LE DISCOURS SUR LA SERVITUDE VOLONTAIRE DE LA BOETIE…. UNE DES BASES DE LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART

UN VAGABOND CÉLESTE… VIT HORS TEMPS, HORS RÉALITÉ ET HORS SERVITUDE PARCE QU’IL NE COMMANDE À PERSONNE NI… N’OBÉIT À PERSONNE.

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Pierrot vagabond
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WIKIPEDIA SUR LA BOETIE

Lorsqu’il écrit ce texte, vers 1548, Étienne de La Boétie est un étudiant en droit de 18 ans, à l’université d’Orléans, qui se prépare à une carrière dans la magistrature. Sans doute marqué par la brutalité de la répression d’une révolte anti-fiscale en Guyenne en 1548, il traduit le désarroi de l’élite cultivée devant la réalité de l’absolutisme.

Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s’est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le tyran en domine cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au tyran. Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.

Dans ce texte majeur de la philosophie politique, repris à travers les âges par des partis de colorations diverses, La Boétie oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance et qui se partagent à ce titre le butin des brigandages, à l’amitié qui seule permet de vivre libre. Le tyran, quant à lui, vit dans la crainte permanente : n’ayant pas d’égaux, tous le craignent, et par conséquent, il risque à chaque instant l’assassinat. Elias Canetti fera une peinture similaire du « despote paranoïaque » dans Masse et puissance.

Graffiti à Genève, 2007.
Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l’ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l’anarchisme et de la désobéissance civile. Également, et surtout, comme l’un des tout premiers théoriciens de l’aliénation.

Pour comprendre les intentions qui conduisent Étienne de la Boétie à écrire le « Discours de la Servitude Volontaire ou le Contr’un », il faut remonter au drame qui a lieu vers 1548. « En 1539, François Ier, roi de France, tente d’unifier la gabelle. Il impose des greniers à sel près de la frontière espagnole, dans les régions qui en sont dépourvues. En réaction de cette tentative des soulèvements ont lieu. Le premier en 1542, puis le plus grand en 1548 à Bordeaux ». Le connétable de Montmorency rétablit l’ordre de manière impitoyable. Si l’on s’en rapporte à l’écrivain Jacques-Auguste de Thou, ce serait sous l’impression de ces horreurs et cruautés commises à Bordeaux, que la Boétie compose le « Discours de Servitude Volontaire ».

La Boétie s’attache a démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ». Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.

Bien que la violence soit son moyen spécifique, elle seule ne suffit pas à définir l’État. C’est à cause de la légitimité que la société lui accorde que les crimes sont commis. Il suffirait à l’homme de ne plus vouloir servir pour devenir libre ; « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». À cet égard la Boétie tente de comprendre pour quelles raisons l’homme a perdu le désir de retrouver sa liberté. Le « Discours » a pour but d’expliquer cette soumission.

Tout d’abord la Boétie distingue trois sortes de tyrans : « Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race ». Les deux premiers se comportent comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général ne sont guère meilleurs, puisqu’ils ont grandi au sein de la tyrannie. C’est ce dernier cas qui intéresse la Boétie. Comment se fait-il que le peuple continue à obéir aveuglément au tyran ? Il est possible que les hommes aient perdu leur liberté par contrainte, mais il est quand même étonnant qu’ils ne luttent pas pour regagner leur liberté.

La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’il y a ceux qui n’ont jamais connu la liberté et qui sont « accoutumés à la sujétion ». La Boétie décrit dans son « Discours » : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ».

La seconde raison, c’est que sous les tyrans les gens deviennent « lâches et efféminés ». Les gens soumis n’ont ni ardeur ni pugnacité au combat. Ils ne combattent plus pour une cause mais par obligation. Cette envie de gagner leur est enlevée. Les tyrans essaient de stimuler cette pusillanimité et maintiennent les hommes stupides en leur donnant du « pain et des jeux ».

La dernière raison est sans doute la plus importante, car elle nous dévoile le ressort et le secret de la domination, « le soutien et fondement de toute tyrannie ». Le tyran est soutenu par quelques hommes fidèles qui lui soumettent tout le pays. Ces hommes sont appelés par le tyran pour être « les complices de ses cruautés » ou se sont justement rapprochés du tyran afin de pouvoir le manipuler. Ces fidèles ont à leur tour des hommes qui leur sont obéissants. Ces derniers ont à leur dépendance d’autres hommes qu’ils élèvent en dignité. À ces derniers est donné le gouvernement des provinces ou «le maniement des deniers ». Ce maniement est attribué à ces hommes « afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection ».

Tout le monde est considéré comme tyran. Ceux qui sont en bas de la pyramide, les fermiers et les ouvriers, sont dans un certain sens « libres » : ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et font du reste de leur temps libre ce qui leur plaît. Mais « s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude » ? En d’autres termes, ceux qui sont en bas de l’échelon sont bien plus heureux et en quelque sorte bien plus ‘libres’ que ceux qui les traitent comme des « forçats ou des esclaves ». « Est-ce là vivre heureux ? Est-ce même vivre ? », se demande la Boétie. Ces favoris devraient moins se souvenir de ceux qui ont gagné beaucoup auprès des tyrans que de ceux qui, « s’étant gorgés quelque temps, y ont perdu peu après les biens et la vie ».

Par ailleurs il est impossible de se lier d’amitié avec un tyran, parce qu’il est et sera toujours au-dessus. « Il ne faut pas attendre de l’amitié de celui qui a le cœur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir. Mais ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, mais bien ceux qui le gouvernent. » Pour achever son « Discours » la Boétie a recours à la prière. Il prie un « Dieu bon et libéral pour qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière ».

LE RAPPORT 1996 DE LA COMMISSION ROYALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES…. UN PAS GIGANTESQUE VERS LE CANADA PAYS OEUVRE D’ART

Ce qui est fantastique quand on lit . la constitution du Canada commentée par Gérald A Beaudoin, ce sont les évidences des marqueurs historiques de la nation qui se désagrègent devant la primauté de la charte des droits et libertés encastrée dans le rapatriement de constitution en 1982.

Par exemple….Ce n’est pas anodin que le Québec le 15 avril 1997 (p.573) ait modifié à l’unanimité le système scolaire confessionnel actuel par un système unique non confessionnel par une résolution soustrayant le Québec de l’application des paragraphes 93 (1) à (4) de la loi constitutionnelle de 1867. Le Québec, par le fait même, changeait les structures des commissions scolaires; elles seront dorénavant établies sur une BASE LINGUISTIQUE (francophones et anglophones) et non plus sur une base religieuse (catholiques protestantes). Ce faisant, le gouvernement du Québec a eu recours à la loi 43 de la loi constitutionnelle de 1982, soit la formule bilatérale, puisque la modification concernée ne concerne que le Québec.

COMMENTAIRE

Ce que cette loi ne dit pas… c’est que la religion étant un système de croyances, une construction sociale où la vérité ne fut jamais inclue objectivement, L’Etat a pris la décision peu à peu de se désengager par une séparation radicale d’avec l’éducation, enclavant toute croyance religieuse au domaine privé.

De la race, la religion la langue, il ne reste que la langue pour unir le Québec traditionnel… Il est prévisible que dans une cinquantaine d’années, le besoin d’un bilinguisme ou même trilinguisme additif oblige aussi le Québec à se nano-normaliser pour pouvoir être compétitif mondialement…. la langue devenant à son tour objet privé.

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LE RAPPORT DUSSAULT-ERASMUS, ou autrement dit le rapport de la commission royale (21 novembre 1996) sur les peuples autochtones est un véritable hymne à la réparation du tort causé historiquement aux autochtones du Canada.

Retenons la phase transitoire à quatre volets (p.706)

1- la promulgation par le gouvernement du Canada d’une proclamation royale et l’adoption d’une législation complémentaire pour mettre en œuvre les aspects de la relation renouvelée qui sont du ressort fédéral.

2- LA RECONSTRUCTION DES NATIONS AUTOCHTONES*** et leur code de citoyenneté en vue de leur reconnaissance aux termes d’une nouvelle loi sur la reconnaissance et le gouvernement des nations autochtones.

3- la négociation d’un accord-cadre pancanadien jetant les bases de la création d’un ordre de gouvernement autochtone dans la fédération canadienne.

4- la négociation et le renouvellement de traités entre les nations autochtones reconnues et les autres gouvernements canadiens.

en annexe, la commission préconise (entre autres) d’un parlement autochtone, appelé chambre des premiers peuples, où siègeraient les représentants des diverses nations (entre 75 et 100 membres.) Cette chambre serait dotée de pouvoirs réels, ce qui comprendrait, selon la Commission «le pouvoir de prendre des initiatives législatives et d’exiger, sur toute question revêtant une importance critique pour les peuples autochtones, l’aval de la majorité des membres. Toute mesure législative serait ensuite renvoyée à la chambre des communes pour faire obligatoirement l’objet d’un débat et d’un vote.

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Pierrot vagabond

LE JUGEMENT DE LA COUR SUPRÊME DU CANADA SUR LA SÉCESSION D’UNE PROVINCE AU CANADA…. (20 AOÛT 1998)… UN CHEF D’OEUVRE LUMINEUX DE DROIT CONSTITUTIONNEL

La constitution du Canada
institutions
partage des pouvoirs
charte canadienne des droits et libertés
1490 pages
Gérald-A Beaudoin
avec la collaboration de Pierre Thibault
3eme édition…

Je suis ébloui… rendu à la page 413… Ce que ne dit pas le document, ni la constitution d’ailleurs… c’est le scandale intellectuel que constitue l’a priori que le Canada a deux peuples fondateurs… alors que les autochtones étaient là avant nous.

Bien que le sénat canadien ait été conçu pour défendre les intérêts régionaux du Canada, (le Canada étant une fédération et non une confédération avec les droits résiduels appartenant à Ottawa, contrairement aux États-Unis où ils appartiennent aux états), le fait que les rencontres interprovinciales avec le fédéral ont historiquement joué ce rôle a vidé de son sens architectural du droit abstrait la profondeur politique qu’il aurait pu jouer dans la dynamique du partage des pouvoirs et des tensions politiques qui en résultent.

Voilà pourquoi, à mon humble avis, dans le renouvellement de la constitution, le Sénat pourrait être consacré aux VIES PERSONNELLES OEUVRE D’ART DES MINORITÉS INVISIBLES DE LA VIE CIVILE DU CANADA.

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Ce que j’aime dans le jugement de la cour suprême du Canada sur la sécession d’une province du Canada, c’est les deux constats suivants

p.322

Une déclaration unilatérale d’indépendance est inconstitutionnelle, tant du point de vue du droit constitutionnel canadien que du point de vue du droit international déclare À L’UNANIMITÉ la cour suprême dans LE RENVOI SUR LA SÉCESSION DU QUEBEC. Mais ajoute la cour, le Québec peut tenir un référendum sur la sécession et, avec une question et une majorité claires, le reste du Canada AURA L’OBLIGATION CONSTITUTIONNELLE de négocier les termes de l’accession du Québec à l’indépendance.

p.325

« Le Québec ne possède pas, en vertu du droit international, le droit de procéder unilatéralement à la sécession. Le Québec exerce son droit à l’autodétermination sur le plan interne mais ne remplit pas les critères requis pour exercer un droit à l’autodétermination sur le plan externe, CAR LES QUÉBÉCOIS NE FORMENT PAS UN PEUPLE COLONISÉ ET OPPRIMÉ.******
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COMMENTAIRE

Je suis content de m’être tapé les biographies des présidents américains, dans le contexte d’une séparation des pouvoirs check and balance et de leur oscillation historique entre la primauté du pouvoir du sénat à laquelle fait suite la présidence impériale jusqu’à Nixon suivi de la présidence en péril.

Au Canada les droits de convenance historique issus du commown law britannique, entrecroisés aux droits légaux, donnent à la prospective créatrice de notre droit constitutionnel une fraîcheur beaucoup mieux adaptée, me semble-t-il à la société nano-numérique qui succèdera à l’ère postmoderniste des sociétés désacralisées que constitue la sécularité des institutions civiles.

Pendant que le rêve amécirain creuse l’écart entre les classes sociales, le rêve canadien peut, me semble-t-il, dessiner l’hymne consacré aux droits des personnes humaines dans l’état œuvre d’art issu d’une masse critique de vies personnelles œuvres d’art, hors race, hors religion, hors langue que constitue l’étiquette la plus évoluée de PAYS OEUVRE D’ART.

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Pierrot vagabond

FRANK SCOTT, LE MICHEL-ANGE DU DROIT CONSTITUTIONNEL CANADIEN

Ce que j’adore de mon merveilleux partenaire de recherche intellectuelle, Michel le concierge, c’est son sens de l’image juste quand je lui expose chaque matin 6h.am le résumé de mes 200 à 400 pages de lecture de la journée d’avant. Frank Scott, Michel-Ange du droit constitutionnel canadien, l’expression vient de lui, comme bien d’autres d’ailleurs.:))))))

Mon plan de match se précise… j’ai lu la biographie de tous les présidents des États-Unis jusqu’à Carter, la biographie de Frank Scott, trois livres de Jacob Burckhardt…. mais avant de parcourir la biographie des premiers ministres canadiens, je vais me donner une connaissance plus pointue du droit constitutionnel canadien….

L’Université McGill dans ma mire en Septembre pour mon doctorat avec ma question de base qui semble se cimenter…

QUELLES SONT LES CONDITIONS D’INTELLIGENCE PHILANTHROPIQUE NÉCESSAIRE AU SURGISSEMENT DU CANADA PAYS OEUVRE D’ART?

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Pierrot vagabond

LA PRIMAUTÉ DU COSMOPOLITISME… LA FORME LA PLUS ÉVOLUÉE DE L’INDIVIDUALISME ASCÉTIQUE ET ESTHÉTIQUE

La primauté du droit, sur la langue, la race ou la religion, permet une vision cosmopolitique du devenir du genre humain sur la planète terre.

Le Québec du parti québécois donnant primauté à la langue française, dans une tradition ultra-montiste janséniste donnant un fondement déguisé à une aristocratie radicale de la race, me semble sans avenir dans un monde nano-moderniste.

L’individu de demain sera multi-identitaire par fierté, parce que cosmopolitique par élégance intellectuelle… et en ce sens, le Canada dans sa réforme constitutionnelle est promis à un brillant avenir…

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Pierrot vagabond

L’ETAT VU COMME UNE OEUVRE D’ART ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDIVIDU

LA CIVILISATION DE LA RENAISSANCE EN ITALIE
Paris 1958 (traduction)
p.63

L’ETAT ITALIEN ET L’INDIVIDU

Au moyen-âge, les deux faces de la conscience, la face objective et la face subjective, étaient en quelque sorte voilées; la vie intellectuelle ressemblait à un demi-rêve. Le voile qui enveloppait les esprits était un tissu de foi et de préjugés, d’ignorance et d’illusions; il faisait apparaître le monde et l’histoire sous des couleurs bizarres; quant à l’homme, il ne se connaissait que comme RACE, PEUPLE, PARTI, CORPORATION, FAMILLE, ou sous toute autre forme générale ou collective. C’est l’Italie qui la première déchire ce voile et qui donne le signal de l’étude OBJECTIVE DE L’ETAT et de toutes choses objectives en ce monde; mais à côté de cette manière de considérer les objets se développe l’aspect subjectif; L’HOMME DEVIENT INDIVIDU SPIRITUEL et il a conscience de ce nouvel état. Tel on avait vu jadis le Grec s’élever en face du monde barbare, l’Arabe en face des autres asiatiques, Il ne sera pas difficile de prouver que c’est la situation politique qui a eu la plus grande part à cette transformation.

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Pierrot vagabond

LE SPECIALISTE DE JACOB BUCKHARDT EST A L’UNIVERSITÉ MCGILL…. JOHN RIDERICK HINDE

Jacob Burckhardt and the crisis of modernity
John Riderick Hinde
Montréal, McGill-queen university press
2000
p.26

in the historical context of the renaissance created by Burckhardt, the rise of this modern individual results not just in the creation of the state as a work of art, but also in the creation of the self as a work of art.

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Wowwww…. Frank Scott, Jacob Burckhardt, université McGill… je m’approche de mon inscription au doctorat… comme si mon projet se précisait… compléter le rêve constitutionnel de Frank Scott en passant de son CANADA ETAT OEUVRE D’ART au concept nano-moderniste de notre (Michel, Marlene Pierrot) CANADA PAYS OEUVRE D’ART…. dans un idéal néo-humaniste fait de citoyens vies personnelles œuvre d’art.

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Pierrot vagabond

L’ÉTAT OEUVRE D’ART… CONFÉRENCE FRANK SCOTT 1950

Sandra Djwa
F.R. SCOTT
UNE VIE
p.374-375-376

La conférence de Scott, qui a pour titre «l’État œuvre d’art», illustre à quel point le nationalisme, l’artiste et le juriste se rejoignent dans son imagination. Dans une certaine mesure, Scott y démontre l’unité de ses préoccupations.

Dans son discours, Scott affiche une opinion idéalisée du fédéralisme canadien – UNE SOCIÉTÉ JUSTE telle que conçue par un roi philosophe et juriste. « La société est en fait un amalgame d’institutions, une toile de relations. Partout, autour et au-dessus, il y a le droit et l’État, liant le tout et imposant un degré d’uniformité qu’aucun autre facteur de cet ensemble ne possède en lui-même. » Y a-t-il une esthétique de la société? ou bien donnons-nous un sens large à l’expression «le beau» en l’appliquant à une institution tout comme à un art? Scott répond par la négative et se rapporte à l’utilisation qu’en fait Jacob Burckhardt et à son étude du X1Xeme siècle sur les cités-États d’Italie, dans la civilisation de la Renaissance en Idalie. Burckhardt y parle de «l’État comme le résultat de la réflexion et du calcul, l’État comme une œuvre d’art». Les États italiens, en raison de l’ordre et de la planification qui les caractérisent, sont des œuvres d’art……

…. Qui sera le créateur du bel État du Canada et comment ce maître artiste choisira-t-il le style de son œuvre?….. la politique, affirme-t-il EST L’ART DE CRÉER DES ARTISTES. C’est l’art d’élaborer, dans la société, les lois et les institutions qui donneront le mieux l’impulsion nécessaire au jaillissement de l’esprit créateur enfoui, à des degrés divers, en chacun de nous. La bonne politique a pour but le DÉVELOPPEMENT MAXIMAL DE CHAQUE INDIVIDU. LIBÉREZ L’ARTISTE EN NOUS ET LA BEAUTÉ DE LA SOCIÉTÉ ADVIENDRA D’ELLE-MÊME.»

Cette vision de la société, tournée, en priorité, vers la culture de l’individu, et de «LA PRIMAUTÉ DU DROIT» COMME ÉTANT NÉCESSAIRE À LA PROTECTION DE L’INDIVIDU ET DE LA SOCIÉTÉ, aura une grande portée au Canada dans les années 1970

…. «la thèse Scott» qui s’est affirmée de manière spectaculaire avec le rapatriement de la Constitution en 1982 et la charte des droits.

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Pierrot vagabond

IL FAUT PENSER L’ÉTAT COMME UNE OEUVRE D’ART….FRANK SCOTT…P.359

EXTRAIT
p.267

Les dates cruciales de l’histoire du Canada sont1663, 1763, 1774, 1791, 1840, 1867, 1931. A chacun de ces moments correspond un changement dans la structure gouvernementale, qui permet de mettre en route quelques nouveaux plans ou objectifs concernant le peuple canadien. Les changements juridiques sont, comme toujours, le moyen d’y arriver.
Quels sont les buts qui sous-entendent chaque nouvelle forme constitutionnelle? Qui définit les objectifs? qui les choisit? Répandre le catholicisme et la culture française, étendre la puissance et le commerce anglo-saxons NE SONT PAS DES CONCEPTS CANADIENS. L’amalgame canadien est-il un objectif en soi? Surtout a-t-il un objectif démocratique?

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p.328

Pour Scott, le droit a une qualité esthétique. Lui-même s’exprime avec élégance, clarté et conviction.

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p.347

L’objectif suprême d’une société juste est de partager sa richesse avec les autres.

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p.358

The world is my country
the human race is my race
the spirit of man is my God
the future of man is my heaven.

La vision morale de Scott,sapolitique et sa poésie sont si intimement liées que l’on peut voir dans «Creed» une confirmation de ses convictions, un manifeste politique ou un credo esthétique….

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p.359

« Je n’ai jamais senti la moindre contradiction entre… la politique et la poésie, car la politique que j’ai professée était pour moi UNE VISION CRÉATRICE DE LA SOCIÉTÉ…. VOUS POUVEZ PENSER L’ÉTAT COMME UNE OEUVRE D’ART.»

En conséquence, il déclare en 1963, que « LA POLITIQUE EST L’ART DE FAIRE DES ARTISTES» et justifie ce paradoxe en affirmant que la politique est « l’art de planifier et d’élaborer les ressources naturelles de la société au bénéfice de tous». Le premier objectif de l’action politique devrait donc être L’INDIVIDU ET SON DÉVELOPPEMENT, afin que «le potentiel inhérent à chaque personne dotée d’un tempérament artistique ou créatif soit pleinement susceptible d’être mis en valeur».

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Pierrot vagabond

FRANK SCOTT BIOGRAPHIE….EXTRAITS POUR LE DOCTORAT

Frank Scott, une vie
biographie
Sandra Djwa
2001 les éditions Boréales pour les éditions françaises
1987 pour l’édition anglaise
extraits…

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p.105

Le groupe est l’une des nombreuses manifestations du nationalisme qui prévalait dans les années 1920. L’esprit qui règne après la guerre favorise l’éclosion d’un vif désir de posséder un art et une littérature authentiquement canadiens qui, selon l’idée la plus répandue, confirmeraient l’existence D’UNE NATION CANADIENNE.

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p.107

Si su Canada, le lien entre l’art et l’identité nationale a toujours été très étroit, il n’a jamais été aussi fort qu’au milieu des années 1920. En automne 1924, le groupe des sept est un phénomène national; l’énorme succès qu’il obtient à l’exposition de Wembley, cette année-là, a convaincu les visiteurs britanniques et par la suite les Canadiens, de l’existence d’un art canadien bien distinct. Comme il faut s’y attendre, les membres du groupe de Scott ont de grandes affinités avec les artistes canadiens et les mécènes de l’art.

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p.129

En fait, dans une nation en pleine mutation comme le Canada des années 1920, où le nationalisme et le modernisme romantique coexistent, de telles théories sont contraignantes. Smith, qui rejette les sujets canadiens et romantiques en faveur du cosmopolitisme, se coupe d’une grande partie de son public naturel. Scott, dont la conception du moderne n’exclut pas un paysage canadien quelque peu agrémenté à la sauce romantique, continue avec E.J. Pratt, d’écrire le poème nordique (et romantique) qui trouve infailliblement écho dans le public.

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p.167

Si, dans les années 1920, le jeune Scott s’interroge principalement sur sa vocation, sur l’art canadien et sur l’identité nationale, c’est surtout la grande question de la réforme de la société canadienne, par le biais de la politique et du droit, qui retient son attention dans les années 1930. La constitution, croit-il, définit, au sens large, la forme d’un Canada indépendant, juste et responsable sur le plan social. Il affirmera plus tard avec une pointe d’ironie que «la politique est l’art de faire des constitutions». Il étudie attentivement le texte de la constitution en prenant chaque mot au sens strict, ce qui l’amène à entreprendre une analyse critique des arrêts qui font jurisprudence en la matière, sans perdre de vue ce qui fait l’esprit du texte de la loi, c’est-à-dire «la sorte de Canada que l’acte de l’Amérique du nord britannique a tenté de créer, et qui, je le pense encore aujourd’hui, valait mille fois la peine d’exister». En droit, en politique et en poésie, son être rationnel et universitaire vit en parfaite symbiose avec son être moral et créatif.

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p.186

Une question clé revient sans cesse sur le tapis durant les années 1930 chez les Scott, chez les Lyman, au restaurant Samovar, rue Peel: « l’art doit-il se contenter d’être de l’art ou doit-il se mettre au service de la société?». Même si bien des gens considèrent que l’aspect social en art, est important, on continue de débattre face aux théories qui défendent l’indépendance de l’art. Ce débat touche les deux Scott (Frank et Marian, sa femme qui est peintre); ni l’un ni l’autre ne croient que l’art peut être subordonné entièrement à la position d’un parti, mais Scott a pourtant le sentiment que l’on ne peut plus apprécier l’art en lui-même

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p.255

Ce désir de se démarquer de la Grande Bretagne, clame Scott, trouve sa source non seulement dans le patriotisme canadien, mais aussi dans le fait qu’au moins la moitié de la population canadienne n’a pas de liens de sang avec la Grande-Bretagne, ce qui rend bien difficile au Canada le maintien de l’unité nationale.

« S’il est une société assez bonne pour cimenter d’une même loyauté toutes les races du Canada et leur permettre de surmonter leurs différences au point où ils pourront instaurer une union politique stable, alors c’est dans la conception même du Canada comme NATION qu’elle se trouve. L’ÉDIFICATION D’UNE SOCIÉTÉ JUSTE et coordonnée au sein de ce vaste territoire, l’élimination de la pauvreté et de l’insécurité grâce à l’utilisation sage des ressources naturelles, le développement des arts et des sciences, la liberté politique et spirituelle – tout cela en maintenant un équilibre entre les revendications des minorités raciales et religieuses – c’est une tâche… qu’on aura du mal à accomplir, sauf si l’on relègue aux oubliettes la politique étrangère impérialiste et désuète.»

L’idée d’une «société juste» lui est venue au printemps de 1939, en même temps qu’ont commencé des rencontres avec un groupe de gauchistes et de nationalistes canadiens-français pour discuter de politique étrangère.

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p.277

Pendant les années 1930, la lutte pour le bien de la société a pris le pas sur l’esthétisme de Scott. Toutefois, il reprend les vieilles notions du bien, du vrai et du beau pour les examiner dans une perspective humaniste et internationale. Tout ce travail de réflexion SUR LE CONCEPT DE DÉMOCRATIE lui fait entrevoir LE LIEN QUI UNIT LA DÉMOCRATIE ET LA BEAUTÉ. Pour Scott, l’artiste a droit à une place importante parmi les chefs de file de la démocratie. La démocratie «aura faim de beauté qu’elle sait en attente d’être créée. Les principaux ressorts de la démocratie sont la vérité, le beau, l’ordre, la création, la maîtrise et le savoir-faire. Ce sont aussi les ressorts de l,art. L’homme créant la vie, l’homme vivant la vie, l’homme comprenant la vie- tous se rejoignent dans ces deux projets.

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Pierrot vagabond