de fois
Plus de souffrance
Qu’une présidence
Qui croule sous les balles.

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Personne ne dit mot. Comme si le fait de modifier une perspective admise de tous permettait de redonner à la vie humaine son vrai sens d’aventure cosmique unique, du berceau au tombeau, sans que le regard des autres la falsifie.

Un coffre au trésor enterré
C’est aussi beau qu’une étoile
Qui explose
Au fin fond de l’univers
Dit Renaud

PUZZLE MASTER - SECRET PUZZLE BOX - BUTTON BANK / EN BOIS

Et mon père de conclure :
Un coffre au trésor enterré,
À la seconde où il est découvert,
Ça devient beau parce que
Ça fait exploser une étoile
Dans le cœur des enfants.

Trois filles et garçon Art Print, trois soeurs et frère, quatre enfants,  pieds heureux, enfants jouant art mural, les adolescents, art Vickie Wade

Échec et mat, dit Renaud.

Quand, le lendemain soir, Clermont prit la parole au micro du St-Vincent, il raconta cette anecdote en guise d’introduction. Puis il termina en disant :

Ceux et celles qui veulent faire vivre aux enfants
La fin d’une belle histoire, rendez-vous dimanche matin
Huit heures. Il nous reste six jours
Pour la monter.

peinture « Magazin'art

Une des caractéristiques qui firent du St-Vincent de cette époque un chef d’œuvre de joie de vivre profonde de soir en soir fut le fait qu’il était fréquenté assidûment par des réguliers de tout âge et de toute condition, les portes de garage étant ouvertes comme le cœur de Madame Martin, chacun s’y sentait chez lui ou chez elle. Ce n’était encore ni la mode, ni un point de chute de touristes. Tout au plus une fête villageoise, comme on en retrouve partout de façon ponctuelle dans les sous-sols d’églises ou les tentes foraines de nombreuses communautés du Québec. Chacun s’y était connu là, arrivant comme par hasard, mais aimé avec la même intensité comme par destin, par celle que tous avaient fini par appeler affectueusement « La mère Martin »

Clermont possédait cet art de voyager respectueusement non pas de corps en corps, mais d’âme en âme, sans jamais porter de jugement. Pour lui, le St-Vincent, c’était à la fois le cosmos, l’univers, la planète, le pays, la ville, un café, une maison, le tout réduit à l’échelle d’une famille, la sienne.

http://www.izoa.fr/7112-large_default/tableau-abstrait-decoration-univers.jpg  | Tableau abstrait, Abstrait, Illustration

Ce ne fut donc pas surprenant de le voir discrètement se faufiler entre les tables.

Il était inquiet pour Madame Marguerite dont le fils se retrouvait en prison parce qu’il avait mis le feu à une discothèque célèbre de Montréal, provoquant la mort de six personnes. Elle s’assoyait maintenant dans le fond près du bar, rongée par la honte, dialoguant quelquefois avec la plus âgée des serveuses, Jeanne D’Arc. Clermont lui dit simplement qu’il serait très honoré qu’elle soit présente dimanche après-midi, parce qu’elle était, avec lui, la cliente la plus ancienne et que cela lui porterait certainement chance.

Fenrir - Loups et Légendes

Il connaissait aussi l’histoire tragique de Jacques des Meules, natif des îles de la Madeleine, dont le navire du père avait fait naufrage lors de l’inauguration de la pêche aux homards et qui par la suite, disait avoir tué sa mère parce qu’elle était décédée dans un accident d’automobile alors qu’il était le conducteur. Celui-ci gagnait maintenant sa vie comme chauffeur de taxi, terrorisé par la route lorsqu’il était à jeun, mais souhaitant lui-même mourir d’un accident lorsqu’il avait bu. Chaque soir, il déposait son taxi sur la rue du port, le remplissant de clients à la fermeture. Clermont lui dit simplement qu’il serait honoré d’être conduit au camp Ste-Rose dans son taxi, puisque lui-même ne possédait pas d’automobile. « À quoi bon une auto, quand un ami en a une ? »

Créatures légendaires ...(suite)

Il passa voir Madame Sequel, dame très âgée venant d’on ne savait trop où, qui marchait très droit sans sa canne quand personne ne la regardait et qui dès qu’elle croisait une connaissance, se penchait piteusement avec 20 ans de plus sur son dos, de façon à attirer la sympathie ou la compassion. Elle aimait monter sur la scène et réciter le seul poème qu’elle connaissait : « le lac des cygnes » pendant que le chansonnier qui l’accompagnait à la guitare en profitait pour fermer les yeux, beaucoup plus dans l’intention de cogner des clous que pour se recueillir. Clermont lui offrit une place à côté de lui dans le taxi de Jacques des Meules.

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Et cette jeune fille blonde, magnifique, au nom de Lisa Marie, qui ne buvait que de l’eau ou presque. Elle venait de se séparer à l’amiable de son mari. Elle avait, elle aussi, loué une chambre dans le Vieux Montréal sur la rue St-Paul et n’avait découvert le St-Vincent que depuis quelques jours. Jeanne Martin l’avait accueillie, conduite à la table de Clermont, puis était devenue amie avec le groupe de Diane Lépine, une jeune étudiante dynamique et rassembleuse autour de laquelle une vingtaine de jeunes filles passaient d’un soir à l’autre du rêve à la défensive, encerclées par une barricade de soupirants, faisant obstacle à certains chansonniers un peu trop sûrs d’eux-mêmes dans leur lubricité de gamins heureux.

Moderne peinture abstraite Fille par la Fenêtre par Edvard Munch Haute  qualité peint À la Main - LED Lighting xz17

C’est ainsi, que, un par un, chacun fut conquis à l’idée de transplanter la famille d’un lieu à un autre, juste pour le bonheur de vivre un moment magique.

Vers minuit arriva de nulle part le chansonnier René Robitaille. Il était disparu sans préavis, comme c’était son habitude, provoquant la colère de Madame Martin qui s’était juré de ne jamais le réengager, alors qu’elle fut la première à le serrer dans ses bras. Et tous les clients de crier :

Le gros Bob d’à côté
Le gros Bob d’à côté

Jos, voyant que René avait soif, lui céda donc sa place sur la scène. Et René de dire, comme des milliers de fois auparavant

Je m’en vais vous chanter…..
La seule composition que je me rappelle
Quand je suis saoul….

Les rires fusèrent de partout.

Mais là il me semble que je ne suis pas encore assez saoul
Je risque d’oublier des paroles.

Trois cognacs arrivèrent sur la scène

LE GROS BOB D’A COTE

J’te vois r’venir chez nous…..Par la porte d’en avant
Tu sonnes et je t’ouvre………Pis j’descends lentement
Je te prends dans mes bras….On remonte lentement
On ose pas parler…………….On en a trop à dire

C’est ce qui faisait que, d’un soir à l’autre, le St-Vincent passait d’un moment magique à un autre, sans jamais savoir dans quel ordre il apparaîtrait. Les membres de la famille, qu’ils soient chansonniers ou clients, même absents, embellissaient les secondes de chanson en chanson par leurs lumières vives comme par leurs ombres lointaines.

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Je peux témoigner du fait que, dans les jours qui suivirent, le camp Ste-Rose atteignit, lui aussi, la même qualité de magie. Les lieux institutionnels ayant été transformés en décor, le tombeau du chevalier de la rose d’or se trouvant dans le caveau et le trésor caché quelque part autour de la maison en décomposition, cela permit aux jeunes d’avoir le sentiment de faire partie d’une famille partageant la même euphorie à travers un horaire de moins en moins fragmenté de leur quotidien.

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Anikouni monta deux tentes dans la forêt près de la maison en décomposition. Une pour lui qui allait maintenant y camper nuit et jour et une autre sous le faux prétexte d’abriter le matériel de bord, soit les pelles et les râteaux, alors que le coffre sculpté par mon père reposait en dessous, précieusement enfoui dans le sol.

Avec la complicité de Robert, Renaud incita les enfants à former un comité de négociations pour obtenir des droits supplémentaires. Et c’est ainsi que les couchers devinrent progressifs selon les âges, que tous et chacun purent aller creuser dans la forêt à n’importe quel moment de la journée, le temps qu’il lui plairait et qu’il fut possible le soir d’aller converser seul à seul avec Anikouni autour du feu, en avant de sa tente, en autant qu’on inscrive son nom sur une liste où étaient affichées les heures disponibles.

Une Peinture à L'huile Sur Toile D'un Feu De Brûler Vif Dans Une Cheminée,  Sur Un Fond Rouge Vif. Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  20706930.

Le jour, Renaud prit l’habitude de toujours creuser le même trou juste devant la cabane en décomposition, travaillant d’arrache-pied au pic, à la pelle et au râteau. Les enfants étaient à la fois admiratifs de le voir si tenace, et attristés de pressentir qu’il creusait pour rien. Le trésor devait certainement être ailleurs. Et chacun, ayant sa petite idée, protégea au moyen d’une corde tendue entre quatre arbres, le lot qu’il s’était attribué.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Vers 16 heures, il plongeait dans le lac pour aller se recueillir au centre sur la roche sacrée. Puis, revenant à sa tente, il s’allumait un feu et soupait seul. Quelques enfants, à tour de rôle, profitaient de la période libre juste avant la grande soirée pour aller jaser un peu avec lui.

Il leur servait une boisson indienne, mélange de thé chaud et de tisane, puis les écoutait parler de tout et de rien en alimentant les silences de…

Mmmmmm…
Mmmmmm…

Aux dernières minutes de la rencontre, il concluait chaque fois avec les mêmes paroles.

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On a dans le cœur
Un coffre au trésor.
Si, chaque fois qu’on est heureux,
On collectionne les instants heureux
Et qu’on les cache dans le coffre
Comme les écureuils ramassent
Des noix pour l’hiver,
On ne manquera jamais de bonheur dans la vie
Même dans les moments de grande souffrance.

Qu’est-ce qu’un coup de foudre, sinon un mélange explosif de bonheur et de souffrance? Cela ressemble tellement au « big bang » de la naissance de l’univers que cela ne rentre même pas dans un coffre.. Le problème avec Renaud, c’est qu’il était tellement passionné de peindre le réel pour que tout s’impressionne de beauté, au même moment, dans un instant précis, que son corps ne cessait de s’éthériser sous les enivrements successifs de la tension créatrice. Selon Clermont, suite à notre nuit à la belle étoile sous les saules pleureurs, j’étais devenue sa couleur « Clair de Lune » .

Je me souviens de cette nuit-là où j’arrivai à sa tente vers deux heures du matin. Je lui parlai de John Thysdale, ma thèse de maîtrise, Vancouver, mon possible départ.

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Une lune,
C’est comme les fascinantes
Me dit-il
Ça ne reste jamais longtemps
À la même place
Dans un tableau
Surtout quand elle est belle et ronde
Et qu’elle bouleverse mon monde.

Effectivement, il m’avait semblé depuis quelques jours atteindre en mon être, la dimension des fascinantes, le tout déclenché par un événement des plus anodins. Comme le sens profond du mot ne cessait de m’intriguer, je fouillai l’encyclopédie de mon père. Et je me sentis outragée d’y trouver non pas le mot « fascinante », mais « fascinant(e) »

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

FASCINANT(e)

Qui exerce un vif attrait, séduisant.
Ex : Huysmans à propos d’une femme
Elle vous regarde d’un œil si fascinant
Si bizarre qu’on s’arrête subjugué.

J’écrivis donc une lettre de protestation à Larousse.

Bonjour, bande de chauvins,

Je désire, au nom des femmes du monde,
Protester contre tous ces mâles qui se gorgent de leur pouvoir
Pour définir les mots et leurs sens.
Que vous accordiez une telle importance au mot fascinant
En méprisant le mot « fascinante »
Comme étant un simple appendice
À votre monde mâlien me scandalise.

Le jour où les femmes de la planète
Décideront de s’emparer des mots
Pour les décrire selon leur vision
Leur sensibilité
Elles découvriront également
Que la logistique de votre encyclopédie
Sous-entends une partie écrasée du savoir

C’est scandaleux de vous voir, d’une main
Nous piétiner le E et de l’autre nous usurper
Notre féminité sous la plume d’Huysmans
Pour illustrer votre pauvreté d’imagination.

Serai-je un jour la première femme à organiser
Une manifestation devant votre usine à mots mâles ?
Et vous verrez la vraie nature du mot fascinante
Lorsque sa définition sera présente
Sur sa pancarte,

FASCINANTE :

Femme qui par une intensité particulière du regard
Ne donne jamais plus à un homme
Que la partie d’elle-même qu’il mérite.
S’il est mené par sa queue, elle lui offre son cul
S’il peint le monde, elle l’éclaire de son intelligence.
Mais jamais un homme n’a pu se vanter
De l’avoir possédée en entier
Et c’est le fait qu’elle n’a jamais appartenu
À personne qui fait que son regard
Atteint la vibration d’une fascinante.

À quand un dictionnaire au féminin ?

Marie Une fascinante indignée.

Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

C’est peut-être à ce moment précis que je sentis la différence entre percevoir sa vie comme une suite de hasards et ne vibrer qu’à l’accomplissement d’un destin. Je sus d’intuition que je serais toute mon existence une guerrière habitée par le tamtam des rythmes. Féministe de combat, libre de toute pensée, piégée ni par le cœur, ni par les sens, mais rebondissant de l’un à l’autre comme le canot descend les rapides en contournant les roches. Je ne serais jamais ni le clair de lune, ni la lune elle-même, mais la première femme ayant canoté sur la lune. Je serais une écrivaine féministe et ma lune serait l’univers des mots au féminin.

Clair de lune | Art rouge, Les arts, Lune de sang

Tout m’apparut si clair. J’étais à la fois Lola la bisexuelle et Rachel le modèle nu des Beaux Arts. Mais bien plus encore. Je fus, comme elles le furent à une étape de leur vie, habitée par le tamtam d’un rythme temporaire, celui de la séduction sensuelle, celui de la femme fatale.

Je racontai tout cela à Renaud, sans sauter un iota.

Est-ce que tu m’aimes, me demanda-t-il ?

Comme une folle répondis-je.

Quand tu seras écrivaine,
Tu auras les mots du frisson pour l’écrire ?

J’en suis certaine

Et ça ressemblera à….

Les 20+ meilleures images de Tableau lune | photos paysage, belle photo,  coucher de soleil

Il y avait des étoiles, une tente, un feu, et nous deux.
Un coup de foudre exigeant la folie de se consumer l’un dans l’autre
À la vitesse de l’éclair sous menace d’implosion par l’intérieur,
La souffrance du manque de l’autre étant seconde par seconde insupportable.
Mais quand l’autre ne se nourrit qu’à l’insupportable,
Ne te dégustant que par infimes étincelles,
Tu te sens agoniser de plaisirs, de jouissance et de volupté.
Et tu arrives de nuit, vers deux heures du matin
Le suppliant de t’entredéchirer
Au tamtam des rythmes endiablés
Pour avoir enfin la force de le quitter.

tam tam Arts numériques par Dodi Ballada | Artmajeur

On nage me dit Renaud ?

Nous nous rendîmes à la plage. Une fois les vêtements déposés au fond d’une chaloupe, nous nous hissâmes nus sur la roche sacrée. Et c’est couchés visages tournés vers la lune, qu’il me tint simplement par la main.

Tu te rappelles la phrase de ton père
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?

Mmmm

Je tente de visiter le pays du coup de foudre
Tout en retardant le plaisir.
Raconte-moi ton coup de foudre depuis le premier instant.

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Pourquoi ?

Parce qu’une fille Qui vit un coup de foudre
Et en plus pour ma personne
Je ne verrai pas ça deux fois dans ma vie.

Et toi tu vis quoi pour moi, demandai-je?

De la fascination, je crois.

Et nous fermâmes les yeux, dans cette chaleur bienfaisante où l’eau s’évaporant peu à peu entre mes seins sembla se retirer pour ne pas nous déranger.

Tu n’étais pas costumé en chef indien
Avec le panache et la corne au cou
Tu étais chaque plume.

Tu ne marchais pas d’une façon
Rythmée et légère à la fois
Tu étais rythme et légèreté.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Le premier instant où je vis tes yeux Renaud
J’eus l’impression de vivre un big bang
En plein centre du cœur.
Tu avais les yeux d’un homme qui cherche.

Il se dégageait de toi
Quelque chose de magnifique
Que je n’avais vu auparavant
Que dans les yeux de mon père.

Et cette façon de déposer un genou
Devant moi et de m’appeler Princesse
Je me rappellerai toute ma vie
Des mots que tu as prononcés :

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« La foudre a frappé mon cœur De passion pour le vôtre. »

Et Renaud de poursuivre.

J’ai dit aux enfants :
Je suis amoureux de cette princesse
Je dois retrouver le feu de la caverne sacrée
Et le lui ramener afin de lui déclarer
Mon amour éternel

Afficher l’image source

Je tentais de m’imaginer par les mots
Ce que pouvait être un coup de foudre.
Dit Renaud.

Je me rendis compte qu’il avait une soif infinie de déguster ce que je vivais, le mot coup de foudre étant un divin mystère pour lui. Il n’était intéressé ni à mes seins gorgés de passion, ni à mon ventre hurlant de désolation, ni à ma vulve affolée de ne rien étreindre, ni à mes jambes saisies d’immobilisme sous l’effet de trop d’étrangeté. Non, il caressait mes lèvres des siennes en répétant inlassablement.

Parle-moi du coup de foudre
De ce que tu vis en dedans
Si c’est beau, essentiel,
Féerique comme on le dit
Dans certaines chansons ?

J’aimai sa soif des mots qui peignent avec le même rythme de créativité, comme on peigne les cheveux de l’être aimé, comme on peint l’ondulation des mains lorsqu’elles tiennent le peigne, comme on peint le peigne lorsqu’il épouse la main.

Comme un coup de foudre Arts numériques par Dodi Ballada | Artmajeur

Le coup de foudre, dis-je
C’est l’éclair et le tonnerre
En même temps
Qui déchire le ciel
Dans une apocalypse de nuages
Disparaissant en l’orage d’un instant.

Et apparaît le soleil perpétuel
En plein centre de ton ventre
Tu t’éloignes le moindrement
Tu te meurs de froid
Et de peur d’être submergé de glace.
Tu t’approches de trop près
Tu brûles de convulsion
Et de peur de te transformer
En lave et en cendres
Comme un volcan.
Tu te places exactement dans l’axe
Et ton dos se glace
Et ta poitrine se brûle
Dans un terrible gémissement intérieur

Et tu n’arrives plus à voir la vie
Autrement qu’en rapport au soleil.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Plus je parlais du coup de foudre, plus Renaud variait la forme artistique de ses baisers sur ma peau, comme pour appuyer mon dire. Au passage de l’apocalypse, il suça délicieusement mon cou mordillant la texture de ma chair. Quand je parlai de l’arrivée du soleil au centre de mon ventre, il y déposa sa tête, frottant son oreille comme pour mieux entendre l’infini désastre de cet astre transgressant les lois du ciel pour mieux renaître en mon cosmos intérieur.

Je fus soudain parcourue de spasmes incontrôlables. De toutes mes forces, j’enfonçai sa tête au creux de mon nombril en faisant, malgré moi bien malgré moi, pression pour qu’elle descende au volcan de mes sens. Il défit les lianes de mes mains pour les approcher de sa joue. Il semblait envoûté par la passion profonde de s’imprégner des parfums les plus rares et les plus exotiques que seul le coup de foudre pouvait faire surgir en lui telle une tempête furieuse sur la mer de ses sens. Et nous dansâmes l’un à la surface de l’autre, en évitant les zones érogènes, comme il me l’avait appris.

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Et je connus enfin la danse du tamtam des rythmes. Le cœur joue du tamtam et les rythmes varient en des séquences qui me rappelaient les montagnes russes des chansonniers du St-Vincent quand ils passent d’une chanson à une autre. Il me sembla que Renaud cherchait encore l’éternité sous la fissure des sens.

Avec le recul, je me rends compte qu’il mangea non pas, chaque infinité de ma chair survoltée, mais tenta de s’approprier morceau par morceau, le feu de la foudre qui animait mon être pour le sien. Le rythme de ses lèvres contre mes reins atteignit une telle immobilité dans un mouvement infini que lorsqu’il accéléra avec une infinie délicatesse au creux de la chute, il me sembla exploser de nouveau en des parties inconnues de son corps lui-même.

Je ne sais si c’est la femme ou la fascinante qui réagit vers la fin, avant que la fin n’explose enfin, mais je me levai brusquement et plongeai dans le lac pour disparaître de sa vue et ne laisser en lui que la sensation de mes plaintes à jamais imprégnées dans les canaux de ses veines pour que circule, en gondole, le chant amoureux de mes spasmes éternellement douloureux telles les bourrasques portant la neige des regrets au-delà du vent jalousé par le temps agonisant au loin de temps en temps, bien au-delà du firmament.

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Quand le lendemain soir, je descendis dans le Vieux Montréal, je me sentis comme l’Indienne en canot pagayant sur l’immensité des lacs lubriques, refaisant le parcours soyeux de Lola la bisexuelle comme de Rachel le modèle nu des beaux-Arts. J’entrai habillée en indienne, à la Davy Crockett, seule et fière de l’être. Je sentais la mouille d’une femme inassouvie, suscitant le désir, la passion, la conquête à venir, la docilité, la servilité en lesquels se perd tout mâle lorsqu’il se fragilise. Je le sus par ces regards autour de moi, inlassablement captivés par un inaccessible comme le papillon finit par se brûler les ailes lorsqu’il ne peut se détacher de la lumière de la lampe.

Madame Martin prit le micro.

Fauvisme

Elle annonça qu’à vingt heures précises, commencerait un chant-o-thon de trois jours et trois nuits où les chansonniers Pierre David et Pierre Lamothe chanteraient sans arrêt, tentant de battre le record du monde du plus long marathon de chansons afin de l’homologuer dans le livre des records Guilness. Les profits serviraient à la dernière soirée des enfants du camp Ste-Rose.

Le tamtam des rythmes des applaudissements de la foule me rappela ceux de la roche sacrée et mon corps fut pris de convulsions irrespectueuses. Je me fondis à la foule, qui hystériquement, même si aucune consommation n’était permise durant la nuit, n’eut de cesse de se lever debout sur les chaises, chantant les racines de notre culture au nom de tous les ancêtres porteurs d’eau, de joies furibondes comme de misères et de hontes d’avoir été vaincus quelques siècles auparavant par les Anglais.

Au moment où Pierre David chanta la chanson de Vigneault,

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

 

L’homme est parti, c’est au chantier

La femme est seule, seule, seule

L’homme est parti c’est au chantier
La femme est seule à s’ennuyer.

Madame Martin me fit part de l’émotion suscitée en elle par cette chanson, parce que le refrain la ramenait directement à l’origine de notre asservissement comme peuple.

Peinture de paysage — Wikipédia

Selon Jeanne, il faut remonter en 1774. Le tamtam des rythmes du peuple du Québec tourne autour d’une organisation féodale et religieuse. Le territoire du Québec est dirigé en seigneuries et les plus riches appartiennent à l’église. Presque tous les catholiques, nonobstant les coureurs des bois, vivent asservis et pauvres. Le fermier paie un loyer annuel, donne un quatorzième de son grain qu’il moule au moulin du maître, un douzième du prix s’il vend sa terre. Quand le Seigneur se construit, il doit couper du bois et transporter des pierres gratuitement. Chaque fois qu’il pêche et qu’il chasse, il doit en donner une partie au Seigneur. Ses bras servent aussi aux corvées du Seigneur, le temps des semences et des récoltes, sans oublier la dîme au clergé.

Bienvenue à l'IAC | L'Institut de l'art canadien

Une fois le territoire conquis, l’Angleterre jugea qu’il était plus rentable de soumettre le peuple étranger en achetant le clergé plutôt que de modifier les structures existantes. C’est ainsi, qu’à titre de surintendant de l’Église romaine, Monseigneur Briand reçut du souverain une pension de deux cents livres par année. (Brunet, Michel, les Canadiens après la conquête, Montréal, Fides,,1969, p.34-49, 136. 216) Nous fûmes donc trahis par nos élites religieuses et non par les Anglais.

Après la conquête et la signature de l’acte de Québec, au moment où les tenants de la révolution américaine échouèrent à nous conscientiser à titre de société libre, porteuse de droits égaux pour tous, nous fûmes de nouveau trahis par les évêques de Montréal, Trois-Rivières et de Québec.

Peinture américaine - Wikiwand

On obligea les habitants valides à besogner comme des forçats à la grande corvée ordonnée par Carleton pour charroyer les vivres des troupes, réparer les chemins, tirer des bateaux et cela sans aucune rémunération. Ceux qui refusaient étaient emprisonnés. Les soldats anglais s’emparaient des fermes abandonnées, violaient les femmes, tuaient des animaux à leur guise. De là l’expression porteur de pierre et porteur d’eau. Les Canadiens français, peuple de doux et asservis entre tous, furent utilisés pour transporter des pierres et de l’eau d’un endroit à l’autre. Dix mille canadiens valides aux mains de dix mille soldats britanniques armés. De là ces chansons de folklore, empreintes de tristesse, pour ces coureurs des bois et ces hommes de chantiers tentant du mieux qu’ils pouvaient d’échapper au génocide religieux des consciences.

Et Madame Martin me demanda de bien écouter la beauté des paroles du folklore qu’elle avait demandé au chansonnier Pierre Lamothe de chanter :

10+ idées de Chasse-Galerie | chasse galerie, légende québécoise, chasse

 

LES VOYAGEURS DE LA GATINEAU

Nous partîmes pour un voyage
En canot sur la Gatineau
Le plus souvent le pied par terre
Et la charge sur le dos
Nous pensions à notre jeune âge
Qui s’était si mal passé
À courir dans les auberges
Notre argent y gaspiller

Quand nous fûmes dessus ces lacs
De lac en lac jusqu’au camp
C’est icitte qu’on est destinés
À bâtir mes chers enfants
À bâtir une vraie cabane
Ce qu’on appelle un chantier
Mais un chantier d’épinettes
En bois ronds non pas carrés

Que chacun y prenne sa place
C’est icitte qu’on va coucher
Qu’on va dormir sur la paillasse
Des branches qu’y faut rapailler
Mettez-y cent fois des branches
Mais des branches de sapin
Pour mieux dormir à son aise
La plus grosse en dessous des reins

Ah si jamais j’y retourne
Au pays d’ousque je d’viens
Je ferai de moi un homme
Et non pas un bon à rien
J’abandonnerai la cabane
Dans les bois trop éloignés
Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers

Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers.

Les 12 meilleurs tours guidés à pied de Montréal

Tout le St-Vincent bruissait que comme une immense vague, épaule contre épaule, bonheur de se bercer à l’âme du peuple tout en n’ayant pas tout à fait accès aux sources historiques de sa souffrance. Mais une chanson ne peint-elle pas l’essentiel, l’émotion qui découle de quelque chose de terrible qu’on préfère oublier dans les méandres de l’histoire ?

C’est ainsi que je me rappelai cette nuit-là m’être fondue dans la foule, avec Jeanne à mes côtés avant de descendre la rivière de ma vie, comme une indienne amoureuse de son canot d’écorce bien plus que de l’indien Anikouni qui avait contribué en lui fournissant les couleurs pour que la peinture protège ses passions intérieures de l’érosion du temps.

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Jeanne avait l’art de raconter les dessous de chaque chanson. Quand Pierre David chanta le folklore « c’est dans le mois de mai que les filles sont belles et que tous les amants y changent leur maîtresse » elle me raconta cette coutume indienne rapportée par les Jésuites dans leur journal de bord.

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Quand le corps d’une très jeune indienne se gémissait soudainement de la soif de sexe d’un indien, on lui construisait une petite cabane. Et là elle faisait l’amour avec tous les Indiens de son choix, jusqu’à ce qu’un de ceux-ci lui plaise vraiment. Alors ils allaient vivre tout simplement ensemble, le geste exprimant aux yeux de la tribu une forme d’engagement. Ce qui n’empêchait pas la pratique d’une coutume remontant à la nuit des temps, celle de la course aux allumettes.

La nuit, tout indien pouvait demander les faveurs sexuelles de toute indienne, mariée ou pas, en allumant au feu central une brindille de bois. Si l’indienne souffle le feu à l’extrémité de sa branche, cela veut dire que l’indien est invité à partager sa couche, sinon il doit poursuivre sa quête de femme en femme, les femmes possédant le pouvoir d’orchestrer les lois de l’amour.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Cette nuit-là, je montai dans le bois du camp Ste-Rose. Le feu étant encore allumé devant la tente, j’allumai une brindille. Je racontai la coutume à Renaud. Et nous la soufflâmes tous les deux en même temps. Par pur bonheur de réinventer la virginité historique du monde.

Et le tamtam de nos corps vibrèrent sourdement, infiniment, lentement, lui se perdant au pays du coup de foudre, moi retenant comme il aimait tant le vivre, le plaisir retardé infiniment, lentement, d’un battement de cœur à l’autre, pour que, encore une fois, il n’eût jamais eu lieu et nous n’en souffrîmes point.

Exposition de peintures de Pierre Moisan / Une visite entre deux mondes |  Arts visuels | L'Indice bohémien

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Pierrot le Vagabond Chercheur |Démo Pierrot – YouTube

27 NOVEMBRE 2020

LA LIBERTÉ CONTEMPLATIVE PAR LA BEAUTÉ DES FORMES …

Je marchais sur le trottoir avec G. et soudainement… comme cela s’est passé si souvent sur la petite scène du café St-Vincent… ce que je voyais de la scène se métamorphosait en liberté contemplative par la beauté des formes…

Et à chaque fois que je vis le switch … je tombe en profond étonnement de chercheur à tenter d’en percer l’énigme … Voici un état que je ne peux provoquer moi-même… mais qui vient me convoquer avec une force d’une très grande bienveillance …..

Et cette convocation à la beauté du monde par les formes expliquent pourquoi sous prétexte de faire carrière d’artiste de scène, je fus incapable d’en vivre les conséquences ontiques (applaudissements, reconnaissance sociale, montée dans la hiérarchie des renommées … etc…) Je fus happé par l’onti-kha-tif d’un rêve dans un rêve dans un rêve…. la scène n’en étant que le monastère ascétique d’un dépouillement du je pour mieux m’habiller de l’enfance virginale du cela est … Et comme la vie est devenu la scène, le vagabondage est devenu mon cahier de chansons à écrire…

Chansons de Pierrot

JE REDÉCOUVRE L’ENFANCE

COUPLET 1

je redécouvre l’enfance
avec émerveillement

7 heures du matin
je monte dans une chambre
ou s’éveillent trois enfants

maison à trois étages
dehors un bel automne

si belle sans maquillage
entre deux beaux orages
une femme sans son homme

homme qui lui téléphone
du travail au bureau
l’autobus va passer
faudrait pas la rater
l’école va commencer

COUPLET 2

homme qui s’est levé cette nuit
quand je suis arrivé cette nuit
invité par sa femme
il m’a serré la main
homme d’une grande bonté

dans leur chambre d’amis, amis amis
j’étais au paradis, amis amis amis
j’ai pas dormi d’la nuit
trop heureux d’écouter
la famille endormie

COUPLET 3

trois heures du matin, matin, matin
l’homme a ferme ma porte de chambre
voulait pas m’déranger
voulait se préparer
pour aller travailler

j’ai failli me lever, lever lever
pour lui dire bien humblement
comme c’est bon chez vous
d’être ton invité
merci de ta bonté

COUPLET 4

moi qui change de ville trop souvent
je bénis ta famille
je bénis tes richesses
ta femme et ses grossesses
et vos très beaux enfants

Mzika, Ethan, Frédéric
puis Shendi et ses 17 ans bien qu’absent

et votre chien
Sherbi
évidemment
très content

Pierrot
vagabond céleste

 

 

 

 

 

 

 

 

26 NOVEMBRE 2020…. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

26 NOVEMBRE 2020 …. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’.ÉTERNITÉ ….CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 12 – LES PELLES ET LES RÂTEAUX

L’île de l’éternité de l’instant présent

 

 

Chapitre 12
Amenez-moi au début du roman
La carte des vingt et un coffrets, une fois les morceaux du casse-tête réunis, représentait le plan original de la maison en décomposition dans la forêt du camp Ste-Rose. Il restait maintenant deux semaines à l’été. Nous fûmes tous et chacun charmés par la fébrilité de cette finale. Mon père travailla sans relâche à créer de ses mains le coffre au trésor du chevalier de la rose d’or, sculptant un dessin sur le couvercle et le devant, les chansonniers faisant régulièrement des collectes pour s’acheter des costumes, financer la fête de la dernière soirée.. Madame Martin, de son côté, prenait plaisir à réunir les parents dans son arrière-salle pour que tous apprennent à bien se connaître. Et les enfants découvraient, jour après jour, que l’euphorie dans cette vie non seulement est possible, mais indispensable à qui veut mourir le sourire aux lèvres.

Les plus belles nuits furent celles où Renaud quittait le St-Vincent pour arrêter chez nous vers 3 heures du matin, mon père aimant se lever à cette heure-là pour sculpter le coffre avant d’aller travailler chez les religieuses. Je quittais mon lit pour l’accueillir, lui faisait un café avec des rôties. Puis, je tricotais un peu, Renaud fumait sa pipe et mon père la sienne en sculptant.

Des fois, je me demande,
si la vie n’est pas tracée d’avance
Dit Renaud

 

Mmmm répondit mon père.

Je connaissais assez mon père pour savoir que ses mmmmm servaient à parfumer l’atmosphère de silence pour que les confidences sortent du cœur comme des bonbons raffinés d’une boîte de confiserie.

Delaunay : Lot (n°1) de 10 cartes postales 10.5 x 15 cm

Quand en dedans, dit Renaud, je revise ça depuis ma naissance
Ça se présente comme des cartes postales
Toujours les mêmes, une après l’autre
Les dessins changent
Mais tout est toujours aussi beau
Comme si on était dans un musée
Des impressions fabuleuses d’instants présents
Encadrées sous forme d’éternité
Sur des murs de ma conscience
d’un blanc pur
Comme le bonheur de vivre.

 

Mmmm

1ere carte postale, dit Renaud…
Mon arrière-grand-mère est dans le salon avec ses enfants
Tempête de neige épouvantable dehors
La grosse misère
Mon arrière grand-père se meurt
En hurlant de douleur dans le haut-côté
Elle joue cependant de l’accordéon
En faisant danser les enfants en pieds de bas
Pour qu’ils se souviennent
Que ce fut un merveilleux Noël.

C’est le souvenir le plus lointain
Que l’on possède
De la vie dans ma famille
Mon grand-père l’ayant vécu tout petit
Il ne pouvait raconter ce passage
Sans dire que ce fut l’événement qui servit
De fondement à la sienne.
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmmm
2e carte postale, murmura Renaud
Mes parents s’aiment d’amour fou
J’ai deux ans
On m’amène sur une scène
Offrir des fleurs à une religieuse
J’entends applaudir
Le bonheur me traverse le corps
Ce fut l’événement qui servit de fondement à ma vie
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmm

3e carte postale
mon père pratique avec son orchestre à l’hôtel
je suis attaché à une chaise au moyen d’une ceinture
l’expression artistique de sa trompette
est d’une telle beauté
que je m’évanouis de bonheur.

Aquarelle espace abstrait en forme de cercle isolé sur fond blanc. Peinture  de galaxie Aquarelle abstraite pour cartes postales, bannières et affiches.  » par VadimFromm | Redbubble

Mmmm
4e carte postale
J’ai 13 ans, je monte sur scène pour la première fois
Soudainement, entre deux applaudissements
Tout se dissout en moi
Je ne suis plus là, ni moi-même ni mon corps
Il me semble m’évanouir de bonheur intérieurement
Je n’ai pas les mots pour le dire
Mais je n’ai jamais oublié.

Mmmm
5e carte postale
J’ai 16 ans
Mon propre orchestre « les najas »
Nous dormons dans une tente
Je connais mes premières larmes de joie
Je sens ma vie tracée d’avance
Et je n’ai rien d’autre à faire que de m’abandonner.
Sans souffrance, sans désir, sans attente
Que du bonheur dans l’abandon.

Cela ne prit que cinq cartes postales pour que Renaud et mon père s’abandonnent chacun de leur côté à la rêverie. Nous allâmes dormir, laissant mon père aux douceurs de son coffre. J’adorais de Renaud le fait qu’il semblait traverser l’existence comme s’il s’agissait d’un perpétuel enchantement. Il rêvait sa vie le jour et vivait ses rêves la nuit.

paysage 3 Peinture par Brigitte Bibard-Guillon | Artmajeur

C’est par Renaud que je découvris le pays de l’intimité, moi qui n’avais pas encore expérimenté la sexualité. Il passait d’abord ses doigts sur ma peau avec une infinie lenteur, s’arrêtant au passage pour déguster l’immensité dans la miniature. Puis lorsqu’il avait atteint un bien-être profond, il s’immobilisait totalement en me serrant tendrement contre lui. Son sexe se durcissait puis se ramollissait comme s’il avait été le muscle du cœur, se contractant et se rétractant de battement en battement.

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C’est ainsi que j’appris à rythmer mes pulsions aux siennes, contenant mon désir de lui faire l’amour, progressant moi aussi avec une infinie jouissance du petit détail au petit détail. Chaque nuit apportant ses millions de frissons nouveaux se gonflant d’une respiration à l’autre comme les plumes d’oie dans un oreiller lorsque la tête s’y dépose.

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Le fait que mon père lui eut parlé de brosses d’être et d’attaque d’être apporta en lui l’apaisement. Il pouvait maintenant déposer des mots sur ce qu’il vivait comme un courtisan dépose de l’or au pied d’un roi heureux.

Son corps se fondait différemment au mien dans l’un ou l’autre des états.

Quand je le surprenais en état de brosse d’être, sa chair vaguait contre la mienne sans que rien ne divague en lui. Pas de gémissements, pas de plaintes, pas de larmes. Que du bonheur d’être saoul. Je passais mes doigts sur sa peau comme si ça avait été de l’eau de source et instantanément il se remoulait à moi en des mouvements d’une délicieuse sensualité. J’aimais dans ces moments-là tenir mon oreille contre ses lèvres alors que tout son corps faisait corps avec mes courbes. Et l’on pouvait entendre dans un murmure à peine audible :

C’est beau
C’est si beau

La vraie difficulté venait des attaques d’être. Il se mettait à gémir et à pleurer. Je pris l’habitude de le réveiller pour lui demander ce qu’il vivait. Il me répondit une fois :

C’est d’une telle beauté
Que je gémis et je pleure
Pour ne pas que ça s’arrête.

Cela prit quelques réveils pour qu’il eût assez confiance en moi dans le dévoilement de son intime.

Dans une brosse d’être, il n’y a que du ravissement
Dans une attaque d’être, de l’enseignement

Imagine-toi que l’instant présent
est une rivière.
Avant de m’endormir
Je pose une question.
Comme celle de cette nuit :
Pourquoi ça m’arrive à moi et pas aux autres ?

Je m’endors
Et soudain,
L’être m’attaque de sa bonté
Et me dépose sous forme de question dans sa rivière.
Ma question descend la rivière de la vie
Telle une branche d’arbre morte.

Ma pensée assiste immobile
Aux chatoiements du non-savoir
Et la branche d’arbre de ma question
Se nettoie telle une pépite d’or
Pour aboutir sur la berge
Sous forme d’une étrange réponse.
Et je gémis et je pleure
Parce que je ne descends plus la rivière.

Je me réveille
Et une phrase habite ma tête :

Qu’y a-t-il d’exceptionnel
À être la première pomme
Qui tombe ?

Il ne semble pas y avoir d’attaque d’être
Sans enseignement du non-savoir
Mais cet enseignement
N’a aucune valeur en soi
Car il n’est qu’une goutte d’eau
Dans l’infini de l’instant présent
Impossible à comprendre par la pensée.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Renaud avait cette particularité de se rendormir presque aussitôt et tomber alors dans un sommeil très lourd, avec des ronflements réparateurs, son corps devenant aussi inerte que de la roche. Quand il se réveillait le matin, j’avais toujours l’impression qu’il n’avait pas dormi, mais plutôt voyagé au bonheur d’habiter un monde étrange que je pouvais accueillir sans avoir la capacité émotive de le saisir de l’intérieur. Lui-même se rappelant très peu d’ailleurs de ce qu’il avait vécu durant la nuit, préférant vivre là, maintenant le bonheur du là, maintenant.

peinture « Magazin'art

Le lendemain soir au St-Vincent, au travers des présentations des chansons de Jos Leroux, on apprit des nouvelles de la famille : Lawrence Lepage passait l’été chez sa mère en Gaspésie, Georges Langford venait de quitter la ville pour retourner dans son village natal, Havre aux maisons aux Îles de la Madeleine, Gilles Fecteau vivotait à la Cabooze dans le bout de St-Jovite, René Robitaille avait tout vendu ses effets pour repartir sur la route avec son vieux camion. Cela rapetissait l’univers et faisait du bien au cœur.

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Puis vers vingt et une heures trente, Clermont prit le micro :

Écoutez, je sais que vous êtes très généreux
Les enfants du camp Ste-Rose ont découvert tous les coffrets
Ils savent maintenant que le trésor du chevalier de la rose d’or
Est caché quelque part dans les environs
De la maison abandonnée de la forêt
À quinze minutes de leur dortoir.
Mais ils n’ont pas de pelles ni de râteaux
Pour creuser.
Il en faudrait une soixantaine

Sur Un Fond Jaune-rouge, Un Chariot-panier D'épicerie Et Un Point  D'interrogation Configuration Plate, Vue Sup?rieure, L'espace D Image stock  - Image du fond, point: 152351319

Martin monta à son tour sur la scène :

Bon là là…

Et tout le monde de répéter

Bon là là… ce soir…

Lâche le cognac Jeanne
Entendit-on dans la salle entre deux rires de salle

Vos gueules cria la mère
Ben là là…
Et tout le monde de répéter
Ben là là

Et la mère de dire :
On se calme, on se calme.
Ben là là…
Je ferme le St-Vincent
Et je rouvrirai seulement qu’à minuit ;
Auront le droit d’entrer

que ceux et celles
Qui arriveront avec une pelle et un râteau

Ok
Tout le monde dehors

Et tout le monde de dire
En rechignant
Ah là là…

La folie s’empara des clients. Beaucoup de rires, de l’enthousiasme, une vraie atmosphère d’Halloween. Je dus quitter comme tout le monde. Par chance, j’avais ma chambre dans le Vieux Montréal. J’arrêtai chez Monsieur Leduc pour emprunter les outils en lui racontant l’histoire. Il appela certaines de ses connaissances. C’est ainsi que je me ramassai cinq râteaux et quatre pelles.

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Au bout de deux heures, le trottoir en face du St-Vincent s’anima d’une petite foule indisciplinée cognant à coups de pelles et de râteaux dans la porte du garage pour que Madame Martin ouvre. Têtue autant qu’heureuse, elle apparut dans la fenêtre du troisième étage en criant :

Minuit c’est Minuit
Pas une minute de plus
Pas une minute de moins

Et tout le monde de crier
Ben là… là…
Ben là… là….

C’est ainsi que le St-Vincent ouvrit à minuit. Le lendemain matin, vers six heures, Clermont, Renaud et moi arrivâmes au camp Ste-Rose avec la ribambelle d’outils.

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Nous les dispersâmes par ordre de deux, en les accotant sur chaque arbre entourant la maison en décomposition, de façon à ce que les enfants vivent à leur réveil une surprise à l’esprit tout en appréciant l’esthétisme de la scène.

Renaud et moi nous cachâmes dans le bureau de Robert. Clermont fit le rassemblement, puis envoya les enfants dans la forêt.

Super dit Renaud, quelle scène féérique
On se croirait au Moyen-Âge
Avec toutes ces pelles et ces râteaux dans les airs.

Renaud s’habilla en Anikouni, se dirigea vers le canot de façon à apparaître dans la vie des enfants au moment où ceux-ci commenceraient à fouiller la forêt en tous sens pour tenter de découvrir le trésor du chevalier de la Rose d’or.

Écorce de bouleau, chef-d'œuvre des nations autochtones, le canot d'écorce  règne sur les cours d'eau de l'Amérique du Nord.

Ce n’est que le soir, après son spectacle au St-Vincent, que je sus la suite de l’histoire. Renaud arriva chez mon père, comme d’habitude, vers 3 heures du matin. Et se mit à raconter :

Les enfants ont parcouru la forêt
En partant d’un cercle le plus large possible
Pour le rapetisser peu à peu,
En râtelant et en creusant un peu partout.
Ils étaient épuisés de leur journée
Mais pas découragés, même s’ils ne trouvèrent rien.
L’atmosphère restant euphorique
Excitante, du bonbon pour le lendemain.

Après quelques détails comiques au sujet des deux jumeaux qui ne cessaient pas de crier beuhhhh pour faire peur aux patibulaires, Renaud se ressourça dans le silence en allumant sa pipe. .

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Mon père en était d’ailleurs aux derniers détails de sa fresque. Sur le dessus du coffre : Une épée et une rose en croisée. En avant, le visage d’une femme, la sienne. À l’intérieur du couvercle, les phrases : « Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo ».

Renaud, Auriez-vous la bonté
De me raconter la sixième carte postale
De votre vie ?
Sixième carte postale….
Mmmmm
Fit Renaud en y réfléchissant dans sa lune.
Attendez que je me rappelle….

Sixième carte postale
Trois heures du matin
Presque dix-sept ans

Nuit d’été
Mon père, sa trompette à la main,
Moi, la voix fatiguée
Avons cessé de jouer de la musique
À la même heure
Nous arrivons à la maison
En même temps.
Sans dire un mot, il sort sa trompette
Et joue un air de jazz.
Ma mère se lève
Il lui dit
Recouche-toi, il lui répond :
On jase Renaud et moi
Ma mère retourne au lit en souriant.
Mon père sert sa trompette dans son étui
Assez jaser.
Il se recouche, lui aussi
Et j’entends les feuilles, la lune
Le vent applaudir
Comme lorsque j’avais deux ans
Sur la scène des religieuses
Je suis fondu, confondu si heureux
Que je m’évanouis intérieurement de bonheur.

Septième carte postale
Je suis au Collège
Fonde un groupe de folklore Les Contretemps.
Nous participons à un concours,
Remportons le premier prix
Comme meilleur groupe collégial en Amérique du Nord
Et représentons le Canada
À l’exposition d’Osaka, au Japon à l ‘été 1970
Pour la première fois
Je connais l’expérience du trou noir sur la scène
Après avoir touché de ma chair
L’éternité de l’instant présent
Dans le lit d’une Geisha…

Tableau Geisha Moderne | Shogun Japon

 

C’est ainsi que nous apprîmes, mon père et moi, que ça prenait sept ans pour devenir une Geisha. Celle-ci devait posséder la beauté, la culture, la conversation, mais surtout le raffinement de retarder le plaisir de façon à ce qu’il circule dans tout le corps encore et encore sans jamais passer par le sexe. L’art suprême consistant à provoquer l’explosion des sens tout au plus une demi-heure avant la séparation.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Cette nuit-là, je n’accueillis pas le corps de Renaud, entre mes bras, avec la même retenue pulsionnelle que d’habitude. Je dirais plutôt que je me sentis à la frontière de l’intimité et de la sexualité. J’avais beau tenter de me calmer par une immobilité soutenue, mais je me sentis glisser à la japonaise parcelle infinie par parcelle infinie. Je dégustai ,un par un,les spasmes enlisés en ma chair déplaçant la peau de mes lèvres contre la rigueur du tissu de son chandail de nuit avec une telle lenteur que ses mains complices parvenaient à déverser en mes reins survoltés la danse du désir en nos corps confondus.

À une fraction de seconde de l’explosion des sens, il se retira en prenant ma tête entre ses deux mains :

Tu as des chandelles me dit-il ?

Oui dans le tiroir.

Ne bouge pas,

N’ouvre plus les yeux
Jusqu’à ce que je te le dise.
Je vais tenter de te faire voyager en Orient

Sous une flamme presque imperceptible, il me massa du cuir chevelu aux orteils, en évitant soigneusement les zones érogènes. Chaque fois que mes mains, d’une façon incontrôlée, tentaient de l’agripper pour qu’il me possède selon ses caprices et volonté, ils les retiraient avec douceur, les replaçant exactement dans leur position originale. Puis, il frotta de ses cheveux chaque frisson de ma chair. Vint le moment où sa verge frôla mes seins, mon ventre, ma vulve. À la seconde où je cambrai les reins tout en ouvrant les jambes pour l’accueillir, il se retira doucement replaçant mon corps dans l’exacte position du désir inassouvi. Je me retrouvai nue, sans inhibition ne me sentant plus qu’un sexe en quête d’absolu, serrant des dents, plissant des yeux à la frontière du plaisir et de son éclatement. Il souffla sur la chandelle, se reblottit entre mes bras et nous recommençâmes, cette fois-ci à l’envers, le doux voyage de la sexualité à la sensualité, puis de la sensualité à l’amitié amoureuse.

Quand je me réveillai au petit matin. Il était déjà parti. Je me rendormis pour refaire en rêve le doux voyage de nos fantasmes orientaux.

Au réveil, je vis une lettre pour moi sur la table. Elle provenait de mon directeur de thèse John Thysdale. Curieusement, elle m’était adressée à partir de la Colombie Britannique.

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Bonjour, Marie ;
J’ai accepté un poste de professeur
À l’université de Vancouver
Ils me donnent l’opportunité
D’engager une assistante de recherche
Deux semaines pour prendre une décision
Je sais que ce n’est pas beaucoup
Mais l’aventure semble passionnante
Téléphone-moi
Le plus tôt possible
Timing is everything,
John

Je hurlai de joie en courant comme une folle dans l’appartement. Enfin il se passait quelque chose dans ma vie, qui n’appartenait qu’à moi. Je ne voulais pas être. Aucun intérêt. J’étais jeune, j’existais, je voulais vivre, découvrir, faire des erreurs, parcourir le monde. Et John possédait une telle culture de la littérature. Bien sûr, il avait quinze ans de plus que moi. Séparé de sa première femme, il avait semblé m’accorder beaucoup d’attention à l’Université, tout en n’osant pas se déclarer pour ne pas se placer en conflit de rôle. J’aimais Renaud comme une folle, mais toute cette recherche d’instant présent me semblait tellement contraire à tout ce qui pouvait m’exciter dans l’existence. Je voulais devenir écrivaine, professeure reconnue dans le monde universitaire, engagée au niveau littéraire dans la libération de la femme . Que choisir ? L’amour par Renaud ou la carrière par John ? Avec John, toutes les portes s’ouvraient. Avec Renaud, seule la porte de l’île de l’éternité de l’instant présent m’était présentée et à vrai dire, je préférais qu’elle soit ouverte à d’autres qu’à moi.

Mon père avait laissé des marguerites sur la table. J’en pris une et je l’épluchai : John, Renaud, John, Renaud, John. Je recommençai avec une autre : John, Renaud, John, Renaud.

Je pris une feuille, la séparai en deux pour bien peser le pour et le contre :

John :
Beau, riche, vie facile
Voyages
Même passion intellectuelle

Renaud
Amour
Amour
Amour

Je me sentais devenir enfin une fascinante, comme Renaud les aimait, vraie jusque dans le fond de mon cul, comme l’avait écrit la bisexuelle Lola à Madame Martin. N’était-ce pas curieux que Renaud lui-même m’ait sculptée de telle sorte que je ne puisse être autre chose qu’une fascinante ?

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John ou Renaud ?
Le rateau qui ratelle l’univers
ou la pelle qui creuse la fissure du temps ?

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

25 novembre 2020

ET LE BONHEUR SUCCÉDAIT AU BONHEUR

Plus j’avance dans la remise en mémoire de mon roman l’île de l’éternité de l’instant présent…plus je me rends compte que tout en romantisant le  café St-Vincent de la mère Martin et de Monsieur Gouin, plus je transcris exactement le parfum poétique que fut mon absence-présence sur la petite scène ou je ne chantais que pour la pure contemplation de la danse du temps par les chansons de mon cahier et entre les chansons de mon cahier…

Et c’est peut-être là la plus grande avancée des boîtes d’animation des années 70 sur les boîtes à chasons des années 60 … des laboratoires sur l’enchantement du temps par une grande roue de chansons comme au parc Belmont … la fête par les courbes du temps visant la iffuse onérique de la beauté du monde par la joie de vivre.

Les brosses d’être et les attaques d’êtres passaient par la fissure du temps que l’on nomme génériquement poésie… Je me rappelle très bien que soudainement, la petite salle du café St-Vincent se  métamorphosait en tableaux vivants d’une exceptionnelle beauté… Et la question de fond surgissait détachée de tout appétit de réponse… Comment cela est-il possible?

Page 2

Il faut dire aussi que l’été ou je fus chef de camp au camp Ste-Rose me donna l’occasion de transposer l’enchantement des courbes du temps vécu de la scène à travers un pacing … au monde de la souffrance des enfants-fantômes de la vie… réenchanté par la beauté des courbes métaphysiques de l’impossible rien des couleurs lumineuses d’un onérisme vagabondant la beauté du monde.

Ce que je raconte… après 30 ans de recul, m’apparaît encore intensément authentique … Je l’ai vécu ce camp avec cette couleur de poésie-là…. et les mots pour le dire dans ce roman sonnent encore juste aujourd’hui  à mes débris de la mémoire du k-oeur multiversiels…. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage dans le pays de ses danses onériques.

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Il est 10.13 du matin… G. dort …. nous avons bossé toute la nuit , chacun dans nos métaphysiques… Et encore une fois… la même question enchantée me revient… Comment cela est-il possible? Un vagabond, qui a construit son archétype hologrammique par la littérature, sort sous la forme d’une lettre K … explore la beauté du monde, puis l’onérisme de la connaissance en vagabondant 4 universités, en bénéficiant dans son ascétisme radical d’une remarquable amitié oeuvre d’art de Marlene la jardinière et de Michel le concierge… pour finalement se retrouver en complicité conceptuelle avec une métaphysicienne promise à une très grande carrière internationale…

Comment est-ce possible? Je dirais que parce que je n’ai jamais trahi mon rêve big bang, j’ai pu vivre l’impossible ou le bonheur succédait au bonheur malgré l’intense pauvreté précaire de ma posture de chercheur-poète…

D’autant plus, de la même façon je n’ai jamais eu besoin des applaudissements ou de quelque reconnaissance sociale sur la route de mon onti-kha-tif,, je n’ai jamais eu besoin d’une posture narcissique reposant sur le regard compulsif ou vénératif de l’autre….

Peut-être que parce que le JE qui m’habite est un JE multiforme autour du feu de camp du cela est… Peut-être…. Philosopher, c’est peut-être juste ça … une bûche heureuse dans le feu de camp du cela est….

Mais en même temps, un devoir d’humanité oeuvre d’art par l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire au nom de ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre…

Mais en même temps, un renoncement à un droit à une humanité domestique  faite d’humeurs, de pensées cheap et d’ambitions d’errance axiologique instinctuelles plus qu’architectoniques. L’onti=ke m’a toujours apparu inverse de l’onti-kha–tif poétique. Le premier est fait de désirs et de frustrations, le second de rêve big bang et de contemplation, donc d’ab-pauvretés ab-ceptuelles

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G. a appliqué pour une résidence d’artiste à Paris et m’a inclus dans son projet de doctorat…. parce que le concours comportait un combo entre une chercheuse et un ou une artiste dans un projet de recherche exploratoire commun… J’ai donc eu à faire la lettre de motivation pour nous deux…

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LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

L'histoire du Défilé et Cocktail d'ouverture au Festival de la Baleine  Bleue 2013 à Bergeronnes - Communications Sylvie Bibeau

LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

Comme il reste à peine 2 heures avant la fermeture de votre concours, et que nous avons passé quelques nuits et jours à sculpter une proposition de projet qui nous tient à cœur … pendant que Gaelle peaufine  le descriptif de notre proposition, au nom de nous deux, j’aimerais témoigner, AU NOM DE NOUS DEUX,  de notre joie profondément reconnaissante qu’un tel concours de résidence puisse exister pour des DUOS. Oh… que oui… Nous portons le rêve de nourrir de notre création une telle opportunité…

Comment vous dire …. Notre duo de chercheure-artiste (Gaelle Étémé) et d’artiste-chercheur (Pierrot vagabond) est à la fois, intense, authentique, passionné et des plus atypiques ….. et cela jour après jour, nuit après nuit depuis trois ans, comme peuvent en témoigner des milliers d’heures d’enregistrements-audio dont nous conservons précieusement les archives en vue de nos œuvre réciproques…

Gaelle est une métaphysicienne sociologue doctorante qui s’est découvert en cours de route une véritable passion pour la création de graphes comme mode de connaissance métaphysique de ce que serait une cosmologie de la pensée… pendant que moi Pierrot, je suis un artiste de scène qui après 32 ans de carrière s’est découvert une véritable passion pour la pensée abstraite par le vagabondage de la beauté du monde par l’errance poétique d’une lettre…. LA LETTRE k…. L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE k….

Nous portons projet de travailler ensemble comme duo d’artistes-chercheures en résidence ,,,,durant 3 mois dans un projet portant sur la valeur épistémologique du graphe dans le cadre de  l’étiquette de MUSÉE SAUVAGE (Gaelle)  dont l’objectif consiste à réfléchir aux fondements philosophiques de son programme MSI (métaphysique spéculative interactive)… par la mise en actualisation d’une question de fond : QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Pourquoi cette question que porte Gaelle est aussi fondamentale pour moi, Pierrot vagabond,,, parce que durant 20 ans, je me suis conçu comme une LETTRE K, UN GRAPHE,  vagabondant la beauté du monde et que ce qu’en perçoit Gaelle, j’ai expérimenté topographiquement ce qu’elle appelle un MUSÉE SAUVAGE EN MARCHANT LA BEAUTÉ DU MONDE PAR L’ERRANCE POÉTIQUE. Je suis donc pour elle un graphe vivant en dialogue avec sa théorisation d’une métaphysique des graphes et elle est donc pour moi la mise en théorie de ce que j’ai vraiment vécu dans L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE K comme graphe marchant la vie dans la mise en musée sauvage dans son errance poétique au quotidien

A l’origine, au début des années 2000, j’avais d’abord écrit un roman philosophique initiatique (www.reveursequitables.com / cahier de presse/ MONSIEUR 2.7K)  qui raconte l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique qui s’évade d’Internet après avoir franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… avec le rêve de marcher la fraîcheur existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds, enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond céleste. Toute ma démarche consistait à me créer sous forme d’archétype hologrammique .. soit LA LETTRE K SE PROMÈNANT PENDANT 1000 PAGES AVANT DE S’ENFUIR DE LA LITTÉRATURE…. C’est à la librairie alternative recyclo-livres de Victoriaville où j’ai couché sur une table dans la cave comme squatter durant 4 ans et demie, que le point final de l’épopée littéraire de la lettre K  fut posé… La rédaction du 1000 pages étant terminée….. Le lendemain ….. Pierrot le vagabond céleste (la lettre K dans monsieur 2.7k) prit la route sous la forme d’un archétype hologrammique K,(sur you tube, démo pierrot) soit … un petit bonhomme avec 2 bras 2 jambes pour vagabonder ….  d’abord le pays œuvre d’art , pour ensuite infiltrer comme artiste-activiste-humaniste  quatre universités dans le but d’en faire un doctorat atypique et autodidactique à titre de recteur poétique de la connaissance ….

C’est dans ce contexte qu’à l’université du Québec à Montréal….que j’ai rencontré Gaelle Étémé.…  Il y a de cela presque 3 ans maintenant… et nous sommes devenus des amis-chercheurs, respectueux de nos bulles de recherches respectives, dialoguant nuit et jour, 7 jours par semaine par le biais de milliers d’heures d’enregistrements audio …de plus en plus  intrigués elle et moi … par le fait qu’une lettre K devenue graphe hologrammique puisse se concevoir par le vécu même de son errance poétique … COMME POSTURE GRAPHIQUE D’UN MUSÉE SAUVAGE … ce qui a nous permis une question commune à nos deux recherches autonomes? QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Car non seulement, par la lettre K, je fus un graphe qui a pris la route, mais je me reconnais dans son étiquette MUSÉE SAUVAGE au sens ou elle symbolise les propriétés même de mon errance poétique sur laquelle j’aspire à en reconstituer les lois par UN GLOSSAIRE DES ABS … Oui, moi aussi je suis , à ma manière sur la piste de la valeur épistémologique de Monsieur 2.7k comme graphe par son vagabondage de l’errance poétique sur terre…

Nous pensons, Gaelle et moi  que ces trois mois à produire en équipe une épistémologie du graphe à partir de nos deux postures de chercheurs peut constituer topologiquement une avancée incontournable et dans ce projet commun …et ….  dans nos œuvres respectives… pour ma part… doctorat  (Auld, Woodard, Rochette).

Trois mois en résidence à Paris sur l’approfondissement de cette  question de recherche…. Wowwwww ….. Célébrer non seulement notre amitié œuvre d’art, mais une étape essentielle dans ton programme de spéculation métaphysique interactive comme une étape essentielle dans mon projet d’un glossaire des abs par les lois l’errance poétique …. Wowww ….  Je n’ose croire qu’à 72 ans, une telle joie de recherche topographique en équipe nous soit accessible…. Un projet œuvre d’art pour célébrer nos 3 ans d’amitié œuvre d’art par la recherche métaphysique…. Wowwww… .