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La « migration du désespoir » des Vénézuéliens

Publié le vendredi 20 avril 2018 à 9 h 03
Mis à jour à 6 h 20
Une longue file de personnes attend sur le pont.Des Vénézuéliens traversent le pont à la frontière avec la Colombie, à San Antonio del Tachira, le 10 février 20.
Traînant leurs maigres possessions, ils débarquent par milliers sur le pont Simon Bolivar, qui marque la frontière avec la Colombie. Certains n’amènent qu’un sac à dos et des bouteilles d’eau, d’autres poussent de grosses valises. Des femmes enceintes, des enfants, des jeunes, mais aussi des personnes âgées, tous fuient la misère, la faim et un pays où ils ne voient plus d’avenir.

Un texte de Ximena Sampson

Certains s’arrêtent dans la région frontalière, mais ceux qui en ont les moyens poursuivent leur route vers la capitale colombienne, Bogota, ou vers l’Équateur, le Chili et l’Argentine.

Les représentants du Conseil norvégien des réfugiés (CNR), un organisme présent en Colombie depuis des années, ont vu arriver ce nouvel afflux de migrants avec inquiétude.

« Certaines personnes ont perdu toutes leurs économies dans la crise économique », constate Christian Visnes, directeur régional du CNR. « Elles sont très vulnérables à l’exploitation, ainsi qu’à la violence sexuelle ».

UN SAUVE-QUI-PEUT GÉNÉRALISÉ

Au moins un million de Vénézuéliens ont quitté leur pays au cours des deux dernières années, chassés par les conditions économiques désastreuses et par la situation politique explosive.

Ce sont surtout les pays limitrophes, soit la Colombie et le Brésil, qui ont reçu ce flux migratoire, mais d’autres, plus lointains comme le Chili, les États-Unis ou l’Espagne font également face à un afflux de migrants vénézuéliens.

Source : Organisation internationale pour les migrations

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) calcule que le nombre de Vénézuéliens vivant à l’étranger a doublé entre 2015 et 2017, passant de près de 700 000 à plus de 1,6 million.

Ces chiffres sont bien en deçà des estimations d’autres organisations, qui chiffrent plutôt à trois ou même quatre millions le nombre de Vénézuéliens qui habitent maintenant à l’extérieur du pays.

Il n’existe pas de données officielles sur l’émigration, puisque le gouvernement vénézuélien ne tient pas le décompte des gens qui quittent son territoire.

On se fie donc aux chiffres compilés par les pays qui les accueillent. Mais, dans beaucoup de cas, les Vénézuéliens n’ont pas été comptabilisés comme étrangers parce qu’ils possèdent la double nationalité.

FUIR L’ANGOISSE

Jesus Rivero fait partie de cette récente vague de migrants. Installé à Bogota depuis août 2017, ce spécialiste en endodontie de 41 ans a été poussé à l’exil par la situation économique désastreuse de son pays, mais aussi par la crise politique. Impuissant devant cet effondrement, il a préféré partir.

«On ne pouvait plus continuer à vivre dans l’angoisse.»

—Jesus Rivero

Impliqué dans l’opposition, il sentait que la situation commençait à chauffer et a préféré s’expatrier dans la capitale colombienne, qu’il connaissait bien pour y avoir fait ses études.

Des femmes font la file sous des ombrelles. Des gens font la file pour acheter des aliments de base et des articles ménagers à l’extérieur d’un supermarché dans le quartier pauvre de Lidice, à Caracas, au Venezuela, le 27 mai 2016. Photo : Getty Images/RONALDO SCHEMIDT
Si lui-même réussissait encore à tirer son épingle du jeu, il voyait la situation se détériorer de jour en jour : une monnaie complètement dévaluée, des magasins dégarnis, un système de santé au bord de l’implosion et aucune perspective d’avenir.

À Bogota, sa femme et lui ont réussi à retrouver du travail dans leur domaine et ils s’adaptent à leur nouvelle vie.

Les causes de l’exode

Jesus Rivero fait partie des privilégiés qui ont pu quitter le pays en avion. La plupart des migrants récents, qui n’ont pas les moyens de se payer des vols, font plutôt de longs trajets en autobus, parfois plus d’une semaine, pour se rendre jusqu’au Chili ou en Argentine, soit plus de 5000 km.

Là, ils essaient de survivre tant bien que mal en enchaînant des emplois non qualifiés et mal rémunérés, souvent au noir. Leurs qualifications ne sont pas toujours reconnues.

Depuis l’accession au pouvoir en 2013 de Nicolas Maduro, le successeur d’Hugo Chavez, la situation socio-économique s’est gravement détériorée au Venezuela. À partir de 2015, la chute a été brutale.

Résultat : la population s’est considérablement appauvrie. Avec le salaire mensuel minimum, soit 1 million de bolivars (25 $ CA), on peut à peine s’acheter un kilo de riz, un autre de légumineuses et peut-être un peu de viande, explique Luz Mely Reyes, journaliste vénézuélienne, cofondatrice d’Efecto Cocuyo, un site de nouvelles indépendant.

Pour survivre, il faut presque impérativement recevoir des transferts de l’étranger, croit-elle.

Dans l’enquête sur les conditions de vie (Encovi) menée annuellement par des instituts de recherche du Venezuela, 90 % des répondants ont estimé ne pas avoir eu assez d’argent pour acheter les aliments dont ils avaient besoin en 2017 et 80 % ont déclaré ne pas avoir toujours mangé à leur faim.

De plus, près des deux tiers des Vénézuéliens ont déclaré avoir perdu du poids entre 2016 et 2017. Les médecins rapportent de plus en plus de cas d’enfants souffrant de malnutrition et d’anémie.

«La détérioration socio-économique du Venezuela génère un cocktail explosif qui provoque cet exode massif.»

—Carolina Jimenez, directrice adjointe de la recherche sur les Amériques à Amnistie internationale

LA QUÊTE D’UNE VIE MEILLEURE

Selon l’enquête Encovi, les deux tiers des gens qui quittent le pays partent chercher du travail. C’est ce que la sociologue Magaly Sanchez, chercheuse principale et professeure invitée à l’Université Princeton, appelle « la migration du désespoir ».

Un jeune homme pensif assis sur une valise tient une fillette qui pleure dans ses bras.Des Vénézuéliens se reposent à Cucuta, en Colombie, après avoir traversé le pont à la frontière avec le Venezuela, le 25 juillet 2017. Photo : Getty Images/LUIS ACOSTA
C’est d’autant plus frappant que le Venezuela a toujours été une terre d’accueil. Au 20e siècle, le pays a accueilli des migrants européens, puis latino-américains, notamment des Chiliens et des Argentins pendant les années des dictatures.

Beaucoup de Colombiens y ont également trouvé refuge au cours des dernières décennies. Le flux s’est maintenant inversé, constate la chercheuse.

Les premières vagues de départs ont eu lieu au début des années 2000, peu après l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez et sa proclamation de la « révolution bolivarienne ». Les personnes plus fortunées et des professionnels hautement qualifiés ont alors commencé à quitter le pays.

Le mouvement s’est accentué au fil des ans, avec le départ de jeunes diplômés et des chercheurs universitaires, à la suite des intrusions du gouvernement dans les instituts de recherche et universités, affirme Magaly Sanchez. La plupart de ces immigrants se sont dirigés vers les États-Unis.

Mais la migration qu’on observe depuis deux ans est d’une autre ampleur. « C’est sans précédent », affirme Magaly Sanchez. La plupart de ceux qui partent maintenant sont les gens des plus basses classes sociales, qui n’ont pas beaucoup d’études, de qualifications ni d’épargne.

«L’émigration est une réponse à l’effondrement du système.»

—Magaly Sanchez, professeure invitée à l’Université Princeton

Entre 2015 et 2016, le taux de mortalité infantile a augmenté de 30 % et celui de mortalité maternelle de 66 %, selon les données du ministère de la Santé du Venezuela.

Environ 95 % des médicaments sont introuvables au pays, tout comme un grand nombre d’antibiotiques et de doses de vaccins, selon l’association des médecins vénézuéliens. Les malades souffrant d’insuffisance rénale, de cancer ou de sclérose en plaques n’ont plus accès à leur traitement.

On constate aussi le retour de maladies qui avaient été éradiquées il y a des années, telles que la diphtérie, ainsi qu’un bond spectaculaire du nombre de cas de malaria.

UN DES PAYS LES PLUS DANGEREUX AU MONDE

Cela s’ajoute à un taux d’insécurité record, soit 89 meurtres pour 100 000 habitants, selon l’Observatoire vénézuélien de la violence. Quelque 90 % des gens estiment que la situation s’est encore détériorée au cours de l’année, selon l’enquête Encovi.

« Il y a un couvre-feu silencieux », déplore Jesus Rivero. « Les fêtes se terminent avant 22 h, parce que personne ne veut être dans les rues après ça. Tout se passe derrière des portes closes. »

Le gouvernement, pour sa part, nie l’existence d’une crise humanitaire. Le président Maduro, qui ne reconnaît pas l’exode de ses compatriotes, a lancé au début du mois un appel aux personnes ayant quitté le pays afin qu’elles y retournent.

Le gouvernement accuse les États-Unis d’être responsables des problèmes de livraison de médicaments, notamment l’insuline, en raison des sanctions visant le secteur financier.

« Beaucoup de Vénézuéliens ont cru la propagande qu’on diffuse contre notre pays; ils sont partis et ils le regrettent maintenant », a-t-il déclaré, ajoutant que beaucoup d’entre eux nettoyaient des toilettes aux États-Unis.

«Dans les moments de difficulté, on n’abandonne pas sa famille et sa patrie […] Revenez, le Venezuela est la terre promise.»

—Nicolas Maduro, président du Venezuela

Un appel qui a trouvé peu d’écho, du moins sur les réseaux sociaux où des migrants ont plutôt souligné qu’ils aimaient mieux laver des toilettes à Miami que de retourner « vivre dans la misère ».
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