MAHOMET, JESUS, BOUDHA FURENT LES PREMIÈRES FORMES DE L’INTERNET SUR LA PLANÈTE TERRE

J’adore le dialogue de chercheurs que nous avons chaque matin entre 6 heures et 6heures 30 am, mon partenaire de recherche Michel le concierge, sa compagne de cœur Marlene et moi.

Ce matin, je disais à Michel… Comment se fait-il que Franck Scott en rêvant d’un pays œuvre d’art n’ait pas pu sortir des formes étatiques de l’imaginaire social (dans le sens de Cornelius Castoriadis), centrées autour de la charte des droits et libertés inscrits dans la constitution, au coeur d’un état providence) alors qu’il m’apparaît essentiel en premier qu’une vie personnelle œuvre d’art dessine la forme d’un pays œuvre d’art en soi.

Et Michel de répondre… parce que le design d’une vie personnelle œuvre d’art était impossible à communiquer aux autres citoyens… Internet n’étant pas encore disponible.

Effectivement, cela m’est apparu lumineux comme observation… Et Michel d’ajouter… Mahomet, Boudha, Jésus étaient les premières formes de communication internet sur la terre… ils n’avaient pas encore la vitesse d’internet, mais du moins la forme en exponentialité.

à Réfléchir

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Pierrot vagabond

ESSAI D’UNE CONSTITUTION D’UNE AMITIÉ PHILOSOPHIQUE

ESSAI DE CONSTITUTION D’UNE AMITIÉ PHILOSOPHIQUE

L’AMITIÉ PHILOSOPHIQUE ÉTANT UN ÉCO-SYSTÈME INTELLECTUEL RARE ET FRAGILE

Nous nous engageons mutuellement
dans l’optique d’un laboratoire de recherche philosophique confortable

1- de faire de nos émotions un dialogue juste avec notre raison

2- de faire de nos problèmes un dialogue juste avec nos problématiques

3- de faire de nos opinions un dialogue juste avec nos argumentations rationnelles

4- de faire de nos larmes de peine un dialogue juste avec nos larmes de joie

5- de faire de nos épreuves désespérantes un dialogue juste avec notre courage à les surmonter

6- de faire de nos désirs, pulsions ou compulsions un dialogue juste avec nos rêves

7- de faire de notre impuissance dans l’action un dialogue juste avec notre discipline personnelle

8- de faire de nos colères, préjugés, frustrations ou débordements un dialogue juste avec notre résilience comme avec notre espérance humaniste

9- de faire de nos apprivoisements réciproques pas toujours faciles un dialogue juste avec notre amitié

10- de faire de notre amitié une légende à la hauteur d’un pays œuvre d’art dont le fondement ne pourra n’être qu’ un dialogue juste.

En souvenir de l’amitié juste
que fut celle de Montaigne et La Boétie
comme celle de Marx et Engels
et comme de remarquables autres
conscients de monter sur les épaules des géants et géantes de l’humanité bienveillante

Nous signons en pleine responsabilité et engagement
pour que plus jamais nos vies ne fussent brisées inutilement par la souffrance des inimitiés primaires.

Pierrot vagabond
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UNE LECTURE INCESSANTE DES OBSTACLES ÉPISTÉMOLOGIQUES… UN PRÉ-REQUIS POUR UNE DÉCOUVERTE PARADIGMATIQUE

Quand René Girard découvre la racine unique de tous les mythes depuis le début de l’humanité qu’il résume en une formule; UN LYNCHAGE FONDATEUR CAMOUFLÉ, son intuition paradigmatique surgit de façon tellement fulgurante que toute sa stratégie contextuelle autant qu’argumentative en résulte en une brillante lecture des obstacles épistémologiques qui ont aveuglé les chercheurs qui l’ont précédé.

Ce matin, dans le Devoir, il y avait un excellent article du sociologue de l’université Laval Gilles Gagné intitulé
RÉVEILLER LE COURAGE! IL EST HEUREUX QU’OPTION NATIONALE AIT MIS AU POINT LA FORMULE DU COURAGE ÉTANT DONNÉ QUE C’EST JUSTEMENT LA PREMIÈRE CHOSE QUE LA CLASSE MOYENNE RISQUE DE PERDRE.

Là où je le trouve brillant, c’est dans les phrases suivantes: « Nous sommes ici dans une société polie, instruite et cultivée, une société où les passions s’affrontent avec fair-play, sans élévation de la voix, mais sans timidité»

Mais je ressens tout le long de l’article de Gilles Gagné,une déception intellectuelle suite au congrès d’Option nationale devant une thématique, celle du courage, dont le pouvoir opérationnel semble utopique, principalement par un manque de clairvoyance au niveau des obstacles épistémologiques sous-entendant l’argumentaire de la démarche.

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Pierrot vagabond

L’HISTORIEN FRANÇOIS-XAVIER GARNEAU SERA CÉLÉBRÉ PAR LES NANO-MODERNISTES DU 21EME SIÈCLE POUR SON RÊVE ET NON SON OEUVRE

Dans le devoir de samedi, un merveilleux article de Patrice Groulx, historien à l’université Laval sur les liens que l’on pourrait créer entre la commission de vérité et réconciliation et l’œuvre de l’historien François-Xavier Garneau (1809-1866), m’amène à une réflexion systémique sur le rapport entre un rêve d’une vie personnelle œuvre d’art et l’œuvre qui en découle.

1-Quel est ton rêve?
Garneau né de parents illettrés, pris en charge par deux maîtres philanthropes (Perrault, Campbell), autodidacte ayant eu la chance de ne pas subir le moule des séminaires, eut un jour un rêve: DEVENIR L’HISTORIEN D’UNE COLLECTIVITÉ SANS HISTOIRE ET SANS LITTÉRATURE.

2- Dans combien de jours?
Il y mit inlassablement sa vie, faite de misères physiques (crises d’épilepsie), de deuils répétés (10 enfants dont la majorité morts nés), d’emplois précaires (journaliste, notaire, greffier).

3- Qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve?
que de lectures, d’écriture, de synthèse à une époque où le pays fut un long interlude entre une conquête contestée par des révoltés comme des réformistes, autant dans le Bas-Canada et le Haut-Canada et la constitution de 1867, un an après sa mort.

4- En quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?
Garneau défendit un principe sur lequel bâtir le socle de la société de demain: NOS INSTITUTIONS, NOTRE LANGUE ET NOS LOIS SOUS L’ÉGIDE DE L’ANGLETERRE ET DE LA LIBERTÉ.

Mais la force inouie de son rêve représente pour les nano-modernistes du 21ème siècle à ne pas confondre les artéfacts que constituent une œuvre avec la poïétique que constitue une vie personnelle œuvre d’art inspirée par un rêve.

Duchamp, en divorçant l’œuvre de la signature (par ses ready made), Paul Valery en créant le territoire de la poïétique rendue supérieure à l’œuvre par son grand architecte René Passeron, nous invitent à articuler les œuvres du passé qu’en faisant apparaître leurs faiblesse conceptuelles face aux enjeux du présent.

Et en ce sens, Patrice Groulx nous offre un remarquable devoir d’histoire dans son angularisation de l’œuvre de Garneau. Il n’y manque que la fascinante éternité de sa vie personnelle œuvre d’art consacrée à son rêve, une inspiration dont pourra se nourrir les siècles nano-numériques à venir.

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Pierrot vagabond

SARAH ROUBATO… SON LIVRE PUBLIÉ À PARIS…. LETTRES À MA GÉNÉRATION

Bonnes feuilles] “Lettres à ma génération” : manifeste pour une jeunesse solidaire

“Lettres à ma génération”, Sarah Roubato, 133 pages.
© Éditions Michel Lafon, 2016
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Par Lara Charmeil I Publié le 25 Janvier 2016

À la façon “d’Indignez-vous” de Stéphane Hessel, Sarah Roubato, une jeune femme de 29 ans, s’adresse à sa génération, l’enjoignant à plus de solidarité. “We Demain” publie en exclusivité trois extraits de ses lettres, à paraître le 28 janvier aux éditions Michel Lafon.

Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu) Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu)
Hommage aux victimes des attentats, à Avignon (Crédit : Maxppp via France Bleu)

Elle se définit comme une “pisteuse de paroles”, “une écouteuse à temps plein”. Sarah Roubato est une jeune femme de 29 ans. Le 20 novembre, une semaine après les attentats de Paris, elle publie “Lettre à ma génération ” sur le site d’informations Médiapart, une “proposition pour aller au-delà du symbole de la résistance ‘Tous en terrasse !'” Son billet, un manifeste adressé à sa génération, est lu PLUS UN MILLION DE FOIS..

Le succès est tel que les éditions Michel Lafon la contactent, afin de poursuivre sa démarche. Le 28 janvier, elle publie un recueil de lettres à destination des jeunes et moins jeunes qui veulent “changer le monde”. Elle y aborde l’hyperconsommation, les renoncements politiques, l’ambivalence du progrès technologique…

We Demain.fr publie en exclusivité trois extraits de “Lettres à ma génération”, le premier livre d’une jeune voyageuse, qui réside entre la France et le Canada, mais dont Paris reste “la ville de cœur”.

“Lettre à ma génération” (extraits)

(…) Depuis une semaine, on m’explique que c’est la liberté, la mixité et la légèreté de cette jeunesse qui ont été attaquées. Je vois des centaines de photos de gens posant, le verre à la main, avec la légende “Je résiste”. Je ressens comme un malaise. Voilà qu’on donne un nouveau sens à ce geste, alors que ça aurait pu se passer dans la rue, sur un marché ou dans le métro. Je ne suis pas sûre que si les attentats évités à la Défense avaient eu lieu, on aurait lancé des groupes facebook “Tous en costards au pied des gratte-ciel !”

Je ne suis pas en train de te dire qu’il ne faut pas y aller, en terrasse. Bien sûr qu’il faut y aller, comme il faut aller à la boulangerie, à la bibliothèque, au cinéma. Il faut tout simplement continuer à vivre. On n’a pas le choix. Si un jour nos enfants se penchent sur cet épisode de notre histoire, je n’aurais pas de fierté à ce que le symbole de cette résistance ait été l’image de moi en train de boire un verre. J’aurais préféré une main tendue, ou une oreille qui s’ouvre.

Ne pourrait-on profiter de ce besoin d’être ensemble pour redéfinir l’image que les médias projettent de ce que nous sommes, nous, les jeunes ? Car nous ne sommes pas que nonchalance et fête. Nous sommes de chômage et de doutes. Nous sommes de lettres sans réponse. Nous sommes d’attentes et de colère. La jeunesse a mille visages. Certains agissent déjà, cherchant chaque jour un autre modèle de société. Ceux-là souvent n’ont pas le temps de brandir des symboles. D’autres voudraient bien agir mais ne savent pas comment faire. D’autres ne se sont pas posé la question. Mais il n’est jamais trop tard pour s’interroger. Ni trop tôt.”
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PIERROT VAGABOND

COURRIEL DE SARAH ROUBATO

Bonjour Pierrot

Je vous écris de Paris, aujourd’hui sort mon (premier) livre*, Lettres à ma
génération*, et je voulais juste vous dire qu’il y a une lettre pour vous
dedans, *Lettre à Pierrot*. Elle est quand meme différence de celle que
j’avais publiée sur internet.

Voilà. J’aimerais vous écrire plus longtemps, bientôt, quand je serai enfin
à la campagne. Êtes-vous toujours à la bibliothèque de Mcgill ?

Sarah

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COURRIEL RÉPONSE PIERROT

je vous félicite Sarah
vraiment vous avez ce que j’aime
le plus dans une personne humaine
la force inouie d’un rêve

oui
je suis toujours non pas
à la bibliothèque de McGill
mais à celle de Concordia

mes fascinations intellectuelles
le plus nobles
vous accompagnent

fonçez:)))))))))))))))))

Pierrot

p.s.

merci pour votre lettre à Pierrot dans votre livre publié à Paris…ça me touche philosophiquement

COURRIEL D’UNE MILITANTE ADT QUART MONDE


Aujourd’hui à 7 h 39 AM

Bonjour Pierrot,
Je t’avais contacté via notre copain commun, Simon Gauthier, avec un conte écrit par des militants d’ATD Quart monde. Je te contacte aujourd’hui parce je me réfère souvent à tes quatre questions fondamentales :
Quel est ton rêve ? C’est pour quand ? Qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve ? En quoi ton rêve est-il bon aussi pour les autres ?
Quand je doute ou que je vacille, tes questions me font me recentrer et je t’en remercie. Elles sont comme un ancrage. Arrives-tu à transcrire cette quête dans ton doctorat ? Si oui, je te paye l’apéro à Redon !
Je t’embrasse chaleureusement
Gigi Bigot 😉

COURRIEL RÉPONSE DE PIERROT

Très chère Gigi

Mon intuition profonde repose sur l’hypothèse forte que quatre questions fondamentales s’adressant à toute personne humaine habitant la planète terre peut amener LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART comme ancrage constructiviste d’une PLANÈTE OEUVRE D’ART qui se veut sans guerre, sans enfant qui souffre de faim ou de blessures de guerres, sans talent gaspillé.

Mon doctorat cherche les conditions de philanthropie collective nécessaires au surgissement du ier pays œuvre d’art sur la planète terre, en espérant que ce pays soit la terre entière…

MERCI DE VOS BIENVEILLANCES À MON ÉGARD

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Pierrot vagabond

LETTRE DE CLAUDE HENRI GRIGNON À ALFRED DESROCHERS… JE SUIS PRÊT À MOURIR POUR MON RÊVE.

Dans le devoir de ce matin, le professeur au département de littérature à l’université Laval Johathan Livernois écrit un brillant commentaire sur le rapport complexe entre Claude-Henri Grignon et Arthur Buies.

Même si Grignon est tissé de sa race, sa langue et sa religion tout au long de son écriture pamphlétaire comme de son œuvre littéraire, il n’en demeure pas moins un précurseur des vies personnelles œuvre d’art que l’état œuvre d’art du 21eme siècle aura comme mission esthétique d’encadrer de droits créatifs conséquence de la société juste aux balises inscrites dans le renouvellement de la constitution. En ce sens, Arthur Buies était trop englué dans la problématique libéral versus théocratique pour en percevoir même l’émergence future.

Dans une lettre à Alfred Desrochers, Grignon au début de la vingtaine raconte qu’il n’a pas d’argent pour aller le visiter dans l’Estrie, qu’il ne mange pas à sa faim mais qu’il accepte temporairement son sort parce qu’il rêve de devenir écrivain QU’IL EST PRÊT À MOURIR POUR SON RÊVE.

Et c’est en ce sens que Buies comme les pays d’en haut témoignent de son incroyable nano-modernité, issue à la fois de l’individualisme religieux propagé par le protestantisme comme l’individualisme esthétique issu de la renaissance comme des lumières. Buies représente la partie émouvante de l’écriture de Grignon face aux autorités ecclésiastiques de l’ultramontisme mis à défi par une colonisation assoiffée d’autonomie existentielle.

JE SUIS PRÊT A MOURIR POUR MON RÊVE
QUI EST CELUI DE DEVENIR ÉCRIVAIN

Voilà le premier cri œuvre d’art de l’entre-deux guerre au Québec, précurseur du REFUS GLOBAL DE 1948.

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Une vie personnelle œuvre d’art, dans un état œuvre d’art se fonde autour de quatre questions.
et GRIGNON LES PORTAIT TOUTES LES QUATRE DANS SA PASSION DE SE RÉALISER LITTÉRAIREMENT.

1- Quel est ton rêve?
2- Dans combien de jours
3- qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?
4- en quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

C’est pas une masse critique de vies personnelles œuvre d’art que peut un jour surgir un état non pas construit, comme le dit Paine (sur la superstition, sur la force, ou sur la raison), mais, à mon humble avis, comme tant de vies personnelles œuvres d’art le témoignent dans l’histoire de la pensée, SUR L’HARMONISATION ESTHÉTIQUE DES VIES OEUVRES D’ART POUR QUI L’ÉTAT CONSTITUTIONNALISÉ OEUVRE D’ART….se concevra constructivistement comme UN OUTIL D’ÉDUCATION ET DE FORMATION INSTITUTIONNALISÉ de la personne humaine œuvre d’art, hors temps, hors réalité, hors servitude.

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Pierrot vagabond

LE CANADA PAYS OEUVRE D’ART… UN APPEL AUX CANADIENS CITOYENS OEUVRE D’ART

Ce matin, je lisais dans le devoir un article au sujet du  brillant Nicolas Mavrikakis, auteur de l’essai…. LA PEUR DE L’IMAGE D’HIER À AUJOURD’HUI…., qui enseigne au collège Jean-de-Brébeuf à Montréal, l’alma mater où j’ai fais jadis  mon cours classique:)))))

Voici un très bel exemple d’un citoyen vie personnelle œuvre d’art… surtout quand Monsieur Mavrikakis se scandalise à juste titre du dérapage honteux que constitue la loi actuelle sur les droits d’auteurs au Canada (comme dans le monde d’ailleurs).

DANS UN CANADA PAYS OEUVRE D’ART, accorder UN DROIT DE SUITE à un auteur m’apparaît exactement le genre de SOCIÉTÉ JUSTE à architecturer PAR LE DROIT OEUVRE D’ART, si l’on veut qu’une culture nationale canadienne PUISSE ENFIN NAÎTRE de vies personnelles œuvre d’art canadiennes par le respect de leur créativité comme des produits de celles-ci, hors langue, hors race, hors religion.

La différence entre le rêve américain et le rêve canadien, c’est l’avenir fabuleux du concept de SOCIÉTÉ JUSTE pour chaque personne humaine de ce territoire géographique, initié par la charte des droits et libertés encastrée dans la constitution, avec comme objectif de percevoir chaque vie humaine comme un rêve œuvre d’art au cœur d’un pays œuvre d’art.

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Pierrot vagabond

LE DISCOURS SUR LA SERVITUDE VOLONTAIRE DE LA BOETIE…. UNE DES BASES DE LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART

UN VAGABOND CÉLESTE… VIT HORS TEMPS, HORS RÉALITÉ ET HORS SERVITUDE PARCE QU’IL NE COMMANDE À PERSONNE NI… N’OBÉIT À PERSONNE.

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Pierrot vagabond
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WIKIPEDIA SUR LA BOETIE

Lorsqu’il écrit ce texte, vers 1548, Étienne de La Boétie est un étudiant en droit de 18 ans, à l’université d’Orléans, qui se prépare à une carrière dans la magistrature. Sans doute marqué par la brutalité de la répression d’une révolte anti-fiscale en Guyenne en 1548, il traduit le désarroi de l’élite cultivée devant la réalité de l’absolutisme.

Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s’est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le tyran en domine cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au tyran. Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.

Dans ce texte majeur de la philosophie politique, repris à travers les âges par des partis de colorations diverses, La Boétie oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance et qui se partagent à ce titre le butin des brigandages, à l’amitié qui seule permet de vivre libre. Le tyran, quant à lui, vit dans la crainte permanente : n’ayant pas d’égaux, tous le craignent, et par conséquent, il risque à chaque instant l’assassinat. Elias Canetti fera une peinture similaire du « despote paranoïaque » dans Masse et puissance.

Graffiti à Genève, 2007.
Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l’ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l’anarchisme et de la désobéissance civile. Également, et surtout, comme l’un des tout premiers théoriciens de l’aliénation.

Pour comprendre les intentions qui conduisent Étienne de la Boétie à écrire le « Discours de la Servitude Volontaire ou le Contr’un », il faut remonter au drame qui a lieu vers 1548. « En 1539, François Ier, roi de France, tente d’unifier la gabelle. Il impose des greniers à sel près de la frontière espagnole, dans les régions qui en sont dépourvues. En réaction de cette tentative des soulèvements ont lieu. Le premier en 1542, puis le plus grand en 1548 à Bordeaux ». Le connétable de Montmorency rétablit l’ordre de manière impitoyable. Si l’on s’en rapporte à l’écrivain Jacques-Auguste de Thou, ce serait sous l’impression de ces horreurs et cruautés commises à Bordeaux, que la Boétie compose le « Discours de Servitude Volontaire ».

La Boétie s’attache a démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ». Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.

Bien que la violence soit son moyen spécifique, elle seule ne suffit pas à définir l’État. C’est à cause de la légitimité que la société lui accorde que les crimes sont commis. Il suffirait à l’homme de ne plus vouloir servir pour devenir libre ; « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». À cet égard la Boétie tente de comprendre pour quelles raisons l’homme a perdu le désir de retrouver sa liberté. Le « Discours » a pour but d’expliquer cette soumission.

Tout d’abord la Boétie distingue trois sortes de tyrans : « Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race ». Les deux premiers se comportent comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général ne sont guère meilleurs, puisqu’ils ont grandi au sein de la tyrannie. C’est ce dernier cas qui intéresse la Boétie. Comment se fait-il que le peuple continue à obéir aveuglément au tyran ? Il est possible que les hommes aient perdu leur liberté par contrainte, mais il est quand même étonnant qu’ils ne luttent pas pour regagner leur liberté.

La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’il y a ceux qui n’ont jamais connu la liberté et qui sont « accoutumés à la sujétion ». La Boétie décrit dans son « Discours » : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ».

La seconde raison, c’est que sous les tyrans les gens deviennent « lâches et efféminés ». Les gens soumis n’ont ni ardeur ni pugnacité au combat. Ils ne combattent plus pour une cause mais par obligation. Cette envie de gagner leur est enlevée. Les tyrans essaient de stimuler cette pusillanimité et maintiennent les hommes stupides en leur donnant du « pain et des jeux ».

La dernière raison est sans doute la plus importante, car elle nous dévoile le ressort et le secret de la domination, « le soutien et fondement de toute tyrannie ». Le tyran est soutenu par quelques hommes fidèles qui lui soumettent tout le pays. Ces hommes sont appelés par le tyran pour être « les complices de ses cruautés » ou se sont justement rapprochés du tyran afin de pouvoir le manipuler. Ces fidèles ont à leur tour des hommes qui leur sont obéissants. Ces derniers ont à leur dépendance d’autres hommes qu’ils élèvent en dignité. À ces derniers est donné le gouvernement des provinces ou «le maniement des deniers ». Ce maniement est attribué à ces hommes « afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection ».

Tout le monde est considéré comme tyran. Ceux qui sont en bas de la pyramide, les fermiers et les ouvriers, sont dans un certain sens « libres » : ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et font du reste de leur temps libre ce qui leur plaît. Mais « s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude » ? En d’autres termes, ceux qui sont en bas de l’échelon sont bien plus heureux et en quelque sorte bien plus ‘libres’ que ceux qui les traitent comme des « forçats ou des esclaves ». « Est-ce là vivre heureux ? Est-ce même vivre ? », se demande la Boétie. Ces favoris devraient moins se souvenir de ceux qui ont gagné beaucoup auprès des tyrans que de ceux qui, « s’étant gorgés quelque temps, y ont perdu peu après les biens et la vie ».

Par ailleurs il est impossible de se lier d’amitié avec un tyran, parce qu’il est et sera toujours au-dessus. « Il ne faut pas attendre de l’amitié de celui qui a le cœur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir. Mais ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, mais bien ceux qui le gouvernent. » Pour achever son « Discours » la Boétie a recours à la prière. Il prie un « Dieu bon et libéral pour qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière ».