Ce qui est exceptionnel dans la démarche poïétique de Michel le concierge, c’est son génie de la formule définissant son art.
Ce matin, au conseil d’administration de la créativité, Michel le concierge avait réuni sur son bureau tout ce qui a été filmé depuis 2007… il y en avait certainement pour 70 heures… beaucoup plus que je le pensais… l’objectif en est un de nature MUSÉAL…. dont le titre de l’exposition sera celle du deuxième documentaire: BROTHER,WHERE IS THE MONEY?
Comment se construit une vie personnelle œuvre d’art en ne trichant pas avec son rêve, le tout documenté de façon à ce que muséalement, l’on puisse un jour en suivre le développement de l’archétype fondateur et d’un pays œuvre d’art et d’une monnaie œuvre d’art permettant à ces vies personnelles œuvre d’art de s’unir dans l’art dynamique d’une infiltration iconique produisant les variables mêmes d’un pays œuvre d’art.
Pour qui connait bien l’histoire de l’art, Michel le concierge se situe au même niveau d’intelligence que Duchamp quand il a créé le contexte pour lancer l’esthétisme de l’indifférence et ses ready made, et au même niveau de contemporainité que l’oeuvre de l’artiste britannique officiel britannique sur la guerre d’Irak Steve McQueen, bien documenté par Didi huberman dans son petit livre LE FIL.
Comme McQueen utilise politiquement une collection de timbres de photos de soldats britanniques morts en Irak, Michel le concierge lui utilise l’icone que représente son propre visage cadré pour le téléphone cellulaire, comme un fil déroutant du monde numérique parce symbolisant l’archétype de l’homme du 21eme siècle, dans un monde politique nano-planétaire à la recherche d’une monnaie équitable.
Son œuvre, à mon humble avis, en fera un artiste-créateur majeur de l’art muséal québécois du 21eme siècle, parce que depuis 207, chaque matin que nous vivons en symbiose créatrice, recèle une magie créatrice en progression poïétique qui ne s’est jamais démentie. J’intuitionne que Greenberg n’a jamais eu autant d’émerveillement avec Pollock que j’en ai eu depuis 2007 avec Michel le concierge. Sa formation en art, désign, monde des affaires, fait de sa démarche un évènement performatif dont la banque des 70 heures témoignera un jour muséalement.
Pierrot vagabond
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Georges Didi-Huberman
Sur le fil
Série « Fables du temps »
2013
96 p., 19 illustrations in-texte
L’artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu’alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Le Temps scellé, une sculpture de Pascal Convert, a fait partie d’une grande exposition ayant le chef-d’œuvre pour thème. On s’interroge sur les tensions qui surgissent alors entre l’autorité de l’œuvre (créatrice de valeur) et l’inestimable modestie du travail (qui comporte, chez Convert, un aspect archivistique et historien). On s’interroge aussi sur les tensions inhérentes à Queen and Country, une œuvre de Steve McQueen sur la guerre d’Irak, et où se révèle la position sur le fil de l’artiste dans le monde politique. Histoire de relire aussi les phrases de Jean Genet sur le funambule, cet être qui danse avec le temps qui le tuera pour sûr.
TABLE DES MATIÈRES
L’ŒUVRE SANS CHEF
Pascal Convert : Le Temps scellé, 2009. Paradoxes de la notion de chef-d’œuvre et question des limites. De l’exception au paradigme et à la règle (5). — L’œuvre en sa fonction heuristique, ou l’œuvre « sans queue ni chef ». Déterritorialisation, ou l’infixable valeur. Une œuvre capable de décevoir la quiddité de l’art et le capital spectaculaire (7). — Inépuisable, inestimable. Reposer ailleurs, « pour autrui » et non « pour soi », la question de la valeur. Walter Benjamin : quand « l’interruption de la carrière artistique représente une part essentielle » de l’œuvre elle-même. Pasolini vs Warhol (10). — Calme bloc de cristal brisé. Travailler « pour autrui » : faire migrer le travail plastique vers les dimensions critique, civique, documentaire, politique, anthropologique, historique. Force de l’art et connaissance partagée : l’hétérotopie (13).
COMMÉMORER SUR LE FIL
Steve McQueen : Queen and Country, 2003-2010. L’artiste est-il souverain ? Georges Bataille et l’équivoque de la culture (19). — « Sur le fil », ou le beau risque. La ligne et l’écheveau, le lien et la tranche, la tenue et la cassure, la voie et l’égarement (22). — Un « artiste officiel » pour la guerre d’Irak :
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l’impossibilité de voir (24). — Forme mineure et forme commémorative : une oraison funèbre en timbres-
poste (27). — L’exigence et l’aporie : l’artiste face à l’institution (30). — Souveraineté, servitude : l’artiste « accueilli » et « méconnu » (32). — Une citoyenneté critique ? Prendre parti, prendre position. Le litige de mémoire (35). — Guerre et art, entre l’archaïque et le postmoderne. Une réflexion « médiale » (38). — Le timbre-poste, forme mineure, survivante, allégorique. Aby Warburg et Walter Benjamin philatélistes (43). — L’artiste comme artificier, l’auteur comme producteur. « Working with people » et « le peuple qui manque » selon Gilles Deleuze. Danse sur le fil et regard terre à terre (49).
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pierrot vagabond
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Michel le concierge