DIMANCHE 24 AVRIL 2022 ….. CROIRE À L’IMPOSSIBLE….. 45 MINUTES CONFIDENCES POUR ORIZON

24 AVRIL 2022….. AUTRE VERSION DU 45 MINUTES CONFIDENCES POUR ORIZON

Eugène Corbeil, premier curé à La Tuque - L'Écho de la Tuque

1: église St-Zéphirin, curé Corbeil, la Tuque

                   CROIRE À L’IMPOSSIBLE

1.SUR LA TERRE…  … ON EST  7 MILLIARDS, 800 MILLIONS (3) … MOI JE PRENDS LE PARI QUE… N’IMPORTE OU SUR LA PLANÈTE … CHAQUE FOIS QU’Y A UNE PERSONNE HUMAINE QUI SE LÈVE DEBOUT POUR DIRE… AYE GAGNE… JE M’EN VAIS VOUS RACONTER ….LE JE T’AIME… LE PLUS IMPOSSIBLE….  QUE J’AI VÉCU DANS …TOUTE MON ….. …… …… ……  *** EXISTENCE*** …..

2) TOUT LE MONDE VA SE RECONNAITRE LÀ-DEDANS.. PARCE QUE …TOUT LE MONDE A DÉJÀ VÉCU ÇA … AU MOINS UNE FOIS DANS SA VIE… UN JE T’AIME IMPOSSIBLE…

3) UN JE T’AIME IMPOSSIBLE … C’EST COMME SI TU CRAQUAIS UNE ALLUMETTE …. ET PUIS QUE …   ***INSTANTANÉMENT **** … TOUT LE K-OEUR HUMAIN S’ENFLAMMAIT EN MÊME TEMPS… AU POINT OU Y A PU PERSONNE…  QUI EST CAPABLE D’EN ÉTEINDRE L’INCENDIE..

4 )  COMME PAR EXEMPLE.. LA TOUTE IERE FOIS … QU’UN TRÈS GENTIL JEUNE HOMME …  RENVERSÉ PAR UN COUP DE FOUDRE… RÉUSSIT ENFIN À ESCALADER L’HYMALAYA DE SA TIMIDITÉ POUR DIRE À SA BIEN-AIMÉE… JE T’AIME…LUI Y L’SAIS PAS… MAIS …Y VIENT DE VIVRE….  ***UNE DES FORMES *** … LES PLUS UNIVERSELLES  … DE L’IMPOSSIBLE SUR LA TERRE…

5) MAIS … SI EN PLUS… SA BIEN-AIMÉE LUI DIT… MOI AUSSI JE T’AIME … LE JEUNE HOMME Y EST FAITE…LE K-OEUR VA Y DÉBORDER DE TOUS LES BORDS ….  LE CORPS VA VOULOIR Y  SORTIR DU CORPS… Y VA AVOIR DANS LES YEUX DES LARMES DE JOIE …. PIS DANS LES PIEDS…..  UNE PAIRE DE BOTTES POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA VIE…

Railway stations in La Tuque Quebec

2: le train de La Tuque

 1) TOUT ÇA POUR VOUS DIRE… QU’E …POUR LA PLUPART DES PERSONNES HUMAINES  …..  LA DÉCOUVERTE DE L’IMPOSSIBLE … PASSE ….. D’ABORD PAR DEUX JE T’AIME QUI SE TOUCHENT COMME SI C’ÉTAIT DEUX FILS ÉLECTRIQUES…

 2) MAIS MOÉ, ÇA S’ESTPAS PASSÉ COMME ÇÂ … QUAND J’AI DÉCOUVERT L’IMPOSSIBLE …. C’EST ….TOUTES ….  LES FILS ÉLECTRIQUES QUI SE SONT TOUCHÉS EN MÊME TEMPS  ….JUSTE PARCE QU’UN CERTAIN SOIR ….  MON GRAND-PÈRE LUCIEN ….  A PRONONCÉ UNE PHRASE QU’IL M’A RÉPÉTÉ TROIS FOIS

3) MON CHER P’TIT GARS …DANS LA VIE… SEUL L’IMPOSSIBLE EST VRAI. (3)

4) ÇA A DU  ME PRENDRE …. UN DEUX TROIS SEMAINES  …. AVANT QUE J’AYE L’IDÉE D’Y DEMANDER ….  MAIS… GRAND-PAPA … C’EST QUOI L’IMPOSSIBLE? Y M’A RÉPONDU … TI-GARS… C’EST PAS LA BONNE QUESTION…  … T’AURAIS DU ME DIRE GRAND-PAPA LUCIEN … C’EST QUI L’IMPOSSIBLE?

5) ….MAIS  GRAND-PAPA… C’EST-TU UNE PERSONNE?

 

Lac St-Louis en folie - Tourisme Haute-Mauricie

3: le petit lac St-Louis et notre maison de la rue Gouin

1: MAIS LÀ, Y M’A DIT…. TU Y EST PRESQUE.. L’IMPOSSIBLE C’EST L’INVISIBLE QUI TOURBILLONNE AUTOUR D’UNE PERSONNE… QUAND A PREND LA DÉCISION DE NE PAS TRICHER AVEC SON  *** RÊVE DE VIE ***  … PIS JE VAS ALLER PLUS LOIN QUE ÇA …  C’TE PERSONNE-LÀ ….  ELLE VA SAVOIR QU’ELLE A RÉUSSI SA VIE… LE JOUR OU …  L’IMPOSSIBLE LUI-MÊME, EN PERSONNE VA VENIR PERSONNELLEMENT LUI SERRER LA MAIN

2:  MAIS JE T’AVERTIS TU SUITE..  L’IMPOSSIBLE EST INVISIBLE POUR LES YEUX….  Y A PERSONNE QUI PEUT LE VOIR …MÊME  PAS TOI MON P’TIT GARS… SI UN JOUR… TU PRENDS LA DÉCISION DE PAS TRICHER AVEC TON RÊVE DE VIE, PIS QUE L’IMPOSSIBLE LUI MÊME EN PERSONNE VIENT VRAIMENT TE SERRER LA MAIN… TU POURRAS PAS LE VOIR (3)

3) MAIS GRAND-PAPA LUCIEN…SI L’IMPOSSIBLE EST INVISIBLE POUR LES YEUX, COMMENT JE VAIS FAIRE POUR SAVOIR QUE C’EST L’IMPOSSIBLE LUI-MÊME… EN PERSONNE  … QUI EST EN TRAIN DE ME SERRER LA MAIN… SI JE PEUX PAS LE VOIR? (3)…

4) AH MON CHER P’TIT GARS… ÇA C’EST LA BONNE QUESTION … INQUIÈTE TOÉ PAS AVEC ÇA … …. PARCE QUE …DÈS QUE L’IMPOSSIBLE VA SERRER LA MAIN … LE K-OEUR VA TE DÉBORDER DE TOUS LES BORDS…LE CORPS VA VOULOIR TE SORTIR DU CORPS… TU VAS AVOIR DANS LES YEUX …..LES MÊMES LARMES DE JOIE…..  QUE TA GRAND-MÈRE LUMINA A EU … POUR TON GRAND-PÈRE LUCIEN …LA IERE FOIS QU’A L’A VU ….. ET TU VAS AVOIR DANS LES PIEDS… LA MÊME PAIRE DE BOTTES POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA VIE… QUE TON GRAND-PÈRE LUCIEN A EU …. LA IERE FOIS QU’Y L’A VU…. C’TE BELLE FEMME-LÀ… MON P’IT GARS (3)

 

5) MAIS LÀ ….MAIS LÀ… MAIS LÀ …. MON CHER P’TIT GARS…  ….  …. C’EST JUSTE À CE MOMENT-LÀ  …  MON P’TIT GARS ,… QUE TU VAS VRAIMENT SAISIR … ***DANS TOUTE SA GRANDEUR ***B…. QUE… DANS LA VIE …. SEUL L’IMPOSSIBLE EST VRAI (3)

Carnaval du Lac Paquin | Municipalité du Village de Val-David

4: le carnaval du lac Paquin

1) a) FAIT QUE TU COMPRENDS DONC QUE… MOI… PENDANT DES ANNÉES ……. J’AI TOUT OUBLIÉ ÇA …

2) SAUF QUE ….. UN CERTAIN SAMEDI SOIR DU MOIS DE FÉVRIER 1985 … OU J’ANIMAIS LE CARNAVAL DU LAC PAQUIN …  ET QUE …. PENDANT QUE … SUR LA SCÈNE … JE CHANTAIS UN BEAU BONNE FÊTE À UNE PETITE FILLE DE 5 ANS … …. ….. ….. …… …… J’AI VU ….. SOUDAINEMENT …  ****L’IMPOSSIBLE ****… LUI-MÊME …EN PERSONNE … SURGIR ***** DEVANT MOÉ … DANS TOUTE SA GRANDEUR …. …. ….. …… EN M’EN VENANT À SOIR, JE ME DISAIS, MAIS …COMMENT JE VAIS FAIRE  POUR LEUR RACONTER SE QUI S’EST PASSÉ …. SANS PASSER POUR UN ILLUMINÉ:))))))

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3) Y FAUT VOUS IMAGINER LE DÉCOR…UNE TOUTE PETITE SALLE COMMUNAUTAIRE…                                          UNE CENTAINE DE PERSONNES…              DES ENFANTS QUI COURENT PARTOUT….                                                                DES PARENTS PARTICULIÈREMENT JOYEUX…                                                                      DES GRANDS-PARENTS … UN PEU PLUS SILENCIEUX …MAIS …   FIERS DE LEUR PROGÉNITURE…

4) PIS … DANS L’ARRIÈRE-FOND DE LA SALLE  …. UNE TOUTE PETITE ESTRADE FRAÎCHEMENT PEINTURÉE EN NOIR ..  SUR LAQUELLE IL Y A. … MON SYSTÈME DE SON D’INSTALLÉ …. MA GUITARE D’ACCORDÉE … MON MICRO D’ALLUMÉ… PIS … SUR LE LUTRIN LÀ …  MON BEAU GROS CAHIER DE CHANSONS …BEN ÉCLAIRÉ.

5) PUIS AU BEAU MILIEU DE LA SALLE …Y A MOI … L’ARTISTE INVITÉ DE LA SOIRÉE …ÂGÉ DE 38 ANS… DANS LA FORCE DE L’ÂGE…  QUI PREND DU BON TEMPS  À FAIRE LE TOUR ….  DES ANCIENS.. POUR LES SALUER …. PIS SURTOUT LES ÉCOUTER…

Pipe Vieux Tuyau Sombre Monsieur, Clipart De Pipe, Tuyau, Vieille Pipe  Fichier PNG et PSD pour le téléchargement libre

5: LA PIPE D’UN ANCIEN DU LAC PAQUIN

1) A UN MOMENT DONNÉ …Y A UN ANCIEN …. QUI S’EST SENTI ASSEZ À L’AISE ….  POUR AVANCER VERS MOI …. EN PRENANT BIEN SON TEMPS …. POUR ME DIRE: MONSIEUR PIERROT …   …. CE SOIR.. MA FEMME PIS MOÉ….          ON FÊTE NOTRE RÊVE ….

2) VOUS FÊTEZ VOTRE RÊVE?

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3) OHHHH…Oui ….y a une quarantaine d’années Quand on s’est mariés,                  ma femme pis moé                                                  on avait le même rêve                                        on voulait avoir 2 enfants…                            un gars pis une fille….pis finalement …        on a eu juste un gars…                                        On l’a aimé (3)

4) le voyez-vous …. c’est lui là-bas…                  C’est notre  gars y a 30 ans…. pis la belle dame à côté de lui qui lui tient la main… c’est Carole …. sa femme … elle a 29 ans… pis  la belle petite fille qui tourne autour de ses deux parents… c’est le cadeau que ces deux-là nous ont fait….  …  la moitié de notre rêve qui nous avait toujours cruellement manqué ….a s’appelle Julie… pis a va avoir 5 ans ce soir à minuit.

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5) Pis comme c’est le carnaval du lac Paquin … elle a le droit de veiller tard … Monsieur Pierrot…à minuit juste là …  … …pourriez-vous lui chanter un beau bonne fête …  à notre petite Julie … pis surtout… pourriez-vous  lui dire que c’est à cause d’elle que ……. ma femme pis moé …   on a vraiment réalisé  le rêve de toute une vie?

Bonne fête à mon grand garçon Lennox, qui a maintenant 5 ans  aujourd'hui!!!!!! :)))

6: 5 ANS LA P’TITE JULIE

1: Si mon grand-père Lucien avait été encore vivant… y m’dirait… ti gars… watche ça …  …… là ou y a un rêve de vie… réussi ….. l’impossible est jamais loin …

2: À MINUIT… pendant que je chantais bonne fête à la petite Julie  ….. SOUDAINEMENT J’AI VU… j’l’ai vu pis je l’ai pas vu…. mais je l’ai vu pareil …L’IMPOSSIBLE … LUI-MÊME EN PERSONNE ….

3: SURGIRRRRRR ….DE L’EUPHORIE  DES BATTEMENTS DE COEUR DE LA PETITE JULIE … QUAND ELLE S’EST JETÉE DANS LES BRAS DE SON GRAND-PÈRE…  Pis là … Pis là …Jai vu, pis j’l’ai pas vu mais j’l’ai vu …  l’impossible  s’avancer très lentement vers la scène… comment j’ai su que c’était lui? … c’est que plus y avançait, plus tout le monde braillait…

4: pis là …. l’impossible s’est comme enfui ….   SOUS LA FORME DE DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU K-OEUR…

5 : LE LENDEMAIN MATIN… j’en écrit un poème que j’aimerais vous réciter si vous le permettez… au cas ou … à votre tour …  vous verriez l’impossible continuer à s’enfuir à travers mes mots.

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                  LE CARNAVAL DU LAC PAQUIN

M’EN VA T’CONTER UNE HISTOIRE VRAIE

c’était un soir de carnaval
vers les minuit silence total
j’ai pris l’micro j’ai dit ça y est
mesdames messieurs c’est important
la p’tite Julie fête ses 5 ans

t’aurais du voir la foule chanter
un beau bonne fête à écouter
sans même bouger sans dire un mot
la p’tite avait les yeux plein d’eau

on aurait dit comme une poupée
avec un coeur tout déchiré

5 ans si tendre
j’pouvais pas l’croire

j’ai dit Julie ca va être ton soir
tu vas choisir l’homme le plus beau
demandes-y un bec c’est ton cadeau                                                                         deux larmes coulèrent ses joues d’l’enfant

lentement elle marcha vers l’arrière
où des anciens buvaient leur bière
des beaux nez rouges pis des cheveux blancs

a dit le plus beau c’est mon grand père                                                                    le vieux l’embrassa en braillant
tellement y était fier pis content
moé ben surpris j’es r’gardais faire

d’en bras l’un de l’autre y sont restés
à s’consoler pis à s’moucher

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moé j’tourne la tête pis j’pars la valse
c’est là que j’ai vu l’plus beau d’la fête

une belle jeune femme de 29 ans
valsait son beau-père en l’embrassant
un bec su l’front un bec sa joue
en riait fort en disant vous

le beau- père s’sentait un peu gêné
tout en gardant l’air distingué

un p’tit clin d’oeil pour le chanteur
ça m’a comme éclater l’coeur

ça doit être ça….. l’paradis …
même si le corps devient poussière ….

L’IMPOSSIBLE …. FAIT CHANTER NOS MISÈRES
quand ça nous vient des petits
de nos petits

excusez-là

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Charles darwin Images, Stock Photos & Vectors | Shutterstock

7: Charles Darwin

1:  VOUS SAVEZ … LE MYSTÉRIEUX RAPPORT ENTRE UN RÊVE DE VIE, LA NON TRICHERIE ET L’IMPOSSIBLE… QUE …  MOI …J’AVAIS VÉCU AU CARNAVAL DU LAC PAQUIN EN 1985… …….. …….  …….  JE L’AI COMME MIEUX COMPRIS … QUELQUES ANNÉES PLUS TARD … APRÈS AVOIR LU ….  LA BIOGRAPHIE ….  DE CHARLES DARWIN.

2: ON EST AU MOIS DE SEPTEMBRE 1831 … CHARLES DARWIN A 22 ANS … Y VA VOIR SON PÈRE ROBERT DARWIN ET LUI DIT: PAPA… J’AI UN GRAND RÊVE … Y A UN BATEAU ….. QUI VA FAIRE LE TOUR DU MONDE …..  POUR VIVRE UNE EXPLORATION SCIENTIFIQUE SANS ÉQUIVALENT DANS TOUTE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ … … PAPA, C’TE BATEAU-LÀ… Y S’APPELLE …. LE BEAGLE… Y PART LE 27 DÉCEMBRE 1831… PAPA… JE VEUX ÉCRIRE AU CAPITAINE POUR FAIRE PARTIE DU VOYAGE… COMME JEUNE PASSIONNÉ DE SCIENCES NATURELLES…

3: SON PÈRE Y DIT JAMAIS… TU VIENS DE FINIR TES ÉTUDES DE PASTEUR … PIS C’EST PAS VRAI QUE TU CAS RATER UNE CARRIÈRE….  POUR UN RÊVE QUI MÈNE NULLE PART… ………….. …………… …………. CHARLES DARWIN … Y RÉPOND … PAPA QU’EST-CE QUE JE PEUX FAIRE POUR TENTER DE VOUS FAIRE CHANGER D’IDÉE SANS VOUS INSULTER… …………… ………. .. SON PÈRE Y DIT… TROUVE-MOI QUELQU’UN EN QUI J’AI CONFIANCE PUIS QU’Y VA PARLER POUR TOÉ ..PIS ON VERRA…

4: DARWIN  DEMANDE À SON ONCLE DE PARLER POUR LUI À SON PÈRE… FAIT QUE SON ONCLE Y DIT bob… bOB… DE QUOI T’AS PEUR… LAISSE TON FILS ÉCRIRE AU CAPITAINE… TU SAIS BIEN QUE C’EST IMPOSSIBLE QUE TON FILS PUISSE EMBARQUER SUR LE BATEAU. LE FILS ÉCRIT AU CAPITAINE QUI LUI RÉPOND DÉSOLÉ, C’EST PLEIN… UNE SEMAINE AVANT LE DÉPART … PAPA J’PEUX TU ME RENDRE AU BATEAU… EN CAS QYU’Y AYE UNE PLACE QUI SE LIBÈRE… JAMAIS… BOB DE QUOI T’AS PEUR… C’EST IMPOSSIBLE… LAISSE-LE ALLER.

5: LE 27 DÉCEMBRE 1831… DARWIN EST SUR LE QUAI… LA BATEAU VA PARTIR DANS 10 MINUTES… LE CAPITAINE REÇOIT UN TÉLÉGRAMME… Y EN A UN DE MALADE… ET LE CAPITAINE DU BEAGLE LUI DIT EMBARQUE…. Y A UNE PLACE QUI VIENT DE SE LIBÉRER… L’IMPOSSIBLE DU RÊVE DE DARWIN DURERA 5 ANS SUR LE BEAGLE… DU 27 DÉCEMBRE 1831 AU 27 OCTOBRE 1836

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8: l’impossible

TU COMPRENDS-TU UN PEU MIEUX POURQUOI…. UN BEAU JOUR… J’AI DÉCIDÉ DE FAIRE UN DARWIN DE MOI-MÊME …. DE  PARTIR À LA RECHERCHE DE L’IMPOSSIBLE LUI-MÊME EN PERSONNE POUR VRAIMENT LUI SERRER LA MAIN… MÊME SI JE DEVAIS FAIRE LE TOUR DU MONDE POUR Y ARRIVER.

3) FAIT QUE .. DANS LE BOUTTE DE L’AN 2000 … J’AI TOUT DONNÉ MES BIENS… MAISON, AUTO, COMPTES DE BANQUE…

4) dans le but de…. faire une coupure radicale ….  entre mon ancienne existence ou j’ai été…  Pierrot chansonnier… co-fondateur de la boîte à chansons les deux Pierrots dans le Vieux Montréal qui depuis sa création en 1974… a quand même duré 47 ans… après avoir accueilli des millions de personnes d’un peu partout à travers le monde  ….

5 ) et ma nouvelle abs-xistence… (retenez bien le terme, on va y revenir) … ou je suis devenu Pierrot vagabond-chercheur qui pendant plusieurs années a parcouru le pays pour l’ensemencer d’une question… … Quel est ton rêve?… que je posais à tout le monde… tout le monde que je rencontrais… de village en village, de ville en ville…

Nos archives : quand La Tuque était un haut lieu de la natation |  Radio-Canada.ca

5: 24 heures de La tuque

1)  en prenant le pari qu’il en résulterait l’écriture de nouvelles chansons dont chacun des textes raconterait la vraie histoire, d’une vraie personne humaine, que j’ai vraiment rencontré et qui a vraiment serré la main à l’impossible… parce que je me disais, la meilleure façon de serrer la main à l’impossible moi-même, c’est de rencontrer quelqu’un qui l’a vraiment vécu.

 

2) de là en a découlé une question beaucoup plus profonde qui va peut-être bouleversé votre existence ce soir … comme elle a bouleversé la mienne  ….COMMENT ON FAIT DANS SA VIE POUR SERRER LA MAIN À L’IMPOSSIBLE?

3) Ben vous allez me dire… Pierrot… ça fait déjà 10 minutes que tu nous parles  de l’impossible… puis y t’en reste juste 35… t’auras jamais assez de temps pour répondre à cette question-là … vous avez raison, vous avez raison… vous avez raison… Mais y a une affaire par exemple…  le plus important c’est pas mon 45 minutes-confidences, c’est après que ça va se passer…

4) toé qui m’écoute…pis tu te dis… ah ben maudit.. moi ce gars-là y le sait pas  mais moé j’ai vraiment pas triché avec mon rêve dans ma vie pis j’ai vraiment serré la main à l’impossible… pis j’aimerais bien ça y conter… mais j’va t’attendre après… m’a t’attendre après… viens me l’raconter…

5) pis toé pas loin qui m’écoutes… pis qui se dit… ben ah ben… le gars y a mis des mots sur ce que je vis… je le savais pas… pis je viens de comprendre c’est quoi mon rêve… pis je suis en train de le marcher pis peut-être que mon rêve va me permettre de serrer la main à l’impossible … viens me voir…pis même toi dans le fond qui se dit ben moé j’ai trop de problèmes, c’est impossible que je serre la main à l’impossible… mais y me semble que ça me ferait du bien si je serrais la main à ce gars-là?

 

LA TUQUE, LA RUE GOUIN |

6: R.A.L.T. T.V. Roger Rochette, Claude Landré.

1) tu comprends-tu pourquoi ce soir , ce qui va se passer après, c’est important pour moi …) Parce que vous savez moi, je veux vous confier quelque chose… ça fait 15 ans que je fais partie d’une équipe de recherche… conjointement à mon vagabondage… qui s’appelle reveursequitables.com … 15 ans…

2) Nous on travaille sur un doctorat en métaphysique qui tourne autour de la question… QUEL EST TON RÊVE? La métaphysique, faut pas vous inquiéter avec ça… c’est juste les questions au sujet de l’invisible au travers le visible. Pis c’est moi qui a la responsabilité du ier chapitre du doctorat… qui s’appelle LE TRAITÉ DES ABS… c’est de là le mot… ABS-XISTENCE…

3) qu’est-ce que l’abs-xistence? … C’est une énigme déposée dès notre naissance … au k-oeur de l’existence… pour que chaque personne humaine sur la terre aie au moins une fois dans sa vie… la chance de serrer la main à l’impossible.

.4) Voyez-vous, nous autres notre équipe de recherche… les rêveurs équitables, pendant 15 ans… 15 ans qu’on a mis sur notre doctorat… matin après matin, on s’est dit… y doit y avoir un moyen plus simple, qu’on puisse arriver plus vite À SERRER LA MAIN À L’IMPOSSIBLE.

5) Pis là on est arrivé avec 4 questions : ces 4 questions-là y marchent tellement bien que fred Pellerin y en parle dans tous ses spectacles à la fin quand y présente en rappel la chanson du camionneur… pendant 15 minutes, 20 minutes… y a plus de monde qui me connaissent à cause de Fred mais y savent pas c’est qui Pierrot vagabond… c’est fantastique… pis moi qui voit pas personne… je reçois des courriels de Calgary, de Boucherville, de France… qui disent… on a vu .. Fred a parlé de toé, Fred a parlé de toé… y a pas parlé de moé… y a parlé des 4 questions… y a parlé des 4 questions des rêveurs équitables…

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LatuKoiseries: janvier 2010

7: départ pour la Place des arts de La Tuque

118 : les 4 questions, je vous les dis d’abord… y sont très importances… parce qu’avant que tu viennes prendre ton k-oeur dans l’arbre… pis que tu le mettes dans ton p’tit sac, faudrait ben que tu saches pourquoi tu vas le faire? Les 4 questions sont… QUEL EST TON RÊVE?… DANS COMBIEN DE JOURS? … QU’AS-TU FAIS AUJOURD’HUI POUR TON RÊVE? COMMENT TON RÊVE PREND-IL SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?

119 : Je vais vous parler des 4 questions… puis des fois je vais vous raconter des anecdotes qui me sont arrivées quand j’étais Pierrot-chansonnier dans mon ancienne existence… pis d’autres anecdotes qui viennent quand j’étais Pierrot vagabond-poète… dans ma nouvelle abs-xistence… mais quand je vais avoir fini, vous allez comprendre pourquoi c’est important… que vous preniez votre k-oeur… pis que vous le mettiez dans le petit sac sur lequel c’est marqué… quel est ton rêve?

120 : alors la iere question c’est… quel est ton rêve? … cette question là… vous savez dans une assemblée corporative… vous êtes tous ici devant moé … vous avez pas toute le même rêve… Y en a qui rêve de grandir dans votre groupe de travail. D’autres de vivre leur travail pour nourrir leur rêve en dehors… moi je me rappelle quand j’étais vagabond… après avoir vagabondé le pays… je jette ma guitare dans le bois … JE DÉCIDE DE VAGABONDER LA CONNAISSANCE… j’arrive dans 4 universités… à lire 200 pages par jour … à me ramasser dans les bibliothèques…

121 : mais là le problème, c’est que les gardiens de sécurité y ne savent pas la différence entre un itinérant… puis un vagabond-poète… alors moi j’arrive avec ma grosse barbe, mes vieilles jeans, en pantoufles en plus… J’ai pas de carte, je ne suis pas inscrit.. y faut que je gagne la confiance des gardiens de sécurité… La seule façon que j’ai eu c’est tout de suite d’aller les voir .. de leur serrer la main et de leur demander… quel est ton rêve?

122 : A un moment donné, y en avait un… j’osais pas y parler… mais… lui… y avait une cinquantaine d’années pis y faisait son travail avec un sourire… mon père appelait ça… un artiste du quotidien… fait que je vais voir le gardien et je lui demande… quel est ton rêve?… y m’dit… moi je vais te conter mon histoire… y m’dit… moi j’étais en Algérie… j’étais ingénieur… avec ma femme… on avait juste une fille… pis on voyait pas d’avenir pour notre fille… ma femme était professeure, moi j’;tais ingénieur… J’ai dis à ma femme… on prend-tu le pari… PARCE QUE NOTRE RÊVE, C’EST NOTRE FILLE… on immigre au Canada… je l’sais que je ne pourrai pas travailler comme ingénieur… tu pourras pas travailler comme professeure… je l’sais… mais le ier employeur qui va me faire confiance… JE VAIS METTRE MON RÊVE DANS LA JOB…

LatuKoiseries: janvier 2010

9: la place des arts

123 : quand je suis arrivé au Canada, le ier emploie qu’on m’a offert, c’est agent de sécurité… dans une université… ma femme a été faire des ménages… ben savez-vous que notre fille aujourd’hui est iere de sa classe en mathématique … puis est à l’université du Québec… pis a va être une scientifique… fait que voyez vous quand je fais ma job, je mets mon rêve au service de mon employeur… j’y ai dis.. l’as-tu dis au gars qui te dirige… ben non… ben moi je te jure qu’un jour … je vais venir faire ici un 45 minutes de confidences pis je vais leu dire qu’à cause de toé… y a de la lumière de l’espérance dans tout le reste de l’entreprise… on n’est pas obligé d’avoir un rêve dans l’entreprise, mais si on te regarde comme un gardien de sécurité… pis qu’on te regarde comme un gars remplaçable par n’importe quel autre… QUEL EST TON RÊVE?… IERE ANECDOTE…

124 : Mais la 2ieme question c’est la plus importance… parce que… t’es pas obligée d’avoir de réponses… mais la 2ieme question c’est… DANS COMBIEN DE JOURS? … et là j’ai une anecdote à vous conter comme chanteur… A un moment donné, je me retrouve en Afrique, en Côte d’Ivoire… à chanter pour l’ambassade du Canada pendant la semaine de l’acdi… on s’en va en brousse… Yamassoucro… inaugurer une infirmerie avec 4 ambassadeurs… moi je suis dans la limousine de l’ambassadeur du canada, sur la grande route qui mène à Yamassoucro…

Je suis en avant avec le drapeau… le chauffeur est à ma gauche et l’ambassadeur est assis en arrière. La route est longue… puis à un moment donné, l’ambassadeur me dit : Pierrot… veux-tu que je te raconte l’histoire de mon chauffeur? Lui y a pas le droit de te la conter… moi je vais te la conter… pis là je vais essayer de vous la conter mot pour mot…

126 : quand je suis arrivé en Côte d’ivoire comme ambassadeur, j’ai été invité chez des dirigeants de l’acdi… à un moment, je suis à un souper officiel chez une madame… à un moment donné, je lui demande… êtes-vous satisfaite de vos employés… a dit oui… lui surtout… extraordinaire… mais y est ben fatigant… Y PARLE TOUJOURS DE SON RÊVE…

127 : l’ambassadeur y demande : c’est quoi son rêve? A dit : lui y me dit toujours… un jour… que son rêve va l’emmener à conduire la limousine d’un grand monsieur d’un autre pays… MAIS C’EST SON RÊVE QUJI VA LE CHOISIR. Fait que la dame lui a demandé… oui mais dans combien de jours? Y dit c’est pas la bonne question… DEMANDEZ ÇA À MON REVE, DEMANDES PAS ÇA À MOI… C’est pas important… si je ne triche pas, mon rêve va m’emmener là …

128 : fait que l’ambassadeur me dit… les années passent… je perds mon chauffeur… je me rappelle du gars qu’y avait un rêve… je téléphone à la dame… as-tu des nouvelles de c’te gars-là … non mais je connais sa sœur… Le gars se retrouve dans le bureau de l’ambassadeur… l’ambassadeur lui demande… est-ce que c’est encore ton rêve de chauffer la limousine d’un grand monsieur d’un autre pays… le gars répond… oui… je te fait passer une entrevue pis si ça marche, je t’engage…

129 : Le gars y répond… ah ça marche pas de même.. MON RÊVE VA TE FAIRE PASSER UNE ENTREVUE… pour voir si vous êtes digne de mon rêve… Là l’ambassadeur a eu un long silence… le chauffeur y bougeait pas… l’ambassadeur me dit… Vois-tu Pierrot… y dit… le gars qui conduit… c’est pas lui qui conduit… c’est son rêve… y prend pas soin de moi… C’EST SON RÊVE QUI PREND SOIN DE MON REVE… ben je peux te dire que moi ça a changé toute ma façon de me comporter à l’ambassade avec les autres… puis y dit quand je rentre dans la limousine, c’est pas sûr que c’est moi le plus grand… sais-tu pourquoi je suis assis en arrière? PARCE QUE PLUS GRAND EST EN AVANT.. (

130 : Alors… iere question… c’est… quel est ton rêve? … la deuxième… dans combien de jours? … la troisième… QU’AS-TU FAIS AUJOURD’HUI POUR TON RÊVE?… le 2 juin 2020, je vagabondais la rue Masson… à Montréal… c’était un lundi soir… et j’arrive devant un commerce… PASQUALEBARBIER.COM… je regarde dans la vitrine… c’était futuriste… deux étages, des chaises… tout était parfaitement placé… je me suis dit… y a juste un gars qui s,est posé la question;;; QU’AS-TU FAIT AUJOURD’HUI POUR TON RÊVE? … qui peut faire une affaire de même..

131 : le lendemain je suis revenu… y avait un gars sur le trottoir devant le commerce… j’y ai juste dit… c’est extraordinaire comment c’est fait en dedans… y me dit… oui… c’est mon patron… c’est son rêve… MON GRAND-PÈRE M’A TOUJOURS DIT… QUAND QUELQU’UN TE DIT QUE C’EST SON RÊVE, DIS-TOI QUE L’IMPOSSIBLE EST PAS LOIN…

132 : fait qu’y dit… vois-tu… c’est à lui ça… puis y me dit… sais-tu pourquoi je travaille pour ;lui … parce que moi je suis un rêveur… pis sais-tu pourquoi je sors avec ma blonde… parce que ma blonde est une rêveuse pis elle est aussi coiffeuse pour mon patron… y dit… attends je vais aller te le chercher… y est aller me chercher Pasqualebarbier.com… qui est venu me voir… j’y ai dis… C’EST TON RÊVE?… y dit oui… y m’dit : MON PÈRE M’A APPRIS DANS LA VIE À JAMAIS ALLER EN BAS DE MON RÊVE…

133 : donc y a trois questions… quel est ton rêve?… dans combien de jours?… qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?… mais la 4ieme question… c’est la plus importante… COMMENT TON RÊVE PREND-IL SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? Mais là je vais vous dire quelque chose… comme on va manquer de temps, m’a tout de suite vous donner la réponse… C’EST EN PRENANT SOIN DU RÊVE DU PLUS PETIT … celui qui n’aurait jamais eu de chance si il ne t’avait pas rencontré… si tu vas dans son cœur… l’impossible se cache là, juste au cœur du cœur de son rêve…

Pierrot le Vagabond Chercheur |

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5-1a) JE CONTINUE MON HISTOIRE…

5-1b) si tu pèses sur google… puis que t’écris .. Pierrot vagabond chercheur doctorat… tu vas voir apparaître une photo… qui a été prise par une ou un inconnu … mais moi je l’sais qu’a l’a été prise en 2008 … juste au moment ou je m’apprêtais à rentrer à Natashquan…

4-1c) et si tu regardes la photo… tu vas voir un très ancien jeune homme qui marche sur le bord de la mer… il est de profil avec un vieux chapeau, un sac à dos, une guitare et un bâton de pèlerin.Mais ce que vous voyez pas, c’est que ce très ancien jeune homme il a dans les yeux, les larmes de joie de sa grand-mère Lumina. Il a dans les pieds… la paire de bottes pour aller plus loin dans la vie de son grand-père Lucien… Pis son k-oeur qui y débat de tous les bords, qui veut y sortir du corps, ben y est enfermé dans un des couplets de la chanson avec l’impossible.

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5-2a) ben moé je rentre dans le village de natashquan, tu comprends-tu… … c’était dans le boutte du 12 août quelque chose du genre… et là j’arrive en plein festival conte et légendes de l’Innucadie. En 2008, c’était tout petit… je pense que c’était la iere année ou la 2ieme année… L’innucadie… c’est des autochtones de différentes communautés qui rencontrent des conteurs qui viennent d’un peu partout à travers la francophonie et ensemble ils célèbrent les traditions par la parole pour le bénéfice du public.

5-2b) on est sur le bord de la mer… t’as une dizaine de tentes… Y faut vous imaginer le décor. Puis les tentes c’est un peu surélevé… pis là-dedans t’as des madames qui font de l’artisanat, t’as des conteurs, t’as des peintres… pis moi je marchais… je fredonnais ma chanson du camionneur… j’tais toute de bonne humeur… je me disais… J’ai réussis… l’impossible est avec moé… je l’ai vu… mais non seulement je l’ai vu… mais je l’ai pogné… y est pu seulement dans les débris de la mémoire du k-oeur… y est dans une chanson… pis une chanson c,est ce qui va le plus vite à travers le monde.

5-2c) Tout à coup j’arrive à la dernière tente… J’entends… PIERROTTTTT… Je regarde… c’était Richard Fontaine… le peintre innu que j’avais rencontré à Tadoussac dans un de mes vagabondages… Y dit qu,est-ce que tu fais là? …as-tu écris une nouvelle chanson?… oui… ben y dit viens nous la chanter .. y avait un p’tit banc à côté de son chevalet puis autour… une trentaine de personnes… les gens se mettent à applaudir… J’arrive avec ma guitare, j’m’installe à côté de Richard… J’étais tellement de bonne humeur… pis moi j’ai jamais eu le trac quand je chante une chanson…

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5-3a) MESDAMES ET MESSIEURS… JE M’EN VAIS VOUS CHANTER UNE CHANSON… LA IERE QUE J’AI RÉUSSI … J’EN AI ÉCRIT BEAUCOUP… MAIS C,EST LA IERE DANS LAQUELLE JE RACONTE… LA VRAIE HISTOIRE, D’UNE VRAIE PERSONNE HUMAINE… QUE J’AI VRAIMENT RENCONTRÉ ET QUI A VRAIMENT SERRÉ LA MAIN À L’IMPOSSIBLE. J’aimerais vous la chanter… c’est la iere fois que je la chante en public… fait que je commence.

5-3b) J’suis dans mon camion 6o heures par semaine, j’t’aime…. des fois j’triche un peu j’fais des heures pour nous deux… on dormira plus tard… quand on s’ra des beaux vieux… moi je vis juste pour toé .. j’ai hâte à fin de semaine… j’t’aime…

5-3c) Au moment ou je chante ça… moi je vis juste pour toé j’ai hâte à fin de semaine j’t’aime… Y a une dame… a se met à pleurer toutes les larmes de son corps … dans ses deux mains… tu suite après ça… à sort de la tente… a devait avoir une cinquantaine d’années… le gars qui était à côté … ça devait être son mari… y sort de la tente pour la consoler… la femme qui était à côté… ça devait être sa sœur… a sort…moi je continue à chanter… mais je me dis à moi-même :  J’ai fait 2, 3 poèmes… j’ai fait le lac Paquin, mon grand-père m’racontait que,  pis là je suis parti… Richard le peintre m’a invité à manger…

Pierrot le Vagabond Chercheur |

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6-1a) fait que le soir m’en va su l’bord d’la mer… pour me coucher, tranquille… tout à coup j’entends… Monsieur, Monsieur, Monsieur… J’me r’vire de bord… vous me r’connaissez pas… c’est moi… la madame j’étais à votre spectacle… ma sœur m’envoie vous dire merci… vous savez, dans le bout de votre chanson ou y a des Je t’aime… oui oui… pouvez-vous me répéter la phrase… MOI JE VIS JUSTE POUR TOÉ J’AI HÂTE À FIN DE SEMAINE, J’T’AIME…

6-1b) Ben ma sœur a l’a vu son rêve dans vos mots… Je veux juste vous dire que ma sœur est médecin, pis son mari est médecin… y ont toute dans vie… mais a l’a pas l’essentiel… ça fait des années qu’est dépressive… pis a sait pas ce qu’elle a… a l’a vu ce qui lui manquant dans votre chanson… A L’A VU SON RÊVE… pis l’a a l’a su… tout ce qu’y me faut… c’est un homme qui me dise Je t’aime et qui vit juste pour moé la fin de semaine… a dit c’est ça mon rêve

 6-1c) pis a dit Monsieur Pierrot… pourriez-vous me chanter la suite de la chanson?… ben je lui dis… j’vas vous dire… j’vous dis oui mais… m’a bloquer dans le deuxième couplet… je vous le dis tout de suite… je bloque pis je sais pas pourquoi… ben a dit chantez-la pis si vous bloquez, vous la recommencerez… oui mais en plus des fois je la braille… mais braillez-la… pis ensuite vous la recommencerez…

J’suis dans mon camion 60 heures par semaine… j’t’aime… des fois j’triche un peu … j’fais des heures pour nous deux… on dormira plus tard… quand on s’ra des beaux vieux… moi je vis juste pour toé … j’ai hâte à fin de semaine… j’t’aime… de cogner du marteau quand tu fais du gâteau… t’es si belle au fourneau… mais j’veux mieux pour ma reine… suffit qu’tu m’dises que tu veux changer la cuisine… enlever l’comptoir à mélamine… pour que la route entre La Tuque et Trois Rivières… soye la plus belle de l’univers…

Ben voyez-vous, c’est là que je bloque… Pourquoi?… ben pour que la route entre la tuque et trois Rivières… soyez la plus belle de l’univers… Ben c’est sur c’te route-là que j’ai rencontré le gars… la vraie histoire … du vrai gars qui a serré la main à l’impossible… pis c’est à cause de lui que l’impossible est caché dans le 2ieme couplet de ma chanson … pis y est dans le ier… je sais pas yous qu’il est des fois… vous pouvez me raconter?

ah… vous croirez pas mon histoire… en tout cas… moi j’ai tout donné mes biens vers l’an 2000 … j’ai tout donné mes biens… pour partir à la recherche de l’impossible… Je me suis juré de jamais tricher avec mon rêve… de jamais demander à manger, de jamais demander à dormir… je suis prêt à mourir pour mon rêve… pis j’ai respecté mon rêve… j’ai jamais demandé à manger, j’ai jamais demandé à dormir… pis à un moment donné je me retrouve sa route de La Tuque…trois-rivières…

moi je suis parti au printemps 2007… pis là je suis sur la route, on est à l’automne 2007.. j’suis parti depuis le printemps… là je peux pu coucher dehors la nuit tellement … faut coucher dehors le jour… je marche la nuit… j’ai un petit crouton de pain dans mes poches… je suis sur la route du lac à Beauce… le long de la rivière St-Maurice… y est 4 heures du matin… y a les étoiles… pis je suis un homme heureux…

Tout à coup j’arrive… devant un petit restaurant… sur la route du lac à Beauce… Y est 4 heures du matin… y est tout petit le restaurant pis t’as des camions … Les moteurs ronronnent donc y a du monde qui dorment dedans… Tout à coup j’entends… T’ES QUI TOÉ? … Je me revire de bord, je m’approche… Ben je dis moé je fais comme Ghandi.. mais au lieu de libérer un pays, je libère la beauté du monde dans le k-oeur des gens en leur posant juste une question : QUEL EST TON RÊVE?

ah ben… je te paye à manger … viens-t-en… entre dans le restaurant… j’te pays à manger… Un vagabond a pas le droit de demander, y a pas le droit de refuser… mais ça me fait vraiment plaisir.. aye… on rentre dans le restaurant… y est 4 heure et quart du matin … pis àa s’peut pas… y est 4 heures et quart… pis t’as un gros repas… le problème… c’est quand on te donne un gros repas, tu manges tellement pas d’habitude, que c’est comme monter l’Himalaya… pas de ta timidité… c’est juste l’Himalaya de ton estomac … pour dire je t’aime à TA FIANCÉE, LA VIE…

Le gars y dit… je l’savais que t’étais pas un itinérant … un  itinérant, on ne le voit pas passer avec un bâton en pleine nuit… à marcher avec un bâton pis une guitare…voyons donc … tu resterais-tu chez nous un peu… ma femme a s’appelle Annick … c :est elle… le restaurant chez Annick… moi je suis pompier… je m’appelle Pierrot … On a un appartement nous autres en haut du restaurant… t’aurais une petite chambre…tu pourrais manger au restaurant… ça nous ferait du bien …

mais tu sais… un vagabond a pas le droit de demander, pas le droit de refuser… mais j’aimerais ça te demander quelque chose … au lieu de dormir dans la petite chambre, je pourrais-tu dormir sur ton congélateur dans la cuisine… pis si tu rates un repas pour les clients, mets le dans le frigidaire… pis moi m’a le faire réchauffer au micro-onde… mais surtout sais-tu ce qui me ferait vraiment plaisir?… ta grosse cafetière le soir, vide la pas… laisse-moi la … parce que ce qui m’a manqué le plus, c’est un bon vieux café pendant que j’écris des chansons…

 mais y a une affaire par exemple… moi je ne veux pas aller en bas de Paul-Émile Borduas… qui disait que dans la vie faut être un gentleman-vagabond … ça veut dire quoi… demande jamais plus que ce que tu donnes… fait que je vais laver ton plancher tous les soirs après la fermeture du restaurant… fait que comme ça on va être quitte pis je vais pouvoir partir quand je veux…

fait que… le gars y me dit… très bien Pierrot… très bien… c’était magnifique… le problème c’est qu’y fallait que je me lève tous les matins de mon congélateur vers 4 heures du matin parce que les camionneurs venaient manger à 4h.30. Pis moi j’aidais les serveuses un peu… mais là y avait un jeune camionneur qui se tenait dans le coin pis y parlait fort, y parlait fort.. a l’veut pu son comptoir à élamine, a l’veut pu … a trouver des néons… a regarde des revues, a voudrait que j’y fasse comme ça … oui mais je suis bon mais pas tant que ça… mais qu’est-ce que tu veux que je fasse… a l’veut, a l’veut…

Pis je l’écoutais parler… lui y venait juste le lundi… y partait pour des longs voyages… le lundi suivant, y répète encore les mêmes affaires… je m’en vais le voir… c’est donc beau ça … À qui tu parler? … à ma femme… tu l’aimes-tu ta femme? Ben y dit j’comprends… tu y dis-tu je t’aime? Y dit ben non, j’ai pas les mots… mais j’ai mon marteau … pis je fais plein d’affaires pour elle…

ben j’ai dis écoute-moi ben… Je suis à la veille de repartir… mais je vais prendre chacun de tes mots qui sont sortis de ta bouche pis je vais les rentrer dans une chanson… ça va s’appeler … la chanson du camionneur… ça va être plus beau que la Manic de George D’or… parce que je t’ai rencontré… pis quand je vais revenir, je vais la chanter  ta femme devant toi pis je vais mettre beaucoup de JE T’AIME là-dedans…

ET C’EST LÀ QUE L’IMPOSSIBLE A PAS PU M’ÉCHAPPER. Quand le camionneur m’a serré la main… tous les deux… on avait les larmes de joie dans les yeux… on avait la paire de bottes de mon grand-père Lucien, les larmes de joie de ma grand-mère Lumina pis le cœur voulait nous sortir du corps… Fait que j’ai dis à l’impossible … je te tiens… tu ne m’échapperas pas… parce que … sans le savoir, j’ai pris mon k-oeur … je l’ai mis dans un petit sac… sur lequel il est écrit… quel est ton rêve? Le camionneur y a pris son k-oeur… il l’a mis dans un petit sac sur lequel il est écrit quel est ton rêve? … PIS ENTRE LE K-OEUR ET LE PETIT SAC, Y A L’IMPOSSIBLE… Ma chanson c’est un petit sac… SUR LEQUEL IL EST ÉCRIT… Quel est ton rêve? Le k-oeur… ce sont les paroles de ce gars-là… Pis l’impossible, y danse entre les deux… pis à cause de toi l’impossible … comme un train avec un wagon de tête en avant… comme les feuilles dans les arbres avec le vent qui passe dedans, comme le parfum qui court à travers de la rose… toi l’impossible tu vas faire le tour du monde dans ma chanson parce que c’est par ma chanson QUE LES GENS VONT COMPRENDRE QUE T’EXISTE POUR LE VRAI. Y vont pleurer quand y vont te rencontrer à travers ma chanson… même si ils n’ont pas les mots.. tu comprends que je suis ben parti… j’ai fait le deuxième couplet en m’en allant sur la route… que je m’en va vous chanter… faut pas que je le braille.. faut pas que je le manque

 j’dors dans l’camion 4 nuits par semaine, j’t’aime… trois heures du matin réveillé par la faim… mon p’tit lit dans cabine… est ben trop grand pour rien… j’ai des idées pour la salle ç manger j’t’aime… j’ai ben hâte d’en jaser autour de bon café… j’ai acheté les néons… ceux qu’tu m’avais d’mandé… suffit qu »tu m’dises que tu veux changer la cuisine… enlever l’comptoir à mélamine… pour que la route entre La Tuque et Trois Rivières, soit la plus belle de l’univers.

10 ans plus tard… 10 ans plus tard… en 2018… moi c’est en 2007 que j’ai rencontré le camionneur, en 2008 que j’étais à Natashquan … en 2018… Fred Pellerin est à St-Élie de Caxton … y est en train de faire un c.d…. y manque une chanson… y va voir Simon Gauthier… Simon Gauthier c’est un conteur, un conteur international qui était là lui au festival de l’Innucadi en 2008 quand j,y étais… qu’y m,a vu chanter la chanson du camionneur … y en a faite une cassette… y dit à Fred, j’pense que j’ai quelque chose pour toé.

 Fred s’en va dans son char .. y écoute… à même place que la madame docteur de Natashquan … y s’est mis à brailler dans son char… pas capable d’arrêter… iere écoute… MOI JE VIS JUSTE POUR TOÉ J’AI HÂTE À FIN DE SEMAINE, J’T’AIME… moi je l’ai su plus tard ça… pis quand je l’ai su j’me suis dis… c’est l’impossible, c’est l’impossible… tu brailles parce que l’impossible est là dans la chanson avec ton rêve… pis tu brailles des larmes des larmes de peines mélangées avec des larmes de joie… Parce que ton rêve, tu l,as perdu de vue depuis 10 ans, depuis 15 ans, comme la madame à l’aéroport… tu brailles parce que tu souffres, mais tu brailles aussi de joie parce que tu l’as… Fred a braillé à même place. Y a tellement braillé qu’y a arrêté le char su l’bord de la route… y a recommencé la chanson … pis rendu au 3ieme couplet, y braillait encore plus … y dit… ça, ça, c’est impossible que c’te gars-là y ait écrit ça tu seul… ben t’as ben raison Fred, t’as ben raison Fred… parce que le 3ieme couplet, c’est pas moi qui l’a écrit … c’est l’impossible qui m’a serré la main pour l’écrire avec moé. Pis m’en va te le chanter

J’suis dans mon camion quand la neige a d’la peine … j’t’aime… quand le vent trop jaloux la garoche entre mes roues… j’ai autour du c.b. … un vieux chapelet jauni… tu m’l’As donné en pleurant comme une folle, j’t’aime… parce que t’es ben croyante… pis qu’t’as peur quand y vente… a soir ton camionneur… rentrera plus d’bonne heure… suffit qu’tu m,dises que c’est ben plus beau dans ta cuisine… parce que mes bras en mélamine… te lève dans airs loin de la Tuque et trois Rivières, toi la plus belle de l’univers… suffit qu’tu m’dises que c’est ben plus beau dans ta cuisine… parce que mes bras en mélamine.. te lève dans les airs entre La Tuque et trois Rivières, toi la reine de mes je t’aime… toi la reine de mes je t’aime

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la nano-citoyenneté-planétaire est nécessaire plus que jamais sur la terre

La sécheresse menace de famine 20 millions de personnes

PHOTO YASUYOSHI CHIBA, AGENCE FRANCE-PRESSE

De longs mois de sécheresse dans la Corne de l’Afrique ont ravagé les cultures et le bétail et forcé de nombreuses personnes à quitter leur foyer en quête d’eau et de nourriture.

(Nairobi) Au moins 20 millions de personnes font face à un risque de famine cette année en raison de la sécheresse qui s’aggrave au Kenya, en Somalie et en Éthiopie, s’est alarmé mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

Publié à 9h01 Mis à jour à 9h56
AGENCE FRANCE-PRESSE

De longs mois de sécheresse dans la Corne de l’Afrique ont ravagé les cultures et le bétail et forcé de nombreuses personnes à quitter leur foyer en quête d’eau et de nourriture.

Un mois après le début théorique de la saison des pluies, « le nombre de personnes qui ont faim en raison de la sécheresse pourrait monter en flèche, passant de l’estimation actuelle de 14 millions à 20 millions en 2022 », a déclaré le PAM dans un communiqué.

Ainsi, six millions de Somaliens, soit près de 40 % de la population de ce pays, font face à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire et, sans amélioration de la situation, à « un risque très réel de famine dans les mois à venir », s’inquiète le PAM.

Au Kenya, 500 000 personnes se dirigent vers une crise alimentaire, particulièrement au sein de communautés du nord qui vivent du bétail.

En Ethiopie, où la guerre fait rage depuis 17 mois dans le nord, les taux de malnutrition dans le sud et le sud-est ont dépassé les niveaux d’urgence.

Certaines zones touchées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique subissent par ailleurs les effets cumulés de conflits, de la pauvreté et d’une invasion de criquets, a souligné mardi l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Nous devons agir maintenant […] si nous voulons prévenir une catastrophe humanitaire », a déclaré lors d’un breffage à Genève Chimimba David Phiri, le représentant de la FAO auprès de l’Union africaine.

De plus, la situation est aggravée par le conflit en Ukraine, qui a contribué à l’augmentation des prix alimentaires et du carburant et a perturbé les chaînes d’approvisionnement, souligne le PAM.

4 %

L’agence note que le manque de fonds dans cette région du monde pourrait conduire à une catastrophe et lance un appel à financements de 473 millions de dollars sur les six prochains mois.

En février, un précédent appel avait réuni moins de 4 % des sommes nécessaires, note-t-elle.

« Nous savons d’expériences passées que pour éviter une catastrophe humanitaire, réagir rapidement est vital, mais notre capacité à enclencher la réponse a été limitée par un manque de financements à ce jour », déclare Michael Dunford, le directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est.

De son côté, il manque à la FAO plus de 60 % des fonds requis pour aider les 1,5 million de personnes que cette agence veut soutenir dans les trois pays.

En 2017, une mobilisation humanitaire précoce avait permis d’éviter une famine en Somalie, contrairement à 2011 où 260 000 personnes – dont la moitié d’enfants de moins de six ans – étaient mortes de faim ou de troubles liés à la faim.

Selon les experts, les évènements climatiques sont plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.

ARTICLE SUR LES ACTEURS DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE A MONTRÉAL

Quand Yoshua Bengio rencontre Guy Laliberté

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Stéphane Martel, cofondateur d’E-AI, une communauté regroupant les acteurs clés du divertissement et de l’intelligence artificielle

Qu’ont en commun deux des plus grandes forces de Montréal, le divertissement et l’intelligence artificielle (IA) ? Trop peu, estiment une cinquantaine d’entreprises et d’organisations des deux milieux qui ont décidé de s’unir au sein d’une nouvelle communauté, E-AI.

Publié à 7h00
Karim Benessaieh

KARIM BENESSAIEHLA PRESSE

« Nos geeks de l’IA ne rencontrent pas souvent nos artistes et nos créateurs du milieu du divertissement, résume Stéphane Martel, cofondateur d’E-AI. Le but du projet, c’est de provoquer cette conversation, dans une perspective pas seulement locale, mais également internationale. »

L’initiative offrira sa première vitrine les 14 et 15 juin prochains. On tiendra alors des tables rondes, des conférences et des activités de réseautage au Palais des congrès de Montréal et en ligne.

Derrière ce sigle pour « Entertainement – Artificial Intelligence », il y a M. Martel, qui a notamment œuvré pour C2MTL de 2011 à 2014 et lancé la firme d’accompagnement de voyages Yulism. Depuis juin 2021, il a patiemment réuni des acteurs montréalais du divertissement et de l’intelligence artificielle pour explorer les possibilités de rapprochement. E-AI est officiellement née l’automne suivant, cofondée avec quatre autres entreprises. On a obtenu un financement mixte du public et du privé, notamment un coup de pouce du fonds d’investissement du Palais des congrès pour la mise sur pied d’évènements.

Aujourd’hui, une cinquantaine d’organisations, notamment Moment Factory, Behaviour Interactive, Ivado, le Centre Phi et la Banque Nationale font partie de ce regroupement.

Combler les fossés

L’idée derrière E-AI, c’est de « prendre deux domaines d’excellence où on performe assez bien, le divertissement et l’intelligence artificielle, explique M. Martel. Ce ne sont pas deux domaines qui se connaissent, qui se côtoient ou se fréquentent. On s’est rendu compte qu’il y avait là un espace à occuper, qu’on était crédibles à Montréal étant donné notre bonne position dans les deux secteurs. »

Difficile évidemment pour le responsable d’une initiative à peine naissante de donner des exemples concrets de ce que pourrait donner cette rencontre de deux mondes. Mais il offre quelques pistes.

L’intelligence artificielle dans le divertissement aujourd’hui, c’est utilisé pour amplifier la créativité. L’IA n’enlèvera pas de jobs, ne va pas automatiser la créativité, mais elle a permis à des entreprises innovantes de l’être encore plus.

Stéphane Martel, cofondateur d’E-AI

On note souvent un fossé entre la recherche et la commercialisation de l’IA, rappelle-t-il. « Est-ce que le divertissement, orienté sur la narration et l’expérience usager, ne pourrait pas être un allié pour le développement de l’IA ? Ce n’est pas seulement l’IA qui vient sauver le divertissement, c’est aussi le divertissement qui vient aider l’IA. »

De façon plus prosaïque, M. Martel a retenu quatre besoins exprimés par des responsables d’entreprises et d’organisations consultés en juin 2021. Le premier, c’est la vulgarisation de l’IA. « C’est un champ d’innovation que certains joueurs connaissent bien, mais auquel beaucoup de joueurs en divertissement ne se sont jamais frottés. Ils ne comprennent pas ce que ça peut faire dans leur vie, ils sont plus craintifs. »

Des retombées économiques

On a de plus manifesté la volonté de rapprocher les deux milieux, d’augmenter l’attractivité des entreprises montréalaises et de donner des outils d’aide à la commercialisation et à l’exportation.

Pourquoi avoir retenu un sigle anglais pour une métropole francophone ? M. Martel reconnaît qu’il y a eu « des débats éthiques » sur cette question et qu’on souhaitait essentiellement refléter les ambitions internationales de cette nouvelle communauté. On a d’ailleurs abandonné une première version du projet en 2020 baptisée YUL-AI, fauchée par la pandémie avant même son lancement. E-AI, « c’est un nom qui n’est pas parfait, même en anglais », reconnaît-il.

Le succès d’E-AI, à long terme, ne sera pas uniquement évalué par la taille et la popularité de ses rassemblements, précise M. Martel. « D’ici cinq ans, j’aimerais qu’on regarde davantage notre impact en termes de retombées économiques. »

TEXTE DE LA CONFÉRENCE… LA TUQUE BOITE À CHANSONS DE MON ENFANCE

 

Lac St-Louis en folie - Tourisme Haute-Mauricie

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1) FELIX LECLERC ET SA VOCATION  D’ARTISTE

Quand Félix Leclerc s’interrogeait sur sa vocation d’artiste…sa mère Fabiola disait: Il n’y a rien de vrai que ton rêve … faudrait aller dans un autre pays…et son père Léo lui l’encourageait en disant: laisse porter, ça viendra …la récolte est à l’automne et tu es au printemps de ta vie ….Et c’est Guy Maufette qui a peut-être le mieux résumé l’aventure artistique de Félix…. en disant de lui: son pied le conduisant toujours là ou son âme le précédait …… 

tiré du Livre sur Félix Leclerc… moi mes souliers: 

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.Et chaque rêveur qui ne triche pas avec son rêve, on le reconnaît parce que son pied  le conduit toujours ou son âme le précède… De là la très grande valeur des souliers qu’il porte… de la paire de bottes qu’il porte, du canot qui le transporte… (l’histoire du canot) 

2) la chanson moi mes souliers…

1. Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé,
Ils m’ont porté de l’école à la guerre
J’ai traversé sur mes souliers ferrés,
Le monde et sa misère.

2. Moi, mes souliers ont passé dans les prés,
Moi, mes souliers ont piétiné la lune,
Puis mes souliers ont couché chez les fées
Et fait danser plus d’une.

3. Sur mes souliers y a de l’eau des rochers,
D’la boue des champs et des pleurs de femmes,
J’peux dire qu’ils ont respecté le curé,
L’pays, l’bon Dieu et l’âme.

4. S’ils ont marché pour trouver l’débouché,
S’ils ont traîné de village en village,
Suis pas rendu plus loin qu’à mon lever,
Mais devenu plus sage.

5. Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de reine,
Un jour cesseront d’user les planchers,
Peut-être cette semaine.

6. Moi, mes souliers n’ont pas foulé Athènes,
Moi, mes souliers ont préféré les plaines;
Quand mes souliers iront dans les musées,
Ce s’ra pour s’y, s’y accrocher.

7. Au paradis, paraît-il, mes amis,
C’est pas la place pour les souliers vernis,
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés…(Bis)

3) FELIX LECLERC, LE RÊVEUR ÉVEILLÉ

Pourquoi est-ce que je surnomme Félix leclerc de rêveur éveillé?  Il faut pas prendre le mot rêveur au sens ordinaire et fade qu’on lui donne trop souvent. Mais dans un sens très fort qu’explique bien Laurence D’Arabie, l’auteur des 7 piliers de la sagesse, quand il parle des aventuriers. 

Tous les hommes rêvent. Mais pas également. Ceux qui rêvent la nuit dans les replis de leurs pensées, s’éveillent le jour et rêvent que c’était vanité.

Mais les hommes rêveurs de jours sont des hommes dangereux car ils peuvent voir leurs rêves avec les yeux ouverts pour les rendre possibles. 

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le… moi les souliers de Félix Leclerc , ça raconte aussi le rêve de deux rêveurs exceptionnels… des géants avec des bottes de 4 lieux.

Le ier s’appelait W.W. Brown … Y avait des bottes brillantes, tout en argent… il habitait la ville de Berlin au New Hampshire . Il possédait déjà un moulin à papier et rêvait d’en construire un deuxième …. dans un creux de forêt à 100 milles de trois Rivières et à 100 milles de Chicoutimi …. … près d’une chûte… parce qu’une rivière la rivière St-Maurice … pouvait transporter les billots de La Tuque à Trois Rivières. Mais y fallait une chûte pour alimenter e moulin à l’électricité et construire une ville autour du moulin… la partir à zéro…

Le second s’appelait Léo Leclerc . Lui y avait des bottes de sept lieux toutes salies par son travail de cultivateur.

quand Léo Leclerc entend parler du rêve du moulin à papier de W.W. Brown… Il est célibataire… avec projet de se marier et d’élever une famille …. il a vu son rêve… ouvrir un magasin général près du moulin à papier.

 

4.journal de la tuque 1911 … 2 éditions seulement.

Le plateau où s’ élève la Ville de La Tuque n’était il y a quatre ans qu’une forêt en friche. Le silence planait sur ces solitudes. Le hardi voyageur, égaré dans ces régions sauvages, n’ entendait que le cri du fauve, le chant des oiseaux et la chute des feuilles. L’on semblait dédaigner ces lieux apparemment destinés à la stérilité . Journal La Tuque , le 24 novembre 1911

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DEUX VOYAGES — SUR LE — SAINT-MAURICE (1886-1888)

— PAR L’ABBÉ N. CARON Chanoine de la Cathédrale des Trois-Rivières.LIBRAIRIE DU SACRÉ-COEUR-^ IF. V . A T O T T ÎLIBRAIRE—ÉDITEUK 

LE Saint-Maurice, venant de Montachingue, roule ses flots noirs avec une grande majesté ; il est profond,
c’est le roi du Nord qui s’avance. Mais tout à coup une montagne, la Tuque, se rencontre juste sur son passage ; voilà deux majestés en présence; il y a combat,
mais il faut bien que le fleuve cède. Il se détourne à regret, et trouve à côté de la montagne un passage de quelques pieds seulement. Quoi ! un si petit espace pour le roi du Nord ! Deux rochers s’élèvent
de chaque côté, impassibles dans leur masse, et le fleuve est obligé de se contenter de l’espace qu’on lui laisse. Il s’enfle, il gronde, puis il se précipite-avec
fracas et forme la première cascade. Ses flots ne sont pas encore apaisés, qu’une arête de rocher se trouve encore sur son passage : il frappe, il bondit, il s’irrite,
mais le rocher tient bon, et le fleu\e est obligé de sauter lourdement par-dessus l’obstacle. Il écume de rage, et pendant l’espace d’un arpent, il lance son onde
vers le ciel en jets multipliés, comme pour menacer encore le rocher si dur qu’il vient de rencontrer. Cependant il lui faut faire un troisième et dernier saut ;
alors on ne lui voit plus cette majesté qu’il déployaità la première et à la deuxième cascade : tout couvert
d’écume, il s’élance irrégulièrement tantôt d’un côté,tantôt de l’autre ; c’est la colère! impuissante et lassée de ses propres excès.

Mais ici les rochers s’éloignent subitement, le fleuve comprimé voudrait prendre tout l’espace qu’il a maintenant devant lui, il s’élargit outre mesure, court
encore quelque temps sans but et sans raison, puis il s’apaise peu à peu, et à là fin il s’endort comme d’épuisement. Pendant son sommeil, il laisse tomber les
terres ou il tenait en suspension, et forme des îles qui se couvrent ensuite de verdure. L’ÎLE AUX GOÉLANDS                    EST UN RÊVE DU ST-MAURICE ENDORMI.[1]

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[1] Dans le blogue du 15 mai 2016 (1300) , nous écrivions :

 

Je peux dire que La Tuque, du temps de la jeunesse de mon Grand-père Lucien s’est construite autour du moulin à papier, à partir duquel les billots descendaient la rivière St-Maurice de La tuque à Trois-Rivières. Ce qui fit en sorte parallèlement que la ville se trouva divisée par une voie ferrée… d’un côté les riches anglicans capitalistes nourris à la lecture de la bible avec devoir de réussir financièrement pour bien montrer qu’on faisait partie des élus… et de l’autre, les prolétaires catholiques mis à genoux par le chapelet, le papisme et la moutonnisation des consciences frileuses…

Mais ces anglicans qui possédaient et la ville et son moulin adoraient à ce point la musique classique… qu’ils achetèrent des instruments de musique pour que leurs ouvriers en jouent et forment une harmonie qui pouvait même se métamorphoser en fanfare … et les esclaves maigrement salariés devinrent soudain les coureurs des bois d’un univers impossible pour eux : CELUI DE L’ERRANCE POÉTIQUE SUR DES NOTES DE MUSIQUE.

Et c’est ainsi que la musique classique devint l’ancrage de l’errance poétique vécue par toute une ville, et cela durant plus de 50 ans… au point où il y eut même deux harmonies musicales en guerre comme deux orchestres des Rochette en guerre …. Et le grand conteur international Simon Gauthier décrit magnifiquement cette scène où en 1929, mon grand-père promène sa femme et ses jeunes enfants jouer de la musique d’une maison à l’autre pour chasser la misère sociale par leur errance poétique … Sur une photo… on voit mon grand-père Lucien, jeune homme et mon père, qui à 5 ans tient une mandoline dans ses mains … et mon oncle Paulo avec une guitare et ma grand-mère Lumina un banjo je crois…

Et les années passèrent … 1945…. Parce que La Tuque était enclavée entre deux montagnes, et que Trois-Rivières était à plus de 100 kilomètres … sans radio, sans télévision… Notre ville devint donc un immense conservatoire de musique classique… une pépinière de musiciennes et de musiciens … Chaque été dans les parcs, il y avait concert hebdomadaire et à chaque fête comme à Noel, une parade… une arrivée du père Noel au son de la fanfare… Mon père qui avait gagné le premier prix de trompette à C.K.A.C. en 1948 en était l’âme poétique ….

Et les années passèrent… arriva 1965 … L’harmonie de La Tuque fit la place des arts nouvellement ouverte… j’y fut partie prenante dans une imitation de la famille Trapp avec Madame Mongrain… ( www.latuquehistoire.blogspot.com) … Et j’ai retrouvé sur Internet une photo de moi à 13 ans avec la jeune harmonie de l’école Champagnat de La Tuque au moment où nous nous apprêtions à partir pour Montréal, dans une attitude que n’aurait pas renié mon grand-père Lucien avec ses bottes pour aller plus loin dans la vie, mon oncle Paulo et son avion imaginaire de chasse-misère et mon père avec sa trompette pour convoquer la beauté du monde cachée dans le cœur de sa musique. Et les années passèrent… en une nuit …La Tuque qui s’était bâtie sur une légende mourut comme on se meurt dans les contes de fée… Tout ça s’effondra en une seule nuit quand le directeur de l’harmonie de La Tuque, Aubert Mongrain s’enfuit avec une jeune fille de 15 ans pour vivre une grande histoire d’amour à Montréal qui dura plus de 20 ans … Un jour que je retrouvai Aubert à Longueuil à plus de 80 ans, il me dit : Elle était musique et ma liberté n’a fait que marcher la musique toute ma vie… AIS-JE RÊVÉ TOUT CELA?

 

6 AVRIL 2022 ….. LE CONTE SUR LA TUQUE

quand Félix Leclerc s’interrogeait sur sa vocation d’artiste…sa mère Fabiola disait: Il n’y a rien de vrai que ton rêve … faudrait aller dans un autre pays…et son père Léo lui l’encourageait en disant: laisse porter, ça viendra …la récolte est à l’automne et tu es au printemps de ta vie ….Et c’est Guy Maufette qui a peut-être le mieux résumé l’aventure artistique de Félix…. en disant de lui: son pied le conduisant toujours là ou son âme le précédait …… 

tiré du Livre sur Félix Leclerc… moi mes souliers: 

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COMMENT LE VILLAGE DE LA TUQUE EST DEVENU PAR INADVERTANCE LE BERCEAU DES BOÎTES À CHANSONS…

1) Les Frères Brown : Berlin, New Hampshire

De moins de 500 habitants en 1868, la population de Berlin grimpe à Il 000 personnes au début des années 1910 et atteint son apogée avec 20 000 habitants en 1930. La Crise amorce le déclin de la population, qui n’est aujourd’hui que de Il 000 habitants.

L’accroissement démographique des belles années est entre autres attribuable à l’afflux de travailleurs étrangers notamment des Canadiens français II, des Russes, des Irlandais, et des Scandinaves 12. Par conséquent, la localité connaît à l’ époque une importante diversité ethnique et religieuse. Dès 1905, on retrouve l’hôpital Saint-Louis sous la direction des Sœurs de la charité et des Sœurs grises venues du Québec pour administrer les soins à la population canadienne-française. En 1917, Berlin et les villes voisines comptent trois paroisses ainsi que plusieurs écoles catholiques. La communauté se dote d’une Caisse Populaire en 1929 et fonde une branche locale de la Société SaintVincent-de-Paul vers 1940. L’importance démographique est telle que Berlin se dote d’un journal et d’une station de radio francophones à la même époque J3 . Nous estimons donc que la famille Brown connaît déjà bien les particularités de l’identité canadiennefrançaise au moment où elle se tourne vers les ressources du Québec.

WILLIAM WENTWORTH BROWN ET SON FRÈRE WILLIAM BROWN

Portrait de la famille Brown vers 1910 Au premier plan: Gordon Brown, fils d’Orton, Paul Brown, fils d’Herbert, Wentworth Brown, fils d’Orton. Au deuxième plan: Elizabeth Brown, fille d’Herbert, William Wentworth Brown, Lucy, femme de W. W. Brown, Marion Brown, fille d’Herbert, William Robinson Brown, Lewis Brown, fille d’Orton. Au troisième plan: Orton Brown, Caroline Brown, femme d’Orton, Downing Brown, Montague Brown, Eva Brown, femme d’Herbert, et Herbert Brown. Source: Fonds Berlin & Coos County Historical Society

William Wentworth Brown épouse Emily Hart Jenkins en 1861 avec laquelle il a quatre fils et une fille. À la suite du décès de son épouse, il se remarie avec Lucy Elizabeth Montague qui lui donne alors son plus jeune fils Montague ainsi qu’une fille. W.W. Brown décède en 1911 , un mois à peine après l’ accident qui emporte Montague au camp de Windigo au nord-ouest de La Tuque.

Le décès du fondateur de la Berlin   Mills Company est annoncé comme la « mort de l’homme qui a fait Berlin » dans The Berlin Reporter. On lui attribue ce rôle puisque le développement de la ville est fortement lié à celui de la compagnie Berlin est la première ville de l’État du New Hamsphire à éclairer ses rues avec l’électricité, et ce, grâce au barrage de l’ entreprises.

Son fils Simmons Brown est administrateur de la Maine General Hospital, de la Portland Benevolent Society ainsi que président de l’United Community Services. Lorsqu’il devient le gérant de l’usine de La Tuque en 1917,  « his desire to see progress is not confined to the mill, as both he and Mrs. Brown have shown interest in the civic and religious welfare of the community.

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2) Historique de la Brown Company à La Tuque

 

Historique de la Brown Company à La Tuque W. W. Brown et ses fils se taillent une place de choix sur le marché américain en en développant de nouveaux procédés de traitement de la pâte.

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La famille Brown prend alors connaissance des richesses forestières du Québec et plus particulièrement du potentiel énergétique des sites hydrauliques de La Tuque. Elle reconnaît vite les avantages qu’offrent la rivière Saint-Maurice et ses affluents pour le transport des billots de bois par flottage 14. En 1905, W. W. Brown fonde la filiale Quebec and St-Maurice lndustrial Company au capital de 2 000 000 $ et établit son bureau-chef dans la ville de Québec

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En 1906, la filiale canadienne rachète les sites hydrauliques de La Tuque ainsi que les concessions forestières, auparavant confiées au syndicat Brakey, puis vendues aux frères Stuart et au notaire Cyrille Tessier de Québec, pour les sommes respectivement de 75000 $ et 252000

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$. La compagnie acquiert par la suite d’ autres terres de Stuart & Tessier, de William H. Davis d’Ottawa, de la Quebec and Lake St. John Railway Company de même que de plusieurs entrepreneurs de la région, accroissant ainsi l’étendue de ses propriétés foncières qui atteint 1 735 000 acres en

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Lors de son incorporation, la compagnie s’est engagée à établir une usine lorsque La Tuque serait reliée par un chemin de fer. En 1907, elle fait construire une voie de 37 milles reliant le site à la ligne de la Quebec and Lake St. John Railway Company via Linton17•

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Cette voie est abandonnée lors de la construction du tronçon de la National Transcontinental Company entre Québec, Hervey-Jonction, La Tuque et l’Abitibi entre 1909 et 1911 18• Ce nouveau réseau ferroviaire facilite le transport de marchandises ainsi que l’arrivée de nouveaux colons à La Tuque.

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Enfin, la construction d’un moulin à pâte est amorcée en octobre 1909 et la production débute dès juillet 1910.

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Parallèlement, la Quebec and St-Maurice lndustrial Company aménage une petite centrale électrique de 3 500 h.p. aux chutes de La Tuque qui alimente l’usine et la jeune localité. L’ estimation des coûts pour le projet, comprenant le développement d’un barrage, la construction d’une usine et l’achat des limites forestières et des sites hydrauliques, se situe entre 2,5 et 3 millions de dollars

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Spécialisée dans la pâte Kraft, l’usine de La Tuque produit à ses débuts 30 tonnes par jour. Il s’agit à l’époque de la deuxième usine de pâte chimique au sulfate en Amérique du Nord. La pâte produite est envoyée en grande majorité à l’usine de Berlin pour être transformée en papier et autres produits dérivés.

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Pendant la Grande Guerre, la compagnie mère, auparavant connue sous le nom de la Berlin Mills Company, devient la Brown Company, et la filiale canadienne se nomme désormais la Brown Corporation.

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. Dans un ouvrage publié en 1986, Lise Cyr indique qu’elle ne peut confirmer si des membres de la famille Brown ont vécu à La Tuque. Or, les sources consultées permettent d’afftrmer que les gérants de l’usine ont effectivement résidé dans la localité. Les notes locales de La Gazette du Nord et du Brown Bulletin révèlent aussi qu’à l’occasion certains dirigeants de la société-mère rendent visite aux cadres de La Tuque. Ils sont souvent accompagnés de parents et d’amis qui profitent du voyage pour découvrir les attraits de la région.

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La présence des Brown transpose le caractère familial de l’entreprise en sol latuquois favorisant ainsi des rapports plus personnels avec les citoyens. En effet, la vision que ces derniers ont de la compagnie en est modifiée, ce qui réduit leur sentiment de ne relever que d’une simple succursale appartenant à une entreprise étrangère.

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Nous estimons que cela a probablement alimenté l’ approche paternaliste de la compagnie envers la communauté tout en limitant l’émergence du militantisme ouvrier.

 

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3.2 Le champ d’action de la Brown Corporation sur la scène locale Ce bref historique dévoile l’importance de la Brown Corporation dans le développement de la ville. Or, le rôle de la compagnie dépasse la simple dimension économique et touche également la vie politique, sociale et culturelle.

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Elle occupe donc une position dominante dans la sphère économique en étant le plus grand employeur des environs. À ses débuts, l’usine emploie 350 hommes, 900 en 1930 et autour de 1 000 lors de sa vente à la C.I.P, pour une population de 2934 personnes en 1911 à 9538 en 195138.

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L’histoire témoigne de la relation étroite entre la prospérité de la ville et celle de l’entreprise. Par conséquent, la compagnie exerce une influence considérable sur le conseil municipal.  La compagnie apprOVlSlonne La Tuque en électricité dès ses débuts, et ce, jusqu’en 1931 , année où elle transfère son contrat à la Shawinigan Water and Power.

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Le 18 octobre 1910, le Village de La Tuque autorise la compagnie à installer des poteaux, des fils ainsi que douze lampes pour l’ éclairage des rues. En échange, elle s’engage à fournir gratuitement pour dix ans le courant nécessaire à l’ éclairage d’une puissance de 2300 volts. Le Village doit payer 50 $ par année pour chaque lampe additionnelle45 .

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En 1913 la Ville de La Tuque signe une nouvelle entente avec la Brown Corporation concernant une légère réduction des tarifs de fourniture d’ eau et d’ électricité. En échange de ses services et de sa contribution aux travaux publics, la Brown Corporation s’assure un droit de regard sur les finances municipales.

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C’est dans cette optique que dès son établissement, elle bénéficie d’une exemption de taxes dont nous reparlerons plus amplement en deuxième partie.

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3.2.2 Influence politique L’influence de la Brown Corporation à La Tuque

s’ étend bien évidemment sur la sphère politique. En effet, grâce à sa position économique prédominante, la compagnie use de diverses stratégies afin de protéger ses intérêts et de s’ assurer une certaine influence sur les élus municipaux. Cette situation existe à divers degrés dans les villes industrielles de l’Amérique du Nord au début du XXe siècle. Il est effectivement courant que les grandes entreprises développent des relations au sein des communautés dans lesquelles elles s’installent. C’est ainsi qu’ elles arrivent à créer une sociabilité bienveillante, teintée d’ un paternalisme intéressé, avec le conseil de ville lorsqu’ elles ne le contrôlent pas elles-mêmes 50 . Dans le cas de La Tuque, il a été énoncé plus tôt que les dirigeants de la Brown Corporation ne détiennent aucun siège au conseil. La compagnie suggère toutefois diverses orientations à la ville, et parvient à faire modifier certaines d’ entre elles. En effet, elle obtient une exemption fiscale, fait adopter certains règlements, influence la taxation des contribuables, mais surtout elle impose le système de gérance municipale.

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 Le paternalisme patronal

La politique de la Brown Company envers ses employés s’inscrit dans un paternalisme intéressé souhaitant encadrer leur existence à l’intérieur comme à l’extérieur de l’usine. Cette politique repose sur l’idée selon laquelle un employé heureux et en santé est un employé productif et donc rentable.

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Ainsi, en intervenant dans lacommunauté, la compagnie cherche à  participer à l’ élaboration d’une vie sociale et culturelle riche pour ses employés et leur famille. À la fm, dans une petite localité comme celle de La Tuque, c’est toute la population qui en bénéficie. Néanmoins, les interventions de la compagnie ne sont pas désintéressées et touchent principalement les domaines qui influent directement sur sa production ou le confort de ses cadres. L’étude des monographies et des journaux locaux de même que du Brown Bulletin permet de déceler différents signes de ce paternalisme.

La famille Brown y est décrite comme étant sans prétention et accessible, offrant une relation de complicité avec les ouvriers. On raconte entre autres que la compagnie offre aux fêtes une dinde à tous les employés mariés.

Lorsque les objectifs de rentabilité sont dépassés, le gérant de l’usine remet à chacun des employés un cigare en guise de récompense bien méritée  .

Les quelques témoignages de travailleurs que nous avons retrouvés corroborent ces

C’est dans cette optique que Philippe Allard confie que « les gens aimaient travailler à la Brown pour le caractère humain de l’usine » et que « la Brown n’était pas, à l’époque, une compagnie aussi puissante que la CIP, mais elle portait une attention vraiment spéciale aux employés ».

À cet effet, la compagme encourage ses employés à participer à différentes activités sportives et récréatives. Ces dernières favorisent la formation d’une sociabilité entre les ouvriers, mais également au développement d’une relation de réciprocité entre les cadres et les employés.

Parmi les réalisations de la compagnie nommons la fondation d’une ligue de hockey, d’un club de curling ainsi que d’une ligue de quilles. De plus, la Brown Corporation organise fréquemment des parties de croquet, des pique-niques et des réceptions pour les familles d’ employés.

Des joutes sont même organisées entre la ligue de hockey de l’usine de La Tuque et celle de Berlin aux États-Unis .

Ces activités ainsi que le caractère familial de la compagnie ont sans doute contribué à créer un sentiment d’ appartenance chez les employés. Au niveau des avantages sociaux offerts à ses employés, la compagnie est l’une des premières au Canada, en 1914, à instaurer une police d’ assurance-accident au nom de la Brown Corporation Relief Association dont le « taux d’ assurance est le plus bas au Canada59 ». Il est intéressant de constater que l’ exécutif de cette association comprend •

Un service d’infirmerie est aussi créé en 1920. Les infirmières œuvrent à la prévention d’accidents à l’usine, une surveillance de la malnutrition infantile, des visites aux accidentés du travail, aux femmes qui viennent d’enfanter de même que dans toutes les écoles de la villé2•

Cette volonté d’encadrer les employés va de pair avec la politique de santé et sécurité telle qu’ exposée dans le journal de la Brown Company qui est distribué dans toutes ses usines.

Véritable outil de transmission, le Brown Bulletin incite les ouvriers, sur un ton empreint de moralité, à se conformer aux différentes règles d’éthique et de sécurité au travail. On y affirme que les accidents, la paresse ainsi que la corruption sont les trois éléments les plus néfastes pour la rentabilité de l’entreprise.

À ce propos, on peut lire « when you do anything for the success of this Company you surely [are] benefiting yourselves, because a successful Company can take their employees through a period of hard times, furnishing work and reasonable wages where an unsuccessful company would fai ».

À cela s’ajoutent des messages ayant l’apparence d’un sermon dans lesquels se retrouvent des phrases telles que « Would you employ yourself ?64 » Ce type de discours laisse transparaître la logique d’entreprise qui est de responsabiliser les travailleurs afin d’accroître la productivité en leur promettant une stabilité d’emploi et des salaires adéquats en retour.

62 Les visites à domicile sont gratuites pour les employés cotisant à l’ assurance-accident et des frais entre un et trois dollars sont applicables pour les visites post-accouchement. Brown Bulletin, Septembre 1922, p. 3-5. 63 Brown Bulletin, juillet 1919, p. 12. 64 Brown Bulletin, janvier 1920, p. 9. 128 Le bulletin mensuel offre à ses lecteurs des informations sur les opérations de la compagnie aux États-Unis et au Canada, des chroniques sportives, un carnet mondain, des nouvelles littéraires, des billets historiques ainsi que divers articles informatifs. Il est intéressant de souligner qu’une partie du journal est dédiée aux lettres ouvertes et que l’on invite tous les employés qui le souhaitent à proposer des textes. Par contre, le journal est uniquement de langue anglaise jusqu’ en 1927. À partir de cette date, on peut y lire à l’ occasion une petite chronique en français destinée aux employés de La Tuque . Selon les sources consultées, les relations de travail sont relativement bonnes tout au long de notre périodé. Le conseil de ville relate tout de même quelques requêtes d’ employés demandant des augmentations de salaire  . En revanche, selon les contemporains, les salaires offerts par la Brown sont supérieurs au salaire ouvrier moyen du Québec. Dans un article paru en 1940 dans Le Nouvelliste, on indique que la Brown Corporation paie les journaliers 0,17 $ de l’heure en 1910 et 0,45 $ en 1940. Nous avons pu retracer l’ échelle salariale selon les métiers par département pour l’ année 1924. À titre d’ exemple, notons que le contremaître de maçonnerie est l’ employé le mieux payé avec un taux horaire de 1,00 $, suivi du contremaître des machinistes à 0,92 $. Un 65 Brown Bulletin, septembre 1927, p. 6. 66 Jean-Pierre Charland indique qu’ une grève de 45 jours eut lieu à La Tuque en 1921. Surpris par cette information qui s’avère absente dans nos sources, nous avons dépouillé les éditions de la Gazette du Travail de 1920, 192 1 et 1922 auxquels il se réfère. Or, nous n’avons retrouvé aucune trace d’une quelconque grève à La Tuque.

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.2 L’engagement dans la communauté latuquoise La mémoire latuquoise se souvient particulièrement des multiples interventions de la famille Brown dans la vie sociale et culturelle de la communauté.

En effet, la compagnie contribue à plusieurs œuvres de bienfaisance. Tout d’abord, elle pourvoit gratuitement en électricité l’ église et le presbytère catholique, la salle paroissiale, les écoles de même que l’hôpital et l’ orphelinat . L’ engagement de la compagnie s’ étend 70 Wages and hour of /abor, 1 juin 1924 (Fonds Brown Corporation, Société historique de La Tuque et du Haut-Saint-Maurice) 71 Alain Dion, L’industrie des pâtes et papiers en Mauricie 1887- 1929, Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Trois-Rivières, 1981 , p. 17l. 72 « Histoire de la Brown Corporation », Écho de La Tuque, 28 juin 1998, [s.p.] 73 Lors du passage du contrat d’électricité à la SWP, la ville demande à ce que la politique de gratuité établie par la Brown à l’ endroit de ces édifices soit maintenue. 130 aussi à l’hôpital Saint-Joseph et à différentes associations. On note d’ailleurs sa contribution au paiement des dépenses dont la municipalité est affligée lors de l’ épidémie de grippe en 191974. La famille Brown fait également construire une ferme pour répondre aux besoins des plus démunis en 1921. La Milk Farm compte 75 vaches Holstein. Le dépôt de lait de la compagnie répond aux recommandations du Conseil d’Hygiène afin de contrer la mortalité infantile. Pendant quelques années, environ 500 pintes de lait sont distribuées quotidiennement aux familles dans le besoin 75. On doit également à la Brown Corporation la création de différents clubs de chasse et pêche, d’un club de golf et d’une fanfare.

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Proches de la petite communauté anglophone, les cadres de la compagnie sont aussi membres d’ associations francophones telles que la Chambre de Commerce et la Ligue des citoyens de La Tuque 76. Pareillement, quelques représentants privilégiés de la petite bourgeoisie, principalement des gens d’ affaires ainsi que des membres de professions libérales, participent à des organisation~ anglophones comme le Rotary Club77 • Notons également que le ,gérant de la Brown Corporation siège toujours à la table d’honneur aux côtés du curé Corbeil et du maire lors des grands événements.

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Ces observations permettent de déceler une certaine collaboration entre les élites francophones et anglophones bien qu’ elles forment chacune une communauté distincte.

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1 Ceci nous amène à l’une des plus grandes réalisations de la Brown Corporation à La Tuque. Le 19 janvier 1922, elle inaugure le Community Club, somptueuse bâtisse de style néo-classique. Comprenant quatre étages, incluant le sous-sol, la bâtisse au coût de 288252 $ est entièrement recouverte de briques et comporte deux grandes galeries. Le club est situé dans le « quartier des Anglais » et est entouré d’espaces récréatifs dans lesquels on retrouve deux terrains de tennis, un parc d’ attraction, une aire de pique-nique ainsi qu’une patinoire. Figure 3 Le Brown Co

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Le plateau où s’ élève la Ville de La Tuque n’était il y a quatre ans qu’une forêt en friche. Le silence planait sur ces solitudes. Le hardi voyageur, égaré dans ces régions sauvages, n’ entendait que le cri du fauve, le chant des oiseaux et la chute des feuilles. L’on semblait dédaigner ces lieux apparemment destinés à la stérilitél . Journal La Tuque , le 24 novembre 1911

Tout d’abord, il existe peu de journaux locaux pendant notre période. En 1911, un journal nommé La Tuque produit deux publications seulement. Ensuite, on retrouve Le courrier78 de 1918 à 1921 qui n’a également publié que quelques éditions suivi de La Gazette du Nord, basée en Abitibi qui possède une division à La Tuque de 1922 à 1925. Nous avons ensuite consulté The St. Maurice Valley Chronicle et The Shawinigan Standard afin de déceler des indices sur les relations entre les élites francophones et anglophones. Les autres journaux régionaux consultés brièvement sont Le Bien Public et Le Nouvelliste (dès 1920) qui comportent des articles lors des événements majeurs de la ville79• L’Écho de La Tuque débute seulement en 1938, mais constitue tout de même une source pertinente puisqu’il publie des articles commémoratifs ainsi que des éditions spéciales dédiées à l’histoire locale

.Cela nous amène aux fonds de la Berlin Coos County Historical Society situé à Berlin dans l’État du New Hampshire aux États-Unis. La société détient plusieurs cartables regroupant une multitude de documents concernant la famille Brown tels que des coupures de presse, des photographies et des témoignages. Ceux-ci nous ont permis d’ avoir accès à des journaux locaux, dont The Berlin Reporter, et de lire les chroniques historiques publiées dans The Berlin Daily Sun, qui sont riches en informations sur la compagnie et ses dirigeants.

Dans le même ordre d’idées, la Brown Company publie dès 1919 le Brown Bulletin qui comporte des articles sur ses réalisations ainsi que sur les activités socioculturelles de ses employés. Il s’agit d’un document révélateur de l’idéologie de l’entreprise, mais également de ses interventions dans la communauté. Soulignons que le dépouillement intégral du Brown Bulletin a été grandement facilité par le travail de numérisation effectué par la Berlin Coos County Historical Society.

Les recensements constituent notre dernière source. Tout d’abord, les listes nominatives du recensement de 1911 à La Tuque permettent de repérer les individus qui sont déjà établis au moment de la fondation de la ville. On peut connaître des données biographiques telles que la date de naissance, la profession ou les liens familiaux. Cette recherche bénéficie également de la disponibilité récente du recensement de 1921. Ce dernier nous a permis de retracer avec plus de certitude le parcours socioprofessionnel des membres de la petite bourgeoisie. De surcroît, nous avons complété notre étude grâce aux recensements nominatifs et agricoles antérieurs (1871-1901) afin de connaître les origines sociales et géographiques de notre corpus d’individus. Cette tâche ardue a été facilitée par les bases de données en ligne de Bibliothèque et Archives Canada (1871-1901), d’Automated Genealogy (1901-1911) et d’Ancestry (1921). En définitive, notre corpus de sources est vaste et diversifié. Nous détenons ainsi une panoplie d’outils pour analyser chaque aspect de notre étude.

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. La Tuque compte toutefois plus d’une vingtaine d’ auberges et d’hôtels au cours de notre période. Nous estimons que cette multiplication d’ établissements hôteliers et d’entreprises de construction à La Tuque est attribuable à deux faits. D’une part, le contexte de colonisation du territoire amène une forte demande en matière d’hébergement et de développement urbain. Et d’ autre part, l’isolement géographique de la jeune cOmInunauté accentue l’urgence de répondre aux besoins d’une population qui s’accroît rapidement. La Tuque est également fréquentée par des voyageurs en provenance du Lac-Saint-Jean, de Québec ou de Trois-Rivières ainsi que des travailleurs temporaires ou saisonniers des chantiers forestiers et ferroviaires. Cette situation favorise donc le développement économique local et confère rapidement un caractère urbain à La Tuque.

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Le gérant de l’usine, Simmons Brown, souhaite que cet établissement soit un lieu pour cultiver l’esprit et le corps. La variété des activités offertes répond à cet objectif, car, au-delà d’un centre sportif complet doté d’un gymnase et d’une piscine, le Community Club est aussi un endroit de détente et d’éducation comportant une salle de gala, des fumoirs et une bibliothèque. On y offre différentes formations, dont des cours d’apprentissage des langues française et anglaisé2• L’objectif premier du club serait la création d’une sociabilité commune entre les francophones et les anglophones. Lucien Desbiens expose bien cette vision: Afin de favoriser l ‘harmonie entre la communauté de langue anglaise et la communauté de langue française, ils [les Brown] ont construit un club somptueux, le Community Club, où la jeunesse et même les aînés de la ville peuvent trouver des amusements agréables et honnêtes83. Précisons toutefois que l’adhésion des Canadiens Français au Community Club est plutôt faible à ses débuts. Dans La Gazette du Nord, un article signé par le Comité canadien-français, déplore que les francophones ne sachent pas bénéficier de la multitude d’activités qui est à leur portée grâce à l’œuvre de la famille Brown. Il est particulièrement déçu du taux de participation aux cours de langue anglaise alors qu’un plus grand nombre d’anglophones se sont inscrits aux leçons de français. Il accuse sa communauté d’être refermée sur elle-même et de manquer au devoir de sa « race ». En effet, il déplore qu’elle ne profite pas de l’occasion pour « sympathiser auprès de ces Anglais que nous connaissons à peine et qui nous ignore tout à fait, [ … ] ne voulant ni faire connaître notre langue aux Anglais ni étudier la leur, nous refusant à nous mêler à 82 Lise Cyr, op.cit., p.91-96. 83 Lucien Desbiens, Au cœur de la Mauricie, Éditions du Bien public, Trois-Rivières, 1933, p. 48. 133 eux dans l’intimité d’un club84 »et d’ainsi établir une relation amicale basée sur l’égalité et le respect mutuels. Notons que cette faible adhésion des francophones au Community Club est sans doute liée au coût de la carte de membre qui est assez élevé pour l’époque (12,00 $ pour les hommes et les garçons et 5,00 $ pour les femmes et les filles)85. Selon le témoignage du Latuquois Wesley Smith, recueilli par Lise Cyr, les dimensions et le luxe du Community Club traduisent deux objectifs: d’une part démontrer la puissance économique et le prestige de la Brown Corporation, et d’ autre part investir à l’abri des impôts88 . Bien qu’il ne nous soit pas possible de corroborer ces allégations, nous estimons que la compagnie profite en effet des avantages fiscaux que représente l’investissement de capitaux dans une œuvre récréative au Québec. Au niveau municipal, le Community Club est classé parmi les biens-fonds non imposables compte tenu du caractère communautaire de l’établissement89. Pour ce qui est de la démonstration du prestige de la famille Brown, nous avons retenu un court extrait publié dans le Brown Bulletin démontrant la fierté de la compagnie envers le club de La

Lors d’un discours prononcé à l’inauguration du club, le curé Corbeil exprime sa gratitude envers l’ engagement de la Brown Corporation dans la communauté et 84 « Au Community Club. Le rôle des Canadiens Français », La Gazette du Nord, 25 janvier 1923, p. 5. 85 Idem 88 Lise Cyr, op. cil., p. 91. 89 Séance du 3 octobre 1929, Ville de La Tuque. 90 « The Community Club, La Tuque, Qc », Brown Bulletin, Avril 1922, p. 10. 134 ajoute qu’à La Tuque « le patron et l’ouvrier se connaissent, s’aiment et s’ aident, et c’est pourquoi il Y aura toujours de l’ordre dans la cité, de la prospérité dans les foyers, et de la paix dans les cœurs91 ». Soulignons également qu’une page entière de l’édition de juillet 1926 du Brown Bulletin célèbre les 25 ans de sacerdoce du curé Corbeil. À la suite des éloges qui lui sont faits, on affirme qu’il mérite « the confidence and the trust of our business men, and especially of Messrs. Brown, who have contributed towards the success of the se organizations of social welfare their utmost, sympathetic and efficient cooperation.92 » Ces extraits dévoilent une certaine bienveillance réciproque entre le représentant du clergé, membre de l’élite francophone, et la grande entreprise. Cette collaboration n’est cependant pas spécifique à La Tuque et rappelle celle existant entre l’abbé Laflèche de Grand-Mère et les dirigeants de la Laurentide. Il va sans dire qu’une telle collaboration entre les figures du pouvoir local est mutuellement bénéfique93 . 3.2.3.3 L’organisation d’un quartier anglophone À l’image des autres compagnies dans la vallée du Saint-Maurice, la Brown Corporation assure le confort de ses cadres en dotant sa communauté d’institutions confessionnelles. Elle fait construire à cet effet l’ église anglicane St. Andrews ainsi que des écoles anglophones. Ses établissements se situent à proximité de l’usine dans un petit quartier principalement constitué de la rue On the Bank, portant aujourd’hui le nom de Beckler, en mémoire de Warren Beckler, gérant de l’usine de 1943 à 1960. La 91 Discours du curé Corbeil à l’inauguration du Community Club, 19 janvier 1922 (Fonds Eugène Corbeil, Société historique de La Tuque et du Haut-Saint-Maurice) 92 Brown Bulletin, juillet 1926, p.3. 93 René Verrette, op. cil. , p. 148 et p. 175. 135 compagnie y construit une dizaine de maisons entre 1910 et 1925, réservées à des cadres et techniciens haut placés et mariés. Une maison de pension est également à la disposition des célibataires. Ces résidences, situées à proximité du Community Club, composent le noyau de l’ élite anglaise de La Tuque94 . . Tout comme le relève Lise Cyr, les maisons de la Brown, presque toutes en bois, sont dotées d’une architecture anglaise de type cottage. Bien qu’elles soient distinctes les unes des autres, elles se ressemblent et assurent une certaine cohérence architecturale. La compagnie s’ occupe de l’ entretien et du chauffage des maisons

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La forte représentation du milieu rural au sein de la petite bourgeoisie latuquoise n’est pas anodine. Elle indique déjà ses origines sociales en laissant présager qu’ elle se compose majoritairement de fils de cultivateurs. Mais au-delà de cet aspect, les origines rurales permettent de comprendre les modalités de la formation de cette élite dans un contexte de colonisation. En d’autres mots, nous estimons que les racines rurales des individus influencent le type de sociabilité qu’ils exercent au moment de leur établissement dans la petite ville en essor qu’ est La Tuque au début du XXe siècle. N’oublions pas que cette dernière ressemble davantage à un village forestier à ses débuts, mais que sa fonction industrielle, ainsi que la rapidité avec laquelle elle aménage ses rues et accroît ses services publics et commerciaux, lui confèrent un caractère urbain en l’espace de quelques années à peine.

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La mobilité géographique constitue en soi une stratégie d’ascension sociale ou du moins une stratégie de survie. Le déplacement d’une famille répond habituellement à la volonté d’assurer l’ avenir de sa progéniture. L’exode rural est un phénomène maintes 51 fois abordé et les études démontrent que ce dernier est souvent la cause d’un manque de travail ou de l’insuffisance de la terre familiale. Des gens quittent alors leur village pour s’établir là où il y a de l’emploi, c’est-à-dire en villel 2 . La colonisation de La Tuque survient en pleine période de l’ accroissement de la population urbaine et de l’exode des Canadiens français vers les États-Unis. Ainsi, l’annonce de la construction d’une nouvelle usine et les emplois qui en découlent attirent de nombreuses familles ainsi que des jeunes hommes célibataires. La Tuque à ce moment devient donc un nouveau foyer de peuplement tant pour les fils de cultivateurs que pour les hommes d’ affaires et de profession qui y voient la création d’un nouveau marché.

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La cohésion plus ou moins forte de la petite bourgeoisie francophone est favorisée par ses antécédents ruraux. En effet, ses membres se servent individuellement et collectivement des outils qu’ils connaissent déjà soit la mobilisation des institutions religieuses à l’ élaboration d’ un cadre social, les solidarités régionales et familiales et l’engagement dans les différentes activités socioculturelles de la communauté. Et comme le dit bien Lucien Desbiens : « cet esprit de famille est bien compréhensible quand on songe, que la ville, par sa situation géographique toute spéciale, est isolée du reste de la Province

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Alors que le territoire s’organise avec la création de la paroisse Saint-Zéphirin en février 1908, le Village de La Tuque est fondé le 9 septembre 1909. Le premier conseil 58 municipal est composé du maire J. Achille Comeau et de six conseillers 17• Le Village de La Tuque englobe les premières habitations situées sur la rive du Saint-Maurice au pied de la côte où se situe aujourd’hui le quartier Bélair. Or, l’établissement du moulin à papier de la Brown Corporation, accompagnée de la construction des voies ferrées à l’ extrémité nord-ouest du territoire, entraîne un deuxième foyer de peuplement « drainant une grande partie de la population installée en bas de la ville vers le haut de la ville 18 ». Cette situation mène à la création d’une seconde municipalité nommée La Tuque Falls dont le développement est appelé à rapidement dépasser celui de son aînée 19. Wenceslas Plante devient le maire du nouveau village fondé le 4 avril 191020. Pendant quelques mOlS, les deux municipalités tentent de se développer séparément bien qu’ elles partagent la même église et les mêmes institutions. Les monographies locales racontent que la tension existant entre les deux communautés a mené au saccage de l’aqueduc du Village de La Tuque par des citoyens du village voisin. Ainsi, comme raconte Lucien Desbiens dans son livre Au cœur de la Mauricie, [ … ] deux villages se guettaient comme chien et chat. On a partagé le gâteau, mais les parts ne sont pas égales. Le village de La Tuque a pris la crème: le fleuve rêveur qui va se perdre vers Trois-Rivières; la chaîne de montagnes du sud et la forêt qui s’évade vers les terres fertiles de Rivièreaux-Rats.

La Tuque Falls a gardé, par contre, la partie la plus consistante de la galette: les chutes, les usines, les gares de chemin de fer, l’église et le couvent La situation étant néfaste au développement de chacune des municipalités, le conseil du Village de La Tuque Falls propose un projet de fusion lors de la séance du 26 novembre de 1910 : Considérant que cette localité se développe rapidement, que les deux municipalités ne sont séparées que par une ligne imaginaire et que les intérêts des contribuables sont identiques. Considérant que ces intérêts communs nécessitent une administration unique et les pouvoirs plus étendus que confère une organisation de ville, que ce conseil de la municipalité du Village de La Tuque Falls entreprenne de concert avec le conseil de la municipalité du Village de La Tuque la procédure annexatoire [ … ] dans le but de réunir les deux municipalités dans une seule et d’ ériger en ville avec charte toutes les tertiaires des deux municipalités

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La Commission scolaire de La Tuque35 est fondée par le curé Eugène Corbeil en 1908.  Fondateur de la paroisse de l’Ascension dans les Laurentides, il y demeure jusqu’ en 1908. C’ est alors qu’ il reçoit la mission de fonder la paroisse SaintZéphirin de La Tuque. Le curé Corbeil fait appel à différentes congrégations religieuses afin de dispenser les services essentiels à la population. Il fait alors construire une église, un couvent, un orphelinat, un hôpital ainsi que des écoles. Eugène Corbeil est également l’ instigateur de nombreux mouvements laïques et l’aumônier de plusieurs associations

Figure importante de la petite bourgeoisie francophone, le curé Eugène Corbeil est reconnu pour son humanisme et ses talents d’orateur. On le compare plus d’une fois au curé Labelle, qui fut d’ailleurs l’ami de son père. Il sait s’allier avec les élus municipaux afin d’assurer le contrôle des mœurs notamment par la mise en place de règlements touchant les débits de boissons

Il entretient également de bons rapports avec les dirigeants de la Brown Corporation. À son décès le 8 septembre 1939, on peut lire dans Le Bien Public: D’un physique imposant, il avait une constitution pour résister aux épreuves qu’il aurait à surmonter. Dans sa large poitrine, battait un cœur d’apôtre et de patriote. Malgré la finesse de son esprit cultivé, le jeune prêtre avait un tempérament pour s’adapter sans peine à la couleur locale; dynamique, inépuisable, enthousiaste, rude au besoin, il saurait animer, insuffler l’ardeur chrétienne et patriote et contrôler les emportements trop fougueux.

o. Le premier projet d’envergure est celui d’un pensionnat pour filles. Selon l’entente prise avec les Sœurs de l’Assomption en mars 1910, la commission scolaire s’occupe de la construction du bâtiment d’une valeur de 25 000 $ et s’engage à fournir les équipements nécessaires de même que de s’occuper des frais liés à l’entretien, aux assurances et aux taxes municipales. La congrégation s’engage en retour à fournir les institutrices nécessaires moyennant un salaire annuel de 150 $ pour chacune.

Une entente semblable est prise entre la commission scolaire et la communauté des Frères Maristes afin de dispenser l’enseignement aux garçons. Installé dans des locaux temporaires, le Collège Saint-Zéphirin ouvre enfin ses portes en 1912. Au cours des années 1920, l’augmentation de la population amène la commission scolaire à procéder à

 

 

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Rappelons néanmoins que les deux premiers maires du village de La Tuque et de La Tuque Falls sont tous deux des boulangers aux origines plutôt modestes. Par conséquent, comme nous l’avons énoncé plus tôt, il nous apparaît difficile de déceler une certaine évolution dans la composition du conseil municipal.

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Le champ d’influence de Charles-Romulus Ducharme s’étend bien évidemment au niveau régional et national, et ce, au-delà de notre période d’étude. Soulignons qu’il contribue fortement au développement de la municipalité et de ses environs en travaillant pour l’obtention des subventions publiques pour la construction des routes reliant La Tuque à Grand-Mère en 1925 et au Lac-Saint-Jean en 1955

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Dans le cas de La Tuque, les dirigeants de la Brown Corporation, leaders économiques de la localité, s’ avèrent absents de la scène politique. Étant logés par la compagnie, ils ne sont pas propriétaires et ne détiennent en aucun cas le droit de vote. Les gros marchands anglophones et étrangers semblent quant à eux préférer rester à l’ écart de la vie politique. Ainsi, tout au long de notre période, le conseil de ville est exclusivement canadien-français, ce qui laisse place à la prépondérance de la petite bourgeoisie.

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Le contexte socioculturel de La Tuque au début du XXe siècle Pendant les années qui nous intéressent, la communauté latuquoise est en profonde mutation. La population s’accroît rapidement et les migrants, porteurs de traditions rurales, parviennent généralement à conserver leurs réseaux de sociabilité. L’appropriation d’un nouvel espace social se fait, entre autres, par la mise en place d’associations locales. Les premières organisations sont naturellement très près de la paroisse Saint-Zéphirin. À l’époque, le clergé occupe le premier rôle dans l’organisation d’une vie sociale et culturelle et assure le maintien des bonnes mœurs. La Tuque ne fait pas exception avec la participation du Curé Eugène Corbeil dans la création de la Ligue du Sacré-Cœur en 1914 et à titre d’aumônier de plusieurs mouvements laïcs dont les Zouaves pontificaux et les Dames patronnesses fondées par les Sœurs de l’ Assomption.

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Hormis les mouvements de nature religieuse, la jeune communauté procède à la création de divers clubs et associations. Parmi les plus anciennes organisations, nous retrouvons le Mechanic’s Band (1909), renommée l’Harmonie de La Tuque en 1935,

La vie socioculturelle et sportive se limite principalement au Cercle paroissial avant la création du Community Club par la Brown Corporation en 1922 dont il sera question dans le prochain chapitre.

En juin 1927, le comité chargé de la route nouvellement construite entre Saint-Tite et La Tuque envoie une lettre au gouvernement dans laquelle il déplore l’état lamentable de la route et exige que des améliorations soient effectuées pour faciliter l’accès aux automobiliste

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à 120 kilomètres de Grand-Mère et 170 kilomètres de Trois-Rivières4 , de même qu’ à plus de 140 kilomètres de Roberval5 ,

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La Tuque demeure une ville mono-industrielle jusqu’aux années 1940.

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La Brown Company, connue à l’époque sous le nom de la Berlin Mills Company, dirige ses opérations au Canada par l’ intermédiaire de sa filiale la St. Maurice & Quebec Industrial Company qui devient la Brown Corporation en 1917. L’ usine de La Tuque restera la propriété de la Brown Company jusqu’à sa vente à la Compagnie Internationale de Papier en 1954.

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. Nous ferons d’abord connaissance avec la famille Brown, propriétaire de la Brown Corporation, avant d’étudier son rôle dans les champs politique, économique et associatif à La Tuque

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Selon Claude Bellavance, le patronat désigne l’ensemble des individus qui exercent les pouvoirs économiques dominants au sein de l’entreprise. Ce groupe peut alors développer, par l’idéologie paternaliste, une volonté d’encadrement social des employés à l’intérieur comme à l’extérieur de l’usine.

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article paru en 2004, Neil White définit les villes de compagnie comme étant des communities constructed, owned, administered by, and dependent upon a sole industrial enterprise. They were characterized by a marked degree of industrial paternalism grounded in a utilitarian business ethic. Employers sought to ” control ” or administer the lives of their workers, the majority of residents, in order to ensure a stable, efficient workforce and secure a profit. At the same time, residents created community by engaging in various forms of negotiation with the companies55 .

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Selon les définitions courantes, la ville de compagnie se caractérise par un contrôle majeur de l’entreprise en matière de développement urbain. C’est à partir de ce constat qu’est apparue l’expression « villes planifiées 56 » qualifiant l’émergence de villes construites selon un modèle préétabli par les promoteurs industriels.

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u’à différents degrés selon les cas, les entreprises ont organisé l’aménagement urbain selon un plan et des normes architecturales spécifiques. L’emplacement des résidences suit généralement un ordre logique marqué par la ségrégation sociale et ethnique. Les compagnies participent également à la création des institutions publiques, telles que les écoles, les hôpitaux et les clubs communautaires afin d’offrir un climat de vie favorable à leurs travailleurs. En somme, elles agissent aussi au niveau politique et s’assurent de contrôler la ville soit en régentant le conseil municipal, souvent formé de ses propres cadres, et en se votant des exemptions fiscales, soit en faisant adopter le système de gérance municipale, fonction généralement assumée par un ingénieur à l’emploi de la compagnie. Elles offrent aussi une expertise technique [ … ] ce qui peut leur redonner une certaine influence dans l’aménagement de la ville57 •

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À ce sujet, les auteurs expliquent, dans un article collectif, qu’à leurs débuts les entreprises établies en territoire vierge devaient financer des infrastructures urbaines, telles que des routes, afin d’assurer leur réussite. Ceci, tout en contribuant au développement régional, aurait limité la capacité d’expansion de ces entreprises les obligeant ainsi à appliquer diverses stratégies de financement telles que l’obtention de crédit sur leurs possessions

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Les études suivantes sont guidées par l’idée que dans les nouvelles villes de la Mauricie des XIXe et XXe siècles « la discipline sociale ne se serait pas implantée aussi rapidement sans l’intervention de trois forces principales : les entreprises, l’Église et la petite bourgeois

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e. Il définit le paternalisme intéressé par le désir d’une entreprise d’intervenir seulement dans les domaines qui l’intéressent. Ainsi, la Laurentide souhaite encadrer les employés afin de protéger ses propres intérêts, mais elle le fait en investissant le moins possible dans le développement urbain. Ces interventions sont donc ponctuelles et visent à favoriser de bons rapports avec le conseil municipal et la population. Bien que très pertinente, l’ étude de Ruest, en se concentrant sur la sphère politique, omet tout un pan des pratiques élitaires que nous souhaitons inclure dans notre analyse

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Cadre d’étude: «La Tuque, ville qui jaillit de la forêt …. La région de la Haute-Mauricie est découverte en 1651 par le jésuite Jacques Buteux lors d’un voyage sur la rivière Saint-Maurice durant lequel il sympathise avec les Atikamekw. Pendant son deuxième voyage en 1652, le père Buteux est fait martyr lors d’un raid perpétré par des Iroquois. Plus d’un siècle s’écoule avant la création de postes de traite pour le commerce des fourrures en Haute-Mauricie à Kidendatch en 1775 puis à Weymontachie et à la Rivière-aux-Rats

Selon Claude Gelinas, un poste de la King’s Post.Company est en activité vers 1820 à La Tuque précédant ainsi l’établissement du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1828

Ce n’est qu’ au milieu du XIXe siècle que la Haute-Mauricie devient digne d’intérêt pour le gouvernement du Canada-Uni, qui y voit l’immensité des richesses forestières. Il investit alors des sommes considérables afin d’ aménager le Saint-Maurice pour en faciliter la navigation.

Parallèlement, l’État procède, dès 1852, à la distribution de concessions forestières à un petit groupe d’entrepreneurs souhaitant en faire l’exploitation. L’organisation du territoire se poursuit avec l’érection du canton Mailhot en 1877. Les années 1880 marquent un tournant avec l’arrivée des papetières étrangères ‘ intéressées par la forêt mauricienne. Parmi elles, la pionnière est la Laurentide Pulp Company, qui s’ établit à Grand-Mère.

Jean-Baptiste Tessier, reconnu comme étant le premier colon de La Tuque, s’établit sur la rive ouest du Saint-Maurice vers 1850. Quelques années plus tard, en 1863, on compte déjà onze familles composées de Canadiens français, d’Amérindiens et de Métis à La Tuque.

. La communauté jusque-là destinée à demeurer une petite bourgade connaît un élan de colonisation au début du XXe siècle. En effet, la construction des voies ferrées reliant La Tuque à Québec ainsi qu’au Lac-Saint-Jean amène un flot d’ouvriers qui s’ ajoutent aux travailleurs forestiers déjà présents dans la région. L’achat récent des chutes de La Tuque et d’importantes concessions forestières par une compagnie américaine, la Brown Company, laissent entrevoir un nouveau développement industriel attirant, par le fait même, des familles et des jeunes hommes célibataires des régions voisines.

Devant la population flottante de travailleurs installés dans des abris temporaires et l’établissement de plusieurs centaines de personnes qui s’ensuit, Mgr NarcisseZéphirin Lorrain confie la mission de La Tuque au curé Eugène Corbeil en 1908. Le mandat du jeune prêtre est d’ encourager et d’encadrer la colonisation de ce nouveau foyer de peuplement. Il fait alors appel à des congrégations religieuses pour l’implantation d’institutions médicales et scolaires de confession catholique. La construction du moulin à pâte et d’un barrage hydroélectrique par la Brown Company en 1909 mène à la fondation de deux municipalités distinctes, les villages de La Tuque et de La Tuque Falls, qui fusionnent pour former la Ville de La Tuque en 1911.

L’étude du cas de La Tuque entre 1907 et 1939 s’avère un cadre géographique et temporel de choix compte tenu des particularités entourant la fondation ainsi que l’évolution de cette ville industrielle en région éloignée. Étant donné son isolement, La Tuque doit se doter d’institutions et d’infrastructures urbaines essentielles plus rapidement qu’ailleurs. Son développement engendre donc un investissement supérieur à la moyenne puisque la municipalité ne peut compter sur la proximité de villes voisines pour répondre aux besoins de sa population. À ce sujet, il faut savoir que pendant une partie de notre période les voies d’accès au territoire sont limitées à la navigation et au chemin de fer. En 1925, une route apparaît enfin entre les Piles et La Tuque, mais celleci est plutôt rudimentaire71 . La route est asphaltée en 1955 seulement, soit environ deux ans avant l’ouverture de la route longtemps espérée entre La Tuque et le Lac-Saint-Jean.

s. À titre d’ exemple, parmi ceux qui se déclarent marchands lors du recensement de 1911, nous retrouvons 20 Canadiens français, trois Russes, un Polonais, quatre Syriens, un Italien, un Autrichien, ainsi qu’un Canadien anglais. On peut donc constater que la majorité des marchands sont d’origine française, mais qu’il existe tout de même une certaine diversité ethnique dans le monde des affaires dès le début de notre période. Cela dit, nous avons décidé d’exclure certains marchands prospères, notamment Henry Hillier et Frank Spain afm de rester fidèle à notre étude sur la création d’une petite bourgeoisie canadienne-française locale

Pour ce qui est de la Brown Corporation, nous estimons qu’elle détient un pouvoir important puisqu’elle contribue au financement de plusieurs projets de développement, ce qui lui permet de conserver un certain contrôle politique en obtenant des exemptions fiscales et en faisant adopter la gérance municipale. Toutefois, nous croyons que la petite bourgeoisie sait prendre sa place dans l’espace public, non seulement par l’intermédiaire du conseil de ville et de la commission scolaire, mais aussi par sa présence accrue dans le monde commercial et associatif. C’est dans cette optique que nous souhaitons aller audelà de l’étude du conseil municipal et insérer les autres dimensions de la société locale à notre analyse. Cela permet de tenir compte d’un plus grand nombre d’individus susceptibles d’être inclus dans notre conception de l’élite.

Notre hypothèse est que les rapports entre la petite bourgeoisie et la Brown Corporation, bien qu’ils soient par moments conflictuels, évoluent généralement sous le signe de la collaboration. Nous estimons alors que La Tuque se distingue du modèle commun des villes de compagnie par la présence d’une élite francophone, exerçant une domination du conseil de ville, tout en travaillant, en coopération avec les cadres anglophones de la grande entreprise, au développement urbain et socioculturel de la communauté

 

 

 

2) L’arrivée des Leclerc : Félix qui baigne dans la poésie de son père conteur et la musique de la shop.

3) Appropriation du ‘’rêve-désir’’ des Brown par le village, touché en plein cœur. Formation de 2 orchestres

4) Répercutions d’être musicien. Amour de la musique. Recherche de s’élever dans la société. Être plus attractif (mon oncle Paulo)

5) Le bal, vision poétique d’un soirée. Naissance du chansonnier-poète FELIX LECLERC.

6_ L’HISTOIRE DE TON PÈRE, le cinquantenaire

7) TA RENCONTRE AVEC FÉLIX; Les valeurs personnelles qui viennent de cette période pour créer la magie des 2 pierrots.

 

 

PIERRE ROCHETTE CHANSONNIER , PHILOSOPHE ET VAGABOND

Chansonnier, philosophe et vagabond
Le 5 avril 2022 à 19 h 29 min
Temps de lecture : 6 min 30 s
Michel -Scarpino mscarpino@icimedias.ca

Chansonnier, philosophe et vagabondPierre Rochette (Photo : courtoisie)
ARTS. Pierre -Rochette est probablement un des ambassadeurs les plus fiers de sa ville natale. Il n’est pas celui qui fait le plus de bruit, mais il parle avec grande considération, autant de la ville que des gens qui y résident.

Il le confie d’entrée de jeu, -La -Tuque est la ville qui a nourri son rêve, très tôt dans sa vie. L’Écho a retrouvé celui qui, aujourd’hui, livre des conférences sur l’importance de réaliser ses rêves et d’aider les autres à le faire.

Ç’a commencé très tôt. « -Quand mon père avait fondé son poste de télévision, -RALT-TV, j’avais 12 ans. Il m’avait dit : j’ai un rêve. J’ai convaincu mon patron, -HR -Hillier, d’embarquer avec moi. On va faire venir de l’équipement des -États-Unis, on va être le premier poste de télévision sur câble au -Canada. Tu vas être caméraman. Quand mon père disait : j’ai un rêve, c’est que le rêve était plus grand que la réalité et la ville est devenue comme une boîte à chanson. Toute la ville s’est mise à faire des émissions », se remémore M. Rochette.

Comme dans les années 1920 alors que l’usine des -Brown avait acheté des instruments de musique pour un groupe de musiciens, -La -Tuque était devenue un symbole d’accès au rêve.

Une fois le poste de télé fermé, son père l’inscrit au -Collège à -Montréal. Pierre -Rochette accepte à la condition de former un groupe de musique. C’est là que sont nés les -Contretemps, un groupe qui a déjà remporté le prix du plus grand groupe folklorique en -Amérique du -Nord. Le groupe s’est rendu jusqu’au -Japon pour représenter le -Canada en 1970.

« -Ma vie a été de rêve en rêve. Je ne suis jamais parti de -La -Tuque intérieurement. La -Tuque, c’est là où j’ai appris à rêver », dit le philosophe.

Il rêve de vagabonder. Aller à la rencontre des gens. L’homme de 73 ans veut revenir faire son tour à -La -Tuque, pour le parfum de sa ville. « -Le lac -Saint-Louis, -donne-t-il en exemple, on ne peut pas réaliser comme ç’a été grand pour nous, les -Latuquois avec les 24 heures, -Monsieur (Gaston) -Fortin ».

«La -Tuque, c’est là où j’ai appris à rêver»
– Pierre -Rochette
Comme vagabond, il avoue s’être posé à plusieurs endroits, mais il n’a jamais vu ailleurs ce que -La -Tuque offrait : « C’est un trésor. 100 km d’un bord, 100 km de l’autre, entre deux montagnes, il fallait s’inventer un rêve si on voulait survivre. Si un jour je fais une conférence dans ma ville, c’est ce que je vais dire. Si j’ai fait la carrière que j’ai eue, c’est parce que ma ville m’a appris à rêver. »

M. Rochette a fait de la scène pendant 32 ans. Il l’a quittée au moment de chanter la quête de -Jacques -Brel. il a perçu son rêve de devenir philosophe « pour comprendre qu’on peut réunir tous les êtres humains sur la planète, si on prend soin du rêve de chacun ».

La chanson du -Camionneur
Pierre -Rochette a donné tous ses biens et est parti vagabonder « comme un philosophe chercheur ». Il veut alors que chacune de ses chansons raconte la vraie histoire, d’une vraie personne, qu’il a rencontrée.

C’est exactement de cette façon qu’il a écrit la chanson du -Camionneur, qui a récemment été reprise par -Fred -Pellerin. La chanson a été écrite au -lac-à-Beauce, au restaurant chez -Annick, là où il a croisé un camionneur, tôt le matin. « -Un jeune camionneur est là, il parle fort, il parle tout seul. Il raconte ce qu’il ferait avec son marteau pour sa compagne. Je vais le voir et je lui dis : un jour je vais écrire une chanson plus belle que -La -Manic de -Georges -Dor, avec les mots que j’ai entendus de ta bouche », évoque le -Latuquois.

De savoir que -Fred -Pellerin a repris sa chanson lui a fait un velours, veut, veut pas. Mais comme il n’écoute pas la télévision, occupé à des études universitaires, -Pierre -Rochette ne savait pas vraiment qui était -Fred -Pellerin au moment où il a su qu’il voulait reproduire sa chanson dont il apprécie l’interprétation.

Les 2 Pierrots
Pour ceux qui ne le savaient pas, la boîte à spectacles les 2 -Pierrots de -Montréal a été nommée en l’honneur de -Pierre -Rochette et en celui d’un autre chansonnier, -Pierre -avid. Les deux hommes y ont souvent poussé la note et ont même contribué à sa mise sur pied. C’était à l’époque où M. Rochette travaillait à temps plein dans la musique : il a fait 32 ans de carrière, avec 250 spectacles par année.

» -Les 2 -Pierrots, c’était la ville de -La -Tuque en boîte à chanson « , -image-t-il. La boîte, -rappelle-t-il, a duré 47 ans, attiré des gens de partout et a constitué le symbole de la joie de vivre au -Québec.

Conférencier

Pierre -Rochette se définit comme un » vagabond céleste, une sorte de philosophe « .

Il s’est instruit de la culture des grands philosophes en quête de ce qui pouvait soulager la condition humaine. » J’avais cette -culture-là. J’avais en même temps -Kirouac, qui avait été clochard céleste (…) C’est venu d’un débris de la mémoire du cœur. À -La -Tuque, quand j’avais trois ans, on avait le train qui passait devant la rue -Gouin. J’ai vu deux hobos sauter en bas du train. J’ai dit : ça, ça va être moi. Surtout que mon -grand-père -Lefebvre travaillait sur le train et accueillait chez lui des hobos avec un banc de quêteux « .

On sent chez lui le désir de soulager les gens surtout en cette période -post-pandémique. Après la fin de sa carrière de musicien, -Pierre -Rochette est entré dans une phase d’anonymat, où on le voyait moins publiquement.

Depuis peu, il livre des conférences où il exprime, avec humilité, l’importance de la bienveillance face au rêve de tous les humains. » -Je dis souvent aux parents : ne prenez pas soin de vos enfants. Prenez soin du rêve de vos enfants. Vous allez vous sentir grandis « . Selon lui, il n’y a pas d’âge pour rêver ni pour soutenir ses proches dans la conquête de leurs rêves de vie.

» -Pierre -Rochette est un poète philosophe doté d’une grande humanité, mais également un homme qui a trouvé la lumière dans un monde trop souvent assombri par la conquête de biens matériels « , -peut-on lire sur le site web de la firme -Orizon, qui produit ses conférences.

Quel est le rêve des gens, dans combien de jours -pensent-ils y arriver, ce qu’ils ont fait pour leur rêve aujourd’hui et comment le rêve -prend-il soin de la beauté du monde, voilà autant de questions qui font l’objet d’une de ses conférences.

Depuis 15 ans, il travaille avec un groupe de recherches » les rêveurs équitables « , avec qui il a entrepris un doctorat en métaphysique.

S’il dit avoir raté son -rendez-vous avec sa ville, ce n’est que partie remise. il se promet bien d’y revenir soit pour prononcer une conférence ou encore simplement pour serrer la pince des -Latuquois.

» J’ai vagabondé à -La -Tuque aussi. Pourquoi ? -Parce que dans ma ville, il y a toute la poésie de ma vie « , -conclut-il.

5 AVRIL 2022 LA TUQUE IERE BOÎTE À CHANSONS

 

La Brown était une société paternaliste, elle payait bien ses employés et les traitaient comme des amis. Ils donnaient des primes à ceux qui faisaient les meilleures suggestions pour l’amélioration des divers services de l’usine. Chaque année les Brown suivent la tradition de donner une dinde à chacun de leurs employés mariés. La Brown s’impliquait beaucoup dans les affaires municipales et elle fut l’objet de certaines critiques par son obtention de conditions favorables. Il y eut aussi une alliance stratégique avec le curé fondateur, Eugène Corbeil qui entretient des relations amicales avec les dirigeants et il incite les Brown à donner de bonnes conditions de travail à leurs employés en leur laissant entendre que la création d’un syndicat surviendrait dans le contraire. Historique de la famille Brown: La Brown Corporation, La Tuque en 1951 C’est en 1868 que les frères William W. Brown et Lewis T. Brown acquièrent le contrôle d’une grande scierie de la société H. Winslow & Company à Berlin, New Hampshire, une petite ville à vocation forestière de taille semblable à celle de La Tuque. La nouvelle entité se nomme Berlin Mills et sous la direction de N.W.Brown de 1892 à 1935, la société devient l’un des principaux pionniers des pâtes et papiers des États-Unis. Les ouvriers proviennent de divers pays incluant le Canada. La société étend ses tentacules dans toutes les directions incluant à La Tuque lorsqu’ils acquièrent les droits d’exploitation des chutes en 1904 et cinq ans plus tard ils construiront le barrage et la première usine de pâte de bois. On signale quatre membres de la famille Brown à La Tuque soit Montagu, Simmons, Wentworth et D.P.Ils occupent tour à tour les postes de gérants de l’usine ou des exploitations forestières. En 1917, Berlin Mills ont été renommé « The Brown Company », la même année ou la Quebec & Saint Maurice Industrial Company devint la Brown Corporation à La Tuque. Durant la grande dépression, la Brown fut contrainte à la mise en tutelle financière et elle a survécu grâce à l’aide gouvernementale. Pour plus de détails sur l’histoire industrielle de la Mauricie, vous pouv

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Ces conditions étaient réunies pour l’établissement de la première usine en Mauricie, la Laurentide, dans la paroisse de Sainte-Flore (aujourd’hui le secteur Grand-Mère) par le Montréalais John Forman en 1889. «Quand Forman vient en Mauricie, il y a le chemin de fer, et la chute de Grand-Mère est située à deux milles du lac à la Tortue. Il s’est dit: «je vais installer mon usine au pied des chutes, j’ai un pouvoir hydraulique extraordinaire; j’ai une rivière pour transporter mon bois, puis on fait livrer la marchandise au ferroviaire sur le bord du lac à la Tortue et on exporte vers les États-Unis». Et on a aussi une maind’œuvre tout à côté, disciplinée, bon marché, en abondance». L’établissement de la Shawinigan Water & Power au tournant du siècle a attiré plusieurs usines dont la Belgo, la deuxième usine de pâte en Mauricie, en 1900. Il faut attendre 1910 pour qu’une troisième s’établisse le long de la rivière Saint-Maurice, la Brown, à La Tuque.

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La seule usine à n’avoir pas été touchée par l’intégration verticale fut celle de la Brown Corporation à La Tuque, qui en resta à la production de la pâte. Toutefois elle améliora la technologie de lfabrication de la pâte et accrut ses établissements en conséquence. Lorsque les frères Brown construisirent l’usine en 1907, ils avaient l’intention de l’intégrer à celle qu’ils possédaient déjà à Berlin (New-Hampshire). L’usine de La Tuque fabriquerait de la pâte, et celle de Berlin la transformerait en papier. Donc un processus d’intégration verticale à l’intérieur du groupe. C’est ce processus qui a fait vivre la ville pendant une cinquantaine d’années. Après la Deuxième guerre mondiale, les groupes industriels ont cessé de s’étendre horizontalement, à quelques exceptions près: 1- La SWPC a poursuivi le contrôle d’entreprises de distribution d’énergie et l’a

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ISTOIRE INDUSTRIELLE DE LA TUQUE
Premières présences dans la région :
Le territoire du Haut-Saint-Maurice fut habité par les Atikamekws, et ce, depuis des siècles. C’est en 1651 que le premier blanc pénétra dans la région jusqu’au territoire amérindien dans le but de les évangéliser. Les premiers documents écrits sur la région au cours des années 1630 nous indiquent qu’environ 550 Amérindiens occupaient les rives de la rivière Saint-Maurice. L’arrivée de la Compagnie du Nord-Ouest puis de la Compagnie de la Baie d’Hudson intensifia la traite des fourrures souvent au détriment des populations autochtones. Les compagnies installèrent des postes de traite aux Piles, à la Rivière-aux-Rats, à La Tuque (1700), au Vermillon, à Parent et à Weymontachie.
La colonisation euro-québécoise de la haute Mauricie débuta vraiment au milieu du 19e siècle grâce à l’exploitation forestière. Elle amènera pendant la seconde moitié de ce siècle des centaines de travailleurs à La Tuque et bien au-delà. Le territoire s’organise autour de l’exploitation du bois. L’existence d’une population sédentaire, de voies de communication adaptées aux besoins de l’industrie (i.e. l’arrivée du chemin de fer) et une tendance économique à la hausse, permit la création d’une première industrie au début du 20e siècle. Les deux premières agglomérations à voir le jour en 1908-1909 sont La Tuque Village et La Tuque Falls. Les deux entités se fusionneront en 1911 pour donner naissance à la Ville de La Tuque avec une population approximative de 2,900 personnes.

Pionniers de La Tuque:
La Compagnie Tremblay-Desbiens aurait été formée en
1908 et elle a joué un rôle crucial dans la fondation de
cette municipalité car elle a:
– Fourni la première chapelle au premier Curé de La
Tuque, Eugène Corbeil et l’église St. Zéphirin par la
suite;
– Construit le premier aqueduc de la ville – il sera plus
tard détruit par une explosion;
– Construit bon nombre des maisons qui logeaient ses
quelque 8,000 habitants en 1933;
– Les associés Tremblay-Desbiens font parler d’eux dans
le journal Le Nouvelliste en 1954. Ces deux pionniers de
La Tuque étaient originaires du Saguenay-Lac-Saint-
Jean et ils y voyaient un important lien manquant entre les deux
régions;
– Vers 1910, le conseil de ville octroie le privilège à Ernest Desbiens
de fonder la première compagnie de téléphone pour une
période de 25 ans. La photo à droite montre des téléphonistes de
La Tuque date de la fin des années 40.
La Québec and Saint Maurice Industrial Co (future Brown Corporation):
En 1904, la Québec and Saint Maurice Industrial Company acheta les chutes de La Tuque et en 1909 elle entreprit des travaux de construction d’un barrage hydro électrique et d’une usine de
pâte de bois. Ce qui auparavant était un petit village, qu’on aurait pu appeler un simple campement, devint un théâtre animé. Avant l’arrivée du chemin de fer, La Tuque est un lieu difficile
d’accès. On y aboutissait soit à cheval, en empruntant une piste, soit en remontant la Saint-Maurice en canot, depuis les Grandes Piles. À l’époque, la ville était située sur ce qui est maintenant
connu sous le nom ‘Les Plaines‘, dont la moitié a disparu.

L’hôtel et les autres maisons, le long de la rivière, avaient été déplacés ou avaient glissé dans le cours d’eau à cause des changements du courant qui ont provoqué l’érosion des hauts bancs de sable.

En 1910, pour se rendre dans ce village, il fallait prendre le train à la jonction de La Tuque, sur la ligne du Canadian Northern Railway, puis parcourir une quarantaine de milles à bord d’un train qui ser-vait aux opérations de construction de la vieille compagnie Lake St. John Railway. Un horaire plutôt irrégulier. Apparemment, les trains ne roulaient que pour accommoder la Québec and Saint Maurice Industrial Co, quand celle-ci avait besoin de matériaux de construction, ou les entrepreneurs chargés de mettre en place le che-min de fer, McDonald et O’Brien.

En bas, l’endroit appelé le «No 4», ne comptait que six maisons ! La partie Est de l’actuelle ville, de l’autre côté des voies du Canadien National, le village, ne comprenait qu’une seule maison et un petit moulin à scie, de l’autre coté du lac, et au Sud-Est il avait quelque six cabanes. L’éclairage à l’électricité était réduit à son minimum : un simple poteau, ici et là, éclairait la place. La Québec and Saint Maurice Industrial Co commença à fa-briquer de la pâte en 1910 et elle a pris son ampleur véritable en 1915. L’usine emploie environ 350 travailleurs à ses débuts et ce nombre augmente entre 600 et 1,200 de 1915-1940. En 1917, la Québec and Saint Maurice Industrial Co devient la Brown Corporation. Les trois quarts de la production sont acheminés à l’usine de Berlin jusqu’en 1928 afin d’être transformés en papier. En 1928, l’usine de La Tuque commence à produire du papier kraft à la suite d’un important investissement. La Brown possédait des usines de papiers fins dans le New Hampshire et ailleurs. Déjà en 1920, elle détenait au Canada, dans le bassin du St-Maurice et ailleurs, 586 m.c. de forêt en propre et 2500 m.c. en limites. Elle ne fabriquait que de la pâte chimique, 140 tonnes par jour (kraft) et du bois de sciage. Puis l’usine s’est agrandie vers 1930, elle s’inté-resse à la construction de la centrale électrique de La Tuque (178 000 h.p.) et a élargi ses réserves forestières jusqu’à posséder en propre 1687 m.c. et 3462 m.c. en limites. Sa production quotidienne est de 350 tonnes de pâtes Kraft et de fibres spéciales. On mélange l’huile d’ara-chide à la pâte pour le préparer convenablement à en faire des papiers spéciaux surtout ceux qui servent à imprimer les billets de banque. La Brown poursuivra son expansion à La Tuque jusqu’en 1954 lorsqu’elle vend tous ses actifs à la Canadian International Paper (CIP). La Brown aura donc joué un rôle très important dans les premiers développements de La Tuque qui avait alors pratiquement atteint son apogée. La Brown était une société paternaliste, elle payait bien ses employés et les traitaient comme des amis. Ils donnaient des primes à ceux qui faisaient les meilleures suggestions pour l’amélioration des divers services de l’usine. Chaque année les Brown suivent la tradition de donner une dinde à chacun de leurs employés mariés. La Brown s’impliquait beaucoup dans les affaires municipales et elle fut l’objet de certaines critiques par son obtention de conditions favorables. Il y eut aussi une alliance stratégique avec le curé fon-dateur, Eugène Corbeil qui entretient des relations amicales avec les dirigeants et il incite les Brown à donner de bonnes conditions de travail à leurs employés en leur laissant entendre que la création d’un syndicat surviendrait dans le contraire.
Historique de la famille Brown:
La Brown Corporation, La Tuque en 1951
C’est en 1868 que les frères William W. Brown et Lewis T.
Brown acquièrent le contrôle d’une grande scierie de la
société H. Winslow & Company à Berlin, New Hampshire,
une petite ville à vocation forestière de taille semblable à
celle de La Tuque. La nouvelle entité se nomme Berlin
Mills et sous la direction de N.W.Brown de 1892 à 1935,
la société devient l’un des principaux pionniers des pâtes
et papiers des États-Unis. Les ouvriers proviennent de divers
pays incluant le Canada. La société étend ses tentacules
dans toutes les directions incluant à La Tuque lorsqu’ils acquièrent les droits d’exploitation
des chutes en 1904 et cinq ans plus tard ils construiront le barrage et la première usine de
pâte de bois. On signale quatre membres de la famille Brown à La Tuque soit Montagu, Simmons,
Wentworth et D.P.Ils occupent tour à tour les postes de gérants de l’usine ou des exploitations
forestières. En 1917, Berlin Mills ont été renommé « The Brown Company », la même
année ou la Quebec & Saint Maurice Industrial Company devint la Brown Corporation à La
Tuque. Durant la grande dépression, la Brown fut contrainte à la mise en tutelle financière et
elle a survécu grâce à l’aide gouvernementale.
Pour plus de détails sur l’histoire industrielle de la Mauricie, vous pouvez lire l’article du journal
Le Nouvelliste en date du 10 octobre 2014 : cliquer ici
Au pays de la houille blanche:
La Mauricie est une des premières régions au Canada où l’énergie hydroélectrique a été exploitée
à des fins industrielles. En ce sens, il n’est pas excessif d’avancer que la région fut le berceau
même de l’hydroélectricité au Québec. Ceci a certes découlé d’un contexte historique
particulier, mais antérieurement aux multiples interventions des hommes et des promoteurs,
ce fut d’abord sur la base de ses caractéristiques physiques
(dénivellations, chutes et débit du cours d’eau) que la force
remarquable du Saint-Maurice fut mise en valeur. Or, c’est
précisément ce potentiel hydroélectrique considérable, qui
se «cache» alors dans les eaux de la rivière, que les hommes
d’affaires commencent à découvrir à la toute fin du XIXe
siècle. À ce moment, bien que l’on commence à maîtriser la
production électrique, la technologie de l’époque ne permet
pas encore de la transporter sur de grandes distances.
La Shawinigan Water and Power Company (SWPC):
La Shawinigan Water and Power Company, fut fondée en janvier
1898 par un consortium d’hommes d’affaires montréalais
(William Stracham, Charles Archer, David Russell, William
Barkley Stephens et Herbert Illustration Pascal Blanchet Samuel Holt) et un américain
Logo de la SWPC
(John Joyce). La SWPC a joué un rôle spectaculaire
dans le développement industriel de la
Mauricie durant toute la première moitié du
XXe siècle. Cette compagnie met en service pas
moins de neuf centrales sur la rivière Saint-
Maurice : la centrale Shawinigan 1 est mise en
service en 1901. Puis, successivement apparaissent
: Shawinigan 2, Grand-Mère, LaGabelle,
Rapide-Blanc, La Tuque, Shawinigan 3, La
Trenche et Beaumont. Toutes ces centrales, sauf Shawinigan 1, sont toujours en production.
Les deux dernières centrales de Rapide des Coeurs et Chutes Allard viennent d’être construites
et mises en service par Hydro-Québec.
La SWPC peut être considérée à juste titre comme l’architecte du Saint-Maurice. Il existe peu
de régions sur le continent où on a mis en service douze centrales sur une même rivière. Les
centrales du Saint-Maurice se sont distinguées à l’époque de leur mise en service par la puissance
de leurs installations et l’on peut sans doute qualifier la Mauricie de Baie James du
temps. Encore aujourd’hui, en dépit de leur ancienneté, les onze centrales du Saint-Maurice
produisent près de 10% de la production totale du Québec.
Les centrales de la Mauricie se démarquent non seulement par leur importance historique
mais aussi par la qualité et la beauté de leur architecture. La SWPC était la plus importante entreprise
de production, de transport et de distribution d’électricité au Canada lorsqu’elle fut
acquise par Hydro-Québec lors de la seconde phase de la nationalisation de l’électricité de