Dans cette nano-modernité mortellement blessée par la pandémie planétaire, L’ERRANT POÉTIQUE n’a que la chandelle de sa vie personnelle oeuvre d’art et son rêve big bang pour enflammer l’humanité oeuvre d’art en devenir de bienveillance institutionnelle….. Combien sommes-nous en ce 21eme siècle sur cette terre pour tenir le flambeau de la LIBERTÉ ONTI-KHA-TIVE POUR TOUTES ET TOUS?
Car l’humanité est errante…. Cela n’existe pas un non-errant sur cette terre…. L’errant poétique est le moins blessé de tous les errants de cette terre… Mais en même temps… Parce qu’il est philosophe du pays du rien …. il porte à un très grand degré de culpabilité ce privilège de vivre poétiquement sa condition humaine alors que la très grande majorité des souffrants de l’ontike tendent les mains vers le firmament pour demander secours sous forme de mythologies, religions ou croyances de toutes sortes
——————–
La majeure partie de cette humanité errante est invisible, fantomatique, souffrante de faim ou de blessures de guerre… des centaines de millions … sinon des milliards…. elle compose L’HORREUR DU 21EME SIÈCLE … CE SONT DES ERRANTS FANTOMATIQUES dont les droits à une vie personnelle oeuvre d’art et à un rêve big bang sont politiquement et métaphysiquement castrés PAR LE DÉNI DES ERRANTS AXIOLOGIQUES …. quadrillés sous forme de 193 états féodalisées par des monarchies nucléaires réunis dysfonctionnellement sous l’égide de l’O.N.U. dont la déshobbiation tarde.
—————-
Je me rappelle quand mon maître professeur de philosophie Roland Houde enseignait au département de l’université de Montréal… J’arrivais du Japon ou notre groupe de folklore LES CONTRETEMPS avait représenté le Canada à l’exposition universelle d’Osaka en 1970. Comme nous avions remporté le championnat nord-américain des groupes collégiaux de folklore à Toronto en 1969, il nous étaiut possible de faire une tournée aux Etats-Unis…
Nous avons eu une réunion … à un moment donné… je crois que c’était au Japon…. Nous avions le choix… soit d’entrer à l’université … Roselyne lebel en médecine … Monique Desroches en musique … Fabienne Desroches en éducation je crois …. Pierre Angers je ne me rappelle pas et Michel Claveau en notariat…. Moi je voulais vivre une vie d’artiste … mais bon … je m’étais inscrit en philosophie…. soit ne pas s’inscrire… Finalement … nous avons pris la décision de poursuivre nos études universitaires … en continuant à honorer des contrats épisodiquement au Québec pour ramasser des sous pour payer nos études.
——————-
Septembre arrive. …. Nos professeurs se présentent l’un après l’autre…. Ce que je ressentais profondément … et peut-être ma jeunesse m’avait rendu injuste… c’était qu’is étaient tous de sprofesseurs de philosophie MAIS QU’AUCUN N’ÉTAIT PHILOSOPHE.
Je ne savais pas ce qu’était un philosophe… mais je savais ce qu’il ne devait pas être… un petit Jos connaissant enchaîné dans un fragment de discipline dont il était un spécialiste…. Je n’avais pas les mots… mais ……
———————
Le rêve de mon père (son poste de télévision R,A.L.T. T.V , LA TUQUE), celui de mon grand-père Lucien ( changer son cheval contre des bottes pour aller plus loin dans la vie), celui d’Aubert Mongrain (faire la Place des arts avec l’harmonie du collège St-Zéphirin) et surtout LE RÊVE EXCEPTIONNEL qu’a constitué expo 67… Avec les mots d’aujourd’hui… je dirais que je vagabondais L’ONTI-KHATIF ONÉRIQUE de mon père, mon grand-père Lucien, Aubert Montgrain et surtout du K-anada qui par expo 67 s’était mis en marche vers un esthétisme tout azimut d’une charte des droits dans le sillon de philosophie politique ……………………….. AVAIT FAIT DE MOI …… UN PHILOSOPHE VAGABOND ……. DE CE QUI POURRAIT DEVENIR UNE VISION ONÉRIQUE DE LA CONDITION HUMAINE POÉTIQUE SUR TERRE.
—————
Tout me disait: les états de philosophe et de professeur de philosophie sont fondamentalement irréconciliables…. Dès la première semaine, le dominicain qui enseignait Thomas D’Aquin, l’éthicien, l’allemand qui parlait très mal français … tous autant les uns que les autres… se présentaient comme des professeurs… ce que je ne serais jamais… J’étais philosophe… Je ne savais pas ce que c’était… mais je ressentais provoquativement ce que ça n’était pas.
———–
Soudain Roland Houde rentre dans la classe …. Tous les élèves avaient leurs crayons prêts à prendre des notes…. Moi… j’arrivais du Japon ou j’avais vagabondé par le pur pouvoir de mon rêve…. le rêve d’expo 70 à Osaka…..je refusais de tenir crayon … considérant que prendre des notes tenait de l’inessentiel.
———-
Avec les mots d’aujourd’hui .. je dirais que Roland Houde était un professeur de philosophie qui aurait voulu avoir le courage de n’être que philosophe, qui en ressentait l’urgence que le Canada ait son philosophe mais qui, faute de contextualité, lançait une bouteille à la mer en étant convaincu qu’un jour… à cause de lui…. le grand philosophe canadien surgirait dans l’univers des professeurs de philosophie.
————–
Un petit video qui saute … au vidéographe… que j’ai tourné sur Houde au début des années 70 le montre répétant dans son enseignement exactement les mots avec lesquels il avait conquit ma vie personnelle oeuvre d’art en devenir.
———-
Je me rappelle… Le cours de Houde, ç’est mon souvenir, était le dernier d’une semaine décevante… J’arrivais du Japon COMME VAGABOND DU RÊVE FORMÉ PAR EXPO 67 À MONTREAL ET EXPO 70 À OSAKA ….. Tout en moi était philosophie d’un vagabondage heureux et réussi de la condition humaine sur terre… Mais je n’avais pas les mots pour le dire ….
—————
Houde entre donc dans la classe… Assez grand, 45 ans peut-être…. un bras infirme plus petit que l’autre bien caché sous une chemise… la pipe au bec …. gardant silence….. un silence impressionnant… pouvant durer de 10 à 15 minutes….. pour obliger les élèves à déposer leurs crayons …. Ce jour-là il a dit les 4 phrases qui ont marqué toute ma vie…. sans être interrompu d’ailleurs
1: IL Y A BEAUCOUP DE PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE … MAIS PEU DE PHILOSOPHES …
(15 minutes de silence)
2: JE VAIS VOUS LE DONNER MON SALAIRE … MAIS DONNEZ-MOI À MANGER
(15 minutes de silence)
3: IL Y A BESOUP DE PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE, MAIS PEU DE PHILOSOPHES
(15 minutes de silence)
4: JE TRAVAILLE POUR QU’UN JOUR LE GRAND PHILOSOPHE CANADIEN NAISSE…
(15 minutes de silence) (Houde se lève, se dirige vers la porte, l’ouvre et dit soudainement en pointant la poignée de porte:
5: EST-CE UNE POIGNÉE DE PORTE?
Et il sort….
——————-
C’est quand je l’ai vu la semaine suivante répéter exactement dans le même ordre les 5 phrases avec 15 minutes de silence entre elles tout en fumant sa pipe… Je sus…. QU’IL ÉTAIT HABITÉ PAR UN RÊVE…… comme mon père, comme mon grand-père Lucien, comme Aubert Montgrain, comme expo 67, comme expo 70 …. Mais quel était donc son rêve?
C’est en tournant un petit video sur lui lors de ma maitrise en audio-visuel que je sus que son rêve… était de cartographier tout ce qui s’était écrit en philosophie au bas Canada de façon de le mettre à la disposition du prochain grand philosophe canadien. Il s’était construit un chalet sur une île en montagne entre La Tuque et Trois-Rivières.
—————–
Et je sus dès ce moment-là que je serais ce grand philosophe canadien dont il avait rêvé… UN PHILOSOPHE VAGABOND DU RÊVE BIG BANG DE LA VIE SUR TERRE.
—————-
Contrairement au professeur de philosophie qui fait office de philosophe en publiant des articles et en participant à des colloques, LE PHILOSOPHE VAGABOND ERRE LA K-ONDITION HUMAINE…. EN SOUFFRANT AVEC ELLE À TRAVERS SES CONQUÊTES DE THÉORITISATION AB-HÉROIQUES … se dénudant de tout savoir, de toute science, faisant de sa pauvreté onti-kha-tive même (EGO SUM PAUPER, NIHIL HABEO, ET NIHIL DABO) le cri de Munch même ……. d’une épistémologie du k-oeur
—————
Et voilà que philosophiquement, un philosophe se dénude de tout savoir institutionnel pour vivre l’épopée de ce qui deviendra l’épopée d’un archétype hologrammique LE VAGABOND CÉLESTE.
————-
Que le chemin me conduisant du VAGABOND PHILOSOPHE … AU PHILOSOPHE VAGABOND FUT ÉNIGMATIQUE….
La période du vagabond philosophe fut reliée, à mon avis, à mon arrivée dans le Vieux Montréal, au café St-Vincent, comme chansonnier-animateur , quelque mois après mon retour du Japon… (ma mémoire me joue peut-être des tours ici) peut-être c’est quelques années …. enfin ….
On aurait dit… que sur la petite scène du café St-Vincent… je ne faisais que sauter d’un rêve à un autre par la même poésie avec laquelle j’avais vu sauter les deux hobos du train quand j’étais prisonnier de ma galerie à La Tuque parce que j’étais trop petit pour ouvrir la porte et aller vagabonder sur le trottoir.
JE N’AVAIS PAS LES MOTS… mais avec les mots d’aujourd’hui… je dirais que… déjà j’étais horrifié par la pesanteur onti-ke qui régnait sur ma rue Gouin.
Comment le dire… comment le dire…. Quand … jour après jour, tout petit… tu vois les hommes de ma rue revenir à la même heure du moulin à papier avec leur boîte à lunch …. que tu les vois descendre… tu ressens la lourdeur de l’onti-ke de leur condition humaine…. Tout est en fonction de la survie de chaque famille.
Comment le dire …. Comment le dire …
Quand tu vois ton père se cacher du curé qui fait sa visite paroissiale … tu ressens la pression inouie d’une institution qui se glisse dans les moindres recoins de la vie privée …..
—————-
La petite scène du café St-Vincent fut mon expo 67 personnel par lequel je pus vagabonder mon imaginaire à travers le peuple des mots de mon cahier de chansons … et cela sans boire, sans fumer, sans droguer …. Tout en moi était vagabondage philosophique …. Je cherchais à saisir pourquoi la poésie venait me visiter régulièrement sur scène sous forme de brosses d’être et d’attaques d’être ( dit avec les mots d’aujourd’hui) parce que j’avais la chance inouie d’être protégé par UN POÈTE. … PAUL GOUIN … propriétaire du dit café ….qui n’avait pas besoin de l’argent que produisant ce café (pendant presque 2 ans, je suis sur que Paul est arrivé en-dessous).
JE DEVINS VAGABOND-PHILOSOPHE D’UN RÊVE BIG BANG PLUS GRAND QUE MOI … mais je n’avais pas les mots ni pour en prendre conscience ni pour le théoriser… Et pourtant … mes maîtres furent trois vrais vagabonds traînant dans la ruelle devant ma fenêtre: PHILIPPE, L’ARTISTE, LE PÈRE LA ONTAGNE
—————–
Une de mes chansons que je chantais sur scène au café St-Vincent quand je les voyais tous les trois dans la fenêtre du garage ouverte pendant que je chantais… alors qu’ils attendaient que des clients leur offrent une bière en cachette de la mère Martin (compagne du père Gouin)
——————–
Philippe, l’artiste, Père Lamontagne
Ti-Jean Marcoux c’est toute ma gagne
café du port jusqu’à la croute
c’est ma bohème qui est en déroute
———–
Oui… la philosophie dansait en moi…. Si j’avais pu deviner qu’un jour elle ferait en sorte qu’un archétype hologrammique LE VAGABOND CÉLESTE DEVIENNE PHILOSOPHE pendant que la personne humaine qui l’a fait naître se perçoive comme humanité errante fantomatiquement et axiologiquement en détresse.
Pierrot vagabond