SARAH ROUBATO… SON LIVRE PUBLIÉ À PARIS…. LETTRES À MA GÉNÉRATION

Bonnes feuilles] “Lettres à ma génération” : manifeste pour une jeunesse solidaire

“Lettres à ma génération”, Sarah Roubato, 133 pages.
© Éditions Michel Lafon, 2016
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Par Lara Charmeil I Publié le 25 Janvier 2016

À la façon “d’Indignez-vous” de Stéphane Hessel, Sarah Roubato, une jeune femme de 29 ans, s’adresse à sa génération, l’enjoignant à plus de solidarité. “We Demain” publie en exclusivité trois extraits de ses lettres, à paraître le 28 janvier aux éditions Michel Lafon.

Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu) Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu)
Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu)

Elle se définit comme une “pisteuse de paroles”, “une écouteuse à temps plein”. Sarah Roubato est une jeune femme de 29 ans. Le 20 novembre, une semaine après les attentats de Paris, elle publie “Lettre à ma génération ” sur le site d’informations Médiapart, une “proposition pour aller au-delà du symbole de la résistance ‘Tous en terrasse !'” Son billet, un manifeste adressé à sa génération, est lu PLUS UN MILLION DE FOIS..

Le succès est tel que les éditions Michel Lafon la contactent, afin de poursuivre sa démarche. Le 28 janvier, elle publie un recueil de lettres à destination des jeunes et moins jeunes qui veulent “changer le monde”. Elle y aborde l’hyperconsommation, les renoncements politiques, l’ambivalence du progrès technologique…

We Demain.fr publie en exclusivité trois extraits de “Lettres à ma génération”, le premier livre d’une jeune voyageuse, qui réside entre la France et le Canada, mais dont Paris reste “la ville de cœur”.

“Lettre à ma génération” (extraits)

(…) Depuis une semaine, on m’explique que c’est la liberté, la mixité et la légèreté de cette jeunesse qui ont été attaquées. Je vois des centaines de photos de gens posant, le verre à la main, avec la légende “Je résiste”. Je ressens comme un malaise. Voilà qu’on donne un nouveau sens à ce geste, alors que ça aurait pu se passer dans la rue, sur un marché ou dans le métro. Je ne suis pas sûre que si les attentats évités à la Défense avaient eu lieu, on aurait lancé des groupes facebook “Tous en costards au pied des gratte-ciel !”

Je ne suis pas en train de te dire qu’il ne faut pas y aller, en terrasse. Bien sûr qu’il faut y aller, comme il faut aller à la boulangerie, à la bibliothèque, au cinéma. Il faut tout simplement continuer à vivre. On n’a pas le choix. Si un jour nos enfants se penchent sur cet épisode de notre histoire, je n’aurais pas de fierté à ce que le symbole de cette résistance ait été l’image de moi en train de boire un verre. J’aurais préféré une main tendue, ou une oreille qui s’ouvre.

Ne pourrait-on profiter de ce besoin d’être ensemble pour redéfinir l’image que les médias projettent de ce que nous sommes, nous, les jeunes ? Car nous ne sommes pas que nonchalance et fête. Nous sommes de chômage et de doutes. Nous sommes de lettres sans réponse. Nous sommes d’attentes et de colère. La jeunesse a mille visages. Certains agissent déjà, cherchant chaque jour un autre modèle de société. Ceux-là souvent n’ont pas le temps de brandir des symboles. D’autres voudraient bien agir mais ne savent pas comment faire. D’autres ne se sont pas posé la question. Mais il n’est jamais trop tard pour s’interroger. Ni trop tôt.”
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PIERROT VAGABOND