1-01, ***, MÉMOIRE MAÎTRISE, MENTION D’HONNEUR, LES TÊTES SENSIBLES ET LES RHÉTORIQUES IDENTITAIRES DU SIGNE CAPILLAIRE, 2014
2014
Étémé Lebogo, Gaëlle Solange (2014). « Les têtes sensibles et les rhétoriques identitaires du signe capillaire » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sociologie.
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Résumé
Ce mémoire interroge la manière dont le jugement de goût s’inscrit dans l’invention des grands récits de l’identité collective. J’avance comme hypothèse l’idée selon laquelle le jugement de goût constitue un site de production de l’hégémonie culturelle. J’étudie le cas du processus de création du mythe de l’identité féminine noire qui, par la constitution d’une parole féminine autoriale, vient reconfigurer l’antagonisme racial noir/blanc aux États-Unis. Je procède à l’analyse de douze textes, extraits d’une anthologie parue en 2001 sous le titre de Tenderheaded : A Comb-bending Collection of Hair Stories. Ce sont des récits essentiellement écrits par des Africaines-Américaines réunies sous le label protestataire de Têtes Sensibles. Les rhétoriques identitaires des Têtes Sensibles ont la qualité inédite de problématiser l’expérience socio-historique des femmes racisées noires à partir du jugement de goût capillaire, faisant du cheveu des femmes une interface performative du conflit de reconnaissance. L’analyse met en évidence l’existence d’une oppression esthétique propre aux femmes racisées noires dans laquelle sont disputés des enjeux liés à la redistribution des biens et à la détermination de la hiérarchie sociale. Cette oppression s’articule dans l’instabilité des guerres de position à l’intersection du genre et de la catégorisation raciale. Le mythe de l’identité féminine noire traduit ainsi la volonté des Têtes Sensibles de renverser leur condition de subalterne. Il s’ancre dans une stratégie politique de la représentation collective qui s’érige à la fois comme un horizon de liberté et comme un droit à la différence culturelle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : hégémonie culturelle, jugement de goût, oppression esthétique, esthétique du corps, Africaine-Américaine
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1-02, ***, GAELLE ETEME, CONFÉRENCE YOU TUBE SUR SA MAÎTRISE, LE CORPS COMME TEXTE : JUGEMENT DE GOÛT ET HÉGÉMONIE CULTURELLE, 6 mars 2015, (10.34)
6 mars 2015
1, (0.00), La communication de cet après-midi s’appelle… LE CORPS COMME TEXTE : JUGEMENT DE GOÛT ET HÉGÉMONIE CULTURELLE … juste avant de rentrer dans la communication, je voulais peut-être mettre en contexte un peu justement d’où m’est venue en fait ben ce que je vais vous présenter aujourd’hui. En fait, ça découle de mon mémoire de maîtrise qui a porté en fait sur le contexte … je me suis intéressée à l’académie noir et blanc aux États-Unis… et l’idée est partie en fait d’une observation très banale … donc comme on l’a dit tout à l’heure, je m’intéresse aux logiques de la différence… et je m’étais rendue compte au travers donc de mes explorations … qu’il y a des choses assez étranges. (0.53)
2, (0.53), C’est-à-dire que , lorsqu’on parle par exemple des formes de racisme au niveau de la différence, je m’étais rendue compte qu’il y avait une dimension qui est extrêmement évidente mais qui n’est pas théorisée dans les canons qu’on nous propose au niveau des lectures analytiques sur ce sujet-là qui est en fait la dimension esthétique de la création (……..) et donc je me suis dis tout simplement que dans le rapport à l’autre , ce qui est une chose qui apparaît de façon spontanée, du moins qui me semble spontanée, c’est la présence d’un corps dans sa manifestation justement esthétique , sa présence en terme de texture, de couleur, et j’étais extrêmement surprise de voir aussi , aussi bien dans les mouvements de la négritude en Afrique que dans les mouvements de revendication dans les grandes cités qui ont lieu aux États-Unis, qu’il n’y avait pas eu justement une tentative de théoriser cet objet-là dans la relation à l’autre. Et donc c’est comme ça que je suis rentrée dans mon sujet dans le contexte du mémoire de maîtrise et que en fait je vais vous présenter brièvement quelques lignes ici donc sur le thème des imaginaires des communautés (2.03)
3, (2.03), En terme de problématisation donc que j’ai posé la question suivante … COMMENT LA SOCIALITÉ ESTHÉTIQUE DES CORPS , PRÉCISÉMENT LE JUGEMENT DE GOÛT, ENTENDU COMME LA NORMALISATION D’UNE DUALITÉ ESTHÉTIQUE, PROCÉDANT DU TRAVAIL DES APPARENCES PROCÈDE-T-IL DANS LA COLLECTIVISATION DES ESPRITS , C’EST-À-DIRE DE CONVERSION DES SUBJECTIVITÉS EN UNE COMMUNAUTÉ D’ATTITUDES , DE CORPS ET D’ESPRITS ? Telle est la question à laquelle les têtes sensibles , un collectif d’écrivaines américaines s’est donnée pour tâche de répondre dans une anthologie parue en 2001, intitulée …. reading collection of faster … que j’ai amené ici juste pour les besoins de l’illustration, (2.45)
4, (2.45), l’œuvre problématise au sein de la communauté des femmes noires aux États-Unis, la condition subalterne des femmes racisées noires à partir de la formation historique des régimes d’altérité des couleurs autour de la réalité esthétique du corps capillaire. Le sujet de l’esthétique africaine américaine s’impose aussi par des pratiques d’esthétisation dont il fait l’objet comme l’interface interprétative dans un conflit de reconnaissance toujours d’actualité. Normée autour d’une esthétique manichéenne du good hair et du bad hair bâti autour d’une esthétique de force, traduisant la symétrie de ce rapport de force, ces pratiques expriment le vécu d’une souffrance collective d’une domination , d’une nécessité d’écrire dans et par les corps, le grand récit des identités féminines noires. (3.23)
5, (3.23), Le corps est ici perçu comme un texte. C’est-à-dire que c’est un cryptogramme d’hégémonie culturelle, puisqu’avec lui s’écrivent et se révèlent et s’écrivent les caractères cachés de la domination, les arts de la résistance. L’objet de ma communication est de rendre compte du caractère novateur du caractère novateur du point de vue rustique des dimensions quem mobilisent les têtes sensibles dans ce collectif d’auteurs dans leur procès de moi ce que j’appelle la collectivisation des esprits, c’est-à-dire l’invention d’une communautalité ontologique autour du goût comme enjeu de pouvoir. (3.53)
6, (3.53), Juste pour donner un peu le ton, ici , le texte est évidemment en anglais … mais j’ai choisi de vous lire un tout petit passage qui en fait constitue l’exode dans ce bouquin ci , pour donner un peu le ton dans lequel s’est fait … qu’on va citer ici, la question de la reconnaissance. Alors dans l’exode que je vais lire, traduction libre, … Notre cheveux parle d’une voix aussi fragile que le coton … Si vous écoutez attentivement, que vous posez délicatement votre oreille dessus, il vous murmurera ses secrets … il vous évoquera d’abord la douce quiétude qu’il connut autrefois dans son Afrique natale avant d’en être brutalement arraché. Ensuite, il vous racontera toutes les souffrances qu’il a enduré. Il vous parlera très longtemps des haillons qui ont longtemps recouvert son corps ici perdu dans la fournaise des champs du sud. Enfin, il vous dira qu’aujourd’hui encore , il continue de chercher inlassablement un endroit qui lui soit propre quelque part entre l’Afrique et l’Amérique , quelque part entre l’extravagance et la modération et quelque part entre le socialement acceptable et la satisfaction personnelle. (5.00)
7, (5.00), alors un des personnages justement de l’exode va dire à un moment donné … Je vais me vider le cœur , je vais me décharger de ce fardeau qui m’accable, mais si je dois le faire toute seule, cela me prendra encore 400 ans . J’ai donc besoin de votre aide . J’ai besoin que vous, les têtes sensibles alliez au plus profond de vous-mêmes , que vous révéliez ce qu’il y a dans votre cœur, ne regarde aucune gêne car je crois que c’est d’une façon qui nous sera possible aujourd’hui de guérir. (5.30)
8, (5.30), L’ambition de signification des têtes sensibles , qui est celle de créer une identité collective féminine noire, s’enracine en réalité à l’intérieur d’un éceuil qui constitue la pierre angulaire de leur entreprise. Et c’est fondamentalement de ça dont je vais vous parler aujourd’hui. Il s’agit en fait de la prise de conscience de leur part, que l’efficacité d’un système d’hégémonie culturelle , propose entre autres, sur le fait que les rapports de pouvoir réalise la gestion d’une économie des affects sur le sujet subalterne participant à l’étouffement ou à la limitation de sa puissance onirique comme opération d’énergies créatives et subversives. Par puissance onirique, j’entends le mode de préhension de signification du réel, qui relève de l’exercice de la faculté d’imagination , de représentation et de projection de soi et de l’autre à l’intérieur d’une conception temporelle de sa trame existentielle, donc passé, présent, futur. (6.20)
9, (6.20), ainsi la problématique de la reconnaissance, telle qu’articulée par les têtes sensibles au sein de l’antagonisme racial noir blanc, aux États-Unis … s’articule autour de deux enjeux, qui en fait, constituent les deux grandes découvertes de la recherche, à savoir d’une part que l’évidence s’impose sur la forme d’une croyance qui semble partagée des deux parts des protagonistes, que la définition sociale familière normative du beau est un prérequis à l’émergence de la conscience collective et que cette définition atteste non seulement d’une mobilité à signifier le monde, mais de plus, elle serait la manifestation tangible d’une humanité conquise qui peut de ce fait peut légitimement revendiquer dans le rapport avec autrui. (7.08)
10, (7.08), Or d’autre part, le contexte observé s’est habilité de significations et vécu comme un défi dans le sujet subalterne, en raison d’une économie des passions tristes engendrée dans la capitalisation de la souffrance selon l’historicité de ce rapport de domination et d’un sentiment de disqualification sociale à la prétention esthétique. Donc ce sentiment de disqualification sociale qui conduit l’idéologie de l’ingalité fondamentale entre les deux qui sont mis en opposition, de laquelle repose en fait ce rapport. Il existe donc pour les têtes sensibles une oppression esthétique de genre qui émerge du dynamisme contingent de plusieurs systèmes d’oppression qui serait le patriarcat dans le défit de son double standard à la fois au sein de la communauté et vis-à-vis du groupe dominant et la performativité d’une matrice coloniale au sens de Tirano , qui serait toujours opérante dans les arts de la culture populaire et dans lesquels s’inscrivent les pratiques d’esthétisation du corps dans un contexte qui se comprend ici, celles se valant autour du cheveu. (8.10)
11, (8.10), ainsi, le second enjeu qu’elles posent au regard de la complexité des rapports sociaux qui organisent leurs revendications et le rappel à la structuration de leur culture populaire féminine noire est l’enjeu du seuil de la puissance onirique du sujet subalterne. Je veux vraiment citer ce que c’est le seuil … Les têtes sensibles posent précisément la question de savoir… Quelles sont les conditions de possibilité et d’activation d’une agentivité radicale dans sa capacité à se dire , à se représenter, à dégsger des horizons utopiques et plus fondamentalement, à organiser des citations symboliques d’identités collectives … autrement dit… comment un discours d’identité devient-il une fiction narrative partagée? (8.58)
12, (8.58) le grand apport des têtes sensibles sur la réflexion sur le pouvoir dans sa dialectique entre création ou l’invention du collectif ou le contrôle de celui-ci peut nous introduire au fait que le rapport de domination dans sa médiation symbolique, crée en fait des effets de culture du réel , que traduisent par exemple des frustrations de désirs, des sentiments de résignation dans un univers quelque peu kafkaien dans la mesure où il semble déterminé d’avance et affaibli justement par l’économie des passions tristes dont je faisais mention tout à l’heure, dans le vécu de la condition subalterne. (9.32)
13, (9.32), L’autre apport des têtes sensibles est qu’elle nous arrive par le biais de leurs exemples à considérer que l’activation de la puissance onirique ne peut se soustraire d’une thérapeutique du discours, concrètement d’une catharsis. C’est donc nous inviter à constituer du point de vue de la connaissance cette idée selon laquelle quelles ….quelles que soient les formes d’agentivité du sujet, dans l’hétérogénéité de leur expression , qu’il s’agisse de tactique ou de stratégie … par exemple ou de déficit dans leur puissance onirique. Ces formes d’agentivité Semblent des formes d’expression rhétorique dont il est nécessaire d’en définir les répertoires pour les mettre en évidence dans les enjeux politiques qui eux vont faire le procès de la signification du social autour de la signification d’une communauté de corps et d’esprit . Enfin, les têtes sensibles posent la question centrale du statut du jugement de goût dans la formalisation des systèmes ontologiques dans leur vocation à produire le monde et leurs différents. (10.34)
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1-03, ***, GAELLE ÉTÉME CHEZ MICHEL LE CONCIERGE, YOU TUBE, 18 septembre 2019, (36.18)
18 septembre 2019
1, (0.00), Gaelle… tout ce que j’aimais, les odeurs, la plastique, la senteur et tout, et j’ai dit écoute, je vais essayer de matérialiser tout ça. J’ai commencé donc à signer . J’avais le titre de ma thèse depuis longtemps… qui est LA RAISON COSMÉTIQUE … qui pour moi, c’est la raison cosmétique. … Michel… La raison cosmétique… quand je l’ai entendu ça fait deux mois à peine, quand Pierrot m’en a parlé là, ça j’ai trouvé ça bien … ça, ça me plaît beaucoup… c’est ça qui arrive, c’est le masque , c’est le masque social qui nous ralentit finalement… puis qui nous empêche de se réaliser … pour eux nous autres, on enlève la tricherie hen… Gaelle… complètement, il se passe quelque chose. (0.47)
2, (0.47), Michel… La raison cosmétique, c’est la manière de l’avoir dit que j’aime beaucoup … parce que ça, tout le monde peut comprendre ça … Parce que le raisonnement cosmétique, c’est le commerce, c’est le marketing, c’est tout ce qu’on fait pour nous prendre le peu qu’on a tu sais … c,est ça tu sais, c’est voleur… Gaelle… oui mais en même temps, y a une intelligence derrière, you know … Michel… bien sûr, bien oui, l’intelligence de toute l’humanité qui malheureusement qui s’en va dans le trou noir … au bout du compte… c’est-à-dire moi l’engenering là , je peux en parler longtemps … moi je ramasse après les autres les ingénieurs … y a des ingénieurs hier qui ont cassé nos machines qui respirent le gaz au travail, tu sais, on en voit des choses … fait que l’intelligence n’est pas toujours là où on pense. Nous autres notre pari, c’est que l’intelligence… elle est là, elle est là, elle est là, elle est là (montrant nous 4). Ellle est pas juste dans ces têtes-là. Y a un pour cent de la gagne qui mène. (1.33)
3, (1.33), Michel… C’est un peu comme ça que quand on parle de RAISON COSMÉTIQUE … on voit la trahison tout de suite … ils le savent… s’ils ne le savaient pas au moins, on pourrait leur pardonner, mais ils le savent. Et la machine est en marche.. C’est pas l’être humain mais c,est les machines qu’y faut briser hen … Gaelle… Mais en fait, vous avez trouvé le mot, dans mon travail y a tout un enjeu autour de la machine justement et en même temps, ce que je trouvais intéressant … quand je suis tombée sur cette intuition la iere fois …je m’en souviens… quand j’ai vu Jean-François, j’ai dis Jean-François, est-ce que j e suis folle? J’ai le titre… je l’appelle la RAISON COSMÉTIQUE… Jean-François s,est arrêté et m,a dit… tu tiens quelque chose … fait que j’ai fait… OK, on continue… et je me souviens parce que, quand je suis tombée là-dessus, quand j’ai découvert ce que voulait dire cosmétique … (2.32)
4, (2.32), Gaelle… cosmétique, ça vient de cosméma en grec qui veut dire… PARURE DE L’UNIVERS. Et c’est en fait de là que tout est parti. Parce que dans le fond, quand je faisais mes fouilles au départ, je m’étais rendue compte que les grecs avaient deux mots… Y avait un mot qui était la commotique … qui était ce qu’on appelle aujourd’hui la cosmétique, qui était l’art du maquillage, l’art de prendre des soins … comotique et la COSMÉTIQUE, c’était l’art des artistes sur scène. C’est quelque chose de très particulier. Donc on était vraiment dans le théâtre Tu savais que le mot théâtre étymologiquement veut dire .. JE TÉMOIGNE … C’est ça que ça veut dire … C’est ça, c’est un témoignage … et les catégories, aujourd’hui quand on dit… on va catégoriser les choses, Aristote et ses catégories … la catégorie en fait, catégorem veut dire J’ACCUSE … Il y a un lien entre la catégorie, le J’ACCUSE ET LE THÉÂTRE… OK? (3.43)
5, (3.43), Et donc, d’où en fait mon intuition entre la pensée scientifique et la poésie et la stylistique. Y a quelque chose qui les tient par le langage qui fait que, la manière dont on raisonne , la catégorisée des choses, pour catégoriser leur vie, il a fallut faire l’apprentissage des formes. Et de dire… ah… ça c’est telle forme … Comment est-ce qu’elles se présentent? Sous quel apparat elle se présente cette forme-là? Donc je vais la dessiner comme ci, comme ci … on crée des relations dans l’univers à travers plusieurs choses, mais qui se présentent comme des formes. (4.19)
6, (4.19), Alors donc quand j’ai découvert que le mot cosmétique portait en lui, en fait, le cosmos, à son centre… également la cosmétique c’est relié donc au cosmos, c’est relié à la parure et c’est relié à la guerre. Cosmétique est aussi relié au mot guerre. Donc les grecs avaient un autre mot, qui n’est pas relié à la cosmétique mais qui est relié au mot guerre. Et donc, quand on se met donc à s’intéresser à l’étymologie des mots …Comment est-ce qu’on parle? Et que justement ces mots-là nous donnent les formes, même le langage est une forme… Nous sommes des formes nous-mêmes qui se présentons devant d’autres formes … Michel… c’est une forme de langage… Gaelle. .. bien sûr … on est tous des formes et donc on est tous en fait DES ÉLÉMENTS DE COSMÉTIQUES , en fait des ÉLÉMENTS DE PARURES DE L’UNIVERS. (5.06)
7, (5.06), Gaelle… Donc je suis partie comme ça, donc la rationalité cosmétique, donc , pour moi, c’est à la fois le drame, la tragédie humaine à travers une intelligence déguisée, stylistique, une intelligence qui n’est peut-être pas juste de l’ordre de l’humain, mais une intelligence qui relève aussi du cosmos lui-même … de dire.. est-ce que vous avez compris de quoi je suis fait, et qui vous fait vous comme forme? … et en même temps, c’est la pensée scientifique en même temps. Donc c’est ce lien-là que j’essaie de faire dans mon doctorat. Et de dire que il y a un lien intrinsèque entre les deux. Comprendre la tragédie humaine c’est en même temps comprendre l’origine de la pensée scientifique et peut-être comprendre les éléments un peu des secrets de l’univers. (5.50)
8, (5.50), Michel… mais le fait de ne pas savoir par exemple alors que ce lien là existe … en quoi ça nous dérange? L’humanité? … Ou à l’envers… qu’est-ce qu’on va gagner à connaître ça? … Gaelle … c’est la dimension du rêve. … Michel.. l’importance d’ajouter à la dimension scientifique celle de l’intuition… Gaelle … bien sût … c’est pour ça que la clé pour moi, le levier que j’ai trouvé pour comprendre tout ça et l’expliquer, c’est que LA COSMÉTIQUE, C’EST UN IMMENSE RÊVE. Elle-même… et donc quand on regarde par exemple , je me suis intéressée à certaines périodes de l’histoire … dans mon histoire, l’histoire de la modernité, et par exemple, à chaque fois qu’il y a eu des grandes révolutions qui s’annonçaient, par exemple moi je m’intéresse beaucoup aux sociétés galantes au 16ieme et 17ieme siècle, d’où l’on voit les premiers galants avec leurs perruques et toute la patente là … y a tout un cosmos social qui est transdormé … on va créer des nouvelles façons de figurer dans l’espace social … sur comment je me présente … et d’ailleurs, à ce moment-là, c’est là qu’on invente le mot cosmétique, on le reprend de la mémoire perdue de chez les grecs (7.03)
9, (7.03), Donc ce qui était du théâtre devient l’existence qu’on a aujourd’hui et on va réformer tout le système scientifique au même moment où on est en train de réformer l’étiquette, ce genre de chose … tout ça s’est mis en place … Et en même temps, l’Europe se met à rêver justement d’une nouvelle expansion qu’elle va se donner, notamment de la dimension coloniale … donc il y a en même temps, l’Europe est en crise avec son Dieu … On ne sait plus qui est dieu, d’où est-ce qu’on vient … ON SE MET À RÊVER. Et tout ça arrive en même temps. Donc chaque fois qu’on fait des transformations majeures… on est devant des grandes catastrophes … la guerre… (7.43)
10, (7.43), En même temps, on mobilise en fait de nouvelles façons de se déguiser socialement , de paraître et donc de rentrer en relation avec ce déguisement là et on crée aussi de nouvelles façons de catégoriser à partir de ce déguisement-là … MAIS ON RÊVE EN MÊME TEMPS PENDANT QU,ON FAIT TOUT ÇA. . Donc pour moi, la raison cosmétique, c’est ça … je pense que mon levier, ce serait de dire ben … ON RÊVE, C’EST POUR ÇA QUE JE DIS QUE LES SOCIÉTÉS RÊVENT. … Mais je sais pas si l’objet du rêve même est quelque chose… aujourd’hui j’appelle ça le SOCIUS … QUELQUE CHOSE QUI EXISTE EN TANT QUE TEL … ON PORTE EN NOUS , JE CROIS, DES SOCIÉTÉS QUI RÊVENT à l’intérieur de nous-mêmes, pas juste celles dont nous sommes issus, en fait je n’arrête pas de m’étonner de tout cd qu’il y a en nous. Et on va s’étonner de voir… mon dieu, j’ai un peu d’asiatique ici, j’ai un peu de morse ici, j’ai un peu de pigeon là, y a tout ça qui est déjà en nous … mais ce tout ça en nous , donc c,est ça que j,essaie de catégoriser, de théoriser … C’est-à-dire, ça, c’est un peu le POINT CENTRAL DU RÊVE qui va me permettre de faire le lien entre tous les éléments que j’ai identifié tantôt. (9.03)
11, (9.03), Gaelle… fait que je suis là-dessus … fait que je suis encore dans la construction du projet … Michel … oui on parle du projet, ce soir vous avez … mais y paraît que tu as apporté des choses à nous présenter? Gaelle… oui .. et en fait c’est pour ça queje disais tantôt avoir lu mais là je parle beaucoup trop … Juste pour mettre en contexte, c’est que, quand je dis que je signe, c’est que je dessine des motifs et peut-être qu’en vous montrant mon cahier je vais être plus concret… parce que dans le fond, ma démarche aujourd’hui est une démarche de recherche-création … donc, il y a de la création … il y a de la recherche en même temps (10.45)
12, (10.45) et pour moi, j’ai essayé de sortir de ce que je savais faire , dans ce qu’on m’a enseigné, et je crois que j’y suis arrivée. Et le fait d’être en création, dans la pâte, m’a permis de modéliser mes idées … Dans le fond, je me suis dis… ok … si je veux trouver des nouvelles ides de penser, de nouvelles façons de créer une méthode, comment je peux faire ça? ALORS J’AI COMMENCÉ À DESSINER MES IDÉES … Je me suis dit … je vais voir ce que ça va donner … donc dans mes rêves et tout ça, fait que … les rêves, les sons, tout, je vois une actualité par exemple qui passe… je suis imprégnée par toutes sortes de choses, comme … donc je suis certaine que quand je vais sortir d’aujourd’hui, cette rencontre, y va se passer quelque chose en moi , qui va se modéliser dans une phrase que je vais écrire, quelque chose qui relève de ma pensée théorique… (11.37)
13, (11.37), Gaelle.. tout est connecté … et en fait… tu sais je parlais beaucoup d’étymologie tantôt, donc le régime des mots qui m’amène moi par l’origine des mots… JE PERMETS D’OUVRIR LA PORTE DU RÊVE Donc c’est ça que je voulais dire… donc j’ai parlé de la cosmétique, de ce que ça voulait dire … Michel… parce que les gens du passé rêvaient aussi donc … tous ces vieux mots du pouvoir que l’on rêvait, donc Gaelle… tout le monde rêvait… Michel, donc c’est le chemin, en partant des grecs même. … Gaelle..tout le monde rêvait. Pierrot a du vous dire… moi je suis une bibitte hen, j’écoute n’importe quoi … j’écoute des séries coréennes, moi j’ai grandi comme ça au Cameroun … moi ma mère , même si on vit dans un pays qui n’était pas très riche, ma mère est très fantasque hen, elle est très … c’est une dame qui est très mignonne … je la trouve adorable … elle avait de très grandes ambitions … Michel… vous avez combien de frères? … Gaelle… dans la garde rapprochée, on est 4, mais je pense qu’on peut être 8, 9 … Moi je suis la deuxième, ma grande sœur qui vit en France, ma petite sœur qui est en Chine (12.56)
14, (12.56), Michel… oui Pierrot nous raconte l’histoire de votre sœur qui chante en chinois Gaelle… en riant… oui … Michel… a gagne un concours à part ça… Gaelle… oui elle a gagné … puis y a mon p’tit frère. Mais nous on a grandi avec ma culture, une culture africaine et ma mère nous avait donc mis une antenne satellite et donc on était donc connecté sur le monde. Depuis que je suis gamine et notamment tout ce qui est séries asiatiques, donc moi j’ai grandi avec l’animation japonaise, j’ai grandi avec des séries d’Amérique du sud… toutes sortes de choses .. j’ai comme plongé là-dedans … tout àa finalement a fait la personne que je suis et donc quand je parle de langage, ça c’est du langage pour moi. Tout est langage, c’est pas juste une question de mots, tu sais, mais tout est langage. (13.58)’
15, (13.58), Donc, tout ça ce sont des choses qui rêvent en moi également. Y a des sociétés qui rêvent en moi finalement, comme ce que je vis, ce qui rêve en nous… donc … le langage que je crée finalement , DONC J’AI CRÉÉ UN ALPHJABET. Donc des motifs, un alphabet, et donc j’ai pris soin pour l’instant d ene pas donner des étiquettes. Moi ce qui m’intéresse, c’est la dimension contemplative … parce que je suis convaincue qu’en regardant un alphabet, et en fait, on accède à nouveau à une dimension onirique. Moi ce que j’aimerais c’est que… j’espère que j’ai réussi mon coup mais, quand on regarde mon alphabet, qu’on puisse s’étonner à nouveau… pourquoi t’as pensé à ça? Que je pense à telle forme. On n’y pense plus, mais quand on écrit un A … un A c’est une lettre extraordinaire … tu sais… pour avoir imaginé cette forme-là … mais comme on l’utilise tous les jours, on ne le voit plus. (14.54)
16, (14.54), Gaelle… Donc, en créant de nouveaux motifs, non seulement ça crée un étonnement chez moi, une signification, et moi j’appelle ça l’alphabet des souffrances … parce que cet alphabet-là, il est elié en fait à toutes les problématiques sur mes réflexions sur les tragédies humaines, la condition humaine, donc c’est ça… Pourquoi l’alphabet des souffrances? Parce que c’est la condition humaine que j’essaie de traduire à travers mon alphabet. De ma petite expérience, de ce que j’ai pu voir. Michel… de ce que vous ressentez … Gaelle… de ce que je ressens, donc de tout… alors je vais vous le montrer… y a rien d’extraordinaire mais je suis contente parce que dans le fond, j’ai fini ma dernière ligne d’alphabet de matin … j’étais très contente… parce que dans le fond y a plusieurs thèses dans mon doctorat, mais mon alphabet a 63 motifs … (15.53)
17, (15.53) Gaelle… Donc dans le fond j’étais partie avec 9 lignes qui a 7 motifs … donc ça fait un an que je travaille… Pierrot a vu en fait mon alphabet changer avec les années donc j,ai juste amener mon dernier cahier … mais je vais sortir àa et je vais vous le montrer… c’est pour ça que j’étais contente que j’ai l’honneur d’être reçue par vous … donc quand je dessine mes motifs, donc j’expérimente là … je cherche une forme … Michel… ok ça c’est les recherches… ça c’est une partie stabilisée, donc quand je veux créer un motif, j’expérimente, j’expérimente… Marlene… quelle genre de plume est-ce que tu utilises? Gaelle… moi j’ai un fétiche… triplus fine liner … Marlene, regarde l’écriture, elle est toute mignonne … Gaelle… EN FAIT C’EST LES DIMENSIONS DU RÊVE… Michel… les dimensions du rêve, le titre est là… (19.09)
18, (19.09) Michel… et vous cherchez quoi là ici? … Gaelle… quand je commence un motif … Michel… vous cherchez un motif? … Gaelle.. oui, je cherche un motif … Michel… quand vous cherchez un motif, qui vous fait quoi? comment vous savez que vous l’avez trouvé? … Gaelle… je le sais … pour moi avant l’émotion, il y a la certitude .. Premièrement, lui y doit être le 4ieme ou le 5ieme cahier… j’en ai des plus gros … qui ne sont remplis que de motifs, j’en ai de plus petits aussi… quand j’ai commencé , j’ai commencé avec 9 motifs… tu te souviens Pierrot, les 9 antécédents de volonté… j’ai commencé avec ceux-là puis ils ont commencé à se transformer… ils se transformaient jusqu’à ce que, j’ai compris que MON ALPHABET ALLAIT ÊTRE ASSOCIÉ AVEC LA PHILOSOPHIE DE LA GUERRE. … quand j’ai compris ça, j’ai dis à Pierrot… ok, je recommence l’alphabet … c’est pas du tout ça … (20.05)
19, (20.05), que j’ai recommencé et j’ai fini par comprendre que… c’est ici que je voulais pour l’alphabet … donc quel type de ligne je cherchais … je voulais des lignes fines , très fines, je cherchais des lignes effilées … Y avait une connexion pour moi entre l’alphabet des souffrances et la philosophie de la guerre puis une stylistique qui devait être très particulière. Donc, quand je crée un motif, la première chose, je me dis… est-ce que j’ai l’impression que mon motif respecte la stylistique que je me suis donnée? Donc y a ça… donc moi quand je fais des motifs, donc, c’est par ligne… donc par exemple, mettons je crée un motif, mettons celui-ci … Donc quand j’ai fait cette ligne-là, c’est comme un modèle, donc je les mets ensemble… est-ce qu’ils conversent ensemble? Puis je n’ai plus besoin de savoir ce que ça veut dire… (21.00)
20, (21.00), Gaelle … Parce qu’autrefois, quand je créais un motif, je voulais tout de suite mettre la signification. J’ai fait comme… on oublie ça… fait que là, je dessine le motif … donc l’ensemble des motifs… et là je regarde… est-ce que y a une harmonie , est-ce que ça chante? Est-ce que il y a quelque chose pour moi qui me dit… ok… y a un équilibre… Comme ici quand j’expérimentais, j,ai dit… j’expérimentais… ok là je commence à voir. Je le vois, je le vois, je le vois… et souvent, je suis partie par exemple …je sais pas comment ce motif s’est transformé… je suis partie de plusieurs essais … Michel… est-ce que avec ce langage là il y a l’idée de communiquer quelque chose? … Gaelle… oui, bien sûr … Michel… déjà dans le titre on voit quelque chose… c’est d’attirer l’attention sur la condition humaine. Gaelle… oui mais ça a une signification pour moi. (22.03)
21, (22.03), Gaelle… Mais après ça je sais pas quand le récepteur lui lit.. qu’est-ce que ça veut dire pour lui? Donc moi je vais faire attention .. de dire que pour moi, mon alphabet, il est là … il a un sens caché pour moi … ce texte est un langage crypté … et je vais faire attention dans mon doctorat à séquencer les parties, mais , ce que j’aimerais c’est comme mon lecteur lui voit , qu’il ne soit pas nécessairement lui esclave de ma lecture … DONC J’AI CRÉÉ UN ALPHABET QUI A UNE ÉMOTION. Et si on fait le lien avec mon émotion et mon alphabet, avec tout le sens que j’ai compris, que j’ai élaboré, le lecteur va comprendre quelque chose . Mais individuellement, j’aimerais que le lecteur puisse contempler l’alphabet et avoir du plaisir … Michel… oui c’est contemplatif déjà… on regarde comme un travail d’artiste. On regarde comme un tableau. (23.00)
22, (23.00), Exactement, c’est ce que je me dis… c’est le socius que je suis en train de faire… Mais c’est que chaque motif, dans le fond, dans mon alphabet, c’est un concept, c’est une idée majeure … Michel… un motif, ce n’est pas juste un, c’est un ensemble… Gaelle… ça c,est un motif et la série c’est un syntagme. La série c’est comme une harmonie, c’est comme une phrase… Non mais je l’écris individuellement , c’est le motif, Michel… on reconnait finalement le même motif… Gaelle… ça je l’expérimente… est-ce que je l’écris bien… quand j’ai trouvé un motif… je vais le faire, le faire, le faire … là je suis contente, je dis je l’ai trouvé… plus je les connais, même les motifs que ça fait longtemps, je n’arrête jamais de les redessiner… donc toujours pour tester si ça coule, si y a l’harmonie et tout ça …ça je l’ai créé hier … celui-ci… mais si je montre d’où j’étais partie il y a un an … Michel… ça ressemble à des formules mathématiques… Gaelle… et ben oui .. Y A UNE ÉQUATION HUMBLE … Y a une étiquette que j’appelle une équation humble…(24.31)
23, (24.31), Gaelle… Donc, c’est presque fini … alors ça c’est ce que j’ai fait cette nuit … donc j’ai créé ce motif-là , j’ai créé celui-là … Michel… ça ressemble à un langage déjà, on dirait un texte… par exemple moi qui comprend pas lrabe, ça pourrait être de l’arabe pour moi… Gaelle… exact… un petit secret… ce matin, je me suis levée … j’ai continué de signé…et là j’ai fait ce motif … et là moi j’ai vu un tigre… comment je vais faire ça? Au fur et à mesure , ça s’est transformé comme ça … et ce qui est important pourmmoi, c’est que la forme doit être efficace , y doit y avoir une simplicité et en même temps une certaine sophistification … c’est simple et sophistiqué en même temps … alors l’alphabet au complet, le voilà … Là y en a 63 là … En fait y en a 9 ici et y en 7 par ligne … (28.28)
24, (28.28) Gaelle… là pour le doctorat, quand on les grossit, y donnent autre chose… on voit vraiment le détail … Marlene… et chaque motif a été créé séparément , puis rassemblé… et tu vas lui donner une signification… la signification, tu dois avoir une idée… Gaelle… Bien sûr… Marlene… parce que tu m’as parlé du tigre là … Michel… j’ai une idée Gaelle… on parle d’un symposium international sur le rêve, y aura un espace physique où les gens seront accueilli … y pourrait y avoir par exemple des tableaux noirs ou des tableaux blancs magnétiques sur lesquels on a déjà des caractères qui sont déjà découpés comme une lettre et y pourraient être là pête-mêle sur le grand tableau et chacun qui passe là , vient voir un peu ce qui se passe là, qui comprend rien , mais que là on voit qu’il peut prendre une lettre de l’alphabet des souffrances… puis d’exprimer soi-même avec ce langage là quelque chose sur un tableau… et après ça on peut se faire photographier avec, ça c’est mon œuvre… après ça on met ça dans boîte et on repart à zero… le prochain qui passe et les lettres peuvent être utilisées pour exprimer graphiquement TON IDÉE DE LA SOUFFRANCE QUAND TU PASSES… comme citoyen…(31.54)
25, (31.54), Michel… un colloque international, c’est nécessaire, c’est nécessaire, parce que ce qu’on veut faire, c’est planétaire… Gaelle… en fait moi j’avais pas d’attente … en fait moi c’était de voir…est-ce que le récepteur aurait un plaisir juste à contempler les motifs? Michel, dans cet esprit là, oui… mais pourquoi l’appeler l’alphabet de la souffrance? … LES CENDRES VIENNENT D’OÙ LÀ-DEDANS? … Gaelle… parce que les cendres c’est ce qui englobe tout… Ça ce sont des cendres mythologiques évidemment… mais dans mon doctorat, je suis en train d’imaginer en fait un doctorat en deux parties… UNE PARTIE QUI VA ÊTRE CE QUE J’APPELLE UN DICTIONNAIRE DES CENDRES… ce dictionnaire là c’est quoi, c’est toute la description de la condition humaine qui passe par un alphabet …(35.05)
26, (35.05) Michel… Pourquoi le mot cendre? … Gaelle… … le mot cendre je crois que c’est venu dans tout le rapport à la mémoire … où je me suis vue enfant , mais c’était pas lié à une scène en particulier … je me suis vue enfant et je me suis vue en forme de copeau , comme de la braise, comme des copeaux, et j’étais presque en lévitation là … dans ce rêve que j’ai fait… et je me dissolvais comme des cendres …c’était très doré… Michel… ça voulait dire quoi pour vous ça? … Gaelle… la première chose, je savais que ce rêve était lié à une question que je me posais dans le processus de connaissance , C’EST L’ABDICATION… Michel… C’est mourir à quelque chose avant de renaître? … Gaelle.. oui l’abdication heureuse, donc je me suis dit… pour connaître finalement, il faut abdiquer… c’est la premiere chose et cette abdication elle doit être heureuse et pour moi c’est la iere chose que j’ai vu dans cette image-là … Michel… et de quoi? … Gaelle… la iere fois que c’est arrivé c’est à la maîtrise… je travaillais sur des textes de femmes dans un contexte polémique aux États-unis… fin (36.18)
1-04, ***, GAELLE ETEME, SIMON GAUTHIER, LES DIMENSIONS DU RÊVE, SUR YOU TUBE, CANAL MICHEL LE CONCIERGE, 7 DÉCEMBRE 2019, (1.37.03)
7 DÉCEMBRE 2019
1, (7.04), SIMON GAUTHIER PRÉSENTE
ce soir nous avons l’honneur et la chaleur d’accueillir Gaelle qui nous propose une affaire qui nous fait du point d’interrogation et j’invite Gaelle à nous ouvrir ce laboratoire de métaphysique…
Gaelle… quelle entrée exceptionnelle… merci tout le monde de cette invitation qui n’était pas prévue, n’est-ce pas … tu m’avais pris le coude j’ai dis … ouais… pourquoi pas… c’était à Valleyfield que t’avais téléphoné, t’avais dit que t’avais eu un rêve , que tu voyais ça en conférence… eten fait, pour ne pas ouvrir égoistement sur le laboratoire, parce que , moi aujourd’hui, c’est vraiment un moment de partage que je vais vivre avec vous Je ne suis pas venue faire une conférence académique … en fait moi je suis venue avec vous partagé des intuitions que je suis convaincue que chacun d’entre vous porte… c’est juste qu’on n’est pas rendus aux mêmes endroits aux mêmes places (8.50),
2, (8.50), Gaelle… fait que moi j’en ai fait une passion de vie … JE SUIS CHERCHEURE ET JE NE SUIS QUE ÇA … EN FAIT, JE VIS 24 heures… c’est vraiment ça et je vis dans mon bureau à l’uqam presque 7 jours sur 7 … du lundi au dimanche en train de travailler… mais avant d’ouvrir là-dessus, je pense que c’est important de mettre un peu le contexte sur comment cette histoire est née …et ça me permettra en fait de laisser la place à l’équipe de Pierrot, Michel et Marlene , parce que nous avons un projet…qui s’appelle les DIMENSIONS DU RÊVE. J’ai rencontré Pierrot y a un an et demie maintenant. Par un hasard, je m’en vais à une exposition d’art à l’uqam… c’était une amie qui exposait … puis j’ai rencontré Pierrot par hasard … IL ME POSE SES FAMEUSES QUESTIONS SUR LA VIE PERSONNELLE ŒUVRE D’ART … Est-ce que tout le monde est au courant de ça? (9.44)
3, (9.44), En tout cas, je vais laisser Pierrot vous exposer ça et je pense que leur projet est absolument sublime … Simon pourra renchérir là-dessus, mais… C’est juste qu’à l’issue de cette rencontre là, C’est le jour J… je me suis dis… c’est-tu aujourd’hui? Fait qu’il arrive dans mon bureau, je le regarde, je dis ok… je prends une chance … moi-même dans mon département, je suis déjà assez bizarre … alors pourquoi pas? lui y marche en pantoufles à l’uqam …io arrive là… c’est n’importe quoi … Il est tout croche, tout est vraiment tout croche … mais bon écoute, c’est poétique … voilà… Je suis avec ce bonhomme-là et donc depuis un an et demie, nous nous voyons presque tous les jours … et donc on travaille dans des sessions de travail où j’arrive… je dis à Pierrot… écouter Pierrot j’ai avancé, tu vienx-tu ?… on jase, on s’assepit … je déblatère… c’est enregistré… des fois c’est des rêves, des fois … mais tout àa c’est de la pensée pure, c’est de la théorie. (10.52)
4, (10.52), Mais tout ça pour dire que , dans ce contexte-là, je prends des connaissances donc du projet de Pierrot avec son équipe Marlene et Michel … Ça fait 12 ans qu’ils travaillent ensemble. C’est un projet social politique et poétique en même temps , ça va être extraordinaire… alors ce que Simon raconte dans l’histoire du vagabond céleste, et comme ce n’est pas mon histoire, je vais les laisser parler de ça eux-mêmes … mais au fur et à mesure que je côtoie mon cher ami ici, je me dis… tiens c’est vraiment des connexions, ce que tu proposes … et ma pensée… et dans le fond, tous les deux nous travaillons sur le rêve Et là, pourquoi est-ce qu’on ferait pas quelque chose qui soit significatif dans le contexte québécois … quelque chose qu’on n’a jamais vu … (11.42)
5, (11.42), Alors on parle d’une idée folle de faire.. au début, on voulait faire un colloque hen …finalement c’est devenu une grosse affaire … il y aura les dimensions du rêve … dont on parlera peut-être au fur et à mesure …et dans ces dimensions du rêve-là, moi , ce que je voulais faire comme chercheure, c’est simplement RACONTER L’ÉPOPÉE D’UNE IDÉE. C’est-à-dire que, voisi un monsieur qui est parti vagabonder, parce qu’il s’était posé une question spécifique … qui pour lui pouvait l’aider à résoudre un problème de justice sociale. En effet c’est la justice épistémique, c’est-à-dire, comment on fait pour qu’il y ait une égalité des savoirs entre les gens. Comme faire en sorte que tout le monde se sente partie prenante de ce monde ci et qu’on se sente significatifs ensemble (12.25)
6, (12.25), Et Pierrot lui, dans ce projet de justice sociale, s’est associé à Michel et Marlene , qui sont aussi des vieux chums de longue date, et moi je voulais simplement retracer cette épopée extraordinaire, parce qu’en science, on fait des hypothèses sur l’idée, mais jamais je n’avais rencontré la concrétisation de ça … Je fais partie des études de recherche, on essaie de le faire … et là, je regarde le monsieur, je me dis … Pierrot, tu te rends-tu compte que tu es en train de réussir un essai de justice épistémique. Et là, vous êtes dans une équipe, ça fait 12 ans que vous le faites et ben moi j’aimerais pouvoir travailler avec vous pour déployer ça et faire connaître son œuvre. (13.05)
7, (13.05), Donc je dis, les dimensions du rêve et je me dis ben Simon participait à ça … Simon, ça te tenterais-tu de faire le coup avec nous? Simon faut oui et finalement ça s’est transformé en une conférence sur mes travaux … Je sais pas comment ça s’est passé, mais bref…Mais là je vais comme m’éclipser et j’aimerais vraiment qu’on donne la place à Pierrot et son équipe parce que sans eux je serais pas là et je pense que c’est important que tu vois un peu leur épopée … on va samuser après… ça vous va? (13.47)
8, (13.47), Pierrot… naturellement, c’est un grand, grand, grand , honneur pour moi de dire que notre équipe et je dirais pas un mot de plus mais j’aimerait que mon ami, partenaire de recherche, mon grand ami… Y a 50 ans, nous chantions ensemble sur la même scène pendant plusieurs années On a créé le café St-Vincent, on a créé les deux Pierrots dans le Vieux Montréal, NOUS FUMES DES ROIS DE LA POÉSIE…ensemble… Je t’ai vu à ton premier spectacle … j’étais dans la salle… j’arrivais du Japon avec une autre histoire et quand je t’ai vu, j’ai su que tu étais différent de nous… j’ai dit voici un homme qui est là pour servir les autres par la scènes et ça j’avais jamais vu ça et j’ai jamais vu ça après non plus … Fait que, c’est un grand moment pour moi de vous présenter un homme que je découvre tous les matins… tous les matins je découvre son excellence, son accueil, son oreille, sa générosité, son amour pour sa femme. … et Marlene , bien sur je le dirai après… Michel, je te laisse la parole comme membre de notre équipe. (14.49)
9, (14.49), Michel bon je m’attendais pas à ça, je vais improviser, mais c’est pas grave,
mais si je suis l’idée de Gaelle , de ce qu’elle a présenté jusqu’à maintenant, pour la laisser elle-même continuer le cheminement, je vais d’abord juste vous donner une idée de ce qu’on fait ensemble qui nous a rassemblé. Puis le détail ben on verra plus tard dans la journée. Comme tout df’un coup, Pierrot vient de dire que ça fait 50 ans qu’on se connaît,
on était dans le Vieux Montréal dans les boîtes à chansons de l’époque, on réallumait la vie du monde le jeudi soir, le vendredi soir , le samedi soir, le dimanche soir…
Pierre Rochette et Pierre David sur scène… les 2 pierrots
on a fait ça pendant 10 ans dans le vieux avec de la musique, de schansons, on s’est connus comme ça … Puis par la suite j,ai connu Marlene qui elle était cliente là-bas … je l’avais vu là au début … mais par un concours des cordes et des étoiles, on s’est retrouvés dans un magasin, on s’est rencontrés plus tard … puis là maintenant cette anné ça fait 35 ans qu’on est ensemble … Marlene … ye (16.05)
10, (16.05), Michel… juste ça qu’a fasse ça, toute l’histoire est là … je m’étire pas là-dessus… mais ce qui est arrivé cz’est que nous on est ensemble … le détail j’en parlerai plus tard ..mais l’affaire c’est qu’à un moment donné, Pierrot y est sorti du bois, parce que quand moi j’ai retrouvé Pierrot, y a eu une fête , les 35 ans de la fondation des pierrots dans le vieux-montréal … et puis moi j’ai été invité à cette célébration-là parce que moi je fais partie de la fondation … puis Pierrot aussi cette fois-là, y est sorti du bois , puis y est venu à la place puis on s’est retrouvés là … Puis là quand j’ai vu Pierrot… j’en ai connu des copains de musique, puis tous ça … mais Pierrot, je sais pas ce qui c’est passé, y a toujours eu de la magie avec Pierrot… mais là ce qui est arrivé c’est que à ce moment-là. Lors des retrouvailles, je lui ai dit… faut plus se perdre… (17.11)
11, (17.11), Et puis suite à ça, y est reparti pour à peu près un an … on en a parlé Marlene pis moi et puis dans le temps des fêtes l’année suivante, y était à peu près ce temps-ci de l’année, y commence à avoir de la neige, y commence à faire fret dehors, et j’entends dire par les copains dans les airs comme ça qu’on l’a vu à Shawinigan dans un motel, y essayait d’aider des femmes à faire marcher leur business en chantant quelques chansons un soir avec d’autres chansonniers qui s’étaient réunis et là, au petit matin, y a quelqu’un qui l’avait vu partir dans le bois avec un sac de poubelle vert comme celui pour se protéger de la pluie , sa guitare dans les mains puis y avait rien d’autre que son pack sac … On s’inquiétait tous .. Y en a qui disaient… c’est une maladie mentale … Puis Pierrot y est rendu y couche dehors, ça a pas de bon sens, ou be don y a quelque chose qui se passe. (17.53)
12, (17.53), Fait que, finalement , moi j’ai cherché à le retracer avec marlene pour savoir , pour pas qu’il passe l’hiver dehors, on s’inquiétait… on l’a retrouvé dans le bout de La Tuque, couché dans un congélateur dans un dépanneur où quelqu’un l’avait accueilli , puis lui ce qu’y faisait, y essait d,aider dans la maison, y faisait des chansons, le camionneur hen … on passait, y a personne, on dirait un petit stand de patates frites … en plein milieu de La Tuque, dans le bois, tu sais … puis Pierrot y était là quand je l’ai retrouvé, finalement j’ai eu un numéro de téléphone … j’ai réussi à communiquer avec lui … J’ai dit pourquoi tu viens pas faire un petit tour à Montréal pendant le temps des fêtes… Bon ben y s’est arrangé pour le faire … y a couche chez un ami, y s’est retrouvé chez nous puis depuis ce temps là , ça fait 13 ans qu’on est ensemble. (18.42)
13, (18.42) Puis le sens de l’amitié, puis nous autres Marlene et moi, on avait déjà trouvé le sens de l’amour ensemble… Je vous en reparlerai plus tard… Mais là, mais là tout à coup la question… s’ajoute un visiteur dans la maison, mais depuis 13 ans que Pierrot est avec nous , puis Pierrot, c’est notre trésor national, c’est le chercheur de l’équipe, c’est lui qui fait toutes les recherches ce qui fait que , ce qu’on développe maintenant, ce que Gaelle développe maintenant, on est assis sur l’histoire du passé de façon concrète… scientifique, ainsi de suite, donc les idées qu’on a développé ensemble nous ont gardé … l’amitié est la relation qui fonctionne depuis tout ce temps là … alors donc, ce qu’on a bâti aujourd’hui, Gaelle est au courant, elle a été mise au fait de ça parce qu’elle suit Pierrot … Pierrot y est déjà maîtrisé lui en philosophie, ça lui sort par là … puis là présentement y travaille sur un doctorat un peit peu dans la même veine. (19.42)
14, (19.42), Fait que ensemble on s’est réuni pour essayer de construire quelque chose d’utile avec les années qui nous restent … pour que l’image du feu d’artifice qu’on s’est donné qu’on voulait être dans le futur qui nous habite aujourd’hui , puisse se réaliser. Ce qu’on a trouvé nous autres, c’est la nano-citoyenneté planétaire … ça c’est une longue affaire, on en parlera plus tard. Si on a le temps… l’idée c’est simplement de situer le contexte de comment Gaelle s’est intéressée à notre projet. … le reste c’est Gaelle, ça lui appartient. (20.18)
15, Gaelle… moi j’inviterais juste Pierrot à énoncer la question avec laquelle tu es parti … quand t’es allé vagabonder et moi je vais rebondir là-dessus pour ouvrir sur le laboratoire de métaphysique. Pierrot… C’est sur que quand je suis parti vagabonder, j’avais une question … SI JE PRENDS SOIN DE L’UNIVERS, EST-CE QUE L’UNIVERS VA PRENDRE SOIN DE MOI? C’est ma question. Et je me suis dit je vais suivrfe trois paramètres à partir desquels je ne tricherai pas quitte à en mourir… JAMAIS JE NE DEMANDERAI À MANGER, JAMAIS JE NE DEMANDERAI À DORMIR, JE VAIS PARTIR SANS ARGENT et je vais voir si les deux phrases … tu seras nourri comme les petits oiseaux… abandonne tout … pour voir si ça marche… et moi je suis parti là-dessus alors Gaelle, c’est suffisant?
15, Gaelle… moi j’inviterais juste Pierrot à énoncer la question avec laquelle tu es parti … quand t’es allé vagabonder et moi je vais rebondir là-dessus pour ouvrir sur le laboratoire de métaphysique.
Pierrot… C’est sur que quand je suis parti vagabonder, j’avais une question … SI JE PRENDS SOIN DE L’UNIVERS, EST-CE QUE L’UNIVERS VA PRENDRE SOIN DE MOI? C’est ma question. Et je me suis dit je vais suivrfe trois paramètres à partir desquels je ne tricherai pas quitte à en mourir… JAMAIS JE NE DEMANDERAI À MANGER, JAMAIS JE NE DEMANDERAI À DORMIR, JE VAIS PARTIR SANS ARGENT et je vais voir si les deux phrases … tu seras nourri comme les petits oiseaux… abandonne tout … pour voir si ça marche… et moi je suis parti là-dessus alors Gaelle, c’est suffisant?
16, Gaelle, c’est parfait… mais pourquoi est-ce que j’ai demandé à Pierrot de retranscrire la question , sa question de recherche à lui finalement qui est le fil rouge de la recherche en équipe… parce que on parle de l’univers, on parle du cosmos… et bienvenue dans l’univers de la métaphysique, on va parler de l’univers de façon différente…. et j’espère que après ça, ce qu’on va faire l, vous allez après ça pouvoir jaser avec Pierrot et son équipe de ce qu’ils font parce que il y a des liens en fait très proches entre nos travaux . Moi je suis dans une approche , comme on dit, méta théorique, je suis vraiment dans la théorie pure … Pierrot lui il a vécu une expérience humaine d’où, là, il s’est posé des questions et pendant des années il est allé vraiment à la rencontre de ses réponses et au contact d’humains et notamment Marlene et Michel. (22.00)
17, (22.00) Gaelle… moi je suis vraiment une fille qui travaille dans mon laboratoire en petit cagibit … Donc c’est deux moments différents, il y a des liens et j’espère que Pierrot Michel et Marlene vont … donc , je mets la dame qui pense sur le devant de la scène
… Alors ici j’ai préparé une série de choses … j’ai expliqué de façon informelle que je n’ai pas prévu un discours mettons académique, mettons que c,est pas ce que je recherche dans l’expérience que je vais vivre avec vous … Ce que j’ai envie de vivre avec vous c’est vraiment de partager des intuitions de mes recherches et qu’en fait, ensemble on explore ça. Alors j’ai prévu différentes choses …La première chose que je vais faire, c’est … je vais partir de ce que je pense être des lieux communs, peut-être que nous partageons tous ensemble … les lieux communs en terme d’héritage … nous avons un invité … donc je vais partis des lieux communs.(23.15)
18, (23.15), Donc je vais partir de deux lieux communs … Tout le monde connaît Descartes de nom ( Gaelle montre un livre) .. tout le monde connaît sa fameuse phrase… JE PENSE DONC JE SUIS … voilà, voilà, le fameux cogito … donc on va reparler un peu de ce cogito là … et j’ai prévu une petite video … c’est une longue video, mais que je vous invite à aller écouter sur you tube plus tard , parce que je disais à Simon tantôt qu’il existe un autre vagabond céleste, parce que il est indien, il est du moyen âge et que c’est un personnage. Il s’appelait Kabir et donc il existe sur you tube et c’est un enregistrement de France culture de 1991, et je vous dis c’est une dégustation … je vais peut-être juste mettre 2, 3 minutes à écouter … Pourquoi donc? C’est un tape qui dure une heure … mais pourquoi est-ce que j’aimerais qu’on écoute ça? C’est en fait déjà c’est pour créer ce qu’on appelle ensemble une dislocation réflexive. , c’est-à-dire créer comme une espèce de choc un peu dans la pensée avant d’entrer ici. (24.37)
19, (24.37), Pour montrer que, quand on a parlé aujourd’hui du cosmos, de la raison, les civilisations ne pensent pas ces enjeux-là de la même façon. Et des fois ce qui semblent des lieux communs ne sont pas des lieux communs … mais curieusement, si on veut comprendre ce qui se passe avec Kabir en Inde, parce qu’on partage quand même tous une certaine condition humaine de base … mais comment justement qu’on a expérimenté différemment dans les territoires , dont les territoires aujourd’hui et comment est-ce qu’on a fait les hypothèses sur qui est-ce qu’on est, qu’est-ce qu’on devient, qu’est-ce que c’est que le réel, des questions qu’on va vivre aujourd’hui … alors on peut lancer Kabir juste pour quelques minutes (25.30),
20, (25.30), (audio sur Kabir), aux plus hauts pics se dresse la demeure de Kabir … le sentier est raide tant d’érudits pourtant voudraient s’y engager, en portant sur leur buffles, tout le poids de leurs érudits …sur le bord du chemin se tient la morsure, dès qu’i=un passant s’approche elle court l’arrêter, dis-moi donc ne sais-tu rien de mon aimé? , quand reviendra-t-il s’unir à moi … une vie une œuvre, Kabir le vagabond céleste … par Claude Métra et Jean-Claude l’oiseau … Voici plus de 2000 ans on racontait aux Indes comment le vénérable Marcandega, en quête du grand secret, aperçoit au milieu des ténèbres et des herbes désertiques, un enfant merveilleusement beau, lumineux, et cet enfant joue dans un arbre immense… selon la version que nous en a donné les grand indinanisme André Zimmer, l’enfant s’adresse ainsi au vieillard, passant d’un vieillard à l’autre pour plus de mille… (etc)… (27.26)
21, (27.26), Gaelle… si je donne mon impression sur Kabir, c’est qu’il y a des choses qui seront très utiles et qui vont rebondir dans notre contexte occidental … et donc de parler de … qu’est-ce que c’est que la raison? Qu’est-ce que c’est que le cosmos? Quelles sont vos premières impressions en écoutant cette brève incursion sur ce poète Kabir que vous ne connaissez pas encore mais que je vous invite à découvrir … il est vraiment génial … Simon Gauthier… puis y a du s’inventer à travers une histoire … Gaelle… complètement oui (….) Gaelle… y reste un symbole qui apparaît anodin, c’est son métier, on a parlé de tisserand …ça, ça va être extrêmement important , si vous continuez le texte, ça va être important… et là je vais m’arrêter deux minutes sur ça. (31.38)
22, (31.38), En fait, là vous avez dans un côté civilisationnel qui est l’Inde et en fait l’Inde ici ça se passe à Milares qui est une ville mythique d’où l’on dit que Miares c,est la ville ou tous les dieux se réunissent pour discuter … c’est génial … mais ce qui est intéressant dans ce tape c’est que, à travers la poésie de Kabir… parce que Kabir en fait, c’est un poète … lui il vient donc d’une famille de tisserands … et ce métier est un métier est réservé à des castes plutôt dites inférieures … et pourtant paradoxalement, le tissage joue un rôle fondamental dans l’émergence du cosmos. En fait dans la partie du lotus il nous dit tout ça, mais dans la pensée cosmologique archaïque indienne , le tissage serait en fait LA RACINE À PARTIR DE LAQUELLE LE RÉEL SERAIT NÉ. Et notamment, toute leur philosophie de la réincarnation relève du fait que nous sommes attachés à un fil du tissage du réel, à une tresse et que dans le fond atteindre une espèce d’émancipation spirituelle, ce serait donc s’arracher des racines du réel, (32.59)
23, (32.59), Gaelle… donc le motif de la réincarnation c’est ça, on est toujours dans la grande tresse… puis dans leur pensée à eux donc, il existe trois fils… le fil des lumières, le fil des ténèbres et je pense , le fil de vertu… je suis plus sure, quelque chose de ce genre et que tout le monde en fait serait tissé de trois types de fils … Si on fait les correspondance nous avec notre occident, ça renvoie un peu justement à la théorie de la conscience , vous avez Freud … c’est pas long quand on y pense là … donc Freud qui invente justement la conscience , l’inconscient comme théorie, lui-même aussi s’inspire de grands mythes de l’humain pour en fait fonder l’hypothèse sur… qu’est-ce qui nous constitue et d’où est-ce que nous venons et comment est-ce que on rentre en contact avec le monde intérieur qui nous habite. (33.47)
24, 24, (33.47) Gaelle… donc, ce sont des hypothèses. Et pourquoi c’est intéressant Kabir et le tissage? Parce qu’en fait, dans la pensée théorique occidentale, on parle beaucoup de texte, de textile du réel, de textualité …n’est-ce pas? L’assistance… wow … Gaelle… et donc aujourd’hui, même que ce soit en physique quantique, dans nos façons de penser, en fait, ce sont des civilisations du texte … et le rapport justement au textile, par exemple, etentre autres le rapport au textile vient entre autres d’une discipline qu’on appelle l’herméneutique , qui en fait est à la base de la théorie de l’interprétation des textes sacrés, ok, qui en fait nous renvoie sur les textures du réel. Nos vies, dans l’occident, dans la cosmologie , donc faites chrétiennes , le mot vient de quoi? du verbe … ok… qui donne le texte… donc on a un rapport très texturé, très textile au réel. (34.44)
25, (34.44) et ça, ça a une influence aujourd’hui même comment est-ce qu’en science nous construisons nos modèles d’analyse. Et ça pour moi c’est une façon de créer une dislocation réflexive pour dire que nos modèles de pensée ne sont pas neufs , il y a des échos qu’on peut retrouver dans d’autres civilisations , mais ces échos-là nous renvoient sur l’idée que C’EST D’ABORD UNE GRANDE FABLE LA SCIENCE … Vous voyez, là ici, l’histoire de Kabir notamment , c’est une fable, à partir de laquelle on crée des prémisses , des prémisses cosmologiques sur la base desquelles on va dire qu’est-ce que c’est que le cosmos quelles sont les entités à partir desquelles nous allons penser. … Kabir.. ok? Et dans le contrxte indien, ce qu’on va trouver un peu plus loin sur le tape, on a le textile , mais que contrairement à nous ici en occident, serait comme en Inde, il existe une espèce de hummmm… qui est le souffle primordial et que pour eux les indiens en fait le monde serait né justement d’une vibration …ok… c’est la vibration qui est à l’origine du monde. (35.55)
26, (35.55), dans le contexte occidental … aujourd’hui dans la science on parle de big bang , mais philosophiquement parlant, c’est quoi? mais dans le contexte occidental, c’est la vue qui est l’élément de base à partir duquel on réfléchit la cosmologie. Donc, si on voulait vraiment séquencer les choses, en occident donc c’est la vue autour de laquelle on a créé toute la logique de la perception et en Orient, c’est l’ouie. Alors, comment ça se fait? Donc ça c’est entre autres tout l’enjeu de ma thèse. Alors don c moi aujourd’hui, je développe une thèse en sociologie qui est une thèse un peu atypique, donc moi j’ai une formation de sociologue mais je ne suis pas tout à fait une sociologue en tant que telle J’ai un parcours un peu en études littéraires, un peu en philosophie , puis vraiment je me suis ramassée en sociologie parce que la vie des fois fait que… écoute.. On fait des rencontres et 10 ans plus tard on se retrouve pognés …et o n se dit qu’est-ce que je fais là? (37.43)
27, (37.43), Mais au doctorat, ce qui est génial d’un doctorat, c’est que on peut développer en fait des approches pluri disciplinaires … parce que le doctorat, c’est quoi? la fonction c’est de créer un nouveau savoir dans les présupposés de la connaissance. Alors donc moi ce qui m’intéresse fondamentalement c’est que… QU’EST-CE QUE C’EST QUE L’EXCISTER? C’est quoi ça? C’est quoi le cosmos? Qu’est-ce qui fait justement que je pense avoir ces différences-là de conceptions du monde l’hypothèse de l’aventurabilité… je suis en mesure de comprendre l’hypothèse indienne , probablement parce qu’on fait partie d’une même expérience humaine … mais comment se fait-il que eux ils aient développé ça et finalement dans une situation qui n’est pas le cas? C’est la grande question que je me pose. (38.35)
28, (38.35), Alors j’ai commencé à trouver des éléments de réponse dans un mot wui existe en Occident et si y en a qui ont la chance de lire le résumé, il y a deux mots sur lesquels j’insiste… c’est la raison cosmétique… ça c’est un mot qui résume la grande énigme de mon doctorat… alors quand on dit cosmétique, qu’est-ce que vous entendez? (farder) …des choses pas très belles aussi.. hypocrisie, mensonge … (…) alors vous voyez c’est un mot qui est extrêmement riche … on voit en fait deux tensions… on va avoir en fait des tensions négatives , des tensions positives… (40.11)
29, (40.11), Alors moi, ce qui m’a intéressé … et le pari que je fais dans mon doctorat, c’est que je suis capable de résoudre l’aporie entre la différence qu’on trouve chez les indiens par exemple à concevoir le cosmos comme vibration et le positionnement occidental à comprendre le cosmos par Pr la vue, par le concept de cosmétique et je suis tombée là-dessus par un heureux hasard , ce qui arrive souvent en science, y a souvent des hasards qui nous arrivent … c’est fou, mon dieu, illumination. Alors pour la petite histoire… comment je tombe sur la cosmétique … Au départ, à la maîtrise, je m’intéresse … oui… ( une dame de la salle… tu t’intéresses à l’auditif, mais la vue ça date de quand pour l’occident?) .. Gaelle… il semblerait que ça a toujours été le cas… moi je tombe vraiment dans la pensée grecque antique … c’est-à-dire que quand on pose une échelle du temps sur l’origine de la civilisation occidentale, généralement on va la partir à partir des grecs … pour moi Kabir c’est un exemple juste issu du moyen âge pour montrer en fait vraiment deux propositions, dans deux territoires différents , deux hypothèses et comment ça se fait. Je pourrais en prendre d’autres, y en a plein, plein d’autres. (41.50)
30, (41.50), Mais ça j’avais trouvé ça intéressant et d’ailleurs, si on retournait dans la pensée occidentale, comme dans la pensée grecque, y a des influences, qu’elles soient africaines ou indiennes est présente même dans le texte de Platon par exemple … Fait que je voulais pas aller là. Moi ce qui m’intéressait, c’était vraiment de montrer en fait deux choses qui semblaient relativement très éloignées , mais qui en fait pour moi font partie d’une nouvelle matrice … C’est cette matrice-là que j’essaye de reconstituer en fait … dans la conscience humaine. (42.23)
31, (42.23), Alors oui, pour la petite histoire donc au niveau de la cosmétique … à ce moment là, je suis à la maîtrise, je travaille en fait, je m’intéresse au conflit noir blanc aux États-Unis et je m’intéresse à la fonction du cheveu dans ce contexte-là parce que très peu de gens savent en fait que la classification des groupes sociaux humain aux États-Unis s’est fait historiquement sur la texture du cheveu qu’ils ont et non sur la couleur, et non sur le teint. Alors vu que j’ai l’histoire qui a été faite là-dessus et moi ce qui m’intéressait, c’était en fait LE JUGEMENT DE GOÛT …c’est-à-dire comment est-ce qu’on peut dire par exemple qu’une chose est belle, qu’une chose est moins belle, c’est-à-dire le rapport qu’on institue envers les choses, comment ça, ça va impacter sur la manière dont on crée des catégories. Quel est le lien entre notre sensibilité et l’invention d’une catégorie? Est-ce que ce sont des atitudes qui sont naturelles? Donc ça c’est ce qui m’intéressait à la maîtrise. (43.29)
32, (43.29) Au fur et à mesure, je travaille, je m’intéresse ç la question du beau … puis je me dis… comment le beau crée les catégories? , puis je change… comment le beau permet l’invention d’un mythe? … parce que généralement on le prend à l’envers et je décide de le renverser … Au fur et à mesure que j’avance, je me rends compte que, oui j’ai amené des éléments dans ma maîtrise, mais je me rends compte surtout que, je ne peux pas aller au bout de ma théorie, ma pensée , parce que nous avons un manque en histoire sur… qu’est-ce qui s’est réellement passé dans ce monde d’où on déporte des groupes en Amérique et le rôle de l’esthétique là-dedans? Les recherches en histoire étaient comme assez vides là-dessus. (44.21)
33, (44.21), Fait que je pouvais pas aller au bout de ma modélisation .. parce que j’avais des manques… et là ça me fait que j’ai donc une intuition et mes premières intuitions me viennent comme ça en fait littéralement. JE VAIS COMMENCER À VOIR DES OBJETS THÉORIQUES. Et là j’intuitionne que la problématique qu’on vit au moment actuel origine du 16ieme siècle à l’époque de Kabir et donc elle origine de ce personnage que vous voyez tous dans les films, le galant . Tu sais les gens avec les grandes perruques et tout ça …Et je commence à m’intéresser à ce monde-là et je me dis oui …qu’est-ce que c’est que cette histoire? Je commence à regarder ça et là je découvre des choses absolument extraordinaires que j’avais pas vu avant. (45.07)
34, (45.07) Je me rends compte que lorsque notre galant apparaît… parce qu’avant le monde n’était pas comme ça … Au 15ieme siècle, tout à coup le monde se restructure On réinvente un être humain européen … l’homme de de vitru, voilà … et là apparaît une nouvelle façon de figurer dans l’espace social .. c’est-à-dire que vous et moi aujourd’hui on figure dans l’espace social , on est tous habillés avec des codes que nous comprenons tous et ça nous paraît bien normal. Mais quelqu’un du moyen-çage apparaîtrait et dirait… oh mon dieu, qu’est-ce que c’est que ça? Y comprendrait pas comment nous sommes accoutrés. (45.40)
35, (45.40), Et donc on invente un nouvel être humain , avec de nouveaux codes, une perruque, un maquillage, donc des choses qui se structurent et quand je vois ça, je me rends compte que, quand ça, ça apparaît, de nouveaux concepts apparaissent également. Et ces concepts-là entre autres … LE CONCEPT DE COSMÉTIQUE VA RÉAPPARAÎTRE à ce moment-là au 15ieme siècle et là je me dis… mais qu’est-ce qui se passe-là? Et là je fais mon enquête et je me rends comte que en fait il existait Plutarque dans l’antiquité grecque et y avait en fait LA COSMÉTIQUE ET LA COMÉTIQUE. La cométique était le concept qui était associé aux soins, la toilette. Alors que la cosmétique c’était … les arts du maquillage pour la scène , donc du théâtre.. c’est vraiment spécialisé pour ça. ET AU 15IEME SIÈCLE, LA COMÉTIQUE DISPARAÎT. Er là on fait venir la cosmétique non du théâtre, mais pour l’inventer comme concept à partir duquel on va figurer, vraiment construire la figuration sociale. (46.46)
36, (46.46) C’est donc, vous et moi, si on était des gens du 15ieme et 16ieme siècle, on est vraiment des produits de la cosmétique. Et d’ailleurs, la configuration sociale prend les codes du théâtre. Et vous voyez donc la royauté défile déploie des nouveaux codes de figuration et là je suis donc éblouie par ça et je me dis il se passe quelque chose de majeur … Pourquoi est-ce qu’une civilisation, donc c’est à l’échelle européenne, va transformer donc, non seulement son régime d’apparence, mais également les concepts à partir desquels lui-même va se concevoir comme espèce humaine parce que, à partir de là on va donc créer , donc réfléchir sur des notions qui , en fait, paraissent complètement nouvelles … c’est ça. (47.33)
36, (46.46) C’est donc, vous et moi, si on était des gens du 15ieme et 16ieme siècle, on est vraiment des produits de la cosmétique. Et d’ailleurs, la configuration sociale prend les codes du théâtre. Et vous voyez donc la royauté défile déploie des nouveaux codes de figuration et là je suis donc éblouie par ça et je me dis il se passe quelque chose de majeur … Pourquoi est-ce qu’une civilisation, donc c’est à l’échelle européenne, va transformer donc, non seulement son régime d’apparence, mais également les concepts à partir desquels lui-même va se concevoir comme espèce humaine parce que, à partir de là on va donc créer , donc réfléchir sur des notions qui , en fait, paraissent complètement nouvelles … c’est ça. (47.33)
37, (47.33), Depuis l’antiquité on réfléchir sur le rôle de l’humain, c’est quoi le cosmos, mais là apparaisssent Descartes, Rousseau, nos grands classiques finalement qui se reposent les questions fondamentales comme si c’était la première fois qu’on se les posait … alors que c’est pas le cas fondamentalement. Mais ça, ça arrive au même moment où on réinvente à nouveau le genre humain quelque part qui arrive au moment aussi des conquête coloniales où on redéfinit l’espèce humaine d’où on va redéfinir 200 ans plus tard les espaces clé… donc tout ça se fait à ce moment-là et c’est à ce même moment-là que la science comme structure vraiment organisée va se structurer. Donc on va poser par exemple les jalons de la connaissance , la méthode scientifique va se structurer à ce moment-là et tous nos petits scientifiques-là gravitent dans les salons. Avec nos galants. (wow de la salle) (48.28)
38, (48.28), Donc tout ce monde-là sont eux-mêmes issus de ce protocole-là. Et donc ça c’est le premier constat que je fais qui pour moi a été vraiment une révélation et là une intuition nait …et je me dis… on s’est trompé, LA SCIENCE EST DE FONDEMENT ESTHÉTIQUE. Donc l’intuition que j’ai c’est de dire que finalement la pensée esthétique est à l’origine de la spéculation. Il s,agit donc pas d’un monde… parce qu’on a souvent séparé l’esthétique dans le monde des arts avec la pensée, si tu veux la spéculation pure qui je dirais est la rationalité scientifique. Jusqu’à aujourd’hui, on n’a pas de théorie qui nous montre comment est-ce qu’on peut relier els deux domaines. Donc y a des chercheurs qui ont essayé… on a jamais trouvé comment faire la jonction entre les deux. (49.16)
39, (49.16), Et donc quand moi je regarde ça je dis attend un peu … Descartes, tout ce monde-là , quand ils produisent leurs premiers textes de science justement, à qui est-ce qu’ils font lire ces gens-là? À qui est-ce qu’ils font lire ces textes? AUX GALANTS. , aux femmes qui vont constituer justement l’univers autoritaire, donc d’autorité de la cosmétique. Et vraiment, ce sont des choses qui sont sues pourtant, , mais on n’a jamais comme poussé la logique jusqu’au bout de … qu’elles ont été les conséquences de cette structuration esthétique-là sur l’émergence de la pensée scientifique. Comment ça se fait? Donc on a toujours séparé les deux . Une des hypothèses aussi, à cause du fait religieux, puisque toute la dimension cosmétique donc a été jeté comme étant du faux, et tout ça.(50.09)
40, (50.09), petite parenthèse à savoir, c’est que dans le contexte de l’époque, ok, quand on aprle de vrai et de faux, chez les grecs, c’est le faux qui avait le plus de valeur … les statues grecques et ça c,est quelque chose qui est difficile pour nous d’imaginer … nous, depuis au moins 500 ans, on se dit que, quand tu as l’original, c’est l’original qui est vrai. , puis la reproduction c’est de la marde, entre guillemets. Mais c’est parce que, dans la pensée grecque, l’original, tu peux pas l’atteindre. Ok?, c’est comme une perception que tu peux pas atteindre. Alors, c’est vraiment la pensée, si tu veux, du copiste, qui avait le plus de valeur. Et c’est un paradoxe pour nous aujourd’hui parce qu’aujourd’hui on ne jure que par l’original. Juste pour repérer les usages de la cosmétique. Comment ce même concept-là quand tu le prends dans un contexte social historique , il a un sens… tu le déplaces ailleurs, ça ne veut plus dire la même chose. (51.10)
41, (51.10) et pire encore… quand on prend nos galants, ils vont être le théâtre d’une grande querelle qui est très connue qu’on appelle la querelle des anciens et des modernes … Dans cette querelle-là, il y a deux camps, entre autres, en peinture. Alors tu as ces deux camps qui se chamaillent pour savoir comment représenter le réel. Et là t’as un camp qui dit … non, non, non, on ne peut pas représenter la couleur pour représenter le réel. Donc vous avez des gravures, vous avez des dessins, ok, parce que l’hypothèse, c’est que on ne peut pas accéder au réel, parce que c’est une création divine et tout ce qu’on peut faire, c’est d’avoir un certain respect, d’avoir une certaine distance, donc créons l’excellence du trait … le trait respecte quelque part un certain respect du vide, de la création. (52.06)
42, (52.06) Et t’as les tenants de la couleur qui arrivent… non, non, non, mettons de la couleur partout , parce que plus on amplifie la représentation par la couleur, plus on essaie de toucher à son essence. Deux positions … qui sont incarnés par nos galants qui sont dans la couleur. Et c’est les tenants de la couleur qui vont gagner. Mais vous voyez que juste à travers un protocole sociologique, un protocole social, donc une figuration, il se joue en fait des enjeux majeurs , cosmologiques, idéologiques, scientifique, juste comment une image, un personnage, s’est mis à créer… il incarne tout ça, il incarne le destin d’une civilisation en entier. Ils sont un positionnement. (52.50)
43, (52.50), Donc quand moi je vois ça je dis, c’est bien génial … alors, la cosmétique, ça veut dire quoi? Je commence à enquêter … Je me dis attends un peu… à un moment donné je fouille dans des dictionnaires et je tombe sur cette étymologie … je suis donc une férue d’étymologie … l’étymologie c’est donc la génétique des mots. … et là, je découvre que COSMETIKÉ EN GREC VEUT DIRE PARURE DE L’UNIVERS. (WOW DANS LA SALLE) … et voilà… et à partir de ce moment-là, je fais donc un renversement fabuleux dans la pensée … et je me dis… on est passé à côté de quelque chose d’immense, mais vraiment d’immense … COMMENT ÇA PARURE DE L’UNIVERS? Ça veut dire quoi? Donc là, je commence à avoir de gros problèmes. Mais là je suis contente de cette découverte, mais les problèmes commencent aussi parce que tu fais quoi avec ça? (53.45)
44, (52.50) .. mais cette parure de l’univers, comment moi ça va me permettre de penser le réel? Et là je me dis… si les grecs avaient dit parure de l’univers, c’est que eux-mêmes ils avaient le postulat de … qu’est-ceque cù,est qu’on appelle le réel là? une espèce de chose en représentation-là … Donc il y a l’univers, il y a sa parure … la arure est très importante … mais je continue de chercher … et je me rend compte que… cette histoire de parure là naît dautres cocepts majeurs comme LES COSMOPOLITES … ET QUI A DONNÉ LE MOT VAGABOND … QUI A DONNÉ LE MOT RÊVER… OK? COSMOPOLITES. (54.25)
45, (54.25) Je me rends compte également que nostre cosmetiké …qui vient en fait de sa racine qui est cosmema … la cosmema c’est quoi cù,est un bijou … C’est le bijou que les femmes portaient sur leurs cheveux … (WOW DU PUBLIC) … Donc, quand je remonte le fil génétique, pour arriver au cosmos, ça a commencé par des cheveux, par des bijoux que les femmes mettaient dans leurs cheveux, et en fait il existe un rite en grec qui s’appelle … ce sont des offrandes de Delos, et donc ces rites lç, ce sont des offrandes que faisaiet explicitement des femmes qui ortaient donc la cosmema , donc cette parure-là pour honorer ce cosmos-là … (55.19)
47, (5519), et donc, on commence là-dessus.. je me dis ça commence à devenir intriguant … et là je commence à me dire …finalement les mots ont une conscience, les mots ont une mémoire cachée, il faudrait que je remonte ça pour comprendre l’énigme que j’essaye de découvrir. Fait que je tombe sur le bijou … Je tombe sur autre chose, je découvre un autre truc absolument fascinant … Je découvre qu’il existe un autre terme qui est cosmetes… tut ça vient de cosmema hen … qui était l’esclave, qui était affilié dans le monde grec à la parure des maîtres. Il y a un concept spécifique pour ça … juste pour ça. C’est absolument incroyable. (56.03)
48, (56.03), et il existe un autre terme …COMASTES … qui est… maintenant tu as le cosmema , qui est un concept qui renvoie à des danseurs rituels , donc des offrandes, qui étaient dédiées au cosmos. Et les comastes , c’était particulièrement des femmes, dont on paraît les cheveux de cosmemas. ok?… je continue … et je me rend compte entre autres choses, que le mot cosmétique est également lié à la notion de guerre. (56.42)
49, (56.42), et là, je me dis … y a comme un mot ici qui est polymorphe, on sait plus où il commence, où il finit … et dans le dictionnaire, on sait que cosmétique donne cosmos. Mais personne ne s’est demandé si c’est pas la cosmétique qui avait accouché du cosmos. Personne, personne, c’est resté là aujourd’hui. Tout le monde le sait, on le sait … Mais on n’arrive pas à produire des hypothèses, là-dessus, selon moi, parce qu’on est trop pris avec nos propres conceptions idéologiques sur ce que c’est quela cosmétique, COMME UNIVERS DU FAUX. … (57.21)
50, (57.21), Et pourtant, si on prend la cosmétique comme univers du faux …revenons là-dessus … ça nous apprend beaucoup de choses. Comment justement à partir justement du faux, du rien, je peux inventer un phénomène? Si la cosmétique c’est le faux, donc quand je me maquille, quand n’imorte qui se maquille, on rentre en représenttion quand même… Comment est-ce que le faux peut-être une représentation en même temps? Juste… comment le rien peut être en représentation en même temps? Juste sur le plan cognitif, on peut se poser la question et se poser déjà des questions sur le cosmos, des questions géniales là-dessus. (58.00)
49, (58.00), Donc aujourd’hui, j’ai repris la notion de cosmétique , que moi je trouve absolument géniale, et j’ai développé le concept de RAISON COSMÉTIQUE. La raison cosmétique donc c’est tout l’objet de ma thèse qui est en fait de faire le pari sur … EST-CE QU’IL EXISTE UNE RATIONALITÉ QU’ON PEUT POSTULER ? Donc quand je dis rationalit, c’est queque chose qui est non-humain. ok? … Une rationalité à partir de laquelle on peut élaborer une théorie sur COMMENT ADVIENT L’EXISTER? COMMENT ADVIENT NOTRE EXIGENCE D’EXISTER? En dù,autres termes, qu’est-ce qui fait qu’y a phénomène? (58.45)
51, (58.45) Qu’est-ce qui fait qu’il y a ça (en touchant une feuile de papier) ? … Et donc, mon intuition c’est de dire … cherchez pas trop loin… ça se trouve dans le mot cosmétique … Si tu prends la cosmétique et que tu développes une théorie avec, qu’est-ce que ça donne? Et ben donc, j’ai commencé mon doctorat y a 5 ans … Dans les 5 premières années, j’ai arrêté de lire … fait que je me suis dit… j’en sais assez … et là il faut que je désapprenne de ce que j’ai appris … et je suis convaincue que ce que j’ai appris s’est déposé en moi … mais là je me dis… qu’est-ce que je fais avec ça moi … (59.24)
52, (59.24), Donc j’ai recommencé donc à retravailler à partir d’intuitions primaires-là… qu’est-ce qui émerge? Dans les toutes premires années-là, je peux vous dire que ça a été un peu douloureux … parce que je remontais en fait des intuitions … parce que, quand je travaillais, je remontais les âges de la connaissance sans m’en rendre compte .. ce qui émergeaut de ma conscience, c’était des rituels qui avaient déjà existé … et aufur et à mesure je disais… j’ai pensé à ça, je vérifiais et ça existe. (59.47)
52, (59.47) Juste qu’à ce que j’ai eu l’impression que j’ai purgé quelque chose et là mes intuitions pures depuis un an et demie ont fait place à mes alphabets. Ce dont je vais vous parler aujourd’hui… Donc premier 4 ans d’une propédeutique là … c’est-à-dire la propédeutique, c’est l’espace préparatoire … après ça un an et demie qui coincide avec le moment ou je rencontre Pierrot donc à ce moment donc moi je vais écrire ma méthodologie .. et là, qu’est-ce qui se passe donc dans l’année qui vient de s’écouler? (1.00.18)
53, (1.00.18), C’est que là je réfléchis, je me dis … attends un peu … là j’ai compris qu’il y a la cosmétique mais j’ai pas encore trouvé mon chemin concret pour lever ma théorie … et là des fois, quand on fait des lapsus là, c’est intéressant … et là je découvre que on chemin commence par le mot théorie lui-même. et là je cherche le mot théorie, je tombe dans sa conscience génétique … et je me rends compte que théorie veut dire observer, … on continue… contempler … la théorie cù,es la contemplation … (1.00.52)
54, (1.00.52), alors moi je me dis… ça se peut pas …ça se peut vraiment pas et donc je comprends en fait que , à l’origine même de la penser, de la conscience occidentale, la théorie est déjà une attitude esthétique. Donc ça vient confirmer l’intuition que le savoir scientifique n’est pas distinct d’une pensée esthétique et qu’en fait ce sont deux éléments d’une même matrice , mais dont il nous faut trouver l’équation. Donc moi je cherche aujourd’hui à trouver mon équation qui va permettre de nouer les deux … (1.01.23)
55, (1.01.23), Donc j’ai ma théorie… je sais que la théorie c’est la contemplation … vous me voyez venir là … et là j’ai la contempltion et je me dis.. ok… je vais trouver mon chemin … et je me dis ok… là il faut que jinvente une théorie contemplative… et je me rends compte que la théorie de la cosmétique … y a du VOIR là-dedans… mais qu’est-ce que c’est que le voir finalement? (1.01.45)
56, (1.01.45) Alors ce que vous voyez sur la table ici donc , y a des motifs, parce que c’est des motifs , et depuis un an, je me suis mise à travailler sur la notion de VOIR … parce que je me suis dit … si y a parure, et si y a contemplation , quelle attitude en fait je dois développer moi pour ouvrir mon champ de connaissances? Le cogito de Descartes ne me permet pas ça … Descartes parle d’une chose qu’on a en commun … Vous savez que dans ses méditations là, à un moment donné , il y a sa bougie et il y a comme une espàce de oment d’ou il rêve un peu. (1.02.22)
57, (1.02.22), Et là Descartes et moi on partage une chose en commun qui est de dire… MOI JE PENSE QUE POUR ENTRER DANS LE REL, IL FAUT COMMENCER PAR RÊVER… et puis de toutes les façons, la science, ça ressemble à une grosse fable … tu sais un grand rêve… et là, j’ai ma iere intuition qui émerge, donc ma première hypothèse, de dire ceci… LE RÉEL SOCIOLOGIQUE N’EXISTE PAS , le réel sociologique, c’est vous et moi … n’existe pas car toutes les sociétés rêvent… Donc ça veut dire que selon moi , nous sommes pour tous des fragments de la raison cosmétique … Kabir est un fragment de la raison cosmétique comme la conscience occidentale n’est qu’un fragment de la raison cosmétique et dans la cosmétique, il existe trois hymen …le teint, l’olphaction puis la vue … (1.03.16)
58, (1.03.16) Et pour moi, je me dis, … Je veux dire en fait que toutes les civilisations finalement connaissant la raison cosmétique mais ne savent pas comment la problématiser… Alors moi ce que j’ai fait et vous pouvez le regarder, jai commencé à noter des motifs qui me permettent à nouveau d’ouvrir les propriétés du réel. Alors c’est un peu très étrange comme approche et ça va être un peu difficile à expliquer … Tout ce que je peux dire c’est que je suis repartie initialement de mon galant , j’ai commencé à l’observer et j’ai commencé à essayer de le transvrire en motif … de dire finalement, comment est-ce que je peux traduire mon attitude cognitive autrement que parce que j’ai appris? Alors j’ai cherché à juste faire jailir des choses en moi. (1.04.00)
59, (1.04.00), Donc j’ai commencé à dessiner des motifs qui reprsentaient en fait des positionnements conceptuels. Par exemple, si je vous dis… bouger … c’est un concept… ok? .. et sauf que bouger, ça implique plusieurs choses. Il y a l’élocution bouger … il y a l’écriture bouger… il y a le muuvement bouger … Comment je traduis tout ça? Boger est un mot, une extraction, ça devient un phénomène possible. Donc voyez, c’est pas des choses dures là (en touchant un livre) … c’est un mot, c’est une abstraction … Mais ça existe … (1.04.37)
60, (1.04.37) Donc je suis partie par le lange… la meilleure façon de rendre compte de la raison cosmétique, c’est de partir par le langage… finaement le langage c’est quoi? C’est des choses qu’on vit, qui existent mais qui n’existent pas tout à fait non plus … Alors donc pour moi le langage est un peu le coeur de la raison cosmétique et c’est la raison pour laquele je me dis bon… si je prends le langage, et que je le transcris, je vais avoir un peu une épaisseur, un corps de la cosmétique … le motif c’est quoi… donc c’est une transcription du langage et donc mon pari c’est ça … (1.05.00)
61, (1.05.00) alors je pourrais après ça vous expliquer de long en alrge mais moi je voudrais vous inviter plutôt à toucher parcr que jen suis rendue très, très … telle est là ma pensée, mais ce qui m’intéresse ,c’est vraiment vous dire que , ce que j’essaie de faire moi avec la cosmétique, c’est de développer une méthode que j’appelle LA MÉTHODE MA YEN … alors le ma yen, c’est un mot qui vient de ma langue … je suis native du Cameroun, ma yen , ça veut dire… je vois. (1.05.38)
62, (1.05.38), et donc jai développé en fait le ma yen … que j’appelle ma yen cogitat, … donc je vous explique … le ma yen, c’est quoi? c’est une exclamation cognitive où la conscience en fait peut voir au-delà de ce qui est visible. Alors, quand on parle de métaphysique, on parle de choses qui sont au-delà de… la métaphysique c’estles propriétés du réel … on parle d’atomes mais personne ne voit les atomes…donc on conçoit mentalement les atomes. Ok? Donc l’attitude ma yen, c’est vraiment l’attitude d’abstraction pure pour dire ok… est-ce que je peux concevoir juste en fiction … de voir l’invisible, de voir l’absence.? Qu’est-ce que c’est? Est-ce que je peux voir le rien? Et comment le rien rend possible le phénomène? Le ma yen c’est ça. (1.06.22)
63, (1.06.22), et en fait, en signant, je prend des motifs et je me suis rendu compte … le langage, oui, je prends le langage est doué d’autonomie égalemenbt. Tout le monde a fait l’expérience des fois quand vous écrivez des textes là, y a des choses qui sont des fois,… ah bon dieu, je pensais pas ça … J’avais une intentionnalité au départ , quand je vais écrire, y a des choses qui sortent … Pour moi j’appelle ça… LA MAIN QUI TRAHIT LA PENSÉE ET L’ESPRIT S’ÉTONNE Et donc ça crée, et pour moi c’est une forme visible du ma yen. Alors les motifs aujourd’hui, ce sont des CHIMÈRES AUTONOMES SOLLICITÉES. Une chimère autonome c’est quelque chose qui a une autonomie ,en même temps qu’on peut convoquer. (1.07.06)
64, (1.07.06), Et comment est-ce que, quand tu travailles avec un motif , très surprennemment, il t’emmènes à un autre motif, à un autre univers qui ne relève pas en fait de ta volonté comme individu … t’as vraiment le sentiment qu’il y a vraiment une autonomie du motif en lui-même. Et donc je suis rendue à peu orès là … et je voulais faire une parenthèse… j’ai mis une photo ici d’une gamine qui me tiebt à cœur C’est une photo que j’ai trouvé un jour dans une boutique … et je me suis rendue compte d’une chose… Pour accéder au ma yen et pour et moi je considère que tout le monde éprouve du ma yen… et ça c’est vraiment la méthode que je développe… (1.08.00)
65, (1.08.00), Le propre du ma yen il faut en fait développe rune conscience méthodologique. Contrairement à Descartes qui a voulu créer une fiction en disant… je pense donc je suis … Je dus que non… Descartes et moi on part de l’idée que… on rêve … bon nous rêvons tous … des fois on n’est pas sûrs d’exister en fait … J’exciste, je sais que j’existe … mais pourquoi est-ce que en même temps j’ai le sentiment d’une vacuité de mon être en même temps? Pourquoi j’ai le sentiment d’avoir une absence en même temps? C’est un paradoxe pour moi qui fait partie de LA RAISON COSMÉTIQUE. Alors pour moi, j’essaie vraiment de distinguer la cognition, si tu veux, de l’autre que nous sommes nous, ça peut être un autre, ok… de la raison elle-même. Et ce que Descartes n,a pas vu, c’est que la raison elle-même est une altérité indépendante de nous ET DONC JE DIS … LA RAISON EST UN AUTRUI IMPOSSIBLE, c’est la première chose qu’il faut reconnaître. (1.08.51)
66 (1.08.51), notre raison aussi elle existe, mais notre cognition elle est palpable, c’est une chose plastique elle-même. Et cette chose plastique elle-même-là donc donne accès à des univers de connaissance. Donc cet univers-là, c’est la conscience méthodologique. Et les façons d’y accéder, c’est par les régimes de l’enfance.. Moi j’ai eu une enfance, je dirais plutôt heureuse , qui était vraiment dans l’imaginaire là , dans mes affaires à moi. Et je me suis rendue compte que le motif de l’enfant est très important pour moi à cause justement de LA LOGIQUE DE LA DÉCOUVERTE … les fractures du réel sont moins évidentes à l’enfant en fait… et pour moi… je remobilise en fait le motif de l’enfant, non pas dans une approche psychanalytique, mais vraiment pour dire en fait… à travers le motif de l’enfant, on peut développer une méthode qui s’appelle la conscience méthodologique à partir de laquelle on peut travailler. (1.09.52)
67, (1.09.52), donc il y a cet en jeu-là et la dame qui pense qui est ici , qui est importante, qui me fait dire que le cosmos c’est un genre. Ça c’est une autre question que moi je fais… en latin c’est ma yen cogitat… je vais m’expliquer… la dame qui pense c’est un objet très particulier pour moi … quand j’ai commencé à penser à la raison cosmétique-là … j’ai commencé à me poser des question… est-ce qu’une table peut rêver? C’est quoi les objets autour de moi? Est-ce que je peux intéragir avec eux? Un jour… c’est un objet commercial bien banal, Un jour je passe devant une vitrine de notre ami Benoit qui a fermé aujourd’hui, Il vendait la dame qui pense, y avait des modèles de la dame qui pense … Y avait mis une espèce de chapeau sur sa tête… tellement moche… puis je regarde ça puis je me dis … Pourquoi qu’est-ce qu’elle ne parle pas? (1.10.52)
68, (1.10.52), fait que je m’en vais … quelques jours après je m’en vais dans un centre commercial avec une amie et je la revois… là elle a des églantines sur la tête …c’est benbeau tout ça, fait que là je tombe en amour avec elle … fait que là je la regarde, je me sens comme convoquée … là je sais pas quoi faire… fait que c’est cher quand même… fait que je rentre chez moi … et là je suis torturée … vraiment torturée, que faire? J’en peux plus … Pierrot est en bas dans son petit 24 heures … je lui ai écris, j’ai dormi, j’ai rêvé … et là je lui dis… Pierrot oublie ça, on s’en fout du portefeuille .. il faut aller chercher la dame qui pense … fait que je suis allée ramasser ma dame qui pense … je vais la c hercher, je l’ai achetée, c’était le bonheur parfait …. (1.11.46)
69, (1.11.46), Et en fait c’est très étonnant parce que , on développe des relations avec des objets avec lesquels on développe en fait des pensées. Et quand je l’ai vue, dame qui pense, elle a fait écho à une phrase, à un aphorisme que j’avais créé qui est de dire… LE COSMOS EST UN GENRE … Et des fois, y a desw choses qui émergent comme ça, des phrases qui émergent, je savais pas pourquoi … J’ai dit oui… à cause de la raison cosmétique … mais pourquoi? Et en fait c’est ça que j’ai réalisé avec Madame qui pense … je me suis rendue compte que le cosmos… comme le cosmos pour moi est issu de la cosmétique et que le cosmos est doué de rationalité, J’AI FAIT L’HYPOTHÈSE QUE LE COSMOS EST UNE ESPÈCE COGNITIVE. Et en fait, dans ma logique de classification, il existe en fait, l’espèce , le genre et l’accident.qui sont en fait les trois logiques de classification sur lesquelles reposent la logique occidentale (1.12.41)
70, (1.12.41), Et c’est comme ça en fait… vous voyez un objet, le cosmos est un genre … je la vois, elle me parle et au fur et à mesure que je la vois, elle me creuse dans ma conscience et en fait, la phrase qui a émergé en moi , en thinkant avec mon objet, je finis en fait par lui donner une assise … voilà la théorie hypothétique Voilà toute mon aventure … je sais pas ce que ça suscite en vous … mais je tiens à terminer en disant que ce que je crée, ce sont des alphabets … pour moi les alphabets c’est important , parce que ils me permettent par exemple de conceptualiser différents niveaux de réalité . Par exemple, j’ai un alphabet qui est prévu sur notre monde réel d’ici … et pour moi je fais donc le lien entre l’alphabet et les territoires. Pour moi ça permet des choses… est-ce qu’un territoire pense? Quels sont les motifs qui habitent un territoire? Plutôt que de parler d’humains, d’animaux et tout ça … (1.13.43)
71, (1.13.43) Tout le monde est un motif… comment est-ce que nous constituons nous-mêmes un alphabet? Si on prend le galant par exemple, on sait que le galant il a cristallisé toute une révolution … le galant est une image frappée d’une civilisation, c’est un exemple pour moi… donc quand on le décline, on peut voir comment il s’est conjugué de différentes façons. Voilà… c’était pour ça, c’étais la seule chose que je voulais présenter, je sais pas comment ça rebondit chez vous … comme je vous dis j’ai pas préparé un discours classique mais je voudrais juste avoir vos commentaires … voir comment on peut penser ensemble … regarder ça les motifs, qu’est-ce que ça suscite che vous? Be voilà (1.14.23)
72, (1.14.23) (public) Je veux juste revenir sur le cosmos… je ne suis pas sûr que je comprends ta définition du cosmos … pour moi le cosmos c,est les étoiles, les trous noirs, la matière noire, est-ce que c’est ça ici pour toi? … Gaelle… c’est un peu ça … mais ce n’est pas que ça … c’est-à-dire que la conception qu’on a du cosmos aujourd’hui donc quand on parle de planète , on parle d’environnement, évidemment on parle de territoires donc on aprle d’espace. Moi ce que j’essaye de faire à travers la notion de cosmos , mais sur le plan philosophique également, qu’est-ce que le cosmos? C’est-à-dire COMME JAILLISSEMENT DU PHÉNOMÈNE? C’est-à-dire que quand on parle du cosmos aujourd’hui, en physique quantique par exemple, on fait donc des calculs sur l’origine de la vie par exemple, donc l’origine des manifestations. (1.15.35)
73, (1.15.35), Gaelle… Donc on comprend le cosmos comme la matrice à partir de laquelle les articles vont penser, donc comment les choses sont advenues … d’où le fameux big bang… donc l’origine de la manifestation. Donc moi je le prends seulement dans son sens le plus cru, à ce niveau-là. C’est comme ça que je l’emploie. Donc je l’emploie à la fois comme territoire, comme environnement mais c’est vraiment comme penser de l’émergence de la manifestation. (Public) ça me fait penser anonymus, un musicien de l’époque … c’était pas eux autres qui jouaient de la musique, ça venait justement du cosmos … les autres c’était de la représentation … donc les cosmétiques du créateur, je sais pas comment tu l’appelais manifestation… y avait aucune reconnaissance comme musicien … même qu’y en a qui se sont faits guizouiller parce que … toutes les harmonies c’était très stric parce que ça venait du dieu … tu jouais une fausse note comme une quarte augmentée , une dissonance, y en a qui se faisaient exécuter parce que c’était comme si ils étaient possédés du démon (1.17.01)
74, (1.17.01), Gaelle… mais tu vois que là aussi, ça a du sens ce que tu dis… sauf que je le prends à l’envers. Moi quand je remonte dans l’origine du mot, le problème auquel je fais face, ce n’est pas de dire que le cosmos est la matrice, ce n’est pas l’hypothèse que la cosmétique est la matrice, c,est parce que finalement, on discutait Pierrot et moi et il a fait la réflexion que c’est beaucoup plus simple de faire génétiquement la relation entre la cosmétique au cosmos que de l’inverse. Si tu veux faire du cosmos à la cosmétique, tu peux pas arriver à faire que le cosmos peut accoucher de la cosmétique … génétiquement ça marche pas. mais la cosmétique fait jaillir le cosmos. Et le problème maintenant que ça pose au niveau de la science, c’est quel est le statut du mot cosmétique quand on a tant investit, si tu veux, le mnot cosmos aujourd’hui parce qu’on le prend comme la matrice ? (1.18.05)
75, (1.18.05) (public) parce que je pense encore qu’,on est tous isus d’une étoile qui s’est effondrée sur elle-même … la vie après la vie donc on est poussières d’étoile … moi jeme sens très lié au cosmos de cette façon là … je suis la nature … je suis dans le cosmos … moi je le voyais comme ça je ne le voyais pas dans l’autre sens. C’est pour ça que c’est très déroutaht. … Gaelle … Mais en fait c’est que dans ma modélisation par exemple, j’ai un concept qui s’appelle les cendres mythologiques (en regardant Pierrot) … c’est comme ça qu’on s’est connus d’ailleurs … c’est qu’en fait je reprends ici une hypothèse de Platon , mais j’essaie d’aller plus loin. Vous savez, Platon lui disait … que notre monde n’est pas d’ici… il disait que , par exemple, que le physique est juste un monde des idées … ça a été repris après par les chrétiens… mais ça c’est autre chose. (1.19.03)
76, (1.19.03), Mais ce que je veux dire par là, c’est que le plafond qu’imagine Platon , c’est un plafond qu’imagine aussi aujourd’hui la physique quantique, par exemple je sais que nous ne sommes que des hologrammes …ok… ça va aussi loin… mais ce que je veux dire par là , c’est que, dans ma modélisation, il y a un moment où je parle en fait de cendres mythologiques qui sont en fait des éléments d’une mémoire de ce qu’on peut appeler le cosmos. Mais sauf que, dans ma démarche, j’essaye vraiment de résoudre l’espèce d’aporie, l’espèce de difficulté qu’on a à faire la jonction, c’est-à-dire tout le monde … on sait bien que génétiquement y a un lien entre les deux … mais cognitivement, on a un bloquage à articuler les deux, parce que , justement, notre pensée elle-même est trempée idéologiquement de ce que c’est que la cosmétique. (1.19.55)
77, (1.19.55), or si tu le reprends jjustement dans son étymologie, quand je dis PARURE DE L’UNIVERS… qu’est-ce que ça suscite ça comme ouverture de connaissance pour repenser par exemple une réalité du cosmos que nous on emploie aujourd’hui? En disant qu’on est peut-être encore aujourd’hui à l’âge de pierre … de notre conceptions de ce que nous sommes comme objet qui continue … et donc pour moi, ce que je trouve intéressant, pour moi la mémoire des mots en fait ouvre des hypothèses en métaphysique dont on a besoin aujourd’hui pour repenser notre rapport au réel. Parce que finalement je disais aussi finalement que lorsqu’on est par exemple dans un autre paradigme, comme par exemple le parafigme numérique, il y a une difficulté de la conscience aussi à se définir dans ces enjeux-là. Ça revient à dire le paradigme cosmétique. (1.20.49)
79, (1.21.37), C’est que, on connaît le phénomène, mais en même temps, paradfoxalement, on est absent en même temps et en effet, ce qui est fort là-dedans, c’est qu’elle est à la fois absent, vrai ou faux, tout ce que tu veux et phénomène en même temps… c’est ça qui est de puissant en fait dans ce concept-là … (public) phénomnène comme objet de la perception?… Gaelle… oui, mais en même temps , une perception en même temps élargie , parce qu’il s’agit pas d’un voir immédiat. C’est pour ça que je dis… pour moi, quand je vois la cosmétique … quand tu regardes en fait tout ce qu’on a investit là-dessus, tu résumes ça là, c’est l’absence, le rien, le vide. C’est n’importe quoi la cosmétique, puis le vrai, le tangible. (1.22.17)
80, (1.22.17) Et ça, juste parce que ça porte déjà ces deux dimensions-là, pour moi y a un potentiel ici de renouvellement de la connaissance. Et ça par contre le mot ne peut pas devenir tout le modle en lui-nême… C’est à la pensée scientifique après de se modéliser. Sauf que la difficulté chez moi c’est de dire que … quand j’ai raconté l’hstoire du galant, la pensée scientifique elle-même pour y arriver doit comprendre que elle-même elle est cosmétique. Parce que c’est ça en fait.. vous comprenez? Elle-même elle est issue en fait d’une démarche plastique , d’une démarche esthétique et ça… la démonstration historique, je peux la faire d’une façon assez conséquente … etça c’est la première chose et donc depuis longtemps , on a séparé ces deux mondes là , mais les chercheurs qui essayent vraiment ne réussissent pas à trouver encore le joint… c’est mon pari. (1.23.14)
81, (1.23.14), (Simon Gauthier), est-ce qu’une pensée peut être … la pensée scientifique n’aime pas cette idée… est-ce que la pensée peut avoir un genre de … non pas par là ou c’est les gens qui se défendent? Est-ce qu’une pensée peut avoir une entité , un senti, une idée d’elle-même? … Gaelle… oui la pensée a un senti, une idée d’elle-même, pour aussi que la raisdon est aussi un autrui dans l’être moi … elle a une idée d’elle-même… et elle-même aussi, quand je suis en acte de m’exprimer , donc je suis en stylistique également. … Sauf que, ce que tu énonçais en premier , ce sont des querelles scientifiques que le commun des mnortels ne voit poas nécessairement, c’est-à-dire que … lorsqu’on a des paradigmes scientifiques qui arrivent, ce sont des querelles… qui gagne sur l’autre et qui a la meilleure démonstration sur l’autre? Et des fois c’est pas juste une démonstration, des fois ce sont des questions idéologiques également qui viennent jouer là-dedans. Donc c’est des rapports de valeurs. (1.24.22)
82, (1.24.22) Gaelle… y a tout un jeu à l’intérieur … mais à un momen t donné… si moi je fais la démonstration par exemple que la conscience ici s,est artitulée sur la conscience galante, ok donc un fondement stylistique, vous pouvez dire ce quevous voulez là, mais en même temps, ça nous emmène à réformer par exemple le concept de catégorie. C’est quoi une catégorie? Qu’est-ce que c’est que cette affaire là? Donc c’est tout le lien…e t quand j’ai parlé de la race au début, c’est comme ça, c’est fascinant cet enjeu de la race … parce que finalement, quand on prend la race finalement au sens très large, c’est vraiment la conscience humaine qui se donne … comment est-ce que je vais classer les choses? C’est ça en fait. (1.25.16)
83, (1.25.16) Gaelle… Et puis les anthropologues avant moi, je pense à Levy strauss par exemple … il n’a pas réussi mais il a découvert cette fiction-là en parlant avec d’autres peupes, que y a pas une différence entre la pense scientifique et la pensée stylistique. C’est la démonstration qui était difficile à faire. Fait que y a des gens avant moi qui ont déjà cette intuition-là. (public) Mais si je prends Darwin avec sa théorie de l’évolution, il écrit un livre là-dessus, ça va être valide jusqu’à temps qu’on pousse son raisonnement plus loin… Gaelle… jusqu’à ce qu’on prouve le contraire. Oui parce qu’en fait les théorie naissent, elles vivent, elles meurent … et des fois les théories concurrentes, qui sont mais complètement opposées, et qui sont valides en même temps. Ça, ça existe également. Y a des théories mais qui sont vraiment antithétiques , mais qui dans des contextes particuliers, auxquels elles se réfèrent, fonctionnent. Et ça aussi ce sont des incohérences… je pense par exemple à la physique quantique. (1.26.29)
84, (1.26.29) Gaelle… Ça existe ça des théories qui sont développées mais vraiment à l’antithèse de l’autre … elles , elles s’appliquent à un niveau … dans un milieu de réalité, ça fonctionne, dans l’autre, ça marche pas. (public) y a quand même tout un langage métamathique qui permet de prouver une théorie … Gaelle… oui …ok… je vais prendre un contre exemple… est-ce que mathématiquement on a prouvé que la pensée existe? Mais moi je vous répond par exemple avec la théorie de l’inconscient … mathématiquement, as-t-on prouvé que l’inconscient existe? Non… pourtant c’est une théorie avec laquelle nous fonctionnons. C’est ce que je veux dire. (1.27.38)
85, (1.27.38), C’est que d’une part, les théories ne sont pas toujours d’ordre mathématique … elles peuvent être d’ordre philosophique … la psychanalyse par exemple a fait figure d’autorité aujourd’hui sur le rapport à la conscience. Mais par exemple, quand Descartes écrit son discours de la méthode, il ne fait pas de calcul là … lorsqu’il parle de la conscience, c’est un postulat à partir de laquelle justement la modernité va se structurer devant JE PENSE, DONC JE SUIS … même si il était mathématicie, mais son discours de la méthode, c’est pas ça là … ce que je veux direpar là c’est que… y a des prémisses cosmologiques, philosophiques à partir desquelles naissent n’importe quelle utilisation fonctionne pour pouvoir déployer justement des hypothèses de connaissance, des hypothèses sur ce qui est ou ce qui n’est pas, par exemple. (1.28.25)
86, (1.28.25), Gaelle… et moi, tout ce que je remarque, c’est que … j’ai identifié une aporie c’est-à-dire une difficulté avec une possibilité justement de résolution de cette aporie-là … et mon défi à moi c’est de proposer une modéisation qui peut s’avérer… une modélisation qui peut dire… voici une aporie … prouvez-moi le contraire qu’on peut pas faire ça? …(public) … c’est-tu une d.marche scientifique? … Gaelle…oui…en même temps je spécule, je fais mes expérimentations … y a des théories qui sont… moi je fais un doctorat uniquement théorique… y a des th.ories q ui sont des spéculationspures. Sur des hypothèses.. donc je dis c,est ça … Y a des doctorats qui sont empiriques … qui vont aller comme tester des choses … mais c’est pas parce qu’on fait de l’empirique que ça nous identifie… C’est pas vrai. (1.29.29)
87, (1.29.29), Il faut des fois de nouvelles théories… Il faut en développer. Pour aller tester sur le terrain, il faut un modèle théorique. Vpilà, je propose ça comme proposition et qu’est-ce qu’on en fait avec? C’est-tuvalable ou pas…jusqu’à quelle limite? … Alors le sens des mots, dans lapensée occidental dans leur sens civilisationnel …elle donne en fait accès à une démarche poétique … c’est-à-dire que comment est-ce que l’être occidental a construit sa démarche poétique vis-à-vis du monde? Comme moi, par exemple, lorsque je prends la cosmétique , ça traduit pour moi un ancrage de l’homminidé dans un environnement engagé d’une façon de rentrer avec le réel. Et ça, c’estune démarche aussi qui s’inscrit dans un héritage. Parce que finalement, quand on parle, quand on dit on est latin, c’est un héritage que construit une ère civilisationelle. (1.31.18)
88, (1.31.18), et ça c’est toujours une démarche poétique globalisée , généralisée. C’est la raison pourlaquelle j’ai voontairement commencé par l’écoute de Kabir pour montrer en fait que ce sont des approches poétiques dont on se rend pas compte à quel point elles sont tellement structurantes en fait. Il y a ça. La deuxième chose … c’est quand on prend la relation ici, ce qui est fascinant c’est que quand on regarde au-delà du langage … quand on regarde en fait à la connaissance anthropologique qu’on a sur la culture, quand on regarde en fait comment le fait social s’est constitué, il y a des constances en fait. Et ces constances-là ces paramètres stylistiques reviennent. Comme par exemple, l’ouie, l’odeur, es couleurs, tout ça, ce sont des paramètres cosmétiques qu’on retrouve partout et qui sont problématiques. (1.32.09)
89, (1.32.09), et pour moi à ce niveau-là, il y a comme une constance si tu veux, des paramètres abstraits et il y a le langage lui-même. Donc pour moi ça me donne juste en fait des indications pour dire … la cosmétique..je suis pas loin au con traire, y a quelque chose d’intéressant parce que toutes les sociétés ont problématisé leurs façons de faire société donc d’entrer en manifestation. Donc pour moi c’est la manifestation qui compte et quand on regarde comment elles pensent la manifestation, elles sont toujours autour d’un régime de théâtralité, toujours autour d’un régime de société. Et pour moi c’est ça qui est fort au niveau d’un certain universel là. (Simon Gauthier) … sur la table c’est comme un jeu de théâtre.(1.33.01)
90, (1.33.01), Gaelle… oui, moi ce que je fais, je peux pas , je fais pas des cultures, mais par contre, parce que je suis un fragment de la raison cosmétique, je suis habitée par des civilisations qui sommeillent en moi. Et quand je travaille donc les motifs, je les travaille en fait enfin de traduire des positions conceptualisées … là c’est du concept pur … mais qui est dessiné par la calligraphie. Pourquoi la calligraphie est intéressante? Et la calligraphie là-dessus, on peut s’intéresser aux civilisations orientales que j’aime beaucoup … la calligraphie a ceci de particulier, c’est que lacalligraphie , c’est un VOIR , c’est pas juste un geste. La calligraphie c’est un voir et c’est une attituder mentale en même temps. Tu vois, c’est une philosophie aussi. Et ça, j’ai pas inventé la roue avec la calligraphie. (1.33.50)
91, (1.33.50), mais par contre, j’ai juste repris en fait un certain savoir-faire que j’Ai déclibné moi en concepts émotifs que je réinvente … mais c’est la posture qui reste la même… c’est de dire… comment est-ce qu’a travers le geste , on réinvente le monde. Quand on prend par exemple les alphabets latins… a,b,c,d, … et tout ça… ils sont assez plats ..ok… quand on prend d,autres alphabets … on se rend compte en fait que quand on dessine… comme par exemple, tu prends les ideogrammes, tu enleves un motif , tu enleves une ligne… elle te renvoie à un autre mot, à un autre concept, c’est une philosophie derrière. Et pour moi c,est pour ça qui fait en fait que c’est fort dans l’approche calligraphique. C’est que l’Mapproche calligraphique c’est vraiment la description de l’attitude poétique d’un VOIR et d’une action sur le réel déjà. (1.34.34)
92, (1.34.34), (Simon Gauthier) Gaelle si tu prends chacun de tes livres, qu’importe, chaque symbole que tu as dessiné, tu sais très bien ce que ça veut dire? … Gaelle…oui , à peu près. C’est-à-dire que moi ça fonctionne de différentes façons. … des fois y a des symboles en fait qui s’imposent à mon esprit , mais vraiment je suis dans la création … et là,là, je me souviens quand j’ai dessiné la chimère K … et la chimère autonome sollicitée, qui est en fait une façon de modéliser le langage fait abstraction … écoute, c’était ça. Et rien d’autre, c’était ça. Y a des motifs en fait que je travaille mais vraiment dans une conscience stylistique. Par exemple, ici là, j’ai fait un modèle , dans un cahier, comme ici, ça pour moiça m,a pris des mois, des mois et des mois à le construire… c’est ça que j’ai appelé L’ALPHABET DES SOUFFRANCES. ), Cet alphabet-là, en fait, c’est une modélisation de ma compréhension sur le plan anthropologique de la consition humaine. (1.35.34)
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