3 DÉCEMBRE 2020 …9 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS … ROMAN DE PIERRE ROCHETTE … L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ … CHAPITRE 20 … ESSAI DE POÉSIE QUANTIQUE … ROMAN QUI RETRACE LA PÉRIODE DES BOÎTES À CHANSONS À PARTIR DU CHEMINEMENT DE L’AUTEUR

POÉSIE D’EN HAUT… POÉSIE D’EN BAS

(2633) (22 février 2019)

L’archétype hologrammique de Marlene la jardinière est si remarquable à cause de LA PERSONNALITÉ-JARDIN de Marlène, autant pour ses étudiants que pour ses plantes, que je la situerais l’autre bord même de la frontière métaphysique fixée par la ligne de démarcation (Carnap) entre la science et la pseudo-science au sens où SA POÉSIE-GIONO (l’homme qui plantait des arbres) JARDINE L’ÊTRE AU CŒUR MÊME DE L’ONTI-KHA-TION.

La métaphysique du quotidien devenant avec Marlene LE SECRET D’UNE FORCE QUANTIQUE-COSMOLOGIQUE ancré au cœur même de son intention œuvre d’art de prendre soin de la beauté du monde sans intérêt personnel caché. …  Walter Scheidler …  au-delà de la métaphysique … traduction de Line Soryano. … p. 159-160 … extrait …

Spengler comprend la MÉTAPHYSIQUE comme l’émanation D’UNE PERSONNALITÉ ET D’UNE COMMUNAUTÉ et renoue ainsi avec le dernier développement de l’ambition moderne de renouveau. … Nietzsche voyait dans la métaphysique UNE LUTTE DE POUVOIR par laquelle plusieurs sont tenus sous l’influence d’un seul: Le métaphysicien inaugure une ère nouvelle, et maintient son influence DES MILLÉNAIRES APRÈS SA DISPARITION PHYSIQUE. …. D’après ces réflexions, le discours philosophique est ancré DANS UNE PUISSANCE PERSONNELLE; le secret de sa force réside dans sa subjectivité. … On ne découvrira l’essence du philosopher que si l’on garde à l’esprit L’HISTORICITÉ DE SON ORIGINE ET LE RELATIVISME DE SON CONTENU …

COMMENTAIRE … Sans épistémologie sévère (j’ai lu 2 fois le 800 pages du dictionnaire épistémologique de Nadeau) toute exploration métaphysique me semble un piège de naïveté. … Mais une fois acquis le corpus épistémologique du dictionnaire Nadeau, ce fragment de l’introduction du déclin de l’Occident de Spengler me semble une balise importante quand on tente métaphysiquement (quanti-cosmologiquement) de dessiner l’avenir d’une vision de l’être comme être. … La grande erreur du métaphysicien porte «… sur la durée de ses découvertes. Il oublie que toute idée VIT DANS UN UNIVERS HISTORIQUE, dont elle partage par conséquent le destin éphémère. Il s’imagine que ses hautes pensées ONT UN OBJET INVARIABLE, que les grands problèmes sont les mêmes en tout temps et qu’on finira par leur donner une réponse unique.» …

Ainsi, PERSONNALISER MÉTAPHYSIQUEMENT des DÉCOUVERTES QUANTI-COSMOLOGIQUES (wow-t=2.7k?) dans LA FORME D’UN ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE  EN ACTION DE LA BEAUTÉ DU MONDE …  me semble de la même valeur pédagogique que «l’homme qui plantait des arbres de Giono). …

L’entrée de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) passe par L’ARCHÉTYPE HOLOGRAMMIQUE DE MARLENE LA JARDINIÈRE  comme L’ENTRÉE DE LA NON-TRICHERIE AU CŒUR MÊME DE LA VIE PERSONNELLE ŒUVRE D’ART   passe par l’archétype hologrammique de Michel le concierge. …

En ce sens, Pierrot, le vagabond céleste peut faire bouger la ligne de démarcation entre la science et la métaphysique parce que d’un côté Michel y habite avec sa philosophie d’en bas et que de l’autre côté, Marlene y jardine avec sa POÉSIE D’EN HAUT. …

LA MÉTAPHYSIQUE DU 21EME SIÈCLE partira des tombes des enfants morts de faim et de blessures de guerre, ce que ni la science (avec sa logique de calcul) ni la métaphysique traditionnelle et même l’onto-métaphysique heideggérienne (avec sa fiction de l’imagination pure) ne peut se vanter de comprendre encore. … L’errance poétique traversera les deux mondes comme on traverse l’éternité en marchant la neige et le vent (le vagabond céleste)

—————————

RÉSUMÉ DE NOTRE  DOCTORAT EN 300 MOTS

JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.

JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?

JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U.  Par  la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) ,  nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.

Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).

Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON »  , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :

COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).

————

————-

——————————–

——————————————

Fermeture d'une véritable institution du Vieux-Montréal: Un des 2 Pierrots  est un Latuquois

La boîte à chansons le «2Pierrots» ferme ses portes après 46 ans d’activité

LES DEUX PIERROTS…. QUELLE BELLE HISTOIRE QUAND MÊME … JE VIENS DE  REDÉCOUVRIR UNE PHOTO DES TOUT DÉBUTS DE LA BOÎTE D'ANIMATION LES DEUX  PIERROTS…. 1974 OU 1975 JE CROIS…. J'EN SUIS

17 NOVEMBRE 2020…. 25 JOURS AVANT LA FIN DES DEUX PIERROTS …. ROMAN DE  PIERRE ROCHETTE … L'ÎLE DE L'ÉTERNITÉ … 2EME CHAPITRE: LE VIEUX MONTRÉAL  ….. QUI RETRACE LA PÉRIODE DES

LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons ….  et Lise sa tendre compagne

—————–

Pierrot le Vagabond Chercheur |

pierresivign

 

 L’ÎLE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT (PIERRE ROCHETTE)

Chapitre 20 – ESSAI DE POÉSIE QUANTIQUE

L’île de l’éternité de l’instant présent

Georges Langford
Georges Langford

Chapitre 20

La poésie quantique
Ne s’écrit jamais
Sur les tombes
Des chefs religieux obscurantistes,
Mais uniquement sur celles
Des magnifiques de l’instant présent

signé,. le voyageur quantique.

 

Amenez-moi au début du roman

GARDIENS DU FEU SACRÉ
Il n’en fallut pas plus pour que des journalistes accusent la CIA d’avoir monté le coup de la tombe de Pie X11. On envoya des graphologues de réputation internationale faire la comparaison et l’analyse des deux écritures. Un de ceux-ci dévoila, sous l’anonymat, qu’il avait rencontré le mystérieux voyageur. L’homme lui semblait détaché de tout désir de gloire personnelle, n’étant qu’un amoureux fou d’un accouplement sauvage entre la science et la poésie comme outil de libération des hommes. Et qu’effectivement, maintenant que le mot voyageur quantique était universellement connu, il ne voyait plus la nécessité de se manifester au monde, le pèlerinage d’une tombe à l’autre suffisant aux futurs vagabonds du cosmos pour lui ouvrir ,à travers la fissure du temps, le passage donnant accès à l’île de l’éternité de l’instant présent. Fut alors indiquée, à la fin de l’article, la liste des sept premières tombes, la dernière n’allant être dévoilée qu’après sa propre mort.

Afficher l’image source

Une légende urbaine internationale était maintenant née. Et l’on vit arriver à Atunoa des voyageurs solitaires à la recherche de la huitième tombe comme si cela avait été la huitième merveille du monde. Nous le sûmes par le journal local, car chacun d’entre eux tentait de savoir si quelqu’un d’autre était venu avant lui dans ce but.

Le soin des peintures - Canada.ca

Cette huitième tombe était ,en fait, celle de mon père. Et je ne sus que quelques années plus tard que Renaud, après avoir dormi au pied de la tombe de Gauguin, avait rencontré par hasard, Gérard au « Hanakee Pear Lodge « Gérard lui parla de la mort de mon père et de sa tombe dans le même cimetière que celle de Gauguin. C’est ainsi que fut conçu le projet poétique de la huitième merveille du monde à découvrir après sa mort, l’objectif étant de lui donner, au niveau de l’inconscient collectif, une image et une envergure mondiale. Renaud prit donc le risque d’aller dormir une deuxième fois au cimetière. Et comme j’étais mariée et heureuse, il ne crut pas utile de m’importuner de sa présence. Je me souvins des paroles que Renaud avait dites à mon père, bien des années auparavant ;

Le camp Ste-Rose représente pour moi
Le noyau particulaire
D’une explosion atomique
et poétique.

Rose Parure d'or Peinture par Philip Moreau | Artmajeur

Puis ce fut à nouveau le silence cosmique de Renaud. Après le deuil de la mort de mon père passé, nous resserrâmes nos liens familiaux autour du piano de Gérard, de la flûte de Nellie-Rose et du violon de Frannie. Ils étaient maintenant capables d’interpréter à l’oreille tout le répertoire du St-Vincent de l’époque. Jean fit construire un gazeboo donnant sur la mer pour que nous ayons le bonheur de vivre, tous les dimanches soirs, un concert sous les étoiles.

Afficher l’image source

Et la vie suivit son cours.

Jean préparait une étude des traditions et coutumes des Îles Marquises. De mon côté, je continuai à déposer sur papier, mes réflexions sur le Vieux-Montréal de ma jeunesse en relation avec cette étrange histoire que fut le camp Ste-Rose, tentant de m’en servir comme pivot pour comprendre l’aventure de Renaud sur cette terre.

Afficher l’image source

Son œuvre artistique me semblait de plus en plus du même souffle que celle de Salvator Dali, Picasso, les automatistes, les dadaïstes, les impressionnistes et bien d’autres, qui tentèrent, par des expressions artistiques révolutionnaires , de changer la perception archaïque de l’univers, tout acte poétique étant en soi révolution. Et dans le fond, Renaud faisait des tableaux directement sur la toile du monde plutôt que sur celle employée habituellement par les peintres. Seule la gratuité et l’intégrité de l’acte poétique ayant une valeur dans l’histoire de l’art comme celle de la recherche dans le domaine de la pensée scientifique. Renaud peignait peut-être la terre de huit réverbères géants en forme de pierres tombales pour qu’on voie enfin la texture de l’univers jusqu’au fond du cosmos, mais de l’intérieur des tombes.

Encyclopédie Larousse en ligne - Tombe de François René de Chateaubriand

Se peut-il que le temps nous ait oubliés durant tant d’années par sa délicatesse à tisser nos vies de douceur? Nellie-Rose allait avoir dix-huit ans le douze février 1991. Elle n’eut pas besoin d’avoir une adolescence révoltée ou rebelle. Elle passait l’été à Vancouver avec son père et durant le reste de l’année, bénéficiait de la science de plusieurs professeurs privés dans le but de préparer son entrée à l’université de son choix. Nous étions tous si heureux. Quand elle avait des sautes d’humeur ou des crises d’identité, Jean prenait le temps de préparer le bain du philosophe, selon la tradition instaurée par mon père. Il se servait maintenant du vase aux suggestions comme réservoir pour inquiétudes d’ado. Alors, il pigeait. Quand il n’était pas capable de répondre, je venais à la rescousse et quand cela concernait toute la famille, nous arrivions tous. Jamais nous n’avons oublié le verre de vin à la santé des étoiles.

Fond noir et bleu abstrait peint avec des bouées blanches, effet ciel étoilé,  peinture de gouache sur toile, acrylique. Arrière-plans aquarelle sombre.  Point Photo Stock - Alamy

Jean désirait une fête dont Nellie-Rose se souviendrait toute sa vie. Ce soir-là, mon mari nous réveilla, les filles et moi, à minuit juste. Il nous banda les yeux et c’est Gérard qui nous servit de guide. Cela me prit peut-être cet épisode pour découvrir à quel point il fallait du talent quand on est né sans ses yeux. Je crus comprendre, par le bruit des vagues, que nous descendions vers la mer. Au moment où nous nous assîmes sur un banc, j’entendis chanter :

René Robitaille, si bohème, si chanson vagabonde, si heureux de chanter ….si humble….

J’te vois r’venir chez nous…..par la porte d’en avant
Tu sonnes et je t’ouvre………pis j’descends lentement
Je te prends dans mes bras…..on remonte lentement
On n’ose pas parler…………….on en a trop à dire

REFRAIN
Si j’avais su t’aurais pu me dire que tu t’en venais souper
T’avais rien qu’à téléphoner chez l’gros Bob d’à côté
Y s’rait v’nu dans maison, y m’aurait dit bonhomme
Bonhomme vient donc répondre, y a quelqu’un là pour toé

Je hurlai de joie : René Robitaille, le chansonnier du St-Vincent. J’enlevai mon bandeau. Sur le haut du gazeboo. Il y avait d’écrit en gros : « le café St-Vincent » René chanta 3 chansons, puis Pierre David trois autres

PressReader - 24 Heures Montreal: 2012-08-27 - Grande fête aux deux Pierrôts

Cher Pierre David …. un merveilleux  funambule de l’animation onérique par  le charme et la tendresse blessée….

 

et enfin Jos Leroux prit la parole.

Six visages, une même passion | Le Journal de Montréal

Cher Richard Jos Leroux…. une très belle âme de poète tout en tisonnier populaire … un très grand de chez nous….

Chère Nellie-Rose,

Ta mère avait à peu près ton âge Quand nous l’avons rencontrée La première fois Au café St-Vincent.

Puisque tu connais si bien les chansons du Québec,
Et que Jean de Larousse
Nous a encylopédie-cysés
Barnake…c’est dur à dire ça
En nous offrant des vacances au soleil
Toutes dépenses dés-encyclopédie-cysées
Barnake…… je l’ai eu les gars

Donc, Nellie-Rose

Accouche Jos de crier René
On a soif…
Hahahaha

Monsieur de Larousse,
Trois cognacs pour René s’il vous plait
Y est comme un bébé
Ça y prend son boire aux trois heures

Hahahaha

Donc Nellie-Rose

Nous désirons donc t’offrir pour tes 18 ans,
Un bouquet de moments tendres.
Sous la forme d’un album intitulé :
Du St-Vincent aux Îles Marquises.

PalmarèsADISQ - Artistes variés - Album: La Mémoire Des Boîtes À Chansons

À gauche, les textes de nos chansons
À droite, des photos de ta mère
Du temps de sa jeunesse
Et dans les pages du centre
Des images de toi depuis ta naissance.

Et j’aimerais inviter Marie
À t’adresser la parole

Je montai sur la scène avec l’idée de rappeler aux gars un souvenir que seuls eux et moi comprendraient, et sûrement Jeanne Martin si elle avait été présente.

Fauvisme

Ben làlàlà
Ben làlàlà

Et j’entendis les rires des chansonniers en arrière de moi, répétant comme des enfants de chœur heureux de le redevenir ;

BEN LÀLÀLÀ
BEN LÀLÀLÀ

Très, très chère Nellie-Rose
En cette nuit où….
Comme toutes les nuits depuis ta naissance
Tu as toujours eu le droit de te croire éternelle…
Mon passé et mon présent
Se joignent maternellement
Penchés tels deux goélands
Au dessus du précipice de la vie
Pour te contempler

Dans tes premiers battements d’ailes
D’oisillon devenu oiseau
Dessinant au firmament
Le surgissement d’une nouvelle étoile,
Celle de mon bonheur de t’aimer
De loin en loin toujours plus près éternellement.

Ce fut très émouvant d’entendre trois époques s’harmoniser d’une chanson à l’autre. Le St-Vincent des trois chansonniers, le p,tit Québec de Gérard et les marquises de mes deux filles. Au moment où nous entonnâmes « une boîte à chansons » de Georges d’Or, Jean interrompit notre récital de meute heureuse

Ce soir
La fête de Nellie-Rose
C’est aussi celle de sa mère
Qui l’a aimée avec passion et talent
Et pourquoi pas un cadeau pour la mère et la fille.
Première surprise
Pour la fille ou la mère
Devinez ?

Je vis une première lanterne s’approcher. Il me semblait que le pas était vigoureux et jeune. Qui cela pouvait-il être ?

Philippe ! ! ! cria Nellie-Rose.

Ils s’étaient connus à Vancouver l’été précédent. Lui était parti étudier en Suisse. Ils avaient donc rompu pour se donner leur liberté réciproque. Mais comme Jean l’avait découvert dans le bain des philosophes, elle se mourait d’amour pour lui et lui pour elle. Alors comme sa fête tombait durant le congé scolaire, mon mari eut l’idée de rendre sa fille par procuration immensément heureuse. Et elle le fut.

Maintenant le cadeau de la mère cria Jean.

Le cœur me débattit à tout rompre. Pourvu que ce ne soit pas Renaud. Je m’aperçus que le barrage qui retenait mon amour pour lui depuis tant d’années avait commencé peu à peu à se craqueler. Et je ne voulais pas que cela arrive. Jean ne méritait pas ça et je l’aimais sincèrement. La lanterne s’approcha. Je ne pouvais pas dire qui c’était. Barbe blanche, chauve, costume de marin je crois… Clermont….

Le sculpteur Peinture par B. Maryl | Artmajeur

Je fus à la fois soulagée et heureuse. Cela faisait tant d’années sans nouvelles. Il s’était engagé comme marin en travaillant comme sous-chef et en avait profité pour faire le tour de la planète. Quelques mots confus, larmes et nouvelles brèves perdues dans une folie de resserrer les liens d’amitié pour les chanter à la mer si étoilée de noir sous ses vagues serpentants les rochers tel un collier de perles.

Une boîte à chansons
C’est comme une maison c’est comme un coquillage
On y entend la mer, on y entend le vent
Venu du fond des âges

On y entend battre les cœurs à l’unisson
Et l’on y voit toutes les couleurs
De nos chansons

Lalalala….lalalalala

Jean me dit à l’oreille

« J’ai tout fait pour retrouver Renaud »

Tableau Peinture Art Abstrait - l'Horloge du temps

Chuttt…. Lui dis-je
Je sais….
Je t’aime Jean….
Merci de nous aimer, mes filles et moi.

Nous primes plaisir, Jean et moi, à observer nos deux tourtereaux. Philippe était un charmant jeune homme, entouré affectueusement d’une famille très unie. D’ailleurs, tout le clan avait passé la période entre Noël et le jour de l’an en République Dominicaine. Il avait de l’éducation et de la passion pour son avenir. Quant à Nellie-Rose, initiée par Jean aux traditions artistiques de Polynésie, elle semblait attirée par l’idée de devenir dessinatrice de bijoux. Elle portait fièrement une fourchette qu’elle avait recyclée de façon à ce qu’elle lui entoure artistiquement le poignet.

De feuilleter, assis à la même table que Clermont, l’album de photos du St-Vincent me fit un drôle d’effet. Mon père, ma mère, Madame Martin, Clermont, Monsieur Philippe, Monsieur Étienne le laveur de vaisselle chantant, Renaud, Monsieur Gouin, Marcel Picard…. Que le passé pouvait être à la fois vivifiant et cruel.

Clermont avait peu de nouvelles fraîches des uns et des autres, travaillant d’un navire de croisière à un autre depuis cinq ans. Ce n’est que vers six heures du matin, bien tassés dans le bain des philosophes pendant que les jeunes étaient partis nager dans la mer, que nous apprîmes de Jos certaines choses.

Afficher l’image source

Monsieur Étienne lave la vaisselle, mais en Floride.
Marcel Picard possède deux librairies de livres usagés
Michel Woodard enseigne le design dans une école privée
Monsieur Philippe travaille comme intervenant
Dans un centre de désintoxication.
Pierre Lamothe chante encore.
On n’est plus tellement nombreux de la première vague
À exercer le métier.
Musique américaine, synthétiseur
Tout change tellement vite.

c25bcb0aba87fff79bd1873ede9d1f1f.jpg (236×373) | Arte ritratti, Sculture  artistiche, Dipinti artistici

Le St-Vincent de la belle époque me fit l’effet d’un paquebot perdu à la dérive dans l’océan de mon passé. Cela fut tellement magique que j’imaginais les sirènes de la mer tournées autour, attirées par l’irréalité d’un vaisseau fantôme tel que les aimait Nelligan dans son spleen de vivre.

Afficher l’image source

Vers 10 heures du matin, il ne resta plus dans le bain que Clermont, Jos et moi. Je me sentis au paradis de l’amitié et j’aurais voulu que cela s’immortalise à jamais. Je pensai à quel point mon père avait été chanceux de quitter la planète au moment précis où cela fut beau comme un tableau de Renoir.

Vous ne m’avez pas encore parlé de Renaud fis-je
Est-ce que vous avez gardé vos nouvelles de lui
Pour le dessert ?

Moi je ne l’ai jamais revu
Depuis l’enterrement de madame Martin dit Jos.

Peinture_Cirés jaunes - Patricia Debuchy | Peinture, Peinture au couteau  facile, Peinture au couteauEt toi Clermont ? fis-je.

Depuis qu’il a réussi son rêve, moi non plus.

Son rêve ?

Quand la nuit tombe sur la ville 30 x 30 cm Peinture par Brigitte Krief |  Artmajeur

Il voulait juste que les gens soient assez intrigués
pour faire le tour des huit tombes
dont il avait dessiné, par pure poésie quantique,
une route pour croisés du cosmos
comme si c’était les huit merveilles du monde
de façon à ce qu’ils se questionnent sur l’instant présent
les yeux tournés vers l’étonnement et le ravissement.
Comme vous voyez, je rapporte ses dernières paroles
Quand nous nous sommes croisés à New York
Il venait d’aller dormir au pied de sa dernière tombe
Celle du grand philosophe américain
David H. Thoreau.

Thoreau Becomes a Professional Author and Finds His Greatest Subject Is Him  | The National Endowment for the Humanities

Aux dernières nouvelles
Il avait entrepris une thèse en philosophie
Sur les lois structurales des rires et des pleurs
Et vivait en chambre comme un ermite.
Personne ne sait dans quelle ville ni quel pays.

D'isolement Sur Le Vieux Coffre Au Trésor En Bois Blanc Image stock - Image  du coffre, blanc: 28541677

En tout cas, dit Jos
On devrait tous se revoir
Au grand rassemblement du camp Ste-Rose Du 15 août deux mille un

Minuit juste
Au dortoir, compléta Clermont.

Oui mais c’est dans dix ans, fis-je en riant ?
C’est loin en titi

Il y a dix ans on aurait dit dans vingt ans, dit Jos
Ça passe tellement vite dix ans
Regarde on est là alors qu’à l’époque
Tous les trois
On s’enfermait dans la cave du p’tit Québec.

Tu vas avoir quel âge Jos, dit Clermont ?

51 répondit Jos
moi 57 fit Clermont
et toi Marie

18 ans voyons les gars
Je vais toujours avoir 18 ans.

le pays oeuvre d'art?

Barnak fit Jos
Ça vaut trois cognacs, comme dirait René
Ben lalala fis-je.

Quel bonheur de rire des petits travers qui faisaient le charme de tous et chacun. Je réalisai soudain que je n’avais pas revu Renaud depuis le camp Ste-Rose. Cela faisait exactement 18 ans, l’âge de Nellie-Rose, sa fille biologique. Et mon coup de foudre pour lui n’avait pas diminué non plus. J’adorais Jean. Notre compagnonnage avait été et était encore une réussite éclatante, l’équilibre de nos deux filles et la sérénité de notre famille élargie en étant l’exemple le plus fulgurant jour après jour. Mais Renaud…

Coup de cœur Sonia Reid « Magazin'art

Frannie vint nous rejoindre avec son grand sourire à rendre jaloux les requins affamés. Elle était née au soleil et avait bénéficié de l’amour inconditionnel de sa sœur. Alors, tant qu’à se faire câliner dans la ouate, autant sourire.

Ce matin-là, le petit déjeuner au bord de la mer , nous laissa tous les trois endormis et repus, pendant que Frannie ramassait les éparpillements alimentaires de notre bonheur., Durant la semaine, Jos voulut voir cette fameuse tombe de Gauguin qui selon les journaux avait été profanée. En apercevant l’« Ego sum pauper » il ne put réprimer une réflexion.

Tombe du peintre Paul Gauguin - Hiva Oa - Tahiti Heritage

Y est fou, barnak
Plus fou que ça, ça se peut pas.

Sauf que nous fûmes continuellement dérangés par des touristes un peu marginaux qui eux aussi cherchaient les fameuses phrases griffonnées dans la pierre.

Vous avez une idée dans quel pays se trouve
La huitième tombe ? nous demanda l’une d’elle.

Intrication+quantique en 2020 | Intrication quantique, Peinture, Quantique

Elle était professeure de physique à l’université de Princetown aux États-Unis et s’intéressait particulièrement à la possibilité pas si lointaine pour l’humain d’entreprendre des voyages quantiques. Alors, intriguée, elle avait décidé de consacrer ses vacances à faire le tour des tombes, au cas où… Si elle avait su….. à l’est du cimetière… la tombe de mon père….. mais bon…. Une légende urbaine est une légende urbaine…hahaha.

Nous refîmes ensemble la croisière poétique Gauguin, avec lecture des textes et visite des lieux historiques. Clermont fasciné, Jos ayant mal aux fesses et René fragile du cœur à cause du mal de mer probablement mélangé au mal de cognac. Gérard vint avec nous. La lecture des écrits de Gauguin le plongeait dans le plus pur des ravissements. Et comme c’était la cinquième fois qu’il se tapait le circuit, il commençait enfin à prévoir les courbes, les textures et les odeurs. Son moment préféré étant celui où le guide finissait par dire.

Et le bonheur succéda au bonheur.

La dernière nuit, Jean et moi fûmes réveillés par Nellie-Rose

Maman, Jean
Auriez-vous la bonté de venir me rejoindre
Au bain des philosophes ?

Cela arrivait tellement rarement qu’elle agisse ainsi de nuit que nous n’hésitâmes pas à répondre à ses besoins. Elle avait déjà allumé les chandelles, préparé les verres de vin, remplacé l’eau défraîchie par celle du puits.

Philippe et moi nous nous aimons
Je pars après-demain avec lui en Suisse.

PAINTYTY Feuilles d'automne Peinture De Bricolage par Chiffres Abstrait  Chaise De Parc Peinture À l'huile sur Toile Femme Cuadros Decoracion  Acrylique Mur Art: Amazon.fr: Cuisine & Maison

La formulation de sa phrase ne laissait aucune marge de discussion pour quelque discussion que ce soit. Cela me ramena directement à cette fameuse nuit où je fis la même manœuvre avec mon père, me chicanant le lendemain avec ma mère pour être certaine de ne pas avoir de résistance à mon projet. Mais j’avais trois ans de plus. Dix-huit ans, c’est bien trop jeune. Quoi faire ? quoi dire ? Et si ça ne marche pas et qu’elle tombe enceinte ? et s’il lui fait de la peine, comment pourrais-je la consoler à une telle distance ?

Je ne fus pas mieux que ma mère à l’époque. J’éclatai en larmes, sans être capable de ne rien dire et je m’enfuis en courant pour mieux hurler ma douleur au vent du large. Gérard, réveillé par mes cris, sortit de sa maison à la canne à pêche. Jean lui raconta ce qu’il venait de se passer. Il prit sa canne blanche et décida de partir doucement à ma recherche.

J’étais assise sur la grosse roche, qui ressemblait un peu à celle du camp Ste-Rose sauf qu’elle coupait la plage en deux à l’extrémité de notre terrain. J’entendis Gérard crier mon nom et je le vis bientôt lécher de sa canne les vagues saliveuses de sable. Il savait exactement où j’étais. Comment faisait-il pour deviner ? Je ne bougeai pas, juste pour voir.

Marie, je sais que t’es là, je sens ton parfum.

Je descendis de ma roche en hurlant et je m’enfouis dans son cou. J’étais inconsolable. Je ne voulais pas perdre la présence de ma fille. Chaque seconde de ma vie n’avait été vécue que pour les aimer, elle et sa sœur. J’e n’étais pas prête.

J’serai pas capable Gérard
Elle est trop jeune
J’suis pas assez vieille

 

J’ai besoin d’elle moi.
Maudit 18 ans
C’est arrivé trop vite.

Pis Frannie, penses-tu
Que ça va pas lui faire de la peine
De perdre sa sœur ?

Mais si je lui dis que je ne veux pas
Ça va être pire, je le sens.

Aide-moi Gérard, je veux pas regretter un jour
D’avoir manqué de talent ?

Gérard m’écouta. Je sentis qu’il avait aussi mal que moi. Notre famille élargie ne se relevant qu’avec peine d’un deuil ou d’un départ. Mais il réussit à ne pas pleurer en se concentrant sur la musique des vagues.

Tu t’rappelles, au p’tit Québec
Cette chanson de Georges Langford
d Que tu me demandais tous les soirs
Parce qu’elle parlait de la mer
Des Îles de la Madeleine?

Histoire de la peinture de paysage

« CLAIR DE DUNE ? »

Et Gérard me demanda de tenter de trouver de l’apaisement dans les paroles tout en l’écoutant chanter a capella.

Le bord d’la mer répond tout à l’envers
On se trompe à chaque vague
Ça fait frémir, quand ça sent l’avenir
Quand mon idée vient y mourir

Un vieux projet échoué pour la journée
Sur une stricte bagatelle
Me désamuse et pour m’encourager
Je passe la nuit avec elle.

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair,
Au bout des dunes du havre Aubert.

Le bord d’la mer, prête oreille à mon cri
L’hirondelle passagère
Prendra mon vol au courant de mon bruit
De mes coutumes printanières

Vent de repos au cœur de mon allée
C’est une bien longue histoire
Qu’on ne sait pas et qu’il faut s’inventer
En s’en allant dans la nuit noire

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair
Au bout des dunes du havre Aubert.

Gérard pleurait maintenant tout doucement. Ses lèvres tremblaient, mais pas un cri, pas un pleur, pas un gémissement. Je dus terminer moi-même le dernier couplet.

Et je repars, vers mes autres pays
Mon nid est comme le large
Je reviendrai des mille et une nuits
En repassant mes paysages

En survolant les caps du havre Aubert
Je reconnaîtrai le large
Que j’ai laissé mourir au bord d’la mer
Un soir de fête et de tempête.

REFRAIN
Le bord d’la mer, c’est la grand clair
Au bout des dunes du Havre Aubert.

femme marche à la plage filigrane Peinture Tableau en Vente

Nous retournâmes sur nos pas, Gérard à mon bras et moi sa canne blanche à ma main droite. Je frappais le sol, aveugle de douleur, demandant à la mer d’effacer les empreintes du chagrin pour les remplacer par la bienveillance. Nous vîmes au loin Jean et Nellie-Rose s’approcher vers nous. Je ne sais trop pourquoi cela se produisit, mais Nellie-Rose et moi courûmes l’une vers l’autre, pleurant l’une et l’autre à chaudes larmes.

Jean prit Gérard par le bras et discrètement, nous laissa seules toutes les deux. Cela me fit du bien de m’apercevoir que cela faisait aussi mal à ma fille d’avoir à partir que moi de la laisser partir. Nous eûmes besoin de nous rassurer l’une et l’autre.

Jure-moi maman que tu vas m’aimer pareil
Même si je suis à l’autre bout du monde ?

10+ meilleures idées sur Alain PROVOST | image peinture, peinture, peinture  abstraite

Tu vois bien que je pleure parce que je t’aime non ?

T’as juste à prendre l’avion puis venir nous voir
Maman ?

L’avion, c’est bien beau mais…
Mais ça va me manquer notre petit rituel du soir
Quand je te demande quel a été le plus beau moment de ta journée ?

Ça a été de pleurer avec toi sur la plage maman.

Puis le petit mot que je glisse
Dans ton pique-nique
Quand toi et ta sœur
Allez manger sur la plage

Tu n’as qu’à m’en écrire une flopée
Avant que je parte
Je vais revenir quand il va m’en manquer.

Puis les matins où tu me demandes
De te lever parce que t’as peur
de ne pas entendre le cadran sonner ?
Puis les nuits où tu viens me rejoindre
Parce que tu fais de la fièvre
Puis les soirs où tu demandes
ce que tu vas faire dans la vie
puis cette dent de sagesse qui te fait mal
et qui ne veut pas pousser.
Tu vois bien que t’as encore besoin de moi.

Je vais toujours avoir besoin de toi maman.

Paul Gauguin, le peintre qui rêve - Almanart

Nous primes le temps de bien pleurer de tout notre saoul en riant à grand éclat au fur et à mesure que l’orage entre nous s’éclaircissait.

Tu sais, quand je suis partie moi aussi
Ma mère m’a fait une crise, mais une crise.

Comme je vais en faire une à ma fille
Plus tard je suppose.
Pis Grand Papa lui…

C’est la seule fois que j’ai vu deux grosses larmes
Couler sur son visage, je pense.
Y m’a juste dit

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » Bon voyage amoureux ma fille

FENGJIAREN Moderne 100% Pure Peinte À La Main Fille De Piano Peinture À  l'huile Abstraite Décoration De La Maison Chambre Salon sans Cadre,60×90Cm:  Amazon.fr: Cuisine & Maison

Pis t’es partie maman ?

oui, c‘était plus fort que moi

tu referais la même chose si c’était à recommencer ?

oui… malheureusement fis-je en riant
et ton père à Vancouver ?

Je compose avec ça, inquiète-toi pas.
Philippe et moi on s’aime maman.

Ben je vais essayer de m’arranger pour vous aimer tous les deux ok ?

Petit Larousse de la peinture: Laclotte, Michel: 9782030201497: Amazon.com:  Books

Les deux jours qui suivirent, je fis un effort pour vivre intensément notre vie de famille. Mais dès qu’arrivait la nuit, les larmes m’inondaient sans raison. Jean eut la délicatesse de garder silence. Une mère qui défait dix-huit ans d’attention et d’affection continue pour que l’enfant sorte de sa coquille ne le fait jamais avec joie. Les chansonniers et Clermont partirent en avion en même temps que Philippe et Nellie-Rose. Une ou deux larmes hésitèrent avant de couler. Cela prit Frannie pour me ramener un peu de bon sens dans mes sentiments.

Voyons donc maman
On a juste à s’aimer plus toutes les deux
Ça va boucher un gros trou
En attendant que Nellie revienne.

Frannie avait raison. Je n’avais pas perdu une fille, j’avais gagné une amie pour la vie. En voyant passer l’avion dans le ciel, j’envoyai la main d’instinct en criant

SOIS HEUREUSE NELLIE-ROSE
BONNE fÊTE MON AMOUR
JOYEUX DIX-HUIT ANS

Et Frannie de me dire :

Tu vois maman, c’est pas si difficile que ça
Viens, on va prendre ensemble
Le bain des philosophes
Pour fêter la vie, avec un bon verre de vin
Comme grand-papa nous l’a appris.

Et je réalisai soudain que je n’aurais jamais besoin de la poésie quantique, ayant la poésie frannienne violonant ma vie pendant que Nellie-Rose aura, elle aussi, besoin de jouer de la flûte avec nous deux, au loin, les soirs de songerie.

Les Petites Soeurs Peinture par Fragal | Artmajeur

Je vous aime tellement mes filles
Merci d’exister.

Commentaires

1. Le mercredi 24 mai 2006 à 16:23, par Pierrot

Salut Claude,

Je m’en vais sur ton site et je tombe face à face avec cette merveilleuse photo de George Langford. Si tu savais à quel point il fut l’âme des îles de la Madeleine. J’arrête pas de brailler comme un enfant en t’écrivant. À l’époque, on allait aux Îles en avion, on y passait au moins un mois à chanter chez Gaspard. On dormait au haut du couvent vide. Le vent perpétuel hurlait d’une nuit à l’autre. On n’avait qu’à descendre à la cave transformée en boite d’animation pour se tremper dans la poésie de la beauté des mots entourés d’un chapelet de bouteilles vides.

Les chansons de George jouaient dans le juke-box, on allait manger notre club au homard le long de la route, on revenait. L’immense solitude sauvage des hivers sans fin, des rouleaux de neige et de la lenteur faite infinité. Et les mots de George qu’on récitait comme des poèmes en regardant au loin à la maison bâtie par ses parents.

Le bord de la mer répond tout à l’envers
on se trompe à chaque vague
ça fait frémir quand ça sent l’avenir
quand mon idée vient y mourir

J’ai chanté cette chanson toute ma vie, tellement le texte me chavirait l’âme comme les vagues de la mer peuvent le faire un soir de froidure houleuse. Ce que j’ai pu être heureux à chaque tour de chant aux îles. Incroyable. Une fois, les pêcheurs m’avaient emmené à la pêche aux homards sur la mer humide. Bon dieu que j’ai gelé. J’avais pas le pied marin. Mais quand les gars venaient fêter a la boite chez Gaspard, qui fermait à trois heures du matin, il leur arrivait de boire jusqu’au lever du jour et d’embarquer sur leur bateau pour remplir les cages aux homards.

Et moi, qui ne buvait que du jus d’orange, je me saoulais juste de les voir marcher de la plage à la mer avant d’aller fermer les yeux pour remercier la vie de m’accorder tant d’images qui, me disais-je en riant, me feront brailler un jour.

Pierrot

—————–

—————————

————————————–

Pierrot le Vagabond Chercheur |

3 DÉCEMBRE 2020 …

LA RADICALITÉ HEUREUSE

J’écoute clair de lune de George Langford sur you tube…. que d’émotion… que d’émotion … Comme j’ai aimé aller chanter aux Iles de la Madeleine chez Gaspard… Dormir dans une chambre du Vieux couvent déserté totalement la nuit… Ne faire que rêver la vie le jour et vivre mon rêve à chanter la nuit….

Plus ma vie était monastique, silencieuse, solitaire, plus chaque chanson que je n’apprenais jamais par K-oeur de peur d’en perdre l’enchantement poétique…

Par exemple, quand chez Gaspard, je chantais clair de dune de George Langford …en lisant les mots dans mon cahier de chansons comme si ils venaient d’être écrits … le public disparaissait devant moi et la beauté du monde dansait dans ma voix comme elle le fit dans la trompette de mon père..

Je peux dire, que pendant 32 ans… seule la rencontre sous formes de brosses d’être ou d’attaques d’être entre la beauté du monde et mes évanouissements intérieurs de joie lumineuses me restent de mes présences sur scène … comme le vent dans la fenêtre de garage du café St-Vincent  ……

Mon père me disait… Tu verras quand ta carrière sera finie… il ne restera que le vent… Ah comme c’est vrai…. Parfois la nuit il y a poésie entre le vent de la mer des ïles de la Madeleine de ma jeunesse de chanteur et le vent des portes de garage du café St-Vincent…

A 72 ans… je vis exactement ce que Manda Parent a vécu… de longues heures en contemplation heureuse de son passé d’artiste de burlesque… dans sa chaise berçante…. J’assistais fébrile, frissonnant à ses silences qui finissaient parfois par cette phrase… si simple… qu’ils étaient donc dur à faire rire certains soirs …

Le 12 décembre 2020, ce sera  la fin des deux Pierrots …. et pour moi, le début de l’éternité de la beauté du monde vécue en équipe… la iere année de fondation … Robert Ruel, Pierre David, Pierre Rochette …. Comme nous étions jeunes… Comme nous étions rêveurs …

Comme j’aimais voir Pierrot animer sur scène…. Il était tellement talentueux … au point ou je pus inventer la science des lois de l’animation juste en théorisant ce qui était si naturel pour lui… Courber le temps pour attraper la fissure du temps et créer avec le public un tableau saisissant de la joie de vivre poétique ….

PressReader - Le Journal de Quebec - Weekend: 2018-07-21 - DANIEL BLOUIN

Quand Daniel Blouin est arrivé à la Butte aux Pierrots à Val David… je lui ai enseigné les lois de base de l’animation  en l’assoyant à côté de moi sur scèene certains soirs …. et je dois dire qu’il fut le plus talentueux animateur à avoir passé aux Pierrots deux Pierrots ….. J’en fus toujours très fier…. Quel talent…. un génie de l’animation.. Quand j’ai enseigné le micro-décodage par la vidéo… je prenais souvent une vidéo d’une de ses performances pour illustrer ma science des lois de l’animation aux autres chansonniers….

————–

Le roman, l’île de l’éternité de l’instant présent écrit lorsque j’ai quitté la scène à jamais après avoir chanté la quête de Jacques Brel, témoigne d’une vérité… Nous, les chansonniers animateur de ma génération, avons inventé la fissure du temps par des courbes de chansons….

J’arrivais du Japon quand je suis arrivé au café St-Vincent… le clown qui faisait du spectacle de patins au pavillon  du Canada à l’exposition d’Osaka ou notre groupe folklorique chantait…. m’avait enseigné les 4 étapes de toute vie d’artiste… le cabotinage, le don de soi, la communion et la catharsis …

J’avais réussi mon rêve…. que j’avais conçu à expo 67… Représenter le canada à expo 70 au Japon… Mais pourquoi? Comment? quelles sont les lois du rêve? ….

Sur la scène du café St-Vincent… j’étais hanté par ces questions…. je voyais bien que par la science des courbures du temps par des chansons, le rêve jaillissait pur et enchanteur comme habit royal de la fissure du temps…

Entre les sets… j’allais marcher solitaire les ruelles du vieux Montréal… Une fois, le chansonnier Jos Leroux m’a demandé… Pourquoi je quittais toujours entre les sets et que je marchais seul comme ça … et je lui ai répondu… Pour me souvenir de ce qu’on vit et pour mieux vous raconter par l’écriture plus tard…

————–

C’est drôle parce que, devenu vagabond céleste, j’ai fini par jeter ma guitare dans le bois et ne chanter que mes chansons a capella appuy.é sur mon bâton de pèlerin, en pleurant parfois entre les couplets… parce que chaque mot avaient été vécu … intensément vécu et mes chansons ont toujours .été écrites d’un trait, sans ratures ….  J’en ai fait 100 … comme vagabond… pas une de plus, pas une de moins …

CASSANDRE

COUPLET 1

nous fumes nomades Cassandre
nous fumes nomades Cassandre

hier j’ai dormi
dans la forêt du labrador
j’ai fais un feu
mais j’avais froid
sans toi dehors

nous fumes nomades Cassandre
Nous fumes nomades Cassandre

hier on m’avait
donne deux sandwichs au poulet
j’aurais aimé les partager
tu me manquais

REFRAIN

tes 19 ans Cassandre

c’etait la vie
avant l’barrage de Manic 5

c’etait l’mont Wright Cassandre
avant l’enfer
d’la mine de fer
en plein hiver

c’était surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle encore debout

c’etait surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle
vagabond fou

COUPLET 2

vieux mâle au doux regard
celui d’monsieur Bernard

qui s’est battu
pour sauver son chalet du feu
avec son fils
4 nuits sans fermer les yeux

c’est fascinant à voir
un bout d’forêt toute noire

y a des souvenirs de jeune femme
qui s’enflamment au fond de soi
se consumant tout comme
un ancien feu de joie

COUPLET 3

debout je marche la vie
debout je prie la vie

pour que la riviêre de tes rêves
soit aussi belle
que la petite Manicouagan

devant laquelle j’écris
la tendresse de mes cris

parce qu’une nuit
t’as pris l’bateau
qui t’a conduite
de Bécomo à Rimouski

Pierrot
vagabond céleste

——————–

J’ai vécu ma carrière de vagabond de la scène (si on peut appeler ça une carrière:))))) comme un peintre et un tableau impressionniste reprenant sans cesse le même motif sur la fissure du temps …. celle des brosses d’être et des attaques d’être … Ce qui me rendait profondément absent dans mes présences onériques….

Je me disais… Je dois ne jamais fumer, ne jamais boire, ne jamais me droguer pour que les surgissements du cela est par la fissure du temps me peignant comme socle abjetal d’un rêve big bang ( les mots d’aujourd’hui) soient de merveilleux débris de la mémoire du k-oeur… pour que dans mon dernier âge de la sagesse dite heureuse parce que envoilée par une radicalité heureuse…. vienne me visiter dans une chaise berçante… comme elle le fit pour la grande burlesqueuse Manda Parent qui répétait humblement après des heures de contemplation…. comme ils étaient difficiles à faire rire certains soirs ….  , le monument coureur des bois Thompson qui a lui seul, avec un canot, une jambe boîtante et de la farine a cartographié le Canada d’un océan à l’autre au 19eme siècle. À la fin de sa vie, 90% aveugle, vivant dans une petite chambre chez sa fille… il passait ses journées à se bercer devant sa fenêtre et murmurer … Comme j’ai eu une belle vie…. comme j’ai eu une belle vie….

Mon père qui avait fait une carrière de trompettiste avant de devenir réalisateur de télévision à C.K.T.M. t.v passait ses dimanches d’automne devant sa fenêtre de maison à regarder Fernand corder son bois l’autre bord de la rue et il murmurait entre ses lèvres… Ça c’est un artiste… ça c’est un artiste…

.L’océan de contemplation est le cadeau donné aux magnifiques de cette terre qui ont su apprivoisé la fissure du temps par leur vie personnelle oeuvre d’art…..

Nous, les chansonniers de l’époque du café St-Vincent étions sculptés par Paul Gouin propriétaire et poète, aristocrate de la beauté du monde par nos folklores….. Paul marchait le Vieux Montréal comme le faisant Jean de La Fontaine dans les châteaux ou il était recueilli par des femmes …. et tout ce qu’il désirait, c’est manger pour pouvoir écrire ses fables…. Ainsi Paul avait sa petite table réservée chez le père Leduc pour écrire ses poèmes certaines nuits… Ah Paul…. un des beaux débris de la mémoire du k-oeur nqui me reste , c’est quand tu descendais en pyjamas par l’ascenseur pour venir me dire… p’tit gars… je veux entendre chanter les gens d’en haut…. et j’entamais c’est dans le mois de mai ou autre de nos folklores pour que la salle et moi disparitions sous sa belle poésie du regard dansant…

Grâce à Paul, J’étais devenu un cueilleur d’étoiles d’une condition humaine en errance fantomatique ou axiologique… vivant l’errance poétique telle qu’elle m’avait été enseignée par mon grand-père Lucien qui avait échangé ses chevaux pour des bottes pour aller plus loin dans la vie… déjà un vagabond céleste sans l’avoir encore vécu pour vrai…

La poésie… Il me reste la poésie du St-Vincent pendant que Pierrot David, grande vedette des deux Pierrots … me protégeait par son talent… Comme j’avais horreur des milieux de veillée complètement fête…. comme j’étais heureux de chanter quand il n’y avait encore personne au début de veillée et qu’il n’en restait presque plus en fin de veillée… Comme Pierrot et moi on se complétait…

Je n’avais aucun contacxt personnel avec les clients… je laissais ça à Pierre… Moi je peignais pour ma vieillesse la somptueosité  de la fissure du temps sous l’arc-en-ciel de la beauté du monde par les courbes lentes et spacieuses de certaines chansons-énigmes…

Pierrot David… merci d’avoir pris en charge l’onti-ke de notre vie de chanteur pour que je puisse flotter dans l’onti-kha-tif de peintre du cela est par des brosses d’être et des attaques d’être….

Le camp Ste-Rose fut l’événement déclencheur de ma vie de chercheur qui m’ont amené avec Marlene et Michel à inventer la nano-citoyenneté-planétaire, au nom des millions d’enfants se mourant de faim ou de blessures de guerre sur terre….

Aujourd’hui, à 72 ans, je suis enfermé nuit et jour avec une métaphysicienne… Nous bossons sur chacune de nos métaphysiques… elle celle de la raison cosmétique, moi sur la méthaphysique onti-kha-tive du rêve big bang sur terre.

De ce temps-ci… nous dormons côte à côte sur le plancher de l’atelier de métaphysique …. pour que le sol devienne le fondement même de nos poésies ‘,invention …

————-