Il est 11h.30 du soir… je me suis couché à 8h.30 en disant à Marlene et Michel…. Je vais dormir… je veux me lever à minuit pour passer la nuit à réfléchir sur la dramaturgie de notre doctorat… le piton de la liberté…. faire en sorte que lorsque l’archétype de Pierrot vagabond dans le ier 100 pages terminé… devienne un émouvant témoignage d’amitié à mes deux partenaires archétypes hologrammiques… Michel le concierge .. maître k-onteur de la k-onditon humaine… puis Marlene la jardinière … la beauté du monde en action par ses jardins…
Et Michel de me dire… Mais pourquoi te lever à minuit? … et moi de lui répondre… Parce que à ça me rend heureux… comme quand le soir après le travail… tu répètes ta guitare…
Mais j’aurais pu ajouter…. Pourquoi minuit? parce que c’est magnifiquement poétique pour qui est fiancé à la poésie…
Quand mon socle abjetal qu’est mon k-orps s’est déposé sur la planche de bois…. tout de suite une brosse d’être est venue lentement et somptueusement me visiter… Puis…. à sa suite… comme une longue caravane de trésors à offrir à ma fiancée la poésie… des débris de la mémoire du k-oeur…. des fragments d’un tel scintillement comme des étoiles du passé fluides, éphémères mais éternelles parce que reconnaissance d’avoir été vécues…. telle une trace d’impossible dans un univers d’effroi….
Toutes mes vies de couples…. et j’ai du en avoir une dizaine au moins…. furent des univers d’effroi…. J’arrive pas à comprendre…. mais en même temps si….
On aurait dit que la poésie s’attristait quand je prenais pause avec une femme pour vivre l’ontike à deux…. Ce n’était pas la faute de la femme…ni la mienne je crois… mais je n’ai rendu heureuse aucune de ces femmes et aucune ne m’a rendu heureux….
Ma fiancée la poésie m’attendait dehors…. la première fois qu’elle s’est présentée à moi…. ce fut lorsque je donnai des fleurs sur scène… je devais avoir 5 ou 6 ans… peut-être moins même…. je savais que cela serait ma vie…. Puis quand les deux hobos ont sauté du train… je devais avoir 5 ou 6 ans… je savais que cela serait ma vie…
On aurait dit des fragments de poésie déposés en moi…. éternellement en moi… qui prenaient fondation tels des châteaux d’impossibles….
Mes nuits sont remplies de visites de fragments de poésie…. qui me provoquent des brosses d’être et d’attaques d’être. Le libre-arbitre de ma conscience reste étrangement respectueux de ces fiançailles entre le rien et le rien en moi.
Qu’est-ce que la poésie? Pour moi…. c’est de la philosophie qui dépose un genou par terre devant l’énigme de la beauté du monde.
Je me rappelle l’été de Rose Ouellet la poune à la butte aux Pierrots, soit l’ancienne butte à Mathieu que nous les deux Pierrots…. Pierre David et moi-même avions transformé et en boîte d’animation et en salle de spectacle.
Le succès que nous eûmes cet été là fut fascinant… Durant l’année j’avais été professeur de philosophie au conservatoire de musique de Montréal avec un cours que j’avais inventé… QUESTIONS SUR LA VIE D’ARTISTE À TRAVERS LES SIÈCLES…. Je chantais aux Pierrots deux Pierrots le soir tout en écrivant notre partie du spectacle avant que la Poune arrive sur scène.
Ma iere épouse et moi avions acheté la maison ou Raymond Lévesque y écrivait ses revues…. elle y travaillait comme serveuse et moi j’y chantais….
Mais c’est la nuit que mes fiançailles avec la poésie avait lieu… Dès que le théâtre fermait, je prenais une brouette et , pierre par pierre, ramassées sur la route, une à une… je faisais mon chemin de pierre de ma maison à en-dessous de la scène de la butte…. de façon à ce que mes cendres un jour y soient enterrées discrètement… Puis , certaines nuits, j’allais me laver…. enfiler un pyjama, des pantoufles et je franchissais les quelques pieds de ma maison à la scène… entrais dans la butte par en arrière … j’allumais les lumières et poétiquement… j’allais laver le plancher avec une moppe… en me disant… ce fragment de poésie là… je ne l’oublierai jamais….
J’ai souvenir , au retour… du chant des grillons…. ah le chant des grillons… comme il m’a accompagné tout au long de mes vagabondages de fin d’été….
Je me disais… la poésie qui m’habite … les grillons… ce sont mes deux hobos qui sautent du train de la k-ondition humaine en moi ….. J’avais beau avoir du succès partout dans ma vie…. je ne rêvais que de sauter du train de la k-ondition humaine….
PRENDRE ENCORE ET TOUJOURS LE PARI DU RIEN … car la poésie d’un rêve big bang se vit dans la marge…. et même au-delà, là ou plus rien n’existe….
N’être plus rien… que la joie du plus rien…. AUCUN DE MES AMOURS NE M’A RENDU HEUREUX… ET JE N’AI RENDU HEUREUSE AUCUNE DE MES AMOURS…. Je crois que j’ai toujours été trop heureux fiancé à la poésie pour avoir du talent en amour … je ne comprends pas les drames de l’ontike…. les drames de la survie… les drames de l’ambition…. Je ne saisis pas les dynamiques des belles familles, les rapports hiérarchiques, les non-dits, les défaites, les secrets de famille…. Je ne comprends que LES DEUX HOBOS QUI SAUTENT DU TRAIN DE LA K-ONDITION HUMAINE.
Quand j’étais petit… il arrivait parfois que ma mère en pleurant , me dise…. TOI … ON SAIT BIEN… T’AS BESOIN DE PERSONNE… Je ne comprenais pas ses larmes…. ni ses phrases… j’allais sur la voie ferrée de mes deux hobos… et je criais à tue-tête…. JE NE VIEILLIRAI JAMAIS…. JE NE VIEILLIRAI JAMAIS…. et je courais cheveux au vent…. et je peux dire que j’ai tenu promesse… Je n’ai jamais vieilli….. ma fiancée la poésie me l’a interdit…..
Quand le clown de Toronto au Japon m’a initié aux quatre étapes de la vie DE MAÎTRE DE RIEN ( cabotinage, don de soi, communion et catharsis) …. quand mon maître en philosophie m’a initié à l’essentiel (Il y a beaucoup de professeurs de philosophie, peu de philosophes), Quand Rose Ouellet la Poune m’a initié aux secrets du rire (Quand le public est lent va vite, quand le public est vite, va lent) …. c’est le poète en moi qui se fit lampadaire de l’impossible….
J’ai mis ma vie à devenir MAÎTRE DU RIEN, MAÎTRE EN PHILOSOPHIE, MAÎTRE DES LOIS DU RIRE ET DES LARMES….
Et c’est là que je suis devenu un rêveur au service des rêveurs… avec une dévotion qui m’étonne moi-même ….Quand je vois une rêveuse ou un rêveur qui risque d’être écrasé par la beauté ou la grandeur de son rêve… je donne tout… tout mais vraiment tout…
A L’UQAM par exemple… j’ai vu un rêve tellement beau, tellement grand que je me suis privé de manger pour que l’autre mange… que je me suis privé de m’acheter pour que les frais de scolarité de l’autre soient payés….que je me suis privé même d’un café pour que l’autre puisse prendre un café…. J’étais obsédé nuit et jour par l’autre… le rêve de l’autre…. c’est sacré un rêve…. surtout un rêve doctoral…
J’y étais vagabond poète, recteur poétique non inscrit….en pantoufles… passant ses jours … tous les jours en fait et dans le temps des fêtes cette année… ses nuits et jour à vagabonder la connaissance avec ma fiancée LA POÉSIE… qui elle non plus n’a jamais vieilli entre mes bras de larmes de joie.
Et les deux hobos, les applaudissements quand je donne des fleurs, les grillons, les chevreuils qui dansent et dansent et dansent en moi… que ce fut à la bibliotèque de l’université Mc Gill, Concordia, université de Montréal ou université du Québec.
Cela m’a pris du temps à comprendre qu’UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU K-OEUR PERMETTAIT DE FRANCHIR LA POROSITÉ DU MULTIVERS DONT LES BROSSES D’ÊTRE ET LES ATTAQUES D’ÊTRE TÉMOIGNAIENT SOUR FORME DE QWALIA.
et ce sont sous la beauté des qwalias des débris de la mémoire du k-oeur…. que la poésie et la philosophie …. se font feu de joie.
LE PARI DU RIEN…. ego sum pauper… nihil habeo… et nihil dabo….
Quand j’ai donné ma maison par acte notarié… je suis sorti… sans refermer la porte derrière moi…. n’emportant rien d’autre que 2 paires de jeans.., 3 chemises courtes… un manteau d’hiver… les bottes de mon grand-pèere Lucien dans mes pieds… La t.v. marchait encore… pour me rappeller qu’une t.v. qui marche ne va jamais bien loin.
LE PARI DU RIEN…. fut…est sera ma vie jusqu’au dernier souffle.
Pierrot vagabond
10-LE BÂTON DE LA STE-VIERGE
Quand j’arrive chez Raynald Boutin à La Tuque, et qu’il me remet un vieux bâton scout, depuis 30 ans dans sa cave, sculpté par son gars alors qu’il avait 13 ans, il y avait à l’intérieur du haut du bâton, une petite grotte avec une statue de la Ste-Vierge, la même qu’il y a 30 ans…
Et je marchai trois jours avec la Ste-Vierge. Je me rendais compte que son personnage était passé de réalité à raconte et de raconte à conte. Elle n’était plus qu’un conte qui vacillait sur son trône de coup de bâton en coup de bâton. Elle tomba du bâton plusieurs fois, je la reposai.
Plus j’avançais avec, plus j’étais mal à l’aise… Je me rappelai de ce raconte du Frère André vécu personnellement à l’oratoire St-Joseph.
J’avais passé plus d’un an à lire des livres de théologie, à assister de 3 à 7 messes par jour juste pour mesurer la distance phénoménologique et culturelle entre mon enfance et ma vieillesse.
La caféteria de l’oratoire St-Joseph était mon bureau. J’y écrivais des chansons avec ma guitare.. Durant plus de 2 mois, un homme d’une quarantaine d’années, chauve habita la même table devant son portable.
Un après-midi, il traverse diagonalement, se rend à ma place et me dit: j’en peux plus de souffrir… Je lui dis, viens je t’emmène au tombeau du frère André, tu vas déposer tes mains et tu vas lui dire à haute voix ce que tu voudrais qu’il fasse pour toi:)))
Et l’homme de dire… frère André, j’ai perdu ma femme, mes enfants, mon emploi, je vis dans une petite chambre minable à Verdun, je me suis fait une blonde mais je suis aussi à la veille de la perdre… Frère André, je suis incapable de vivre seul, donnes-moi une femme et fais que je sois certain que c’est toi qui me l’envoie:)))
Et moi de lui dire… fais attention à ce que tu demandes… le frère André est réputé pour être très vite et tu risques d’être pogné avec la femme:)))
Le soir, une voix à l’intérieur de moi-même me dit qu’il y a urgence à l’oratoire de de m’y rendre immédiatement… je prend le petit autobus… arrivé en haut.. je croise l’homme qui me dit… Ca adonne bien que je te vois, je m’en vais me tuer…..
Tu vas faire ça comment que je lui dis… Je m’en vais me jeter en bas du métro. Ca parait que tu viens pas de Montréal que je lui dis… ici tout le monde sait que c’est le meilleur moyen pour rester infirme toute ta vie…
Je l’emmenai avec moi au petit bar sur la rue St-Denis, empruntai une guitare et la petite scène, je lui chantai trois ou quatre de mes chansons pour le détendre…
Au retour je lui dis… rentre chez toi et le frère André va prendre soin de toi cette nuit…
Le lendemain matin 7 heures, j’arrive à la cafeteria… voila que mon homme me sourit à pleines dents devant son portable. Et il me raconte… Cette nuit, j’ai chatté et une fille a qui j’avais parlé il y a plus d’un an m’a écouté et m’a répondu ceci… C’est normal que tout s’écroule dans ta vie, ça fait un an que je t’attend… Et il me montre la photo de la fille… Une vraie belle fille, à couper le souffle.
Je dis au gars viens avec moi dans la salle de bain… Regarde-toi dans le miroir… C’est impossible qu’un gars laid comme toi ait séduit une si belle fille… Viens on va aller sur le tombeau du Frère André et tu vas déposer tes mains sur le tombeau en lui demandant la grâce qu’elle reste aveuglée par son amour pour toi et qu’elle en se réveille pas…
Ce qui fut fait ainsi et le gars est parti la rejoindre à Québec, je ne l’ai jamais revu…
Et moi de dire à la Ste-Vierge sur mon bâton… c’est-tu vraiment le frère André qui a fait ça? tu trouves pas que mon histoire du frere André qui m’est réellement arrivée ressemble à un conte urbain… Et même toi sur mon bâton, je suis incapable de te voir autrement qu’un conte urbain.
C’est ainsi que je déposai la Ste-Vierge dans la forêt, et que je suis maintenant hanté par une grotte ou son souvenir est infiniment plus intense que sa présence.
Qu’est-ce qu’un conte? c’est un trou dans le bâton de la réalité…
Voilà la raison pour laquelle j’ai pensé que mon bâton de vagabond-raconteur pouvait humblement symboliser la marche des semeurs de contes par le côt&eacut
(SUITE)
Qu’est-ce qu’un conte? c’est un trou dans le bâton de la réalité…
Voilà la raison pour laquelle j’ai pensé que mon bâton de vagabond-raconteur pouvait humblement symboliser la marche des semeurs de contes par le côté sacré d’un espace à conter imprévu.
Je pensai, par ce geste, parrainer une jeune conteuse, Geneviève Falaise, comme le ferait tout grand-père de la beauté du monde car le conte, c’est de se faire le frère André ou la Ste-Vierge de tous ceux et celles qui ont soif d’espérance de magie dans leur vie.
Pierrot
ps. c’est ce conte urbain qu’après ma mort on racontera en montrant le bâton d’un personnage assez flyé pour s’être pris pour un archétype:)))))))))))
Pierrot
vagabond