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MULTIVERS….LES MONDES POSSIBLES DE L’ASTROPHYSIQUE, DE LA PHILOSOPHIE ET DE L’IMAGINATION….
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Un multivers ne serait peut-être pas si inhospitalier à la vie
Publié le mardi 15 mai 2018
Les univers parallèles, s’ils existent, pourraient ne pas être aussi inhospitaliers à la vie qu’on le pensait à ce jour, montrent des simulations informatiques de l’énergie noire qui imprègne l’espace.
Un texte d’Alain Labelle
Deux études publiées cette semaine, l’une britannique et l’autre australienne, sont consacrées au multivers – cette théorie avancée en cosmologie moderne selon laquelle notre Univers ne serait qu’un parmi tant d’autres.
La question de savoir si d’autres univers pourraient abriter la vie est au centre des débats depuis l’introduction de la théorie des multivers dans les années 1980.
Un multivers de vie
Les nouvelles recherches menées par des astrophysiciens de l’Université de Durham, au Royaume-Uni, et de l’Université de Sydney, en Australie, tendent à montrer que la vie pourrait potentiellement être plus commune qu’on le pensait dans ces autres univers qui n’existent pour le moment qu’en théorie.
La clé de cette possibilité, affirment ces astrophysiciens, réside dans l’énergie noire (sombre), cette force toujours mystérieuse qui imprègne naturellement l’espace et accélère l’expansion de l’Univers.
Représentation artistique de l’expansion de l’Univers. Représentation artistique. L’expansion de l’Univers s’est accélérée dans les milliards d’années qui ont suivi le big bang Photo : NASA
Des théories, des univers
La théorie actuelle de l’origine de l’Univers prédit beaucoup plus d’énergie noire que ce qu’on y observe. Or, l’ajout de grandes quantités de cette énergie causerait cependant une expansion si rapide qu’elle diluerait la matière avant que les étoiles, les planètes ou même la vie ne puissent se développer.
«Pour plusieurs physiciens, la quantité inexpliquée d’énergie noire dans notre Univers est un casse-tête frustrant.»
—Jaime Salcido, Université de Durham
La théorie des multivers permet d’expliquer l’« idéale » petite quantité d’énergie noire retrouvée dans notre Univers qui aurait permis d’y accueillir la vie, alors que d’autres univers n’auraient pas pu l’abriter.
Mais c’était avant les présents travaux. En utilisant les simulations informatiques les plus réalistes du cosmos à ce jour, les chercheurs ont découvert qu’ajouter de l’énergie sombre, jusqu’à quelques centaines de fois la quantité observée dans notre Univers, n’aurait qu’un impact modeste sur la formation des étoiles et des planètes.
«Nos simulations montrent que même s’il y avait beaucoup plus d’énergie noire ou même très peu d’énergie dans l’Univers, cela n’aurait qu’un effet minimal sur la formation des étoiles et des planètes.»
—Jaime Salcido, Université de Durham
« Ces simulations laissent à penser que la vie pourrait être possible dans tout le multivers », explique M. Salcido.
Son collègue australien, Luke Barnes, explique : « Avant, le concept de multivers permettait d’expliquer la valeur observée de l’énergie noire un peu comme une loterie. Dans notre Univers, nous avions en quelque sorte un billet gagnant puisqu’il s’y forme de belles galaxies qui permettent la vie ».
«Notre travail montre que notre billet est un peu trop chanceux, pour ainsi dire. C’est en tout cas plus spécial que ce qu’il ne faut pour abriter la vie.»
—Luke Barnes
Trop d’énergie pour un univers
Leur collègue Pascal Elahi ajoute que les simulations ont montré que l’expansion accélérée par l’énergie noire n’a guère d’impact sur la naissance des étoiles, et donc sur la présence éventuelle de la vie.
«Même si on augmente l’énergie noire des centaines de fois, cela pourrait ne pas suffire à créer un univers mort.»
—Pascal Elahi
Des trous dans la théorie
Ces résultats inattendus sont problématiques, car ils mettent quand même en doute la capacité de la théorie du multivers à expliquer la valeur relativement faible observée de l’énergie noire dans notre Univers.
Bien que les résultats n’excluent pas l’existence d’un multivers, il semble que la petite quantité d’énergie sombre dans notre Univers serait mieux expliquée par une loi de la nature qui reste à ce jour inconnue.
Vers une nouvelle physique
« La formation des étoiles dans un univers est une bataille entre l’attraction de la gravité et la répulsion de l’énergie sombre », affirme le Pr Richard Bower, de l’Institut de cosmologie computationnelle de l’Université de Durham.
«Nous avons découvert dans nos simulations que des univers avec beaucoup plus d’énergie sombre que les nôtres peuvent heureusement former des étoiles. Alors pourquoi n’y a-t-il qu’une telle quantité dérisoire d’énergie noire dans notre Univers?»
—Richard Bower
« Je pense que nous devrions chercher une nouvelle loi de la physique pour expliquer cette étrange propriété de notre Univers, et la théorie des multivers ne permet pas d’effacer le malaise des physiciens », conclut le Pr Bower.
Le détail de ces travaux est publié dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (en anglais).
À lire aussi :
•Mystère autour de l’accélération de l’expansion de l’Univers
•Un univers, des univers
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JOURNAL DE MONTREAL
La première preuve du multivers?
Un univers parallèle serait-il entré en collision avec le nôtre?
La première preuve du multivers?
GiroScience – Fotolia
Hélène Laurin
Hélène Laurin
Samedi, 29 avril 2017 12:07
MISE à JOUR Samedi, 29 avril 2017 12:07
La théorie des multivers est très séduisante pour quiconque a une imagination fertile. Des univers parallèles? Des millions, voire des milliards d’univers possibles? Un univers où le gazon serait… mauve? Un univers où les singes seraient les maîtres d’une planète? Un univers où un grand monsieur avec un casque noir étrange fait peur à tout le monde? WOW!
Plus tôt ce mois-ci, des astrophysiciens de l’Université de Durham en Grande-Bretagne, ont suggéré dans une étude qu’une partie de notre univers porte peut-être les traces d’une collision avec un autre univers.
Commençons par le début. Depuis les années 1960, les chercheurs jonglent avec LE FOND DIFFUS COSMOLOGIQUE, soit le rayonnement fossile qui est toujours là depuis le Big Bang. Depuis 2004, les astrophysiciens savent qu’il y a un coin du fond diffus cosmologique qui est plus froid que le reste, soit 0,00015° C plus froid que le reste. Ce coin s’appelle littéralement «the cold spot», «le coin froid».
Il fait frette juste-là.
0,00015° C, ça n’a pas l’air de grand chose, mais considérant que le fond diffus cosmologique atteint à peine 2,73° de plus que le zéro absolu, ça fait une différence.
Les scientifiques se sont interrogés sur ce coin froid. Se pourrait-il que ce soit plus froid à cet endroit à cause de l’absence notable de galaxies, à cause d’un «super vide»? Les astrophysiciens de l’Université de Durham concluent que non, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas un super vide qui explique le coin froid du fond diffusion cosmologique.
Pour ce faire, ils ont mené une enquête sur les galaxies de cette région. Ils n’ont pas trouvé de super vide, mais plutôt plein de plus petits vides, entourés de grappes de galaxies, à la manière des bulles de savon.
Bulles de savon, coin froid, même combat.
Denis Gladkiy – Fotolia
Bulles de savon, coin froid, même combat.
Selon l’étude, carrément intitulée «Evidence against a supervoid causing the CMB Cold Spot», ces plus petits vides n’expliqueraient pas la présence du coin froid. En outre, il n’y aurait que 2% de chance que le coin froid se soit formé par hasard.
Mais ces conclusions se font dans le cadre du modèle standard de la cosmologie, qui suppose qu’il n’y ait qu’un seul univers, celui dans lequel nous vivons. Que se passe-t-il si on considère un modèle non-standard de cosmologie? On peut se lâcher lousse et capoter, enfin.
Dans le modèle non-standard, la théorie des multivers (soit des univers multiples) est possible. Donc une explication du coin froid serait qu’un autre univers soit rentré en collision avec le nôtre faisant en sorte que… c’est plus froid dans ce coin-là. Les détails m’échappent, mais à ce point-ci, pour être honnête, j’ai déjà des étoiles dans les yeux. Comme ce hibou.
À SUIVRE…
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MULTIVERS
Bien qu’elle traverse toute l’histoire de la pensée, l’idée d’univers multiples a vu son statut évoluer considérablement depuis quelques années : d’une position métaphysique ou d’une image mythologique, elle s’est muée en hypothèse scientifique ou, plus exactement, en conséquence d’hypothèses scientifiques émises pour répondre à des questions bien déterminées de physique des particules ou de gravitation. De façon remarquable, l’émergence d’univers multiples, naturelle dans la plupart des théories – établies ou spéculatives – dont nous disposons à l’heure actuelle, permet de résoudre certains paradoxes fondamentaux de la physique contemporaine. La proposition est vertigineuse : notre Univers tout entier réinterprété comme un îlot dérisoire dans un immense méta-monde infiniment vaste et infiniment diversifié. Les lois réapparaissent comme des phénomènes, la nécessité se meut en contingence. L’étrangeté de notre monde s’explique par un effet de sélection : nous nous trouverions dans une zone du multivers qui est évidemment hospitalière. L’idée demeure-t-elle scientifique ? Peut-elle être testée ? Si certaines précautions de rigueur et de prudence sont observées, le multivers s’inscrit bien dans la mouvance scientifique la plus orthodoxe. Mais il invite aussi à des développements philosophiques profonds, et c’est une part de son intérêt.
Une brève histoire des multivers
à suivre…
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ESPACE
Les premières preuves de l’existence des multivers ont-elles été découvertes ?
par Brice Louvet
3 mai 2017, 17 h 41 min
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