30 NOVEMBRE 2020 … 12 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 17 … LE LAROUSSE AU FÉMININ …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR.

 

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

 

pierresivign

Chapitre 17 – LE LAROUSSE AU FEMININ

L’île de l’éternité de l’instant présent

raoul_roy2

Cher Clermont,

Dans sa contemplation active de l’univers,
Ton ami est devenu lui-même
Un chevalier à la bien triste figure
Chantant au hasard des rues
pour ne pas mourir de faim.
Comme les temps changent.
Quelques nouvelles de cet ami.
Au cas où…

Peinture semi-abstraite de l'artiste Sophie Rocco

Cet ami parcourt parallèlement
Le cosmos intra-personnel
Comme Christophe Colomb jadis la mer
Avant qu’il ne découvre l’Amérique,
Et comme tout le monde le fera un jour
en transatlantique quantique.
Ce n’est qu’une question de temps.

TABLEAU PEINTURE - Don Quichotte

Son corps est devenu le lieu de véritables tempêtes de bonheur cosmique. Dans les attaques d’être, le réceptacle qu’est son enveloppe charnelle se transforme en être immense contenant l’univers quantique dans son entier dans les brosses d’être, il redevient un enfant cosmique gambadant dans les champs du temps et les ruisseaux de l’espace. Plus il vieillit, plus il vit dans tout le corps sauf au centre du cerveau des attaques d’être. et moins il connaît le bonheur de se perdre dans des brosses d’être de pauvreté joyeuse. Comme si l’être tentait de plus en plus de lui dévoiler la texture de sa nature par la non-pensée et le non-savoir.

Dieu n’existe peut-être pas

Don quixote painting | Etsy

Mais comment appelle-t-on cette énergie créatrice d’instants présents ?
Qui vient et va en son corps, faisant passer son corps
De l’infiniment petit à l’immensément heureux
Par une béatitude infiniment joyeuse
De vaguer ou bon lui semble ?
La conscience cosmique amoureuse de l’homme, peut-être.

Mais comment appelle-t-on ce corps quand il quitte le réel social,
Voyageant, pauvre comme le furent les mendiants de tous les temps,
Dans l’être immense qu’est l’île de l’éternité de l’instant présent ?
La conscience de l’homme amoureux du cosmos, peut-être.

Que nous nous adorions l’un et l’autre
Emerveillé l’un et l’autre qu’il en soit ainsi.
Cela s’appelle peut-être la danse des consciences
Sur l’île de l’éternité de l’instant présent

Peut-être…Peut-être pas

Deux questions fondamentales

Comment un bonheur de trois jours sans interruption

Est-il possible ?

quelle est la nature ontologique de l’instant présent ?

Et si toute cette béatitude n’était que la conséquence logique
D’une transmutation des particules
Par voyage trans-quantique ?

DON QUICHOTTE (OPEN ART GALERIE DIJON) Peinture par Leprin | Artmajeur

Je suis rendu là.
Qui découvrira les fondements particulaires de la conscience
Découvrira en même temps les fondements particulaires de l’univers entier.
Seule une mathématique de conception particulaire
pourrait un jour parvenir à vérifier le tout,
Là se cachent peut-être les fondements généraux de l’harmonie du monde

Peut-être…Peut-être pas

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil dabo

Tel qu’écrit et déposé aux pieds de chaque tombe historique
Comme le firent jadis certains croisés des lieux sacrés.

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose.

Clermont avait envoyé à mon père une photocopie de ce texte de Renaud. Mon père s’était empressé de me la transmettre, dans une grande enveloppe où il avait inséré deux autres lettres signées : Monsieur de Larousse. Comme ces dernières étaient de dates rapprochées et pressantes, cela me flatta.

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Renaud ne parlait jamais d’un quelconque amour pour ma personne. Mais Monsieur Jean de Larousse, de son côté, n’avait jamais oublié sa fascinante du Québec. Bien plus, comme il me le confiait dans sa dernière lettre, il sentait le besoin de parcourir avec moi le sens du mot « fascinante », pour tenter, mot par mot, une percée féministe dans un nouveau projet encyclopédique où le langage serait traité au féminin. Je lui écrivis une courte missive :

J’ai réglé mon divorce
Sur le rocher du grand Bé de St-Malo
Devant la tombe de Châteaubriand.

Le fait que
Cette tombe soit considérée
Comme un haut lieu de pèlerinage poétique
À travers les siècles
Et qu’une encyclopédie féministe
Me semble en soi de la poésie pure,
Que pensez-vous de venir m’y rejoindre ?

J’y vais et viens tous les soirs de l’été
Juste avant la montée de la marée
J’aurai un chapeau de paille
Jaune, couleur de lune.

Votre fascinante, Marie

Encyclopédie Larousse en ligne - Tombe de François René de Chateaubriand

Curieux que deux lettres se croisant m’obligent à faire un choix somme toute facile. Renaud, par ses propos, semblait ne pas avoir besoin d’une femme dans sa vie et Monsieur Jean de Larousse, oui. La tombe de Châteaubriand me rappelant, chaque soir de l’été, que nous allions mourir, j’en conclus qu’il était plus que temps de vivre, dans les réalités, dans le temps mais hors des servitudes. Vivre comme Renaud m’apparaissait aussi fou qu’à Jos « quoiqu’intéressant Barnake » comme aurait dit mon ami chansonnier.virent, je tentai de vérifier si Renaud avait écrit Ego sum pauper à un endroit quelconque du rocher du Bé. Mes recherches furent vaines jusqu’à ce que je me rappelle qu’au camp Ste-Rose, il avait utilisé les petits coffrets sculptés de mon père. Alors je me dis qu’il n’avait pu l’enterrer que dans un endroit sablonneux,.le plus près possible de la tombe du grand homme. Effectivement, en arrière du monument de Chateaubriand, juste à l’extrémité du coin gauche, la terre semblait rejaillir de l’herbe. Je n’eus qu’à l’épousseter de mes mains. Et je trouvai une petite boîte en tôle et un simple papier déchiré d’une enveloppe quelconque.

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil Dabo.

le pays oeuvre d'art?

Je remis le tout bien en place, ahurie que tout ça fut plus fou que vrai, quoique plus vrai que fou. Le temps ne m’avait jamais vraiment hanté, sauf peut-être dans quelques moments de grands bonheurs où j’aurais voulu l’arrêter. Comme quand Nellie-Rose était gamine et que j’aurais voulu qu’elle ne grandisse point non pas pour retarder mon propre vieillissement, mais plutôt par souci de lui éviter un monde mâlien où elle aura à faire ses preuves sans aucune garantie…. D’autres moments de détresse aussi où j’aurais voulu le presser ce temps…. Comme quand ma fille souffrait de quelques maladies, toujours bénignes mais qui prennent une importance aux yeux d’une mère qui se sent impuissante et qui attend que les antibiotiques fassent leurs effets…. Toujours ma fille… le temps de l’aimer valant plus que la recherche sur le temps, puisque le temps de la retrouver m’apparaissaient cinq jours d’éternité à tuer d’une longueur infinie insupportable.

Je sentais venir le temps de lui donner un père qui m’aime et que j’aime, même s ‘il ne portait point le titre au niveau biologique, John ayant fait la preuve qu’il aurait fait un bien mauvais père biologique.

le pays oeuvre d'art?

Renaud m’avait jadis appelée sa « couleur clair de lune ». Alors je portais mon chapeau de paille, tous les soirs, après souper comme on dit au Québec ou après le dîner comme on le dit quand on célèbre le rituel de la bouffe en France. J’adorais marcher sur la plage de St-Malo, en dehors des forteresses. Je ne sentais plus le besoin de faire mon pèlerinage au travers de la horde des touristes. Je me tenais loin de la tombe tout comme mes pieds d’ailleurs qui préféraient se réjouir de vague en vague au fur et à mesure que celles-ci sensualisaient l’empreinte du sable sous mes pas.

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Je tentais le sort. Les hommes me regardaient et ma foi… il n’avaient pas tort. Je ne m’étais jamais trouvée aussi jolie. On dirait que, comme les animaux, au moment où l’accouplement te devient essentiel, (accouplement dans le sens de faire couple fondu ensemble pour la vie), ton corps dégage une danse du désir au féminin aux parfums étonnants, irrésistibles même pour toi-même. Tu en arrives à trouver incroyable qu’un homme ne tombe pas follement amoureux de toi et ne t’offre pas sa vie et son cœur pour la vie du cœur.

Il y a des moments comme ça où comme deux aimants s’attirant dans l’espace, comme deux amants s’éclatant dans le temps, l’une des deux parties marchant la plage de la mer de St-Malo ne se meut que dans des mouvements d’appel de la chair à la chair passionnée de sa chair. J’étais étonnée moi-même de mon corps devenu désir et ne pouvant s’abandonner qu’à un désir recherchant la même forme d’abandon.

Un soir de temps doux étendue sur la plage, je m’aperçus, en me relevant, que mon chapeau de paille « clair de lune » semblait me retenir pour ne pas que je m’envole au vent tellement j’étais attirée par le vent de l’amour. Je dus avoir un très beau sourire car un homme m’accosta par ces mots.

Madame que vous êtes fascinante !

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J’espère qu’un jour, un homme fera en sorte
que je ne le sois plus, répondis-je simplement.

Jean de Larousse
Quel bonheur enfin de vous rencontrer

Marie Gascon Thysdale.
Considérez-vous comme mon invité, Monsieur
Vous êtes déjà venu à St-Malo ?

Non c’est la première fois.

Alors je vous invite intra muros
Cité corsaire, place Châteaubriand
Pour le boire de bienvenue
comme on dit par ici.

France, Brittany, Saint-Malo, Intra Muros, view of Rue Porcon de la Stock  Photo - Alamy

Nous nous retrouvâmes finalement à une terrasse à l’intérieur des murailles à manger la traditionnelle galette-saucisse-crêpe accompagnée d’un plateau de fruits de mer et d’un vin relevé de Bretagne. . Jean de Larousse me raconta comment son arrière-arrière-arrière grand-père, Pierre Larousse, lança le grand dictionnaire universel du X1X siècle dans lequel il voulait donner « chacune à son ordre alphabétique, toutes les connaissances qui enrichissent l’esprit humain ». L’ouvrage évolua à travers les générations pour devenir en 1927 le grand Larousse encyclopédique, qui, d’édition en édition, donna à sa famille une réputation universelle à titre de « maison des dictionnaires ».

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Je lui parlai à mon tour du Grand Larousse encyclopédique 1960 dont mon père avait fait toute sa vie, son unique lecture, m’apprenant par le biais de cette classification de la connaissance, l’amour de la musique des mots et de leurs sens. Et sans trop nous en rendre compte, nous fûmes rapidement unis par la passion des mots neufs de sens à l’oreille.

Quand je prononçai le mot amour, il me confia à quel point la mort de sa femme l’avait bouleversé. Il travaillait d’ailleurs à renouveler le sens de ce mot dans la prochaine version de son encyclopédie, car il lui semblait que la profondeur du grand amour brillait d absence dans la définition, l’amour vrai n’étant pas enfant du désir, mais du compagnonnage heureux.

Au mot enfant, je lui parlai de ma fille que son père venait reconduire tout en amenant une proposition de divorce pour fin de signature. Je lui dévoilai à mon tour que j’avais connu dans ma vie l’amour coup de foudre, l’amour carriériste, mais pas ce compagnonnage heureux dont il semblait si épris tellement il en parlait avec des yeux brillants.

Ça fait cinq ans que mes yeux n’ont pas brillé
Pour une femme, vous savez, Marie ?

Dois-je prendre ça pour une déclaration ?
Répondis-je .

Je vous trouve tellement fascinante.

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Jean de Larousse dut remarquer ma tristesse profonde car il me demanda avec éducation en quoi le mot « fascinante » pouvait m’atteindre si profondément. Mais il y a des mots comme ça qui t’obligent à raconter ta vie. Et je ne savais trop par où commencer. En avais-je seulement le goût ?

Vous avez des enfants dis-je ?

Non

Vous aimeriez en avoir ?

Oui j’adorerais.

Alors le reste n’a aucune importance
Je désire une sœur pour Nellie-Rose
Voilà ce qui me fascine ces temps-ci.
Je cherche simplement une vie de famille
Vous avez une définition du mot famille dans Larousse
Car au féminin seulement, le sens du mot me semble
Certains soirs comme ce soir,
Dramatiquement incomplet.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

Je rougis soudain de m’être si profondément livrée

Allez, assez jaser comme on dit au Québec
Je pourrais vous faire faire des bêtises.
Vous me raccompagnez ?
Je dois être en forme pour accueillir ma fille
Et cela très tôt demain matin.

Comme j’habitais chambre et pension à l’intérieur des murs, nous n’eûmes qu’à marcher.

Je me rappelle toute petite
Mon père me chantait la chanson
À S-Malo beau port de mer
Vous savez qu’il n’y a pas
Un marin de par ici qui la connaît

Vous pouvez me la chanter ?

A St-Malo beau port de mer (2)
Trois beaux navires sont arrivés
Nous irons sur l’eau
Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’ile
Dans l’ile

C’est la chanson préférée de Nellie-Rose
Quand je l’endors le soir.

Si vous pouviez recommencer votre vie
Ce serait sur quelle île ?
Murmura Monsieur de Larousse

Fragile trésor naturel | Le Devoir

Celle de mon père
Les îles Galapagos
Parce que, comme il disait quand j’étais petite
C’est à l’autre bout du monde
Et que l’autre bout du monde
Ça donne juste le goût de revenir chez nous
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

Jean, je ne vous remercierai jamais assez
Pour cette merveilleuse soirée.

Je vous reverrai ?

Il vaut mieux que vous repartiez, je crois
J’ai trop de réflexes de femme esseulée
Je risque de faire des erreurs

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Le lendemain, quand j’entendis crier « maman, maman » les sanglots me traversèrent l’intérieur du corps pendant que les deux bras demandaient pardon de l’avoir négligée dans ma période p’tit Québec. Bien sûr, la nuit il y avait madame de Vincenne, mais ça ne remplace pas une mère quand l’enfant couvre une grippe. Dans ces cas-là, je prenais toujours mon petit poussin sous mon aile dans mon nid, ne serait-ce que pour vérifier ses montées de fièvre. Et je me jurai que jusqu’à 18 ans s’il le faut, je ne raterais pas une nuit de maladie. L’abandon et la confiance aux pouvoirs d’amour de la mère créant des liens que même la mort ne peut détruire.

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Une fois les papiers du divorce signés, John dut repartir, un congrès l’attendait à Liverpool. Sur la place du marché, j’achetai à Nellie-Rose un chapeau de paille exactement comme le mien. Comme elle avait grandi en mon absence. Elle ne cessait de parler de peur d’en oublier. Mais je remarquai aussi que mes éloignements, ne fusse que pour acheter une glace, l’insécurisaient. Elle serrait ma jambe contre elle en disant :

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On ne se quittera plus hein maman ?
On ne se quittera plus
Je veux pas aller vivre avec Papa
C’est trop loin de toi.

Je l’embrassai en la serrant très fort. Puis pour la calmer avant le dodo, nous allâmes marcher sur la plage de St-Malo en chantant ensemble notre chanson fétiche.

Saint Malo Plage du Sillon Peinture par Armelle Cailly (Armelle) | Artmajeur

 

Trois beaux navires sont arrivés (bis)
Chargés d’avoine chargés de blé
Nous irons sur l’eau
Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’île

Dans l’île

Que vous êtes fascinante mademoiselle ?

Nous nous retournâmes toutes les deux. Jean de Larousse mit un genoux par terre devant la petite en disant »

Il faut absolument que vous appreniez la réponse de votre mère À cette réplique Mademoiselle

J’espère qu’un jour, un homme fera en sorte Que je ne le sois plus, c’est bien ça la réponse Marie ?

non c’est pas ça la suite de la chanson Monsieur fit Nellie-Rose

c’est quoi ?

La plage du Sillon Peinture par Elisabeth Bazin | Artmajeur

trois dam’s s’en vont les marchander(2)
marchand marchand combien ton blé
nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’île
dans l’île

c’est qui les trois dam’s
demanda Monsieur de Larousse

Ben, dit Nellie-Rose
Y a ma mère…
Moi….
Puis Madame de Vincenne

Ça aurait pu être ta petite sœur
Dit Jean en me regardant droit dans les yeux

Et je chantai à mon tour
Comme pour changer de sujet

Accueil - Art à Saint-Malo

Marchand marchand combien ton blé (2)
Trois francs l’avoine six francs le blé
Nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’île
dans l’île

dis Monsieur le marchand
fit Nellie-Rose
ça coûte combien une petite sœur ?

si tu m’aimes, répondit Jean
ce sera gratuit pour toi

alors je vous aime

Et je chantai la suite de la chanson, toute étonnée qu’au refrain Nellie-Rose et Jean reprennent la mélodie en chœur, l’enfant nous tenant tous les deux par la main.

trois francs l’avoine six francs le blé (2)
c’est bien trop cher d’une bonne moitié
nous irons sur l’eau
nous irons nous promener
nous irons jouer
dans l’ile
dans l’ile

Comment va s’appeler ma petite sœur Monsieur ?

Faut demander à ta mère mon enfant.

Si ça coûte aucun franc, comme le monsieur le dit
On va l’appeler Frannie.

Et Nellie-Rose de conclure en chantant:

Littoral - jfGélot, balades en peintures

Marchand tu n’vendras pas ton blé (2)
Si j’le vends pas j’te l’donnerai
Nous irons sur l’eau

Nous irons nous promener
Nous irons jouer
Dans l’île
Dans l’île.

Ce soir-là, Jean et moi, couchâmes Nellie-Rose. Puis nous nous étendîmes tout habillés sur mon lit, nous endormant aussitôt d’épuisement. Quand je me réveillai, je me rendis compte que j’avais pleuré doucement pendant mon sommeil., Monsieur de Larousse caressant simplement mes cheveux le temps que je revienne sur terre.

Jean
À la vitesse où vous allez
On va se casser la gueule
Faut pas faire des promesses à la petite comme ça.
Un enfant, c’est sacré,
Ça pense qu’un adulte, ça ment jamais.

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J’ai trois billets d’avion
Pour les îles Galapagos
Départ par train
Pour l’aéroport
demain après-midi

Si vous avez vraiment le goût
qu’on se connaisse tous les trois.

Pourquoi aller si vite Jean ?

Ça fait cinq ans déjà
Que je vous attends Marie
Et nous nous sommes déjà tant écrit.
N’avez-vous pas dit
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?
Pour revenir, faut commencer par partir quelque part.
Pourquoi pas le pays de votre père, les Iles Galapagos ?

Mais c’est à l’autre bout du monde Jean ?

N’avez-vous pas dit
L’autre bout du monde, ça donne juste le goût
De revenir chez nous

Et c’est un chez nous que je vous offre de construire Marie
Un chez nous avec une Frannie puis une Nellie-Rose.

Nous gardâmes silence plus d’une demie-heure. Je m’apercus que des larmes coulaient silencieusement sur son visage, ce qui me fit pleurer discrètement aussi. En dedans de moi-même, Renaud, tel Robinson Crusoé sur son radeau, s’éloignait de moi pour accoster sur l’ile dont il avait tant rêvé. Et cela me fit du bien que nos routes se séparent, la sienne conduisant peut-être à l’or du temps, la mienne à l’abordage de ce qui me semblait à ma juste mesure : l’amour au quotidien sans se poser de ces questions qui font de ces chercheurs d’étoiles des errants de la société.

Épinglé par Abdou Guerinik sur fond d'écran | Toile de fleurs, Peinture  fleurs, Tableau peinture abstrait

Jean, j’accepte ce voyage d’essai
En autant que je paie mon billet d’avionv
Et celui de la petite.

Je dois décliner votre offre Madame
J’ai promis à Nellie-Rose
Que sa petite sœur ne lui coûterait rien

Nous éclatâmes de rire, ce qui réveilla Nellie-Rose qui, en toute innocence, vint se blottir dans le lit entre nous deux. C’est ainsi que nous nous endormîmes. Et c’est peut-être à ce moment-là que j’acquis, dans le bien-être de notre tendresse réciproque, la conviction intime que nous formerions un jour une famille heureuse.

Je connais un pays
Où on nous donnerait gratuitement
Ta petite sœur au lieu d’avoir à l’acheter
Si ta mère vient, tu prends le train et l’avion avec nous ?

C’est ainsi que nous partîmes pour les Iles Galapagos. Je ne savais pas que ces treize îles, dix-sept ilôts et quarante sept récifs sortis de l’océan Pacifique lors d’éruption volcanique abritaient 10,000 « galapagos » (nom espagnol des tortues géantes), une myriade d’iguanes marins ou terrestres, des milliers d’otaries, d’albatros, de lions de mer. Nous aboutîmes finalement à Puerto Baquerizo Moreno, centre administratif de l’archipel.

trompe l'oeil hublot et fond marin Peinture par Sylvie Mailhe Poursines |  Artmajeur

Comment mon père avait-il su que le paradis se trouvait aux îles Galapagos, surnommées « les îles enchantées ». ? En fait, il en avait entendu parler en lisant l’item Darwin dans l’encyclopédie parce que le célèbre savant britannique les avaient visitées en 1835, ses études ayant donné naissance à son légendaire livre : « l’origine des espèces par la sélection naturelle »

J’appris donc la vision Larousse d’un compagnonnage heureux. Pour Jean, on était d’abord des compagnons de vie, partageant avec passion un même rêve, ce qui nécessairement alimentait l’amour comme les ruisseaux de petits gestes finissant par constituer un océan de bonheur. Il avait réussi cela avec sa première femme. Et il se sentait mature comme un capitaine de bateau qui connaît bien le ciel et son étoile polaire.

Mais je ne me sentais pas à la hauteur de son épouse décédée. Et je finis par lui dire en éclatant en larmes. Jean fut habile, Il avait senti qu’une partie de mon cœur était encore ensorcelée par Renaud. Et il me demanda de m’abandonner, de tout me raconter, comme il le ferait lui-même au sujet de sa femme.

Et c’est ainsi que nous échangeâmes sur nos fantômes. Car il faut bien l’avouer, Jean fut fasciné par la vie de Renaud, encore plus que je ne l’aurais jamais cru. Sa vie de chansonnier, son don de lui-même aux enfants du camp Ste-Rose, son errance de Don Quichotte du temps à travers le monde.

Nous nous rendîmes compte tous les deux qu’une partie de notre être n’arriverait jamais à faire le deuil, lui de sa femme, moi de Renaud. J’appréciai la franchise, le respect, le partage, l’affection que ces confidences créèrent entre nous. Et je crois que c’est ce long échange sur notre plus intime qui cimenta notre rêve de donner un foyer à Nellie-Rose et la Frannie à concevoir.

Jean était tellement ému que nous nous soyons rencontrés qu’il vécut la gêne de l’impuissance sexuelle. L’émotion était trop forte. Et moi qui le désirais au fond de mon sexe et qui avait si peur que cela lui arrive parce que je ne lui plaisais pas physiquement, ou bien qu’il ne me désire pas comme il avait sans cesse désiré sa femme.

Nous réussimes à faire l’amour, le dernier soir. Cela lui sembla douloureux car il cria au point où je dus lui enfoncer la main dans la bouche pour ne pas réveiller la p’tite.

Et ma petite sœur, monsieur Jean ?

Je l’ai cachée dans le ventre de ta maman Nellie-Rose
Dépose ton oreille
Ecoute son petit cœur qui bat
Il faut juste qu’elle grandisse maintenant

Elle va s’appeler comment Jean
Frannie Thysdale ?

Non ma chérie, lui répondis-je
Si Jean le veut bien
Elle s’appellera
Frannie Gascon-Larousse.
Et toi, Nellie-Rose Gascon-Larousse
Et c’est ainsi que le destin
D’une terrestre bien terre-à-terre
nommée Marie Gascon
fut lié.
Par promesse d’engagement réciproque,
à celui d’un terrien bien terre-à-terre aussi
Monsieur Jean de Larousse.

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Car c’est les deux pieds sur terre
Et les yeux tournés, non vers la lune,
Mais vers mes filles
Que j’eus besoin
De m’abandonner en cette vie.

29 NOVEMBRE 2020 … 13 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE …. L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 16 …. MON CHER CLERMONT … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

Chapitre 16 – MON CHER CLERMONT

L’île de l’éternité de l’instant présent

Pierre Létourneau - Tous les jours de la semaine - YouTube

Pierre Létourneau

 

 

 

Pierre Létourneau
Pierre Létourneau

Mon cher Clermont,

En avril 1920, Einstein dit à Moszkowski :
« L’idée selon laquelle le temps s’écoule plus vite
ou,plus lentement selon nos sensations subjectives
de joie ou de tristesse de satisfaction ou d’ennui
n’a rien à voir avec la notion de relativité du temps.,
même si on tient compte du fait
que les sensations subjectives découlant de ces faits
sont réelles. »

Je m’oppose rigoureusement à Einstein à ce sujet
J’ai tendance à croire que mes brosses d’être
Et mes attaques d’être ne sont pas de nature spirituelle
Ou religieuse, mais des phénomènes mesurables
Mathématiquement, de nature quantique,
reliés à la fissure de la structure du temps.

Mon hypothèse étant la suivante :
Il est possible que l’on découvre un jour que le cerveau
Fonctionne au niveau moléculaire selon les lois
de la physique quantique, pouvant faire courber le temps et l’espace
avec autant de facilité que l’univers dans son entier se courbe
sous l’effet de sa masse et de sa vitesse, même s’il est
en expansion.

Il est possible qu’un jour, par la seule puissance du cerveau
Nous soyons capables de devenir des voyageurs quantiques
Traversant l’univers à une vitesse approchant celle de la
Lumière. Le corps devenant le réceptacle de l’univers entier dans une
Attaque d’être et l’univers réceptacle du corps entier dans une brosse d’être,
L’homme passant ainsi de l’être immense à l’enfant de l’être.

Tableau Peinture Art Abstrait - l'Horloge du temps

Faire exploser le temps-horloge, voilà le fondement de ma recherche
Au niveau épistémologique et ontologique. L’épistémologie étant la science du rapport de la perception à la réalité et l’ontologie celle de la consistance Fondamentale de la structure du réel. Le cerveau étant à l’échelle de l’infiniment petit ce que le cosmos est à l’infiniment grand, la relation amoureuse de l’un envers l’autre se vivant à l’intérieur de l’île de l’éternité de l’instant présent.

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Clermont fut le premier à descendre dans la cave du P’tit Québec avec des nouvelles fraîches de Renaud. Il avait marché tout l’hiver l’Espagne et le Portugal avec lui, quêtant ça et là, chantant et jouant de la guitare pour survivre. Et Renaud avait tenu à ce qu’il conserve précieusement cette lettre signée, au cas où…Je me rappelle encore de la chanson que le pianiste aveugle chantonnait au moment où j’aperçus sa barbe et ce foulard en nœud cachant sa calvitie. C’état « Les Colombes » de Pierre Létourneau

LES COLOMBES -Pierre Létourneau (1962) – YouTube

On se voyait une fois la semaine
Cela passa si vite que bientôt
On multiplia les rendez-vous
Au ciné au coin des rues

Quand je te disais, je t’emmène
À chaque fois tout était nouveau
Dans la chambre on vivait loin de tout
Et les heures ne passaient plus

Pendant que les colombes, de la rue Des cèves
Se faisaient comme une ronde
Autour de nos rêves

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J’étais assise sur le grand sofa, dans l’arrière-salle quand il me sembla reconnaître cette voix rauque qui massacrait le refrain. Je me levai et je vis Clermont. Il faisait partie de ces anciens du St-Vincent qui, avec l’arrivée du printemps, venait comme en pèlerinage à Paris juste pour revivre un peu de leur passé en pays étranger. Au premier étage, vers vingt heures, René Robitaille du « gros Bob d’à côté » remplaçait Jean-Guy Desrasmes des Îles de la Madeleine. mais le vrai rituel se passait après, dans la cave, entre trois heures et huit heures du matin, dans des moments de déchirure où même « la Manic » de Georges D’or chantée par le pianiste aveugle provoquait en chacun de nous, nuit après nuit, l’insoutenable douleur du mal du pays.

Georges Dor - La Voix Du Québec (1971, Gatefold, Vinyl) | Discogs

Georges Dor – La manic – YouTube

Si tu savais comme on s’ennuie, à la Manic
Tu m’écrirais bien plus souvent, à la Manicouagan
Parfois je pense à toi si fort
Je recrée ton âme et ton corps
Je te regarde et m ‘émerveille
Je me prolonge en toi

Comme le fleuve dans la mer
Et la fleur dans l’abeille.

Je fus très ébranlée de voir dans cette lettre de Renaud les mots de mon père devenus hypothèse scientifique tenant presque de la science-fiction. Tout me paraissait si éloigné de ce que je pouvais saisir. Clermont me raconta que pour Renaud, le fait d’être constamment en voyage redonnait à l’espace-temps son étrangeté comme si le monde naissait à nous pour la première fois, comme si le réel était une personne vivante, libérant par la contemplation l’esclavage provoqué par le passé et le futur, simples reliquats d’une mémoire sclérosée de l’ego, le monde restant une grande et éternelle énigme. Renaud avait dit à Clermont :

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C’est en marchant le temps
Que tu te rends compte
Que tout ce que l’homme
a construit de ses mains
fut une manière de tenter de répondre
à l’angoisse que constitue ce temps.
Une maison servant à le fractionner pour survivre,
Une Église à le calmer pour ne pas qu’il nous engloutisse,
Un monastère à l’arrêter pour trouver la fissure menant à l’éternité,
Un travail pour en faire la culture comme on passe la charrue dans un champ de loisirs
Une chanson à le ralentir ou l’accélérer pour provoquer
L’enivrement d’en faire partie, comme sur un manège tournant
Au beau milieu d’un cirque.

L'HYMNE AU PRINTEMPS - Vidéo Dailymotion

Hymne au printemps – Félix Leclerc – YouTube

Et le chanteur aveugle qui gémissait « l’hymne au printemps » de Felix Leclerc ». Clermont m’incita à bien écouter parce que les paroles parlaient du temps, comme la Manic danse l’ennui, comme les Colombes signalent les heures qui ne passent plus.

Comme un vieux râteau oublié Sous la neige je vais hiverner Photos d’enfants qui courent dans les champs Seront mes seules joies Pour passer le temps.

Renaud avait demandé à Clermont de servir de témoin à ses brosses d’être et attaques d’êtres, vécues dans des endroits particuliers où l’homme, par les œuvres de son architecture, avait tenté de domestiquer le temps.

le-chateau-d-argent-et-son-reflet.jpg Peinture par Nicole De Pauw |  Artmajeur

C’est ainsi qu’ils dormirent à la belle étoile, à Escalona, sur les rives du Rio Alberche, au pied des ruines de l’un des nombreux châteaux qu’Alvaro de Luna, favori de Jean Deux et connétable de Castille fit élever dans la sierra de Gredos, près de Madrid. Le château représentant peut-être une tentative orgueilleuse d’ignorer le temps en le défiant.

Puis ils vécurent la même expérience sous un moulin à vent du plateau sec et nu de la Manche où le plus noble et le plus simple des hommes, Don Quichotte, l’homme le plus cosmique de la littérature mondiale, ventait du vent métaphysique de son absence sous le moulin blanc brandissant mystérieusement ses ailes dans le grand vide-plein. Le moulin à vent représentant peut-être la première tentative poétique de l’homme pour voyager dans l’espace-temps. Renaud avait demandé :

Don Quijote y Sancho Panza | Les arts, Comment peindre, Don quichotte

Clermont
sens-tu l’instant présent
qui prend possession des lieux ?
Écoute le vent qui chante de l’intérieur
Le temps qui se rafraîchit
L’instant présent, quand il apparaît
C’est le souffle du cosmos
Dont il n’est pas accordé à l’homme
De connaître la nature de l’être qui souffle
Comme on n’arrive pas à identifier
celui par qui la pipe fume.

J’osai poser une question bête à Clermont :
T’as senti quelque chose ?
T’as vécu au moins une brosse d’être
Ou une attaque d’être ?

Non, me répondit-il
Rien de cela ne me fut accessible
Mais c’est impressionnant de voir
Qu’un homme consacre sa vie
Pour tenter de comprendre
Le cosmos qui brûle en lui
Au cas où il ne suffirait
Que de l’allumer chez les autres
Comme on allume un fanal
Au cas où l’île de l’éternité de l’instant présent
Serait bien réelle, telle qu’indiquée sur la carte
Des premiers navigateurs.

Épinglé sur 2013 - Tout commence par une idée - Le camps des cousins zinzins

Tu vois, me dit Clermont
Je connais par cœur les paroles de Renaud
Mais cela reste des paroles,
En autant que cela me concerne.

Il pense parfois à moi
Lui demandai-je ?

Une partie de lui-même est morte
Quand tu es partie, me répondit-il
Celle du désir pour une autre femme.
Il n’y a jamais eu d’autre femme
Dans sa vie après toi.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Clermont quitta la cave du p’tit Québec vers quatre heures du matin, reprenant l’avion très tôt le lendemain matin pour Montréal. Il tenait absolument à échanger avec mon père sur ce qu’il avait vécu en Espagne et au Portugal. Je lui donnai des photographies récentes de Nellie-Rose pendant que le pianiste aveugle chantait les dernières paroles de «Bozo » de Félix Leclerc.

Félix Leclerc – Bozo – YouTube

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Si vous passez par ce pays la nuit
Y a un fanal comme un signal de bal
Dansez, chantez bras enlacés
Afin de consoler
Pauvre Bozo
Pleurant sur son radeau

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Quand Jos Leroux arriva au p’tit Québec, c’est aussi avec cette chanson de Félix Leclerc qu’il termina, chaque soir, son tour de chant sur la petite scène du premier étage. Puis il descendait nous rejoindre dans la cave. Nous parlions régulièrement du camp Ste-Rose, nous demandant ce que les enfants étaient devenus à travers les années.

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Savais-tu qu’à l’intérieur de chaque panache
Remis aux jeunes du camp Ste-Rose
À la dernière soirée,
Il y avait une date de retrouvailles
Inscrite à l’intérieur ?

Il est temps que quelqu’un m’en parle, dis-je
On est en 1978
Il y a presque cinq ans de ça
C’est quoi la date ?

Le 15 août deux mille un à minuit
Au dortoir du camp Ste-Rose.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Wowwww répondis-je
Vingt-huit ans après le camp Ste-Rose
C’est quoi l’idée ?

Avec Renaud, ben difficile à dire
Dit Jos en riant.
Les enfants vont avoir entre trente et quarante ans
Ça va te faire une méchante garderie
Hurla-t-il en éclatant de rire.
Même si Renaud m’a parlé de l’événement
Comme la mise en place
D’une future communauté de recherche
Sur le temps.

Peinture Acrylique DON QUICHOTTE Peinture par Norbert Engel | Artmajeur

Jos avait cet art de la bonne humeur qui le rendit très populaire dans la cave. Y avait toujours quelqu’un qui venait le chercher pour prendre le micro parce que le pianiste aveugle ne connaissait pas les paroles des chansons d’un nouveau venu, Paul Piché.

Paul Piché – Heureux d'un printemps Lyrics | Genius Lyrics

♥ Paul Piché – Heureux d’un printemps ♥ – Paroles / Lyrics ♥ – YouTube

Heureux d’un printemps qui m’chauffe la couenne
Triste d’avoir manqué encore un hiver
J’peux pas faire autrement ça m’fait d’la peine
On vit rien qu’au printemps, l’printemps dure pas longtemps.

Les Français adoraient notre manière québécoise de turluter

Tram di li li lam, di li li lam
Tram di li li lam,di li di li lam.

Vers la fin de la soirée, il traînait sa grosse bedaine et ses petites pattes d’un groupe à l’autre, représentant pour le français moyen l’archétype parfait du québécois heureux : Un gag, un rire, une tape dans le dos, une levée de coude franche et que tout le groupe fasse de même.

En tout cas, finit par me dire Jos
Jamais plus Renaud va m’avoir
Pour faire partie de sa communauté de recherche
C’est trop marteau pour ma p’tite tête.

Quand les asiles psychiatriques produisent des artistes

Une fois, y m’a emmené dormir trois jours
dans un hôpital psychiatrique
avec les hors-la-loi du temps comme y disait
Juste pour vérifier si on vivait la même chose.
La deuxième nuit je l’ai réveillé
J’ai dit : tu cherches quoi ?

Y dit : les lois du sommeil.

J’ai dit : Barnake Renaud
Chu même pas capable de dormir
Tellement ça crie icitte
J’ai ben plus le goût de sacrer
Mon camp chez nous
Que de chercher.

Et Renaud de dire
Intéressant, très intéressant
Nous vivons la même chose
Continuons l’expérience

Et lui s’est rendormi
Incroyable !

Tombeau de Chateaubriand — Wikipédia

Une autre fois, on s’est retrouvé à St-Malo,
dans une fête en l’honneur de Jacques Cartier.
Y m’a emmenée me recueillir près de la tombe de Chateaubriand
Le problème c’est que la tombe était située
Dans l’avancement de la mer
Et qu’une fois la marée remontée
Y avait plus de chemin pour revenir
On a été obligé de dormir là
Sur de la roche tout croche.
Renaud a été émerveillé
Du rapport de Chateaubriand
Avec le temps et l’espace
Mais moi j’ai gelé toute la nuit
Pis j’ai eu mal dans le dos
D’habitude je dors sur le ventre
Pis on n’avait même pas de couverture

Lui, avant de s’endormir,
M’a demandé d’être attentif à mon sommeil
Juste pour vérifier en dedans de nous
Si on vivait la même chose,
selon sa vision
De la communauté de recherche.

J’ai fini par le réveiller :
Barnake, que j’y ai dit
Quand t’as froid pis qu’tu frissonnes
C’est dur de dormir.

Y m’a répondu
Intéressant
Nous vivons la même chose
Continuons l’expérience
Y s’est rendormi presque instantanément
Pour continuer sa brosse d’être comme y disait.

Moi j’ai été sur la brosse toute ma vie
Pis ça m’a jamais fait cet effet-là.

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Tu vois le genre Marie
Quand on s’est quitté
J’ai dit : Renaud, je pense que t’es plus fou que les fous.

Y m’a répondu :
Je me demandais justement
S’il ne fallait pas être un peu fou
Pour vraiment déguster la vie.

Je lui ai répondu à mon tour :
Inquiète-toi pas pour toi
Tu dois avoir des indigestions de dégustation
De mon côté
Je trouve ça « intéressant » comme tu me dis souvent
Mais nous ne vivons pas la même chose
Fait que même si je t’adore
Continue l’expérience tout seul
Moi je sacre mon camp.

Y a jamais été capable d’arrêter de rire
Y m’a serré la main pour me remercier
De l’immense bonheur que je venais de lui donner

Plus fou que ça, tu meurs.

Comme Jos avait raconté cette anecdote devant quelques amis, on lui demanda nuit après nuit de remettre ça au micro. Et c’était de plus en plus drôle d’une fois à l’autre. Même ceux ou celles qui n’avaient jamais rencontré Renaud eurent l’impression d’avoir été son intime. Et Jos qui en mettait. Mais je savais d’expérience qu’il romançait à peine la vérité.

On était sur la roche à St-Malo
À côté de la tombe de Chateaubriand
Lui y dormait
Une brosse d’être
Pis un moment donné Y s’est mis à crier C’est beau, c’est beau, que c’est beau.

plage chateaubriand s tombeau st malo Peinture Tableau en Vente

Aye non seulement tu voyais rien
Ça a beau être Châteaubriand
Mais ça brille pas fort
puis moi j’ai peur des morts.
J’étais même pas capable de dormir
Tellement je frissonnais d’humidité
Pis les vagues ça fait du bruit
Dans le noir, c’est pas drôle.

Au bout d’une heure, mon Renaud :
C’est beau, c’est beau

Une fois j’lui ai crié
Barnake Renaud
Ferme ta gueule si tu veux que je dorme

Y s’réveille
Je répète.
Y dit : intéressant
Nous vivons la même chose
Pis y s’est rendormi.

Au bout du mois, la veille du départ de Jos, l’histoire avait pris de l’envergure au point où maintenant elle durait un gros vingt minutes de rires sans interruption. Le lendemain, jour de son départ, nous nous sommes tous sentis orphelins.

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Intéressant, que j’ai écrit à Jos sur une carte postale
Nous vivons tous la même chose
On s’ennuie de toi .Vive Le Barnake du Québec.
Merci d’avoir ensoleillé Paris

Était-ce le fait que Jos avait parlé de St-Malo soir après soir, au p’tit Québec, que Renaud avait vécu des brosses d’être dans l’ilot du Grand-Pré où reposait, la tombe de Chateaubriand , que « les mémoires d’outre-tombe du grand écrivain » étaient enseignées par John au département de littérature de l’Université de Vancouver, qui me donna l’obsession de m’y rendre ? Ou plutôt la chanson « à St-Malo ,beau port de mer » que mon père me chantait quand j’étais petite ? « Nous irons jouer dans l’île, dans l’île »

A Saint-Malo, beau port de mer – YouTube

Gerard Mursic artiste peintre breton Saint Malo Village | Peintures art  abstrait, Peinture abstraite, Paysages abstraits

Qui sait vraiment sur quels critères fonctionne l’inconscient ? Jeanne Martin avait été au centre de mon univers à l’époque du St-Vincent, pourtant je m’étais sentie incapable d’aller la saluer lors de mon voyage à Montréal. Renaud m’avait transpercé le cœur de bord en bord, mais je préférais souffrir de son absence que d’être déçue d’une retrouvaille sans lendemain. Je savais également que je ne mettrais jamais plus les pieds ni à Vancouver ni au p’tit Québec. Alors tant qu’à errer, pourquoi pas St-Malo ? Après on verrait bien.

Toujours est-il que j’écrivis à John.

Cher John,

Nous avons été unis par notre amour de la littérature
Pourquoi ne prendrions-nous pas Chateaubriand
Comme témoin de notre rupture.
Sa tombe ayant été considérée
À travers les siècles
Comme un haut lieu de pèlerinage poétique.

Que penseriez-vous de venir m’y rejoindre
Durant vos vacances ?

Nellie-Rose va bien.
Celle-ci me donnant beaucoup de bonheur
Au quotidien, je serais heureuse de continuer
À la voir grandir, à partir de ce que nous jugerons
Le mieux pour le bien de l’enfant.
Je vous enverrai mon adresse rendue là-bas.

Pourquoi pas l’amitié entre nous !
Marie.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

C’est ainsi que, le 1er juillet 1978, je quittai le Petit Québec avec un mélange de regret et de soulagement. Madame de Vincenne était devenue une amie. Et comme Nellie-Rose l’avait prise en affection, il me sembla valable d’offrir un air de fête à notre trio. Cette dame avait été professeur de français et possédait une culture qui donnait à son âge la sagesse de ces femmes complices d’une plus jeune qu’elle. Elle aimait dire des choses précises en phrases vagues

Il suffit parfois de quelques pas dans le sable
Pour que sa vie redevienne un bord de mer.

C’est en parlant cœur à cœur avec Madame de Vincenne , sur le train de Paris à St-Malo, que je réalisai que je m’étais peut-être menti à moi-même. J’avais quitté le camp St-Rose pour Vancouver dans l’espoir secret que Renaud me déclare son amour avant qu’il ne soit trop tard, abouti au p’tit Québec parce qu’il y était venu à mon insu et qu’il y repasserait sans doute, comme je me dirigeais vers la tombe de Chateaubriand parce qu’il avait fait de ce lieu une de ces escales.

La ronde Peinture par Christian Delavelle | Artmajeur

Qui sait vraiment sur quels critères fonctionne l’inconscient ?

Les Français ne peuvent pas saisir ce que représente la maison où est né Jacques Cartier pour l’imaginaire d’un québécois. Notre désir de se bâtir un pays francophone dans une mer d’anglophones tire ses racines de ce fait historique. Mais lorsque tu arrives sur place et que tu découvres que les lieux ont été achetés par le gouvernement canadien qui profite de cette vitrine pour faire la promotion du fédéralisme, tu te sens assiégé par les chicanes politiques internes et ta blessure d’être québécois, peuple de vaincu, s’ouvre de nouveau dans des espaces où elle n’aurait jamais dû s’exhiber.

Serge Lemoyne - Peinture no 3 (série Bleu, Blanc, Rouge) - BYDealers

Par chance, cette guerre des drapeaux se passait à l’extérieur de la vieille partie de St-Malo. Les vieux remparts de pierre offraient un magnifique panorama de l’intérieur sur la ville et extérieurement sur la mer, te faisant oublier l’amertume crée par le mauvais goût et l’odeur nauséabonde d’un Canada faisant plus étalage de sa fragilité géopolitique qu’autre chose.

peinture « Magazin'art

Chaque soir, les terrasses s’imprégnaient du parfum des mets apprêtés à partir des produits de la mer, mélangés aux chants bretons d’un groupe d’anciens marins costumés parcourant à pied rues et ruelles. Même John, à son arrivée, en fut charmé. Nous fîmes une visite des lieux avant de nous diriger, le lendemain ,vers la pierre tombale de l’auteur des mémoires d’outre-tombe.

Cet après-midi-là, Nellie-Rose dormit entre nous deux sur le rocher du grand Bé, à quelques dizaines de mètres du rivage enfoncé tel un bras dans la mer. C’était impressionnant de voir cette filée de touristes venus rendre hommage non pas à Chateaubriand, mais à cette part de poésie en eux que le quotidien ne leur permettait pas toujours d’exprimer.

Pourquoi le tombeau de Châteaubriand
Comme lieu de rencontre ?

Parce que nous allons mourir un jour
John, répondis-je.

Et…

Prépare le divorce
Comme si nous étions déjà morts tous les deux
Et je signerai les yeux fermés
Sans même consulter un avocat.

Merci de ta confiance
Me répondit-il simplement.

File:Tombe de Chateaubriand.jpg - Wikimedia Commons

Une fois Nellie-Rose partie avec son John au Canada anglais et Madame de Vincennes retournée à Paris, je passai plusieurs nuits à dormir seule dans un sac de couchage, près de la tombe de Châteaubriand. La contemplation des étoiles fut pour moi une libération, surtout quand elle se rythme aux flux et reflux des vagues de la mer. Se peut-il que les églises, à travers la planète, infantilisent les hommes en leur faisant croire qu’il existe une séparation entre le ciel et la terre, le ciel servant dans cette légende urbaine à l’échelle de la planète, à transmettre aux hommes les messages des dieux ? Peut-être qu’un jour, il y aura des hommes sur la lune qui assisteront au lever de terre comme on assiste au lever de lune et qui s’imagineront que les dieux habitent la terre plutôt que le ciel !

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Et peut-être aussi ,qu’un de ces habitants de la lune, aura pour livre de chevet « l’ile de l’éternité de l’instant présent », chapitre seize, où sur une planète de milliards d’êtres humains, un homme cherche le secret de la temporalité pendant qu’une femme attend, depuis leur dernière soirée sur la roche du camp Ste-Rose, qu’il la retrouve à travers ses quêtes successives de vérité, les fous terriens et les hommes lunaires dormant à défaut de comprendre ce qui leur arrive, perdus de part et d’autre dans ce cosmos hallucinant.

LE COFFRE AUX IMAGES | Comment peindre, Image coeur, Image coeur amour

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

29 NOVEMBRE 2020

ENFIN VENU LE TEMPS DE LA SAGESSE HEUREUSE …

ACTUALITÉ

(3263) (16 octobre 2019)

L’actualité pour moi, ce ne fut interprétée pour moi que par LE MONDE ENCHANTEUR DE MON ENFANCE…le petit lac St-Louis et la chanson de mon père, Plage St-Louis, la voix ferrée et les hobos qui sautaient du train … J’ai donc eu accès à ce que je considère LES PARAMÈTRES MÉTAPHYSIQUES MÊME D’UN ROI-ENFANT … soit… la poésie onti-kha-tive d’un père qui a fait rêver sa ville… et la poésie multiverselle de deux hobos sautant du train qui m’ont construit l’impossible… Le tout habillé des larmes de joie de ma grand-mère Lumina … des bottes pour aller plus loin dans la vie de mon grand-père Lucien … de la joie de vivre inouie de mon oncle Paulo … et les yeux de la beauté du monde de mon grand-père Lefebvre, tout cela dans la trompette de mon père … Quand mon partenaire de scène Denis Lamarre me disait occasionnellement : « Pierrot, tu ne peux pas comprendre les autres, tu as tout reçu dans la vie (intelligence, sensibilité, humanisme m’a-t-il écrit dernièrement) …. Il avait raison… du petit Lac St-Louis au poste de télévision de mon père… à la place des arts à 13 ans à expo 67 .. aux contretemps… etc… Je ne peux voir autrement la planète terre que sous la musique de mon enfance …

La nano-citoyenneté-planétaire étant la seule actualité qui intéresse mes yeux de rêveurs qui ont consacré leur vie à réfléchir aux LOIS DU RÊVE avec le projet par une équipe de chercheurs d’en inventer une institution consacrée à la fin de la faim de millions d’enfants dans le monde … en prenant le pari que la seule actualité intéressante est celle de la POÉSIE ONTI-KHA-TIVE D’UNE MÉTAPHYSIQUE MULTIVERSELLE ONÉRIQUE … et cela par la méthodologie des débris de la mémoire du cœur …. Je fus un roi-enfant …. le petit lac St-Louis réenchanté par la trompette de mon père et sa chanson «plage st-Louis» construisant en moi la certitude de n’être qu’un rêve que seul un roi-enfant pouvait avoir… Ma mère avait tellement d’ouvrage avec mes frères et sœurs qu’elle m’a oublié…

Ce fut ma chance… Parfois elle pleurait en me disant: On sait bien toi t’as jamais besoin des autres… Je ne comprenais pas ses larmes …. elles n’étaient pas de la même nature que les larmes de joie de ma grand-mère Lumina….

Qu’est-ce qu’un roi-enfant?

C’est celui qui porte en sa condition humaine un sens du céleste …. sans Dieux, sans logique, sans rituels, sans organigramme sociétal… comme si une simple chanson (plage St-Louis de mon père) ou un simple saut d’un train (2 hobos en face de ma galerie) m’avaient enseigné un paradigme dont je ne pu jamais m’évader…. La liberté se vit par un conte…. aujourd’hui je changerais par les mots… Il suffit d’avoir été une note de musique dans une chanson (plage st-Louis ) et une portée musicale (par un saut de hobos) pour n’être qu’une symphonie marchant en rêveur une humanité propédeutique à un chant KANTIQUE. …

Par malchance, je n’avais jamais vu de ma vie mon père et ma mère avoir un argument… Ils avaient conclu un pacte au début de leur mariage… jamais devant les enfants … si possible une fois par semaine au restaurant… même si on a que des sous pour un café… on ramasse les problèmes et on trouve une solution …

De là l’échec de mes nombreuses vies de couple… dès le ier argument non intelligent de facture dysfonctionnel eumétrique… je m’enfuyais au lac St-Louis de ma ville natale et je reprenais le train des hobos de mon enfance pour sauter en bas de la condition humaine…

La fuite m’a sauvé… Grâce à mes deux matrices (le lac et le saut) j’au pu vagabonder mes relations amoureuses, puis vagabonder un pays avant de vagabonder la connaissance dans 4 universités …

J’ai 71 ans… une joie intense d’être un chercheur construit par un lac, 2 hobos, les larmes de joie de ma grand-mère Lumina, les bottes pour aller plus loin dans la vie de mon grand-père Lucien, la trompette de mon père, les yeux de la beauté du monde de mon grand-père Lefebvre et la poésie du quotidien de mon oncle Paulo …

La Tuque, telle que la chante plage st-Louis de mon père… demeure le monde enchanteur qui rend possible la nano-citoyenneté-planétaire…. La poésie ontikhative d’une métaphysique multiverselle enchantera des vieux jours…..

Et je mourrai en chantant la chanson de mon père en revisitant les images qui y sont adjointes sur you tube…

Pierrot vagabond

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(3296) (5 septembre 2019)

L’amitié œuvre d’art ou un bouquet de qwalias au service d’une humanité œuvre d’art en devenir … la qwantication des relations humaines passe par un conte pour un feu de joie (la sociologue Gaelle Eteme) … Aujourd’hui, je reverrai mon partenaire de scène durant 18 ans… Denis Lamarre du duo Rochette-Lamarre…. notre amitié fut oeuvre d’art.… ce sera comme si on s’était jamais quitté…. Lui avait hérité du Patriote de Ste-Agathe… moi hérité de mon rêve… devenir un vagabond, un vrai comme ceux que j’avais vu sauter du train de ma galerie quand j’avais un peu moins de 5 ans. … Quelle belle carrière dans le respect radical l’un de l’autre nous avons eu…. 250 spectacles et plus par année .. sans conflit, sans tension …. durant 18 ans… quand même….

Et cette maîtrise universitaire  sur le rire dans le cerveau humain en même temps (14 années sur 18) … et mes recherches pour écrire des spectacles de burlesque autant que de western… quand même…. des sketches, des monologues, des numeros de slapsticks et j’en passe…

on écrivait quand même tous nos Noel d’automne à l’auberge la calèche dans les Laurentides…. 20,000 personnes par année venaient de partout en autobus et remplissaient durant tout l’année notre petit laboratoire de recherche en création….

Nous faisions créer des décors, des costumes… Comment ais-je pu être aussi heureux?… Sans doute que Denis, comme Michel Woodard, mon partenaire de recherche actuel, avait bien saisi que je ne devais rien faire d’autre que d’habiter la beauté du monde….

Denis me disait souvent: Pierrot, je sais que tu es un vrai parce que je me sens constamment en vacance à tes côtés… Faut dire que dès l’âge de 15 ans, il avait été l’éclairagiste attitré au patriote de Ste-Agathe et avait connu tous les artistes européens et québécois qui étaient passé sur cette scène …

Que de belles nuits nous avons passé au retour dans nos tournées à écouter des chansons inconnues de nos chansonniers et le plaisir que nous y avons mis à analyser chaque oeuvre…. Surtout, nous avions pris la bonne habitude de ne parler que des moments de magie que nous avions vécu sur la scène et jamais de ce qui n’avait pas marché….

Nous avions un remarquable corpus de numeros de scène et nous improvisions le plus souvent le pacing du spectacle en fonction et de la foule devant nous et de l’importance de garder frais à la mémoire chaque numero de chant ou de comédie que nous avions créé. Je sais que Denis a encore chez lui à St-Adolphe d’Howard toutes les pistes musicales de nos créations, beaucoup de videos de nos performances … mais surtout… LES QWALIAS DE NOTRE AMITIÉ OEUVRE D’ART ensemencent encore magnifiquement chacun de nos quotidiens….  Il a 67 ans, moi 70 presque 71…. mais comme nous avons vécu la perfection en amitié oeuvre d’art, nos vies dansent encore l’errance poétique qui fut notre vie sur scène durant 18 ans.

… Et je dois bien avouer que Simon Gauthier a très bien illustré cette maxime qui m’habite depuis toujours: EGO SUM PAUPER… NIHIS HABEO ET NIHIL DABO… (je suis pauvre, je n’ai rien et je ne demande rien). à travers son récit philosophique: le vagabond céleste. … Je me rappelle… Je revenais d’Afrique, de Côte d’Ivoire et Denis traversait une mauvaise passe… Il allait avoir 30 ans et sentait qu’il avait rater sa vie parce qu’il n’était pas devenu artiste… Je lui dis… «Et si on formait un duo!» qu’est-ce qui rendrait heureux… Et lui de me dire… moi jaime bien tout contrôler» formidable que je lui dis… moi j’aime rien contrôler… on va bien s’entendre»… On a fondé une compagnie … dont j’étais le président.. à la condition que je ne sache jamais ce qu’il y avait dans les livres… Je voulais juste signer avec une belle plume… Durant 18 ans… j’ai signé 18 fois , une fois par année, sans même jamais regardé les livres…. et cela m’a rendu trèsssss heureux parce que Denis était un homme d’exception…

.. Ainsi sont Michel Woodard et Simon Gauthier … je peux vivre hors temps, hors réalité, hors servitude la recherche doctorale parce que des êtres d’exception poétisent d’amitié oeuvre d’art le conte pour un feu de joie que constitue notre énigmatique périple sur terre. …

Pierrot vagabond

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Simon Gauthier

09:59 (il y a 12 heures)
À moi

Allo Pierrot je ton frère mes sympathies a toi et ta famille pour le décès de ton frère Gilles. je tiens tout juste d avoir la nouvelle via ton fr

frère claude.

Ton ami Simon

Pierre Rochette

22:09 (il y a 3 minutes)
À Simon

Ce frère que j’ai tant aimé malgré son côté non oublieux de ce qui l’avait mis en colère dans son enfance

Allez, célébrons la vie tout en lui disant merci d’avoir été mon frère d’enfance…

merci de tes sympathies

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QUAND MARCEL PICARD EST MORT

7 février 2009 – 21 h 33 min

1

COUPLET 1

quand Marcel Picard est mort
tu m’as écrit un courriel
pour me dire
de ne pas
me présenter

à la soirée
des chansonniers

que j’avais besoin
d’un psychiatre

que je devais
aller me faire
soigner

mon ami…..
oh mon ami bien aimé

COUPLET 2

quand j’ai marché
de Montréal
jusqu’au bout
de la Gaspésie

parce que j’rêvais
d’une poignée de main
immortelle et jolie

tu m’as dit
que ca s’faisait pas
d’aller chez l’monde
sans téléphoner

que tu m’paierais
le psychiatre
que je devais
m’en r’tourner

mon frère….
oh mon frère bien-aimé

COUPLET 3

j’étais jeune marié
j’écrivais jour et nuit
et n’vivais que pour mes doigts
et la poésie

t’es partie
un soir d’hiver
t’es allée sonner chez mon frère
pour lui dire que j’étais fou
à ton avis

oh ma femme
mon ex-femme bien-aimée

FINALE

si de rêver jour et nuit
à la grande oeuvre de sa vie
qui traversera les siècles
comme celle de ses amis

Francois Villon
Ruthebeuf
Rimbaud
et Picasso

alors oui
mon ex-femme, mon frère
mon ami

je suis atteint
de cette
folie

qu’on appelle
la poésie

Pierrot
vagabond céleste

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HOMMAGE A DENIS LAMARRE

Cher Claude Demers (www.demers.qc.ca), …. 2007

Comme tu as vecu jour apres jour ma rupture avec Denis Lamarre et l’auberge la Caleche, lorsque j’ai quitte la scene en plein milieu d’un spectacle, j’aimerais te confier d’une facon systemique ce qui s’est passe dans ma tete ce soir la pendant la chanson la quete de Jacques Brel…

CE SOIR-LA

Je chantais la quête de Jacques Brel… et soudain tout est apparu très clair dans ma tête… mon merveilleux partenaire de scène qui pendant 18 ans fut d’un comportement ethique et artistique exemplaire venait de se faire offrir le théâtre le Patriote en partenariat avec Percival Broomfield puis après la mort de Percivald, en successeur. Pour lui, l’appel a une réorientation de carrière devenait evident.

Mais il devenait aussi évident pour la famille Grand-Maison de l’auberge la Calèche qui a pris soin de moi comme artiste avec respect et cooperation, durant 18 belles annees de s »associer a Denis pour mieux reussir en affaire…

De mon cote, un photographe de Quebec qui avait tout abandonne pour jouer de l’orgue de Barbarie sur les routes du soleil de la france a l’Espagne avait aussi eu l’effet d’un coup de tonnerre sur ma vie… je ressentais instantanement et profondement aussi l’appel a la liberte et a la creativite de l’ecrivain… nos trois routes du reve compatibles durant 18 ans venaient soudain d’exploser en un coup de tonnerre ressenti pendant que je chantais sur scene.

Dans la finale de la chanson de Jacques brel… l »inaccessible etoile est venue me chercher de sa voix amour-presence… meme s’il me restait 3 ans de contrat et que j’aurais pu rester avec Denis au patriote jusqu’a ma mort, je suis sorti de scene, j’ai depose ma guitare a ‘arriere et je suis sorti par la porte d’en arriere… ce n’etait pas premidite… j’ai marche jusqu’a la Butte a Mathieu ou j’habitais l’ancienne maison de Raymond levesque… je venais de devenir ecrivain…Je ne sais pas si j’aurais eu le meme courage si j’avais abgi rationellement… Denis l’a saisi plus vite que moi en me disant… ton inconscient t’a aide a te consacrer a l’ecriture….

J »ai mis 7 ans a mon 1000 pages que tu vas bientot offrir en telechargement au public… 7 ans de ma vie, dont deux ans et demie en bibliotheque a savoir ou etait ma place dans la litterature mondiale… A 20 ans, je savais comme Cezanne Proust et Picasso, qu’apres ma mort, mon oeuvre serait reconnue comme une grande oeuvre canadienne..

J »ai fait pour la litterature ce que Jackson Pollock a fait pour la peinture… le renversement ideologique de l’acte de peindre… pour moi la litterature, c’est le placenta de ce que je suis devenu… De la meme maniere qu’on ne peut comprendre les demoiselles d’Avignon et son importance culturelle sans une connaissance amoureuse de l’histoire de l’art, on ne peut saisir la musique de mon 1000 pages sans une connaissance de l’histoire de l’ecriture au Quebec comme au Canada

Ce Kp3, c »est l’histoire de Monsieur K, prisonnier numerique, qui reussit a s’evader de 1000 pages de debris de bitts pour enfin realiser son reve… marcher la fraicheur existentielle de la beaute du monde sans que le boulet de l’information soit enchaine a un de ses pieds… retrouver l’ile de l’ternite de l’instant present telle qu’elle existait avant l’Ulysse de James Joyce et l’Illiade d »Homere… Une epopee du 21eme siecle s’evadant de la dematerialisation numerique

In ne faut pas trop accorder d’importance aux debirts de bitts (le cote eclate de l’hirtoire, du recit).. il faut lire mon oeuvre comme si on ecoutait de la musique contemporaine, dodecaphonique ou sytielle… et suivre la danse concrete et visuelle de Monsieur k (Krihnamurti, Kafka ou Kerouac, selon les pages) danse euphorique comme celle de Zorba le grec, la danse de l’instant present, la danse de l’ile de l’instant present, celle des brosses d’etre et des attaques d’etre, la litterature ecrite par des pieds qui danse sur des debirits de bitts placentas:))))

En ce sens, mes 93 chansons ecrites depuis un an et demie maintenant sont un journal de bord du journaliste de l’etre pendant qu’il danse la fraicheur existentielle de la beaute du monde tout au long de son vagabondage a travers le Canada…est-ce folie? est-ce genie? est-ce l’homme du 21eme siecle tel qu’il sera dans 2 generations, une masse critique de vagabonds celestes avec vie privee oeuvre d’art en marche epopee vers un pays oeuvre d’art? Seule l’histoire pourra un jour en faire le compte-rendu.

Chose certaine, la communaute des historiens de l’art finit toujours par nettoyer le fil d’or de l’histoire de la pensee en separant le bon grain de la poussiere des mots… Serrvir l’histoire de l’art par une vision en signant son siecle, voila le reve de tout creataur. Comme si on ecrivait au clair de la lune et que 1000 ans plus tard , quelques enfants reprenaient le refrain sans se douter qu’ils utilisent un morceau essentiel du patrimoine universel:))))

Je n’aurais pu marcher le Canada sans le placenta de ma gestation litteraire…

J »aimerais remercier publiquement Denis Lamarre pour ses 18 ans de loyaute sans faille.. et la famille Grand-Maison pour leur cooperation financiere a ma vie de createur… La fin ne fut pas a la hauteur des 18 annees de reve en equipe et cela uniquement a cause de ma facon romantique a la beethoven ou a la Michel Ange de concevoir les changements de cap…. Pierrot vagabond celeste

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28 NOVEMBRE 2020 … 14 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ ….. CHAPITRE 15 … LE CREUSEUR D’ÉTOILES … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR.

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

île de l’éternité de l’instant présent

Claude Léveillé
Claude Léveillé

Curieusement, le fait de partir pour Vancouver changea ma vie. Je pris plaisir à garder John sous tension amoureuse, séduite sans l’aimer vraiment par cette passion profonde qu’il éprouvait pour moi. J’avais appris comment on joue avec la vie quand on est une fascinante. On provoque, on suscite, mais on ne livre jamais la marchandise. On devient le symbole de l’inaccessible dont la particularité est de ne jamais appartenir à personne.

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Techniquement cela se traduisait par des jeux d’intérêt. Dans sa famille, on enseignait la littérature française à travers le monde depuis trois générations, on n’avait pas de problème d’argent et surtout on carburait au regard de l’autre, l’être humain valant essentiellement le pouvoir qu’il a. Cette classe sociale, tout en étant très libre de mœurs, vivait quand même selon des règles qu’il fallait rapidement décoder et ne pas outrepasser. On pouvait avoir des aventures, un amant ou une maîtresse passagère en autant que cela fut vécu discrètement. Mais il était hors de question de tomber enceinte d’un autre. Comme j’attendais un enfant de Renaud, la seule chose acceptable dans cette famille était qu’il fut de John. C’est ainsi que naquit Nellie-Rose Thysdale, le mot « Rose » étant secrètement ajouté au prénom en réminiscence du camp Ste-Rose.

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Et c’est subséquemment que de fil en aiguille, j’appris à manipuler pour ne pas perdre, en espérant que le vent, uniquement le vent, entraîne le bateau à voiles de ma vie vers un pays où l’on n’a pas de collier dans le cou, où l’on est libre chaque seconde, sans jamais faire de concessions.

À l’époque, je n’aurais pas eu la force morale de raconter tout ça avec franchise. J’occultais. Mais il n’en demeure pas moins que je me tapai de nombreuses activités sociales pour ne pas perdre les bonnes grâces du recteur, de nombreux repas du dimanche pour conquérir la belle-mère qui ne m’avait jamais acceptée, elle-même ayant été dans sa jeunesse une intrigante mue par le seul désir de l’argent et du pouvoir.

L amour d un chien et son maitre Peinture par Marilyn | Artmajeur

J’aimais John, comme le chien aime la main du maître, mais qui peut de moins en moins supporter les marques dans le cou. John m’adorait, comme le maître flatte son chien parce qu’il représente exactement l’atout manquant pour monter les échelons sociaux dans le cercle international des universitaires de grand renom. Nous étions le couple parfait et nous le savions parfaitement. Trop intelligent pour se priver l’un de l’autre tant que l’un ou l’autre n’aurait pas atteint le sommet.

Curieusement, je ne reçus de réponse des encyclopédies Larousse que deux ans après la naissance de Nellie-Rose, mon père servant de relais à la lettre égarée.

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Madame,

À titre de président du conseil d’administration des Éditions Larousse, entreprise appartenant à ma famille depuis sa fondation, permettez-moi de vous adresser mon admiration devant votre franchise. Je suis ému par votre sensibilité à l’évolution de la langue et de son devenir féminin. L’exemple que vous donnez au sujet du mot « fascinant (e) » m’apparaît en effet des plus significatifs.

Cela dit, en m’excusant du retard à vous répondre, nous serions très honorés si vous acceptiez de faire partie de notre comité de lecture constitué de femmes passionnées des mots à travers le monde. Nous aimerions bénéficier de vos critiques concernant la féminisation de certains mots dans notre prochaine édition.

Votre très intrigué
Jean de Larousse
Président-directeur général
Et amoureux des mots.

Happy - Peinture - Raphael Laventure | Rostros de arte, Cuadros de arte,  Arte en lienzo

Monsieur,

On ne fait pas d’argent sur le dos des femmes du monde en abusant de leur créativité sous forme flatteuse de mots nobles. Il me semble que vous recherchez du bénévolat de bas étage. Une femme en ce monde doit déjà tellement partir de loin pour vivre aussi librement qu’un homme que cela pose question quand il s’agit de définir le sens des mots. Un homme ne peut comprendre cela Monsieur, fut-il président de Larousse.

Votre très fascinante
Marie Gascon-Thysdale
Professeur de littérature
À l’université de Vancouver
Et blessée par les mots d’hommes
Comme par leur abus de pouvoir.

Me sentant engluée dans une toile d’araignée tout en sachant que la seule chose qui m’intéressait était de grimper les cordages jusqu’à ce que je devienne l’araignée elle-même, j’écrivis une carte postale à mon père avec trois questions sur l’endos :

Le soin des peintures - Canada.ca

Papa
Auriez-vous la bonté de m’éclairer sur ma vie ?
Qu’est-ce que le devenir ?
Avez-vous des nouvelles de Renaud ?

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Je reçus une enveloppe, avec à l’intérieur une lettre de mon père et une carte postale que Renaud lui avait envoyée. Selon mon père, Renaud avait tout quitté pour parcourir le monde avec sa guitare, se contentant, la plupart du temps, de quêter dans les rues en chantant.

Le devenir, ma fille
Quand il danse
Au lieu de pleurer d’ambition,
C’est l’éternité de l’instant présent
Qui prend plaisir
À s’habiller instant par instant
Éternel par éternel
D’une robe de noce
Pour se marier avec la vie.

Quant à Renaud, il avait écrit à mon père pour lui témoigner sa reconnaissance»

Monsieur,
Merci d’avoir mis des mots
Sur ce que je vivais.

Je parcours la terre
Comme Robinson Crusoé son île
Préférant creuser la beauté sous forme d’étoiles
Partout où elle surgit comme pour le peintre sur sa toile.

٩(^‿^)۶main bre peinture huile caf terrasse la nuit Van Gogh sur toile  abstraite coration murale image CM - w604

La carte avait été envoyée de Paris, plus précisément du XVe arrondissement où l’on voyait en photo l’affiche d’une boîte à chanson du nom prédestiné « au petit Québec ». Je téléphonai juste pour voir. Oui Renaud y avait bien donné des spectacles durant trois mois. Il était reparti passer l’hiver en Espagne à chanter dans les rues.

PalmarèsADISQ - Artistes variés - Album: La Mémoire Des Boîtes À Chansons

Il arrive parfois, dans la vie, que les évènements se précipitent. John était tombé passionnément amoureux d’une autre femme. Je le sus tout à fait par hasard à la découverte de deux billets de cinéma indiquant une date où il aurait dû se trouver en Angleterre pour un congrès. Il avait donc passé la semaine chez elle.

Je fis semblant de ne rien voir comme c’est la règle dans ce milieu. Prétextant le fait qu’il rentrait de plus en plus tard, je lui fis une proposition :

Il serait peut-être sage
Que nous fassions chambre à part
Pour que tu puisses
Récupérer ?

Tiens pourquoi pas, répondit-il simplement.

Le temps qui passe " - Peinture, art abstrait, Technique acrylique, vitrail  & glycéro | Art abstrait, Abstrait, Peinture

Et je sus. Le temps m’était compté. Elle chercherait sans doute à prendre ma place et je ne voulais pas en sortir perdante au niveau psychologique. Pourrais-je sauter d’une toile d’araignée à l’autre à temps ? On vaut le pouvoir qu’on a. Et l’on vaut toujours plus lorsque le prétendant a l’impression de t’arracher à ton mari, plutôt que de te sortir de la dèche typique d’une femme esseulée. Et tant qu’à changer de milieu, autant grimper.

Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

La femme fascinante en moi n’avait pas prévu que le quotidien brûle tout mystère. Et tu peux quasiment deviner le temps qu’il te reste par le comportement des autres à ton égard. Aux soirées du recteur, on me causa moins longtemps, moins intensément, me retrouvant de plus en plus en dehors des cercles où se décidait qui aurait la faveur de rester l’intime du maître intellectuel en position de faire ou défaire des carrières, sans avoir à trop user de flatteries.

Mais rater une de ces soirées aurait été catastrophique. Il fallait garder contenance et jouer le jeu jusqu’au bout. Vint le moment où John me laissa de plus en plus avec les presque retraités. Je tentai de deviner par simple déduction logique, qui pouvait exercer un tel attrait sur lui. John étant un homme ambitieux qui désirait la place du recteur, je me mis à décoder les regards et gestes de chaque femme pouvant lui permettre de devenir lui aussi l’araignée de sa toile. Et c’est de cette façon que j’en vins à la conclusion qu’il était devenu l’amant de la fille du recteur, elle-même mariée à un professeur de l’Université. Il était donc facile de prédire la suite des évènements. Comme dans un jeu d’échec, on offrirait au pauvre homme un poste dans une université éloignée, ce qui rendrait le divorce acceptable puisqu’il n’y avait pas d’enfants en jeu. L’homme étant stérile, le recteur adorant sa fille, John étant adopté pour son charisme, le recteur espérant des petits-enfants de sa chair, ma chute ne pouvait donc se produire qu’après celle du mari de la fille du recteur.

De te sentir glisser peu à peu vers l’abime conduit au suicide moral. Car dans ce monde, on vaut le regard des autres. Et surtout il devient intolérable d’être méprisé par ceux et celles sur qui on régnait auparavant. Comme si dans la pyramide du pouvoir, on ne pouvait se permettre de descendre un seul étage sans dégringoler, piétinée impitoyablement par tous ceux et celles qui n’attendaient que cela pour monter ne fusse qu’un étage.

Moderne peinture abstraite Fille par la Fenêtre par Edvard Munch Haute  qualité peint À la Main - LED Lighting xz17

Tu perds plus que ton mari. Tu perds tout. Valeur sociale, vanité, pouvoir, amis, poste de prestige, milieu intellectuel. C’est le vide qui t’attend. La toile d’araignée de n’importe quel milieu, c’est le trapéziste soudainement sans filet qui n’est plus capable d’exercer son métier en risquant sa vie tous les soirs.

Et voilà, qu’un certain soir, le recteur improvise une soirée pour très intimes et tu apprends par de très intimes ne te voulant que du bien que ton mari y assistait à ton insu. Et comme c’est la règle dans ce milieu, tu prétextes un malaise pour expliquer ton absence, d’autant plus que le professeur à la veille d’être évincé avait lui aussi, ce soir-là, d’autres obligations professionnelles. Et c’est justement cette nuit-là que ton mari téléphona pour te dire qu’il ne rentrerait que le lendemain soir, un ami l’ayant invité chez lui pour préparer conjointement une conférence, cet ami étant en fait une amie, puisque la conférence fut donnée par mon mari et la fille du recteur lors de l’inauguration du congrès des recteurs du réseau mondial des Universités se tenant au Missouri aux États-Unis, le mari de celle-ci ne pouvant y aller, étant retenu par différents tutorats de thèse de maîtrise en fin de parcours.

Créatures légendaires ...(suite)

Puis vient le moment où la belle-mère décide qu’elle ne tiendra plus dorénavant ses soupers du dimanche soir qui étaient auparavant inviolables. Alors c’est la panique. La solitude referme ses griffes sur sa proie, l’araignée ayant autre chose à faire que de s’occuper de ton corps nauséabond et le trou de la toile d’araignée s’agrandit et tu t’y agrippes maintenant à deux mains, suspendue dans le vide en refusant de crier au secours. Et il te prend l’idée de tenter, dans un dernier effort d’imagination, de sauver ton mariage.

La Vue De Côté De La Maman Heureuse Tenant La Silhouette Adorable D'enfant  De Bébé Plus La Couleur D'eau Abstraite A Peint Jour D Illustration de  Vecteur - Illustration du maman, tenant:

John, ce serait formidable
Si on allait présenter Nellie-Rose
À mon père
Durant les vacances de Noël

Quelle bonne idée
Cela rendrait ton père tellement heureux
Tu pourrais t’y rendre en premier
Et je t’y rejoindrais
Quelques jours.

Mais tu pressens déjà, par le ton de la réponse, que le tout ne sera que le prétexte d’un appel pour s’excuser de ne pouvoir faire le voyage, le recteur ayant probablement exigé sa présence à une activité quelconque. Mais là encore, la loi du milieu exige du panache. Et tu pars. Comme si de rien n’était, le temps de gagner du temps.

C’est dans cet état que j’arrivai chez mon père, le 24 décembre 1978 au midi.

Épinglé par Yvonne Cordier sur Dessin | Comment peindre, Oeuvre d'art,  Peinture croquis

L’arbre de Noël était monté et des cadeaux nous attendaient. Ma petite reçut, entre autres, une jolie poupée et moi un coffre ciselé selon la tradition pour que cela me porte chance. Après souper, mon père berça Nellie-Rose en lui chantant Ego sum pauper. Puis il la borda en lui racontant une histoire. Sa tendresse et son bonheur d’émerveiller l’enfant me plongèrent dans mon passé de façon si hallucinante que je me mis à chercher des yeux ma mère, juste pour lui dire :

Maman je vous aime
Auriez-vous la bonté
De me prendre dans vos bras
Et de sécher ma douleur
Qui pleure en larmes
Au fond de mon cœur ?

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Dans la soirée, je reçus un appel de John pour me souhaiter un joyeux Noël ainsi qu’à mon père. Malheureusement il ne pourrait être des nôtres, le recteur organisant pour lui un souper d’affaires avec des responsables de Côte d’Ivoire à la recherche d’un recteur pour la nouvelle Université construite non pas à Abidjan, mais en plein centre de la forêt équatoriale, au village natal du président Houphouët-Boigny, lieu appelé à devenir la métropole du pays dans un avenir rapproché. Un poste de professeure était disponible pour moi, dès la reprise des cours en janvier si je le désirais. Et il serait peut-être bon que j’y aille pour préparer le terrain. Le mari de la fille du recteur ayant aussi été approché pour un contrat de deux ans, je m’y sentirais moins seule. Et ce serait fantastique pour nos carrières réciproques.

Je ne m’attendais pas au cynisme d’un tel dénouement. Je mis plus d’une heure à tout raconter à mon père, lentement, sans oublier un seul détail. Il ne dit mot jusqu’à la fin. Puis, profitant d’un glissement de silence, il murmura simplement :

Auriez-vous la bonté
De partager avec moi une partie d’échec ?

Et nous jouâmes. Je perdis les trois premières. Puis je gagnai la dernière.

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Tu vois me dit-il
On joue sa vie comme on joue aux échecs
Moi je gagne par hasard, toi par passion
Ce n’est pas grave de perdre les trois premières.
Je te connais intimement
T’es du même bois que ta mère
Tu finiras bien par gagner la dernière.

As-tu des nouvelles de Renaud ?
Pas depuis sa carte postale, me répondit-il.

As-tu des nouvelles de madame Martin ?

Fauvisme

Elle souffre terriblement d’arthrite dit mon père
Elle marche avec une canne
Elle a perdu le contrôle du St-Vincent
La pègre dirige maintenant son commerce.

Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

Deux anciens chansonniers du St-Vincent
Pierre David que tu as connu
Et Pierre Rochette qui est arrivé dans le décor
Quelques semaines après ton départ pour Vancouver,
Ont fondé les Pierrots et les deux Pierrots sur la rue St-Paul
Jeanne m’a dit qu’ils organisaient une fête de Noël
Pour les gens seuls
Il paraît que…
La plupart des anciens du St-Vincent
Se tiennent à la plus petite des boîtes
Les Pierrots
Tu devrais aller faire un tour
Moi je garderais Nellie-Rose.
Y me semble que ça te changerait les idées.

Y est déjà minuit, ça n’a pas de bon sens
Lui dis-je ?

Pourquoi pas ?Ça ferme à trois heures du matin,
De la magie, le soir de Noël
Ça vaut la peine d’y aller non ?

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

Quand j’arrivai dans le Vieux-Montréal, le St-Vincent était fermé. Les chaises empilées sur les tables m’apparaissaient être exactement les mêmes qu’à la belle époque de mon bonheur de vivre. On entendait la musique provenant des Pierrots dont on pouvait voir les chanteurs sur la scène à travers la fenêtre à moitié embuée.

Je suis de nationalité
Québécoise française
Et ces billots j’les ai coupés
À la sueur de mes deux pieds
Dans la terre glaise
Et voulez-vous pas m’écoeurer
Avec vos mesures à l’anglaise.

Je fus accueillie à la porte par un homme ayant la chaleur humaine du père Noël, sauf qu’il était chauve et sans barbe. Tout le monde l’appelait mon Oncle Adolphe. Il me serra dans ses bras en me souhaitant Joyeux Noël. J’entrai et me dirigeai directement vers le bar, puisque je ne reconnaissais personne. Peut-être que tout le monde avait sa fête de famille ce soir-là ? L’atmosphère m’apparut la même qu’au St-Vincent, même encore plus bruyante et heureuse, mais à la fois terriblement différente.

On me remit, en guise de cadeau de Noël, un cahier des refrains les plus populaires, financé page par page par une partie des boîtes d’animation à travers le Québec. Et c’est en les feuilletant une par une que je me rendis compte que le St-Vincent de mon temps était depuis devenu une mode à la grandeur de la province : « Chez Gaspard » aux Îles de la Madeleine, « La Bastringue » à Gaspé , « la bistrothèque » à Rimouski, « l’Alambic » à St-Thimothée de Beauharnois, « la Pendule » à St-Jerôme, « la Butte aux Pierrots » à Val David, « la Chope » à Mont-Laurier, « le Taram Bar « à Notre-Dame du Lau, « La Table Ronde à Maniwaki », « le repaire » à Buckingham, les raftsmen à Hull et Gatineau, « le café Terrasse » à Granby, « la Cervoise » à St-Hyacinthe, « la Valoise » à Actonvale, « la Brasserie de l’Acier » à Contrecoeur, « Le pionnier » à Repentigny…

Était-ce le fait que René Lévesque avait mené le parti québécois au pouvoir ? Le ton nationaliste revendicateur survoltait la foule, la poésie du St-Vincent avait pris sa retraite. Pierre David me reconnut de la scène. Lorsque son compère Rochette y monta à son tour, il descendit me saluer.

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

 

Où sont les gars demandais-je ?

Tout le monde travaille à travers le Québec
Me répondit-il.

T’as des nouvelles de Clermont ?
Il ne se tient plus dans le Vieux Montréal

Et Renaud ?
Personne ne l’a vu depuis deux ans
Mais son ex-femme est dans la salle
Si tu veux lui parler
Je peux te présenter.

Qu’avais-je à perdre ?

Elle était prête à partir. Sa mère gardait son fils et mon père, ma fille. J’étais sur le bord de l’échec, elle achevait de vivre le deuil du sien. C’est dans un esprit de solidarité féminine qu’elle m’invita chez elle à partager son Noël.

Quand nous nous retrouvâmes devant le sapin allumé, je m’ouvris la première, lui parlant de mon coup de foudre pour Renaud, des enfants du camp Ste-Rose, de mon départ pour Vancouver et de ce qui m’attendait au retour. Cela sembla lui faire du bien, comme si je lui dévoilais les morceaux du casse-tête qui lui permettaient elle aussi de mieux comprendre pourquoi son couple avait fait naufrage. Il y a un bonheur à boire, à deux au féminin, le vin de la vérité sans tricher.

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Un jour, me dit-elle
J’ai demandé à Renaud qui il était ?
Il m’a dit un creuseur d’étoiles

Alors lui ais je rétorqué :
Pourquoi tu chantes ?

Pour allumer dans le cœur des autres
Les étoiles qui m’enivrent en dedans.

Tu vois, Renaud était intérieurement
Illuminé par de longues méditations personnelles
Et cela nuit et jour, presque sans arrêt.
Moi je me cherchais dans tout ça
Et j’en éprouvais des sautes d’humeur
Lui vivait dans le bonheur perpétuel de chercher
Et exigeait que je lui écrive
Plutôt que de le déranger, comme il le disait avec délicatesse
Mais plutôt fermement
Avec des humeurs qui, selon lui, manquaient de talent.

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Mais il y a des règles élémentaires dans la vie à deux
Comme rentrer la nuit par exemple
Aller au cinéma, sortir, prendre des vacances
Se désennuyer, écouter la télévision
Visiter la famille
Il appelait ça le temps fractionné
Qui asservit l’artiste
En l’institutionnalisant.
Chercher lui était non seulement suffisant
Mais essentiel
Et cela demandait une solitude heureuse.

Si je recevais quelqu’un à la maison
Il lui accordait quinze minutes d’attention
Puis retournait à ses recherches

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Et de fil en aiguille, nous nous sommes éloignés
Lui fuyant en tournée de mois en mois
Jusqu’à ce qu’il parte pour l’Europe
Pour vérifier l’effet du temps sur le bonheur de vivre
Quand tu es en voyage perpétuel sur la terre.
Et cela en abandonnant et moi et son fils.
Ça ne le touche pas particulièrement
Puisque ce n’est, en principe, que temporaire.
Le temps qu’il faut pour découvrir le secret de la temporalité.

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C’est ainsi que le portrait du personnage se précisa. Pour Renaud, tout le problème de la nature humaine partait de l’estomac. L’homme a besoin de manger et il a peur de manquer de nourriture. La vie devient une chasse. Son ex-femme me fit remarquer que l’analogie venait d’Einstein et cela correspondait parfaitement à sa pensée. Plus tu t’enrichis aux dépens des autres, moins tu mendieras dans l’avenir. Alors il invente Dieu pour ne pas mourir, la bible pour lui mentir, la religion pour le domestiquer, les honneurs la gloire et l’argent pour le protéger. Il fractionne le temps pour ne pas s’y engloutir. Il fonctionne à l’horloge, à l’autorité, aux codes sociaux, au collier dans le cou de peur de s’égarer dans les abîmes du temps entre le berceau et le tombeau. Pour Renaud, le simple abandon à l’instant présent provoquait instantanément la disparition de cette forteresse de l’esprit et créait par des brosses d’être et des attaques d’être un nouveau rapport avec le temps, celui de la libre-pensée, libre de toute pensée, dont la sienne.

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La dernière année, avant de prendre la route de l’univers, il avait passionnément étudié la relativité d’Einstein et les progrès de la physique quantique, étant persuadé que le secret de la substance énergétique de l’univers serait d’abord découvert à l’intérieur de l’homme avant d’être transposé sous forme de lois mathématiques à l’échelle du cosmos, le tout n’étant qu’une question d’unité de mesure, l’homme contenant autant d’étoiles en lui-même que le ciel visible et invisible au-dessus de lui. Son ex-femme m’apparut très bien résumer le personnage.

Renaud ne demandait qu’une seule chose
À la vie à deux, dit son ex-femme
De laisser le temps couler amoureusement

Il me donnait l’exemple de ce couple
Qu’il avait connu au St-Vincent.
L’été, le chercheur et sa femme
Le passait à leur chalet d’été.
Lui préférant habiter seul
Une petite cabane dans la forêt
Pour chercher
Préférant la voir dans ses pauses.
Et cela nuit et jour.
Elle en profitant pour peindre.

Mmmmm

C’est ainsi que les chemins
Se croisent et se décroisent
Malgré nous dans la vie.
Ne pouvant supporter mon ennui
Devant l’ascétisme asséché d’une telle routine,
Il partit seul, mois après mois, en tournée
N’ayant pas appris à faire des concessions
De quelque nature que ce soit
Et ne trouvant pas utile d’en faire, même une.
Et nous voilà, toutes les deux à parler de lui cette nuit.

Le lendemain, je repris l’avion pour Vancouver, n’en pouvant plus de vivre dans l’incertitude émotive.

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Quiconque a connu la descente aux enfers dans un milieu de travail comprendra à quel point l’univers se résume au piège à l’intérieur duquel, comme le lièvre, notre jambe est prise. Tu ne bouges pas, tu souffres. Tu tires, ça se resserre, tu donnes un coup pour en sortir, dans quelque direction que ce soit, on t’entend hurler de partout. Et l’on te fuit pour être certain de ne pas être là à la fin de ton agonie. Puis soudain, la personne qui détient le pouvoir dans le cercle restreint des asservis défait le piège en t’offrant une porte de sortie acceptable, te soulignant par le fait même qu’il serait sage de t’éloigner et de te faire oublier.

Le drame n’est pas la descente aux enfers en elle-même, mais le fait que tout ton monde intérieur ne respire que par la souffrance, comme une blessure qui réapparaît la nuit, dans les rêves, entre deux sommeils, au contour d’une angoisse.

Quand j’arrivai à Vancouver avec Nellie-Rose, je me sentis soulagée de l’absence de John. Sur la table, il y avait pour moi une lettre provenant des Éditions Larousse.

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Madame,
Vous êtes fascinante d’acuité
Au plaisir de se rencontrer
Jean Du Larousse

On me livra également cette journée-là les vingt-deux exemplaires de la nouvelle édition encyclopédique de Monsieur Larousse, avec une carte.

Je suis un amoureux des mots
Si vous passez à Paris
Peut-être pourrions-nous
En échanger ?

J’avais en main son numéro de téléphone personnel.

Et je pris l’avion pour Paris…Comme ça… Avec Nellie-Rose en plus. On verra bien une fois sur place. C’est à ce moment précis que j’éprouvai enfin un sentiment de fierté et de soulagement. Je venais de poser un acte libre, gratuit, sans aucune idée de ce qui allait arriver. Mais j’avais la petite à mes côtés et surtout, à ma grande surprise, le piège venant enfin d’exploser en moi-même. Il y avait autre chose dans la vie que les mesquineries de petites gens dans un petit lieu. Il y avait la vie et toutes ses ouvertures au monde. Il y avait le risque, la joie folle du risque, la fougue de renaître sous une autre perspective.

Je demandai au chauffeur de taxi de me conduire à l’hôtel le plus rapproché de la boîte « le petit Québec ». Comme il habitait lui-même le XVe arrondissement, et qu’il fréquentait régulièrement la boîte des Québécois à Paris comme il l’appelait, il me conseilla un « chambre et pension » chez une personne âgée, fiable et respectable, Madame de Vincenne.

Je me rendis vite compte qu’on ne pouvait pas régler un malaise existentiel en un coup d’avion. Les concepts fondamentaux du monde réel à partir desquels je vivais, naïvement j’en conviens, s’étant écroulés, le réel m’apparut perception, donc aléatoire, fragile, douteux. J’ avais perdu la seule chose qui comptait en cette vie, les yeux de l’innocence.

Le p’tit Québec à Paris, c’était une tentative de renaissance du St-Vincent. Monsieur Pierre qui avait en eu la bonne idée, entouré de quelques employés rongés par le mal du pays, d’un pianiste semi-aveugle mal payé, arrivait à reproduire l’âme du Québec avec plus ou moins de succès, tout dépendant de la proportion de Québécois en voyage comparativement aux Français excités par l’exotisme d’un chansonnier du Canada sur la scène.

Mais c’était mon seul point d’ancrage et, tout imparfait fut-il, je m’y accrochais car si au moins la vie n’avait pas de sens, elle avait un port d’attache.

Vers deux heures du matin, les portes du p’tit Québec étaient verrouillées et les clients réguliers, français autant que québécois, descendaient dans la cave. Alors, autour du pianiste aveugle, on se serrait les uns contre les autres et on oubliait sa vie en buvant et fredonnant les refrains du pays, comme Frédéric de Claude Léveillée.

Vos plus beaux souvenirs de Claude Léveillée

Je me fous du monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans
Nos chagrins notre chez soi
Sans oublier les copains du quartier
Aujourd’hui dispersés
Aux quatre vents

On n’était pas des poètes
Ni curés ni malins
Mais papa nous aimait bien
Tu t’rappelles le dimanche
Autour d’la table
Ça riait discutait
Pendant qu’maman nous servait.

C’est extraordinaire comme lorsque tu survis ta culture dans un point perdu de l’univers, même si ce point géométrique et égocentrique porte le nom fastueux de Paris, chaque mot compte, résonne, te perce la chair comme si c’était une aiguille. Et tu en arrives, soir après soir, à rêver que le p’tit Québec ferme, pour te retrouver dans la cave de terre et souffrir tout en riant si possible entre Québécois exilés, cimentés de solidarité par les mots qu’on chantait jadis avec innocence joyeuse. Comme les rendez-vous de Claude Léveillée.

Un grand de la chanson | Radio-Canada.ca

 

 

Garderez-vous parmi vos souvenirs
Ce rendez-vous où je n’ai pu venir
Jamais, jamais, vous ne saurez jamais
Si ce n’était qu’un jeu ou si je vous aimais

Les rendez-vous que l’on cesse d’attendre
Existent-ils dans quelque autre univers
Où vont aussi les mots
Qu’on n’a pas pris d’entendre
Et l’amour inconnu
Que nul n’a découvert.

Et là, tout le monde a tellement bu que tu ne sais plus si l’atmosphère est celle des boîtes d’animation des années 70 ou des boîtes à chanson des années 60. Tout ça à cause du pianiste aveugle aux cheveux blancs qui semble connaître le répertoire tout en étant sans âge. Lui-même ne voyant pas comment s’en sortir. On vivait peut-être sous-terre, mais on au moins on ne frissonnait plus du mal de vivre et de survivre. Et dans ces moments-là, Gilles Vigneault, juste par ses mots, devient ton pays.

Quand Gilles Vigneault chante pour les gens de son pays | Radio-Canada.ca

Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays
C’est l’hiver.

Pour un québécois, l’hiver à Paris, c’est pire qu’au Québec. C’est humide, les maisons sont mal isolées. Les Français s’habillent, mais ne chauffent pas vraiment. Mais contre, au p’tit Québec, c’est comme par chez nous. On chauffe peu importe le prix du mazout. Et c’est de cet univers que la troisième nuit, j’appelai John, mort d’inquiétude, lui demandant de préparer une proposition de divorce. Quand je raccrochai l’appareil, je pus enfin chanter en riant à gorge déployée, cette belle chanson de Vigneault, : « il me reste un pays »

Il me reste un pays à te dire
Il me reste un pays à nommer
Il est au très fond de moi
N’a ni président ni roi
Il ressemble au pays même
Que je cherche au cœur de moi

Voilà
Le pays
Que j’aime.

Ne rentrant dormir qu’à la clarté, j’étais devenue creuseuse d’artéfacts dans le site archéologique de mon passé, alors que j’aurais eu besoin de m’endormir dans les bras d’un creuseur d’étoiles, juste pour me rappeler que jadis, il y eut des pelles et des râteaux pour se faire.

Épinglé sur FLEURS

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

28 novembre 2020

LA DRAMATURGIE DE L’ONTI-KE VERSUS LES MILLES ET UNE NUIT DE L’ONTI-KHATIF. ONÉRIQUE

Je n’en reviens pas comme ce roman écrit il y a presque 25 ans maintenant contenait déjà toute la suite de ma recherche qui allait conduire avec Marlene et Michel à la formule WOW-T=2.7K? …  Fais wow sur un rêve,,, ne triche poas (-t) et tu vivras la complicité multiversielle tout en synchroni-vie-té des big bang de tous les modes possibles et impossibles, passant du point d’interrogation du ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo  au point d’exclamation de la beauté du monde par ta vie personnelle oeuvre d’art. Ce paragraphe est le fondement même de ma métaphysique onti-khative….

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HOUDE ROLAND

(1071) (11 février 2007)

ROLAND HOUDE) Jacques Benoit

Le dimanche 11 février 2007 à 16:41, par Pierre Girouard

Bonjour Pierre Rochette,

Hier, nous avons rendu visite à un vieil ami, le seul et unique Roland Houde, jadis professeur de philosophie à l’Université de Montréal…

Pour aller droit au but, êtes-vous le Pierre Rochette qui avait produit en 1973 ce documentaire intitulé « Houde le Québécois » pour le Vidéographe?

Si oui, j’apprécierais énormément que vous entriez en contact avec moi… J’étais alors étudiant à l’U. de M. et j’apparaissais dans ce vidéo… Roland venait de le recevoir… d’une messagère mystérieusement nommée Geneviève… Nous avons visionné le vidéo…

Donc j’attends de vos nouvelles dans un sens ou dans l’autre…

Merci mille fois…

Pierre Girouard
Saint-Ours

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19….. 17 FÉVRIER 2007

Le samedi 17 février 2007 à 00:06, par Pierre rochette

oui je suis ce Pierre Rochette
qui eut la chance de croiser un grand maitre
un très grand maitre
dont je n’ai jamais cessé de parler
au travers de mes errances quantiques

voici un extrait de mon ier 1000 pages
ou j’écris a Roland
dont le titre est K
dont le propre est terminé

COPIE D’UNE LETTRE A MON MAITRE EN PHILOSOPHIE

Cher Mentor Bien-aimé
Très cher Roland,

Laissez-moi d’abord vous raconter par quelle poésie de vivre j’ai appris que vous étiez vivant. Je venais de terminer ce livre »lifeart » philosophie. je me préparais à quitter le Québec avec une tente, un sac à dos, une guitare pour chanter dans les rues afin de manger, dans le but de parcourir la voie ferrée d’un océan à l’autre. J’avais comme projet, avant de mourir, de vivre philosophiquement sur une période de 4 ans 33 jours, le 4.33, œuvre sur le silence de John Cage, avec l’intuition de parcourir l’arc-en-ciel du voir de Newman à Rothco et d’en témoigner peut-être que par des pages blanches où quelques mots épars y volent sous un ciel de non-dits.

Il me semblait que le programme de philosophie que je m’étais fixé à 20 ans avait été rempli. Je me sentais en vacance de l’existence, à la fois de la responsabilité de témoigner que m’imposaient les attaques d’être et du délice d’irradier que me donnaient les brosses d’être.

Depuis plus de deux ans, j’habitais une table du deuxième étage de la bibliothèque du cegep de Victoriaville. A partir de fin juillet 2002, deux frères de 20 ans et 22 ans d’une symbiose créatrice incroyable vinrent peu à peu voler intellectuellement à mes côtés comme deux oiseaux qui sortent de leur nid pour prendre fièrement le droit qu’est celui de la jeunesse de refaire le monde chacun à sa manière. Je considérais donc comme un privilège de me rafraîchir à leur quête.

Un p.m. le siamois (Olivier, celui qui un jour occupera une chaire universitaire en créativité artistique, le plus jeune des deux), me montre un livre d’histoire de l’art dans lequel il est dit que Brunelleschi avait connu le grand bonheur de réaliser avant de mourir le programme intellectuel qu’il s’était fixé dans sa jeunesse.

Tu sais, lui dis-je, mon maître bien-aimé fut le Brunellesci québécois.

Il est mort?

Sûrement que oui, il était déjà très âgé quand j’ai fais un vidéo sur lui en 1973 je crois. (Et dire que vous aviez 47 ans à l’époque alors que j’en ai 54, ma fête étant hier, au moment où je vous écris). C’était un homme exceptionnel, de la trempe de Riopelle, Maurice Richard, Pierre Vallières. Pas connu. Mais moi je sais qu’il fut notre premier philosophe national.

Tu sais siamois, cet homme avait pris la décision de retracer bibliographiquement l’histoire pertinente de la philosophie d’ici pour préparer la venue du grand philosophe québécois, pour que celui-ci ait les outils historiques de la philosophie d’ici appelée à devenir un jour aussi mondiale dans son originalité que celle de n’importe où sur la planète.

Le siamois étudiait au cegep de Drummundville 3 jours semaines. Il revint la semaine suivante avec un livre dont je ne m’étais jamais douté de la publication.

»Houde est un philosophe,
pris en flagrant délit de vol d’outardes,
indéfiniment détourné sur lui-même
et qui nous laisse rêver tout haut
en sachant éperdument que parfois
les oiseaux, mêmes sauvages, ont le vertige (P.R.)

Jacques Beaudry.

Roland Houde, un philosophe et sa circonstance
Itinéraire intellectuel d’un philosophe québécois
de 1945 à aujourd’hui.
Editions du bien-public,1986
page arrière du livre
sous la photo de Roland dont le paragraphe suivant
à la page 26 constitue la chair de la problématique
de ma propre recherche philosophique:

En voyant la photo de mon mentor bien-aimé associée à mon texte sur la couverture arrière, je fus pris d’un vertige existentiel infini. Ainsi donc, ce vidéo que j’avais fais sur Roland Houde avait compté pour lui. Je regrettai qu’il ne fut vivant pour lui dire combien chaque seconde de mon existence de philosophe avait été un merci de ce qu’il avait allumé en moi. On ne devient pas philosophe, on découvre un jour qu’on l’est. Roland Houde fut l’allumeur de mes rêves par ses silences et sa pipe, par sa façon de dire avec franchise:

Il y a beaucoup de professeurs de philosophie
Il y a peu de philosophes.

Je m’étais juré de ne le revoir que lorsque mon programme philosophique aurait immergé du fond de ma vacuité heureuse. J’avais la certitude que ce n’était qu’une question de temps. J’étais enceinte d’œuvre depuis ma naissance. Ainsi cela chantait-il en moi autant sur la scène que sur les frissons ailés de mes sommeils nocturnes.

Je lus avidement le livre de Jacques Beaudry. Intègre, rigoureux tout en laissant place à une suite plus personnelle pour qui voudrait s’y aventurer.. Mais au moins, des gens d’ici mettaient en place une histoire des philosophes d’ici. Un jalon essentiel pour qu’une philosophie majeure surgisse au Québec. Que Jacques Beaudry soit béni. Il ne sait pas à quel point ce qu’il fait est majeur.

Je pris donc la décision de commencer mon voyage sur la voie ferrée en Juin 2003, en allant faire un séjour au lac Chat où Roland avait jadis eu son chalet sur une île, aller y camper avec ma tente et écrire mon journal philosophique de voyage. M’abreuver à mes racines philosophiques, juste pour leur dire merci.

La semaine suivante, je me suis retrouvé avec le siamois à ma chaise habituelle. Je complétais ma recherche sur l’histoire de la dématérialisation de la peinture au 20eme siècle, parallèle à la dématérialisation des relations humaines, mon intuition me faisant poser l’hypothèse suivante: Le passage du cubisme de Picasso au »ready made » de Duchamp, puis celui des expressionnistes abstraits américains (Pollock, Rothco,Newman) au pop art centré sur l’objet de consommation, du minimalisme à l’art conceptuel, contextuel (Cage, Feldman, Klein) comme à l’art de l’installation, de l’art techno à l’art hologrammique où l’on peint avec de l’énergie plutôt qu’avec de la matière…. bref, ce passage d’une matière opaque à dématérialisation de la représentation conduisait au VOIR du 21eme siècle dont je témoignais par ma vie d’artiste dans mon ier TABLEAU DE MOTS (KP3, Marie-Lola-Miel aime Menaud, 15 aout 2003) jusqu’à mon dernier »LIFEART »’ e mails.

Et pour moi, ce VOIR qui nourrira le 21eme siècle de ses espérances ne pouvait naître qu’au Québec parce que c’est ici qu’est née l’épopée la plus pure, celle du rêve des coureurs des bois de la dalle-des-morts (Felix-Antoine Savard), assoiffé d’espace où se noie le temps dans d’infinies chûtes d’eau, cascades, et rivières, sous l’œil chantant d’une nature sauvage et mélodieuse. Le philosophe du voir venant du Québec n’avait qu’à se faire journaliste, chercheur de pépites d’or. Aucun travail philosophique ardu, qu’une cueillette d’immanence dans l’océan des mots éperdus. Et tout livre sur le voir venant du Québec devrait porter cette signature 21eme siècle qui ne peut venir que d’ici

LE COUREUR DES BOIS
ANONYME

Tout post-romantisme relié à quelqu’ego que ce soit constitue une injure à la philosophie d’ici. Et arriva, à cette petite table de la bibliothèque du deuxième étage du cegep de Victoriaville, ce moment musical que je n’oublierai jamais.

Tu sais Siamois, dis-je, quand le voir me visite, je me sens sur cette chaise du deuxième étage de la bibliothèque de Victoriaville comme sur un transantlatique traversant l’océan de la naissance à la mort. En vacance, éternellement en vacance sur cette planète. Tout ma vie j’ai eu l’impression d’être en vacance. Et le pire, c’est lorsque j’atteint cette immobilité heureuse comme l’équilibriste dansant la lune sur son fil de fer que le chant de l’être dans ses attaques me soufflent le vent qui guident ma boussole d’artiste.

Au moment où je te parle, le chant de l’être me dit de bien me reposer car un jour, mes livres seront traduits dans toutes les langues et qu’il vaudrait mieux pour moi être mort que de vivre ce tourbillon médiatique.

C’est quand je ne bouge pas que tout arrive, tu sais siamois, quand je ne bouge pas et que mes yeux chantent la relation amoureuse avec le cela qui chante.

» Dommage que ton maître Houde ne soit pas vivant, me dit-il… T’es sur qu’il n’est pas vivant? Il devrait bien avoir près de 100 ans aujourd’hui lui dis-je en riant dans ma naïveté. Il était déjà si vieux à l’époque. (wow pour la mémoire on repasseraJ)))))))))

Siamois se lève, va voir sur Internet. Il revient… désolé dit-il, il est possible qu’il soit vivant. Il fait partie d’une société d’histoire de Shawinigan-sud. Il a même écrit un article l’année passée. Je vis alors un choc fabuleux. Roland serait vivant… Oui me dit le siamois, il est né en 26, il aurait donc 76 ans.

Je suis bouleversé. Encore une fois, le chant de l’être décide de ma route. Que faire… j’envoie d’abord à Jacques Deguire une enveloppe avec mes 4 témoignages philosophiques. Je n’ose pas entrer en contact avec Roland, je suis intimidé. L’enveloppe me revient. Il n’est plus à l’université de Trois-Rivieres. Je renvoie donc l’enveloppe à la société d’histoire.

Hier c’était mon anniversaire de naissance. Une enveloppe m’attend, Roland Houde philosophe. Je marche, je marche, je marche, des larmes qui coulent discrètement une à une. Suis bouleversé.

Je laisse passé la nuit. Une brosse d’être immense qui dure plus de deux heures. Jamais le cerveau n’est touché, que les frissons de la chair qui scintillent. Et cet ego qui se dissout avec tant d’élégance comme un paon qui entre ses plumes pour mieux boire une peu de pluie céleste.

Et si me dit le chant, tu vivais avec Roland un dialogue philosophique jusqu’à l’été prochain, par lettre, pour que les mots, comme dans les peintures de »Guston » deviennent des souliers si légers qu’on en aperçoit à peine la forme, fil d’or entre l’abstrait et le concret, entre la matérialité et l’immatériel, que les mots marchent la feuille blanche comme je marcherai la voie ferrée, que le dialogue amoureux s’installe entre la forme des 26 lettres de l’alphabet et leur danse des sens infiniment soyeuse et paradoxale lorsque la musique en habite leur intention d’équivoque.

C’est peut-être dans leur hologramme prenant peu à peu la forme d’une rencontre autour d’un souper estival que deux philosophes de deux générations consécutives pourraient le plus finement s’abandonner au bonheur d’avoir été, l’un comme l’autre des philosophes québécois coureurs des bois et des villes dont parleront un jour de nombreux professeurs de philosophie.

Etes vous loin l’un de l’autre?

Suis assoiffé de notre échange philosophique
sur tout et sur rien et…si cela vous sourit
que de plaisir nous aurions à en sceller l’issue
par un souper estival qu’en pensez-vous Roland?

le brouillon du deuxieme 1000 pages est termine
dont le titre est W
j’en suis au troisieme brouillon de mon troisieme 1000 pages
redu a la moitie…. dont le titre est V

mon adresse courriel
lalunesssuz@yahoo.ca

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27 NOVEMBRE 2020 … 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 14 … LES LARMES DE JOIE …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

 

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 14 – PLEURER DE JOIE

1

L’île de l’éternité de l’instant présent

Il s’abreuvait depuis toujours aux frissons de l’éternité. Cela lui semblait si naturel qu’il n’avait jamais pu comprendre comment il se faisait que les humains puissent souffrir. Il chantait au théâtre « Le patriote » de Sainte-Agathe durant le souper,. Il montait par une échelle jusqu’à la cabane de l’éclairagiste soudée au plafond intérieur et de là, fredonnait les chansons les plus sensibles du répertoire de sa jeunesse dans le Vieux-Montréal. Et juste à côté de son cahier de chansons, reposait, ouvert à une page blanche, son journal quotidien.

Carnet Et Stylo Sur Le Fond Blanc Fond Abstrait Pour Dessiner Et Esquisser Journal  Intime Pour Des Affaires Et L'étude Photo stock - Image du dessiner, fond:  132878456

Une des pages mentionnait qu’il avait mis dix ans pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain, le tout se résolvant en une thèse de maîtrise à l’université sur les lois structurales du rire et des pleurs. Une anecdote, s’étant réellement produite, illustrait d’ailleurs avec concision la substance du fruit de ses recherches.

Happy - Peinture - Raphael Laventure | Rostros de arte, Cuadros de arte,  Arte en lienzo

L’événement était arrivé dans un aréna où près de six cents personnes assistaient à son spectacle. Il avait fait monter sur la scène l’organisateur, pour le faire participer à un sketch improvisé. À un moment précis où l’attention du public était à son maximum, il avait par mégarde accroché le dentier du comédien amateur, objet ridicule par excellence, qui avait fini par rouler jusqu’au bord de l’estrade.

Un immense rire de foule s’en était suivi. Il faut dire ici qu’un rire se lit exactement de la même façon que des notes d’une mélodie sur une portée musicale, la barre de mesure étant la surprise à l’esprit et le rire la mélodie de l’âme accompagnée d’une des trois émotions fondamentales ; soit Le rire de supériorité… Le rire de libération …Ou… Le rire de l’incongruité relié à la beauté ou l’esthétisme. Ces émotions étant universelles par leur présence et accidentelles par l’apparition de leur forme.

Il apparut évident à l’artiste que le premier rire créé par la barre de mesure du dentier frappant, par surprise, le plancher se trouva à être à au moins 80 % du type de la supériorité puisqu’on ne se gêna pas de rire du Monsieur plutôt que de l’événement en soi.

Il fallait donc, dans une suite improvisée mais calculée de barres de mesure de surprises à l’esprit, faire changer la nature émotive du rire.

Épinglé sur Musique & Danse

2e barre de mesure.
Surprise à l’esprit :
L’artiste s’approche du dentier
Compte les dents pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 60 % supériorité, 20 % libération, 20 % incongruité
3e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste se tourne vers la victime édentée
Compte les trous dans la bouche
Pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 50 % supériorité, 20 % libération, 30 % incongruité

4e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste cache le dentier de son corps
Fait signe discrètement à la victime
De venir chercher son dû
Rire…
À l’oreille, 40 % supériorité, 10 % libération, 50 % incongruité

5e barre de mesure
Surprise à l’esprit
La victime, brillante
Marche à petits pas de balais
Et vient artistiquement récupérer son dentier
Rire…
20 % supériorité, 10 % libération, 70 % incongruité

6e et dernière barre de mesure
L’artiste prend la victime par la main
Et les deux saluent la foule
Comme si la mise en scène
Avait été préparée de main de maître
100 % de rire d’incongruité,
En admiration devant la beauté
De la barre de mesure
Tout le monde debout
Applaudissements dignes d’un rappel.

Ainsi, l’élément universel, présent dans tous les rires, se trouvant à être, jusqu’à preuve du contraire, la surprise à l’esprit. Mais si le dentier s’était brisé et que l’homme avait perdu de l’argent, il y aurait eu, suite à la surprise à l’esprit, rire jaune et sans doute douleur profonde, comme dans les pleurs.

TABLEAU PEINTURE musique guitare abstrait - Musique

Mais qu’en était-il des pleurs ? On pouvait aussi lire les pleurs sous forme de feuille de musique, la barre de mesure se trouvant à être paradoxalement la surprise à l’esprit. Sauf que la palette d’émotions l’accompagnant portait toute la même base de signature : une perte irrécupérable dans l’instant présent, ce qui donnait aux pleurs des périodes d’expression pouvant atteindre des mois et même des années.

Exemple : je me coupe le doigt, je saigne, ça fait mal, je pleure
Je perds ma mère, je pleure intérieurement des mois
Je perds mon emploi, je pleure le manque à gagner.

Épinglé sur FLEURS

Qu’en était-il alors de pleurer de joie ? Je suis à l’aéroport. Ça fait dix ans que je n’ai pas vu mon frère. On se voit soudainement. Surprise à l’esprit. Deux émotions se superposent. La peine d’avoir souffert durant dix ans et la joie que cela cesse enfin. L’émotion paradoxale ouvrant une porte étonnante à l’âme humaine.

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Et c’est cette porte que Renaud avait planifié d’ouvrir lors de la dernière soirée, dans le cœur des enfants du camp Ste-Rose. Il espérait d’ailleurs rencontrer ces enfants, une fois adultes, juste pour voir si dans le fond d’eux-mêmes, il en était resté une marque indélébile qui aurait peut-être eu une influence déterminante sur leur vie. L’hypothèse étant que pleurer de joie permettait de réparer le fil d’une enfance malheureuse ou des larmes de pertes succédaient trop souvent à des rires de supériorité, qui équivalent à la forme de rire le moins thérapeutique dont l’humain dispose pour atténuer les tensions de l’existence, puisqu’il crée une perte de valeur chez celui qui en est victime, Et il semblait à Renaud que pleurer de joie pouvait représenter théoriquement une porte intéressante permettant de traverser la fissure de la structure du temps pour enfin accoster sur l’île de l’éternité de l’instant présent.

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Tout ça pour dire que le dernier matin au camp Ste-Rose, plusieurs enfants pleurèrent de découragement d’avoir tant creusé et de n’avoir rien trouvé, pas le moindre indice. Comme c’était la dernière journée du camp, plusieurs préférèrent se passer du dîner plutôt que d’être privés de secondes précieuses.

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Natacha Brown déterra finalement une bouteille contenant une carte, avec la position exacte du trésor. Il était quatorze heures quand la tente des pelles et des râteaux fut déplacée… On creusa plus de quatre pieds dans le sol et peu à peu une matière solide recouverte de terre noire apparut. Anikouni exigea que l’on fasse attention de ne rien abîmer. Et c’est avec leurs petites mains noircies que les plus jeunes, assemblés en nid d’abeilles, mirent à découvert les deux poignées. L’excitation atteignit son paroxysme.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

Le coffre fut soulevé, nettoyé….

C’est à ce moment-là que Jos Patibulaire arriva :
Le coffre appartient à la famille des patibulaires
Je vous interdis de l’emporter.

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J’eus franchement peur parce que quelques jeunes levèrent d’instinct leur pelle pour protéger leur butin. Par chance, apparut de l’autre côté de la forêt, Monsieur Brisson, le chef des parents.

Le coffre est la propriété des enfants
Je t’interdis de leur faire peur
Espèce de gros plein de soupe de patibulaire.

Mais onze patibulaires chansonniers arrivèrent à leur tour pour soutenir leur chef.

Tu ne toucheras pas à notre frère toi Les gros bras pas de tête à Brisson

Le maire du village, Jacques des Meules, accompagné d’une cinquantaine de paroissiens pigés parmi les clients du St-Vincent arrivèrent aussitôt en trombe.

Quelle folie, quelle folie Tout ça, pour un coffre, clama Monsieur le maire.

C’est alors que Monsieur Clermont de l’Oranger survint à son tour, accompagné de deux policiers. Monsieur de l’Oranger, à titre de mandataire du gouvernement du Québec, réquisitionna le coffre afin de l’apporter à un juge provincial pour qu’il tranche le débat sur le fond du conflit. Jos Patibulaire, insulté de l’évolution de la situation, engueula les policiers avec une telle véhémence qu’on dut le menotter pour atteinte à l’ordre public. Il fut donc enfermé dans le panier à salade, un vrai camion emprunté aux forces de l’ordre de la ville de Montréal. Tous les patibulaires protestèrent avec fureur. On les embarqua eux aussi.

Les enfants pleuraient, hurlaient, criaient.
On leur volait leur coffre quand même…

Monsieur de l’Oranger demanda le silence.

Je propose qu’on engage un avocat
Pour défendre les droits des enfants

On n’a pas d’argent dit Natacha Brown

Pas de problème, dit Clermont
Que l’on vide nos poches
Et l’on verra bien.

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Pierre David et Pierre Lamothe, épuisés de leur marathon mais de nouveau au service de la cause après quelques heures de sommeil seulement, passèrent le chapeau, réunissant une liasse impressionnante de billets de cinq, dix, vingt et cent dollars.

CAIA cria Anikouni
BOUM

Et nous comptâmes l’argent. Trois mille six cent cinquante dollars. Tel fut le résultat de la collecte du chant-o-thon du St-Vincent.

Et Clermont de crier, en levant l’argent dans les airs.

Ce soir, nous obligerons le juge
À tenir une cour de justice
Ici même dans la salle du camp Ste-Rose
Et nous gagnerons ce procès.

Peine d'Alexandre Bissonnette : la Cour d'appel rendra sa décision à midi |  Radio-Canada.ca

Les enfants passèrent donc l’après-midi à remettre les lieux de la chasse au trésor, dans un état convenable. Puis après le souper, une dernière cérémonie sous l’égide des trois Indiens de la tribu des têtes grises, permit de redonner au territoire de leurs ancêtres un caractère sacré. Elle eut lieu dans la forêt, autour de la maison en décomposition, de façon à permettre à Renaud de préparer la thématique finale du camp dans la grande salle communautaire.

Le soin des peintures - Canada.ca

Bon, un peu de silence, s’il vous plaît,
Dit Renaud, très concentré.
Monsieur le maire des Meules
Vous placez vos cent quarante-huit paroissiens à gauche
Les vrais parents des enfants en avant
Les faux parents en arrière
S’il manque de chaises,
On va aller en chercher d’autres.

S’il vous plait
Il faut laisser une allée au centre
La dame en rouge
Assoyez-vous à côté de monsieur le maire.

J’ai peur à sa réputation, dit-elle
En provoquant un immense rire.

Arrêtez d’avoir peur
Monsieur le maire en a vu d’autres
Dit Renaud.
Les patibulaires
Il y a seize chaises pour vous autres à droite
Monsieur Roméo Bourget,
En avant juste à côté de Madame Martin.

Fauvisme

Et tout le monde de crier
Ben làlàlà
Ben làlàlà
On se calme, on se calme,
Fit la mère
Ne faisant que redoubler les ben làlàlà

Bon s’il vous plaît… S’il vous plaît
Il nous reste à peine cinq minutes
Avant l’arrivée des enfants
Edmond, sers la bouteille de cognac
J’veux pas que ça sente la boisson ce soir.

Et Edmond de crier :
Madame Martin,
Voulez-vous que je la mette dans votre sacoche ?

Et tout le monde de reprendre
Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

S’il vous plaît, s’il vous plaît

GARDIENS DU FEU SACRÉ

CAIA…..
BOUM répondirent les adultes, amusés
De s’asseoir à partir du même réflexe que les jeunes.

Écoutez, dit Renaud,
Je sais qu’on est tassés
Et que certains d’entre vous sont encore enivrés
Des trois derniers jours du chant-o-thon du St-Vincent
On devrait d’ailleurs applaudir Pierre David et Pierre Lamothe
Qui ont battu le record du monde du chant en duo
Par une heure vingt-deux minutes.

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

HIP HIP HIP…HOURRA
HIP HIP HIP…HOURRA

Bon
Je sais qu’y a pas beaucoup d’espace
Mais les enfants vont tous s’asseoir au milieu
En cercle.

Je souhaite que nous vivions ensemble, ce soir
L’atmosphère du St-Vincent
Mais en n’oubliant jamais qu’on est là
Pour faire vibrer de joie les enfants.

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Tiens, Monsieur Brisson qui arrive,
On vous a gardé une chaise
Juste en avant du groupe des parents.

Bon,
Y a une barre à témoin de chaque côté.
Le procès sera présidé par le juge Boilard lui-même
Et les deux avocats seront Maîtres Fiset et Maître Courteau,
Que vous reconnaîtrez facilement
Car ils font partie de nos bons réguliers
Qui adorent se saouler au St-Vincent.

Et tout le monde d’applaudir et de siffler
En criant leur nom
Pendant que les avocats enfilaient leur toge.

Le procès va être long
Avec ces deux-là, cria le chansonnier Ephrem.

Moins long que quand tu chantes
Saoul pis que tu cherches tes paroles
Cria le chansonnier Marcel Picard

CAIA…BOUM…hurla Renaud

Et Madame Martin de se lever
Arrêtez de donner de la misère à Renaud

Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

CHUTTTTT
Les enfants s’en viennent
Une dernière chose
Chaque fois que vous avez le goût d’improviser
Faites-le en phrases courtes
Pour laisser la chance aux enfants
De devenir les vrais héros d’une histoire
Pour une fois dans leur vie.
Ok…

 

Et les enfants arrivèrent lavés, les dents brossées, en pyjama, de façon à ce que le coucher ne représente à la fin du procès qu’un détail de logistique. Renaud avait demandé à tous les acteurs adultes d’être habillés de noir, sauf pour les chapeaux de kermesse recouverts de tissus, roses pour les parents, rouges pour les patibulaires et Orangé pour Clermont. Seul Anikouni portait un splendide panache de chef indien, aux plumes multicolores.

Que tout le monde se lève, la cour s’il vous plait.

Le juge Boilard vint prendre sa place au centre, toge noire et magnifique perruque blanche. Il donna deux coups de maillet pour que tous puissent se rasseoir.
La cour est ici ce soir
Pour se prononcer
Sur la question suivante :
Qui est le propriétaire
Légitime du trésor
Du chevalier de la rose d’or ?

Selon les papiers que j’ai devant moi
Il semblerait que Jos Patibulaire
Qui fut emprisonné pour nuisance Publique
En serait le dépositaire
Par contrat notarié passé avec ses ancêtres

Et Jean-François Brisson de se lever en criant :
C’est rien que des menteries Monsieur le juge

Et les enfants de se lever à leur tour pour protester dans un brouhaha étonnant. Le juge Boilard frappa son maillet sur la table.

On ne parle pas ici sans lever la main.
Sinon je fais évacuer la salle.
Caia…. Dit le juge
Boum…Répondirent les enfants.

Faites entrer le prévenu
Jos Patibulaire.

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Et le chansonnier Jos Leroux entra, entouré de huit policiers en habits, tous des copains de travail du poste 36 à Montréal qui venaient occasionnellement comme clients au St-Vincent. Suivaient deux avocats, l’un pour les patibulaires et l’autre pour les enfants. Maître Courteau était à ce point chauve, corpulent et petit qu’il faisait paraître l’avocat des enfants, Maître Fiset d’une très grande beauté, n’eut été de ce nez aquilin. Maître Courteau commença, le premier, son interrogatoire :

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Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Que faites-vous comme métier
Pour gagner votre vie ?

Garagiste maître

Le peintre Edmond qui avait pris place parmi les parents leva la main pour parler. Le juge Boilard n’eut d’autre choix que de le laisser aller jusqu’à la barre, juste pour voir…

Monsieur le juge
Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Est un escroc
Qui fait siphonner sa pompe à gaz
Au lieu de servir sa clientèle honnêtement.

Le ton était donné… Les enfants applaudirent à tout rompre, les chansonniers patibulaires se tordirent de rire et les clients du St-Vincent apprenaient des choses dont ils essayaient de deviner la signification, sauf quelques clientes un peu rougissantes qui auraient préféré que le sujet ne soit pas abordé en public. Et le maillet du juge de rebondir sur la table.

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Continuez Maître Courteau

Monsieur Jos Leroux Patibulaire
Ce contrat notarié vous faisant
Unique propriétaire du coffre
Du chevalier de la rose d’or
Vous a bien été donné
Par votre arrière-grand-père en personne
La veille de sa mort ?

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

C’est bien ça maître

Je n’ai plus rien à dire
À votre tour Maître Fiset.

Est-ce qu’il y a des enfants
Qui ont quelque chose à dire
À propos du coffre
Du chevalier de la rose d’or ?

 

Là, pendant plus d’une demi-heure, les gamins en pyjama se précipitèrent un à la suite de l’autre à la barre des témoins pour convaincre le juge que cela ne pouvait se terminer ainsi, et ce, avec des arguments d’une variété étonnante. Comme ce témoignage de la plus que grassette Chantal

Mon père s’est fait siphonné
Le gaz de son automobile
Je suis certaine que c’est Jos Patibulaire qui a fait ça

Une mère de famille se leva pour protester
Du sort subi par son garçon
Au garage de Jos

Et les chansonniers de rire. Et l’avocat des enfants Monsieur Fiset de répliquer que Jos Patibulaire était un homme pervers qui se faisait siphonner par n’importe qui, n’eut égard du genre masculin ou féminin. Et l’avocat de Jos, Maître Courteau, calant son client avec encore plus de subtilité répondit :

Que voulez-vous Monsieur le juge
Quand on n’est pas joli
Il arrive qu’on se console
Avec les mauvaises personnes.

Et le juge de rire lui aussi tout en frappant du maillet :

Quand on vient à la barre
On dit son nom en finissant par
Monsieur le juge,
Au suivant

Je suis du groupe des castors Monsieur le juge
Les patibulaires ont emprisonné le père de Miel
Et lui ont volé le document

Le soin des peintures - Canada.ca

Et les enfants de hurler, de rire, d’applaudir. Et Jos Patibulaire de répondre

On n’a jamais fait ça Monsieur le juge
Les enfants sont des menteurs.

Et les parents à leur tour de crier au scandale. Et les Patibulaires de leur crier des bêtises. Il n’y eut que le CAIA… BOUM du juge pour mettre fin au charivari.

Qu’on m’apporte le coffre
Réclama le juge.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

Les huit policiers entrèrent très lentement avec l’objet tant convoité, en courbant légèrement les épaules pour montrer à quel point il était lourd.

Et le juge de dire :
Selon le papier notarié
Remis en personne à Jos Patibulaire
Par son arrière-grand-père….

Monsieur le juge, puis-je parler…

Jean-François avait enfin saisi la manière de bien paraître devant le juge.

Nous avons une carte reconstituée
Signée du chevalier de la rose d’or
Lui-même.
Pourquoi ça ne compte pas ?

Épinglé sur 2013 - Tout commence par une idée - Le camps des cousins zinzins

Est-ce que le chevalier de la rose d’or
Vous l’a remise en main propre ?

Non…

Alors qui me dit que ce n’est pas un faux.
Et comme le document notarié
A été remis en main propre
A Jos Patibulaire par son arrière-grand-père
La journée avant de mourir…

Un instant Monsieur le juge

Mon nom est Monsieur Clermont de l’Orangé,
Conservateur des trésors historiques
Au Musée de Montréal.
J’ai fait une enquête
Et je tiens à vous faire remarquer
Avec tout mon respect
Que la journée où l’arrière-grand-père est mort
Jos Patibulaire n’était même pas né
Si vous voulez vérifier les actes de naissance
Et de décès
Vous verrez que le témoin principal a menti.

Et Madame Martin, la mère de Jos Patibulaire, de lever aussi la main.

Monsieur le juge
Mon fils est un si bon garçon
Il n’a jamais menti à sa mère.

Ah ben làlàlà
Ah ben làlàlà

Madame, répondit le juge
Les actes de naissance et de décès sont formels
Votre fils n’a pu parlé à son arrière-grand-père
Puisqu’il n’était même pas né
En conséquence de quoi
Je déclare, ici même sur le banc de la magistrature,
Que le coffre appartient aux enfants.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Tous les petits se sautèrent dans les bras.

CAIA…BOUM

Avant d’ouvrir le coffre
Le père de Miel,
Que vous avez délivré d’un mauvais sort,
Aimerait vous adresser la parole.

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Mes amis
Mes très chers amis,
Vous avez été courageux.
Vous avez vécu l’aventure de la vie
Avec panache
Permettez que je vous remette,
En gage de reconnaissance,
Un talisman qui vous rappellera
Qu’on peut toujours s’en sortir
Dans la vie
Quand on y croit.

Robert et les employés de bureau entrèrent en jouant du tamtam. Pendant que les trois Indiens des têtes grises transportaient enfilés sur une très longue perche, des panaches d’indiens, un pour chaque enfant, payés avec l’argent ramassé au chant-o-thon. Il y eut remise des panaches avec une bouffée du calumet de paix.

La ronde Peinture par Christian Delavelle | Artmajeur

Puis le père de Miel fit sauter le cadenas du coffre à coups de masse. En l’ouvrant, les enfants purent voir déborder des milliers de smarties de toutes les couleurs, Clermont ayant convaincu la division de la compagnie pour le territoire du Québec de financer cette partie de la légende. Et c’est ainsi que les enfants retournèrent à leur lit avec le haut de leur pyjama rempli à capacité de smarties, bonbons ressemblant au m&m.

Tous les adultes furent invités à fêter au St-Vincent, sauf mon père et moi, Renaud nous ayant demandé de rester pour la grande finale. Est-ce qu’on pouvait aller encore plus loin au niveau de l’émotion ?

J’ai besoin que les enfants atteignent
Le bonheur de pleurer de joie
J’ai mis mon été pour en arriver là
Alors il reste ce bout de veillée
À vivre.

Une Peinture à L'huile Sur Toile D'un Feu De Brûler Vif Dans Une Cheminée,  Sur Un Fond Rouge Vif. Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  20706930.

Un bivouac énorme avait été monté sur la plage. Il avait été entendu avec les éducateurs et éducatrices qu’à l’apparition du feu allumé dans les fenêtres du dortoir, on réveillerait les enfants. Ceux-ci arrivèrent par équipe.

Anikouni demanda aux enfants de chanter la chanson galli galli galli zum. Et Jean-François d’entonner :

Le feu de l’amour brûle la nuit
Je veux te l’offrir pour la vie

Puis, Anikouni déposa un genou par terre et dit :

Monsieur Rodolphe
Puisque vous êtes délivré des méchants patibulaires
Et que les enfants ont trouvé le trésor
M’accordez-vous la main de votre fille ?

Et mon père de déclamer :

Les Flèches De Cupidon Et Arc Sur Un Fond En Bois Blanc Avec Trois Points.  | Photo Premium

Si chaque nuit tu en fais la demande à la vie,
Elle te rendra plus fougueuse que Scarlett Ohara
D’autant en emporte le vent,
Plus gémissante qu’Héloïse pour Abélard
Dans la nuit des temps,
Plus pure que Juliette dans les bras de Roméo
L’embrassant
De telle sorte qu’un soir, un mystérieux soir
Un beau prince, ombrageux et charmant
Posant genou au pied de vos royaux atours
T’offrira et son cœur et son or
Et la terre entière chantera
En cet instant présent
Ils vécurent heureux
Et eurent beaucoup d’enfants
Au paradis…Millénaire
De la poésie des bien-aimés
sur l’île de l’éternité

Je bénis votre union mes enfants.
Et je vous déclare unis par les liens du mariage

Et les enfants de crier : un baiser, un baiser, un baiser.

Nous nous embrassâmes passionnément.

Et Anikouni de conclure :

Miel et moi allons partir de longues années
Vivre notre lune de miel à travers le monde.
Nous nous rendrons d’abord en chaloupe
À la roche sacrée
Et de là, les têtes grises nous emmèneront
En canot au pays de l’imaginaire.

Nous ne savons pas quand nous nous reverrons
Adieu mes amis, adieu.

Renaud et moi serrâmes dans nos bras chaque enfant. Et les larmes de joie nous submergèrent tous et chacun, à la fois douleur face à un départ définitif et joie suprême d’avoir vécu quelque chose de magique.

Les enfants attendirent sur la plage que Robert revienne avec la chaloupe vide. Et c’est avec l’image de nos deux silhouettes, assises l’un près de l’autre, visages inondés de lumière de lune, qu’ils retournèrent au dortoir rêver de Miel et d’Anikouni.

Et Renaud qui n’avait cesse de crier sa joie à la lune les deux mains en porte-voix :

Lune Et Deux Silhouette De L'homme Et De L'enfant, Fée Peinture Abstraite,  Techniques Mixtes Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  67518096.

On a réussi
On a réussi

Et pendant que, couché sur le dos, Renaud dégustait ce moment de beauté volé à une réalité, je lui fis sauvagement l’amour pour m’engorger de lui. Avant qu’il ne dise mot, je sautai à l’eau tout habillée et nageai sans regarder en arrière, puisque le lendemain matin, je partais pour Vancouver. Et il n’y eut dans ces dernières larmes que de la souffrance, espérant pleurer de joie quelque part, le long de la route de mon destin.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

27 novembre 2020

LA DERNIÈRE SOIRÉE DU CAMP STE-ROSE

Comme chef de camp, j’avais réussi à convaincre la compagnie smarties de nous remplir un coffre à trésor de smarties….. Et quand les enfants gagnèrent le procès, c’est en remplissant leur haut de pyjamas tenus à deux mains qu’ils se dirigèrent vers le dortoir…. Ce fut l’apothéose de ce que j’avais conçu comme la diminution du taux d’agressivité chez les sociaux-affectifs à partir de la thématique de camp selon le cri primal de Janov, cri primal social de mon imaginaire…transformant des larmes accumulées de toutes petites vies en larmes de joie…

Cela faisait une trentaine d’années que je n’avais pas relu ce roman … et je le lis au fur et à mesure que j’en publie les chapitres… Mais je réalise aujourd’hui que mon intérêt pour ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre par le biais de l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire … date de cette époque-là.

Durant mon vagabondage céleste, je dormis dans des cimetières devant des tombes d’enfants pour pouvoir dialoguer avec la vie et la mort elles-mêmes et leur demander le pourquoi d’une telle injustice sur terre….

De là aussi ma profonde culpabilité d’avoir été un artiste de scène spécialisé dans le divertissement… Divertir à partir de la scène  les errants axiologiques de l’existence par son privilège d’errant poétique alors que des millions… même des centaines de millions d’errants fantomatiques n’ont aucune espérance aux droits les plus fondamentaux… comme une vie personnelle oeuvre d’art et un rêve big bang… m’apparaît aujourd’hui le fondement même de mes cauchemars la nuit…

Ce fameux camion qu’on empêche d’avancer pour que j’aille faire un spectacle… et cela sous toutes les formes de dramaturgie possibles… ce sont les enfants fantômes du camp Ste-Rose qui me disant… Ne n’ous oublies pas… Fais en sorte que d’autres ne puissent pas être avalés par les injustices qu’une humanité oeuvre d’art aurait put sculpter en vies personnelles oeuvre d’art.

Que sont devenus ces enfants cu camp Ste-Rose? … Ma peur au ventre c’est que leur histoire d’horreur se soit poursuivie toute leur vie…. Mais peut-être que les larmes de joie surgissant de la dramaturgie d’errance poétique d’un archétype hologrammique -Anikouni a pu en sauver quelques uns en déposant un coffret avec des larmes de joie pour les moments de désespérance dans leur k-oeur…

Effectivement… lors de mes tournées de chanteur… j’ai rencontré une jeune dame qui m’a dit… c’est ton coffret dans mon coeur Anikouni qui m’a sauvé la vie un jour….

Comme le retour au St-Vincent ce mois de septembre-là fut un véritable tourment… D’une part, je savais que je ne retournerais pas au camp Ste-Rose l’été suivant parce que jamais on ne me donnerait cette carte blanche sur tous les points qui m’ont permis de faire rêver les enfants … et d’un autre côté… j’avais le devoir de ramasser mes morceaux d emémoire (J’ai encore le cahier de jour du camp St-Rose) qui traîne quelque part dans le garage de Marlene et Michel à leur propriété secondaire de grandes-ïles …

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Aujourd’hui, j’ai les mots pour le dire… J’ai vécu ma carrière d’artiste de scène en mode de méthaphysique onti-kha-tive par la convokation au moyens d’une série de débris de la mémoire du k-oeur à un grand rêve big bang… celui du vagabondage poétique de l’onti-ke même ( en fait de la souffrance des champs des désirs sur terre) …. et cela pour illuminer de quatre questions de toute vie personnelle oeuvre d’art un pays oeuvre d’art sculpté et orchestré par la nano-citoyenneté-planétaire d’une humanité oeuvre d’art et cela au nom des millions d’enfants se mourant de faim ou de blessures de guerre sur terre.

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De là ce blogue écrit pour une seule personne… celle qui dira du haut de ses milliards… j’aime le rêve de votre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette)  … comment ça coûte?

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L’autre fait qui me frappe… c’est le rapport aux fascinantes que m’a permis ma vie de chanteur à travers le Québec… Il existe des femmes qui sont en elles même des univers poétiques d’une exceptionnelle densité légère …. poésie de la danse de l’absence d’un corps céleste de présence avec des yeux tristes ornés de rires d’enfants….

J’ai eu le privilège de devenir l’intime de quelques-unes…. Quelle joie et quelle souffrance en même temps … grandes, belles. élancées, vaporeuses… elles s’arrêtaient à ma poésie comme un soleil rencontre un nuage pour se reposer d’un peu de pluie chaude…. J’en reste profondément reconnaissant à la vie que ce vagabondage à l’impossible féminin me fut accordé… G. est sans doute l’apothéose synchrétique de ces débris de la mémoire du k-oeur.. par la beauté même et l’exceptionnelle inventivité de sa métaphysique de la raison cosmétique….

G. et moi vivons un nuit et jour de création métaphysique dans une étonnante symbiose entre deux rythmes de créativité étonnemment singulières… G. possède un réseau d’amies avec qui elles se détend durant des heures … Puis soudain… elle tombe en réclusion profonde….. et pond ses chef d’oeuvre de pensées que nous enregistrons sur audio… De mon côté… je ne parle à strictement personne… tout en vivant un nuit et jour dans un ascétisme radical d’une errance poétique sans nul besoin d’autre chose que de la beauté du monde au niveau intrinsèque sous le jaillissement  des impossibles synchroni-vie-taux…

Et pourtant, ça marche… Souvent, au petit matin … je me couche avant elle… puis quelques heures plus tard, rongée par une insomnie récurrente… elle me réveille pour me partager ses dernières trouvailles que nous enregistrons… et que je m’empresse de retranscrire dans mes moments de relâche personnelle….

Son examen de synthèse doctoral sera oeuvre d’art… et sa carrière de créatrice métaphysicienne internationale …

Project#La Dame qui Pense#La Ra - gaelleteme | ello

Le RAT! Régime terrestre (Capit - gaelleteme | ello

 

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Image

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Quand je pense aujourd’hui que durant plus de 7 ans et plus de 150 représentations, le grand conteur international Simon Gauthier a raconté l’aventure épique de mon archétype hologrammique à travers la francophonie dans plus de 150 représentations… et que je me suis toujours refusé à voir sa performance…. Je me dis… je devais être très préoccupé philosophiquement par le problème du narcissisme dans la posture onti-kha-tive de l’existence d’une vie personnelle oeuvre d’art…

En fait… je suis écartelé entre un devoir d’humanité oeuvre d’art … c’est à dire du devoir de témoigner qu’il est possible par les quatre questions 1: Quel est ton rêve? … 2) Dans combien de jours … 3) qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve? …4) Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?  … de sculpter une humanité oeuvre d’art par la nano-citoyenneté-planétaire …. et un droit à une humanité ontike (faite de vanités, désirs, frustations, affects spinozistes de tristesse ou de joie) dont je me restreint par ascétisme du champ k-onsgtellaire même de mon rêve big bang ou tous les concepts, objets et affects sont métamorphosés en ab-cepts, ab-jets et ab-ffects …. soulevé par la beauté du monde elle-même…

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Philosopher c’est peut-être ça aujourd’hui… réenchanter le monde par chaque vie personnelle oeuvre d’art en marche vers son rêve big bang…à la fois unique et multiversiel. …. comme la vie personnelle oeuvre d’art de ce camionneur de ma chanson du camionneur.

27 NOVEMBRE 2020 … 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 13 … AU TAMTAM DES RYTHMES … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

27 NOVEMBRE 2020…. 15 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 13 … AU TAMTAM DES RYTHMES… ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

Quel est ton rêve?

Dans combien de jours?

Qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?

Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

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La remarquable chanson-manifeste de Michel le concierge… je te demande pardon

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

Chapitre 13 – AU TAMTAM DES RYTHMES

L’île de l’éternité de l’instant présent

Le Saint-Vincent en 2001

Le Saint-Vincent en 2001

Une nuit nous nous retrouvâmes, Renaud, Clermont, mon père et moi, à la belle étoile, sous les deux saules pleureurs du camp Ste-Rose. Nous avions passé la soirée à enterrer le coffre du chevalier de la rose d’or sculpté par mon père pendant que les enfants vivaient une activité cinéma à l’intérieur de la salle communautaire. Clermont avait eu la gentillesse d’apporter pain, fromage, raisins, bouteille de vin.

 

Amenez-moi au début du roman
Quand une étoile explose dans l’univers,
Est-ce un événement historique
Demanda Renaud ?

Non pas vraiment répondis-je ?

Est-ce que la Deuxième Guerre mondiale
Fut un événement historique
Redemanda Renaud ?

Indéniablement fit Clermont.

Pourtant une étoile qui explose
Dégage des milliards de fois
Plus d’énergie qu’une guerre
Conclut Renaud.

Et mon père de répondre :
Échec et mat.

Mon père adorait se faire mettre échec et mat au niveau intellectuel. C’est pourquoi il avait tant apprécié sa relation intime avec l’Encyclopédie Larousse. Quand il découvrait une pensée qui faisait exploser la sienne, il ressentait en lui un effet profond de jouvence, toute pensée ne correspondant en ses mœurs qu’à une peau sèche ne demandant qu’à être enlevée.

Quand un enfant meurt dans le monde
Est-ce un événement historique demanda Renaud ?

Mmmm

Est-ce que l’assassinat du président Kennedy
Fut un évènement historique ?

Mmmm

Pourtant l’enfance qui meurt
Partout sur la terre
Dégage des milliards de fois
Plus de souffrance
Qu’une présidence
Qui croule sous les balles.

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Personne ne dit mot. Comme si le fait de modifier une perspective admise de tous permettait de redonner à la vie humaine son vrai sens d’aventure cosmique unique, du berceau au tombeau, sans que le regard des autres la falsifie.

Un coffre au trésor enterré
C’est aussi beau qu’une étoile
Qui explose
Au fin fond de l’univers
Dit Renaud

PUZZLE MASTER - SECRET PUZZLE BOX - BUTTON BANK / EN BOIS

Et mon père de conclure :
Un coffre au trésor enterré,
À la seconde où il est découvert,
Ça devient beau parce que
Ça fait exploser une étoile
Dans le cœur des enfants.

Trois filles et garçon Art Print, trois soeurs et frère, quatre enfants,  pieds heureux, enfants jouant art mural, les adolescents, art Vickie Wade

Échec et mat, dit Renaud.

Quand, le lendemain soir, Clermont prit la parole au micro du St-Vincent, il raconta cette anecdote en guise d’introduction. Puis il termina en disant :

Ceux et celles qui veulent faire vivre aux enfants
La fin d’une belle histoire, rendez-vous dimanche matin
Huit heures. Il nous reste six jours
Pour la monter.

peinture « Magazin'art

Une des caractéristiques qui firent du St-Vincent de cette époque un chef d’œuvre de joie de vivre profonde de soir en soir fut le fait qu’il était fréquenté assidûment par des réguliers de tout âge et de toute condition, les portes de garage étant ouvertes comme le cœur de Madame Martin, chacun s’y sentait chez lui ou chez elle. Ce n’était encore ni la mode, ni un point de chute de touristes. Tout au plus une fête villageoise, comme on en retrouve partout de façon ponctuelle dans les sous-sols d’églises ou les tentes foraines de nombreuses communautés du Québec. Chacun s’y était connu là, arrivant comme par hasard, mais aimé avec la même intensité comme par destin, par celle que tous avaient fini par appeler affectueusement « La mère Martin »

Clermont possédait cet art de voyager respectueusement non pas de corps en corps, mais d’âme en âme, sans jamais porter de jugement. Pour lui, le St-Vincent, c’était à la fois le cosmos, l’univers, la planète, le pays, la ville, un café, une maison, le tout réduit à l’échelle d’une famille, la sienne.

http://www.izoa.fr/7112-large_default/tableau-abstrait-decoration-univers.jpg  | Tableau abstrait, Abstrait, Illustration

Ce ne fut donc pas surprenant de le voir discrètement se faufiler entre les tables.

Il était inquiet pour Madame Marguerite dont le fils se retrouvait en prison parce qu’il avait mis le feu à une discothèque célèbre de Montréal, provoquant la mort de six personnes. Elle s’assoyait maintenant dans le fond près du bar, rongée par la honte, dialoguant quelquefois avec la plus âgée des serveuses, Jeanne D’Arc. Clermont lui dit simplement qu’il serait très honoré qu’elle soit présente dimanche après-midi, parce qu’elle était, avec lui, la cliente la plus ancienne et que cela lui porterait certainement chance.

Fenrir - Loups et Légendes

Il connaissait aussi l’histoire tragique de Jacques des Meules, natif des îles de la Madeleine, dont le navire du père avait fait naufrage lors de l’inauguration de la pêche aux homards et qui par la suite, disait avoir tué sa mère parce qu’elle était décédée dans un accident d’automobile alors qu’il était le conducteur. Celui-ci gagnait maintenant sa vie comme chauffeur de taxi, terrorisé par la route lorsqu’il était à jeun, mais souhaitant lui-même mourir d’un accident lorsqu’il avait bu. Chaque soir, il déposait son taxi sur la rue du port, le remplissant de clients à la fermeture. Clermont lui dit simplement qu’il serait honoré d’être conduit au camp Ste-Rose dans son taxi, puisque lui-même ne possédait pas d’automobile. « À quoi bon une auto, quand un ami en a une ? »

Créatures légendaires ...(suite)

Il passa voir Madame Sequel, dame très âgée venant d’on ne savait trop où, qui marchait très droit sans sa canne quand personne ne la regardait et qui dès qu’elle croisait une connaissance, se penchait piteusement avec 20 ans de plus sur son dos, de façon à attirer la sympathie ou la compassion. Elle aimait monter sur la scène et réciter le seul poème qu’elle connaissait : « le lac des cygnes » pendant que le chansonnier qui l’accompagnait à la guitare en profitait pour fermer les yeux, beaucoup plus dans l’intention de cogner des clous que pour se recueillir. Clermont lui offrit une place à côté de lui dans le taxi de Jacques des Meules.

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Et cette jeune fille blonde, magnifique, au nom de Lisa Marie, qui ne buvait que de l’eau ou presque. Elle venait de se séparer à l’amiable de son mari. Elle avait, elle aussi, loué une chambre dans le Vieux Montréal sur la rue St-Paul et n’avait découvert le St-Vincent que depuis quelques jours. Jeanne Martin l’avait accueillie, conduite à la table de Clermont, puis était devenue amie avec le groupe de Diane Lépine, une jeune étudiante dynamique et rassembleuse autour de laquelle une vingtaine de jeunes filles passaient d’un soir à l’autre du rêve à la défensive, encerclées par une barricade de soupirants, faisant obstacle à certains chansonniers un peu trop sûrs d’eux-mêmes dans leur lubricité de gamins heureux.

Moderne peinture abstraite Fille par la Fenêtre par Edvard Munch Haute  qualité peint À la Main - LED Lighting xz17

C’est ainsi, que, un par un, chacun fut conquis à l’idée de transplanter la famille d’un lieu à un autre, juste pour le bonheur de vivre un moment magique.

Vers minuit arriva de nulle part le chansonnier René Robitaille. Il était disparu sans préavis, comme c’était son habitude, provoquant la colère de Madame Martin qui s’était juré de ne jamais le réengager, alors qu’elle fut la première à le serrer dans ses bras. Et tous les clients de crier :

Le gros Bob d’à côté
Le gros Bob d’à côté

Jos, voyant que René avait soif, lui céda donc sa place sur la scène. Et René de dire, comme des milliers de fois auparavant

Je m’en vais vous chanter…..
La seule composition que je me rappelle
Quand je suis saoul….

Les rires fusèrent de partout.

Mais là il me semble que je ne suis pas encore assez saoul
Je risque d’oublier des paroles.

Trois cognacs arrivèrent sur la scène

LE GROS BOB D’A COTE

J’te vois r’venir chez nous…..Par la porte d’en avant
Tu sonnes et je t’ouvre………Pis j’descends lentement
Je te prends dans mes bras….On remonte lentement
On ose pas parler…………….On en a trop à dire

C’est ce qui faisait que, d’un soir à l’autre, le St-Vincent passait d’un moment magique à un autre, sans jamais savoir dans quel ordre il apparaîtrait. Les membres de la famille, qu’ils soient chansonniers ou clients, même absents, embellissaient les secondes de chanson en chanson par leurs lumières vives comme par leurs ombres lointaines.

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Je peux témoigner du fait que, dans les jours qui suivirent, le camp Ste-Rose atteignit, lui aussi, la même qualité de magie. Les lieux institutionnels ayant été transformés en décor, le tombeau du chevalier de la rose d’or se trouvant dans le caveau et le trésor caché quelque part autour de la maison en décomposition, cela permit aux jeunes d’avoir le sentiment de faire partie d’une famille partageant la même euphorie à travers un horaire de moins en moins fragmenté de leur quotidien.

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Anikouni monta deux tentes dans la forêt près de la maison en décomposition. Une pour lui qui allait maintenant y camper nuit et jour et une autre sous le faux prétexte d’abriter le matériel de bord, soit les pelles et les râteaux, alors que le coffre sculpté par mon père reposait en dessous, précieusement enfoui dans le sol.

Avec la complicité de Robert, Renaud incita les enfants à former un comité de négociations pour obtenir des droits supplémentaires. Et c’est ainsi que les couchers devinrent progressifs selon les âges, que tous et chacun purent aller creuser dans la forêt à n’importe quel moment de la journée, le temps qu’il lui plairait et qu’il fut possible le soir d’aller converser seul à seul avec Anikouni autour du feu, en avant de sa tente, en autant qu’on inscrive son nom sur une liste où étaient affichées les heures disponibles.

Une Peinture à L'huile Sur Toile D'un Feu De Brûler Vif Dans Une Cheminée,  Sur Un Fond Rouge Vif. Banque D'Images Et Photos Libres De Droits. Image  20706930.

Le jour, Renaud prit l’habitude de toujours creuser le même trou juste devant la cabane en décomposition, travaillant d’arrache-pied au pic, à la pelle et au râteau. Les enfants étaient à la fois admiratifs de le voir si tenace, et attristés de pressentir qu’il creusait pour rien. Le trésor devait certainement être ailleurs. Et chacun, ayant sa petite idée, protégea au moyen d’une corde tendue entre quatre arbres, le lot qu’il s’était attribué.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Vers 16 heures, il plongeait dans le lac pour aller se recueillir au centre sur la roche sacrée. Puis, revenant à sa tente, il s’allumait un feu et soupait seul. Quelques enfants, à tour de rôle, profitaient de la période libre juste avant la grande soirée pour aller jaser un peu avec lui.

Il leur servait une boisson indienne, mélange de thé chaud et de tisane, puis les écoutait parler de tout et de rien en alimentant les silences de…

Mmmmmm…
Mmmmmm…

Aux dernières minutes de la rencontre, il concluait chaque fois avec les mêmes paroles.

LE COFFRE AUX IMAGES | Comment peindre, Image coeur, Image coeur amour

On a dans le cœur
Un coffre au trésor.
Si, chaque fois qu’on est heureux,
On collectionne les instants heureux
Et qu’on les cache dans le coffre
Comme les écureuils ramassent
Des noix pour l’hiver,
On ne manquera jamais de bonheur dans la vie
Même dans les moments de grande souffrance.

Qu’est-ce qu’un coup de foudre, sinon un mélange explosif de bonheur et de souffrance? Cela ressemble tellement au « big bang » de la naissance de l’univers que cela ne rentre même pas dans un coffre.. Le problème avec Renaud, c’est qu’il était tellement passionné de peindre le réel pour que tout s’impressionne de beauté, au même moment, dans un instant précis, que son corps ne cessait de s’éthériser sous les enivrements successifs de la tension créatrice. Selon Clermont, suite à notre nuit à la belle étoile sous les saules pleureurs, j’étais devenue sa couleur « Clair de Lune » .

Je me souviens de cette nuit-là où j’arrivai à sa tente vers deux heures du matin. Je lui parlai de John Thysdale, ma thèse de maîtrise, Vancouver, mon possible départ.

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Une lune,
C’est comme les fascinantes
Me dit-il
Ça ne reste jamais longtemps
À la même place
Dans un tableau
Surtout quand elle est belle et ronde
Et qu’elle bouleverse mon monde.

Effectivement, il m’avait semblé depuis quelques jours atteindre en mon être, la dimension des fascinantes, le tout déclenché par un événement des plus anodins. Comme le sens profond du mot ne cessait de m’intriguer, je fouillai l’encyclopédie de mon père. Et je me sentis outragée d’y trouver non pas le mot « fascinante », mais « fascinant(e) »

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

FASCINANT(e)

Qui exerce un vif attrait, séduisant.
Ex : Huysmans à propos d’une femme
Elle vous regarde d’un œil si fascinant
Si bizarre qu’on s’arrête subjugué.

J’écrivis donc une lettre de protestation à Larousse.

Bonjour, bande de chauvins,

Je désire, au nom des femmes du monde,
Protester contre tous ces mâles qui se gorgent de leur pouvoir
Pour définir les mots et leurs sens.
Que vous accordiez une telle importance au mot fascinant
En méprisant le mot « fascinante »
Comme étant un simple appendice
À votre monde mâlien me scandalise.

Le jour où les femmes de la planète
Décideront de s’emparer des mots
Pour les décrire selon leur vision
Leur sensibilité
Elles découvriront également
Que la logistique de votre encyclopédie
Sous-entends une partie écrasée du savoir

C’est scandaleux de vous voir, d’une main
Nous piétiner le E et de l’autre nous usurper
Notre féminité sous la plume d’Huysmans
Pour illustrer votre pauvreté d’imagination.

Serai-je un jour la première femme à organiser
Une manifestation devant votre usine à mots mâles ?
Et vous verrez la vraie nature du mot fascinante
Lorsque sa définition sera présente
Sur sa pancarte,

FASCINANTE :

Femme qui par une intensité particulière du regard
Ne donne jamais plus à un homme
Que la partie d’elle-même qu’il mérite.
S’il est mené par sa queue, elle lui offre son cul
S’il peint le monde, elle l’éclaire de son intelligence.
Mais jamais un homme n’a pu se vanter
De l’avoir possédée en entier
Et c’est le fait qu’elle n’a jamais appartenu
À personne qui fait que son regard
Atteint la vibration d’une fascinante.

À quand un dictionnaire au féminin ?

Marie Une fascinante indignée.

Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

C’est peut-être à ce moment précis que je sentis la différence entre percevoir sa vie comme une suite de hasards et ne vibrer qu’à l’accomplissement d’un destin. Je sus d’intuition que je serais toute mon existence une guerrière habitée par le tamtam des rythmes. Féministe de combat, libre de toute pensée, piégée ni par le cœur, ni par les sens, mais rebondissant de l’un à l’autre comme le canot descend les rapides en contournant les roches. Je ne serais jamais ni le clair de lune, ni la lune elle-même, mais la première femme ayant canoté sur la lune. Je serais une écrivaine féministe et ma lune serait l’univers des mots au féminin.

Clair de lune | Art rouge, Les arts, Lune de sang

Tout m’apparut si clair. J’étais à la fois Lola la bisexuelle et Rachel le modèle nu des Beaux Arts. Mais bien plus encore. Je fus, comme elles le furent à une étape de leur vie, habitée par le tamtam d’un rythme temporaire, celui de la séduction sensuelle, celui de la femme fatale.

Je racontai tout cela à Renaud, sans sauter un iota.

Est-ce que tu m’aimes, me demanda-t-il ?

Comme une folle répondis-je.

Quand tu seras écrivaine,
Tu auras les mots du frisson pour l’écrire ?

J’en suis certaine

Et ça ressemblera à….

Les 20+ meilleures images de Tableau lune | photos paysage, belle photo,  coucher de soleil

Il y avait des étoiles, une tente, un feu, et nous deux.
Un coup de foudre exigeant la folie de se consumer l’un dans l’autre
À la vitesse de l’éclair sous menace d’implosion par l’intérieur,
La souffrance du manque de l’autre étant seconde par seconde insupportable.
Mais quand l’autre ne se nourrit qu’à l’insupportable,
Ne te dégustant que par infimes étincelles,
Tu te sens agoniser de plaisirs, de jouissance et de volupté.
Et tu arrives de nuit, vers deux heures du matin
Le suppliant de t’entredéchirer
Au tamtam des rythmes endiablés
Pour avoir enfin la force de le quitter.

tam tam Arts numériques par Dodi Ballada | Artmajeur

On nage me dit Renaud ?

Nous nous rendîmes à la plage. Une fois les vêtements déposés au fond d’une chaloupe, nous nous hissâmes nus sur la roche sacrée. Et c’est couchés visages tournés vers la lune, qu’il me tint simplement par la main.

Tu te rappelles la phrase de ton père
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ?

Mmmm

Je tente de visiter le pays du coup de foudre
Tout en retardant le plaisir.
Raconte-moi ton coup de foudre depuis le premier instant.

Tableau Contemporain - Le Coup De Foudre 50x60 cm Peinture à l'huile | eBay

Pourquoi ?

Parce qu’une fille Qui vit un coup de foudre
Et en plus pour ma personne
Je ne verrai pas ça deux fois dans ma vie.

Et toi tu vis quoi pour moi, demandai-je?

De la fascination, je crois.

Et nous fermâmes les yeux, dans cette chaleur bienfaisante où l’eau s’évaporant peu à peu entre mes seins sembla se retirer pour ne pas nous déranger.

Tu n’étais pas costumé en chef indien
Avec le panache et la corne au cou
Tu étais chaque plume.

Tu ne marchais pas d’une façon
Rythmée et légère à la fois
Tu étais rythme et légèreté.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Le premier instant où je vis tes yeux Renaud
J’eus l’impression de vivre un big bang
En plein centre du cœur.
Tu avais les yeux d’un homme qui cherche.

Il se dégageait de toi
Quelque chose de magnifique
Que je n’avais vu auparavant
Que dans les yeux de mon père.

Et cette façon de déposer un genou
Devant moi et de m’appeler Princesse
Je me rappellerai toute ma vie
Des mots que tu as prononcés :

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« La foudre a frappé mon cœur De passion pour le vôtre. »

Et Renaud de poursuivre.

J’ai dit aux enfants :
Je suis amoureux de cette princesse
Je dois retrouver le feu de la caverne sacrée
Et le lui ramener afin de lui déclarer
Mon amour éternel

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Je tentais de m’imaginer par les mots
Ce que pouvait être un coup de foudre.
Dit Renaud.

Je me rendis compte qu’il avait une soif infinie de déguster ce que je vivais, le mot coup de foudre étant un divin mystère pour lui. Il n’était intéressé ni à mes seins gorgés de passion, ni à mon ventre hurlant de désolation, ni à ma vulve affolée de ne rien étreindre, ni à mes jambes saisies d’immobilisme sous l’effet de trop d’étrangeté. Non, il caressait mes lèvres des siennes en répétant inlassablement.

Parle-moi du coup de foudre
De ce que tu vis en dedans
Si c’est beau, essentiel,
Féerique comme on le dit
Dans certaines chansons ?

J’aimai sa soif des mots qui peignent avec le même rythme de créativité, comme on peigne les cheveux de l’être aimé, comme on peint l’ondulation des mains lorsqu’elles tiennent le peigne, comme on peint le peigne lorsqu’il épouse la main.

Comme un coup de foudre Arts numériques par Dodi Ballada | Artmajeur

Le coup de foudre, dis-je
C’est l’éclair et le tonnerre
En même temps
Qui déchire le ciel
Dans une apocalypse de nuages
Disparaissant en l’orage d’un instant.

Et apparaît le soleil perpétuel
En plein centre de ton ventre
Tu t’éloignes le moindrement
Tu te meurs de froid
Et de peur d’être submergé de glace.
Tu t’approches de trop près
Tu brûles de convulsion
Et de peur de te transformer
En lave et en cendres
Comme un volcan.
Tu te places exactement dans l’axe
Et ton dos se glace
Et ta poitrine se brûle
Dans un terrible gémissement intérieur

Et tu n’arrives plus à voir la vie
Autrement qu’en rapport au soleil.

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Plus je parlais du coup de foudre, plus Renaud variait la forme artistique de ses baisers sur ma peau, comme pour appuyer mon dire. Au passage de l’apocalypse, il suça délicieusement mon cou mordillant la texture de ma chair. Quand je parlai de l’arrivée du soleil au centre de mon ventre, il y déposa sa tête, frottant son oreille comme pour mieux entendre l’infini désastre de cet astre transgressant les lois du ciel pour mieux renaître en mon cosmos intérieur.

Je fus soudain parcourue de spasmes incontrôlables. De toutes mes forces, j’enfonçai sa tête au creux de mon nombril en faisant, malgré moi bien malgré moi, pression pour qu’elle descende au volcan de mes sens. Il défit les lianes de mes mains pour les approcher de sa joue. Il semblait envoûté par la passion profonde de s’imprégner des parfums les plus rares et les plus exotiques que seul le coup de foudre pouvait faire surgir en lui telle une tempête furieuse sur la mer de ses sens. Et nous dansâmes l’un à la surface de l’autre, en évitant les zones érogènes, comme il me l’avait appris.

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Et je connus enfin la danse du tamtam des rythmes. Le cœur joue du tamtam et les rythmes varient en des séquences qui me rappelaient les montagnes russes des chansonniers du St-Vincent quand ils passent d’une chanson à une autre. Il me sembla que Renaud cherchait encore l’éternité sous la fissure des sens.

Avec le recul, je me rends compte qu’il mangea non pas, chaque infinité de ma chair survoltée, mais tenta de s’approprier morceau par morceau, le feu de la foudre qui animait mon être pour le sien. Le rythme de ses lèvres contre mes reins atteignit une telle immobilité dans un mouvement infini que lorsqu’il accéléra avec une infinie délicatesse au creux de la chute, il me sembla exploser de nouveau en des parties inconnues de son corps lui-même.

Je ne sais si c’est la femme ou la fascinante qui réagit vers la fin, avant que la fin n’explose enfin, mais je me levai brusquement et plongeai dans le lac pour disparaître de sa vue et ne laisser en lui que la sensation de mes plaintes à jamais imprégnées dans les canaux de ses veines pour que circule, en gondole, le chant amoureux de mes spasmes éternellement douloureux telles les bourrasques portant la neige des regrets au-delà du vent jalousé par le temps agonisant au loin de temps en temps, bien au-delà du firmament.

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Quand le lendemain soir, je descendis dans le Vieux Montréal, je me sentis comme l’Indienne en canot pagayant sur l’immensité des lacs lubriques, refaisant le parcours soyeux de Lola la bisexuelle comme de Rachel le modèle nu des beaux-Arts. J’entrai habillée en indienne, à la Davy Crockett, seule et fière de l’être. Je sentais la mouille d’une femme inassouvie, suscitant le désir, la passion, la conquête à venir, la docilité, la servilité en lesquels se perd tout mâle lorsqu’il se fragilise. Je le sus par ces regards autour de moi, inlassablement captivés par un inaccessible comme le papillon finit par se brûler les ailes lorsqu’il ne peut se détacher de la lumière de la lampe.

Madame Martin prit le micro.

Fauvisme

Elle annonça qu’à vingt heures précises, commencerait un chant-o-thon de trois jours et trois nuits où les chansonniers Pierre David et Pierre Lamothe chanteraient sans arrêt, tentant de battre le record du monde du plus long marathon de chansons afin de l’homologuer dans le livre des records Guilness. Les profits serviraient à la dernière soirée des enfants du camp Ste-Rose.

Le tamtam des rythmes des applaudissements de la foule me rappela ceux de la roche sacrée et mon corps fut pris de convulsions irrespectueuses. Je me fondis à la foule, qui hystériquement, même si aucune consommation n’était permise durant la nuit, n’eut de cesse de se lever debout sur les chaises, chantant les racines de notre culture au nom de tous les ancêtres porteurs d’eau, de joies furibondes comme de misères et de hontes d’avoir été vaincus quelques siècles auparavant par les Anglais.

Au moment où Pierre David chanta la chanson de Vigneault,

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

 

L’homme est parti, c’est au chantier

La femme est seule, seule, seule

L’homme est parti c’est au chantier
La femme est seule à s’ennuyer.

Madame Martin me fit part de l’émotion suscitée en elle par cette chanson, parce que le refrain la ramenait directement à l’origine de notre asservissement comme peuple.

Peinture de paysage — Wikipédia

Selon Jeanne, il faut remonter en 1774. Le tamtam des rythmes du peuple du Québec tourne autour d’une organisation féodale et religieuse. Le territoire du Québec est dirigé en seigneuries et les plus riches appartiennent à l’église. Presque tous les catholiques, nonobstant les coureurs des bois, vivent asservis et pauvres. Le fermier paie un loyer annuel, donne un quatorzième de son grain qu’il moule au moulin du maître, un douzième du prix s’il vend sa terre. Quand le Seigneur se construit, il doit couper du bois et transporter des pierres gratuitement. Chaque fois qu’il pêche et qu’il chasse, il doit en donner une partie au Seigneur. Ses bras servent aussi aux corvées du Seigneur, le temps des semences et des récoltes, sans oublier la dîme au clergé.

Bienvenue à l'IAC | L'Institut de l'art canadien

Une fois le territoire conquis, l’Angleterre jugea qu’il était plus rentable de soumettre le peuple étranger en achetant le clergé plutôt que de modifier les structures existantes. C’est ainsi, qu’à titre de surintendant de l’Église romaine, Monseigneur Briand reçut du souverain une pension de deux cents livres par année. (Brunet, Michel, les Canadiens après la conquête, Montréal, Fides,,1969, p.34-49, 136. 216) Nous fûmes donc trahis par nos élites religieuses et non par les Anglais.

Après la conquête et la signature de l’acte de Québec, au moment où les tenants de la révolution américaine échouèrent à nous conscientiser à titre de société libre, porteuse de droits égaux pour tous, nous fûmes de nouveau trahis par les évêques de Montréal, Trois-Rivières et de Québec.

Peinture américaine - Wikiwand

On obligea les habitants valides à besogner comme des forçats à la grande corvée ordonnée par Carleton pour charroyer les vivres des troupes, réparer les chemins, tirer des bateaux et cela sans aucune rémunération. Ceux qui refusaient étaient emprisonnés. Les soldats anglais s’emparaient des fermes abandonnées, violaient les femmes, tuaient des animaux à leur guise. De là l’expression porteur de pierre et porteur d’eau. Les Canadiens français, peuple de doux et asservis entre tous, furent utilisés pour transporter des pierres et de l’eau d’un endroit à l’autre. Dix mille canadiens valides aux mains de dix mille soldats britanniques armés. De là ces chansons de folklore, empreintes de tristesse, pour ces coureurs des bois et ces hommes de chantiers tentant du mieux qu’ils pouvaient d’échapper au génocide religieux des consciences.

Et Madame Martin me demanda de bien écouter la beauté des paroles du folklore qu’elle avait demandé au chansonnier Pierre Lamothe de chanter :

10+ idées de Chasse-Galerie | chasse galerie, légende québécoise, chasse

 

LES VOYAGEURS DE LA GATINEAU

Nous partîmes pour un voyage
En canot sur la Gatineau
Le plus souvent le pied par terre
Et la charge sur le dos
Nous pensions à notre jeune âge
Qui s’était si mal passé
À courir dans les auberges
Notre argent y gaspiller

Quand nous fûmes dessus ces lacs
De lac en lac jusqu’au camp
C’est icitte qu’on est destinés
À bâtir mes chers enfants
À bâtir une vraie cabane
Ce qu’on appelle un chantier
Mais un chantier d’épinettes
En bois ronds non pas carrés

Que chacun y prenne sa place
C’est icitte qu’on va coucher
Qu’on va dormir sur la paillasse
Des branches qu’y faut rapailler
Mettez-y cent fois des branches
Mais des branches de sapin
Pour mieux dormir à son aise
La plus grosse en dessous des reins

Ah si jamais j’y retourne
Au pays d’ousque je d’viens
Je ferai de moi un homme
Et non pas un bon à rien
J’abandonnerai la cabane
Dans les bois trop éloignés
Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers

Je prendrai bien soin d’ma femme
Sans courir dans les chantiers.

Les 12 meilleurs tours guidés à pied de Montréal

Tout le St-Vincent bruissait que comme une immense vague, épaule contre épaule, bonheur de se bercer à l’âme du peuple tout en n’ayant pas tout à fait accès aux sources historiques de sa souffrance. Mais une chanson ne peint-elle pas l’essentiel, l’émotion qui découle de quelque chose de terrible qu’on préfère oublier dans les méandres de l’histoire ?

C’est ainsi que je me rappelai cette nuit-là m’être fondue dans la foule, avec Jeanne à mes côtés avant de descendre la rivière de ma vie, comme une indienne amoureuse de son canot d’écorce bien plus que de l’indien Anikouni qui avait contribué en lui fournissant les couleurs pour que la peinture protège ses passions intérieures de l’érosion du temps.

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Jeanne avait l’art de raconter les dessous de chaque chanson. Quand Pierre David chanta le folklore « c’est dans le mois de mai que les filles sont belles et que tous les amants y changent leur maîtresse » elle me raconta cette coutume indienne rapportée par les Jésuites dans leur journal de bord.

Peintures, Contemplation II - Grand Art contemporain Peinture abstraite  moderne Bleu / Rouge , Page 9290, Oeuvres d'Artistes

Quand le corps d’une très jeune indienne se gémissait soudainement de la soif de sexe d’un indien, on lui construisait une petite cabane. Et là elle faisait l’amour avec tous les Indiens de son choix, jusqu’à ce qu’un de ceux-ci lui plaise vraiment. Alors ils allaient vivre tout simplement ensemble, le geste exprimant aux yeux de la tribu une forme d’engagement. Ce qui n’empêchait pas la pratique d’une coutume remontant à la nuit des temps, celle de la course aux allumettes.

La nuit, tout indien pouvait demander les faveurs sexuelles de toute indienne, mariée ou pas, en allumant au feu central une brindille de bois. Si l’indienne souffle le feu à l’extrémité de sa branche, cela veut dire que l’indien est invité à partager sa couche, sinon il doit poursuivre sa quête de femme en femme, les femmes possédant le pouvoir d’orchestrer les lois de l’amour.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Cette nuit-là, je montai dans le bois du camp Ste-Rose. Le feu étant encore allumé devant la tente, j’allumai une brindille. Je racontai la coutume à Renaud. Et nous la soufflâmes tous les deux en même temps. Par pur bonheur de réinventer la virginité historique du monde.

Et le tamtam de nos corps vibrèrent sourdement, infiniment, lentement, lui se perdant au pays du coup de foudre, moi retenant comme il aimait tant le vivre, le plaisir retardé infiniment, lentement, d’un battement de cœur à l’autre, pour que, encore une fois, il n’eût jamais eu lieu et nous n’en souffrîmes point.

Exposition de peintures de Pierre Moisan / Une visite entre deux mondes |  Arts visuels | L'Indice bohémien

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Pierrot le Vagabond Chercheur |Démo Pierrot – YouTube

27 NOVEMBRE 2020

LA LIBERTÉ CONTEMPLATIVE PAR LA BEAUTÉ DES FORMES …

Je marchais sur le trottoir avec G. et soudainement… comme cela s’est passé si souvent sur la petite scène du café St-Vincent… ce que je voyais de la scène se métamorphosait en liberté contemplative par la beauté des formes…

Et à chaque fois que je vis le switch … je tombe en profond étonnement de chercheur à tenter d’en percer l’énigme … Voici un état que je ne peux provoquer moi-même… mais qui vient me convoquer avec une force d’une très grande bienveillance …..

Et cette convocation à la beauté du monde par les formes expliquent pourquoi sous prétexte de faire carrière d’artiste de scène, je fus incapable d’en vivre les conséquences ontiques (applaudissements, reconnaissance sociale, montée dans la hiérarchie des renommées … etc…) Je fus happé par l’onti-kha-tif d’un rêve dans un rêve dans un rêve…. la scène n’en étant que le monastère ascétique d’un dépouillement du je pour mieux m’habiller de l’enfance virginale du cela est … Et comme la vie est devenu la scène, le vagabondage est devenu mon cahier de chansons à écrire…

Chansons de Pierrot

JE REDÉCOUVRE L’ENFANCE

COUPLET 1

je redécouvre l’enfance
avec émerveillement

7 heures du matin
je monte dans une chambre
ou s’éveillent trois enfants

maison à trois étages
dehors un bel automne

si belle sans maquillage
entre deux beaux orages
une femme sans son homme

homme qui lui téléphone
du travail au bureau
l’autobus va passer
faudrait pas la rater
l’école va commencer

COUPLET 2

homme qui s’est levé cette nuit
quand je suis arrivé cette nuit
invité par sa femme
il m’a serré la main
homme d’une grande bonté

dans leur chambre d’amis, amis amis
j’étais au paradis, amis amis amis
j’ai pas dormi d’la nuit
trop heureux d’écouter
la famille endormie

COUPLET 3

trois heures du matin, matin, matin
l’homme a ferme ma porte de chambre
voulait pas m’déranger
voulait se préparer
pour aller travailler

j’ai failli me lever, lever lever
pour lui dire bien humblement
comme c’est bon chez vous
d’être ton invité
merci de ta bonté

COUPLET 4

moi qui change de ville trop souvent
je bénis ta famille
je bénis tes richesses
ta femme et ses grossesses
et vos très beaux enfants

Mzika, Ethan, Frédéric
puis Shendi et ses 17 ans bien qu’absent

et votre chien
Sherbi
évidemment
très content

Pierrot
vagabond céleste

 

 

 

 

 

 

 

 

26 NOVEMBRE 2020…. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

26 NOVEMBRE 2020 …. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’.ÉTERNITÉ ….CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 12 – LES PELLES ET LES RÂTEAUX

L’île de l’éternité de l’instant présent

 

 

Chapitre 12
Amenez-moi au début du roman
La carte des vingt et un coffrets, une fois les morceaux du casse-tête réunis, représentait le plan original de la maison en décomposition dans la forêt du camp Ste-Rose. Il restait maintenant deux semaines à l’été. Nous fûmes tous et chacun charmés par la fébrilité de cette finale. Mon père travailla sans relâche à créer de ses mains le coffre au trésor du chevalier de la rose d’or, sculptant un dessin sur le couvercle et le devant, les chansonniers faisant régulièrement des collectes pour s’acheter des costumes, financer la fête de la dernière soirée.. Madame Martin, de son côté, prenait plaisir à réunir les parents dans son arrière-salle pour que tous apprennent à bien se connaître. Et les enfants découvraient, jour après jour, que l’euphorie dans cette vie non seulement est possible, mais indispensable à qui veut mourir le sourire aux lèvres.

Les plus belles nuits furent celles où Renaud quittait le St-Vincent pour arrêter chez nous vers 3 heures du matin, mon père aimant se lever à cette heure-là pour sculpter le coffre avant d’aller travailler chez les religieuses. Je quittais mon lit pour l’accueillir, lui faisait un café avec des rôties. Puis, je tricotais un peu, Renaud fumait sa pipe et mon père la sienne en sculptant.

Des fois, je me demande,
si la vie n’est pas tracée d’avance
Dit Renaud

 

Mmmm répondit mon père.

Je connaissais assez mon père pour savoir que ses mmmmm servaient à parfumer l’atmosphère de silence pour que les confidences sortent du cœur comme des bonbons raffinés d’une boîte de confiserie.

Delaunay : Lot (n°1) de 10 cartes postales 10.5 x 15 cm

Quand en dedans, dit Renaud, je revise ça depuis ma naissance
Ça se présente comme des cartes postales
Toujours les mêmes, une après l’autre
Les dessins changent
Mais tout est toujours aussi beau
Comme si on était dans un musée
Des impressions fabuleuses d’instants présents
Encadrées sous forme d’éternité
Sur des murs de ma conscience
d’un blanc pur
Comme le bonheur de vivre.

 

Mmmm

1ere carte postale, dit Renaud…
Mon arrière-grand-mère est dans le salon avec ses enfants
Tempête de neige épouvantable dehors
La grosse misère
Mon arrière grand-père se meurt
En hurlant de douleur dans le haut-côté
Elle joue cependant de l’accordéon
En faisant danser les enfants en pieds de bas
Pour qu’ils se souviennent
Que ce fut un merveilleux Noël.

C’est le souvenir le plus lointain
Que l’on possède
De la vie dans ma famille
Mon grand-père l’ayant vécu tout petit
Il ne pouvait raconter ce passage
Sans dire que ce fut l’événement qui servit
De fondement à la sienne.
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmmm
2e carte postale, murmura Renaud
Mes parents s’aiment d’amour fou
J’ai deux ans
On m’amène sur une scène
Offrir des fleurs à une religieuse
J’entends applaudir
Le bonheur me traverse le corps
Ce fut l’événement qui servit de fondement à ma vie
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmm

3e carte postale
mon père pratique avec son orchestre à l’hôtel
je suis attaché à une chaise au moyen d’une ceinture
l’expression artistique de sa trompette
est d’une telle beauté
que je m’évanouis de bonheur.

Aquarelle espace abstrait en forme de cercle isolé sur fond blanc. Peinture  de galaxie Aquarelle abstraite pour cartes postales, bannières et affiches.  » par VadimFromm | Redbubble

Mmmm
4e carte postale
J’ai 13 ans, je monte sur scène pour la première fois
Soudainement, entre deux applaudissements
Tout se dissout en moi
Je ne suis plus là, ni moi-même ni mon corps
Il me semble m’évanouir de bonheur intérieurement
Je n’ai pas les mots pour le dire
Mais je n’ai jamais oublié.

Mmmm
5e carte postale
J’ai 16 ans
Mon propre orchestre « les najas »
Nous dormons dans une tente
Je connais mes premières larmes de joie
Je sens ma vie tracée d’avance
Et je n’ai rien d’autre à faire que de m’abandonner.
Sans souffrance, sans désir, sans attente
Que du bonheur dans l’abandon.

Cela ne prit que cinq cartes postales pour que Renaud et mon père s’abandonnent chacun de leur côté à la rêverie. Nous allâmes dormir, laissant mon père aux douceurs de son coffre. J’adorais de Renaud le fait qu’il semblait traverser l’existence comme s’il s’agissait d’un perpétuel enchantement. Il rêvait sa vie le jour et vivait ses rêves la nuit.

paysage 3 Peinture par Brigitte Bibard-Guillon | Artmajeur

C’est par Renaud que je découvris le pays de l’intimité, moi qui n’avais pas encore expérimenté la sexualité. Il passait d’abord ses doigts sur ma peau avec une infinie lenteur, s’arrêtant au passage pour déguster l’immensité dans la miniature. Puis lorsqu’il avait atteint un bien-être profond, il s’immobilisait totalement en me serrant tendrement contre lui. Son sexe se durcissait puis se ramollissait comme s’il avait été le muscle du cœur, se contractant et se rétractant de battement en battement.

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C’est ainsi que j’appris à rythmer mes pulsions aux siennes, contenant mon désir de lui faire l’amour, progressant moi aussi avec une infinie jouissance du petit détail au petit détail. Chaque nuit apportant ses millions de frissons nouveaux se gonflant d’une respiration à l’autre comme les plumes d’oie dans un oreiller lorsque la tête s’y dépose.

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Le fait que mon père lui eut parlé de brosses d’être et d’attaque d’être apporta en lui l’apaisement. Il pouvait maintenant déposer des mots sur ce qu’il vivait comme un courtisan dépose de l’or au pied d’un roi heureux.

Son corps se fondait différemment au mien dans l’un ou l’autre des états.

Quand je le surprenais en état de brosse d’être, sa chair vaguait contre la mienne sans que rien ne divague en lui. Pas de gémissements, pas de plaintes, pas de larmes. Que du bonheur d’être saoul. Je passais mes doigts sur sa peau comme si ça avait été de l’eau de source et instantanément il se remoulait à moi en des mouvements d’une délicieuse sensualité. J’aimais dans ces moments-là tenir mon oreille contre ses lèvres alors que tout son corps faisait corps avec mes courbes. Et l’on pouvait entendre dans un murmure à peine audible :

C’est beau
C’est si beau

La vraie difficulté venait des attaques d’être. Il se mettait à gémir et à pleurer. Je pris l’habitude de le réveiller pour lui demander ce qu’il vivait. Il me répondit une fois :

C’est d’une telle beauté
Que je gémis et je pleure
Pour ne pas que ça s’arrête.

Cela prit quelques réveils pour qu’il eût assez confiance en moi dans le dévoilement de son intime.

Dans une brosse d’être, il n’y a que du ravissement
Dans une attaque d’être, de l’enseignement

Imagine-toi que l’instant présent
est une rivière.
Avant de m’endormir
Je pose une question.
Comme celle de cette nuit :
Pourquoi ça m’arrive à moi et pas aux autres ?

Je m’endors
Et soudain,
L’être m’attaque de sa bonté
Et me dépose sous forme de question dans sa rivière.
Ma question descend la rivière de la vie
Telle une branche d’arbre morte.

Ma pensée assiste immobile
Aux chatoiements du non-savoir
Et la branche d’arbre de ma question
Se nettoie telle une pépite d’or
Pour aboutir sur la berge
Sous forme d’une étrange réponse.
Et je gémis et je pleure
Parce que je ne descends plus la rivière.

Je me réveille
Et une phrase habite ma tête :

Qu’y a-t-il d’exceptionnel
À être la première pomme
Qui tombe ?

Il ne semble pas y avoir d’attaque d’être
Sans enseignement du non-savoir
Mais cet enseignement
N’a aucune valeur en soi
Car il n’est qu’une goutte d’eau
Dans l’infini de l’instant présent
Impossible à comprendre par la pensée.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Renaud avait cette particularité de se rendormir presque aussitôt et tomber alors dans un sommeil très lourd, avec des ronflements réparateurs, son corps devenant aussi inerte que de la roche. Quand il se réveillait le matin, j’avais toujours l’impression qu’il n’avait pas dormi, mais plutôt voyagé au bonheur d’habiter un monde étrange que je pouvais accueillir sans avoir la capacité émotive de le saisir de l’intérieur. Lui-même se rappelant très peu d’ailleurs de ce qu’il avait vécu durant la nuit, préférant vivre là, maintenant le bonheur du là, maintenant.

peinture « Magazin'art

Le lendemain soir au St-Vincent, au travers des présentations des chansons de Jos Leroux, on apprit des nouvelles de la famille : Lawrence Lepage passait l’été chez sa mère en Gaspésie, Georges Langford venait de quitter la ville pour retourner dans son village natal, Havre aux maisons aux Îles de la Madeleine, Gilles Fecteau vivotait à la Cabooze dans le bout de St-Jovite, René Robitaille avait tout vendu ses effets pour repartir sur la route avec son vieux camion. Cela rapetissait l’univers et faisait du bien au cœur.

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Puis vers vingt et une heures trente, Clermont prit le micro :

Écoutez, je sais que vous êtes très généreux
Les enfants du camp Ste-Rose ont découvert tous les coffrets
Ils savent maintenant que le trésor du chevalier de la rose d’or
Est caché quelque part dans les environs
De la maison abandonnée de la forêt
À quinze minutes de leur dortoir.
Mais ils n’ont pas de pelles ni de râteaux
Pour creuser.
Il en faudrait une soixantaine

Sur Un Fond Jaune-rouge, Un Chariot-panier D'épicerie Et Un Point  D'interrogation Configuration Plate, Vue Sup?rieure, L'espace D Image stock  - Image du fond, point: 152351319

Martin monta à son tour sur la scène :

Bon là là…

Et tout le monde de répéter

Bon là là… ce soir…

Lâche le cognac Jeanne
Entendit-on dans la salle entre deux rires de salle

Vos gueules cria la mère
Ben là là…
Et tout le monde de répéter
Ben là là

Et la mère de dire :
On se calme, on se calme.
Ben là là…
Je ferme le St-Vincent
Et je rouvrirai seulement qu’à minuit ;
Auront le droit d’entrer

que ceux et celles
Qui arriveront avec une pelle et un râteau

Ok
Tout le monde dehors

Et tout le monde de dire
En rechignant
Ah là là…

La folie s’empara des clients. Beaucoup de rires, de l’enthousiasme, une vraie atmosphère d’Halloween. Je dus quitter comme tout le monde. Par chance, j’avais ma chambre dans le Vieux Montréal. J’arrêtai chez Monsieur Leduc pour emprunter les outils en lui racontant l’histoire. Il appela certaines de ses connaissances. C’est ainsi que je me ramassai cinq râteaux et quatre pelles.

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Au bout de deux heures, le trottoir en face du St-Vincent s’anima d’une petite foule indisciplinée cognant à coups de pelles et de râteaux dans la porte du garage pour que Madame Martin ouvre. Têtue autant qu’heureuse, elle apparut dans la fenêtre du troisième étage en criant :

Minuit c’est Minuit
Pas une minute de plus
Pas une minute de moins

Et tout le monde de crier
Ben là… là…
Ben là… là….

C’est ainsi que le St-Vincent ouvrit à minuit. Le lendemain matin, vers six heures, Clermont, Renaud et moi arrivâmes au camp Ste-Rose avec la ribambelle d’outils.

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Nous les dispersâmes par ordre de deux, en les accotant sur chaque arbre entourant la maison en décomposition, de façon à ce que les enfants vivent à leur réveil une surprise à l’esprit tout en appréciant l’esthétisme de la scène.

Renaud et moi nous cachâmes dans le bureau de Robert. Clermont fit le rassemblement, puis envoya les enfants dans la forêt.

Super dit Renaud, quelle scène féérique
On se croirait au Moyen-Âge
Avec toutes ces pelles et ces râteaux dans les airs.

Renaud s’habilla en Anikouni, se dirigea vers le canot de façon à apparaître dans la vie des enfants au moment où ceux-ci commenceraient à fouiller la forêt en tous sens pour tenter de découvrir le trésor du chevalier de la Rose d’or.

Écorce de bouleau, chef-d'œuvre des nations autochtones, le canot d'écorce  règne sur les cours d'eau de l'Amérique du Nord.

Ce n’est que le soir, après son spectacle au St-Vincent, que je sus la suite de l’histoire. Renaud arriva chez mon père, comme d’habitude, vers 3 heures du matin. Et se mit à raconter :

Les enfants ont parcouru la forêt
En partant d’un cercle le plus large possible
Pour le rapetisser peu à peu,
En râtelant et en creusant un peu partout.
Ils étaient épuisés de leur journée
Mais pas découragés, même s’ils ne trouvèrent rien.
L’atmosphère restant euphorique
Excitante, du bonbon pour le lendemain.

Après quelques détails comiques au sujet des deux jumeaux qui ne cessaient pas de crier beuhhhh pour faire peur aux patibulaires, Renaud se ressourça dans le silence en allumant sa pipe. .

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Mon père en était d’ailleurs aux derniers détails de sa fresque. Sur le dessus du coffre : Une épée et une rose en croisée. En avant, le visage d’une femme, la sienne. À l’intérieur du couvercle, les phrases : « Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo ».

Renaud, Auriez-vous la bonté
De me raconter la sixième carte postale
De votre vie ?
Sixième carte postale….
Mmmmm
Fit Renaud en y réfléchissant dans sa lune.
Attendez que je me rappelle….

Sixième carte postale
Trois heures du matin
Presque dix-sept ans

Nuit d’été
Mon père, sa trompette à la main,
Moi, la voix fatiguée
Avons cessé de jouer de la musique
À la même heure
Nous arrivons à la maison
En même temps.
Sans dire un mot, il sort sa trompette
Et joue un air de jazz.
Ma mère se lève
Il lui dit
Recouche-toi, il lui répond :
On jase Renaud et moi
Ma mère retourne au lit en souriant.
Mon père sert sa trompette dans son étui
Assez jaser.
Il se recouche, lui aussi
Et j’entends les feuilles, la lune
Le vent applaudir
Comme lorsque j’avais deux ans
Sur la scène des religieuses
Je suis fondu, confondu si heureux
Que je m’évanouis intérieurement de bonheur.

Septième carte postale
Je suis au Collège
Fonde un groupe de folklore Les Contretemps.
Nous participons à un concours,
Remportons le premier prix
Comme meilleur groupe collégial en Amérique du Nord
Et représentons le Canada
À l’exposition d’Osaka, au Japon à l ‘été 1970
Pour la première fois
Je connais l’expérience du trou noir sur la scène
Après avoir touché de ma chair
L’éternité de l’instant présent
Dans le lit d’une Geisha…

Tableau Geisha Moderne | Shogun Japon

 

C’est ainsi que nous apprîmes, mon père et moi, que ça prenait sept ans pour devenir une Geisha. Celle-ci devait posséder la beauté, la culture, la conversation, mais surtout le raffinement de retarder le plaisir de façon à ce qu’il circule dans tout le corps encore et encore sans jamais passer par le sexe. L’art suprême consistant à provoquer l’explosion des sens tout au plus une demi-heure avant la séparation.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Cette nuit-là, je n’accueillis pas le corps de Renaud, entre mes bras, avec la même retenue pulsionnelle que d’habitude. Je dirais plutôt que je me sentis à la frontière de l’intimité et de la sexualité. J’avais beau tenter de me calmer par une immobilité soutenue, mais je me sentis glisser à la japonaise parcelle infinie par parcelle infinie. Je dégustai ,un par un,les spasmes enlisés en ma chair déplaçant la peau de mes lèvres contre la rigueur du tissu de son chandail de nuit avec une telle lenteur que ses mains complices parvenaient à déverser en mes reins survoltés la danse du désir en nos corps confondus.

À une fraction de seconde de l’explosion des sens, il se retira en prenant ma tête entre ses deux mains :

Tu as des chandelles me dit-il ?

Oui dans le tiroir.

Ne bouge pas,

N’ouvre plus les yeux
Jusqu’à ce que je te le dise.
Je vais tenter de te faire voyager en Orient

Sous une flamme presque imperceptible, il me massa du cuir chevelu aux orteils, en évitant soigneusement les zones érogènes. Chaque fois que mes mains, d’une façon incontrôlée, tentaient de l’agripper pour qu’il me possède selon ses caprices et volonté, ils les retiraient avec douceur, les replaçant exactement dans leur position originale. Puis, il frotta de ses cheveux chaque frisson de ma chair. Vint le moment où sa verge frôla mes seins, mon ventre, ma vulve. À la seconde où je cambrai les reins tout en ouvrant les jambes pour l’accueillir, il se retira doucement replaçant mon corps dans l’exacte position du désir inassouvi. Je me retrouvai nue, sans inhibition ne me sentant plus qu’un sexe en quête d’absolu, serrant des dents, plissant des yeux à la frontière du plaisir et de son éclatement. Il souffla sur la chandelle, se reblottit entre mes bras et nous recommençâmes, cette fois-ci à l’envers, le doux voyage de la sexualité à la sensualité, puis de la sensualité à l’amitié amoureuse.

Quand je me réveillai au petit matin. Il était déjà parti. Je me rendormis pour refaire en rêve le doux voyage de nos fantasmes orientaux.

Au réveil, je vis une lettre pour moi sur la table. Elle provenait de mon directeur de thèse John Thysdale. Curieusement, elle m’était adressée à partir de la Colombie Britannique.

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Bonjour, Marie ;
J’ai accepté un poste de professeur
À l’université de Vancouver
Ils me donnent l’opportunité
D’engager une assistante de recherche
Deux semaines pour prendre une décision
Je sais que ce n’est pas beaucoup
Mais l’aventure semble passionnante
Téléphone-moi
Le plus tôt possible
Timing is everything,
John

Je hurlai de joie en courant comme une folle dans l’appartement. Enfin il se passait quelque chose dans ma vie, qui n’appartenait qu’à moi. Je ne voulais pas être. Aucun intérêt. J’étais jeune, j’existais, je voulais vivre, découvrir, faire des erreurs, parcourir le monde. Et John possédait une telle culture de la littérature. Bien sûr, il avait quinze ans de plus que moi. Séparé de sa première femme, il avait semblé m’accorder beaucoup d’attention à l’Université, tout en n’osant pas se déclarer pour ne pas se placer en conflit de rôle. J’aimais Renaud comme une folle, mais toute cette recherche d’instant présent me semblait tellement contraire à tout ce qui pouvait m’exciter dans l’existence. Je voulais devenir écrivaine, professeure reconnue dans le monde universitaire, engagée au niveau littéraire dans la libération de la femme . Que choisir ? L’amour par Renaud ou la carrière par John ? Avec John, toutes les portes s’ouvraient. Avec Renaud, seule la porte de l’île de l’éternité de l’instant présent m’était présentée et à vrai dire, je préférais qu’elle soit ouverte à d’autres qu’à moi.

Mon père avait laissé des marguerites sur la table. J’en pris une et je l’épluchai : John, Renaud, John, Renaud, John. Je recommençai avec une autre : John, Renaud, John, Renaud.

Je pris une feuille, la séparai en deux pour bien peser le pour et le contre :

John :
Beau, riche, vie facile
Voyages
Même passion intellectuelle

Renaud
Amour
Amour
Amour

Je me sentais devenir enfin une fascinante, comme Renaud les aimait, vraie jusque dans le fond de mon cul, comme l’avait écrit la bisexuelle Lola à Madame Martin. N’était-ce pas curieux que Renaud lui-même m’ait sculptée de telle sorte que je ne puisse être autre chose qu’une fascinante ?

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John ou Renaud ?
Le rateau qui ratelle l’univers
ou la pelle qui creuse la fissure du temps ?

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

25 novembre 2020

ET LE BONHEUR SUCCÉDAIT AU BONHEUR

Plus j’avance dans la remise en mémoire de mon roman l’île de l’éternité de l’instant présent…plus je me rends compte que tout en romantisant le  café St-Vincent de la mère Martin et de Monsieur Gouin, plus je transcris exactement le parfum poétique que fut mon absence-présence sur la petite scène ou je ne chantais que pour la pure contemplation de la danse du temps par les chansons de mon cahier et entre les chansons de mon cahier…

Et c’est peut-être là la plus grande avancée des boîtes d’animation des années 70 sur les boîtes à chasons des années 60 … des laboratoires sur l’enchantement du temps par une grande roue de chansons comme au parc Belmont … la fête par les courbes du temps visant la iffuse onérique de la beauté du monde par la joie de vivre.

Les brosses d’être et les attaques d’êtres passaient par la fissure du temps que l’on nomme génériquement poésie… Je me rappelle très bien que soudainement, la petite salle du café St-Vincent se  métamorphosait en tableaux vivants d’une exceptionnelle beauté… Et la question de fond surgissait détachée de tout appétit de réponse… Comment cela est-il possible?

Page 2

Il faut dire aussi que l’été ou je fus chef de camp au camp Ste-Rose me donna l’occasion de transposer l’enchantement des courbes du temps vécu de la scène à travers un pacing … au monde de la souffrance des enfants-fantômes de la vie… réenchanté par la beauté des courbes métaphysiques de l’impossible rien des couleurs lumineuses d’un onérisme vagabondant la beauté du monde.

Ce que je raconte… après 30 ans de recul, m’apparaît encore intensément authentique … Je l’ai vécu ce camp avec cette couleur de poésie-là…. et les mots pour le dire dans ce roman sonnent encore juste aujourd’hui  à mes débris de la mémoire du k-oeur multiversiels…. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage dans le pays de ses danses onériques.

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Il est 10.13 du matin… G. dort …. nous avons bossé toute la nuit , chacun dans nos métaphysiques… Et encore une fois… la même question enchantée me revient… Comment cela est-il possible? Un vagabond, qui a construit son archétype hologrammique par la littérature, sort sous la forme d’une lettre K … explore la beauté du monde, puis l’onérisme de la connaissance en vagabondant 4 universités, en bénéficiant dans son ascétisme radical d’une remarquable amitié oeuvre d’art de Marlene la jardinière et de Michel le concierge… pour finalement se retrouver en complicité conceptuelle avec une métaphysicienne promise à une très grande carrière internationale…

Comment est-ce possible? Je dirais que parce que je n’ai jamais trahi mon rêve big bang, j’ai pu vivre l’impossible ou le bonheur succédait au bonheur malgré l’intense pauvreté précaire de ma posture de chercheur-poète…

D’autant plus, de la même façon je n’ai jamais eu besoin des applaudissements ou de quelque reconnaissance sociale sur la route de mon onti-kha-tif,, je n’ai jamais eu besoin d’une posture narcissique reposant sur le regard compulsif ou vénératif de l’autre….

Peut-être que parce que le JE qui m’habite est un JE multiforme autour du feu de camp du cela est… Peut-être…. Philosopher, c’est peut-être juste ça … une bûche heureuse dans le feu de camp du cela est….

Mais en même temps, un devoir d’humanité oeuvre d’art par l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire au nom de ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre…

Mais en même temps, un renoncement à un droit à une humanité domestique  faite d’humeurs, de pensées cheap et d’ambitions d’errance axiologique instinctuelles plus qu’architectoniques. L’onti=ke m’a toujours apparu inverse de l’onti-kha–tif poétique. Le premier est fait de désirs et de frustrations, le second de rêve big bang et de contemplation, donc d’ab-pauvretés ab-ceptuelles

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G. a appliqué pour une résidence d’artiste à Paris et m’a inclus dans son projet de doctorat…. parce que le concours comportait un combo entre une chercheuse et un ou une artiste dans un projet de recherche exploratoire commun… J’ai donc eu à faire la lettre de motivation pour nous deux…

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LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

L'histoire du Défilé et Cocktail d'ouverture au Festival de la Baleine  Bleue 2013 à Bergeronnes - Communications Sylvie Bibeau

LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

Comme il reste à peine 2 heures avant la fermeture de votre concours, et que nous avons passé quelques nuits et jours à sculpter une proposition de projet qui nous tient à cœur … pendant que Gaelle peaufine  le descriptif de notre proposition, au nom de nous deux, j’aimerais témoigner, AU NOM DE NOUS DEUX,  de notre joie profondément reconnaissante qu’un tel concours de résidence puisse exister pour des DUOS. Oh… que oui… Nous portons le rêve de nourrir de notre création une telle opportunité…

Comment vous dire …. Notre duo de chercheure-artiste (Gaelle Étémé) et d’artiste-chercheur (Pierrot vagabond) est à la fois, intense, authentique, passionné et des plus atypiques ….. et cela jour après jour, nuit après nuit depuis trois ans, comme peuvent en témoigner des milliers d’heures d’enregistrements-audio dont nous conservons précieusement les archives en vue de nos œuvre réciproques…

Gaelle est une métaphysicienne sociologue doctorante qui s’est découvert en cours de route une véritable passion pour la création de graphes comme mode de connaissance métaphysique de ce que serait une cosmologie de la pensée… pendant que moi Pierrot, je suis un artiste de scène qui après 32 ans de carrière s’est découvert une véritable passion pour la pensée abstraite par le vagabondage de la beauté du monde par l’errance poétique d’une lettre…. LA LETTRE k…. L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE k….

Nous portons projet de travailler ensemble comme duo d’artistes-chercheures en résidence ,,,,durant 3 mois dans un projet portant sur la valeur épistémologique du graphe dans le cadre de  l’étiquette de MUSÉE SAUVAGE (Gaelle)  dont l’objectif consiste à réfléchir aux fondements philosophiques de son programme MSI (métaphysique spéculative interactive)… par la mise en actualisation d’une question de fond : QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Pourquoi cette question que porte Gaelle est aussi fondamentale pour moi, Pierrot vagabond,,, parce que durant 20 ans, je me suis conçu comme une LETTRE K, UN GRAPHE,  vagabondant la beauté du monde et que ce qu’en perçoit Gaelle, j’ai expérimenté topographiquement ce qu’elle appelle un MUSÉE SAUVAGE EN MARCHANT LA BEAUTÉ DU MONDE PAR L’ERRANCE POÉTIQUE. Je suis donc pour elle un graphe vivant en dialogue avec sa théorisation d’une métaphysique des graphes et elle est donc pour moi la mise en théorie de ce que j’ai vraiment vécu dans L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE K comme graphe marchant la vie dans la mise en musée sauvage dans son errance poétique au quotidien

A l’origine, au début des années 2000, j’avais d’abord écrit un roman philosophique initiatique (www.reveursequitables.com / cahier de presse/ MONSIEUR 2.7K)  qui raconte l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique qui s’évade d’Internet après avoir franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… avec le rêve de marcher la fraîcheur existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds, enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond céleste. Toute ma démarche consistait à me créer sous forme d’archétype hologrammique .. soit LA LETTRE K SE PROMÈNANT PENDANT 1000 PAGES AVANT DE S’ENFUIR DE LA LITTÉRATURE…. C’est à la librairie alternative recyclo-livres de Victoriaville où j’ai couché sur une table dans la cave comme squatter durant 4 ans et demie, que le point final de l’épopée littéraire de la lettre K  fut posé… La rédaction du 1000 pages étant terminée….. Le lendemain ….. Pierrot le vagabond céleste (la lettre K dans monsieur 2.7k) prit la route sous la forme d’un archétype hologrammique K,(sur you tube, démo pierrot) soit … un petit bonhomme avec 2 bras 2 jambes pour vagabonder ….  d’abord le pays œuvre d’art , pour ensuite infiltrer comme artiste-activiste-humaniste  quatre universités dans le but d’en faire un doctorat atypique et autodidactique à titre de recteur poétique de la connaissance ….

C’est dans ce contexte qu’à l’université du Québec à Montréal….que j’ai rencontré Gaelle Étémé.…  Il y a de cela presque 3 ans maintenant… et nous sommes devenus des amis-chercheurs, respectueux de nos bulles de recherches respectives, dialoguant nuit et jour, 7 jours par semaine par le biais de milliers d’heures d’enregistrements audio …de plus en plus  intrigués elle et moi … par le fait qu’une lettre K devenue graphe hologrammique puisse se concevoir par le vécu même de son errance poétique … COMME POSTURE GRAPHIQUE D’UN MUSÉE SAUVAGE … ce qui a nous permis une question commune à nos deux recherches autonomes? QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Car non seulement, par la lettre K, je fus un graphe qui a pris la route, mais je me reconnais dans son étiquette MUSÉE SAUVAGE au sens ou elle symbolise les propriétés même de mon errance poétique sur laquelle j’aspire à en reconstituer les lois par UN GLOSSAIRE DES ABS … Oui, moi aussi je suis , à ma manière sur la piste de la valeur épistémologique de Monsieur 2.7k comme graphe par son vagabondage de l’errance poétique sur terre…

Nous pensons, Gaelle et moi  que ces trois mois à produire en équipe une épistémologie du graphe à partir de nos deux postures de chercheurs peut constituer topologiquement une avancée incontournable et dans ce projet commun …et ….  dans nos œuvres respectives… pour ma part… doctorat  (Auld, Woodard, Rochette).

Trois mois en résidence à Paris sur l’approfondissement de cette  question de recherche…. Wowwwww ….. Célébrer non seulement notre amitié œuvre d’art, mais une étape essentielle dans ton programme de spéculation métaphysique interactive comme une étape essentielle dans mon projet d’un glossaire des abs par les lois l’errance poétique …. Wowww ….  Je n’ose croire qu’à 72 ans, une telle joie de recherche topographique en équipe nous soit accessible…. Un projet œuvre d’art pour célébrer nos 3 ans d’amitié œuvre d’art par la recherche métaphysique…. Wowwww… .

 

 

 

 

25 NOVEMBRE 2020 …. 17 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’.ÉTERNITÉ ….CHAPITRE 11 … LA MORT EN TABLEAUX DE NOEL …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

25 NOVEMBRE 2020 … 17 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 11 …. LA MORT EN TABLEAUX DE NOEL … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

 

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

 

L’île de l’éternité de l’instant présent

Il s’abreuvait depuis toujours aux frissons de l’éternité. Cela lui semblait si naturel qu’il n’avait jamais pu comprendre comment il se faisait que les humains puissent souffrir. Son corps de 51 ans lui avait toujours paru sous la forme de la jeunesse éternelle. La pureté de l’âme, la sensation continuelle de flotter deux pieds au-dessus du sol, le rythme lent, amoureux, étonné, charmé. La sensation de ne rien peser, de se fondre dans le tout avec ravissement, de saisir dans ses mains l’air comme des milliers de pépites d’or. Était-il artiste, poète de la vie, amant de l’être ou son enfant naissant encore aux langes ?
Amenez-moi au début du roman

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Le dernier été de sa vie fut le plus mystérieux de tous pour ceux qui l’avaient connu jeune homme. Il chantait au théâtre « Le patriote » de Sainte-Agathe durant le souper, et cela six soirs par semaine. Mais avec cette particularité qu’il s’était arrangé pour qu’on ne le voie pas. Il montait par une échelle jusqu’à la cabane de l’éclairagiste soudée au plafond intérieur et de là, fredonnait les chansons les plus sensibles du répertoire de sa jeunesse dans le Vieux-Montréal.

Sa vie d’artiste, par laquelle il évita non seulement le monde du travail, mais le monde lui-même, permit au poète en lui de poétiser, en toute liberté, hors du temps, hors des servitudes, hors des réalités.

→ Valeur : Toulouse-Lautrec - Expertise tableau dessin - Estimation affiche  ancienne

Son journal de bord, rapporte que, durant cet été-là, on ne le vit manger aux tables avec les clients que lorsqu’il reconnaissait d’en haut quelqu’un qui avait perdu un être cher et qui n’avait jamais pu s’en sortir psychologiquement. Mais il y avait plus. Il ne pouvait accepter d’apercevoir du sang ou une atmosphère d’enterrement dans la toile rouge et or des tables carrelées où l’impression Toulouse-Lautrec festoyant au chat noir rejaillissait de soir en soir. Il en manquait si peu pour que le tableau devienne un chef d’œuvre. Alors il tentait de restaurer le tout d’un coup de pinceau, au cas où, puisqu’il ne pouvait y arriver avec sa voix.

Coquelicots moderne ©Bruni Eric | Coquelicots peinture, Comment peindre,  Peintures de fleurs abstraites

À la mort de Renaud, on trouva chez lui un manuscrit, le seul d’ailleurs qu’il aurait aimé publier de son vivant. Il avait ramassé tout au long de sa carrière des histoires de magie que le public lui avait racontées. Il tentait au travers d’elles d’en saisir le dénominateur commun. Par quels mécanismes un instant présent devient-il magique ? la dernière partie était consacrée aux histoires de morts. Il précisa en note de bas de page qu’elles furent vécues telles que contées.

Selon ce manuscrit, on meurt comme on a vécu. Et il lui semblait qu’une des conséquences de l’art de vivre l’instant présent consistait à apprendre en même temps l’art de mourir en un instant présent fabuleux, la suite des tableaux d’une vie n’étant en somme qu’une question de sujet, d’harmonie, d’agencement des couleurs et de perspectives.

Pastorale chrétienne' (1945) by Georges Rouault | Fauvisme, Art chrétien,  Art spirituel

Le frère Marcel était responsable des frères des écoles chrétiennes de la province de Québec et directeur de la polyvalente de St-Henri. Ceux qui l’ont connu ne pourront jamais oublier ce petit homme de cinq pieds quatre, près de trois cents livres, dont le seul loisir connu consistait à se rendre au forum de Montréal le samedi soir pour assister aux parties de hockey du Canadien de Montréal. Un jour il apprit par son médecin qu’il avait un cancer généralisé et qu’il lui restait moins d’un an à vivre. Son seul objectif étant de ne pas inquiéter son entourage, il annonça discrètement à tous qu’il avait entrepris une diète. Que de taquineries et de félicitations il reçut tout au long de la fonte de sa personne. Vint le jour où, ayant enfin le poids désiré, il prit simplement sa valise pour aller mourir seul à l’hôpital. Et personne ne sut jamais qu’il fut malade. On le sut le lendemain de sa mort. Renaud l’avait connu personnellement. Il ne fut pas étonné que son art de vivre, d’une humilité hors du temps, hors des servitures, hors des réalités, malgré les honneurs octroyés à son poste dont il aurait pu se glorifier, l’ait conduit à l’art de mourir, l’instant présent étant le même dans sa beauté, qu’importe le moment de son éternité.

L'ange Musicien dans la Peinture chrétienne du 17ème | BolezArt

Il en fut ainsi de Madame St-Marc. Ayant appris qu’un désagréable cancer des intestins ne lui permettait plus que quelques mois de survie, elle alla louer une chambre dans ce qu’elle appelait un mouroir, de façon à ne pas incommoder ses enfants. Le prix était raisonnable, sa maison venait d’être vendue, ses affaires étaient en ordre. Elle avait été cliente du St-Vincent et suivit Renaud tout au long de sa carrière de chanteur. L’été du Patriote, Renaud, étonné, l’avait aperçue dans la salle. Il avait arrêté de chanter, descendit son échelle pour aller la saluer. Elle aurait dû être morte. Comment se faisait-il ? C’est alors qu’elle lui conta son histoire devant son mari en larmes.

La semaine passée, j’ai dit au docteur
Docteur, ça veut pas mourir
J’aurais le goût de prendre des vacances.

Et le docteur de lui dire :
Madame
Vous risquez de perdre votre place
Et c’est peut-être juste une question de semaines
De jours même.

J’ai appris que Renaud chante au patriote
Louez donc ma chambre
Chanceuse comme je suis
La personne devrait décéder
Juste à temps

Pour que je retrouve mon lit.

Madame St-Marc et Renaud rirent si fort et de si bon cœur ensemble, en contraste du mari qui ne comprenait pas que l’on puisse s’amuser de choses aussi tristes, qu’il en oublia de remonter en haut pour chanter. Comme elle l’avait dit, la chambre de Madame St-Marc se libéra juste à temps et elle put mourir entourée de ses petits-enfants, comme elle l’avait aussi planifié, désirant laisser en héritage à ses proches, le souvenir d’une femme heureuse, même dans ses derniers moments.

Les 12 meilleurs tours guidés à pied de Montréal

Renaud sut la suite de l’aventure, en voyant Monsieur St-Marc souper seul, attéré par son deuil. Et il ne chanta presque pas ce soir-là. Il mangea avec lui, l’écoutant parler d’elle. Monsieur St-Marc l’avait rencontrée au St-Vincent, où elle travaillait comme serveuse les fins de semaine pour arrondir ses fins de mois. Par amour pour elle, il devint un client assidu et cela tous les soirs où le St-Vincent était ouvert, y compris ce fameux soir où je reçus un appel de mon père :

Marie…
Écoute, promets-moi de rester très calme…
Ta mère a eu un anévrisme au cerveau
Elle… elle…est mourante à l’hôpital
Le docteur dit que c’est peut-être une question d’heures.

Categorie: De l'instinct à la raison

NONNNNNNNNNNNNNNNNNNN
PAPA
NONNNNNNNNNNNNNNN
En arrivant à l’hôpital, je tombai dans les bras de mon père qui ne put que me dire :

Ta mère est morte Il y a à peine dix minutes. Pourquoi je vous raconte cette histoire ? Parce que le journal de Renaud mentionne que, le soir de la venue de Monsieur St-Marc au Patriote, c’est par cette histoire de mon père vivant la mort de ma mère qu’il tenta d’apaiser un peu sa tristesse infinie. Il en avait, comme moi appris tous les détails au fur et à mesure des années, d’un témoignage à l’autre et avait pu se faire un portrait à peu près exact de ce qui s’était passé.

Par exemple, la sœur directrice de la communauté où mon père travaillait depuis tant d’années, m’avait raconté que le lendemain de la mort de ma mère, il avait été la voir dans son bureau et lui tint exactement ce langage :

Chère mère directrice,
Ce matin j’ai un problème de veuf
Quand je vais sortir de votre bureau
Vous allez avoir un problème de religieuse

Ma femme est décédée cette nuit
Ma sœur….
Auriez-vous la bonté….
De l’exposer dans votre chapelle ardente
Et de lui offrir une messe avant l’enterrement
Même si je ne suis pas croyant
Et n’ai pas l’intention de le devenir

Religieux Abstraite Peint De Fond Illustration - Getty Images

Sœur Lucienne du Saint nom de Marie, puisqu’il m’honore de la nommer, me raconta en cette même occasion, qu’en trente ans de travail pour sa communauté, mon père n’était venu qu’une seule autre fois faire une demande, soit l’année d’avant. Il s’était confié à elle sous le secret de ses vœux, lui exprimant le fait que les attaques d’amour de l’être devenaient parfois tellement intenses que son corps en frôlait l’évanouissement. Par conséquence, elle lui accorda la permission d’aller s’étendre en arrière de la sacristie, sur le plancher de façon à ne déranger personne, lui-même offrant en contrepartie de remplacer le temps perdu par un supplémentaire approprié.

Auriez-vous la bonté
D’en avertir vos religieuses
En des termes de fragilité de santé
Plutôt que sous des formes de spiritualité
Puisque je considère que ce n’est pas vraiment le cas.
L’instant présent étant du domaine de l’enivrement
Ou du trop grand bonheur de vivre
Je ne sais pas trop.

La confusion règne dans les écoles

Sœur Lucienne me raconta qu’elle avait été frappée par la formule : « auriez-vous la bonté de ?… « Elle observait mon père depuis toujours. Mais cette rencontre dans son bureau où il lui parla d’attaques d’être modifia leur relation. À un point tel qu’elle lui demanda un jour avec la même formule :

Monsieur Gascon
Auriez-vous la bonté de devenir le réceptacle
De mes confidences intimes ?

Elle savait que si elle avait employé le mot « confesseur », il s’en serait senti outragé. C’est ainsi qu’à son insu, mon père, par ses conseils avisés, devint le véritable directeur de cette communauté

Le fait qu’il retourna travailler comme si de rien n’était le lendemain de la mort de ma mère, me choqua. Je ne compris point sa manière d’agir et il ne se sentait pas vraiment prêt à me l’expliquer, ne le sachant pas vraiment lui-même, je crois. Il me laissa plutôt un mot sur la table, qui ne m’empêcha pas de me sentir orpheline.

La peine infinie n’est point une souffrance
C’est le chant de la joie
Qui meurt avec reconnaissance
Pour renaître ailleurs
Sans errance.

Pré 2008 09 final

Je pleurai toute la journée, en l’attendant. Il rentra tard ce soir-là. À chacune de mes demandes d’information, il me répétait finalement et invariablement toujours la même chose :

Ne t’inquiète pas,
Les religieuses s’occupent de tout.

J’appris cependant que ma mère était morte à l’hôpital Ste-Justine au moment où elle assistait à une séance d’informations, dans le but de devenir accompagnatrice pour les enfants mourants. Elle était bêtement tombée de sa chaise, terrassée par l’anévrisme, en un seul instant, ce qui rendait ma douleur et ma révolte encore plus bête.

Mon père mangea une soupe, enleva le camé avec la photo de ma mère lorsqu’elle avait seize ans de son cou. Puis il fuma sa pipe dans sa chaise berçante dans un silence contemplatif. De mon côté, décontenancée, j’allai passer la soirée chez Clermont.

Sœur Lucienne m’a aussi raconté plus tard que mon père avait demandé à ce que ma mère fut exposée dans une simple tombe de bois. Comme elle avait été une enfant de la crèche et qu’il n’y avait personne à avertir au niveau famille, il préférait l’enterrer seul, préférant ne pas déranger personne.

OZIAS LEDUC

Comme son travail du mois consistait à laver les vitraux et les plafonds de la chapelle. Il s’y appliqua la nuit comme le jour, descendant régulièrement embrasser ma mère sur le front et s’étendant de béatitude face contre le sol devant sa tombe. Cela contrastat étrangement avec mes larmes lorsque je m’agenouillais devant cette même tombe. Je pense que sa seule souffrance fut de rythmer ses pas sans trouver le moyen de soulager ma douleur. Je ne comprenais pas comment il faisait pour signer sa vie de façon si absente. La chapelle devint le lieu de son dernier dialogue amoureux avec ma mère, ayant exprimé le souhait qu’il n’y eut aucune visite, ni des religieuses, ni d’autres personnes que sa fille. La messe eut lieu le lendemain à onze heures du matin. Mon père avait demandé au confesseur de la communauté que cela fût court. Sans artifices. Les sœurs prirent discrètement place à l’arrière. Je pris place à côté de la tombe sur une simple chaise. Mon père obtint la permission de servir la messe avec la tombe comme autel, à condition que celle-ci fût en latin pour que le sens erroné des paroles se perdent dans la beauté de la langue.

La confusion règne dans les écoles

Sans doute n’aurait-il jamais permis ce qui se produisit par la suite : Une fois la messe commencée, les chansonniers, entourés de Madame Martin envahirent la gauche de la chapelle ardente, le groupe des parents avec à leur tête le père de Jean-François la droite et tous les enfants du camp Ste-Rose avec le personnel au centre.

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Renaud approcha sa chaise de la mienne. Je penchai ma tête sur son épaule et pleurai doucement sans qu’aucun son ne sorte. Jean-François se leva et, après une génuflexion, déposa le 28e et dernier coffret des patibulaires sur la tombe de ma mère. Mon père ne s’aperçut de rien. Avant que la cérémonie prenne fin, la directrice fit signe à tous et chacun de quitter la chapelle. Il se retrouva seul avec le tombeau, passa cette dernière nuit à laver les vitraux.

Mon père n’assista pas à la mise en terre qui eut lieu dans le lot des religieuses au cimetière Côte-des-neiges. Il disparut plutôt pendant trois jours, me laissant savoir par Sœur Lucienne qu’il avait besoin de vivre son deuil à sa manière. C’est par le journal de Renaud que j’appris la fin.

Il partit sur le pouce, deux couvertures de la communauté dans un sac, le vingt-huitième coffre des patibulaires dans l’autre. Il se rendit à la maison à un mur de sa mère. Il écrivit sur un simple papier

EGO SUM PAUPER
NIHIL HABEO
ET NIHIL DABO

PUZZLE MASTER - SECRET PUZZLE BOX - BUTTON BANK / EN BOIS

Il enterra le vingt-huitième coffre avec en son fond, le camé de ses seize ans entouré du bout de papier, demandant à sa propre mère d’accueillir joyeusement son épouse au royaume de l’innommable.

Le cinquième jour après le retour de mon père, Renaud eut l’indécence d’arriver sans téléphoner, sans s’annoncer, sans même frapper puisque la porte était entrouverte.

Monsieur Gascon
J’ai besoin de vous
Pour ma soirée de camp ce soir
Au nom des jeunes
Je vous demande de ne pas refuser.

> J’ai besoin d’un Père Noël et d’une fée des étoiles
Pour mon Noël des campeurs.

Épinglé par Yvonne Cordier sur Dessin | Comment peindre, Oeuvre d'art,  Peinture croquis

Dans tous les camps du Québec, la tradition veut que cet événement eût lieu le 25 juillet de chaque été. Mais le temps que les chansonniers finissent leur collecte au St-Vincent dans le but de ramasser des fonds pour financer les activités du camp Ste-Rose, et le temps que la course des coffrets prenne fin au pays des patibulaires, le tout suivi du décès de ma mère, cela avait provoqué un retard de 10 jours.

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Renaud soliloqua tout le long du parcours en automobile :

Vous auriez dû voir les enfants
du troisième et dernier groupe
A la recherche du vingt et unième coffre
Un tiers montait la garde dans les arbres
Dont deux dans notre cabane Monsieur Gascon
Un autre ratissait autour de la maison à un mur
De fond en comble
Un troisième creusait à la pelle

Au son de la corne,
les équipes changeaient de rôle.

J’avais demandé au chansonnier Jos Leroux
De venir jouer à l’espion
Les jeunes lui ont sauté dessus
L’ont attaché à un arbre
Lui ont enlevé ses chaussures
Pour lui chatouiller les orteils

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C’est comme ça qu’on a su
Que le vingt et unième coffret
Avait été caché au fond de la chaloupe
De sa famille.

C’est aussi en rampant que les plus vieux
L’ont découvert enveloppé
Dans un sac de plastic.

Nous arrivâmes au camp. Les enfants en pyjama attendaient autour du sapin illuminé dans la salle communautaire. Nous observâmes la scène de l’extérieur, n’étant pas encore déguisés, ni mon père, ni moi.

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Mes amis, dit Renaud
Déguisé en Anikouni
Il n’y aura pas de Père Noël
Ni de cadeau ce soir
Je m’excuse
Le Noël d’été
Était le 25 juillet
Dépasser cette date
Le Père Noël ne sort plus
Mëme les faux loués par les grands Magasins
Sont en vacance
Alors collation puis coucher.

C’est dans un brouhaha compréhensible que tous et chacun montèrent au dortoir. Vers vingt et une heures trente, on n’entendit plus un bruit. Tout le monde sembla dormir profondément.

Madame Martin arriva avec quelques chansonniers, puis Monsieur Brisson avec quelques parents. L’excitation était à son comble. L’argent ramassé au St-Vincent avait servi à acheter le même cadeau à tout le monde : Une très belle boîte de crayons à colorier avec une pile diversifiée de cahiers minces pour recevoir les couleurs, toutes des histoires de pirates et de trésor.

Chaque participant fut revêtu d’un long drap blanc enroulé soyeusement autour du corps comme au temps des romains. On avait, à l’insu des enfants, pendant qu’ils étaient rassemblés dans la salle communautaire, saupoudré les fenêtres de jets blancs, comme dans le temps des fêtes et serpenté les murs de lumières de Noël, mais de telle façon que cela ne soit pas visible sans des lumières appropriées.

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Je m’habillai donc en Fée des Etoiles et mon père en Père Noël. Trois immenses sacs rouges furent remplis de cadeaux. Robert, le directeur du camp aidé de deux éducatrices réussirent à installer la chaise du Père Noël juste en dessous du faux escalier menant au grenier, et cela sans réveiller personne. Et c’est muni d’une chandelle à la main, que chaque ange allât prendre place dans un coin. Deux parents furent habillés en roi mage et Jos déguisé en lutin de façon à ce que personne ne le reconnaisse. Nous primes la précaution de masquer son visage de patibulaire de façon à ce que, selon Monsieur Brisson, il n’effraie pas les petits. Il effrayait déjà suffisamment les filles du St-Vincent, selon les chansonniers s’étouffant de rire.

Tant qu’à ça
Laissez-moi donc dans l’auto
Murmura Jos dans son humeur des mauvais jours Au signal. Les anges allumèrent leurs chandelles, les lumières de Noël illuminèrent le dortoir et la chaise fut éclairée par en dessous donnant une impression d’irréalité. La stratégie des éducatrices fut de réveiller les enfants un par un, leur demandant de garder silence, les amenant discrètement sur les genoux du Père Noël pour recevoir leur cadeau à condition qu’ils ne l’ouvrent qu’au son de la corne le lendemain matin. Il fut impossible de réveiller les deux jumeaux, profondément enlacés l’un dans l’autre. Nous dûmes laisser leur cadeau au pied de leur lit. Et c’est dans le silence que le Père Noël fit le tour de chaque lit, s’assurant que chaque cadeau soit serré dans les bras des petits comme on tient un toutou pour mieux se baigner dans la ouate de la vie.

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Tout se passa comme dans un rêve. Une heure plus tard, les adultes costumés avaient disparu et les enfants s’étaient rendormis.

Revenus dans la salle communautaire, nous nous changèrent devant le sapin de Noël encore allumé. Il y a des moments comme ça où personne ne veut quitter. Assis en cercle sur des chaises de bois, nous bûmes et mangeâmes à la santé de Madame Martin qui avait pris la peine de nous préparer des victuailles du temps des fêtes, le tout arrosé par deux bouteilles de cognac. Et nous eûmes droit aux tourtières et aux beignes du temps des fêtes, Madame Martin ne faisant que reproduire une tradition au St-Vincent, le soir de Noël.

Le public était invité à prendre la parole au micro pour raconter une menterie, comme en racontaient les menteux le soir de Noël autour du poële à bois quand les enfants étaient couchés.

Et Jos de dire :
Madame Martin
On ne peut pas finir la veillée
Sans une de vos menteries de Noël ?

Fauvisme

Ben lala….

Et les chansonniers de répéter

Ben lala…

J’avais douze ans.
Tout le monde jouait aux cartes.
Y était presque minuit
Mon père y dit

M’man c’est à votre tour là
Jouez

Ben cré lé cré lé pas
Ma grand-mère avait la tête penchée
sur son jeu de cartes dans ses mains…
est morte de même
pis personne s’en est jamais aperçu.

Le pire c’est que
Ma grand-mère
Elle avait quatre as dans son jeu
Ben c’est ma grand-mère
Qui a gagné la bouteille de champagne

Et tout le monde de se tordre….

Y as-tu une menterie de Noël pour battre ça
Dit Jos ? Tous les yeux se tournèrent vers mon père et moi. Il y eut comme un malaise. On se rendit compte trop tard de l’impair. Et mon père prit la parole.

Ma femme….
Du temps de son vivant
M’a déjà conté…

Qu’elle avait un oncle
Qui pesait au-dessus de 300 livres.
Dans ce temps-là
Si tu mourais dans le temps de Noël
T’étais exposé pareil dans le salon

Ben tout le monde a bu a la santé du mort
Le pire c’est que le gars
Avait toujours porté une barbe blanche
Pis on l’avait toujours appelé le Pere Noel
Parce que son vrai prénom c’était Noël

Si vous lisez l’almanach
Vous verrez
Que c’est la seule année de son histoire
où le père Noël
A pas été capable de se promener
De maison en maison

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Si ma femme était ici ce soir Elle vous jurerait Que cette histoire-là c’est pas une menterie Pis moi ce soir,
En son nom
Je vous le jure
Non pas sur la tête de ma fille ici présente
Mais sur la pompe à essence
de Jos Leroux

Ce rire-là fut probablement le plus libérateur de la veillée. Je sentis chez mon père ce respect infini pour la vie qu’importent les épreuves. Et cela nous fit du bien à tous. Encore plus à Madame Martin qui me confia que grâce à mon père, elle était prête à cesser de pleurer Paul Gouin son conjoint pour mieux chanter sa mémoire.

Au retour, mon père vit me border en me disant :

Les sœurs sont justement en collecte de linge
Pour les pauvres
On pourrait peut-être trier les effets de ta mère
Pis aller porter ça demain soir
Me semble que ça aurait fait plaisir
À ta mère que ses affaires servent
À du monde vivant qui en ont besoin
Et non pas à des morts.

Beauté et tendresse - Peinture abstraite à l'acrylique sur toile par Gui  Petra

Il détacha de mon cou le collier EGO SUM PAUPER.
Et y inséra toutes les lettres manquantes
Qu’il avait sculptées
Pour moi pendant qu’il veillait ma mère
La nuit à la chapelle.
NIHIL, Marie
En français ça veut dire RIEN

Quand dans la vie
On ne ressent plus rien
Suite à la disparition d’un être cher
On touche automatiquement au tout
Mais toi et ta mère,
Vous ne serez jamais rien pour moi
Car vous avez toujours été tout
Je vous aime ta mère et toi Marie
Et je vous aimerai toujours

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Et c’est ainsi que, bercée par le tout de mon père, je pleurai un peu pour apprivoiser ce rien affreux en lequel ma mère m’avait laissée pour aller fêter dans le cœur de mon père la vie dans son tout, comme on sait si bien le faire à chaque Noël, même s’il a lieu dans l’étrangeté d’un soir d’été.

Pierrot le Vagabond Chercheur |

24 NOVEMBRE 2020 … 18 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 10 …. JOURNAL DE MON PÈRE … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |
pierresivign

Chapitre 10 – LE JOURNAL DE MON PÈRE

 

L’île de l’éternité de l’instant présent

Toute sa vie, mon père avait pris des brosses d’être dans la taverne de la vie. En fait, il n’avait jamais senti le besoin de passer par la fissure du temps pour aller voir, de l’autre côté, comment vivaient les hommes. Cependant, il avait dû tenir un journal, durant près d’un mois, parce que l’être l’attaquait maintenant de ses bienfaits, une attaque d’être étant infiniment plus troublante qu’une brosse d’être. Et c’est de la différence entre les deux états, que surgit le besoin de noter, jusqu’à ce qu’il soit aussi confortable dans un état que dans l’autre.

8 mai

ATTAQUE D’ETRE

La douce et inépuisable abondance de l’instant présent semble avoir en plus une conscience amoureuse de l’homme. La vie m’apparaît une danse amoureuse entre le libre-arbitre de l’instant présent et le libre-arbitre de l’homme.

Hier, je suis allé me coucher vers 20 heures. Puis la formidable béatitude de l’instant présent est venue me visiter comme les vagues de la mer attaquent la plage. Le corps est dans un tel état de bonheur qu’il lui est même difficile de se lever pour marcher. « Cela » ayant pénétré en moi est rythme amoureux de mon « ÇAJE » comme les feuilles qui te saluent sous l’expression du vent, comme les herbes qui dansent au bord de l’asphalte fier. Chaque intime morceau de la matière chante à sa manière la créativité consciente de l’instant présent. Cela a duré jusque vers 22 heures, à peu près, puis s’est estompé doucement comme la vague se retire dans ses marées basses.

Puis vers 9 heures du matin, la vague de l’instant présent amoureux d’un « ça en moi » est revenue me faire la cour. Je reconnais ses attaques, son pas, sa douceur, sa signature, son immortalité, son rayonnement, toujours pareil et jamais lui-même jusqu’au fin fond de l’univers à chaque instant redessiné. Que c’est ahurissant ! Dans ma fenêtre, les milliers de brins d’herbes et les centaines de feuilles me regardent, complices de mon bonheur. L’instant présent est dans la pièce et chante pour moi l’amour qui coule en dedans de moi comme une rivière.

Quand l’instant présent me visite de sa fantastique béatitude, je peux noter l’instant exact de son arrivée et l’instant exact de son départ.

Il est 11 heures, trente minutes du matin. L’être s’est retiré. Pas de deuil, pas de peine, pas de tristesse. Comme l’amant après avoir fait l’amour à sa bien-aimée la laisse reposer pendant qu’il va lui cueillir des fleurs.

13 mai

BROSSE D’ETRE

De Gaulle disait : la vieillesse est un naufrage. Dans une brosse d’être, la vie ressemble à la mer. L’ego, au Titanic. Plus jeune se fait le naufrage du Titanic, plus douce est la vie sur la mer. Toute brosse d’être équivaut à vivre instantanément le naufrage du Titanic en soi, Ne reste que le naufragé, ébloui d’être encore vivant.

19 mai

ATTAQUE D’ETRE

16 h p.m. L’être entre doucement dans la pièce. Il revient avec ses fleurs après m’avoir caressé ce matin. Le parfum de l’éternité envahit chaque cellule de mon corps. L’être toujours pareil jamais le même est conscient de ce qu’il fait. Tant de beauté de sa part est impossible sans la conscience. Il n’est pas de la nature des choses que l’être se dévoile en son entier en cette vie. Mais curieusement, la symphonie de son empreinte porte toujours la même signature, celle de la relation amoureuse égalitaire. Si le « çaje (sage) » n’était pas en dedans de moi, l’être mourrait d’ennui et de chagrin car il n’y a de danse amoureuse que quand l’indivisible est amoureux de l’indivisible dans ce qui semble divisé.

Quel mystère pour moi. Pourquoi l’être arrive comme un voleur dans ma vie et que moi je ne puis faire la même chose consciemment dans la sienne ?

21 mai

BROSSE D’ETRE

Je suis aussi incapable de provoquer consciemment une brosse d’être. Il y a un moment précis où dans l’abandon et le dépouillement, je me retrouve en état d’ivresse en relation amoureuse avec la taverne de la vie qui m’héberge.

Il semble y avoir une différence entre une brosse d’être et une attaque d’être. Dans une attaque d’être, l’être comme le chat cherche sa caresse. Il avance doucement, sensuellement. Il t’agresse si tu ne lui donnes pas de l’affection. Dans une brosse d’être, le chat en toi dort, entraînant dans son doux sommeil, l’éternité qui l’entoure, le pénètre et le traverse. Et toi tu te saoules dans la taverne de l’être dont les murs sont aux confins même de l’éternité jamais achevée. Et tu t’y promènes comme au paradis, la terre étant le jardin de l’être, l’émeraude du cosmos.

4 juin

ATTAQUE D’ETRE

Devenir le réceptacle d’une attaque d’être constitue une apothéose d’éternité absolument ahurissante. C’est comme si l’univers dans son infini entier jamais achevé rejaillissait sous la forme de geyser d’énergie au centre de ton « ÇAJE ». Et tu deviens instantanément fondu dans la beauté du tout. Tu es le parfum, de la rose, le chant de l’oiseau, la vague de la mer, la tendresse des nuages, la symphonie du jour qui se lève. Tu es l’immensité jamais achevée.

Aucune religion n’approche l’être. L’être est sacré, par sa légèreté stupéfiante, mais non religieuse. Il ne demande pas qu’on le prie, il danse. C’est trop fou comment ça se passe. L’être ne parle jamais. Il chante.

6 juin

BROSSE D’ÊTRE

L’abandon conduit au voir qui lui fait basculer dans l’être. Une fois dans la taverne de l’être, l’abandon et le voir disparaissent. Ne reste que la vacuité du çaje, la vision pénétrante, la non-pensée, la brosse d’être. Une fois dans la taverne de l’être, surgit la danse amoureuse du çaje qui fait frémir la nature jusqu’au fin fond de l’univers.

12 juin

ATTAQUE D’ETRE

Parfois les attaques d’être sont si intenses que je suis incapable de ressentir mes jambes qui marchent, incapable de travailler, de m’occuper du plus simple problème. Il n’y a rien de plus délicieux qu’une attaque d’être. C’est un vent qui t’attaque d’amour dans une béatitude infinie.

Le mur entre l’absence d’être et la présence d’être m’apparaît être comme un poste de douane où il est préférable de s’alléger de beaucoup de choses, le passage étant très étroit, très étroit.

L’être m’a quitté en ce moment à 99 pour cent, il reste délicatement présent comme le ciel à l’horizon en toile de fond. Pourquoi en est-il ainsi ? je ne sais pas. Le « je » est trop loin du ça en ce moment pour que je sache quoi que je sois je………Ça.

Quand l’être se retire, Tout ce que je « touche, » « sent », ou « vois » est vacillant. On dirait que je cherche la matière de mes caresses, chaque objet étant différent dans son apparence, mais semblable dans son essence. Comme si la division ne se rappelait de sa magie que par l’intuition passée de son intérieur uni.

 

18 juin

NOUVELLE ATTAQUE D’ETRE

Vers 13 h. p.m., la vibration de la béatitude s’est reglissée tellement fort à l’intérieur de moi que j’ai dû aller me coucher sur un banc. Il m’a semblé que le corps était fondu dans le même taux vibratoire que l’univers. La tête attendait. Parfois elle se fondait avec le corps. C’est probablement ce qui se passe après la mort. Un taux vibratoire qui chante éternellement en un tout.

Puis, comme ma tête s’ennuyait, j’ai laissé vagabonder des pensées d’un sujet à l’autre, ce que probablement certains appellent le mental. Cette division entre la béatitude du corps et la liberté du libre-arbitre qui laisse la folle du logis jacasser est très inconfortable. L’être n’est aucunement gêné par cette division.

Je ne peux concevoir le passage sur cette terre sans cette béatitude permanente, libérée de toute souffrance. Que chaque citoyen de cette planète n’y ait pas encore accès me semble étrange. C’est pourtant l’état original de l’homme, ce pourquoi, il a été créé, sa vraie condition humaine.

21 juin

TENTATIVE DE BROSSE D’ETRE

J’ai essayé toute la nuit d’entrer dans la taverne de l’être par moi-même. Impossible, impossible. Comment se fait-il qu’aucun chemin ne semble mener à l’être ? Que de questions sans réponses.

Puis soudain, à mon insu, me voilà ivre dans la taverne de l’être. Aucun goût d’être connu, reconnu, riche, célèbre. Que du bonheur d’être. Comme un brin d’herbe rythmant le vent au milieu des hommes pressés par le temps qui marchent aveuglément vers le cimetière de leur vie.

16 juillet

ATTAQUE D’ETRE

Ça faisait presque vingt jours que je n’avais pas eu de relations avec l’être. Puis hier soir, vers 22 heures, en me couchant, j’ai senti sa venue prochaine comme le vent annonce une douceur de vivre. J’étais couché contre le corps de ma compagne. Elle m’a souhaité une nuit magnifique. Je lui ai dit qu’elle le serait. Je n’ai jamais osé lui dire que l’être s’en venait, de peur que ce soit mon imagination qui me joue des tours.

L’air autour de moi est devenu frais comme la rosée du matin. Le « cela » s’est avancé amoureusement, comme une maîtresse. Je reconnus le feutré de ses pas, la douceur de son affection. Puis le cela a fait éclater la perception que j’ai de mon corps. Les milliards de cellules en moi-même se sont mises à chanter la visite de l’univers. Ma tête fut tout étonnée que « cela » puisse se produire. L’enveloppe qui retient toutes ses cellules ensemble est devenue très mince, presque sans aucune sensation. Je le sus parce que chaque fois que ma compagne touchait ma chair, je ne sentis presque rien.

Chaque relation avec l’être est à la fois différente et semblable. Je fis pour la première fois l’expérience d’une nuit complète et parfaite de béatitude. Ma conscience resta toujours libre, jamais délirante ne fusse un instant. Ma pensée logique à son minimum de fonctionnement. Mon corps incapable de se séparer de la bonté de l’être par lui-même, absolument incapable. Et la folle du logis dormit profondément toute la nuit, bien contente d’avoir des vacances imprévues.

24 juillet

BROSSE D’ÊTRE

Ce qui m’a impressionné cette nuit, c’est la dissolution instantanée de l’ego à la première seconde du rapport à la taverne de l’être. Cela semble fonctionner comme ceci. Comme un jeu de lego. L’ego se reconstruit lorsqu’il sort de l’être, se dissout lorsqu’il entre en lui, en étant chaque fois de plus en plus émiettable, de moins en moins noyau dur. Il est possible que l’ego soit un outil indispensable pour fonctionner en société, permettant à la personnalité de comprendre les règles sociales. Sans ego, on est infirme socialement, mais au niveau vibratoire, un oiseau qui vole infiniment haut au-dessus de la condition humaine.

Il n’y a pas d’élus ou de non-élus. Que des précurseurs. L’être est accessible en abondance à tous, mais, on ne connaît encore aucun chemin qui y mène. Que de mystères, que de mystères. Je suis un saoulon de la taverne de l’être. Trop saoul pour avoir le moindre intérêt à chercher des réponses.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

EGO SUM PAUPER
NIHIL HABEO
ET NIHIL DABO

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Ainsi prit fin le journal de mon père. J’étais dans la chambre de Renaud, quand il le lut à haute voix devant moi. Plus il avançait dans la lecture, plus ses mains tremblaient, plus il ralentissait, plus sa voix se vidait de son expression. On aurait dit un fœtus se repliant sur lui-même.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Ainsi l’instant présent, ce serait l’être
Ou du moins la forme de son dévoilement à l’homme ?
Puis-je dormir avec toi ce soir ?

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Il pleura dans mes bras toute la nuit. Sans bouger, sans parler, sans prononcer un mot. Je ne tentai pas d’en savoir plus. J’avais l’impression qu’il ne réagissait pas à mon toucher. Il avait juste besoin d’être consolé. Même pas je crois. Il avait juste peur d’être seul avec ses larmes. Même pas je crois. Il avait peur c’est tout. Non ce n’était pas ça non plus. Ça pleurait à travers lui. Oui voilà. Un peu comme à l’aéroport, deux personnes s’embrassent en pleurant parce qu’elles ne se sont pas vues depuis dix ans. Un peu comme un couple pleure parce que l’homme apprend que sa compagne est enceinte. Un peu comme la mère pleure à la remise des diplômes parce que son fils est enfin reçu médecin.

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Durant son sommeil, il continua à pleurer tout en ronflant. Puis il se mit à murmurer comme un petit enfant qui se réveille en pleine nuit pour voir le sapin de Noël illuminé de cadeau.

Ohhhhhhhhhh c’est beau
C’est beau…..
Ah merci…merci…merci…

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Et il se remit à ronfler et les larmes ne cessèrent pas de couler. Son corps était à la fois d’une telle lourdeur et d’une telle légèreté. Comme le jour se levait, je pus voir l’expression de son visage. Un sourire permanent sous une chute de larmes. N’eut été de mon chandail tout trempé, je n’aurais pas cru qu’un homme puisse autant pleurer. N’eut été de son sourire, je n’aurais pas cru que l on puisse ainsi toute une nuit, pleurer de joie. C’était donc cette émotion qu’il tentait de faire vivre aux enfants du camp Ste-Rose : Pleurer de joie.

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Il se réveilla très reposé, très joyeux, ne se souvenant absolument pas de ce qu’il avait vécu durant la nuit. Tout ce qu’il me dit fut :

Ma vie ne sera jamais plus pareille
Maintenant que ton père a mis
Des mots dessus

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Et ses mains se remirent à trembler. Et il quitta rapidement pour ne pas que je m’en aperçoive. Tout cela me parut bien mystérieux. Je peux en témoigner aujourd’hui seulement, parce que, comme Jean-Jacques Rousseau qui s’évanouit à la suite d’un coup de sabot, je ne vécus cet état d’immensité de l’instant présent qu’une fois. Mais il suffit d’une fois pour ne jamais plus être la même. Comme Gauguin ne le connut lui aussi qu’une fois, dans son bonheur succédant au bonheur, Comme Burke ne le vécut lui aussi qu’une fois, ce qui le conduisit à écrire un livre sur les magnifiques de cette terre ayant eu le privilège soit d’habiter en permanence, soit de faire escale par hasard sur l’île de l’éternité de l’instant présent. Mais il aurait été impossible pour moi d’authentifier cet état par ce livre, si je ne l’avais pas vécu au moins une fois, une seule fois, presque vingt-sept ans plus tard, donc il n’y a pas si longtemps.

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Ce matin-là, Clermont partit en autobus avec un premier groupe, celui des hiboux à la recherche des vingt et un coffrets sur le territoire des patibulaires. Il restait ne donc plus au camp Ste-Rose, que l’équipe des castors et la mienne, celle des écureuils.

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Quand j’arrivai sur le terrain, pour la relève de quatre heures, les hiboux avaient ramené onze coffrets, tandis que les castors et écureuils avaient, pour leur part ,monté deux nouveaux sketches pour le bivouac du soir.

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Sans que les enfants en soient affectés, le personnel du camp se morfondait quand même d’inquiétude. Jean-François était disparu depuis une heure. On eut peur à une fugue. Comme il avait quatorze ans et vu qu’il était le plus vieux et comme il avait accompagné son père à la soirée du St-Vincent, on en conclut qu’il était de nouveau parti rejoindre Monsieur Brisson.

Créatures légendaires ...(suite)

C’est en descendant sur la plage que j’aperçus sur la roche au centre du lac une silhouette tournant le dos au camp et faisant face au soleil tombant. Il me sembla reconnaître mon boxeur. Il avait dû nager pour se rendre à la roche comme Anikouni et moi l’avions fait tour à tour. Je montai avertir Robert, lui demandant de me laisser gérer la situation.

Clermont n’étant pas encore reparti chez lui, je lui demandai conseil.

Mmmmm
D’après moi il fait le point sur sa vie
Vaudrait peut-être mieux le laisser tranquille.
Faire comme si de rien n’était.

Tu peux rester pour la soirée lui dis-je ?
Je vis trop de choses difficiles
T’es le seul avec qui je peux les partager.

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Clermont me serra dans ses bras. On pouvait toujours compter sur lui. Comment faisait-il pour être disponible avec une égale générosité, à tous et à chacun, avec la même noblesse de pensée, lui dont personne n’avait souvenance au St-Vincent qu’il eut jamais un jour ce besoin de se confier. Il ne me posa même pas de questions, respecta mes silences, m’aida à préparer le bivouac, fit quelques appels téléphoniques.

A plusieurs occasions, Robert le directeur du camp faillit intervenir. Il eut peur au suicide et la responsabilité qui pesait sur ses épaules lui apparut ce soir-là insupportable. Il demanda quand même conseil à tous les adultes présents : Isabelle l’éducatrice, Jean-Marc et Benoît, les éducateurs en service, Clermont et moi-même.

On prit la chance de commencer la soirée en avisant de la situation seconde par seconde. Il s’adonna que l’invité d’honneur fut Philippe le robineux, un des trois têtes grises. Quand je lui racontai ce qui était en train de se passer, il demanda la permission de prendre une chaloupe et de se rendre à la roche, avec son panache d’indien sur la tête.

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Quand les enfants arrivèrent au bivouac, Ils eurent comme décor Philippe et Jean-François face à face sur la roche, orangés d’un soleil couchant. La soirée eut lieu. Clermont dévoila le contenu de chaque coffret en les authentifiant de son sceau de directeur du musée des beaux-arts, on tenta de placer ensemble les premiers morceaux du casse-tête, les enfants m’offrirent leurs sketches. Je leur donnai des nouvelles d’Anikouni cherchant lui aussi de son côté des traces du chevalier de la rose d’or. Puis ils retournèrent cuver leur magie par le rêve.

Il ne restait plus que Clermont et moi sur la plage, inquiets pour Philippe et Jean-François sur la roche. Nous alimentâmes le feu pour qu’il reste visible de loin, pour que Philippe ne perde pas la direction du camp en revenant avec la chaloupe. Robert venait nous rejoindre par séquence, préférant vivre le drame par lunette d’approche du haut de son bureau.

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Que faire dans ces cas-là ?

Respect, politesse, intelligence me répondit Clermont.
On peut y accoster une deuxième chaloupe ?

Y a moyen oui, en tenant la corde
On peut y asseoir huit personnes là-dessus,
Sans problème

Des couvertures sont toujours les bienvenues
Pis en plus si t’arrives avec de quoi manger
Pis de quoi boire
T’es accueilli en héros non ?

En montant chercher des victuailles, nous croisâmes Renaud et mon père. Ils arrivaient du St-Vincent . Renaud désirait dormir à la belle étoile pour avoir le bonheur de jaser avec lui, comme il l’avait fait avec Clermont.

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Quatre dans la chaloupe
Ça vous dérangerait, demanda Renaud ?
Y a peut-être de la place pour cinq, dit Robert.
Je m’offre pour ramer.

Et l’embarcation commença son voyage sur l’eau. J’entendis Renaud dire à Clermont ;

Quel tableau, mais quel tableau
Il en manque si peu
Pour en faire un chef d’œuvre.

Clermont tenait la lanterne. Il y avait dans ses yeux ce bonheur de s’insérer dans le meilleur de l’autre, cette délicatesse de toujours garder le silence lorsque cela s’imposait. J’étais assise près de mon père qui lui, semblait vivre tout ça avec la gaieté d’un enfant qu’on réveille pour une promenade nocturne. Seul Robert ramait comme il avait ramé toute sa vie, en prenant trop de responsabilités et en en gardant le stress en dedans de lui-même.

Au mitan du chemin, Renaud se leva debout et chanta.

Zum galli galli galli zum
Galli galli zum

On entendit au loin une voix enchaîner le couplet :

Le feu de l’amour brûle la nuit
Je veux te l’offrir pour la vie.

De reconnaître la voix de Jean-François nous fit tous exploser le cœur de joie. Je n’avais jamais entendu chanter Robert auparavant. Je sentis que la passion de Renaud pour les tableaux chef d’œuvre venait de transformer sa vie à lui aussi. Et il se surprit à ramer sans effort. Juste faire couler chaque pagaie de façon rythmée dans chaque fissure de l’eau.

Et la chaloupe en entier entonna

Zum, galli galli galli zum
Galli galli zum

Partager un repas sur la roche, ne fut pas chose facile. Mais c’est dans des fous rires mémorables que nous nous retrouvâmes en cercle, corps à corps, sept personnes emmitouflées sous trois couvertures, les cordes des deux chaloupes enroulées autour des chevilles, la magie de la solidarité s’installant aussi en plein milieu. Entre les étoiles et l’eau à la verticale, entre la forêt et la plage à l’horizontale, apparût soudain, dans toute son étrangeté, l’aventure de vivre, qu’importe les accidents entre le berceau et la tombe.

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Je veux devenir médecin dit Jean-François
Mais sans amis, je n’y arriverai jamais
Je suis venu sur la roche sacrée
Demander à la vie
De m’offrir des vrais amis.

Ok dit Robert
On pourrait peut-être partir une fondation à but non lucratif
On ramasse de l’argent pour tes études
Le jour où t’es médecin
Tu remets l’argent dans le pot
Pour que ça serve à quelqu’un d’autre.

Un quelqu’un comme moi, dit Philippe
Un robineux médecin
Y me semble que ça pourrait être pratique
Pour comprendre les robineux malades.

Moi je m’offre pour faire une collecte
À tous les mois parmi les clients du St-Vincent
Dit Clermont.

Je me propose pour devenir
Votre présidente, directrice, secrétaire trésorière
Fis-je en faisant rire tout le monde.

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Et toi Renaud, fis-je ?

Moi j’aimerais déposer…
Dans la fondation…
Non pas les premiers sous…
Mais les premiers « mercis, Jean-François »
Pour avoir mis de la magie dans notre vie ce soir

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Et tout le monde en chœur répéta :
Merci Jean-François.

Quand les deux chaloupes retournèrent vers le rivage, d’après la béatitude souriante des visages de mon père et de Renaud se désombrageant au gré de la lanterne de Clermont, il me sembla juste au son du bruissaillement des rames, que l’eau du lac avait été remplacée par de la ouate joufflue et bombée comme celle des nuages quand ils roulent de bonheur dans le ciel, en fait de l’eau ouatée telle qu’on en trouve autour de l’île de l’éternité de l’instant présent.

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Jean-François retourna au dortoir amoureux de lui-même pour la première fois de sa vie. Robert amena Philippe dormir chez lui, Renaud invita mon père à dormir sous ces arbres chef d’œuvre qu’il avait méticuleusement choisis pour le plaisir qu’il y trouvait à préparer la magie à venir. Et Clermont se souvint de ma demande de jaser un peu avec lui près du feu de braise sur la plage.

Renaud t’a parlé des brosses d’être
Et des attaques d’être,
Dont mon père parle dans son journal ?

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Clermont prit le temps de m’entourer d’une couverture pour que je n’aie point froid dans le dos. Il mit quelques branches dans les braises.

T’aurais dû voir comme c’était beau, Marie,
Quand je suis arrivé en autobus
Avec l’équipe des hiboux
Dans le royaume des patibulaires.

De voir les jeunes garder silence
Chercher de broussailles en broussailles
Les coffrets du chevalier de la rose d’or
Pendant que deux de ceux-ci
Faisaient le guet, à tour de rôle,
Avec leur arc et leur flèche.

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C’est ainsi que j’appris que Renaud et mon père s’étaient construit une cabane dans un arbre d’où ils pouvaient surveiller l’action sans êtres vus. Et que de fait, ils passèrent la journée ensemble. Mon père avait pu ainsi revivre dans l’instant présent le bonheur de se cacher dans la cabane de son enfance, qu’il n’avait eu d’ailleurs qu’à rafistoler un tant soit peu pour qu’elle soit de nouveau fonctionnelle.

Les enfants pique-niquant avec les éducateurs, Clermont put se libérer pour aller manger ses sandwichs dans la cabane en haut de l’arbre. Mon père était tellement heureux qu’il parla comme on aurait parlé de la pluie et du beau temps, de l’importance des états paradoxaux qui font éclater toute pensée, laissant toute la place à ses brosses d’être. Clermont ne comprenant rien à ce langage eut droit à une explication terre-à-terre.

Pour ton père, me dit Clermont,
Le fait d’être dans la même cabane
À faire les mêmes gestes
À quarante ans de distance
Provoque des émotions
Qui se chevauchent dans le temps,
Font éclater la pensée
Pour provoquer une brosse d’être
Exceptionnelle
C’est ce qu’il appelle
Un état paradoxal.
Une des portes de l’instant présent
Une des portes de l’être
Quand il veut se dévoiler un peu à l’homme
Par le biais du non-savoir, de la non-pensée.
Ton père, me dit-il encore,
Dit des choses essentielles
Avec la légèreté de l’enfant, qui rit
Sans vraiment se rendre compte
Que ce qu’il vit est un peu
Hors de la portée du commun des mortels
Dont je suis, pour ne pas le dire plus qu’il faut.
J’écoute, mais c’est hors de ma portée.

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C’est ainsi que j’appris que mon père consacra sa journée dans l’arbre à se fabriquer en miniature la reproduction de la maison de sa mère, et cela juste avec de la colle, un canif, des bâtons de popsicles et des allumettes de bois.

Et Renaud lui?

Renaud est-il tellement différent
De Jean-François, me dit Clermont ?
Il cherche, découvre, apprend.
Jean-François veut devenir médecin
Lui tente de ne pas tomber malade
Comme on devient malade
Quand la quête s’éternise
Et qu’on a l’impression
Qu’on n’y arrivera jamais

Je l’aime, confiais-je à Clermont.

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Comment sais-tu que tu l’aimes me dit Clermont ?

Par les deux nuits au cours desquelles
Il a dormi dans mes bras, répondis-je.

Alors qu’est-ce que tu attends
Pour aller le rejoindre ?

Clermont me quitta sur ces mots. Je montai au dortoir chercher mon pyjama, prit mon sac de couchage à l’arrière de mon automobile et me dirigeai vers les saules pleureurs. Car il n’y avait que deux saules pleureurs sur ce terrain et Renaud en avait fait son phare pour indiquer la direction aux étoiles perdues dans la mer cosmique.

Je tentai de ne pas faire de bruit, me couchai tout contre lui. Comme les fermetures éclairs de nos deux sacs de couchage étaient ouvertes, il s’y glissa d’instinct, la tête entre mes seins, comme s’il fut essentiel qu’il s’y blottisse.

 

À l’instant où il commença à gémir, je le berçai doucement comme on berce un enfant naissant avec des shuttttttttt….shutttttttttt…shutttttttt…. Je vérifiai de mes mains si son sourire était toujours là. J’y trouvai une larme. Mais il s’apaisa rapidement et dormit enfin d’un sommeil normal.

Mon père quitta avant le lever du jour, ayant promis à ma mère de lui faire un déjeuner pour son réveil. En voyant avec quelle tendresse je prenais soin de Renaud, il quitta après m’avoir dit dans le creux de l’oreille

Le voyage d'Ulysse par RuFus, 2019 | Peinture | Artsper (769188)

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

Je me rappelai que cette phrase du poète du Bellay avait été aussi écrite à la fin de son journal. Et je remerciai, en mon être, les écrits du journal de mon père de m’avoir permis de mieux apprivoiser l’univers étrange de Renaud auquel il m’était malheureusement impossible d’avoir accès.

Pierrot le Vagabond Chercheur |

 

 

23 NOVEMBRE 2020 ..19 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS ….. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ ….. CHAPITRE 8 ET 9 …… LE TABLEAU ……. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

23 NOVEMBRE 2020 … 19 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 8 …LE PEINTRE ET SES COULEURS  …. ET …. CHAPITRE 9…. LE TABLEAU … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

www.enracontantpierrot.blogspot.com …

Bande annonce du documentaire MON AMI PIERROT, LE DERNIER HOMME LIBRE

Véronique Leduc
veroniqueleduc@hotmail.com
et
Geneviève Vézina-Montplaisir
genevievevm@hotmail.com

——————–
www.reveurseuitables.com
(Michel le concierge)https://www.youtube.com/watch?v=YHY46R_eDX8&t=3sLÂCHE-MOÉ PAS

CHANSON DE MICHEL

pense à moé… qui pense à toé…
Ta route est longue…. comme la journée…
j’travaille aussi… de mon côté….
du lundi jusqu’au vendredi
Renaud, Ruby, la belle Charlotte aussi…
apprennent la vie…. à la garderie…

J’pense à toi… qui pense à moé…
au milieu de l’avant-midi…
je t’imagine… à l’épicerie…
tu l’sais que j’aime ben ça travailler
pis qu’ça m’ferait rien…. de tout payer
si je pouvais…. je le ferais…

REFRAIN

lâche-moé pas…. lâche-moé pas…
je t’aime… je t’aime… non j’te lâcherai pas…
j’te lâcherai pas… j’te lâcherai pas…
je t’aime je t’aime… non j’te lâcherai pas…

On vient juste de commencer…
on peut pas s’plaindre… tout est payé
sauf le crédit… qu’arrête pas d’augmenter…
on a toute la vie en avant…
que j’suis fier… avec toé d’être parent…
avec toé… d’aimer nos trois enfants….
j’ai ben hâte,,, à soir pour souper…
de te revoir… et de vous embrasser…
d’faire à manger… pour toute la trallée

REFRAIN

j’ai tombé… tombé encore tombé
toujours tu m’aides à me relever
sûr que c’est toé…. c’est toé la charité…
Pour ma part… j’essaye d’être le plus fort
pour te dire… confiance sur toutes les bords
pour te dire… combien je t’adore…

penses à moé… qui pense à toé
t’es le cœur de toutes mes journées
avec les p’tits…. le cœur de toute ma vie…

REFRAIN FINAL

Michel le concierge

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA CRÉATIVITÉ

(1273) (19 mars 2016)

Au retour de l’île du Prince-Edouard, l’université Mc Gill… Frank Scott et son pays œuvre d’art … Michel le concierge, Marlene la jardinière et Pierrot le vagabond céleste, depuis 8 ans maintenant réfléchissons philosophiquement sur deux thématiques…. le pays œuvre d’art et la vie personnelle œuvre d’art… Michel le concierge documente le tout sur video (plus de 30 heures). Chaque matin, entre 6h am et 7h am, je fais part de mes lectures à mon partenaire de recherche et nous construisons ensemble le doctorat. … Toute cette démarche est documentée sur internet (Monsieur 2.7k, www.lepaysoeuvredart.ca, le pays œuvredart.com, www.reveursequitables.com, www.demers.qc.ca, sur youtube, le vagabond céleste de Simon Gauthier). … Le samedi matin, nous tenons un conseil d’administration de créativité. Michel vient de terminer son ier documentaire LE PAYS OEUVRE D’ART? et se prépare à le déposer la semaine prochaine au rendez-vous international du documentaire de Montréal. Et nous travaillons déjà sur la conceptualisation du deuxième… HEY BROTHER, WHERE IS THE MONEY? … Et c’est lors de notre conseil d’administration de la créativité du samedi matin (souvent enregistré) que Michel le concierge, Marlène et Pierrot le vagabond céleste prennent des décisions de créateurs en équipe…

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

Chapitre 8 – LE PEINTRE ET SES COULEURS

Georges Brassens
Georges Brassens

CAIA…. BOUM

Robert, le directeur du camp, prit la parole au rassemblement du matin. Mes amis,

Le directeur du Musée des Beaux-Arts
Section Office des trésors nationaux
Monsieur Clermont de l’Orangé
Est descendu spécialement de Montréal
Pour vous rencontrer
Parce que la rumeur veut
Qu’il y ait ici un trésor
D’une richesse exceptionnelle.

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Et je vis arriver non seulement mon Clermont, en habit, avec dans les mains, une valise faussement marquée « Division des trésors historiques », mais aussi deux policiers en uniforme, s’il vous plaît, l’encadrant du haut de leurs six pieds, suivis d’une sténodactylo. Tous des clients réguliers du St-Vincent.

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Écoutez, dit Clermont,
Qu’est-ce que vous savez sur cette histoire très étrange
D’un certain chevalier de la rose d’or ?
Je vous demanderais d’être précis
De parler lentement
De façon à ce que ma secrétaire
Ait le temps de noter les témoignages.

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Chaque enfant prêta serment avant de raconter ce qu’il savait. Il y eut une visite de la maison en décomposition. Clermont sortit des bouteilles dont le liquide passait du bleu au rouge, pour dater l’âge des fondations de façon scientifique. Puis, les policiers présentèrent à Robert un mandat leur permettant d’arracher le cadenas du caveau qui, selon leur dire, n’avait pas dû être ouvert depuis cinquante ans. Là encore, on retrouva à la surface du sol les armoiries du chevalier de la rose d’or. On confia donc aux jeunes du camp Ste-Rose la mission de creuser à l’écuelle et de rapporter tout objet, quel qu’il soit. L’écuelle étant l’élément essentiel de cette partie du thème, la direction en avait fait l’achat d’une centaine, sous la demande même de Renaud.

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Et les petits creusèrent, par équipe de quatre, tout l’après-midi. Ils ramassèrent des bouts de métal, d’outils, des vestiges de toile, deux cuillers, trois couteaux, une montre en plus d’un camé.

Avant souper, Robert, entouré des chercheurs, téléphona à Monsieur de l’oranger à l’office des trésors publics. Plusieurs enfants lui parlèrent à tour de rôle. Et Clermont promit de revenir le soir même, examiner les trouvailles. C’est donc autour du feu de camp que le spécialiste des trésors nationaux dévoila la date approximative de la construction de la maison abandonnée, qui, selon les expertises faites au carbone 14, remonterait autour de 1700. Bien plus, il fut autorisé par le Premier ministre du Québec lui-même, et cela par décret ministériel (qu’il fit circuler entre les mains de chaque enfant) à ouvrir le camé historique. À l’intérieur y étaient inscrites les deux phrases clés de galli galli galli zum : « Le feu de l’amour brûle la nuit. Je veux te l’offrir pour la vie. »

Pas de doute !
Nous sommes à la veille de réussir
La découverte archéologique
La plus importante dans l’histoire du Québec

À ce moment précis, trois canots apparurent sur le lac et accostèrent sur le bord de la grève, tout près du bivouac, se consumant maintenant beaucoup plus en braises qu’en flammes.

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Nous sommes des Indiens de la tribu des TÊTES GRISES
Comme nous passions par là
Notre chef Anikouni nous a demandé
De saluer ses amis
Et de leur remettre
Un message d’écorce de sa part.

Je reconnus, bien maquillé pour que la peau soit sombre, le chansonnier Pierre David, Monsieur Etienne le laveur de vaisselle et Philippe le robineux. Comment Renaud avait-il fait pour réunir trois personnes si disparates? Et pourquoi ? Sur le parchemin en écorce de bouleau, il y avait d’écrit :

La vie est un trésor
Vive le chevalier de la rose d’or.

Les Indiens repartirent, les enfants montèrent au dortoir pour y dormir . Nous nous retrouvâmes, Clermont et moi, devant ce qui restait du feu de camp. J’osai enfin aller au cœur de ma souffrance.

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Je suis follement amoureuse de Renaud
Qui lui a juste le goût de me faire l’amour
Qu’est-ce que je fais pour me sortir de là ?

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Clermont gagnait sa vie à titre de professeur de littérature. Il possédait cette délicatesse de ne jamais aborder une question de front, mais se permettait plutôt de divaguer d’une analogie à l’autre.

Le 6 mai, 1949, dit Clermont,
Georges Brassens logeait gratuitement ou presque
Chez un couple, Jeanne et Marcel
Au 9 de la rue Florimont à Paris

Pour Jeanne et Marcel
Il n’y avait qu’une seule mission sacrée :
Veiller à ce que le poète poétise
En toute liberté
Hors du temps, hors des servitudes
Hors des réalités.

Clermont sortit de son portefeuille un extrait d’une lettre de Brassens à un ami, datant également de 1949.

Depuis trois mois, nous mangeons par hasard
Je profite de ma mauvaise denture
Pour boulotter le moins possible
Des dents, mais pourquoi faire Mon Dieu ?
Pour abréger, disons que la situation
N’a jamais été aussi lamentable
Que dans l’impasse.

Bientôt,
Grâce à la disparition de ce muscle inutile qu’est l’estomac,
Nous pourrons nous montrer dans les foires
Et gagner ainsi le droit de retrouver un estomac.

Jeanne n’a plus rien à nous offrir
Et quelquefois elle souffre affreusement

Moi je n’ai besoin de rien
Mais Jeanne a des besoins pour moi.

Rien ne lui est plus douloureux
Que de ne pouvoir donner…

J’aurais une maison tranquille
J’y vivrais seul
Peu importe la mauvaise humeur de mon ventre
Mais Jeanne est dans la misère
À cause de mes dons poétiques
C’est très choquant
Je dois vendre des chansons.

Et Clermont resserra l’extrait précieux en le pliant précieusement pour qu’il retrouve sa place exacte.

Tu vois Marie
Je t’ai lu ce texte à cause d’une seule phrase
Où Brassens dit :

« Moi je n’ai besoin de rien. »

Georges Brassens ... Jeanne et Marcel : Impasse Florimont Paris 14ème - Le  blog de TititeParisienne

C’est par le biais de la texture de l’âme de Brassens, que Clermont tenta de creuser pour moi son bonheur de reconnaître un artiste de la vie quand par hasard, il en croisait un. Brassens avait écrit des chansons éternelles dont la Jeanne, la Cane de Jeanne et l’Auvergnat, partant de Jeanne au particulier pour atteindre la Jeanne universelle.

Renaud recrée artistiquement le réel du camp Ste-Rose,
Pour que le terre entière s’illumine un jour de poésie.
Est-ce que le tout prendra la forme d’une chanson,
D’un traité scientifique ou d’un essai philosophique ?
Je pressens seulement que cela portera le sceau de l’éternité.

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Clermont me raconta que, pour préparer son personnage de l’inspecteur des trésors nationaux, Renaud, après son spectacle au St-Vincent, l’avait emmené dormir à la belle étoile, sur les lieux du camp Ste-Rose. Et c’est ainsi que durant une partie de la nuit, après avoir caché un camé et autres objets dans le caveau, il lui parla pudiquement de l’essentiel, pour finir par lui dire à quel point son amitié sincère, en ce sens, lui était essentielle.

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Dans ma folie d’artiste,
Je suis le peintre d’une toile vierge qui s’appelle le monde.
Et mes couleurs sont les humains, la palette des humains
Dans son expression la plus large
La plus éclatée.

Et toi Clermont
Tu symbolises la couleur centrale

De cette peinture
La couleur Van Gogh
Un orangé très vif sans laquelle la toile de mes rêves
N’est pas possible, parce qu’il y a trop
De noir et blanc dans les vêtements des enfants.
Et que seul l’orangé, comme le soleil,
Peut humaniser le tout.

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Et c’est ainsi que mon personnage fut créé
Le directeur des trésors nationaux
Monsieur Clermont de l’Orangé.

Quel rapport avec Brassens, dis-je ?

Si je suis ici en ce moment
À vivre, selon sa vision artistique du camp Ste-Rose,
C’est parce que je connais l’importance d’un quelqu’un
Qui veille, simplement, à ce que le poète poétise
En toute liberté
Hors du temps, hors des servitudes
Hors des réalités.

Alors j’aime un fantôme concluais-je?

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Brassens fut fidèle à sa compagne
Et l’aima parce qu’elle ne lui demanda jamais rien
Même pas la présence. Mais il ne vécut jamais avec elle
Préférant rester chez Jeanne et Marcel.
Pour mieux rêver sa vie.

Les dernières paroles de Clermont sur la relation entre Brassens et sa compagne m’apportèrent un réel réconfort.. Un homme pouvait être fidèle à ses amours tout en refusant de se laisser distraire hors de son essentiel. Et cela m’apparut logique, du moins pour un artiste. Le fait que, Renaud peigne le camp Ste-Rose de personnages en couleur me fascina de nouveau. Et Clermont, notant mon changement d’humeur m’expliqua pourquoi son ami avait réuni trois Indiens dans un canot sous le vocable des « têtes grises »

Les trois Indiens de la tribu des têtes grises,
tout en étant disparates de fonctions sociales
possèdent cette particularité de toujours voir la vie en gris.
Monsieur Étienne pour oublier qu’il est laveur de vaisselle
se soûle de la scène en se faisant accompagner à la guitare
par le chansonnier Pierre David.
Qui lui, pour oublier qu’il est chansonnier
Dans sa déception de ne pas être fleuriste,
se soûle de la liberté de Philippe le robineux
qui, tentant d’oublier qu’il fut déjà médecin,
réussit toujours à se faire offrir de la boisson gratuitement
juste avant que Madame Martin arrive à le chasser à coups de balai
quand il en devient insupportable,
sous les rires grisâtres
de Pierre David et Monsieur Étienne
riant bien plus d’eux-mêmes à travers lui
que de lui.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Le gris, c’est ce qui s’approche le plus
De la vie en blanc et noir des enfants
Et, comme les nuages dans le ciel
Quand ils passent et repassent
Cela donne toute sa luminosité à l’oranger.

C’est ainsi que j’appris l’existence de la prochaine couleur : Maître Richard Lebrun, archéologue. Il y avait parmi les clients du St-Vincent un jeune scientifique qui dirigeait les fouilles en dessous d’un bâtiment du Vieux-Port avec pour objectif la construction d’un futur musée intégrant les différents murs tels que découverts.

Renaud réussit donc à convaincre, ce monsieur de donner un avant-midi par semaine de son temps pour offrir son expertise, aux enfants. Comment creuser avec une écuelle, tamiser le sable avec un taillis, répertorier tout objet autre que du sable, de façon à ne pas endommager le trésor du chevalier de la Rose d’or, patience et précision étant les meilleurs outils du chercheur.

Même qu’un certain après-midi, les enfants partirent en autobus voir comment les professionnels travaillaient sur le chantier historique du Vieux-Port : L’importance du petit geste, du respect de la matière, de la vigilance devant ce qui pourrait être altéré par une mauvaise gestion du sol. Le soir, on leur passa un documentaire sur les découvertes archéologiques à travers le monde.

Dialecte II - TABLEAU ART CONTEMPORAIN ABSTRAIT PEINTURE DE FLORENCE BISBAL

Même le St-Vincent fut affecté par cet te nouvelle couleur. Monsieur Richard Lebrun devint un régulier de la table de Monsieur Clermont de l’orangé, y occupant la droite de façon à ce que je n’y perde pas mes privilèges à sa gauche.

Quelle couleur est-ce que je représente
Dans l’univers de Renaud, Clermont ?

Je pense qu’il ne le sait pas lui-même, dit Clermont
Tu ne remarques pas comme il est fuyant
À ton égard ?
Tu cherches trop à aimer l’homme
Il le sent
Et l’homme en lui ne l’intéresse pas.
Seul le chercheur fou de poésie l’allume.

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J’habitais la chambre attenante à celle de Renaud. Il lui arrivait d’amener un des trois robineux y dormir, lui passant son lit pour lui-même coucher par terre dans son sac de couchage. Cette nuit-là, ce fut le tour de Philippe. Et le vagabond parlant toujours très fort, je sus que ce que Clermont m’avait raconté au sujet des trois Indiens disparates de Ste-Rose était vrai.

J’n’ai pas compris ton histoire de couleur
Renaud,
En quoi un robineux peut-il aider les enfants ?

Y a rien comme du gris
Pour comprendre du noir et blanc.

C’est vrai que je suis grisé
De boisson à l’année longue.

Gris pis grisé, ce n’est pas la même couleur Philippe
On se sent gris par le regard méprisant des autres
Pis on se grise pour arrêter de souffrir.

Mmmmm

Donc Monsieur Etienne pis Pierre David
Ce sont des futurs robineux ?

On est tous robineux
Quand on ne vit pas son rêve Philippe.

Analyse du vieux guitariste aveugle de Picasso ...

Mmmmm
Pis tu penses que parce que je suis robineux
je vais accepter
De dormir dans ton lit pis toi par terre ?

Ça dépend…
si tu vois la vie en gris….non
en grisé, ça va juste te dessaouler.

Ok
Moitié, moitié
Tant que chu grisé je dors dans le lit
Aussitôt que je dégrise un peu
Je te réveille pis on change de place
Ça va ?

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Je réalisai que pour Renaud, même un costume social, quel qu’il soit, n’était qu’un rôle temporaire dans la grande scène de la vie. Je n’arrivais pas à m’endormir. Les poètes sont tellement dans la lune. Une femme les attend et ils préfèrent rêver à elle au clair de lune.

Sans doute, n’avait-il même pas remarqué que j’étais là, haletante de sa présence, dans la chambre à côté.Modèle peinture visage femme d'inspiration amérindienne : laissez-vous  inspirer !

Vers quatre heures du matin, j’ouvris ma porte. Je vis que non seulement la sienne était entrouverte, mais que sa tête en dépassait l’embrasure pour se tendre vers ma chambre comme l’aiguille d’une horloge. Il y a des moments comme ça où le langage du corps franchit tout protocole social. Dès que je déposai ma main sur son front, il se réveilla en sursaut. Je lui mis le doigt sur la bouche, le pris par la main pour en signe d’invitation pour dormir avec moi.

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Je le sentis très épuisé car il me suivit sans rien dire, se blottissant entre mes bras et se rendormant presque aussitôt. Il dut ronfler une quinzaine de minutes. Puis il se mit à gémir, s’emmitouflant fébrilement tout en tremblant délicatement. Son corps entier semblait exprimer de la peine. On aurait dit que seul le sommeil lui permettait vraiment de s’ouvrir.

Je le réveillai pour vérifier ce qu’il vivait Il fut tout étonné de voir que son visage était mouillé de larmes. Il me dit simplement :

Merci
Je suis si bien.

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Entre deux sommeils, il pressa alors de ses mains chaque parcelle de ma peau, comme pour s’en imprégner. J’avais le sentiment d’être le modèle d’un sculpteur. Il caressait mes courbes, accentuait la pression de ses doigts, dégustait le mystère de ma chair, comme ma peau s’était parée de pelures superposées. . Tout était si lent et si immense à la fois, ses cheveux se tendressant tendrement dans les vallons de ma gorge. On aurait dit « l’homme aux mille frissons ». Tellement ébloui de chaque geyser le traversant des orteils au cuir chevelu qu’il en oubliait toute conséquence sexuelle.

Puis il se rendormit. Les gémissements recommencèrent, accompagnés à nouveau de larmes. Quelle étrange manière de vivre un sommeil. Je lui caressai délicatement la tête et cela lui donna des spasmes. On aurait dit Beethoven rythmant sa créativité. Parfois il murmurait :

Ah c’est beau, c’est trop beau
C’est trop beau
Pourquoi tout est si beau ?

Quelques gémissements suivirent, une larme ou deux, puis le sommeil profond.

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Ce matin-là, je quittai très tôt pour le camp. Renaud ne s’en aperçut point. Comme il devait se protéger pour ne permettre à personne de percer ce quelque chose d’impossible pour moi à identifier. Non, nous habitions deux planètes différentes. Lui « était » depuis toujours et moi j’avais terriblement besoin de vivre, juste pour avoir le sentiment d’exister.

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C’est d’ailleurs cette journée-là que les enfants découvrirent, à coups d’écuelle, un parchemin du chevalier de la rose d’or, scellé dans une bouteille de vitre. Il y avait une carte avec des noms indiens indiquant les lieux. La carte était d’ailleurs en noir et blanc dans ses extrémités, et tachetée d’orangé vif un peu cuivré en son centre d’où débordait ici et là du gris sous des frisures de brun.

Épinglé sur 2013 - Tout commence par une idée - Le camps des cousins zinzins

Monsieur Clermont de l’Oranger étant accouru suite à un appel, nettoya la bouteille au pinceau avec la précision d’un chirurgien, la sténographe notant les résultats dans un bagout scientifique incompréhensible, protégée elle-même par la présence des deux policiers envoyés par le gouvernement dû à l’importance internationale de la découverte.

Art digital, Une bouteille à la mer, Page 2987, Oeuvres d'Artistes

Naturellement, on vit arriver en canot, les trois Indiens de la tribu des Têtes Grises. Mais curieusement, Philippe trônait debout, étant passé de rameur à maître-manoeuvre, suivi de Monsieur Étienne et de Pierre David pagayant côte à côte. Les jeunes conclurent que les trois Indiens étaient vrais parce que, comme dans les vieux livres d’histoire, ils sentaient l’eau-de-vie.

Monsieur de l’Orangé utilisa une astuce brillante. Il posait une question en français, puis la traduisait en indien, ce qui permettait à Philippe de baragouiner n’importe quoi, les deux autres faisant uniquement HUGH.

C’est ainsi que nous apprîmes que le trésor se trouvait probablement caché en plein centre des terres des méchants patibulaires, ennemis jurés des têtes grises, facilement identifiables parce que le visage toujours peint des couleurs de guerre rouge vif.

Ces terres, données jadis par les ancêtres des têtes grises au chevalier de la rose d’or, lui avaient été volées par les méchants patibulaires.

Par chance, le chevalier de la rose d’or avait eu le temps de cacher son trésor et d’en indiquer le plan dans une bouteille avant de mourir transpercé d’une flèche. De là ces artefacts dans le caveau et la légende répandant étrangement le bruit que le chevalier avait dû habiter les lieux. On ne savait trop où se situait la vérité. Mais bon…. On avait au moins un indice pour la découvrir.

Curieusement, tous les acteurs repartirent sauf Philippe. Les enfants l’avaient adopté. Tout petit comme eux, avec le panache quasiment plus grand que sa tête, ils exigèrent que celui-ci vienne les border. Pour un enfant, que tu sentes l’eau-de-vie ne signifie pas que tu sois un renégat social. Puis, après avoir serré les deux jumeaux intensément contre lui, un petit nouveau appelé Philippe comme lui le demanda à son lit.

Monsieur l’Indien,
Mon arc est brisé
Vous pouvez le réparer
Avec du vrai bois indien ?

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Ce fut le moment précis, je crois, où Philippe cessa à tout jamais de voir la vie en gris. Il était devenu carrelé noir et blanc, en symbiose avec la fragilité des petits, comme ces guignols que l’on rencontre parfois dans les comédias del arte italiennes.

J’étais là le soir où il demanda la permission à Madame Martin de s’exprimer au micro : Comme il était sobre, et que ses yeux suppliaient de bonté, Jeanne se laissa attendrir.

Nous autres les robineux du Vieux
Ça arrive rarement
Qu’on a le besoin
De parler.

Il y a des enfants, perdus dans un camp
Qui m’ont redonné goût de la vie
Sans le savoir.

J’aimerais les remercier
En leur fabriquant
Chacun un arc
Mais ils veulent un arc fait à la main
Avec du vrai bois par du vrai monde.

Mais soixante-dix-huit arcs, ça ne se fait pas en une semaine
Ça prend de l’argent pis des doigts
L’argent, je vous connais,
Vous m’avez donné assez de bière gratis
Je peux la ramasser ce soir
Si je dis que j’arrête de boire définitivement
Même si ça peut nuire au commerce
Lança-t-il dans une bravade qui fit rire tout le monde.

Si y a des doigts
Qui veulent m’aider à donner du bonheur aux enfants
Me semble que ça mettrait de la couleur dans nos vies,
Pas dans la leur, mais dans la nôtre.

La Vue De Côté De La Maman Heureuse Tenant La Silhouette Adorable D'enfant  De Bébé Plus La Couleur D'eau Abstraite A Peint Jour D Illustration de  Vecteur - Illustration du maman, tenant:

C’est alors que Jeanne Martin alla au micro :

Si Paul avait été encore en vie,
Voici ce qu’il m’aurait demandé de faire.

Offre-leur la salle en arrière du St-Vincent,
fournis les sandwichs.
On n’hésite jamais quand c’est le temps
de mettre de la magie dans la vie d’un enfant.

peinture « Magazin'art

 

C’est ainsi qu’un comité de recrutement fut formé. Pierre David et Monsieur Étienne coordonnant les achats et les heures d’atelier, Monsieur Philippe encourageant tout le monde, étant le moins habile du groupe de ses mains. Vingt-deux clients du St-Vincent firent ainsi les arcs et les flèches en deux jours.

Et Philippe put apparaître seul dans son canot avec un ballot apportant aux enfants des armes magiques pour lutter contre les méchants patibulaires. Le bois n’ayant autre couleur que celle de la vie, on vit soudain chez les éducateurs et éducatrices des cœurs de pierre fondre en cœurs de bois puis de cœurs de bois en cœurs de chair car tous pleurèrent pendant que les enfants s’abandonnèrent à peindre la vie d e leurs cris de joie.

Trois filles et garçon Art Print, trois soeurs et frère, quatre enfants,  pieds heureux, enfants jouant art mural, les adolescents, art Vickie Wade

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 Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 9 – LE TABLEAU

1

L’île de l’éternité de l’instant présent

Veiller à ce que
Le poète poétise
En toute liberté
Hors du temps,
Hors des servitudes
Hors des réalités.

Quand Renaud eut son premier enfant, il fit en sorte que le monde soit d’abord perçu par lui comme un tableau. N’avait-il pas lui-même croulé sous son âme d’enfant lorsque, au Musée du Louvre, il découvrit une peinture de Renoir, ce fameux « Bal au moulin de la galette » où l’impression du bonheur par la suspension de l’instant présent dans l’espace se trouve à jamais dévoiler universellement à qui que ce soit sur la planète ?

«ball at the moulin de la galette par pierre auguste renoir, impression

Pour approcher du canyon de la fissure du temps, il en était venu à l’hypothèse qu’il serait peut-être intéressant dans un premier temps, de découper le réel en toile de fond vierge et l’encadrer comme on le ferait d’un tableau afin que le peintre s’exprime.

L'horloge du temps (Galerie Peintures - Huiles sur toile - Abstrait)

Tous les matins, lorsque sa légitime partait travailler, il démontait les meubles du salon, tel un jeu de mécano, pour le transformer en montagnes russes, de la même manière que sur scène, il accordait à l’agencement cahoteux des chansons plus d’importance que l’intérieur des chansons elles-mêmes. Ainsi l’agencement des coussins permettait de monter une courbe, puis de la descendre, un carré d’oreiller creux dans son centre servant de bas de courbe et un autre monté sur une petite basse de haut de courbe. Et rendu dans ce haut. Il prenait l ‘enfant, le soulevait dans ses bras, le faisait tourner lentement pour que le temps et l’espace deviennent ludiques, hors du temps, hors des servitudes, hors des réalités. L’enfant se réveillait chaque matin en attendant que la toile du tableau, les cadres des quatre murs et la virginité des lieux, furent remis en place. Et il recommençait ses explorations. Vint le moment de peindre le tableau. Renaud lui apprit à toucher les tissus, à déguster les plus minimes sensations, à s’y étendre pour déguster le temps qui passe, à s’y promener pour que le temps à son tour se repose.

Les Montagnes Russes Oranges Modernes De L'eau Rouge Montent Pour L'arrière  De Parc Aquatique Illustration Stock - Illustration du rouge, montent:  119714024

Tous les après-midi, lorsque sa femme repartait travailler, il démontait le quadrilatère de rues du voisinage, pour le transformer en montagnes russes, de la même manière que sur scène où il accordait à l’agencement cahoteux des chansons plus d’importance que l’intérieur des chansons elles-mêmes. Ainsi, l’agencement des trottoirs lui permettait de monter des côtes, puis de les descendre, un carré autour d’une borne-fontaine rouge en son centre, servant de bas de courbes et un talus dans un parc de haut de courbe. Et rendu dans ce haut, il prenait l’enfant, le soulevait dans ses bras, le faisait tourner lentement pour que le temps et l’espace deviennent ludiques, hors du temps, hors des servitudes, hors des réalités. L’enfant sortait du sommeil de sa sieste chaque après-midi en attendant que la toile du tableau, le cadre du ciel et de la terre et la virginité des lieux, furent remis en place. Et il recommençait ses explorations, exultant de joie lorsqu’il voyait apparaître la borne-fontaine rouge à l’horizon, les roses de Monsieur Samson, la colline verte où bientôt il volerait juste au bord du grand canyon de la fissure du temps. Vint le moment où le carrosse ne fut plus nécessaire. Et l’enfant poétisa le monde bien au-delà de la borne-fontaine, des roses de Monsieur Samson et de la colline verte, mais toujours en découpant le réel en tableau pour avoir le bonheur de le peindre et de le signer en artiste, hors du temps, hors des servitudes, hors de la réalité.

Kandinsky

Renaud tenta la même expérience avec quelques enfants du voisinage. Cela échoua. Alors il réalisa que son fils serait lui-même un jour, artiste, ce qui ne mit point un terme à son obsession de donner à chacun sur terre l’espoir qu’il y eut un choix, un vrai choix entre la souffrance de subir le réel et l’abondance de le célébrer. Un soir, il avait dit à Clermont :

Le jour où les machines distributrices de Coca-Cola,
les panneaux publicitaires de belles filles en bikinis et
les appareils de télévision seront perçus comme les objets
d’un tableau sous forme de haut de courbe et de bas de courbe,
au lieu d’être asservis par eux en pur réflexe pavlovien de consommation,

alors il y aura un vrai choix entre le continent de la souffrance
et l île de l’éternité de l’instant présent.

Pour avoir une chance d’accoster dans l’île, il n’est pas nécessaire d’être poète. Juste indispensable d’avoir connu au moins une fois dans sa vie le bonheur d’être hors du temps, hors des servitudes, hors des réalités.

Pierre Renollet | Serie sur le thème du flou, perception différente de  scènes du quotidien. Vision abstraite. Waterco… | Watercolor Painting,  Aquarelle | Water…

 

Le St-Vincent et le camp Ste-Rose représentaient pour lui exactement le même tableau découpé dans le réel que le salon de son appartement modeste et le quadrilatère de son quartier. Il fallait juste découper, encadrer, courber, pour que les humains autour de lui puissent à leur tour dessiner, s’émouvoir de beauté et y signer leur vie.

C’est en ce sens que, lorsque les enfants passèrent de l’art de se servir de l’écuelle à l’art du tir à l’arc pour se défendre contre les méchants patibulaires,

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le camp Ste-Rose devint une base militaire, mais de type poétique. Clermont avait même organisé une collecte parmi les clients du St-Vincent,

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pour que la série de bandes dessinées « les aventures D’Asterix » devienne, en contrepoint, les livres à feuilleter durant la sieste de l’après-midi. Il était devenu facile d’intégrer les nouveaux cas des services sociaux, la chanson résumant la thématique et les gamins se racontant les uns aux autres la suite des derniers épisodes, mais on était toujours sans nouvelles d’Anikouni.

L'île oubliée, tableau d'artiste peintre unique de couleur bleu orange  rouge. Cette oeuvre de l'a… | Peinture abstraite, Peinture abstraite  moderne, Artiste peintre

De fait, tout le St-Vincent eut l’impression qu’Anikouni était lui-même sans nouvelles de lui-même. Il tentait de plus en plus de changer ses périodes de trois quarts d’heures de chant avec les gars, de façon à monter sur la scène au début de la soirée quand il n’y avait personne et vers la fin quand il y en avait encore moins. Entre les deux, il marchait le Vieux Montréal comme Monsieur Gouin le lui avait montré : conscient de la beauté magique et de l’étrangeté incluses dans l’instant présent alors que la mort frappait, aveuglément des dizaines de milliers de fois à la fois sur la planète.

Seul Clermont arrivait parfois à pénétrer l’intime de ses silences.

File:Auguste Renoir - La Grenouillère.jpg - Wikimedia Commons

Il avait d’ailleurs raconté à Clermont que c’était tellement beau ce qui se vivait dans le tableau du St-Vincent, telles les peintures impressionnistes de Renoir, Monet ou Toulouse Lautrec, qu’il était obligé de prendre l’air pour ne pas s’évanouir de bonheur. Cet état lui causait parfois des problèmes, en particulier sur la scène. Il lui arrivait de tomber en état contemplatif, ce qui le gênait passablement. Sa frustration intellectuelle résidait dans le fait de ne pas en comprendre les mécanismes pour les reproduire à volonté. Monsieur Gouin lui manquait. À qui parler de ces choses sans passer pour un extra-terrestre ?

« white les nymphéas, 1899 » par l’impression de peintures Claude Monet

Les animateurs-chansonniers étaient devenus des plus habiles à créer des explosions de joie à l’intérieur du St-Vincent et cela soir après soir. Parfois on aurait dit des tableaux de Picasso, de sa célèbre série des corridas. Chaque chansonnier, comme le torero face au taureau, avait développé son style. Renaud se contentait de plus en plus de rechercher le passage de la fissure du temps à travers le talent d’animer de ses confrères.

The corrida, 1901 - Pablo Picasso - WikiArt.org

Marcel Picard possédait l’art d’être immobile à chanter du Brassens ou du Guy Béart, avec pour seul outil d’animation le rythme lent mais ensorcelant de ses doigts sur la guitare. Comment arrivait-il à faire monter les gens sur les tables sans même bouger ni faire le moindre effort et à les faire descendre avec cette légèreté ahurissante? Certes il y avait le personnage, là et pas là en même temps. Mais surtout un art de vivre qui dépassait l’art de chanter sur la scène et ça c’était magique, absolument magique.

Pierre David courbait le temps sans même s’imaginer que ce talent fut inné en lui. Il attaquait en nuances, ensuite en contrastes, puis il explosait lui-même de joie entraînant la salle dans une folie de vivre dont lui seul avait le secret.

Grande fête aux 2 Pierrots en l'honneur du chansonnier Pierre David | TVA  Nouvelles

Et il y avait Jos Leroux, le p’tit magnifique sur deux pattes, qui forçait, suait, criait, pour que les clients embarquent. Et il ne lâchait jamais la pression de peur qu’ils débarquent. Alors chez lui, oubliez les courbes. Tout le monde en haut puis ça presse. Il lui arrivait de brûler sa salle. Mais il la rallumait avec passion pour qu’elle atteigne à nouveau l’orgasme de foule. Avec Jos, on quittait l’art raffiné du toréador et du taureau pour aboutir dans une arène romaine où on ne savait jamais qui était pour tomber au combat, l’artiste ou le public.

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Michel Woodart, de son côté, passait par la délicatesse, le charme et la tendresse. Même répertoire, même façon de monter les gens debout sur les tables, mais que de bonté dans cet homme. Il avait toujours l’air de dire merci au public de lui donner la chance de pratiquer le plus beau métier du monde : animateur de foule.

Et tous les autres…..

Ce fut cet été-là que, les vendredis et samedis soirs, Madame Martin ouvrit la partie arrière et qu’il y eut un chansonnier en même temps dans chaque salle. Et Renaud ressentit cruellement le deuil au niveau de son tableau. Comme si la période lune de miel allait bientôt prendre fin pour laisser place à l’argent. Le marché de l’art étant si lucratif, une fois les peintres en fin de carrière ou déjà morts.

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Alors il lui arrivait souvent d’aller s’asseoir au café du Vieux-Port, chez Jean Marcoux et réfléchir. La magie n’était donc pas éternelle ? Comment retarder le moment où tout va s’estomper pour une autre chose qui ne le rendrait peut-être pas aussi heureux ? Jean avait aussi tenté d’arrêter les changements avec sa boîte à chanson des années 60. La magie de son tableau n’avait pas traversé l’usure du temps et le tout agonisait et se poussiérait de façon pathétique.

Comme, au camp Ste-Rose, la guerre des patibulaires approchait et qu’elle allait se passer près de la cabane à un mur de l’enfance de mon père, ma mère prit l’habitude d’aller prendre son cognac à l’appartement de Madame Martin au troisième étage du St-Vincent

Fauvisme

tandis que mon père accompagnait Renaud dans ses promenades du Vieux-Montréal.. Il leur arrivait d’aller prendre un café à l’endroit exact où Monsieur Gouin écrivait ses poèmes la nuit.

Paterson Ewen | L'Institut de l'art canadien

Et jamais le père Leduc ne leur faisait payer que ce soit. C’était un honneur pour lui de recevoir en son commerce cette magie qu’il ne comprenait pas mais dont Monsieur Gouin lui avait appris l’indispensable présence pour ne pas mourir d’effroi que la mort existe. Parfois, Philippe le robineux venait les rejoindre.

Mais il y avait plus. Les clients du St-Vincent atteignaient maintenant en eux la magie de l’enfance, entre autres parce que les enfants du camp Ste-Rose, manquant cruellement de poésie, leur tendaient, de loin mais de si près, innocemment les bras.

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Renaud me faisait penser à un peintre qui, regardant de loin les premières esquisses de son œuvre, cherche de son pinceau à traduire l’infime beauté du monde. Un jour il dit chez Monsieur Leduc, en ma présence, celle de Clermont, de mon père et de Monsieur Philippe car il ne pouvait appeler le robineux autrement que par ce nom :

Arrive-t-il un moment
Où l’art de dessiner la vie
atteint la même substance divine
que celle du mystère du réel ?

La guerre des patibulaires commençait le lendemain matin mais elle se vivait déjà en lui-même sous la forme de questions : Pourquoi la terre se divise-t-elle si souvent en méchants et en bons ? ne serait-il pas plus joli qu’elle se scinde en contrastes s’affrontant farouchement, tel un coucher de soleil brûlant de son rouge orangé la terre assoiffée de la fraîcheur de la nuit ?

Je me dirigeai vers le téléphone public, appelai au camp Ste-Rose. Natacha Brown allait passer la nuit à l’infirmerie. Elle n’allait pas bien. Larmes, maux d’estomac. Elle avait réclamé toute la journée Miel et Anikouni.

Renaud était parfois si imprévisible. Nous descendîmes à toute vitesse au camp Ste-Rose, même si rien ne nous y obligeait et que tout était sous contrôle. Natacha dormait. Mon ami l’embrassa sur le front. Elle ouvrit les yeux et le serra très fort par le cou, refusant de desserrer son étreinte. Celui-ci la souleva dans ses bras, et la berça dans la grosse chaise berçante. Elle avait tellement besoin d’un père qu’il en vint à ce moment-là à ressentir le besoin d’avoir lui-même besoin d’une fille. Et il se sentit gêné que j’en fusse témoin.

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Peut-être serait-il bon de dire ici qu’il ressentit une affection si vive pour Natacha qu’il fit à la fin de l’été et des activités de ce camp, une demande aux services sociaux dans l’objectif de l’adopter. L’automne vint. Renaud partit faire la tournée de vingt-deux villes et villages de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine, exigeant par contrat de dormir avec son sac de couchage dans chaque bibliothèque de façon à lire de nuit en nuit. Et c’est au lendemain d’une de ces nuits qu’il apprit au loin, de loi au loin, que sa demande avait été refusée.

Peinture en Inde — Wikipédia

Mais revenons au fameux matin de la première partie de la guerre contre les patibulaires. Lorsque les enfants se réveillèrent, Clermont de l’Orangé, assisté de Richard Lebrun, les attendait déjà à la place du rassemblement. Renaud avait exigé que tous les petits fussent habillés de noir et de blanc. Et ils le furent à leur grand bonheur d’ailleurs de se percevoir sous une forme étonnée, se miroitant elle-même de l’un à l’autre..

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CAIA…BOUM

Selon les documents retrouvés
à la bibliothèque des fonds publics de la province de Québec,
il existerait vingt et un petits coffrets avec chacun
un morceau du parchemin indiquant
l’endroit exact où se trouve le trésor.

PUZZLE MASTER - SECRET PUZZLE BOX - BUTTON BANK / EN BOIS

Nous allons tenter
de nous y rendre ce matin
en autobus

C’est à ce moment précis qu’on entendit un grand cri de corne provenant de la forêt. Une douzaine d’hurluberlus habillés en hommes des cavernes, sandales aux pieds avec des grondins à la main s’approchèrent du groupe. Clermont demanda aux enfants de garder leur calme. Je reconnus tous les chansonniers de Madame Martin, à part Pierre David qui s’était brûlé en jouant le rôle d’un des indiens des têtes grises. Tous étaient vêtus de rouge cuivre, avec des traits rouges guerriers dans la figure. Et le chef n’était nul autre que Jos Leroux, avec sa grosse bedaine poilue et ses pattes courtes.

Nous sommes la famille des patibulaires
Et nous voulons voir Anikouni

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Et Clermont de répondre :
Nous n’avons pas eu de ses nouvelles
Depuis au moins deux semaines.

Nous ne voulons pas de mal aux enfants
Mais nous n’aimons pas qu’Anikouni
Vienne fouiller sur nos terres.

C’est alors que j’intervins.

Moi, miel,
Je vous dis sur mon honneur
Toute la vérité rien que la vérité

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Il tente de délivrer mon père
Que vous avez emprisonné sur vos terres.

Il n’est pas chez nous répondit Jos Patibulaire

Alors laissez nous vérifier répondit Clermont.

Si nous le voyons encore chez nous
Ce sera la guerre,

Si vous lui touchez, je vous déclarerai moi-même la guerre
Quittez ces lieux, car j’appelle mes soldats

Vous ne me faites pas peur
Car vous n’avez même pas d’armée

Et Clermont sonna la corne de trois longs coups

Peinture Abstraite Avec Les Taches Rouges, Oranges Et Roses De Peinture  Illustration Stock - Illustration du rouges, avec: 120875129

C’est alors que nous vîmes surgir, de l’autre côté de la forêt, une quarantaine de personnes, serrées en rang d’oignon, toutes vêtues d’au moins un morceau de rose. Ces taches de rose traversant l’horizon provoquèrent des ahhhhh admiratifs chez les petits si heureux de pouvoir les accueillir par la beauté de leur noir/blanc. Comme tous les éducateurs et éducatrices, je réalisai avec stupeur que Renaud avait réussi à rassembler la plupart des parents ou grands-parents des enfants., les mères de familles avec dans les mains un tue-mouche et les pères des canettes de raid contre les moustiques, chaque objet étant systématiquement peint en rose.

Leur chef était Monsieur Brisson, le père de Jean-François. Le contraste entre ses six pieds trois pouces et les cinq pieds quatre pouces du chansonnier Jos Leroux était absolument délirant. De fait, Monsieur Brisson confronta Jos, bedaine contre bedaine. Il le prit même par en dessous des bras et le leva dans des airs comme si ce petit monsieur n’avait été qu’un fétu de paille.

Alors le p’tit gros
On fait peur aux enfants ?

C’était extraordinaire de voir les enfants se tordre de rire devant notre Jos, brassé comme une poupée, que l’on retourne dans tous ses sens. Jos une fois par terre dit aux autres :

Nous vous empêcherons
De trouver le trésor
Du chevalier de la rose d’or.

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Juste avant que cela ne dégénère en bataille rangée, arriva la mère des patibulaires, toute de rouge vêtue, Madame Jeanne Martin, donnant des taloches à ses fils pour les punir d’être de si vilains diablotins.

Fauvisme

Vous n’avez pas honte de faire peur
À des enfants, mauvais garnements
Allez Ouste,
Tout le monde à la maison

Excusez-les
Ce sont encore à leur âge
Des enfants terribles
Surtout mon plus vieux
Le p’tit gros, Jos Patibulaire
Pompiste de son métier
Dans une station de gaz pour filles
(ce qui fit d’ailleurs éclater de rire les autres chansonniers)

Allez ouste
Que je ne vous y reprenne pas
Excusez-les encore, Messieurs Dames.

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C’est alors que le rouge des patibulaires se dilua peu à peu vers l’extrême du tableau en s’enfonçant dans la forêt, donnant à l’orangé contrasté de brun , cette sensation d’une boule heureuse explosant en plein centre, entre le rosé des adultes enfin hors du temps, hors des servitudes, hors des réalités et le noir/blanc des enfants qui ne demandaient que de l’encre sur du papier pour s’en imprégner à jamais d’émerveillement..

Peinture Acrylique Abstraite - En Noir et Blanc - YouTube

Et ce fut la fête, le déjeuner des canotiers, le moulin de la galette. Le bonheur de l’imprévu, de la surprise à l’esprit, du temps qui se symphonise, telle une feuille de musique avec des séquences et des barres de mesure, l’instant présent succédant follement à l’instant présent, sans que le passé ou le futur ne puisse prendre forme. Je remarquai que les parents donnaient généreusement de l’affection aux enfants, même à ceux qui n’étaient pas les leurs. Ou était-ce plutôt le contraire ? Des enfants qui réparaient des cœurs d’adultes ?

Pierre-Auguste Renoir - Luncheon of the Boating Party - Google Art Project.jpg

À la fin du goûter, Clermont annonça aux enfants que la recherche du trésor serait retardée de quelques jours, le temps de se faire oublier des patibulaires. Mais que d’ici là, il serait important de s’entraîner pour être au meilleur de sa forme.

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Les patibulaires sont réputés
Pour avoir une peur terrible des enfants
Si vous vous promenez dans la forêt
Et que vous pensez qu’il y en a un de caché
Vous n’avez qu’à faire beuhhhhhh

Et Monsieur Brisson d’ajouter en faisant répéter les parents après lui comme Renaud leur avait fait pratiquer un certain dimanche après-midi, dans la salle arrière du St-Vincent

Nous les parents,
Nous engageons
À vous protéger
Vous les enfants
contre les patibulaires
vive le trésor
du chevalier de la rose d’or.

Les parents partirent. Clermont amena tous les enfants du camp sur le bord de la plage en vue d’une réunion stratégique.

C’est à ce moment précis qu’apparurent, sur le lac, les canots des têtes grises.

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CAIA BOUM fit Clermont
Que tout le monde garde silence.

Les indiens chantaient la chanson d’Anikouni. Ils déposèrent un des leurs sur la roche au centre du lac. Quand l’inconnu s’assit dos à la plage, les jeunes surent qu’enfin Anikouni était revenu. Les trois canots se dirigèrent ensuite vers le rivage.

L’indien Pierre David, tout habillé de gris, débarqua seul et s’approcha des enfants. Il conversa en langue indienne avec Monsieur de l’Orangé, pendant que Philippe, tout vêtu de noir/blanc et Monsieur Étienne, en gris pâle attendaient dans leur embarcation. Et Clermont traduisit aux petits :

Les amis.,Anikouni est sur la roche sacrée
Il aimerait y rencontrer tous ceux ou celles qui ont des choses
À lui raconter au sujet du trésor
Du chevalier de la rose d’or.

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On alla donc chercher des gilets de sauvetage. Et tour à tour, chacun des trois têtes grises emmena en canot un jeune sur la roche sacrée. Durant ce temps, les enfants tentaient de parler par signe aux deux autres indiens, de leur apprendre à communiquer en français. Même les indiens leur apprenaient que roche se disait en langue grise WABADOSH et que l’eau devenait WABADO. Le problème, c’est que, pour le troisième indien qui n’était pas au courant, au retour de la roche, ce mot devenait en sa bouche SITAWA et l’eau WADAGASI. Clermont dit aux petits de ne pas s’en faire, l’eau de vie étant probablement la cause de ce brouillage des mots.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

C’est ainsi que chaque petit fit un tour de canot, connaissant le bonheur d’être écouté par une oreille sacrée, revenant sur la berge, étonné que tant de magie fût possible en cette vie.uarante-six parents. Sur le bord des toilettes, debout, avec une bière ou un cognac dans la main, les onze chansonniers patibulaires. A la table de Clermont, Richard Lebrun, Monsieur Philippe, le père de Jean-François Monsieur Brisson, mon père, ma mère, et moi-même. Madame Martin offrit une tournée générale, Monsieur Étienne le laveur de vaisselle obtint un succès monstre, Monsieur Philippe se saoula à la liqueur douce. Et chaque animateur-chansonnier fit faire des montagnes russes à la foule. Renaud passa sa soirée à promener sa chaise de métal, de table en table, de personne en personne, écoutant avec avidité chaque mot de chaque bouche de chaque personnage de sa toile juste pour déguster cette merveilleuse alchimie de coloris qui, déposée au fond de lui-même, rejaillissait comme un volcan de sensations encore et encore et de plus en plus somptueuses. Il n’était pas vraiment touché par le fait que le bonheur fut, mais plutôt par le fait que ce fut d’une infinie beauté. Qu’hors du temps, des servitudes et de la réalité, la beauté se feu d’artifice en des formes infinies se recréant en elles-mêmes comme l’univers n’avaient dû cesser de le faire à chaque seconde depuis la création du monde qui n’eut jamais lieu, puisqu’elle supposait un passé et un futur.

Renaud s’assit finalement entre mon père et moi. Il déposa sur la table le livre d’Hermann Hesse : « le loup des steppes »

J’appris par Clermont que l’exemplaire lui avait été remis et souligné par Monsieur Gouin lui-même, qu’il en avait même, par la suite, acheté quarante-cinq copies , qu’il avait pris le temps de souligner aux mêmes endroits que le poète Paul Gouin, dans le but de les offrir à des artistes de passage au café dont les vies traversaient des tourmentes imprévues. Je le feuilletai discrètement et tombai sur certains passages ;

Dans l’éternité, le temps n’existe plus
L’éternité n’est qu’un seul instant
Juste assez pour une plaisanterie

La sensation de fête
La griserie de la fraternité en liesse
La fusion mystérieuse de l’individu avec la foule
L’union mystique de la joie

Je respirais ce rêve grisant de fusion
De musique, de rythme, de vin, de volupté.

Ma personnalité s’est dissoute dans la fête
Comme le sel dans l’eau

Je saisis intellectuellement à quel point Renaud possédait la culture de son métier d’animateur-chansonnier. Sa quête me semblait maintenant plus accessible. Chaque soir, il tentait d’amener le public, au moyen de techniques d’animation à se dissoudre dans la fête, dans un moment d’une grande beauté, dans un instant d’éternité.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Finalement, vers minuit, il monta sur scène à son tour. Il me sembla extraordinairement joyeux, ses yeux disant merci comme ceux de Michel Woodart, ses mains grattant amoureusement sa guitare comme celles de Marcel Picard, sa gorge criant parfois son amour de la vie comme celle de Jos Leroux, sa voix déchirant de tendresse les bas de courbes comme celle de Pierre David.

Il courba passionnément en passant d’une chanson lente à une un peu plus vite. Puis un refrain que tout le monde connaissait emporta la salle comme si elle se trouvait suspendue au premier poste de repos de l’Himalaya. Il cassa soudain son rythme pour redescendre, au moyen d’un dialogue

Imaginez-vous
Qu’on est tous des enfants
Qui boivent le vin de la vie
Pour la première fois
Qu’on lève son verre
À l’enfance éternelle du cœur.
Tout le monde debout.

Et ce fut la grande montée : la prison de Londres, Au chant de l’Alouette, Youppie yai, la danse à St-Dilon, les mains sur les épaules, tout le monde debout. Et la finale. « Quand les hommes vivront d’amour » de Raymond Lévesque.

Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts mon frère.

Renaud commença à dire les paroles, phrase par phrase, pour que, seules les voix de la salle supplient l’éternité d’apparaître en son instant présent.

Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous nous serons morts mon frère.

Tous les chansonniers montèrent sur scène, se serrant contre lui, tout autour de lui, pour entonner le couplet. Je le sentis bouleversé. Il redoutait tellement le fait d’être l’objet de quelque attention que ce soit, cela provoquant en lui des émotions qu’il n’avait pas prévues, orchestrées, dessinées, signées. Il aurait voulu mourir plutôt que tous découvrent à quel point il était fragile, la scène n’ayant toujours été pour lui, comme m’avait un jour confié Clermont, un monastère le protégeant de tout et de rien.

Dans la grande chaîne de la vie
Où il fallait que nous passions
Où il fallait que nous soyons
Nous aurons eu la mauvaise partie.

Renaud n’étant plus capable de chanter, les yeux trop bouleversés à retenir le flot qui voulait exploser en lui, Jos passa le micro de chansonnier en chansonnier qui, comme le faisait Renaud auparavant, ne prononcèrent qu’une phrase à la fois pour que le public seul les chante. Quand les hommes vivront d’amour
Qu’il n’y aura plus de misère
Peut-être songeront-ils un jour
À nous qui seront morts mon frère

Nous qui auront aux mauvais jours
Dans la haine et dans la guerre
Cherché la paix , cherché l’amour
Qu’ils connaîtront alors mon frère.

Dans la deuxième salle du St-Vincent, il existait un autre microphone avec un fil permettant de traverser les deux salles. On entendit une voix inconnue chanter le dernier couplet. La porte s’ouvrit entre les deux salles. On vit apparaître Jean-François Brisson, le jeune le plus âgé du camp, au visage le plus dur, avec entre les mains une grande carte, une immense carte marquée d’un gros MERCI. Et il chanta avec une telle assurance que même son père en fut ébranlé.

Dans la grande chaîne de la vie
Pour qu’il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants
De la sagesse ici-bas c’est le prix.

Et lorsque tous les clients entonnèrent, a capella, sans grattements de guitare, ni bruit de quelque sorte que ce soit, le dernier refrain, l’éternité de l’instant présent transperça peut-être la salle. Je sus, par la suite, que c’est à cet instant précis que Monsieur Gouin apparut à Renaud dans le cadrage de la porte de garage du St-Vincent pour lui faire signe de ses deux doigts en V que l’éternité avait pris la forme de son corps pour lui dire, elle aussi, merci.

Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Les soldats seront troubadours
Mais nous nous serons morts
Mon frè…..è……..re

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

1302 ….. 18 MAI 2016

1302 .. (DENIS LAMARRE) JE NE REMERCIERAI JAMAIS ASSEZ DENIS LAMARRE, MON PARTENAIRE DE SCÈNE, POUR LES 18 ANS DE PARFAITE EUMÉTRIE DU DUO ROCHETTE-LAMARRE, ET CELA AUTANT SUR LA SCÈNE QUE DANS LA VIE PRIVÉE

May 18, 2016Pierrot le Vagabond Chercheur

Il n’y a jamais eu de chicanes entre nous en 18 ans de carrière, 250 spectacles par année minimum…. Ce fut magique, intense, respectueux et nous avons pratiqué un concept du philosophe Onfrey qui s’appelle l’eumétrie…

Nous avons divisé équitablement le pouvoir… Tout ce qui se passait en bas de la scène, Denis avait la dernière décision, tout ce qui se passait sur scène… j’avais la dernière décision parce que j’avais à dessiner l’architecture théorique de ma thèse de maîtrise sur le rire, écrire les numéros de comédie, slapstick ou monologues tout en performant dans des variables thématiques où ma nature «MON ONCLE PAULO» servait bien notre duo… comme la nature DE MONSIEUR PARFAIT AU NIVEAU ÉTHIQUE… mais REMARQUABLEMENT PARFAIT DE DENIS…… le rendit unique à mes yeux et aux yeux du public…

Que de joies… je me rappelle un jour… j’avais un numéro de comédie ou je dansais un slow avec une femme dans la salle qui me dit à l’oreille… j’ai un fantasme…. danser un slow avec ton copain QUI LUI EST BEL HOMME… je conte cela à Denis rendu sur scène… il me répond dans l’oreille…. DIS LUI QUE LES PLUS BEAUX FANTASMES SONT CEUX QUI NE SE RÉALISENT JAMAIS… je retourne danser avec la dame… qui toute en chair et poitrine en guerre bien portante me serra très fort en me disant… ahhhhh… quelle réponse… j’en ai des frissons…. pis c’est toi qui va payer pour… c’est ainsi que par procuration, je dégustai les fantasmes de Madame dans son espérance qu’ils traversent mon corps pour atteindre celui de Denis….. )))))))))))))))))))))

Que de joies… je me rappelle entre autres ces nuits où Denis chauffait l’automobile, pendant que je lisais ma bibliographie pour ma maîtrise sur le rire (qui me prit 14 ans, parce que j’y répondais une question de nature doctorale tout en expérimentant une à une des hypothèses fortes sur scène à travers l’écriture et l’exécution de numéros originaux).

Et Denis, souvent puisant dans sa riche discothèque de chansonniers québécois et, pour nous reposer, nous faisions l’analyse de chansons très rares et très belles autant au niveau de la musique, de l’orchestration que du texte…

Oui… Aujourd’hui, Denis vis à St-Adolphe d’Howard, dans la forêt et à côté de sa maison, il y a un studio avec toutes nos pistes musicales, et de nombreux vidéos de tous nos numéros… et notre amitié sans tache et sans faille….

DENIS POURRAIT DIRE COMME MOI que nous fûmes, tel qu’on le dit de Félix Leclerc…. et cela durant 18 ans sans exception, ni bémols,

…… DES ROIS HEUREUX…..

sur Google
Pierrot Vagabond

www.lepaysoeuvredart.com
Michel le concierge

22 NOVEMBRE 2020 … 20 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 7 … LE SECRET DE MON PÈRE … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

22 NOVEMBRE 2020 …20 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …..ROMAN DE PIERRE ROCHETTE ….L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ ….CHAPITRE 7 …..LE SECRET DE MON PÈRE ….. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

www.enracontantpierrot.blogspot.com …

Bande annonce du documentaire MON AMI PIERROT, LE DERNIER HOMME LIBRE

Véronique Leduc
veroniqueleduc@hotmail.com
et
Geneviève Vézina-Montplaisir
genevievevm@hotmail.com

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www.reveursequitables.com

Commentaires sur le CD : « reveursequitables.com »
Raymond-Louis Laquerre
Montréal, le 24 mars 2011

Avec ce premier disque compact des deux rêveurs équitables, Pierre Rochette et Michel Woodard, nous voilà replongés dans le style intimiste des Boîtes à chansons du Vieux-Montréal fondées au début des années ‘70.

La plupart des chansons est précédée d’une présentation très spontanée dans le style des conteurs québécois. Les deux comparses réussissent chacun à leur façon à s’immiscer dans notre propre intimité et à créer un lieu de rencontre où on tend l’oreille pour ne pas perdre aucune de leurs paroles.

On s’imagine facilement en train d’effectuer, seul, un long voyage en voiture ou en camion et d’écouter religieusement ces vraies histoires mises en chanson de façon originale et simple à la manière de Brassens, Brel ou Moustaki. À la limite, j’oserais dire qu’ils nous tiennent compagnie tout au long de ce voyage où la réalité et l’imaginaire se confondent étroitement.

Ce qui constitue véritablement la trame de fond de ce nouveau CD, ce sont ces petits moments de silence entre les mots et entre les notes de guitare. Cette respiration musicale supporte à merveille les propos bien sentis de chacune des chansons et réussit à nous toucher au fond du cœur. Un véritable antidote à notre mental galopant à l’épouvante. Une atmosphère de paix semblable à celle que dégage un beau feu de camp.

Pierrot, dit le « vagabond céleste » qui libère l’âme des jeunes canadiens, démontre beaucoup de maîtrise de sa plume, de ses rimes et des rythmes musicaux. Ce voyageur qui a traversé le Canada à la conquête de soi, de peine d’amour en peine d’amour, n’a plus peur de souffrir car il a compris l’importance de l’entraide fraternelle. Comme il le dit si bien dans l’histoire du pouceux (auto-stoppeur) qui est en manque de courage, il suffit d’une allumette pour enflammer la vie.

Il se dégage une certaine naïveté dans les chansons de Michel, l’amoureux de la belle Marlene, mais ce qui fait son charme c’est sa spontanéité et sa sincérité. Quand il parle, c’est senti; quand il chante, ça vibre d’émotions. Son hypersensibilité sous-tend toutes ses chansons où le thème de l’amour est toujours prédominant comme dans Viens-t’en l’Amour et Cause I love you. Mon coup de cœur va pour une chanson d’une grande profondeur qui mériterait d’être interprétée avec un grand orchestre : Je te demande pardon. Il est possible qu’un jour cette chanson fasse le tour du monde dans différentes langues comme ce fut le cas pour la célèbre chanson de Raymond Lévesque, Quand les hommes vivront d’amour.

En résumé, ce CD des rêveurs équitables constitue un véritable retour aux vraies valeurs telles que l’amour, l’amitié, la mort, le pardon, la famille, l’entraide, l’écoute, le partage, l’humilité et la simplicité. Quelle fraîcheur dans ce monde matérialiste où nous évoluons tous les jours ! Après la dernière chanson, Pour un monde équitable, on reste bouche-bée en présence du silence. Nos deux chansonniers ont su prendre une telle place sur l’autoroute imaginaire entre Trois-Rivières et La Tuque, qu’on regrette déjà qu’ils soient descendus si vite pour se diriger vers un Tim Horton où d’autres aventures se présenteront à eux. On se console cependant en pensant qu’il y aura sûrement une suite à ce premier CD réalisé avec autant de passion et de poésie.

Raymond-Louis Laquerre
Montréal, le 24 mars 2011

1re chanson : Tim Horton (Pierre)
De peine d’amour en peine d’amour, ça ne me dérange pas de souffrir.
La traversée du Canada à la conquête de soi.

2e chanson : Viens-t’en l’Amour (Michel)

3e chanson : Radio Ville-Marie (Pierre)
Chanson sur l’engagement et l’entraide fraternelle pour sauver leur chum de gars qui souffre du cancer du sang.

4e chanson : Cause I love you (Michel)
Une belle chanson d’amour (romance ou ballade)

5e chanson : La Chanson du camionneur (Pierre)
…de La Tuque à Trois-Rivières, à celle qui est la plus belle de l’univers.
Toi, la reine de mes « je t’aime ».

6e chanson : Lâche-moi pas (Michel)
Tu es le cœur de toute ma journée.
L’histoire d’un couple avec trois enfants.

7e chanson : Les Allumettes (Pierre)
Il suffit d’une allumette pour enflammer la vie.
L’histoire du pouceux en manque d’amour.
Chanson qui mériterait d’être interprétée avec un grand orchestre.

8e chanson : Je te demande pardon (Michel)
Chanson ayant beaucoup de profondeur.
Texte simple mais très percutant.
Chanson qui mériterait d’être interprétée avec un grand orchestre.

9e chanson : Mon gars (Pierre)
J’ai écrit sur un petit bout de papier : « Mon cœur te dit que je t’aime mon grand gars ».
Un père alcoolique qui espère recevoir la visite de son fils habitant la ville.

10e chanson : Tu t’en rappelles-tu (Michel)
La perte de mémoire d’un vieux père.

11e chanson : Le Bol de riz (Pierre)
Anecdote portant sur la générosité et sur l’ouverture au monde.
Histoire d’un enfant haïtien de six ans qui partage son bol de riz avec ses frères et ses sœurs.

12e chanson : Pour un monde équitable (Michel)
Chanson thème.

* * *

 

RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

chanson de Michel pour Marlene

CAUSE I LOVE YOU

COUPLET 1

Chaque matin quand j’me réveille

J’me d’mande où je m’en vais

Qu’est-ce qui va m’arriver aujourd’hui

Je…te retrouve à mes côtés

Et je suis rassuré… d’avoir une belle journée

 

REFRAIN

Cause I love you (2)

Cause I love…. You mon minou

Cause I love you (2)

Cause I love…. You mon minou.

 

COUPLET 2

Quoi faire,.. de cette journée…

Après avoir travaillé

Après avoir couraillé tout partout…

Je… te retrouve à mes côtés…

Et je suis rassuré…d’avoir une belle soirée..

 

COUPLET 3

Des fois… on choisit sa vie

Souvent on la choisit pas

C’est le destin qui décide de ça

Moi… je suis riche de t’aimer…

De t’avoir à mes côtés

Toutes ces belles journées…

 

REFRAIN

Cause I love you (2)

Cause I love…. You mon minou

Cause I love you (2)

Cause I love…. You mon minou.

Des beaux p’tits becs…

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

Les deux Pierrots, Pierre David et Pierre Rochette

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

L’ILE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT (PIERRE ROCHETTE)

Chapitre 7 – LE SECRET DE MON PÈRE

L’île de l’éternité de l’instant présent

Alfred Desrochers
Alfred Desrochers

Il s’abreuvait depuis toujours aux frissons de l’éternité. Cela lui semblait si naturel qu’il n’avait jamais pu comprendre comment il se faisait que les humains puissent souffrir. Son corps de 51 ans lui avait toujours paru sous la forme de la jeunesse éternelle. La pureté de l’âme, la sensation continuelle de flotter deux pieds au-dessus du sol, le rythme lent, amoureux, étonné, charmé. La sensation de ne rien peser, de se fondre dans le tout avec ravissement, de saisir dans ses mains l’air comme des milliers de pépites d’or. Était-il artiste, poète de la vie, amant de l’être ou son enfant naissant encore aux langes ?

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Le dernier été de sa vie fut le plus mystérieux de tous pour ceux qui l’avaient connu jeune homme. Il chantait au théâtre « Le patriote » de Sainte-Agathe durant le souper, et cela six soirs par semaine. Puis il mangeait un peu, juste avant d’aller accueillir les groupes lors de la descente de l’autobus. Dans ces moments-là, il redevenait joyeux, avec les rires francs de celui qui reçoit des membres de sa famille, le public ayant été toute sa vie sa seule famille véritable. Après s’être assuré que chaque chauffeur puisse bénéficier d’une place pour le spectacle des « girls », que chaque personne âgée se sente en sécurité, il s’installait sur sa petite scène dans l’entrée du patriote, assis sur une chaise presque confortable et retombait en état de contemplation par la lecture de l’encyclopédie.

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Même à l’intermission, il ne bougeait pas de sa chaise, restant disponible cependant à toute personne désirant entrer en contact avec lui. Cela donnait un air d’irréalité à sa présence autant qu’au lieu puisqu’il s’était immobilisé en position exacte entre le réel et le magique. D’ailleurs il ne cessait cette lecture qu’à cinq minutes de son spectacle de 23 heures où il reproduisait, telle une scène de musée, l’atmosphère également exacte entre la fin des boîtes à chanson et le début du St-Vincent.

Renaud avait hérité de mon père, la collection du grand Larousse encyclopédique 1960, toute soulignée en traits fins au moyen d’un crayon à mine. Il pouvait ainsi suivre à la trace les chemins intellectuels à travers lesquels son aîné spirituel avait pu prendre conscience de l’étrangeté de son monde intérieur.

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Mon père avait toujours habité de l’autre côté de la fissure du temps et n’avait jamais senti le besoin de découvrir cette fissure de façon à la traverser pour rejoindre les hommes et leur raconter la beauté de ce qu’il vivait. À la mort de Monsieur Gouin, cette rencontre e mon père fut pour Renaud providentielle, au sens où elle lui permit d’avoir accès à cette portion du savoir de l’être qui lui manquait pour atteindre son objectif : décrire avec des mots ce qui se vit sur l’île de l’éternité de l’instant présent pour que les hommes puissent en avoir une idée précise.

J’avais déjà demandé à mon père de me raconter ses souffrances, sujet qu’il avait esquivé en me souhaitant bonne chance dans mes amours, tel « heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ». Nous allâmes à l’enterrement de Monsieur Gouin. C’est à ce moment qu’il me confia qu’il n’avait jamais raté un événement relié à la mort d’un poète. Comme cette journée où l’on inaugura la tombe d’Émile Nelligan dans le cimetière Côtes des Neiges. Il eut l’immense bonheur d’entendre le grand poète Alfred Desrochers, le père de Clémence, déclamer des vers du « le vaisseau d’or» d’Émile Nelligan.

Émile Nelligan et son œuvre - Wikisource

 

C’est donc le lendemain de l’enterrement qu’il me quémanda :

Marie, Aurais-tu la bonté
De passer la journée avec moi
En dehors de Montréal ?

C’est ainsi que d’une ville à l’autre, d’un village à l’autre, d’un tournant à l’autre, j’amenai mon père dans un rang perdu de St-Lin…Au lieu exact de son enfance. Nous marchâmes dans ce qui fut jadis un sentier…

 

C’est ici que tout petit,
Je prenais mes brosses d’être
Dit mon père.

Je n’avais jamais entendu ces deux mots de sa bouche. Il avait dû mettre plusieurs années à lire ses encyclopédies, avant de trouver une formule exprimant le plus intime de lui-même. Il arrive parfois que deux mots de la langue française, qui ne s’étaient jamais rencontrés, passent de longues années avant de réussir à s’apprivoiser. Mon père n’attendit pas une question de ma part pour définir la relation de ces deux mots entre eux.

Une brosse d’être
C’est une sorte de soûlerie intérieure
Dans la taverne de la vie
Qui dure parfois
Plus de trois jours consécutifs.

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Il mesurait le rythme avec lequel il me parlait. J’avais l’impression que la symphonie de son dire avait depuis longtemps quitté le conservatoire de musique. Ses encyclopédies n’ayant peut-être été que des cahiers de solfège, d’harmonie, de composition, d’études des grandes œuvres passées, pour que la musicalité des mots s’envolent enfin à la vitesse de la matière qui se dissout sous la beauté du dire.

Nous nous assîmes sur une grande roche face à l’eau.

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Je voulais juste voir
Le chant des oiseaux
Si on pouvait entendre de l’intérieur
Comme quand j’étais petit.
Si le vent dans les feuilles
Ouvre et ferme leurs rainures
Pour encore et encore te caresser
L’oreille de ses politesses
Si le corps se fond dans un paysage
Dans un pareil et jamais pareil
Immobile comme un visage se reflétant
À la merveille de son double
Dans la douce énergie de l’eau trouble….

Jamais mon père ne s’était dévoilé à moi sous cet angle. Sans doute avait-il attendu de bien posséder les bons mots pour le dire. Et c’est en ces mots, presque absent, qu’il conclut :

C’est sur cette roche
Qu’à l’âge de 6 ans
Je découvris
Que la réalité était une chorale terrestre
Mon enfance fut magnifique, Marie.

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Je fus surprise qu’il n’ait pas aperçu une chaloupe avançant lentement du côté droit de la baie jusqu’à nous.

Monsieur, vous êtes ici sans permission
Sur la terre de Roméo Bourget dit l’homme

Monsieur cria mon père,
Est-ce que le Rodolphe
De la cabane à bois rond
À besoin d’une permission ?

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L’homme se leva debout dans sa chaloupe

Ah ben saliboire
Rodolphe Gascon ! ! !

Les deux hommes s’étreignirent de longues minutes. Après les présentations d’usage et quelques rires et larmes de joies sincères de s’être retrouvés, mon père finit par dire :

Y me semble que ça me ferait du bien
De ramer un petit coup comme dans le temps

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Mon père rama donc jusqu’à un point précis appelé le ruisseau des roches folles, à cause du bruissement particulier qui semblait rebondir dans le temps tel un écho.

Rodolphe, dit Monsieur Bourget
Tu sais que de la cabane en bois rond de ta mère
De l’autre bord du ruisseau
Il ne reste plus juste qu’une moitié
De mur, qui tient encore debout.

Mon père ne broncha point.

Une Sainte femme, sa mère, monologua Monsieur Bourget Seule, abandonnée avec cinq enfants par un mari alcoolique On ne l’a jamais entendue se plaindre.

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Et mon père de répondre comme s’il n’avait rien entendu :

Ma mère disait toujours,
En autant qu’on ne manque pas d’amour.

Rodolphe ne vous le dira pas Mademoiselle
Mais à l’âge de dix ans
Il ramassait des fraises
Du lever du jour jusqu’au souper
Le soir, il préparait les casseaux
Le lendemain, il marchait deux milles
Jusqu’au village pour se faire
Des sous avec les touristes
Afin de ramener du minimum
Pour nourrir ses frères et sœurs.

Ma mère disait toujours,
Avec des fraises pour dessert
Ça sent le paradis dans l’estomac

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Bien des fois, dit Monsieur Bourget
J’ai vu Rodolphe ramasser
Du vieux linge que sa mère empilait
Autour du lit…
Du carré qui lui servait de chambre
Une brave femme
La nuit, elle faisait du neuf avec du vieux.

Ma mère disait :
Quand c’est beau
Ça pas toujours besoin d’être neuf

La cabane des Gascons,
Avant qu’ils arrivent pour l’habiter
Avait servi de poulailler
Y avait juste un poêle à bois
Avec aucune finition au-dedans

On s’est jamais rendu compte de ça dit mon père.

Ma mère avait posé du beau carton peinturé
Par-dessus des murs isolés avec des restes de guenilles
Ça faisait très joli dans la lumière du poêle à bois.

Cela dura plus d’une heure de cette façon… Monsieur Bourget dut nous quitter. Et nous marchâmes jusqu’à la fameuse cabane en bois rond. Même mon père fut impressionné par la modestie des dimensions.

Nous nous assîmes sur ce qui fut jadis une souche.

Tu sais pourquoi, Marie, je n’ai pas été capable de répondre à tes questions sur mes souffrances ?

Non lui dis-je ?

Parce qu’il n’y a jamais eu une seule seconde
Où la souffrance a réussi à entrer dans cette cabane-là
Tant que ma mère a été vivante.

J’me sentais gêné de t’avouer ça
Sauf qu’une fois sur place
Ça m’étonne encore aujourd’hui
De pouvoir dire
Que je n’ai jamais souffert
Même pas une fois dans ma vie
Et que mon enfance fut magnifique

Ma mère, tous les soirs, sans exception
Nous a chanté la même chanson
Elle appelait ça : la berceuse du bonheur

Lorsqu’elle nous serrait contre elle
Autour du poêle à bois
Pis qu’y faisait trop frette
Pour s’éloigner de la chaleur de son amour
Elle se mettait à chanter

EGO SUM PAUPER
NIHIL HABEO
ET NIHIL DABO.

Ça voulait dire :
Je suis pauvre
Je n’ai rien
Et je ne demande rien.

Chaque enfant reprenait la première phrase
Après que l’autre l’eut entonnée
Et l’on chantait en chœur
Dans un canon sans fin.

On n’a jamais su qu’on était pauvres.
On ramassait de la nourriture pour l’hiver comme si c’était de l’or.
Tout l’été, je pêchais le poisson
Ma mère le canait en vue des grands froids.
Elle sciait elle-même du bois pour en faire des cordes.
Au fur et à mesure qu’elle nous faisait du linge
Elle nous apprenait à coudre
On piégeait le lièvre, faisait un grand jardin
Engraissait notre cochon
Que je payais avec mes casseaux de fraises
On avait quatre poules, un coq,
Même une chèvre pour le lait
On a toujours été millionnaires Marie.

C’est comme ça qu’on a appris
À se serrer les coudes
À se faire confiance les uns les autres.

Je comprenais maintenant un peu mieux pourquoi mon père avait pu m’enrober dans une bulle de bonheur dès ma naissance. Il ne m’avait jamais raconté des contes et légendes. Il vivait sa vie comme on chaloupe une rivière, à la découverte toujours renouvelée d’une manière poétique de percevoir la réalité.

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Quand je vous ai demandé :
Auriez-vous la bonté de me parler de vos souffrances ?
Pourquoi pleuriez-vous Papa ?

Parce qu’un homme qui n’a jamais connu la souffrance
Se sent handicapé pour aider sa fille
Qui se meurt d’amour pour un homme.

Quand vous avez attendu que maman
Vous ramasse sur le trottoir
En face de son travail
Assis sur votre valise
N’étiez-vous pas en souffrance ?

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Je m’abandonnais tout simplement à la vie
Comme ma bonne mère me l’avait montré
J’ai toujours cru à la magie du cœur.

Et ta mère, en un instant,
À pu s’émouvoir à la magie de mon cœur pour elle.

Le retour en automobile se passa dans un chapelet de silences, entrecroisés de confidences. Mon père avait choisi son heure pour se dévoiler. Et je pressentais par la douceur de son dire, qu’une deuxième fois ne serait pas nécessaire.

J’ai choisi de travailler chez les sœurs
Parce que je peux réciter chaque belle phrase
Que je lis dans l’encyclopédie
Tout en œuvrant à mon rythme
Elles-mêmes étant trop occupées à prier.

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Et plus tard

Je n’ai pas cru bon de raconter tout ça à ta mère
Je ne crois pas que ce que je porte en moi
Puisse modifier son talent de m’aimer.

Alors pourquoi me conter votre intime
À moi qui suis une copie de ma mère dis-je ?

Miel
Tu m’as demandé de te parler de mes souffrances
Mais le mot « souffrance » fait partie de l’ego
Et le mien se dissout tellement harmonieusement
Sous le bonheur d’être
Qu’il me semblait indispensable
De te dévoiler cette partie
Profondément enfouie dans ma solitude intérieure.

Est-ce que vous êtes un poète lui demandai-je ?

La Galerie d'art IRIS présente le vernissage « Feminissima » – Photo Pierre  Rochette

Non, un poète, c’est celui qui se sent la mission
De construire avec les mots
Pour que le cadeau qui se recueille en lui
Soit accessible aux autres.

Moi je ne suis bien que dans l’art de vivre
De lire mon encyclopédie, De travailler chez les sœurs
Et de vous aimer comme un fou ta mère et toi.

Ce soir-là, durant le souper familial, je me sentis réconciliée au quotidien de mon père et de ma mère. Je les percevais maintenant comme deux planètes qui, par la force même de leur gravité, n’auraient jamais la tragique occasion de se faire mal au gré d’une collision. Il suffisait à mon père, de par cette attraction mutuelle, qu’il tienne ma mère au chaud pour que cela le rende heureux, tel le soleil vis-à-vis la terre. Papa, auriez-vous la bonté De jouer aux échecs avec moi ?

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Curieusement, ce rituel du jeu d’échecs entre nous n’avait jamais été une occasion de grands moments d’intimité. Tout juste de ma part une façon de lui faire plaisir et de la sienne une manière de déguster ma présence.

Nous jouâmes toute la nuit.

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Mais plutôt que de confronter nos puissances logiques respectives, j’en profitai pour me baigner dans son art de dessiner la vie. J’habitais d’instinct le pays de l’intelligence, l’intuition, la passion de vaincre, la ruse, le plan de match. Mon père vivait dans un royaume différent du mien. Il ne forçait jamais, trop amoureux du rythme de ses mouvements, de l’odeur de sa pipe comme des craquements de sa chaise berçante.

Puisque, dans l’après-midi, il m’avait dévoilé quelques clés de sa vie, je tentai d’en profiter pour emprunter, en les copiant par mimétisme, des chemins semblables aux siens. Chaque fois que je saisissais un pion, une tour, une reine ou un roi, je caressais la texture de la pièce en de longs gestes langoureux par le simple bonheur du toucher. Il me sembla qu’il s’en rendit compte parce qu’il eut la délicatesse de rythmer ses séquences pour les ajuster au parfum des miennes.

Ce fut la toute première fois dans ma vie où je pressentis qu’il pouvait exister une danse de l’instant présent. Il n’y eut soudainement moins de passé si lourd comme aussi moins de désirs affamés de futurs. La vie m’apparut comme une suite possible d’instants présents, les anciens décédant en même temps que surgissait celui qui précédait la naissance des autres. Je venais peut-être de cogner à la porte de l’éternité de l’instant présent comme l’aurait dit Renaud, ou de rater de peu la fissure du temps pour qu’elle m’apparaisse? Aujourd’hui je sais que je n’étais alors qu’aux prémices d’un quelque chose de fabuleux que je mis des années à découvrir. Il me manquait la surprise du hasard ou l’abandon de la fenêtre ouverte au cas où le souffle passe.

Un peu comme le philosophe Jean-Jacques Rousseau qui, durant une promenade, reçut un coup de sabot d’un cheval qui lui fit perdre connaissance. Quand il revint à lui, il se trouva dans un état étrange. Il lui sembla que le monde n’avait aucune frontière et qu’il était un point de conscience flottant dans un vaste océan. Rousseau se sentit fusionné avec tout : la terre, le ciel, n’importe qui autour de lui. Il se sentit en extase et ivre dans cet état qui passa rapidement et lui laissa une forte impression qui le hanta pour le reste de ses jours.

Jean-Jacques Rousseau — Wikipédia

Vers quatre heures du matin, je fus prise d’un fou rire. J’avais posé une colle à mon professeur de littérature et il avait été incapable de la résoudre.

Papa, si tu étais Shakespeare
Tu ferais quoi,
Être ou ne pas être ?

Qu'est-ce que la peinture abstraite ? Définition de la peinture abstraite  contemporaine

Quand tu vis une brosse d’être
Dans la taverne de la vie
Me répondit-il sans hésiter
Tu connais le bonheur de vivre
Un état paradoxal
Qui passe par le non-savoir.
Impossible à connaître au moyen de la pensée

Être et ne pas être en même temps.
Voilà la béatitude suprême
Dans cette vie
Et c’est par ce chemin du non-savoir
Que l’univers chante dans l’âme de l’être humain
Tel un sanctuaire d’oiseaux
Aux confins de l’innommable.

Je n’ai jamais oublié ces mots, car mon père les prononça banalement, tout en continuant à jouer aux échecs, comme si pour lui tout avait été depuis longtemps une simple question de trouver les bons mots dans l’encyclopédie, de les agencer pour mieux témoigner de la beauté de les vivre. A un point tel où je mis les trois dernières phrases en prologue du livre.

Papa, tenez-vous un journal sur ce que vous vivez ?

Parfois dit-il, parfois
Peut-être qu’un jour je te montrerai.

Le téléphone sonna. C’était Renaud. Il appelait de chez Isabelle.

Écoute, dit-il
Les enfants doivent partir en excursion
Découvrir où ton père a vécu
Avez-vous déjà eu un chalet
Dans votre famille ?

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Attends, je te passe mon père, dis-je.

Et c’est ainsi qu’ils firent vraiment connaissance. Mon père l’avait vu chanter au St-Vincent lors de l’hommage à Monsieur Gouin, mais je le sentis ému du fait que Renaud désirait passionnément faire rêver les enfants du camp Ste-Rose. Renaud parla de coffres de bois et papa de mentionner qu’il m’en avait fabriqué vingt et un, à travers les années, qui ne demandaient qu’à être descellés pour être ensuite utilisés au bénéfice des enfants.

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Demain matin, je suis à ta disposition
Renaud, pour te faire visiter
La cabane en bois rond de ma mère
Si Miel veut bien nous y conduire.

Curieux la vie. De savoir qu’il passait la nuit chez Isabelle me fit souffrir autant que l’idée d’aller l’y chercher le lendemain matin neuf heures provoqua en moi une joie profonde.

Papa, dis-je à mon père
Pourquoi avoir parlé des coffrets
On ne les a même pas ouverts ?

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Je vis par ses yeux gamins et coquins qu’il se mourait d’envie de dévoiler enfin ce qu’il avait ciselé pour moi à chacun de mes anniversaires depuis ma naissance. Même ma mère n’avait jamais été au courant du contenu d’aucun de ces derniers.

Nous nous installâmes à table. Le coffret de ma naissance ne contenait qu’une seule lettre sculptée en une forme miniature : La lettre E. Celui de ma première année la lettre G. Celui de ma deuxième année, la lettre O.

Il n’y avait de fait qu’une lettre par coffret, sur une période de vingt et un ans.

EGOSUMPAUPERNIHILHABE

C’est la chanson de ta mère, dis-je, triomphante

EGO SUM PAUPER
NIHIL HABEO
ET NIHIL DABO

Tu ne m’as jamais parlé de cette chanson-là, Rodolphe Dit ma mère

C’est un canon en latin
Que me chantait ma propre mère
Quand j’étais enfant
Dit mon père

Je saisis d’instinct que mon père ne voulut point dévoiler sa recette, de peur que ma mère ne cesse de s’émerveiller de la manière mystérieuse dont il arrivait à l’aimer de seconde en seconde. Il sortit également la chaîne originale de ma Grand-Mère que sa propre mère lui avait remise. Il y faufila les lettres une à une et m’agrafa l’ensemble dans le cou.

Pour que ta grand-mère te protège
Comme elle le fit pour moi
En me chantant cette berceuse.

Mais Papa, il me manque douze lettres dans le cou ?

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Et mon père de répondre :
Je n’ai pas fini de t’aimer non plus.

Le lendemain matin, nous ramassâmes Renaud chez Isabelle pour nous rendre finalement à la cabane à un mur. Pour Renaud, toute réalité représentait d’abord un décor signé par ses rêves, contrairement à mon père pour qui il n’y avait de réel que le bonheur permanent passant à travers le réel comme si ce n’était qu’un amas de molécules.

La cabane à un mur de votre mère, dit Renaud
Je ne pouvais pas imaginer un lieu plus magique
Je vois les enfants arriver ici en autobus
À raison d’un groupe par jour
Avec pour mission
Trouver les vingt et un coffres
Reconstituer le message original
Par l’assemblage des morceaux déchirés.

Les méchants Patibulaires
Habitent tout autour

Afficher l’image source

Vous connaissez quelqu’un de la région
Qui possède le physique d’un méchant
Et qui vit dans le coi ?.

Mon père et moi criâmes en même temps :
Roméo Bourget.

Et c’est ainsi que fut à peine dessinée la suite de la thématique du camp Ste-Rose, Renaud tenant par-dessus tout à ce que les détails furent improvisés au fur et à mesure. Nous nous rendîmes à la roche où mon père allait quand il état enfant.. Après de longs moments de silence à écouter la symphonie de la nature, Renaud demanda soudain à mon père :

Êtes-vous venu à l’enterrement de Paul Gouin
Monsieur Gascon ?

Vous l’avez bien connu relança mon père ?

Ce fut un poète, Monsieur
Il connaissait la valeur de l’instant présent

L’instant présent st un si beau cadeau
Dit mon père

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Et je vis mon père basculer dans ce qui me sembla une brosse d’être. Une certaine présence absente tout à fait charmante. Et je vis Renaud, étonné de ce qu’un autre que lui put avoir dans sa bouche, tel un secret dévoilé, des paroles qu’il aurait pu dire lui-même. Oui, l’instant présent à trois sur cette roche fut, cette journée-là, un merveilleux cadeau.

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

2024,

2924…28 MARS 2019,

NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE… NOTRE ÉQUIPE DE RECHERCHE (AULD, WOODARD, ROCHETTE) BÉNÉFICIANT DE 12 ANS D’ARCHIVES VIDÉOS TÉMOIGNANT DE NOTRE MATURATION PAR LA RÈGLE DE JEU DES 3 WOWS, PEUT MAINTENANT PASSER À UNE AUTRE VITESSE OPÉRATIONNELLE PUISQUE TOUTE LA PROPÉDEUTIQUE EST TERMINÉE, LA MISE EN PENSÉES ABSTRAITES DU CADRE THÉORIQUE, DE LA PROBLÉMATIQUE ET DES ENJEUX EN DESIGN…. NOTRE COURSE VERS LE PRIX NOBEL DE LA PAIX PEUT MAINTENANT VIVRE UN AGENDA PLUS SERRÉ PUISQUE TOUS LES TROIS (MARLENE, MICHEL ET PIERROT) VOYONS NOTRE DOCTORAT COMME MULTI-MÉDIATIQUE PAR TROIS PEINTRES, AVEC COMME OBJECTIF LA MISE EN APPLICATION PAR L’INSTITUT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DU QUEBEC DE NOTRE ALGORITHME DE JUSTICE SOCIALE: «WOW-T=2.7K?»…. SI NOUS Y METTONS NOTRE NUIT ET JOUR, 7 JOURS SEMAINE… CELA NOUS PRENDRA MOINS DE DEUX ANS POUR RÉALISER NOTRE RÊVE BIG-BANG.

March 28, 2019 Pierrot le Vagabond Chercheur

Quel beau conseil d’administration de la créativité encore ce matin. Comme nous sommes rôdés.. Grâce à la règle des 3 wows, chacun se sent parfaitement accueilli dans sa créativité de peintre-doctorant… Les 80 premières pages du ier chapitre «la non-tricherie» seront accompagnées des videos de Michel sur la droite … Michel tournera tout l’été des videos sur les jardins de Marlene pour habiter le côté gauche…

De mon côté, les connecteurs de chaque chapitre de notre doctorat se précisent..

Par exemple le titre du 3eme chapitre sera maintenant le suivant:

LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE
OU LA MÉTAMORPHOSES DES FORMES
DE LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART
POUR UNE HUMANITÉ PERSONNELLE OEUVRE D’ART

il sera démontré
que dans la nano-citoyenneté-planétaire

DANS UN PREMIER TEMPS, la forme de la non-tricherie individuelle (vie personnelle œuvre d’art) se métamorphosera en TIRAGE AU SORT UNIVERSEL… tel que l’intuitionnait John Rawls dans son livre «la justice comme équité» le voile d’ignorance se succédant en mineure par un tirage au sort pour une justice sociale architectonnée selon le voile d’ignorance.

DANS UN SECOND TEMPS, la forme de champ ou jardin constellaire individuelle (vie personnelle œuvre d’art) se métamorphosera en 2 ASSEMBLÉES DE 125 JUSTES (125 femmes et 125 hommes) pour que puisse surgir universellement une graine de rêve big bang)

DANS UN TROISIÈME TEMPS, la forme d’un rêve big bang (vie personnelle oeuvre d’art) conduisant à l’algorithme de justice sociale «wow-t=2.7k?» se métamorphosera en UN RÊVE BIG BANG OU LE DROIT À UNE VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART POUR CHAQUE ENFANT DE LA PLANÈTE TERRE.

Ce chapitre reconduisant la question fondamentale de notre doctorat (Auld, Woodard, Rochette)

QUELLE INSTITUTION PLANÉTAIRE FAUT-IL IMAGINER POUR QUE SUR TERRE PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE?

LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE