26 NOVEMBRE 2020…. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ …. CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

26 NOVEMBRE 2020 …. 16 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’.ÉTERNITÉ ….CHAPITRE 12 … LES PELLES ET LES RÂTEAUX …. ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

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RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

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Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne ….
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Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

Chapitre 12 – LES PELLES ET LES RÂTEAUX

L’île de l’éternité de l’instant présent

 

 

Chapitre 12
Amenez-moi au début du roman
La carte des vingt et un coffrets, une fois les morceaux du casse-tête réunis, représentait le plan original de la maison en décomposition dans la forêt du camp Ste-Rose. Il restait maintenant deux semaines à l’été. Nous fûmes tous et chacun charmés par la fébrilité de cette finale. Mon père travailla sans relâche à créer de ses mains le coffre au trésor du chevalier de la rose d’or, sculptant un dessin sur le couvercle et le devant, les chansonniers faisant régulièrement des collectes pour s’acheter des costumes, financer la fête de la dernière soirée.. Madame Martin, de son côté, prenait plaisir à réunir les parents dans son arrière-salle pour que tous apprennent à bien se connaître. Et les enfants découvraient, jour après jour, que l’euphorie dans cette vie non seulement est possible, mais indispensable à qui veut mourir le sourire aux lèvres.

Les plus belles nuits furent celles où Renaud quittait le St-Vincent pour arrêter chez nous vers 3 heures du matin, mon père aimant se lever à cette heure-là pour sculpter le coffre avant d’aller travailler chez les religieuses. Je quittais mon lit pour l’accueillir, lui faisait un café avec des rôties. Puis, je tricotais un peu, Renaud fumait sa pipe et mon père la sienne en sculptant.

Des fois, je me demande,
si la vie n’est pas tracée d’avance
Dit Renaud

 

Mmmm répondit mon père.

Je connaissais assez mon père pour savoir que ses mmmmm servaient à parfumer l’atmosphère de silence pour que les confidences sortent du cœur comme des bonbons raffinés d’une boîte de confiserie.

Delaunay : Lot (n°1) de 10 cartes postales 10.5 x 15 cm

Quand en dedans, dit Renaud, je revise ça depuis ma naissance
Ça se présente comme des cartes postales
Toujours les mêmes, une après l’autre
Les dessins changent
Mais tout est toujours aussi beau
Comme si on était dans un musée
Des impressions fabuleuses d’instants présents
Encadrées sous forme d’éternité
Sur des murs de ma conscience
d’un blanc pur
Comme le bonheur de vivre.

 

Mmmm

1ere carte postale, dit Renaud…
Mon arrière-grand-mère est dans le salon avec ses enfants
Tempête de neige épouvantable dehors
La grosse misère
Mon arrière grand-père se meurt
En hurlant de douleur dans le haut-côté
Elle joue cependant de l’accordéon
En faisant danser les enfants en pieds de bas
Pour qu’ils se souviennent
Que ce fut un merveilleux Noël.

C’est le souvenir le plus lointain
Que l’on possède
De la vie dans ma famille
Mon grand-père l’ayant vécu tout petit
Il ne pouvait raconter ce passage
Sans dire que ce fut l’événement qui servit
De fondement à la sienne.
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmmm
2e carte postale, murmura Renaud
Mes parents s’aiment d’amour fou
J’ai deux ans
On m’amène sur une scène
Offrir des fleurs à une religieuse
J’entends applaudir
Le bonheur me traverse le corps
Ce fut l’événement qui servit de fondement à ma vie
Le bonheur en tout temps, avant toute chose.

Mmm

3e carte postale
mon père pratique avec son orchestre à l’hôtel
je suis attaché à une chaise au moyen d’une ceinture
l’expression artistique de sa trompette
est d’une telle beauté
que je m’évanouis de bonheur.

Aquarelle espace abstrait en forme de cercle isolé sur fond blanc. Peinture  de galaxie Aquarelle abstraite pour cartes postales, bannières et affiches.  » par VadimFromm | Redbubble

Mmmm
4e carte postale
J’ai 13 ans, je monte sur scène pour la première fois
Soudainement, entre deux applaudissements
Tout se dissout en moi
Je ne suis plus là, ni moi-même ni mon corps
Il me semble m’évanouir de bonheur intérieurement
Je n’ai pas les mots pour le dire
Mais je n’ai jamais oublié.

Mmmm
5e carte postale
J’ai 16 ans
Mon propre orchestre « les najas »
Nous dormons dans une tente
Je connais mes premières larmes de joie
Je sens ma vie tracée d’avance
Et je n’ai rien d’autre à faire que de m’abandonner.
Sans souffrance, sans désir, sans attente
Que du bonheur dans l’abandon.

Cela ne prit que cinq cartes postales pour que Renaud et mon père s’abandonnent chacun de leur côté à la rêverie. Nous allâmes dormir, laissant mon père aux douceurs de son coffre. J’adorais de Renaud le fait qu’il semblait traverser l’existence comme s’il s’agissait d’un perpétuel enchantement. Il rêvait sa vie le jour et vivait ses rêves la nuit.

paysage 3 Peinture par Brigitte Bibard-Guillon | Artmajeur

C’est par Renaud que je découvris le pays de l’intimité, moi qui n’avais pas encore expérimenté la sexualité. Il passait d’abord ses doigts sur ma peau avec une infinie lenteur, s’arrêtant au passage pour déguster l’immensité dans la miniature. Puis lorsqu’il avait atteint un bien-être profond, il s’immobilisait totalement en me serrant tendrement contre lui. Son sexe se durcissait puis se ramollissait comme s’il avait été le muscle du cœur, se contractant et se rétractant de battement en battement.

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C’est ainsi que j’appris à rythmer mes pulsions aux siennes, contenant mon désir de lui faire l’amour, progressant moi aussi avec une infinie jouissance du petit détail au petit détail. Chaque nuit apportant ses millions de frissons nouveaux se gonflant d’une respiration à l’autre comme les plumes d’oie dans un oreiller lorsque la tête s’y dépose.

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Le fait que mon père lui eut parlé de brosses d’être et d’attaque d’être apporta en lui l’apaisement. Il pouvait maintenant déposer des mots sur ce qu’il vivait comme un courtisan dépose de l’or au pied d’un roi heureux.

Son corps se fondait différemment au mien dans l’un ou l’autre des états.

Quand je le surprenais en état de brosse d’être, sa chair vaguait contre la mienne sans que rien ne divague en lui. Pas de gémissements, pas de plaintes, pas de larmes. Que du bonheur d’être saoul. Je passais mes doigts sur sa peau comme si ça avait été de l’eau de source et instantanément il se remoulait à moi en des mouvements d’une délicieuse sensualité. J’aimais dans ces moments-là tenir mon oreille contre ses lèvres alors que tout son corps faisait corps avec mes courbes. Et l’on pouvait entendre dans un murmure à peine audible :

C’est beau
C’est si beau

La vraie difficulté venait des attaques d’être. Il se mettait à gémir et à pleurer. Je pris l’habitude de le réveiller pour lui demander ce qu’il vivait. Il me répondit une fois :

C’est d’une telle beauté
Que je gémis et je pleure
Pour ne pas que ça s’arrête.

Cela prit quelques réveils pour qu’il eût assez confiance en moi dans le dévoilement de son intime.

Dans une brosse d’être, il n’y a que du ravissement
Dans une attaque d’être, de l’enseignement

Imagine-toi que l’instant présent
est une rivière.
Avant de m’endormir
Je pose une question.
Comme celle de cette nuit :
Pourquoi ça m’arrive à moi et pas aux autres ?

Je m’endors
Et soudain,
L’être m’attaque de sa bonté
Et me dépose sous forme de question dans sa rivière.
Ma question descend la rivière de la vie
Telle une branche d’arbre morte.

Ma pensée assiste immobile
Aux chatoiements du non-savoir
Et la branche d’arbre de ma question
Se nettoie telle une pépite d’or
Pour aboutir sur la berge
Sous forme d’une étrange réponse.
Et je gémis et je pleure
Parce que je ne descends plus la rivière.

Je me réveille
Et une phrase habite ma tête :

Qu’y a-t-il d’exceptionnel
À être la première pomme
Qui tombe ?

Il ne semble pas y avoir d’attaque d’être
Sans enseignement du non-savoir
Mais cet enseignement
N’a aucune valeur en soi
Car il n’est qu’une goutte d’eau
Dans l’infini de l’instant présent
Impossible à comprendre par la pensée.

GARDIENS DU FEU SACRÉ

Renaud avait cette particularité de se rendormir presque aussitôt et tomber alors dans un sommeil très lourd, avec des ronflements réparateurs, son corps devenant aussi inerte que de la roche. Quand il se réveillait le matin, j’avais toujours l’impression qu’il n’avait pas dormi, mais plutôt voyagé au bonheur d’habiter un monde étrange que je pouvais accueillir sans avoir la capacité émotive de le saisir de l’intérieur. Lui-même se rappelant très peu d’ailleurs de ce qu’il avait vécu durant la nuit, préférant vivre là, maintenant le bonheur du là, maintenant.

peinture « Magazin'art

Le lendemain soir au St-Vincent, au travers des présentations des chansons de Jos Leroux, on apprit des nouvelles de la famille : Lawrence Lepage passait l’été chez sa mère en Gaspésie, Georges Langford venait de quitter la ville pour retourner dans son village natal, Havre aux maisons aux Îles de la Madeleine, Gilles Fecteau vivotait à la Cabooze dans le bout de St-Jovite, René Robitaille avait tout vendu ses effets pour repartir sur la route avec son vieux camion. Cela rapetissait l’univers et faisait du bien au cœur.

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Puis vers vingt et une heures trente, Clermont prit le micro :

Écoutez, je sais que vous êtes très généreux
Les enfants du camp Ste-Rose ont découvert tous les coffrets
Ils savent maintenant que le trésor du chevalier de la rose d’or
Est caché quelque part dans les environs
De la maison abandonnée de la forêt
À quinze minutes de leur dortoir.
Mais ils n’ont pas de pelles ni de râteaux
Pour creuser.
Il en faudrait une soixantaine

Sur Un Fond Jaune-rouge, Un Chariot-panier D'épicerie Et Un Point  D'interrogation Configuration Plate, Vue Sup?rieure, L'espace D Image stock  - Image du fond, point: 152351319

Martin monta à son tour sur la scène :

Bon là là…

Et tout le monde de répéter

Bon là là… ce soir…

Lâche le cognac Jeanne
Entendit-on dans la salle entre deux rires de salle

Vos gueules cria la mère
Ben là là…
Et tout le monde de répéter
Ben là là

Et la mère de dire :
On se calme, on se calme.
Ben là là…
Je ferme le St-Vincent
Et je rouvrirai seulement qu’à minuit ;
Auront le droit d’entrer

que ceux et celles
Qui arriveront avec une pelle et un râteau

Ok
Tout le monde dehors

Et tout le monde de dire
En rechignant
Ah là là…

La folie s’empara des clients. Beaucoup de rires, de l’enthousiasme, une vraie atmosphère d’Halloween. Je dus quitter comme tout le monde. Par chance, j’avais ma chambre dans le Vieux Montréal. J’arrêtai chez Monsieur Leduc pour emprunter les outils en lui racontant l’histoire. Il appela certaines de ses connaissances. C’est ainsi que je me ramassai cinq râteaux et quatre pelles.

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Au bout de deux heures, le trottoir en face du St-Vincent s’anima d’une petite foule indisciplinée cognant à coups de pelles et de râteaux dans la porte du garage pour que Madame Martin ouvre. Têtue autant qu’heureuse, elle apparut dans la fenêtre du troisième étage en criant :

Minuit c’est Minuit
Pas une minute de plus
Pas une minute de moins

Et tout le monde de crier
Ben là… là…
Ben là… là….

C’est ainsi que le St-Vincent ouvrit à minuit. Le lendemain matin, vers six heures, Clermont, Renaud et moi arrivâmes au camp Ste-Rose avec la ribambelle d’outils.

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Nous les dispersâmes par ordre de deux, en les accotant sur chaque arbre entourant la maison en décomposition, de façon à ce que les enfants vivent à leur réveil une surprise à l’esprit tout en appréciant l’esthétisme de la scène.

Renaud et moi nous cachâmes dans le bureau de Robert. Clermont fit le rassemblement, puis envoya les enfants dans la forêt.

Super dit Renaud, quelle scène féérique
On se croirait au Moyen-Âge
Avec toutes ces pelles et ces râteaux dans les airs.

Renaud s’habilla en Anikouni, se dirigea vers le canot de façon à apparaître dans la vie des enfants au moment où ceux-ci commenceraient à fouiller la forêt en tous sens pour tenter de découvrir le trésor du chevalier de la Rose d’or.

Écorce de bouleau, chef-d'œuvre des nations autochtones, le canot d'écorce  règne sur les cours d'eau de l'Amérique du Nord.

Ce n’est que le soir, après son spectacle au St-Vincent, que je sus la suite de l’histoire. Renaud arriva chez mon père, comme d’habitude, vers 3 heures du matin. Et se mit à raconter :

Les enfants ont parcouru la forêt
En partant d’un cercle le plus large possible
Pour le rapetisser peu à peu,
En râtelant et en creusant un peu partout.
Ils étaient épuisés de leur journée
Mais pas découragés, même s’ils ne trouvèrent rien.
L’atmosphère restant euphorique
Excitante, du bonbon pour le lendemain.

Après quelques détails comiques au sujet des deux jumeaux qui ne cessaient pas de crier beuhhhh pour faire peur aux patibulaires, Renaud se ressourça dans le silence en allumant sa pipe. .

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Mon père en était d’ailleurs aux derniers détails de sa fresque. Sur le dessus du coffre : Une épée et une rose en croisée. En avant, le visage d’une femme, la sienne. À l’intérieur du couvercle, les phrases : « Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo ».

Renaud, Auriez-vous la bonté
De me raconter la sixième carte postale
De votre vie ?
Sixième carte postale….
Mmmmm
Fit Renaud en y réfléchissant dans sa lune.
Attendez que je me rappelle….

Sixième carte postale
Trois heures du matin
Presque dix-sept ans

Nuit d’été
Mon père, sa trompette à la main,
Moi, la voix fatiguée
Avons cessé de jouer de la musique
À la même heure
Nous arrivons à la maison
En même temps.
Sans dire un mot, il sort sa trompette
Et joue un air de jazz.
Ma mère se lève
Il lui dit
Recouche-toi, il lui répond :
On jase Renaud et moi
Ma mère retourne au lit en souriant.
Mon père sert sa trompette dans son étui
Assez jaser.
Il se recouche, lui aussi
Et j’entends les feuilles, la lune
Le vent applaudir
Comme lorsque j’avais deux ans
Sur la scène des religieuses
Je suis fondu, confondu si heureux
Que je m’évanouis intérieurement de bonheur.

Septième carte postale
Je suis au Collège
Fonde un groupe de folklore Les Contretemps.
Nous participons à un concours,
Remportons le premier prix
Comme meilleur groupe collégial en Amérique du Nord
Et représentons le Canada
À l’exposition d’Osaka, au Japon à l ‘été 1970
Pour la première fois
Je connais l’expérience du trou noir sur la scène
Après avoir touché de ma chair
L’éternité de l’instant présent
Dans le lit d’une Geisha…

Tableau Geisha Moderne | Shogun Japon

 

C’est ainsi que nous apprîmes, mon père et moi, que ça prenait sept ans pour devenir une Geisha. Celle-ci devait posséder la beauté, la culture, la conversation, mais surtout le raffinement de retarder le plaisir de façon à ce qu’il circule dans tout le corps encore et encore sans jamais passer par le sexe. L’art suprême consistant à provoquer l’explosion des sens tout au plus une demi-heure avant la séparation.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Cette nuit-là, je n’accueillis pas le corps de Renaud, entre mes bras, avec la même retenue pulsionnelle que d’habitude. Je dirais plutôt que je me sentis à la frontière de l’intimité et de la sexualité. J’avais beau tenter de me calmer par une immobilité soutenue, mais je me sentis glisser à la japonaise parcelle infinie par parcelle infinie. Je dégustai ,un par un,les spasmes enlisés en ma chair déplaçant la peau de mes lèvres contre la rigueur du tissu de son chandail de nuit avec une telle lenteur que ses mains complices parvenaient à déverser en mes reins survoltés la danse du désir en nos corps confondus.

À une fraction de seconde de l’explosion des sens, il se retira en prenant ma tête entre ses deux mains :

Tu as des chandelles me dit-il ?

Oui dans le tiroir.

Ne bouge pas,

N’ouvre plus les yeux
Jusqu’à ce que je te le dise.
Je vais tenter de te faire voyager en Orient

Sous une flamme presque imperceptible, il me massa du cuir chevelu aux orteils, en évitant soigneusement les zones érogènes. Chaque fois que mes mains, d’une façon incontrôlée, tentaient de l’agripper pour qu’il me possède selon ses caprices et volonté, ils les retiraient avec douceur, les replaçant exactement dans leur position originale. Puis, il frotta de ses cheveux chaque frisson de ma chair. Vint le moment où sa verge frôla mes seins, mon ventre, ma vulve. À la seconde où je cambrai les reins tout en ouvrant les jambes pour l’accueillir, il se retira doucement replaçant mon corps dans l’exacte position du désir inassouvi. Je me retrouvai nue, sans inhibition ne me sentant plus qu’un sexe en quête d’absolu, serrant des dents, plissant des yeux à la frontière du plaisir et de son éclatement. Il souffla sur la chandelle, se reblottit entre mes bras et nous recommençâmes, cette fois-ci à l’envers, le doux voyage de la sexualité à la sensualité, puis de la sensualité à l’amitié amoureuse.

Quand je me réveillai au petit matin. Il était déjà parti. Je me rendormis pour refaire en rêve le doux voyage de nos fantasmes orientaux.

Au réveil, je vis une lettre pour moi sur la table. Elle provenait de mon directeur de thèse John Thysdale. Curieusement, elle m’était adressée à partir de la Colombie Britannique.

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Bonjour, Marie ;
J’ai accepté un poste de professeur
À l’université de Vancouver
Ils me donnent l’opportunité
D’engager une assistante de recherche
Deux semaines pour prendre une décision
Je sais que ce n’est pas beaucoup
Mais l’aventure semble passionnante
Téléphone-moi
Le plus tôt possible
Timing is everything,
John

Je hurlai de joie en courant comme une folle dans l’appartement. Enfin il se passait quelque chose dans ma vie, qui n’appartenait qu’à moi. Je ne voulais pas être. Aucun intérêt. J’étais jeune, j’existais, je voulais vivre, découvrir, faire des erreurs, parcourir le monde. Et John possédait une telle culture de la littérature. Bien sûr, il avait quinze ans de plus que moi. Séparé de sa première femme, il avait semblé m’accorder beaucoup d’attention à l’Université, tout en n’osant pas se déclarer pour ne pas se placer en conflit de rôle. J’aimais Renaud comme une folle, mais toute cette recherche d’instant présent me semblait tellement contraire à tout ce qui pouvait m’exciter dans l’existence. Je voulais devenir écrivaine, professeure reconnue dans le monde universitaire, engagée au niveau littéraire dans la libération de la femme . Que choisir ? L’amour par Renaud ou la carrière par John ? Avec John, toutes les portes s’ouvraient. Avec Renaud, seule la porte de l’île de l’éternité de l’instant présent m’était présentée et à vrai dire, je préférais qu’elle soit ouverte à d’autres qu’à moi.

Mon père avait laissé des marguerites sur la table. J’en pris une et je l’épluchai : John, Renaud, John, Renaud, John. Je recommençai avec une autre : John, Renaud, John, Renaud.

Je pris une feuille, la séparai en deux pour bien peser le pour et le contre :

John :
Beau, riche, vie facile
Voyages
Même passion intellectuelle

Renaud
Amour
Amour
Amour

Je me sentais devenir enfin une fascinante, comme Renaud les aimait, vraie jusque dans le fond de mon cul, comme l’avait écrit la bisexuelle Lola à Madame Martin. N’était-ce pas curieux que Renaud lui-même m’ait sculptée de telle sorte que je ne puisse être autre chose qu’une fascinante ?

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John ou Renaud ?
Le rateau qui ratelle l’univers
ou la pelle qui creuse la fissure du temps ?

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Pierrot le Vagabond Chercheur |

25 novembre 2020

ET LE BONHEUR SUCCÉDAIT AU BONHEUR

Plus j’avance dans la remise en mémoire de mon roman l’île de l’éternité de l’instant présent…plus je me rends compte que tout en romantisant le  café St-Vincent de la mère Martin et de Monsieur Gouin, plus je transcris exactement le parfum poétique que fut mon absence-présence sur la petite scène ou je ne chantais que pour la pure contemplation de la danse du temps par les chansons de mon cahier et entre les chansons de mon cahier…

Et c’est peut-être là la plus grande avancée des boîtes d’animation des années 70 sur les boîtes à chasons des années 60 … des laboratoires sur l’enchantement du temps par une grande roue de chansons comme au parc Belmont … la fête par les courbes du temps visant la iffuse onérique de la beauté du monde par la joie de vivre.

Les brosses d’être et les attaques d’êtres passaient par la fissure du temps que l’on nomme génériquement poésie… Je me rappelle très bien que soudainement, la petite salle du café St-Vincent se  métamorphosait en tableaux vivants d’une exceptionnelle beauté… Et la question de fond surgissait détachée de tout appétit de réponse… Comment cela est-il possible?

Page 2

Il faut dire aussi que l’été ou je fus chef de camp au camp Ste-Rose me donna l’occasion de transposer l’enchantement des courbes du temps vécu de la scène à travers un pacing … au monde de la souffrance des enfants-fantômes de la vie… réenchanté par la beauté des courbes métaphysiques de l’impossible rien des couleurs lumineuses d’un onérisme vagabondant la beauté du monde.

Ce que je raconte… après 30 ans de recul, m’apparaît encore intensément authentique … Je l’ai vécu ce camp avec cette couleur de poésie-là…. et les mots pour le dire dans ce roman sonnent encore juste aujourd’hui  à mes débris de la mémoire du k-oeur multiversiels…. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage dans le pays de ses danses onériques.

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Il est 10.13 du matin… G. dort …. nous avons bossé toute la nuit , chacun dans nos métaphysiques… Et encore une fois… la même question enchantée me revient… Comment cela est-il possible? Un vagabond, qui a construit son archétype hologrammique par la littérature, sort sous la forme d’une lettre K … explore la beauté du monde, puis l’onérisme de la connaissance en vagabondant 4 universités, en bénéficiant dans son ascétisme radical d’une remarquable amitié oeuvre d’art de Marlene la jardinière et de Michel le concierge… pour finalement se retrouver en complicité conceptuelle avec une métaphysicienne promise à une très grande carrière internationale…

Comment est-ce possible? Je dirais que parce que je n’ai jamais trahi mon rêve big bang, j’ai pu vivre l’impossible ou le bonheur succédait au bonheur malgré l’intense pauvreté précaire de ma posture de chercheur-poète…

D’autant plus, de la même façon je n’ai jamais eu besoin des applaudissements ou de quelque reconnaissance sociale sur la route de mon onti-kha-tif,, je n’ai jamais eu besoin d’une posture narcissique reposant sur le regard compulsif ou vénératif de l’autre….

Peut-être que parce que le JE qui m’habite est un JE multiforme autour du feu de camp du cela est… Peut-être…. Philosopher, c’est peut-être juste ça … une bûche heureuse dans le feu de camp du cela est….

Mais en même temps, un devoir d’humanité oeuvre d’art par l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire au nom de ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre…

Mais en même temps, un renoncement à un droit à une humanité domestique  faite d’humeurs, de pensées cheap et d’ambitions d’errance axiologique instinctuelles plus qu’architectoniques. L’onti=ke m’a toujours apparu inverse de l’onti-kha–tif poétique. Le premier est fait de désirs et de frustrations, le second de rêve big bang et de contemplation, donc d’ab-pauvretés ab-ceptuelles

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G. a appliqué pour une résidence d’artiste à Paris et m’a inclus dans son projet de doctorat…. parce que le concours comportait un combo entre une chercheuse et un ou une artiste dans un projet de recherche exploratoire commun… J’ai donc eu à faire la lettre de motivation pour nous deux…

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LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

L'histoire du Défilé et Cocktail d'ouverture au Festival de la Baleine  Bleue 2013 à Bergeronnes - Communications Sylvie Bibeau

LETTRE DE MOTIVATION AU NOUS

Comme il reste à peine 2 heures avant la fermeture de votre concours, et que nous avons passé quelques nuits et jours à sculpter une proposition de projet qui nous tient à cœur … pendant que Gaelle peaufine  le descriptif de notre proposition, au nom de nous deux, j’aimerais témoigner, AU NOM DE NOUS DEUX,  de notre joie profondément reconnaissante qu’un tel concours de résidence puisse exister pour des DUOS. Oh… que oui… Nous portons le rêve de nourrir de notre création une telle opportunité…

Comment vous dire …. Notre duo de chercheure-artiste (Gaelle Étémé) et d’artiste-chercheur (Pierrot vagabond) est à la fois, intense, authentique, passionné et des plus atypiques ….. et cela jour après jour, nuit après nuit depuis trois ans, comme peuvent en témoigner des milliers d’heures d’enregistrements-audio dont nous conservons précieusement les archives en vue de nos œuvre réciproques…

Gaelle est une métaphysicienne sociologue doctorante qui s’est découvert en cours de route une véritable passion pour la création de graphes comme mode de connaissance métaphysique de ce que serait une cosmologie de la pensée… pendant que moi Pierrot, je suis un artiste de scène qui après 32 ans de carrière s’est découvert une véritable passion pour la pensée abstraite par le vagabondage de la beauté du monde par l’errance poétique d’une lettre…. LA LETTRE k…. L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE k….

Nous portons projet de travailler ensemble comme duo d’artistes-chercheures en résidence ,,,,durant 3 mois dans un projet portant sur la valeur épistémologique du graphe dans le cadre de  l’étiquette de MUSÉE SAUVAGE (Gaelle)  dont l’objectif consiste à réfléchir aux fondements philosophiques de son programme MSI (métaphysique spéculative interactive)… par la mise en actualisation d’une question de fond : QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Pourquoi cette question que porte Gaelle est aussi fondamentale pour moi, Pierrot vagabond,,, parce que durant 20 ans, je me suis conçu comme une LETTRE K, UN GRAPHE,  vagabondant la beauté du monde et que ce qu’en perçoit Gaelle, j’ai expérimenté topographiquement ce qu’elle appelle un MUSÉE SAUVAGE EN MARCHANT LA BEAUTÉ DU MONDE PAR L’ERRANCE POÉTIQUE. Je suis donc pour elle un graphe vivant en dialogue avec sa théorisation d’une métaphysique des graphes et elle est donc pour moi la mise en théorie de ce que j’ai vraiment vécu dans L’ÉPOPÉE DE LA LETTRE K comme graphe marchant la vie dans la mise en musée sauvage dans son errance poétique au quotidien

A l’origine, au début des années 2000, j’avais d’abord écrit un roman philosophique initiatique (www.reveursequitables.com / cahier de presse/ MONSIEUR 2.7K)  qui raconte l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique qui s’évade d’Internet après avoir franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… avec le rêve de marcher la fraîcheur existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds, enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond céleste. Toute ma démarche consistait à me créer sous forme d’archétype hologrammique .. soit LA LETTRE K SE PROMÈNANT PENDANT 1000 PAGES AVANT DE S’ENFUIR DE LA LITTÉRATURE…. C’est à la librairie alternative recyclo-livres de Victoriaville où j’ai couché sur une table dans la cave comme squatter durant 4 ans et demie, que le point final de l’épopée littéraire de la lettre K  fut posé… La rédaction du 1000 pages étant terminée….. Le lendemain ….. Pierrot le vagabond céleste (la lettre K dans monsieur 2.7k) prit la route sous la forme d’un archétype hologrammique K,(sur you tube, démo pierrot) soit … un petit bonhomme avec 2 bras 2 jambes pour vagabonder ….  d’abord le pays œuvre d’art , pour ensuite infiltrer comme artiste-activiste-humaniste  quatre universités dans le but d’en faire un doctorat atypique et autodidactique à titre de recteur poétique de la connaissance ….

C’est dans ce contexte qu’à l’université du Québec à Montréal….que j’ai rencontré Gaelle Étémé.…  Il y a de cela presque 3 ans maintenant… et nous sommes devenus des amis-chercheurs, respectueux de nos bulles de recherches respectives, dialoguant nuit et jour, 7 jours par semaine par le biais de milliers d’heures d’enregistrements audio …de plus en plus  intrigués elle et moi … par le fait qu’une lettre K devenue graphe hologrammique puisse se concevoir par le vécu même de son errance poétique … COMME POSTURE GRAPHIQUE D’UN MUSÉE SAUVAGE … ce qui a nous permis une question commune à nos deux recherches autonomes? QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS ÉPISTÉMOLOGIQUES D’UN GRAPHE?

Car non seulement, par la lettre K, je fus un graphe qui a pris la route, mais je me reconnais dans son étiquette MUSÉE SAUVAGE au sens ou elle symbolise les propriétés même de mon errance poétique sur laquelle j’aspire à en reconstituer les lois par UN GLOSSAIRE DES ABS … Oui, moi aussi je suis , à ma manière sur la piste de la valeur épistémologique de Monsieur 2.7k comme graphe par son vagabondage de l’errance poétique sur terre…

Nous pensons, Gaelle et moi  que ces trois mois à produire en équipe une épistémologie du graphe à partir de nos deux postures de chercheurs peut constituer topologiquement une avancée incontournable et dans ce projet commun …et ….  dans nos œuvres respectives… pour ma part… doctorat  (Auld, Woodard, Rochette).

Trois mois en résidence à Paris sur l’approfondissement de cette  question de recherche…. Wowwwww ….. Célébrer non seulement notre amitié œuvre d’art, mais une étape essentielle dans ton programme de spéculation métaphysique interactive comme une étape essentielle dans mon projet d’un glossaire des abs par les lois l’errance poétique …. Wowww ….  Je n’ose croire qu’à 72 ans, une telle joie de recherche topographique en équipe nous soit accessible…. Un projet œuvre d’art pour célébrer nos 3 ans d’amitié œuvre d’art par la recherche métaphysique…. Wowwww… .