5 AVRIL 2022 LA TUQUE IERE BOÎTE À CHANSONS

 

La Brown était une société paternaliste, elle payait bien ses employés et les traitaient comme des amis. Ils donnaient des primes à ceux qui faisaient les meilleures suggestions pour l’amélioration des divers services de l’usine. Chaque année les Brown suivent la tradition de donner une dinde à chacun de leurs employés mariés. La Brown s’impliquait beaucoup dans les affaires municipales et elle fut l’objet de certaines critiques par son obtention de conditions favorables. Il y eut aussi une alliance stratégique avec le curé fondateur, Eugène Corbeil qui entretient des relations amicales avec les dirigeants et il incite les Brown à donner de bonnes conditions de travail à leurs employés en leur laissant entendre que la création d’un syndicat surviendrait dans le contraire. Historique de la famille Brown: La Brown Corporation, La Tuque en 1951 C’est en 1868 que les frères William W. Brown et Lewis T. Brown acquièrent le contrôle d’une grande scierie de la société H. Winslow & Company à Berlin, New Hampshire, une petite ville à vocation forestière de taille semblable à celle de La Tuque. La nouvelle entité se nomme Berlin Mills et sous la direction de N.W.Brown de 1892 à 1935, la société devient l’un des principaux pionniers des pâtes et papiers des États-Unis. Les ouvriers proviennent de divers pays incluant le Canada. La société étend ses tentacules dans toutes les directions incluant à La Tuque lorsqu’ils acquièrent les droits d’exploitation des chutes en 1904 et cinq ans plus tard ils construiront le barrage et la première usine de pâte de bois. On signale quatre membres de la famille Brown à La Tuque soit Montagu, Simmons, Wentworth et D.P.Ils occupent tour à tour les postes de gérants de l’usine ou des exploitations forestières. En 1917, Berlin Mills ont été renommé « The Brown Company », la même année ou la Quebec & Saint Maurice Industrial Company devint la Brown Corporation à La Tuque. Durant la grande dépression, la Brown fut contrainte à la mise en tutelle financière et elle a survécu grâce à l’aide gouvernementale. Pour plus de détails sur l’histoire industrielle de la Mauricie, vous pouv

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Ces conditions étaient réunies pour l’établissement de la première usine en Mauricie, la Laurentide, dans la paroisse de Sainte-Flore (aujourd’hui le secteur Grand-Mère) par le Montréalais John Forman en 1889. «Quand Forman vient en Mauricie, il y a le chemin de fer, et la chute de Grand-Mère est située à deux milles du lac à la Tortue. Il s’est dit: «je vais installer mon usine au pied des chutes, j’ai un pouvoir hydraulique extraordinaire; j’ai une rivière pour transporter mon bois, puis on fait livrer la marchandise au ferroviaire sur le bord du lac à la Tortue et on exporte vers les États-Unis». Et on a aussi une maind’œuvre tout à côté, disciplinée, bon marché, en abondance». L’établissement de la Shawinigan Water & Power au tournant du siècle a attiré plusieurs usines dont la Belgo, la deuxième usine de pâte en Mauricie, en 1900. Il faut attendre 1910 pour qu’une troisième s’établisse le long de la rivière Saint-Maurice, la Brown, à La Tuque.

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La seule usine à n’avoir pas été touchée par l’intégration verticale fut celle de la Brown Corporation à La Tuque, qui en resta à la production de la pâte. Toutefois elle améliora la technologie de lfabrication de la pâte et accrut ses établissements en conséquence. Lorsque les frères Brown construisirent l’usine en 1907, ils avaient l’intention de l’intégrer à celle qu’ils possédaient déjà à Berlin (New-Hampshire). L’usine de La Tuque fabriquerait de la pâte, et celle de Berlin la transformerait en papier. Donc un processus d’intégration verticale à l’intérieur du groupe. C’est ce processus qui a fait vivre la ville pendant une cinquantaine d’années. Après la Deuxième guerre mondiale, les groupes industriels ont cessé de s’étendre horizontalement, à quelques exceptions près: 1- La SWPC a poursuivi le contrôle d’entreprises de distribution d’énergie et l’a

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ISTOIRE INDUSTRIELLE DE LA TUQUE
Premières présences dans la région :
Le territoire du Haut-Saint-Maurice fut habité par les Atikamekws, et ce, depuis des siècles. C’est en 1651 que le premier blanc pénétra dans la région jusqu’au territoire amérindien dans le but de les évangéliser. Les premiers documents écrits sur la région au cours des années 1630 nous indiquent qu’environ 550 Amérindiens occupaient les rives de la rivière Saint-Maurice. L’arrivée de la Compagnie du Nord-Ouest puis de la Compagnie de la Baie d’Hudson intensifia la traite des fourrures souvent au détriment des populations autochtones. Les compagnies installèrent des postes de traite aux Piles, à la Rivière-aux-Rats, à La Tuque (1700), au Vermillon, à Parent et à Weymontachie.
La colonisation euro-québécoise de la haute Mauricie débuta vraiment au milieu du 19e siècle grâce à l’exploitation forestière. Elle amènera pendant la seconde moitié de ce siècle des centaines de travailleurs à La Tuque et bien au-delà. Le territoire s’organise autour de l’exploitation du bois. L’existence d’une population sédentaire, de voies de communication adaptées aux besoins de l’industrie (i.e. l’arrivée du chemin de fer) et une tendance économique à la hausse, permit la création d’une première industrie au début du 20e siècle. Les deux premières agglomérations à voir le jour en 1908-1909 sont La Tuque Village et La Tuque Falls. Les deux entités se fusionneront en 1911 pour donner naissance à la Ville de La Tuque avec une population approximative de 2,900 personnes.

Pionniers de La Tuque:
La Compagnie Tremblay-Desbiens aurait été formée en
1908 et elle a joué un rôle crucial dans la fondation de
cette municipalité car elle a:
– Fourni la première chapelle au premier Curé de La
Tuque, Eugène Corbeil et l’église St. Zéphirin par la
suite;
– Construit le premier aqueduc de la ville – il sera plus
tard détruit par une explosion;
– Construit bon nombre des maisons qui logeaient ses
quelque 8,000 habitants en 1933;
– Les associés Tremblay-Desbiens font parler d’eux dans
le journal Le Nouvelliste en 1954. Ces deux pionniers de
La Tuque étaient originaires du Saguenay-Lac-Saint-
Jean et ils y voyaient un important lien manquant entre les deux
régions;
– Vers 1910, le conseil de ville octroie le privilège à Ernest Desbiens
de fonder la première compagnie de téléphone pour une
période de 25 ans. La photo à droite montre des téléphonistes de
La Tuque date de la fin des années 40.
La Québec and Saint Maurice Industrial Co (future Brown Corporation):
En 1904, la Québec and Saint Maurice Industrial Company acheta les chutes de La Tuque et en 1909 elle entreprit des travaux de construction d’un barrage hydro électrique et d’une usine de
pâte de bois. Ce qui auparavant était un petit village, qu’on aurait pu appeler un simple campement, devint un théâtre animé. Avant l’arrivée du chemin de fer, La Tuque est un lieu difficile
d’accès. On y aboutissait soit à cheval, en empruntant une piste, soit en remontant la Saint-Maurice en canot, depuis les Grandes Piles. À l’époque, la ville était située sur ce qui est maintenant
connu sous le nom ‘Les Plaines‘, dont la moitié a disparu.

L’hôtel et les autres maisons, le long de la rivière, avaient été déplacés ou avaient glissé dans le cours d’eau à cause des changements du courant qui ont provoqué l’érosion des hauts bancs de sable.

En 1910, pour se rendre dans ce village, il fallait prendre le train à la jonction de La Tuque, sur la ligne du Canadian Northern Railway, puis parcourir une quarantaine de milles à bord d’un train qui ser-vait aux opérations de construction de la vieille compagnie Lake St. John Railway. Un horaire plutôt irrégulier. Apparemment, les trains ne roulaient que pour accommoder la Québec and Saint Maurice Industrial Co, quand celle-ci avait besoin de matériaux de construction, ou les entrepreneurs chargés de mettre en place le che-min de fer, McDonald et O’Brien.

En bas, l’endroit appelé le «No 4», ne comptait que six maisons ! La partie Est de l’actuelle ville, de l’autre côté des voies du Canadien National, le village, ne comprenait qu’une seule maison et un petit moulin à scie, de l’autre coté du lac, et au Sud-Est il avait quelque six cabanes. L’éclairage à l’électricité était réduit à son minimum : un simple poteau, ici et là, éclairait la place. La Québec and Saint Maurice Industrial Co commença à fa-briquer de la pâte en 1910 et elle a pris son ampleur véritable en 1915. L’usine emploie environ 350 travailleurs à ses débuts et ce nombre augmente entre 600 et 1,200 de 1915-1940. En 1917, la Québec and Saint Maurice Industrial Co devient la Brown Corporation. Les trois quarts de la production sont acheminés à l’usine de Berlin jusqu’en 1928 afin d’être transformés en papier. En 1928, l’usine de La Tuque commence à produire du papier kraft à la suite d’un important investissement. La Brown possédait des usines de papiers fins dans le New Hampshire et ailleurs. Déjà en 1920, elle détenait au Canada, dans le bassin du St-Maurice et ailleurs, 586 m.c. de forêt en propre et 2500 m.c. en limites. Elle ne fabriquait que de la pâte chimique, 140 tonnes par jour (kraft) et du bois de sciage. Puis l’usine s’est agrandie vers 1930, elle s’inté-resse à la construction de la centrale électrique de La Tuque (178 000 h.p.) et a élargi ses réserves forestières jusqu’à posséder en propre 1687 m.c. et 3462 m.c. en limites. Sa production quotidienne est de 350 tonnes de pâtes Kraft et de fibres spéciales. On mélange l’huile d’ara-chide à la pâte pour le préparer convenablement à en faire des papiers spéciaux surtout ceux qui servent à imprimer les billets de banque. La Brown poursuivra son expansion à La Tuque jusqu’en 1954 lorsqu’elle vend tous ses actifs à la Canadian International Paper (CIP). La Brown aura donc joué un rôle très important dans les premiers développements de La Tuque qui avait alors pratiquement atteint son apogée. La Brown était une société paternaliste, elle payait bien ses employés et les traitaient comme des amis. Ils donnaient des primes à ceux qui faisaient les meilleures suggestions pour l’amélioration des divers services de l’usine. Chaque année les Brown suivent la tradition de donner une dinde à chacun de leurs employés mariés. La Brown s’impliquait beaucoup dans les affaires municipales et elle fut l’objet de certaines critiques par son obtention de conditions favorables. Il y eut aussi une alliance stratégique avec le curé fon-dateur, Eugène Corbeil qui entretient des relations amicales avec les dirigeants et il incite les Brown à donner de bonnes conditions de travail à leurs employés en leur laissant entendre que la création d’un syndicat surviendrait dans le contraire.
Historique de la famille Brown:
La Brown Corporation, La Tuque en 1951
C’est en 1868 que les frères William W. Brown et Lewis T.
Brown acquièrent le contrôle d’une grande scierie de la
société H. Winslow & Company à Berlin, New Hampshire,
une petite ville à vocation forestière de taille semblable à
celle de La Tuque. La nouvelle entité se nomme Berlin
Mills et sous la direction de N.W.Brown de 1892 à 1935,
la société devient l’un des principaux pionniers des pâtes
et papiers des États-Unis. Les ouvriers proviennent de divers
pays incluant le Canada. La société étend ses tentacules
dans toutes les directions incluant à La Tuque lorsqu’ils acquièrent les droits d’exploitation
des chutes en 1904 et cinq ans plus tard ils construiront le barrage et la première usine de
pâte de bois. On signale quatre membres de la famille Brown à La Tuque soit Montagu, Simmons,
Wentworth et D.P.Ils occupent tour à tour les postes de gérants de l’usine ou des exploitations
forestières. En 1917, Berlin Mills ont été renommé « The Brown Company », la même
année ou la Quebec & Saint Maurice Industrial Company devint la Brown Corporation à La
Tuque. Durant la grande dépression, la Brown fut contrainte à la mise en tutelle financière et
elle a survécu grâce à l’aide gouvernementale.
Pour plus de détails sur l’histoire industrielle de la Mauricie, vous pouvez lire l’article du journal
Le Nouvelliste en date du 10 octobre 2014 : cliquer ici
Au pays de la houille blanche:
La Mauricie est une des premières régions au Canada où l’énergie hydroélectrique a été exploitée
à des fins industrielles. En ce sens, il n’est pas excessif d’avancer que la région fut le berceau
même de l’hydroélectricité au Québec. Ceci a certes découlé d’un contexte historique
particulier, mais antérieurement aux multiples interventions des hommes et des promoteurs,
ce fut d’abord sur la base de ses caractéristiques physiques
(dénivellations, chutes et débit du cours d’eau) que la force
remarquable du Saint-Maurice fut mise en valeur. Or, c’est
précisément ce potentiel hydroélectrique considérable, qui
se «cache» alors dans les eaux de la rivière, que les hommes
d’affaires commencent à découvrir à la toute fin du XIXe
siècle. À ce moment, bien que l’on commence à maîtriser la
production électrique, la technologie de l’époque ne permet
pas encore de la transporter sur de grandes distances.
La Shawinigan Water and Power Company (SWPC):
La Shawinigan Water and Power Company, fut fondée en janvier
1898 par un consortium d’hommes d’affaires montréalais
(William Stracham, Charles Archer, David Russell, William
Barkley Stephens et Herbert Illustration Pascal Blanchet Samuel Holt) et un américain
Logo de la SWPC
(John Joyce). La SWPC a joué un rôle spectaculaire
dans le développement industriel de la
Mauricie durant toute la première moitié du
XXe siècle. Cette compagnie met en service pas
moins de neuf centrales sur la rivière Saint-
Maurice : la centrale Shawinigan 1 est mise en
service en 1901. Puis, successivement apparaissent
: Shawinigan 2, Grand-Mère, LaGabelle,
Rapide-Blanc, La Tuque, Shawinigan 3, La
Trenche et Beaumont. Toutes ces centrales, sauf Shawinigan 1, sont toujours en production.
Les deux dernières centrales de Rapide des Coeurs et Chutes Allard viennent d’être construites
et mises en service par Hydro-Québec.
La SWPC peut être considérée à juste titre comme l’architecte du Saint-Maurice. Il existe peu
de régions sur le continent où on a mis en service douze centrales sur une même rivière. Les
centrales du Saint-Maurice se sont distinguées à l’époque de leur mise en service par la puissance
de leurs installations et l’on peut sans doute qualifier la Mauricie de Baie James du
temps. Encore aujourd’hui, en dépit de leur ancienneté, les onze centrales du Saint-Maurice
produisent près de 10% de la production totale du Québec.
Les centrales de la Mauricie se démarquent non seulement par leur importance historique
mais aussi par la qualité et la beauté de leur architecture. La SWPC était la plus importante entreprise
de production, de transport et de distribution d’électricité au Canada lorsqu’elle fut
acquise par Hydro-Québec lors de la seconde phase de la nationalisation de l’électricité de